Le bal des oiseaux

Les yeux gris du Marquis vont à plusieurs reprises de l'air benêt d'Aloïs à Effie. Il ferme un instant ses paupières. Bordel de merde il va prier la seule Sainte à laquelle il s'adresse encore régulièrement, Sainte patience !

- Je vous préviens, vous gardez vos chiffoneries hors du Bureau !

Autre façon de dire "félicitations"...
A quel moment cette idée a germé dans leurs têtes, il se le demande. Pourtant il préfère cent fois ce scénario au précédent. Qu'