Le bal des oiseaux

Un bal des oiseaux. Voila qui avait été une invitation pour la moins bienvenue après les derniers événements que la jeune veuve avait vécue. Il fallait dire que depuis la garden party, sa vie n'avait pas été des plus drôle. Elle avait passé plus d'une semaine sans sortir de chez elle, car le Whistledown avait mené l’opprobre sur son nom et donc celui de son frère. Bien sur elle s'en été voulue ardemment d'être vue ainsi comme une femme ne sachant pas élevée correctement ses enfants et le fait que la royauté s'en soit mêlée... bien sur elle en été reconnaissante mais... son frère avait perdu son sang froid et le temps que l'hématome sur sa pommette se dissipe elle avait préférée se cacher chez elle, cachant la marque sous du maquillage pour ne pas inquiéter ses filles, evitant les invitations et autres visites. Car elle ne voulait pas qu'on la prenne en pitié. Puis elle avait fait attention à tout, sous la menace de son frère de recommencer, des offres qu'il pouvait accepter pour quelques vieux lords. L'un était réputé pour aimé les jeunes filles et que ferait il de ses filles adoptives ? Cette menace plus que toute autre l'avait glacée jusqu'au sang, l'avait effrayée au possible, l'avait presque persuadée de fuir dans la nuit avec ses enfants plutot que de risquer cela, mais elle était surveillée, gardée et toute tentative de fuite était désormais impossible...tout ça parce qu'une femme avait déversée quelques ragots sur elle...sur un simple incident... Combien de larmes versées pour cela dans le silence de son lit ? Mais un nouvel événement mondain s'annonçait et c'était sa chance de briller. Son frère le lui avait dit, elle devrait avoir rapidement une proposition sans quoi il s'en chargerait pour elle. Alors, elle avait passé des jours à dessiner avec ses filles, à choisir un bel oiseau. Rebecca aimé les rossignols. Horthense trouvait que les pies étaient très jolies.  Puis elles bifurquèrent sur les anges qui ont des ailes d'oiseaux, mais au final, ce fut le paon qui fut choisi, pour leurs jolies plumes et c'est ainsi que la veuve dépensa une partie du peu d'argent qui lui restait pour rehausser une de ses toilettes bleu sombre, y ajoutant un col de plumes de paon ainsi qu'une longue traine de plumes descendant de sa poitrine jusqu'à l'ourlet de sa robe. Elle n'était pas sure que ce serait la chose la plus belle au monde. Mais elle espérait rester élégante. Attiré quelques regards, avoir la possibilité de gagner quelques prétendants ou peut être... d'attirer un regard en particulier. Elle n'avait pas oublier la gentillesse de Sir Rosenbach et ses filles l'aimait beaucoup mais... avait il ce genre de regards pour elle ? Ce soir serait... sa chance. Elle devrait oser, elle devrait se lancer, car après tout, elle pouvait tout perdre si elle ne le faisait pas.
Alors, dans sa robe en plume de Paon, elle rejoins le bal, souriant, radieuse, prête à se battre pour ce à quoi elle tient.

Un bal... Chez lui... Lorsque Georgiana avait évoqué l'idée, appuyée BIEN ENTENDU par sa mère mais aussi par son traitre de Majordome, Adrian s'était à juste titre senti en position d'infériorité. Il aurait pu avoir le dernier mot bien sûr. Après tout il est le maître en ces lieux et c'est sa parole à lui qui fait foi.
Mais... Son épouse et lui commençant tout juste à s'entendre, il n'avait pas voulu éteindre cette lueur d'excitation et d'espoir encore trop rare dans ses yeux. Curieux quand quelques mois en arrière, la contrarier était pourtant son activité préférée...
Mais hors de question de laisser entendre qu'il avait la moindre envie de voir les portes de chez lui s'ouvrir à cette Cour de rats fouineurs qui ne cessaient de commérer à son sujet et qui pourtant à la réception de leur invitation n'auraient plus qu'une obsession ; se presser chez lui afin de découvrir l'antre de la bête...
La vérité est que la sensibilité cachée du Marquis fait qu'il a un goût exquis et que l'intérieur de ses pièces préférées fermées au public est des plus raffinés, mais personne ne le sait car il ne laisse jamais personne l'approcher assez pour le découvrir. La salle de bal qu'il a imaginée il y a des années en est un parfait exemple avec ses oiseaux d'or virevoltant tant sur les murs qu'autour du mobilier, jusqu'à s'envoler vers les plafonds des pierres précieuses entre leurs serres délicates. Avec cette perspective de bal, il se sent envahi dans ce qui est supposé être son refuge et il a horreur de ça...
Alors il s'est retranché derrière son meilleur moyen de défense ; son mauvais caractère. Il a ronchonné comme il sait si bien le faire, précisant bien de son ton bourru qu'il refusait toute implication dans les préparatifs de ce bal avant de quitter la pièce en claquant la porte. Ce n'est qu'au détour du couloir qu'il s'était autorisé un rictus en entendant sa femme se réjouir de son approbation. Il s'était cela dit bien vite repris.
Un bal...

Ce soir est le grand soir et vêtu de son costume, Adrian stagne dans sa volière, s'occupant de ses oisillons plutôt que d'aller accueillir ses convives qui ne tarderont pas à arriver. Il perçoit déjà la musique qui s'élève de la salle de bal et une angoisse profonde lui noue les tripes. Haven son corbeau, ne le quitte pas, perchée sur son épaule.

- Milord ? Les invités arrivent. Peut-être devriez vous rejoindre la Marquise ?
- C'est son bal... Qu'elle les accueille sans moi.

Philip s'approche, posant une main apaisante sur son dos. Se rendre à des mondanités est déjà une épreuve pour lui mais recevoir ? Adrian se sent telle une bête de foire que l'on viendrait observer. Il est braqué, ce qui était à prévoir.  

Un bal, mais pas n'importe quel bal, un bal chez les Mountbatten un fait plus que rare le Marquis n'étant pas du genre de recevoir et à organisé des événements mondain dans sa demeure. Le jeune homme avait été perplexe devant l'invitation qu'il avait reçu, le thème lui avait filé mille et une migraine, le bal des oiseaux, il fallait donc être habillé comme un oiseaux cela n'était pas à ses yeux chose aisé, il avait été cherché un livre sur les oiseaux dans sa bibliothéque histoire d'en savoir plus sur les diverses espèces et sur leur couleur afin de pouvoir faire créer le costume qui serait parfait pour lui et pour l'occassion. Il avait finalement fait le choix du colibri, il aimait ses couleurs, son bleu clair limite turquoise, il avait décidé de faire mettre du doré sur la tenue pour les détails rappelant l'oiseau, et il fit faire aussi deux plumes bien touffu qui irait derrière sa tête, une bleu et une doré pour rappeler sa tenue et donné un effet wahou.

Le jour du bal il c'était préparé tranquillement voulant que tout soit parfait, il allait devoir une fois de plus faire bonne figure et laisser son coeur de côté pour pouvoir faire ce qui devait être fait, son cerveau allait ête au commande pour aller discuté avec des demoiselles et remplir son rôle de jeune Marquis en quête d'une épouse et qui se rend a un événement mondain. Il avait profité du trajets en voiture pour respiré, ce concentré et se mettre dans le personnage qui était attendu par son frère et le reste de la société, il espérait même pour une fois ne pas croiser Luke, lui qui cherchait tout le temps à pouvoir le croisé, croisait les doigts pour que cela ne soit pas le cas se soir, il n'avait pas confiance en son tout nouveau masque et il avait trop peur que l'on découvre son secret.

Et finalement il arriva à destination, on lui ouvrir la porte de la voiture et il se dirigea lentement vers la salle de bal, il était temps de sortir ses plumes et ses ailes pour se faire remarquer dans le bon sens du terme et pourquoi pas faire de l'aile à quelqu'un histoire de ne pas être venu pour rien.

Un bal des oiseaux. Elle aimait l'idée qu'il y ai un thème, que tout le monde sorte de magnifiques toilettes inspirées des plus beaux oiseaux qui volent des les cieux. Elle avait toujours beaucoup aimé les oiseaux, même si son truc à elle était plutôt l'océan. Les ballades sur la plage lui manquait, elle en faisant tant à l'époque de sa jeunesse au Danemark. Le sable entre ses orteils, les rires de ses sœurs, les cheveux qui volent partout et le goût iodé sur ses lèvres. Mais les oiseaux c'est bien aussi n'est ce pas ? Alors elle avait fait des recherches. Elle ne connaissait pas assez les oiseaux pour choisir. Il y avait bien sur les oiseaux communs que l'on voyait chaque jour. Les rossignols, les moineaux et les grives. Les pies, les étourneau et toutes ces petites créatures qui chantent dans leurs cages chez les gens. Pauvres créatures, privée du ciel, comme une débutante coincé dans un monde qu'elle ne comprend pas vraiment à cause de la barrière de la langue. Puis l'image se dévoila sur son livre. Un bel oiseau au plumage flamboyant, gracieux, mais qui semble bizarre en certains points. Un peu comme elle en un sens. Alors elle le choisi, le présentant à son père, puis à la modiste, qui travailla un certain temps sur sa toilette. Il fallait dire que, de ce qu'elle avait compris, elle était une des seules à avoir de telles couleurs, du moins, pour la modiste par laquelle elle passait. Cela lui fit plaisir. Cette idée d'être un peu...différente. De se faire remarquer et non pas seulement pour son language, mais pour... eh bien, parce qu'elle est jolie. Du moins, elle espère l'être.
C'est pour cela, qu'elle avait passé un long moment à se préparé, à faire attention à ce que chaque plume soit bien placée, sans qu'elles ne la chatouille. Elle fit bouclé ses cheveux, les attachant en un chignon distingué qui laissait voir sa nuque, piquant ses mèches de bouton de roses et de plumes de la même couleur que sa tenue. Elle se trouvait jolie, mais... n'étais ce pas un trop de rose ? Ne semblerait elle pas ridicule ? Ne la dévisagerait on pas avec cette robe si différente des autres ? N'aurait elle pas dû chercher à se fondre dans la masse ?
Le doute la prenait, la crainte de mal faire, d'être encore source de moquerie, comme pour son goût des crevettes ou pour son rire. Elle n'était qu'une farce dans cette saison et cela la blessée bien plus qu'elle ne pouvait le montrer.
Pourtant, à l'heure dite, elle rejoins son père, vêtu d'un costume rappelant un héron bleue et monta dans la voiture qui les ménerait à la demeure des Mountbatten. La pièce était incroyable, tous ces oiseaux d'or voletant, ces pierreries qui brillaient sous les chandelles... elle observa le tout avec beaucoup d'attention et d'étoiles dans les yeux, alors qu'elle rejoignait la salle, observant un peu les convives et leurs tenues, voyant qu'en effet... elle était pour l'instant la seule en rose mais... peut être qu'on la trouverait jolie et non... bizarre.

Encore un bal. Mais celui-ci, Maximilien était particulièrement surpris d’en recevoir l’invitation. Se pourrait-il que pour une fois, le Whistledown lui ai apporté quelques bonnes choses ? Même s’il n’était pas sûr de pouvoir parler ainsi du célèbre tissus de ragots de Londres. Il avait par ailleurs appris par sa mère – parce que je vous prie de croire qu’il n’a pas le temps de le lire lui-même – que Lady Curzon y figurait et avec mauvaise presse.

Même s’il aurait été impoli de décliné, Max’ n’avait pas cacher à sa mère qu’il n’avait guère l’envie de s’y rendre. D’abord, parce que paraître en société en tant qu’ancien repris de justice, resterait encore malgré tout compliqué. Ensuite, parce que sa cavalière de choix n’y serait pas, puisque sa jeune sœur était toujours en cure à Bath. Il n’était pas plus certains d’y voir les rares connaissances et/ou amis qui lui tenait à cœur, à savoir Lord Fairfax, Lady Curzon ou encore Lord Berkeley – et ne mentionnons pas Calahan...-. Enfin, parce que cela voulait dire investir dans une tenue extravagante, qu’il ne pourrait sans doute pas reporter de sitôt, ce qui était dès lors une dépense inutile. Et même si Sir Rosenbach avait su remonter la barre des économies familiales depuis qu’il avait repris le titre, ça ne voulait pas pour autant dire qu’il roule sur l’or.

Mais, une fois n’est pas coutume, Maximilien s’était vu persuadé par sa mère et son argumentaire à toutes épreuves, dont le plus célèbre restait : pense à ta pauvre sœur ! Et il y avait si bien pensé, qu’il avait cédé et choisi comme oiseau le préféré de Livia : le Paon. Ce qui était paradoxal, puisque Max’ était incapable d’avoir l’égo des gens qu’on qualifie de paon et de se pavaner, mais au moins, il avait fait l’effort jusqu’au bout.

C’est donc avec sa mère à son bras – cette dernière dans des atours de mésanges -, qu’il fit son entré au bal en faisant de son mieux pour paraître à l’aise et avenant. Tandis qu’il scrutait les alentours à la recherche de visages amis, il fût saisi et même très surpris de découvrir le choix de Lady Curzon en matière de tenue. Il se recomposa rapidement un masque plus approprié que le délicat échauffement de ses joues, alors que sa mère souriait comme une bien heureuse, lui faisant remarqué la similitude de leur tenue.

Allait-il vraiment devoir subir tous les bals de la saison ? Apparemment oui. S’il n’avait pas la nécessité de marié ses sœurs, Mark s’en serait très bien passé vu la masse de travail qu’il avait encore par-dessus la tête !  Mais celui-ci en particulier avait failli être évincé de sa liste... Il n’avait absolument pas le temps de se faire faire un costume ! C’est à peine s’il avait le temps de se reposer le dimanche, alors aller se faire tailler un costume imitant un oiseau...

Heureusement – ou malheureusement, ça seul l’avenir le dirait – le médecin pouvait compter sur sa plus jeune sœur pour le sortir de ce cul de sac. C’est donc bien Nyx, qui s’était chargé d’aller commandé ledit costume pour ce bal. Laissant ainsi notre homme quelque peu surpris de l’oiseau choisi. Il trouvait ça particulièrement ironique d’ailleurs... La colombe. Cela faisait bien longtemps qu’il n’en était plus une de blanche colombe ! Mais soit.

Alors que l’entièreté de la fratrie Healey allait se rendre au bal, la pupille des Healey dû quant-à-elle déclarer forfait. La pauvre Isabelle était ainsi indisposée et même le praticien médical dû assurer qu’il était plus prudent qu’elle reste au domicile, auprès de Madeleine, plutôt que de courir au bal. Pour autant aucune autre personne sous son toit n’allait manqué cela. Dans la voiture qui menait à la demeure de Lord et Lady Mountbatten, Mark posa un regard assez sévère sur ses sœurs et son frère. « J’espère que cette fois vous éviterez de vous retrouver dans le Whistledown. » Non parce qu’il n’avait pas en plus besoin de gérer les répercussions des écarts de conduite... « Je suis sérieux Nyx, sinon je te jure que je t’attache à un banc. » Bien sûr qu’il ne le ferait pas. Ou alors, il l’attacherait oui, mais chez lui.

Ainsi donc, la fratrie Healey au complet qui se présenta chez les Mountbatten dans un joli assortiment de volatiles variés. D’ailleurs l’aîné goutta tout autant l’ironie du costume de son jeune frère qui mettait à l’honneur le canard Colvert... pour quelqu’un qui boitte....

Le bal des oiseaux, Nyx n'avait pas été terriblement inspirée quand l'invitation lui était parvenue mais quand Mark lui avait donné carte blanche pour son propre costume à lui elle c'était amusé à lui dessiner quelques choses avant de filer chez la modiste, et elle avait préparé une vaste blague à son frère en le costumant en colombe lui l'homme le moins pure du coin qui avait fricoté avec moult demoiselle en blanche colombe cela l'avait beaucoup amusé et elle était très fière d'elle. Cela lui avait fournit la motivation nécesssaire pour sa propre robe qu'elle avait décidée de créer elle même cela lui avait pris de longue heures et elle avait finie par demander l'aide d'une modiste pour lui apprendre à géré certaines couture qu'elle ne maitrisait pas encore bien. Maintenant elle était parée elle se trouvait très jolie et avait hâte de voir ce que les autres avaient imaginé pour ressembler à des oiseaux. Le trajet aurait pu être tranquille jusqu'à la demeure du marquis mais son aîné avait décidé de lui faire des remontrances comme si elle avait été coupable de quelques chose, leur du précédant événement mondain son amie Adélina avait bousculé la mauvaise personne en la personne d'Heathcliff Howard et cela leur avait valut des soucis, d'un des remontrances de le dit homme qui n'était pas commode et de deux une apparition dans le Whistledown et cela n'avait pas plu a Mark alors que pour le coup Nyx n'avait pas fait grand chose dans l'histoire, elle avait suivit le mouvement mais avait été sage et calme agissant comme son frère le lui avait demandé en sociabilisant.

-" Mais je n'avais rien fait ! C'était pas moi ! J'ai été sage ce n'est pas ma faute si Ady a malencontreusement bousculé la personne qu'il ne fallait pas bousculé de tout l'événement c'est un concours de circonstances tu ne peux pas me gronder pour les fautes des autres !"

Voilà maintenant elle faisait la tête alors qu'elle était jusqu'alors de bonne humeur, ah les hommes ils ne savaient réellement pas parler aux femmes que cela soit leur sœur ou leur épouse. En attendant ils étaient arrivé et il était temps de montré leur beaux costumes qu'elle avait choisit pour tout le monde en choisissant de se moquer un peu d'eux.

Le bal des oiseaux avait lieu se soir et c'était l'occasion parfaite pour Effie d'apparaître au bras de son fiancé, elle n'avait prévenue personne de son nouveau statut de femme fiancée cela allait sans doute créer pas mal de remous dans la bonne société qui la voyait comme un cas désespérer. Pour une fois elle était prête à entendre tout ce qui allait être dit sur elle, d'ordinaire elle jouait la sourde oreille là elle allait boire du petit lait quand on allait se rendre compte du mariage qu'elle allait réussir à faire, une femme comme elle qu'on pensait perdu à tout jamais allait gagner encore en titre avec ce deuxième mariage.

Sa robe lui donnait une prestance encore plus forte que d'habitude elle incarnait l'oiseau qu'elle avait choisit un faucon qui ne laissait pas beaucoup de chance à ses adversaires et après un voyage calme elle arriva sur les lieux de la réception un petit sourire aux lèvres elle imaginait l'état de leur ami Adrian, lui si peu sociable voyait sa demeure envahit de gens de toute part il devait être dans un sale état, c'était sans doute là les joies du mariage heureusement elle était sur la même longueur d'onde que son futur époux et n'aurait donc pas à se forcer à faire des choses pour faire plaisir à l'autre, elle n'aurait sans doute pas été capable de tenir son rôle bien longtemps.

Elle descendit de la voiture et tendit le bras à Aloïs qui la précédait, elle était ravie de cet événements qui se promettait haut en couleur et elle se tourna vers celui qui allait lui faire des enfants.

-" Lançons les paris mon cher, où pensez vous que notre cher Adrian se cache t-il ? Bureau ? Jardin ? Le pauvre homme doit être dans tout ses états en imaginant autant de monde dans sa maison"

Il était tout le contraire d'Effie il avait le moins de contact possible avec les gens si ils n'étaient pas obligatoire.

Organisé un bal, c’était toute une histoire. Il faut dire que si l’idée lui avait traversé l’esprit, elle avait pourtant pleinement pris la mesure de l’absurdité de la chose vu le caractère de son époux. Pourtant, à force de discussion avec diverses dames de la Lady of the High Society, elle s’était rendu compte de la nécessité de la chose. Elle devait affirmé sa position de marquise et donc la position de son mari également. Prouver également que leur mariage fonctionnait malgré l’absence flagrant d’arrondissement de son ventre. Bref, les raisons pour laquelle, elle avait décidé de se tester dans le rôle de maitresse de maison étaient diverses et nombreuses. Heureusement pour elle, elle avait pu compter sur le soutient de sa belle-mère et de Philip. Majordome qui n’était que trop heureux de devoir mettre en place la vision de la nouvelle marquise. Et même si elle s’était exclamée de joie lorsque son époux avait cédé, elle n’était pas dupe : Adrian détestait l’idée même.

Elle aurait pu reculer, bien entendu, tant que les invitations n’avaient pas été envoyées, mais elle avait persévérer, enhardie par la bonne humeur et le renouveau dans le cœur des gens de maison, de Clara et même d’elle-même au final. Elle qu’on avait enfermée telle une poupée dans une maison pendant des années goutait enfin la félicité d’être ce qu’on l’avait formée à être.

Le bal des oiseaux. Ô le thème n’eut pas été choisi par hasard, bien entendu. Les oiseaux étaient parmi les créatures que son mari appréciait particulièrement ce pourquoi sans doute cela s’était imposé dans son esprit, pourtant sans arrière-pensée. Ou alors, inconsciemment, elle avait cherché à calmer l’âpreté du marquis par ce biais. Mais au soir même, elle eût vite compris que c’était peine perdue. Et pourtant... Elle aurait bien aimé que pour une fois dans son existence, son ronchon d’époux s’enorgueillisse quelque peu de la beauté de sa maison et de son goût de la décoration. À quoi bon avoir un tel talent si c’est pour le garder des portes closes ? Mais Adrian est un animal qu’on apprivoise pas facilement.

D’ailleurs, tandis qu’elle accueille les invités avec sa belle-mère, elle soupire discrètement en jetant des regards par-dessus son épaule avec l’espoir que Mountbatten finira par se montrer. Point de Philip non plus, d’ailleurs. Elle profite d’ailleurs qu’il n’y ait pas encore trop de gens pour s’éclipser en s’excusant auprès de Clara et lui laissant les rênes pour se diriger vers la volière. Si Adrian doit être quelque part, c’est bien là-bas. Et elle mise juste. Dans sa robe inspiré du plus mythologique des oiseaux – le Phoenix -, Georgiana s’arrête sur le pas de la porte de la volière et observe la scène en silence. La symbolique est forte, l’oiseau qui renaît sans cesse de ses cendres, comme elle voudrait parvenir à se détacher de son passé. Mais mieux encore, c’est bien la parure que son mari lui a créer des semaines plutôt qui l’avait inspiré.  « Philip, je pense que Lady Clara aurait besoin de vous. » Dit-elle afin de pouvoir avoir un moment seule avec son mari.

« Ridicule. » Heathcliff avait regardé son oncle avec cet air froid et neutre qui était le sien, dès lors que ce dernier lui avait proposé diverses idées pour son costume. Au diable ces satanées mondanités et encore plus les bals costumés. N’était-ce déjà pas assez pénible de devoir s’y rendre pour en plus devoir se pavaner dans un costume emplumé comme le dernier des dindons de la farce ?! L’humeur de Norfolk s’était ainsi assombrie lorsque l’oncle Georgie lui avait bien spécifié qu’il avait déjà fait savoir que Lord Howard se rendrait à ce bal. Par Satan, pourquoi avait-il chargé son oncle de s’occuper de son agenda mondain ? Ah oui... Parce qu’il y avait aussi Catherine. « Cela reste du ridicule le plus consommé. La société devient décadente. Ou bien, elle l’a toujours été. » Avait-il ponctué avant de quitté son bureau ce jour-là.

Est-ce sa légendaire bonne humeur -ironie- ou son air toujours parfaitement froid et stoïque qui inspira Georges Howard ? Le duc n’aurait sû le dire, mais il devait admettre que le choix de l’aigle pygargue était fort bien vu. Après tous les rapaces sont connu pour ne pas être les plus mobiles et encore les plus sympathiques des oiseaux. Tout Heathcliff en somme. Sans parler de la noblesse que l’on attribue à l’animal en question. Cela ne l’avait pas empêcher d’assurer une fois de plus en montant dans la voiture, qui les amènerait chez les Mountbatten, que cela restait... absolument ridicule. Cela devrait sans doute être le leitmotiv de sa soirée.

Sur place, Norfolk prit le temps d’admirer la splendeur de la salle de bal du Marquis de BudeHaven. L’architecture lui était bien plus passionnante que le froufroutage et le pavanage des invités des deux sexes, gloussant pour certains comme des gallinacés de basse-cour. Il délaissa momentanément la compagnie de son oncle et de sa cousine, afin de se perdre dans le tour de la salle, les yeux rivés sur les décorations dorées et rutilantes.

Ainsi, il se retrouva au bout d’un moment d’errance, non loin de la duchesse de Nothumberland et de son époux. « Lady Percy. Lord Percy. » Entonna-t-il avec un bref signe de tête à l’adresse d’Aidan Percy, préférant d’emblée se concentrer d’avantage sur son épouse, qui lui était une amie très chère. « Je ne vous ferai pas l’injure de complimenter votre toilette, Lady Percy, vous savez à quel point ce genre de chose me dépasse. Toutefois... » Il détailla la robe qui rappelait la grande échassière porteuse d’enfant selon la légende. « Mes félicitations, dame cigogne. » Dit-il sur le ton de la confidence et de la connivence. Son intellect ne pouvant pas voir le message sous-jacent du choix du volatile, tout comme les quelques formes prises ci et là dans le physique de la jeune femme, bien que pour un œil non averti, cela était indécelable.

Aloïs trouvait l’idée merveilleuse ! Un bal des oiseaux chez Mountbatten, ça n’aurait pas pu être plus à-propos ! Son cher Lord Mountbatten, le passionné d’ornithologie organisé un bal sur le thème des volatils, c’était magnifiquement trouver. Seulement voilà... même Aloïs savait que c’était là surtout l’œuvre d’un complot conjoint entre Lady Mountbatten mère et femme, et sans doute aidé du majordome. Jamais Adrian ne ferait ça. Ce qui était, selon le colosse, bien dommage, parce que connaissant le marquis, il allait encore vivre ça comme une attaque personnelle. Ce qui n’était certainement pas le cas. Mais bon... le mieux que Berkeley pouvait faire désormais, c’était de se rendre à ce bal pour assurer son meilleur ami de son soutien.

Et évidemment, il ne pouvait y aller sans sa douairière de grand-mère, mais aussi et surtout sans sa fiancée ! Cela ne pouvait se concevoir, même si le tout Londres intégrait encore lentement que la sulfureuse comtesse Kingsburry et lui avaient l’intention de convoler en justes noces. Ce serait l’occasion parfaite pour que cela soit parfaitement officiel. En parlant cependant de sa grand-mère, Aloïs avait haussé un sourcil en découvrant la tenue choisie par cette dernière. Il demeura un instant muet de stupeur face à la robe évoquant le vautour. « Que diable avez-vous choisi cela ? » Avait-il demandé en retrouvant l’usage de la parole. Et Adélaïde lui avait répondu. « C’est pour bien que le monde sache que je vous enterrerai tous. » Avant de disparaître dans la voiture.

Berkeley avait ainsi été cherché sa promise à son domicile avant qu’ils ne se rendent tous de concert à Mountbatten House. Tendant le bras à Effie, il garda un œil sur Adélaïde qui marchait derrière eux avec sa canne à pommeau, arborant pour l’occasion la tête d’un vautour également. Il n’aurait manqué qu’elle en ait un posé sur la tête ! Revenant à la belle comtesse, Aloïs haussa l’une de ses massives épaules avant de lui répondre. « Partout sauf dans la salle de réception, c’est certain. » Commença-t-il tout en scrutant les lieux de ses yeux verts. « Mais j’aurais tendance à dire un endroit avec des animaux... le chenil ou... la volière. Ce qui serait ironique quelque part. » D’ailleurs, le colosse ne vit pas non plus la maîtresse des lieux. « Je pense que Lady Mountbatten essaie d’ailleurs de le raisonner. En même temps, ma chère, on ne peut pas avoir un titre comme Mountbatten et ne pas recevoir de temps à autre... Il faut savoir faire un sacrifice de temps en temps... » Aloïs regarda sa grand-mère se hâter de retrouver l’une ou l’autre connaissance, avant d’observer plus avant l’assemblée. « Pour dire, même Norfolk a fait l’effort. »

Rhys a reçu un drôle de courrier, une invitation qui détonne dans toute celle que peut recevoir un duc,, un bal ou chacun doit representé un oiseau, cela lui ai apparut comme fort drôle le poussant ainsi à se prêter au jeu et à chercher un oiseau qui pourrait le représenter, il fallait faire le bon choix le mauvais volatile pouvant faire passer le mauvais message sur sa personne, ainsi le jour du dit bal il passa son costume créer pour faire honneur à l'aigle un oiseau assez noble tout de même et qui pour lui le représentait bien dans ses couleurs marronné, il avait prit soin d'être à son avantage ne niant pas aller dans ce bal dans l'optique de continuer sa cours envers la belle Cecelia, il ne savait pas si la demoiselle avait compris ses intentions la barrière de la langue étant toujours un léger frein dans leur compréhension de l'autre mais quand même il l'espérait, tout comme il souhaitait qu'elle soit réceptive à ses avances, alors il voulait pouvoir continuer se soir si elle avait elle aussi reçue une invitation pour cette soirée.

Il était monté seul en voiture sa soeur n'étant pas en état pour le moment d'assister à ce genre de soirée, elle souffrait en ce moment d'une saleté de rhume persistant et il préférait largement la savoir au chaud à la maison entrain de prendre soins d'elle que de la forcer à se produire en public alors que son état physique ne lui permettait pas d'être au top.

Une fois descendu de voiture il gagna lentement la salle de bal et commença a scruter tout le monde en cherchant quelqu'un de connu et plutôt une jeune femme en particulier chose qu'il n'avouerait pas même sous la torture.

Bien qu'il soit de tradition d'inviter les débutantes aux bals mondains de la Haute Société, j'ai bien du passer cinq bonnes minutes le ravissant carton calligraphié entre les mains à observer le nom des hôtes de cet événement. Lady et Lord Mountbatten. Je ne les connais que de vue mais je puis affirmer sans mal que le Marquis me terrorise au moins autant que le Duc de Norfolk... Il semble toujours si fermé !
Papa parait aussi surpris que moi. Quant à maman, elle ne tient plus en place depuis la réception du pli et passe son temps à se demander avec euphorie à quoi peut bien ressembler l'intérieur de Mountbatten House tout en veillant à la bonne réalisation de nos costumes auprès de la modiste. Je dois avouer que je suis curieuse également. Quelle apparence peut bien être celle de l'intérieur du domicile d'un homme réputé aussi froid que Lord Mountbatten ? Depuis que les invitations sont parues on ne parle plus que de cela où que j'aille. Certaines débutantes pensent que cela doit probablement ressembler à un donjon austère. D'autres l'imaginent de mauvais goût ou même carrément dépassé... Les plus farfelus le prétendent hanté.
Selon moi, elles font fausse route. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre, mais le Marquis est toujours impeccablement vêtu quel que soit l'événement auquel il se rend. Certes il peut devoir cela à son majordome mais...

- Adélina il est temps de partir !
- Oui maman !

J'ajoute une plume de plus dans mes cheveux, puis me presse à la voiture qui nous attend afin de nous mener à destination. J'ai choisi d'être une mésange bleue ce soir... En souvenir de celle que je regardais tous les matins se poser sur le balcon des appartements de Hayden alors que j'en ouvrais les rideaux... Mon cœur palpite alors que je me demande si Hayden sera présent. Il y a de forte chance qu'il accompagne son frère. Et bien entendu je suis accompagnée du mien... Maman a insisté comme son état de santé s'améliore. Seigneur cela pourrait virer à la catastrophe ! Heureusement Luke a consenti à porter le même maquillage artistique que moi autour des yeux, agrémenté de quelques plumes. Ce n'est pas un masque, mais cela rendra ses traits plus flous. Cela dit rien ne peut masquer sa taille...
Une fois arrivés, le marchepied de la voiture est déroulé et je descends. Papa escorte maman et Luke m'escorte. Nous donnons nos invitations puis pénétrons la fameuse demeure et le moins que l'on puisse dire et qu'elle n'est en rien comparable aux rumeurs dont elle a été victime ! Tout est si beau ! Si raffiné ! Je n'ai jamais vu une salle de bal aussi jolie ! Et tous ces costumes ! Ces couleurs ! Cet événement s'annonce grandiose. Je me sens incroyablement excitée alors que nous nous avançons et que mes yeux se posent sur les convives, à la recherche de quelques connaissances.

Quand il avait reçut l’invitation à sa demeure de Londres, Alfred avait été surprit. Surprit était bien le mot. Il avait déjà rencontré Adrian Mountbatten bien des mois auparavant et cela ne lui avait pas sauté aux yeux qu’il aimait faire rentrer des gens dans sa demeure et encore moins y organiser un bal. A moins que ce soit le mariage qui l’avait changé, ce qui ne serait guère étonnant. Alfred, lui-même, se sentait comme un homme transformé depuis son mariage avec la jolie Zelmira D’Orthez qui portaient d’ailleurs ses enfants, et qui, en l’état, ne pourrait pas non plus venir au bal. Mais Alfred viendrait, ne serait-ce que pour revoir Adrian car malgré sa nature très renfermé, il aimait bien le marquis. Il lui avait suffit d’une seule rencontre pour savoir que c’était un homme droit et il aimait la droiture. Et puis sa passion pour les oiseaux de toutes formes, cela confirmait bien que dans son coeur résidait un coeur d’homme généreux et tendre… Il fallait le voir en compagnie de son corbeau ! Il y avait une réelle affection entre le maître et l’oiseau.  Alfred l’avait vu. Alfred aimait tout ce qui était la nature et les animaux et les gens aimant tout autant que lui la nature faisait partie des gens qu’il aimait fréquenter bien entendu. Il avait d’ailleurs fais l’acquisition d’un livre aux gravures magnifiques sur les oiseaux du monde. Alfred avait les yeux brillant d’admiration à la vue de certains specimens. D’ailleurs, son costume de ce soir en était la preuve. Il avait choisi de revêtir une tenue qui rappelait celle d’un fou de bassan, un des plus grands oiseaux des mers.

A l’heure de partir, Alfred embrassa sa tendre épouse ainsi qu’une tendre caresse d’une main posée sur le ventre de sa femme pour dire au revoir à ses enfants. Il était tellement impatient de tenir ses enfants dans ses bras qu’il passait beaucoup de son temps libre à l’affût du moindre de leurs mouvements dans le ventre de sa femme et à lire aussi des ouvrages sur la naissance. Cela lui faisait un peu peur et il passait le reste de la moitié de son temps à prier le seigneur que sa femme et ses enfants s’en sortent indemme d’une telle expérience. Plus la grossesse se déroulait, plus il devenait un futur papa anxieux. Abandonnant sa femme déjà au lit ce soir-là, il monta en calèche et se rendit au manoir Mountbatten de Londres. Il n’y avait que la majestueuse demeure de Cornuailles qu’il avait visité un jour et pas dans son entièreté non plus. En revanche, le manoir de Londres était à l’image de ce qu’il imaginait et à l’image de ce qu’il se souvenait du château de Cornuailles. C’est dans cet état d’esprit qu’Alfred tendit son invitation et fut amené dans la salle de bal où il admira les décorations et rechercha des yeux le maître et la maîtresse des yeux ainsi que la comtesse douairière pour présenter ses hommages.

Mention  @Adrian Mountbatten

Résumé: Alfred arrive au bal et cherche des yeux la comtesse douairière pour faire ses hommages tout en ne pouvant s'empêcher d'admirer la salle de bal.

Alfred tenue bal des oiseaux (fou de bassan)
https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/images/dossiers/2021-09/fou-de-bassan-085055.jpg
https://www.comptoirdelamer.fr/wp-content/uploads/2022/02/fou-du-bassan-une-750x440.jpg
https://www.aquaportail.com/pictures1411/fou-de-bassan-morus-bassanus-adulte.jpg

Mots: 500.

Je n'étais pas sûre de savoir si j'étais excitée ou stressée en prévision de ce nouvel événement mondain. Peut-être un peu des deux. Mes frasques de la saison passée n'étaient pas évidentes à affronter lors de cette nouvelle saison, où j'espérais pouvoir briller. Il fallait avoir le courage de braver ses peurs et de faire face à ses erreurs. Mais la haute société est parfois cruelle. Cependant, je comptais bien affronter tout cela avec mon plus beau sourire. Après tout, je n'avais pas le choix, si je voulais trouver un mari, il fallait que je sois irréprochable, tout le contraire de ce que j'avais pu être. Il était hors de question que je sois la cible de quelconques rumeurs ou de choses fâcheuses. Je resterais sage comme une image et ne déborderais pas du cadre... Et pourquoi pas, profiter un peu des festivités. Peut-être même qu'une danse ou deux pourraient se présenter, allez savoir. Je tentais donc de garder un moral d'acier.

Sur le trajet qui nous menait à destination, Mark faisait ses recommandations... Enfin, si l'on pouvait appeler ça comme ça. Cette fois, ce n'était pas moi qui étais dans le viseur de notre aîné, mais Nyx. Cela changeait, mais ça ne m'enchantait pas spécialement non plus qu'il s'en prenne à cette dernière de cette façon. "Voyons Mark, ne te mets pas dans un tel état alors que l'on n'est même pas encore arrivés ! Tout va bien se passer, il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement !" dis-je en tentant d'apaiser les tensions qui venaient de se créer dans notre fratrie. Je comprends que le jeune homme puisse être angoissé, il est vrai que nous étions loin d'être des modèles irréprochables, mais insinuer que nous pourrions faire des erreurs avant même d'arriver était un fort risque de voir une telle chose finalement se produire.

Arrivés sur les lieux, je m'armais de mon plus beau sourire pour faire face à cette marée humaine d'aristocrates. Il était temps d'entrer dans la fosse aux lions. Et avec enthousiasme, c'est toujours mieux.

Si les manières, l’étiquette et parfois même la société londonienne pouvait la dérouter et lui déplaire, il est une chose que Luisa commençait cependant à apprécier fortement : les bals. Après tout, la jeune Mexicaine avait toujours aimé la musique et aussi danser, c'étaient donc les occasions rêvées de pouvoir s’amuser même si... eh bien disons que les rythmes musicaux n’était pas aussi tentant à ses oreilles que ceux de son pays d’origine. Qu’à cela ne tienne, elle était tout de même fort bien disposée à se rendre aux mondanités, au grand plaisir de sa tutrice.

Le thème du bal en particulier avait ravi la jeune femme. L’idée d’avoir une robe qui rendrait hommage à un oiseau qu’on trouvait notamment au Mexique l’avait enchantée. Elle avait elle-même dessiné le modèle de sa robe avant de l’apporter à la modiste pour qu’elle puisse la réaliser. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la jeune Hammond fût aussi ravie, qu’enchantée du résultat. Luisa, cependant, se doutait que sa tenue risquait d’attiré l’attention – et même peut-être la désapprobation – tant elle était colorée. L’oiseau ainsi choisi n’était autre que le grand Ara Rouge, aux multiples couleurs, ce qui rendait donc sa toilette des plus colorées également.

Ainsi donc, en compagnie de la famille du Vicomte qui avait sa tutelle, Luisa se rendit au bal ainsi paré de plumes multicolores. Elle ne se formalisa pas des regards qui se posaient sur elle, car elle en avait désormais l’habitude. Après tout n’était-elle pas, au même titre que Miss Templeton, une attraction à cause de son simple accent ? En parlant de la Danoise, c’est bien elle que la Mexicaine cherchait du regard et qu’elle finit par trouver. Au milieu de toutes ces couleurs quelque peu classiques et même douces, la robe flamant rose de Cecelia détonnait autant que celle perroquet de Luisa. Elle prit donc congé de la famille du vicomte pour rejoindre sa bonne amie avec un sourire radieux. « Cece ! » s’exclama-t-elle une fois à proximité de la jeune femme, de façon à ce quelle seule l’entende. Les familiarités en société n’étaient après tout pas toujours bien tolérée. « J’aime beaucoup votre robe ! Vous portez vous bien ? »

Londres ne cessait décidément de le surprendre. Après une Garden Party fort distrayante et amusante, voici qu’on donnait un bal costumé. Certes le thème l’avait rendu quelque peu perplexe. Il ne voyait pas vraiment comment rendre hommage à un oiseau, ni pourquoi d’ailleurs et encore moins lequel. Il s’y connaissait un peu en oiseau, il faut bien le dire, mais surtout en oiseaux marins. Ces derniers étaient utiles à la fois pour signaler et reconnaître les terres qui arrivaient à l’horizon, ainsi que de se nourrir le cas échéances. Certains oiseaux avaient des chairs qui n’était que peu comestible à l’homme, et d’autres cachaient si bien leur œufs, que si vous n’en connaissiez pas les mœurs, vous pourriez simplement mourir de faim sur une île perdue au milieu de l’océan.

C’est donc un oiseau marin qu’avait choisi Ulysse : le macareux moine. Assez malhabile sur terre et ne pouvant voler haut, mais qui était d’une prodigieuse capacité lorsqu’il s’agissait de nager et de pêcher. En soi, finalement, le reflet de ce bon marquis de Northampton, parfois bien mal à l’aise dans la société, mais qui une fois sur son terrain de prédilection serait totalement différent. Et pour une fois, Charles n’avait rien trouver à redire ! Il s’était même étonné de la sobriété du costume. « Enfin Charles, un macareux a des couleurs sobres, si ce n’est son bec. Vous devriez vous cultiver un peu, vous savez. » Comme si le Majordome avait le temps de se cultiver avec tout le travail que lui demandait son employeur. Qui n’était toujours pas de la meilleure des compositions avec lui depuis l’incident Seymour.

C’est une fois de plus flanqué de Charles, qu’il s’était rendu aux festivités, bien qu’il commençât à avoir suffisamment de pratique et d’expérience pour ne plus commettre autant de faux-pas qu’antan. Bientôt, il pourrait laisser le moralisateur à demeure. En pénétrant dans la demeure des Mountbatten, il admira la décoration, comme tout-un-chacun, mais en son for intérieur, se dit que cela manquait d’un peu d’air maritime. Mais bon, chacun ses goûts. En voyant le monde qui se massait là, Ulysse eut alors le mouvement qu’on lui connaissait : il chercha la Seymour du regard. Pas encore en vue. Ouf ! Notre ancien forban poussa un large soupire avant de continuer sa route.

Henry arriva à Mountbatten House, et son regard fut aussitôt captivé par la magnificence de la scène qui se déroulait devant lui. Il faut avouer que cette demeure était aussi insaisissable que ses hôtes. Lorsqu’il avait reçu l’invitation, il en était fort surpris, même loin dans sa campagne, il connaissait la réputation du Marquis de BudeHaven. Sa mère était ravie de pouvoir découvrir la demeure. Quant à ses frères et sœurs, la plupart étaient également impatients, se demandant si Henry, qui semblait toujours préoccupé et distant, accepterait l'invitation avec le même enthousiasme qu'eux. Curieusement, il avait l’air tout aussi impatient, pour la simple et bonne raison que ce serait l’occasion pour ses sœurs et ses frères de trouver un bon parti. Même si lui-même avait décidé de se trouver une épouse et de se montrer plus entreprenant, il voulait marier sa fratrie au plus vite. Un événement aussi exclusif avec des invités triés sur le volet, était une occasion à ne pas manquer.

En entrant dans la salle de bal, il fut  tout de suite attiré par les plumes colorées et les ornements scintillants. Les hôtes de la soirée semblaient encore absents ou étaient-ils parmi la foule ? Les salutations pourront attendre.  Henry repérait quelques visages familiers parmi la foule, mais il resta avec sa fratrie pour le moment. Sa sœur, Helen, lui demandant, harcelant même, sans cesse quel gentleman devrait-elle aborder en premier.

Perséphone était dans tous ses états chez la modiste. Elle qui n’avait pas la moindre culture concernant la faune ne savait pas en quel oiseau se vêtir. Plus le temps passait et plus elle paraissait insupportable aux yeux d’Eurydice. Mais cela faisait ses affaires ! Tant que Perspéhone geignait dans la boutique, elle était libérée de sa mère et pouvait librement laisser court à son imagination et ses envies. Si elle avait suivi sa mère, elle se serait retrouver habillé en oiseau extravagant au possible ! Elle se voyait déjà soit en autruche, en paon, en cygne ou n’importe quel oiseau immense histoire qu’on la remarque le plus. La jeune femme avait donc – par esprit de contradiction – été choisir un oiseau aux antipodes de ses camarades à la large envergure : le canari. Un tissu jaune pâle l’avait ainsi décidée et cela la changerait grandement des couleurs plus tape à l’œil dont sa mère l’affublait ces temps-ci. Et lorsque Lady Dévereux avait voulu s’occupée de son aînée après la crise Perséphonienne, c’était trop tard.

Juste pour ennuyer leur mère, les jumeaux s’étaient assortit. Si Eurydice était un canari jaune, son frère Orpheus était un canari orangé. Lady Margaret en était d’autant plus fâché qu’elle avait en horreur les piaillements desdits oiseaux choisi et même leur chant. Un sourire diabolique avait été échangé entre les jumeaux... Dès demain, ils iraient acheté une cage immense et des canaris ! Et vu comment leur père avait également eu des étincelles dans les yeux, il serait de connivence. Ô, le diamant de la saison avait hâte d’ennuyer ainsi sa génitrice et elle ne bouderait pas son plaisir ! Pour l’heure, il était surtout temps de rejoindre le bal.

Eurydice et Orpheus se gaussaient légèrement d’être entourée dans leur propre famille de grands oiseaux. Les deux frêles canaris se voyait accompagné d’une buse, d’une chouette et d’un geai. Les jumeaux fermaient la marche préférant laisser les imposants volatiles prendre leur envol en premier lieu. Aussitôt sur les lieux, la jeune femme prit le temps d’observer la salle et surtout les tenues des convives. Il y avait autant de sobriété que de coloré et cela la fit sourire. Il y avait de l’audace dans toute cette foule et elle appréciait cela. Mais surtout, elle se demandait quel serait le choix de sa très chère Judith, qu’elle n’apercevait pas encore dans la foule.

Une certaine inquiétude la saisissais le cœur alors que la foule continuée d'arriver petit à petit et que les teintes se suivaient en un mélange de gris, de blanc, de bleu et de noir. Allait elle détonner à ce point dans la foule ? Parlerait on encore d'elle pour son extravagance ? Elle offrait quelques regards à son père qui, pour une fois, ne la laissait pas approcher le buffet, préférant l'amener vers quelques connaissances pour la présenter. Il fallait l'éloigner des crevettes, changer cette réputation qui se faisait d'elle de gloutonne avide de fruits de mer. Alors, elle souriait, quelque peu gênée alors qu'elle saluée avec autant de politesse et d'attention à ses mots que possible.
Pourtant, son regard ne cessait de revenir vers l'entrée, observant les personnes arrivant, attendant finalement une personne en particulier. Son amie Luisa, dont elle était certaine qu'elle lui permettrait de passer un bon moment, de soulager un peu cette pression qu'elle ressentait actuellement.
Malheureusement, jusqu'ici elle n'avait pas montrée son joli sourire. Elle avait pourtant aperçu au loin des visages connu. Lord Fairfax, Lord Hargreaves même lord Howard. Ce qui la perturbée quelque peu. Elle connaissait plus de messieurs que de jeunes femmes qu'elle considérée comme ses amie. Du moins jusqu'à l'arrivée d'un oiseau aux plumes multicolore qui la fit sourire de joie, alors qu'elle la voyait venir rapidement vers elle, comme si les couleurs de leurs tenues les attiraient l'une à l'autre. Gloussant d'amusement alors qu'elle admire sa tenue et apprécie ce petit surnom qu'elle lui offre.

« Loulou ! »

Un petit signe de la main suivi alors qu'elle observée réellement la robe, les plumes. Elle ne connaissait pas l'oiseau qu'avait choisie son amie, mais elle était certaine que c'était un oiseau typique de son pays. Recevant ainsi un compliment avec un sourire, elle observa sa propre robe avant de hocher doucement la tête.

« Jo vous romercie Louisa. Jay voulou rossembler à oune flamang rouze. Il y en avouar à Denmark. May voutre robe êtreuh trey zouli. Vous êtreuh...hmmm... ressuplendissuante ? Ja ? »

elle observa une seconde son pêre. Depuis son entrée elle avait commencée à s'améliorer dans sa prononciation, mais certains mots restaient difficile. Dont ce resplendissante que son père repris avec un sourire, acquiesçant malgré tout à ses effort, avant que sa fille ne puisse reprendre.

« Ey pour vous répoundre, jo vay bieng. J'ay boucoup travailler mon angulais. Jo parley mieug nion ? »

Elle semblait ravi de ses progrès, de ses efforts, mais il y avait beaucoup d'autres choses à dire, et surtout prendre des nouvelles de son amie.

« Mais vous coummeng vous portey vous ? J'ay vou voutre preytandang lo purêtre ! Il êtreuh en... ugle»

elle jeta un regard à son père, ne connaissant pas encore le mot pour cela, qu'il repris donc la faisant sourire alors qu'elle répondait ainsi à son amie

« Giboug ! »

Les invités continuaient d'arriver, ponctuel, admirant tous les costumes et la salle de bal qui les entourent. La veuve n'était pas différente des autres, appréciant les clins d’œil aux oiseaux choisis. Chacun avait fait de grands efforts et elle aurai pu simplement passer la soirée à les observer. Pourtant, elle attendait avec une certaine impatience les danses. Voir les participants tournoyaient dans leurs costumes amènerait certaine des visions magnifique d'oiseau voletant ensemble dans les airs. Pourtant, elle avait conscience qu'elle ne pourrait rester ainsi. Il lui fallait prendre son courage en main, saluer quelques personnes, rencontrer des messieurs et se faire inviter à danser dans l'espoir que cela puisse les mener à une cours, à une demande en mariage relativement rapide. Elle n'était pas du genre à piéger un homme et n'en serait de toutes les manières pas capable. Alors, elle devrait faire preuve de subtilité. Mais l'instant, le mieux pour elle, serait certainement d'aller saluer quelques dames de sa connaissance. Effie n'était pas encore arrivée, ce qui lui coupée la possibilité de se joindre à son amie et de la féliciter pour ses fiançailles. Elle devait d'ailleurs la questionner, car elle ne lui avait jamais parlée de la cours du marquis de Berkeley, et en tant que veuve... elle vivait ce genre de relation heureuse par procuration ! Pourtant, son regard finis par se poser sur une silhouette qu'elle connaissait dans cette robe bleu nuit couverte de plume noir. Lady Amelia Montagu. Une veuve comme elle, bien que plus jeune. Leur tenue montrée, malgré leurs plume leurs statut par ces teintes sombres qui caractérisaient les veuves. S'approchant ainsi d'elle, un sourire aux lèvres, la femme souri, hochant délicatement la tête.

« Lady Montagu, votre toilette est splendide, cette alliance de couleur, vous faite un corbeau des plus splendide. »

Souriant à la jeune femme, elle l'admira un instant avant de se stopper dans une posture digne son visage avenant.

« Comment vous portez vous ? Et votre fils ? A t il était aussi excité que mes filles de votre tenue et de ce bal à venir ? J'ai du tourner plusieurs fois sur moi même et leur offrir chacune une plume de paon pour les mettre au lit. »

Elle gloussa un peu. Parler de ses filles était toujours un plaisir et pouvoir parler avec une autre mère. Leurs enfants pourraient jouer ensemble pendant qu'elles prenne le thé lors d'une prochaine rencontre. Néanmoins, elle étaient actuellement à un bal et une question se posée.

« Cherchez vous à profiter des mondanités cette année ? »

Un sous entendu pour savoir si elle était, elle aussi en recherche d'un époux. Après tout, certaines veuves n'ent ont pas l'obligation et lady Montagu ayant un fils, elle est protégée d'une certaine façon. Continuant ainsi de sourire, son regard fut pourtant attiré par une tenue plus loin. Un homme vêtu tel un paon qui fit rosir ses joues alors qu'elle détournée vivement les yeux. Pourquoi avait il choisi le même oiseau ?

Preuve en est de son état d'esprit, Adrian ne se soustrait pas au geste réconfortant de Philip, cet homme qui l'a élevé et accompagné à travers ses pires blessures. Des blessures tant physiques que morales qui ont laissé de profondes cicatrices à son âme. Il a conscience du poids que cette soirée fait peser sur les épaules déjà si chargées de son maître et ne peut que s'en sentir désolé. Cependant, nul mot n'est prononcé entre eux. Ni même un regard. Juste une pression de cette main aimante et âgée sur l'épaule tendue d'Adrian et il n'est nul besoin de d'avantage. Haven sentant la détresse tue de son comparse croisse et secoue ses plumes, ce qui lui vaut l'ombre d'un sourire et une gratouille qu'elle savoure.
La main du Marquis se fige et retombe cependant rapidement alors que la voix de Georgiana raisonne dans la volière. Philip prend son congé pour rejoindre Clara qui la connaissant est comme un poisson dans l'eau au cœur de la réception et n'a absolument pas besoin d'assistance...

Adrian crispe ses maxillaires et jure intérieurement. Il entend déjà les reproches à venir et bien qu'il ait été on ne peut plus claire quant à son peu d'enthousiasme pour cet événement entre les murs de sa demeure, il ne veut pas pour autant les entendre. Il a beau être ce qu'il est, il est très à cheval sur les convenances qu'on lui a fait rentrer dans la peau à coups de triques et sait donc pertinemment que sa place est auprès d'elle à accueillir les invités qu'il n'a pas invité...
Mais c'est plus fort que lui. Après avoir fini par mettre son costume, il allait la rejoindre mais a dévié du chemin de la salle de bal vers sa volière. L'idée était d'y rester quelques minutes à peine, le temps de trouver l'air qui lui manquait, mais le temps s'est distendu.
Si d'habitude il s'accommode des mondanités en étant un convive parmi tant d'autres avec la possibilité de demeurer dans son coin ou s'éclipser quand l'envie lui prend, ce soir ce sera impossible. Il sera au centre de l'attention. Rien que l'idée lui donne des sueurs froides.

- Je sais, j'ar...

L'expression "avoir le souffle coupé" prend tout son sens. Ses yeux la parcourent inlassablement. Il ne veut pas ruiner ce qui est en train de se tisser entre eux. Il ne peut oublier cette étreinte qu'elle lui a offerte et qu'il se meurt de ressentir à nouveau. Ou encore ses mots doux après sa défaite à la course de sacs.
Mais l'effort qu'elle lui demande ce soir dépasse ce dont il se sent capable.

- J'allais vous rejoindre... croit-il bon de se justifier.

Et il n'avait pas réalisé à quel point il souhaite qu'elle le croit.  

Assise sur la banquette richement capitonnée de la voiture estampillée aux armoiries de sa familles, Elea regarde défiler la beauté crépusculaire des rues de Londres au rythme plaisant du bruit des fers des chevaux sur le pavé. Droite comme un "i", ses mains posées sur ses genoux, elle ne bouge pas d'un cil de peur de casser les centaines de plumes qui ornent sa robe sur lesquelles ont été déposé plétor de cristaux simulant des gouttes d'eau éparses. Une œuvre d'art vraiment et selon elle, la plus belle robe qu'elle ait porté de sa vie. Sa nouvelle femme de chambre a coiffé ses boucles en cascade et les a décoré de plumes de duvets blanches entremêlés à quelques peignes de diamants dont pas une dent n'a effleuré son cuir chevelu. Egalement, son corset est serré mais lui permet de respirer. Un renouveau qu'elle doit à Lord Howard qu'elle se fait un devoir de remercier ce soir si d'aventure il est présent. Ce qui sera très probablement le cas.
Dans une poche cousue par ses soins à l'intérieur de sa cape, la jeune femme étreint un de ses précieux livres tout en souriant à Judith, magnifique dans sa couleur opposée, assise en face d'elle afin d'éviter d'abimer leurs robes respectives. Leur chère grand mère Lady Stafford, vêtue à l'effigie du Cacatoès le plus altier, les accompagne ce soir, leur père ayant prétexté devoir s'occuper de quelques affaires. Elea soupçonne cependant qu'il ait préféré rester avec leur mère sur laquelle l'absence de Alister pèse de plus en plus...

Elea étreint le médaillon de son frère qui tombe dans son décolleté et disparait sous sa robe. Elle espère de tout son être qu'il va bien... Mais ce soir, elle ne souhaite pas penser à cela. Elle veut profiter de ce bal qui est sur toutes les lèvres depuis des semaines et qui s'annonce absolument grandiose.
Lorsque la voiture s'arrête devant les portes de Mountbatten House, elle ne peut que sourire en découvrant le festival de plumes et de couleurs qui s'offre à elle. C'est absolument somptueux. Un valet lui tend son bras afin de l'aider à descendre avant de la débarrasser de sa cape. Lady Stafford remet leurs invitations à qui de droit, puis toutes trois pénètrent enfin le lieu de réception magnifié d'une musique époustouflante. Elea ne peut contenir son émerveillement ni même empêcher son visage de se dresser vers la verrière vers laquelle semble s'envoler des oiseaux d'or transporteurs de gemmes précieuses. Quel spectacle inouï !

- C'est magnifique ! dit-elle à sa cadette.

Judith, à raison, doit cependant déjà être en train de chercher des yeux ses connaissances plutôt que de s'intéresser à l'architecture.
Et pourtant ! Le cygne blanc ne peut en détourner les siens. Jusqu'à ce qu'elle aperçoive de l'autre côté de la pièce, Lord Howard en compagnie de Arielle et son époux.

Georgiana regarda Philip passer à côté d’elle, avant d’échanger un regard avec ce dernier. Évidemment qu’elle usait du prétexte d’aider Clara pour qu’il s’en aille et qu’elle puisse s’occuper de son mari. Elle était éminemment reconnaissante au majordome de si bien prendre soin d’Adrian, mais il n’en demeurait pas moins qu’il n’était pas éternel et qu’un jour, elle serait seule avec Mountbatten. Il était donc normal à ses yeux d’essayer de rassurer son lord d’époux, même si...

Eh bien même si en le voyant si affligé, elle avait bien du mal à se dire qu’elle allait lui tiré l’oreille verbalement. Elle se contenta purement et simplement de rester là à le fixer de ses grands yeux bleus, alors qu’Adrian décidait de lui faire face. Et elle ne dit rien. Georgie avait les bras croisés au-devant de sa taille, ses pupilles fixées sur son époux et qui trahissait ce qu’elle aurait pu énoncer : elle ne le croyait qu’à demi. Toutefois, elle ne lui en ferait ni le reproche, ni la remarque de façon claire, parce que ça ne servirait à rien. Si ce n’est à le braquer plus avant.

Toutefois, elle fût ravie de voir au travers de l’expression d’Adrian, qu’il était enchanté de sa tenue et cela lui ravi le cœur. Même si elle s’attendait à ce qu’il lui dise d’aller se changer, ce qui serait sa façon – une fois de plus – de dire qu’elle était jolie. Ce qui n’allait rien changer au fait qu’elle devait retourner au bal pour accueillir le reste des invités, avant que ça ne fasse mauvais genre. Alors, bien que cela lui coûtât malgré tout, elle dit : « Je puis dire que vous êtes indisposés, si vous le souhaitez. Mais vous devriez songer à fermer la porte de la volière alors. On ne sait jamais que quelques indiscrets aient la mauvaise idée de rôder par ici. »

Alors qu’elle s’apprêtait à tourner les talons, elle entendit le pas précipité de Philip qu’elle commençait à reconnaître de loin. Le pauvre majordome, malgré son grand âge, semblait extrêmement bouleversé par la nouvelle qu’il apportait ainsi. « MyLord. MyLady. » Commença-t-il en faisant un bref hochement de tête à chacun tout en reprenant son souffle. « J’ai été informé promptement que le carrosse royal aurait quitté Kensington Park. » Si la nouvelle paraissait bouleversé Philip, elle le réjouissait aussi, car c’était là un grand honneur pour sa maison et son service. Georgiana, quant à elle, devient plus blanche que la craie et tourna son regard apeuré vers Adrian, les yeux légèrement écarquillés, criant intérieurement ‘niiiiiiooooooon'. Pourquoi fallait-il que ce soit justement leur bal à eux que le prince choisi d’honorer de sa présence ?!

Maximilien était proprement effaré, comment avait-il pu choisir le même oiseau que Lady Curzon et ce sans concertation au préalable ? On ne pourrait même pas dire que ce fût les filles de la veuve qui l’en avait informé. C’était là un pur hasard... Et quel hasard ! Max’ aurait pu bégayer, s’il n’avait pas choisi de se taire et de simplement couler un regard de biais à sa mère pour lui signifier qu’il n’était en rien responsable et qu’elle se faisait des idées. Même si elle ne serait probablement pas la seule à se faire des idées.

En parlant de gens qui se faisait des idées et surtout qui appréciait de charrier le pauvre Rosenbach, voici venir ce cher Lord Fairfax. Lady Rosenbach remercia le jeune homme pour son aimable compliment avant de les saluer en s’excusant qu’elle souhaitait aller voir l’une ou l’autre de ses connaissances. Laissé seul avec Evan, Maximilien baissa les yeux sur son avant-bras où reposait la main pseudo compatissante de son ami. Lorsqu’il releva ses yeux gris vers ceux de l’autre jeune homme, se fût pour hausser un sourcil circonspect face à sa moue malicieuse. « Mon cher, j’accepte ma défaite avec bonne humeur et humilité. » Assura-t-il portant à nouveau un regard discret à Lady Curzon, qu’il découvre en compagnie et discussion avec Lady Montagu, dont il trouvait la robe fort seyante également à la dame.

Revenant à la pleine compagnie du Fairfax, le Rosenbach prit deux coupes de champagne que des domestiques amenaient là et en tendit une à Evan. « Vous est bien fort habiller vous-même. La Pie Bavarde ? Je trouve que cela vous sied, après tout vous savez si bien tenir la conversation et malicieusement avec cela. » Prenant une gorgée de vin pétillant, Maximilien ne peut s’empêcher un nouveau regard vers les deux veuves avant d’ajouter. « Par ailleurs, je trouve que la pie s’associerait assez bien avec le corbeau, si vous me demandiez mon avis. Mais puisque que vous admirez tant la dame paon, que diriez-vous d’aller la saluer et d’ores et déjà réserver une place dans son carnet ? Je pourrais dès lors me satisfaire de demander à la dame corbeau ce privilège... À moins que vous ne préféreriez l’inverse ? »

Ceci dit, il saisit délicatement et discrètement la manche de son comparse, afin de l’amener avec lui en direction de Lady Curzon et de Lady Montagu. Max’ ne doutait pas un instant qu’il paierait cet affront plus tard, mais il saurait se faire pardonner en amenant le bouquet de fleur promis à ce cher Evan. Parvenu à hauteur des deux dames, le Rosenbach se fendit d’un salut de circonstance avant de s’adresser à elles. « Lady Curzon. Lady Montagu. Vous êtes très en beauté ce soir, l’une et l’autre. J’admire la perfection de vos tenues. »

N’étant que peu intéresser par les costumes des uns et des autres, Heathcliff continuait de perdre son attention dans l’admiration des décorations et du service impeccable de ce soir. C’était proprement ravissant, il devait l’admettre et raffiné. Pour un premier bal donné par les Mountbatten, Norfolk pourrait dire que c’était un bon début. Acquiesçant sobrement, ses yeux bleus glacé se tournèrent vers le plafond. « Il est vrai qu’il s’agit de la première manifestation sous l’égide de Lady Mountbatten. Si j’ai bonne mémoire, la lady n’avait encore jamais montré ses talents d’hôtesse. J’en suis actuellement fort enchanté. L’idée, bien que décadente à mon goût, est originale. Le buffet semble parfaitement agencé, ce qui me laisse à penser que les cuisiniers sont de qualité. Le service est propre impeccable. Toutefois, il est connu que le majordome des Mountbatten est intransigeant sur tous les points. Je déplore cependant que nos hôtes ne soient actuellement présent, mais je puis espéré une entrée à la hauteur de la réception. Mais ce manquement est fortement compensé par la présence brillante de la Comtesse de Devon, Lady Clara Mountbatten reste une sommité en la matière. »

Après ce trop long monologue pour lui-même, Lord Howard se mura à nouveau dans le silence et dans une profonde réflexion. C’est à nouveau la voix de la duchesse de Nothumberland qui le tira de son occupation du moment. « Veuillez m’excusez, j’étais en train de compter les chandelles. » Il cligna des yeux en semblant apporté beaucoup de réflexion et de sérieux à la question ainsi posée. « Pourquoi pas, si cela vous est agréable, Lady Percy, j’accepterai l’honneur qui m’est ainsi fait. »

Norfolk leva les yeux vers le verre de champagne que lui tendait aimablement Lord Percy et il l’accepta avec un signe de remerciement de la tête avant de regarder Arielle. « Voici qui est fort apprécié. » Il trempa alors ses lèvres dans le breuvage et fit une moue d’acceptation supplémentaire. « Excellent champagne. Comment est la limonade ? »

Benedict s’était tourné et retourner devant le miroir ébréché de sa chambre, un air contrit sur le visage en se voyant dans ce costume. C’était assez peu... eh bien disons-le, assez peu catholique comme tenue. Lorsqu’il s’était rendu à l’endroit où acheter un costume d’occasion, on lui avait un peu rit au nez avant de le regarder sérieusement. Mais quel oiseau ? Il avait finalement pointé du doigt un costume gris et naturellement était venu l’association avec le pigeon. Ce serait après tout plus facile de trouver des plumes de cet oiseau, quand on est quasiment à la source. Combien de pigeons vivaient dans le clocher de St. Paul ? Les plumés avaient été une toute autre affaire cependant.

Toujours est-il que le carillonneur s’était alors rendu au couvent, auprès de sœur Marie-Cunégonde, afin qu’elle procède avec ses sœurs à la couture des plumes sur ledit costume d’occasion. Et le résultat était relativement bluffant, voire carrément bien. Si on faisait fit du fait qu’il s’agissait d’un costume d’occasion, avec des plumes de pigeons... Ce qui visiblement ne dérangeait pas son comparse : Calahan Torn.

Pourquoi un carillonneur, doublé d’un organiste se rendait-il au bal des oiseaux, me demanderez-vous ? Eh bien parce que la marquise de BudeHaven, en sa grande qualité de pieuse dame fréquentant avec assiduité la cathédrale et ses offices, lui avait proposer de travailler pour ce bal. L’homme avait haussé un sourcil, passablement étonné, avant d’apprendre que la même sœur Marie-Cunégonde que précédemment cité, avait vanté ses mérites de musicien. Aussi, lorsque Georgiana Mountbatten lui avait demandé s’il pensait être capable de diriger un orchestre, il avait positivement répondu. Et Benedict s’était vraiment appliqué à préparer son répertoire ! D’abord pour ne pas faire mentir la bonne sœur, mais aussi pour faire honneur à la lady qui plaçait en ses talents sa confiance. Et ensuite, par pure fierté personnel. Dans son répertoire, il avait glissé l’une ou l’autre composition personnelle qui, il l’espérait, saurait ravir les mondains.

Alors, comment en était-il venu à s’affublé de Calahan ? Eh bien, il l’avait aidé à attraper et plumé les pigeons, c’était l’un de ses rares amis, donc il lui devait bien ça et, il serait fort seyant au triangle. Malgré tout, au moment d’entré en scène ce jour-là, Ben avait le trac. Certes, il jouait tous les jours pour nombre de gens, mais toujours dissimuler dans l’ombre de ses orgues. Ici, il était en pleine lumière et il n’en avait absolument pas l’habitude.  Nerveusement, il triturant les manches de sa veste grise en fixant l’énorme pigeon qu’était devenu Calahan sous son amas de plume. « Ca...Ca...Calahan...Je... je...pas... pas... »

Avec la notoriété de l'élevage d'oiseaux d'Adrian, on pourrait penser qu'il est à l'origine du thème mais il n'en est rien. Tout ce soir a été imaginé par Georgiana. Lorsqu'il a découvert l'invitation sur son bureau, comme il ne voulait rien avoir à faire avec les préparatifs, il a regardé le thème de longues minutes en se demandant le temps d'une folle seconde si elle l'avait fait pour lui... L'idée lui avait cependant parue bien illusoire et il s'en était détourné aussi vite qu'elle avait eu l'audace de s'immiscer en lui pour narguer son cœur strangulé par un passé lui interdisant d'espérer ce qu'il se surprend de plus en plus à vouloir ; l'affection de sa femme.

Il ne ment pas en lui disant qu'il allait la rejoindre. C'était dans ses intentions qui semblaient cependant s'être perdues en route... Cependant il devine qu'elle ne le croit pas. Ou alors, qu'à moitié, ce qui lui déplait. Il est bien des choses mais point un menteur, lui qui a pour ce travers une profonde aversion. Il est prêt à se défendre, mais le geste de Georgiana lui coupe la chic une fois de plus. Adrian ne peut s'empêcher d'admirer la courbe réhaussée de sa poitrine alors qu'elle croise les bras pour le scruter de ses subjuguant yeux bleus dans lesquels il a l'impression de tomber tel une pierre.
Il s'attend à l'affrontement, pourtant elle le surprend en lui offrant de l'excuser. Une partie de lui souhaite demeurer cachée ici. L'autre le lui interdit formellement. Il veut se dire que c'est parce qu'il est un Mountbatten et qu'en tant que Capitaine, il ne se défile pas. Mais la vérité vraie est devant ses yeux ; elle. Il refuse de laisser sa femme seule face à tous ces vautours venus nourrir leur curiosité. Adrian s'avance et prend la main de Georgiana.

- J'ai mis 1h à rentrer dans ce fichu costume, tente-t-il une pointe d'humour.

Autre façon de lui dire qu'il sera là. Et qu'un seul la regarde de travers pour voir ! Les pas empressés de Philip rompent le moment. Adrian soupire.

- Quoi ?

L'annonce de la venue d'Octavian l'alarme très peu, en revanche elle panique Georgiana. Le Marquis resserre ses doigts sur les siens et y dépose ses lèvres avant de réaliser son geste qui le prend lui-même de court. Cela lui est venu si naturellement ! Il plonge son visage dans un masque impassible bien qu'intérieurement son cœur fasse une embardée.

- Allons accueillir le Prince en ce cas, dit-il en quittant la volière.

Philip lance alors un regard poussif à son maître, l'encourageant à dire ce qu'il tait. Adrian hurle un refus silencieux auquel Philip répond par une affirmation impérative tout aussi muette.

- A propos vous... vous êtes très belle...

Nyx qui était jusqu'à là de très bonne humeur d'aller à ce bal se renferme suite aux reproches qu'elle juge injuste de son frère, et même si Ophélia tente de jouer la bonne grande soeur en prenant sa défense la plus jeune ne se montrera pas plus ouverte en sa compagnie, cela prendra du temps pour que les deux filles Healey puisse retrouvé leur ancienne relation. Nyx ayant vécu le comportement de sa soeur et la sanction en ayant découler comme un abandon de sa part et pour une jeune fille aussi fragile sur ce plan là que la blondinette un abandon ne passe pas facilement. Elle suit donc sa famille sans envie, elle souhaite maintenant plus que tout pouvoir trouvé Ady pour pouvoir se vidé un peu là tête.

Quand le père Howley approcha d'eux et complimenta le costume d'épervier de Mark elle se redressa d'un coup non non, elle avait choisit la colombe et elle comptait bien que tout le monde le sache.

-" Mon père il est en colombe j'ai choisit pour lui je trouvais que cela lui collait à la peau vous ne trouvez pas ? Je vous remercie pour vos jolis mots a mon attention"

Nyx n'était pas une débutante qui se pâmait devant un compliment mais elle les appréciait quand même cela faisait du bien à son estime d'elle même.

Cal attend Benedict à l'entrée de la cathédrale St Paul sans pouvoir s'empêcher de caresser les plumes de son costume de pie croisée pigeon... On fait ce qu'on peut avec les plumes qu'on a, mais une pie c'est clepto comme lui. Aussi se devait-il !
Le gangster familier des lieux d'avantage pour s'y planquer qu'y prier fait les cent pas avec nonchalance, triturant une statue ou du mobilier ici et là, jusqu'à ce que son œil avisé ne remarque l'urne réservée aux aumônes.
Il hausse ses sourcils et s'en approche en sifflotant, l'ouvre et y pioche quelques pièces de monnaie avant de la refermer et de faire sauter son butin dans sa main habile au moment même où Ben débarque.

- Hé j'ai de quoi nous payer un fiacre ! On va aller à ce bal comme des putains de princesses ! Quoi ? Me regarde pas comme ça c'est de l'argent pour les pauvres. Je suis pauvre !

Aussi excité qu'une pucelle le jour de son mariage, Cal trottine jusqu'au bord de la rue où il siffle un fiacre avant de se jeter à l'intérieur. Il a déjà assisté à des mondanités sur invitation de ses bienfaitrices mais une de ce gratin là ?! Jamais ! Il a sauté sur l'occasion lorsqu'il a appris que Ben avait été recruté pour l'événement et à présent, les voici en chemin !

- Quoi on rentre pas par la grande porte ? Tsss...

Ce fut la porte de service, donc. Outrage... Une fois dans la demeure, escorté par le domestique en charge de conduire les musiciens à leur post, Cal avait sifflé d'admiration face à la déco.

- Eh beh tu parles d'une barraque ! Tu crois que ça vaut combien ce truc ? avait-il tendu la main pour toucher un vase avant de se faire reprendre sévèrement. Ca va pas besoin de s'énerver ! dit-il au serviteur avant de donner un coup de coude à Ben. On dirait que j'ai failli toucher sa mère. Ou peut-être que je l'ai fait, huhuhu.

Une fois sur l'estrade réservée à l'orchestre, tout le monde prend place tandis que Cal découvre son instrument, quelque peu circonspect. Est-ce qu'on peut réellement appeler ce truc un instrument... Un triangle... Non mais franchement... Le gangster se saisit de l'objet, le porte à hauteur de visage et le fait tinter avant de se mettre à sourire comme un benêt. C'est plus amusant qu'il l'aurait cru finalement. Un nouveau tintement retentit.
Il se tourne vers Ben tout fier avant de le découvrir en plein trac. Il s'approche et pose une main lourde mais amicale sur son épaule.  

- Mais si tu peux. T'es le gars le plus talentueux que je connaisse. Puis si ça peut te rassurer, ils voient ton derche pas ta tronche. C'est cette belle gueule qui serai face à toi.

Il se désigne puis fait retentir un nouveau "ting" depuis son triangle, un sourire large jusqu'aux oreilles.

J'en prends plein les yeux alors que j'évolue dans la somptueuse salle de bal. Je ne sais vraiment plus ou donner de la tête avec tous ces costumes et cette architecture à nul autre pareil. J'ignore qui a conçu cette salle de bal mais il est d'un talent fou ! Plus tard quand je serai mariée, j'aimerais en avoir une aussi belle chez moi ! Avec des chèvres naines ! On n'estime pas assez ces adorables petits animaux.
Ma main accrochée au bras de mon frère, je lui adresse un sourire ravi avant d'apercevoir Hayden en compagnie du de l'autre côté de la salle. Mon cœur rate un battement comme chaque fois que je le vois. Il est si beau dans son costume. En plus, nous sommes presque assortis !
Ma joie est cependant vite rattrapée par l'appréhension. J'espère sincèrement que le subterfuge du maquillage suffira à tromper Hayden mais aussi que ses sentiments pour Luke, quels qu'ils soient, le pousseront à ne pas porter son attention sur moi. Je me sens horrible de raisonner ainsi mais il ne faut surtout pas qu'il comprenne que c'était moi tout ce temps auprès de lui... J'ai l'impression de jouer ma vie et quelque part, c'est le cas ! Si il découvre la vérité... tout sera fini pour moi. Pour les miens.

- Il faut que tu l'évites le plus possible Luke...
- Tout ça finira mal Ady...

Inutile de me le dire... Je le sais... Mais si je peux retarder l'échéance... Luke obtempère néanmoins et s'éloigne dans la direction opposée à Hayden, me laissant seule au milieu des convives. Je me saisis d'un verre de limonade dont j'ai grand besoin, lorsqu'une silhouette que je connais s'interpose me coupant ainsi du champs de vision de mon Marquis, ce dont quelque part je lui suis reconnaissante. Je constate qu'il s'agit de la demoiselle rencontrée à la Garden Party de Leurs Altesses.

- Oh bonsoir Miss Tewkesbury ! je l'accueille avec un sourire sincère. Oh mais non cela ne fait rien je vous assure.

Nous sommes toutes nerveuses en tant que nouvelles débutantes. Moi aussi j'ai fait des faux pas alors je serais mal placée pour lui jeter la pierre. Preuve en est, j'ai moi aussi fini dans le Whistledown... Heureusement rien de bien méchant pour nuire à ma réputation mais tout de même, j'ai cru que maman allait en faire une syncope et je doit avouer m'en être moi-même trouvée fort mortifiée. Les regards sur moi ne semblent cela dit pas trop sévères ce soir, ce qui me rassure.

- Vous avez une très jolie robe ! Quel oiseau avez-vous choisi ? Je suis moi-même en mésange bleue ! je lui confie avec enthousiasme.

Le trajet jusqu'à Mountbatten House parut une éternité à Judith, qui trépignait littéralement d'impatience sur sa banquette. Ses pieds chaussés de délicats escarpins de soie noire venaient tapoter le plancher de la calèche, battant la mesure de sa fébrilité. Cette soirée promettait d'être l'une des plus mémorables de la saison à plus d'un titre, et pour l'occasion Elea et Judith avaient décidé de former un duo à leur image, elles qui étaient comme le jour et la nuit. Et si la jeune fille n'était pas peu fière de son costume de cygne noir, elle devait reconnaître que son aînée incarnait le cygne blanc à merveille.

Quelques minutes plus tard, les deux sœurs accompagnées de leur grand-mère faisaient leur entrée dans la mysterieuse demeure des Mountbatten. Donnant sa cape à un valet, Judith révéla sa robe cousue de milliers de plumes noires qui prenaient des nuances argentées sous la lumière des lustres. Ses cheveux étaient relevés en un chignon d'où s'échappaient quelques boucles savamment arrangées, agrémenté d'un bandeau orné de grenats et surmonté de petites plumes noires et duveteuses. 

Échangeant un sourire complice avec sa sœur, elle suivit Lady Stafford pour faire son entrée dans la salle au décors somptueux qui la laissa un instant bouche bée. On aurait dit une volière tout droit sortie d'un conte de fée!
- Oui, c'est vraiment splendide! Répondit-elle à sa sœur, mais déjà son attention était accaparée par les costumes des invités. Et surtout par un visage familier qu'elle distingua dans la foule.

- Eurydice! Appela-t-elle en se frayant un chemin parmi les convives. Oh, vous êtes mignons, commenta Judith en arrivant à hauteur de son amie et de son jumeau. Visiblement, eux aussi avaient décidé d'assortir leurs costumes. Vous êtes... des canaris? Hasarda-t-elle, ne pouvant penser à un autre oiseau de cette couleur. Cela te va très bien en tout cas!

Elle adressa un sourire chaleureux à sa chère amie avant de prendre son bras pour se rapprocher d'elle avec un air de conspiratrice:
- Voyons, et si nous élisions le plus beau et le pire costume de l'assemblée, en attendant que le bal ne commence?

Elle promenait déjà son regard sur la foule bigarrée, s'attardant sur chaque invité pour les détailler d'un œil critique. Un éclat violet attira soudain son attention. L'homme lui tournait le dos et semblait déambuler distraitement parmi les invités, mais qui qu'il soit, il marquait déjà un point pour s'être vêtu dans sa couleur préférée. L'inconnu finit par se retourner, et les lèvres de Judith se recourbèrent inconsciemment en un sourire lorsqu'elle reconnut Lord Stanhope.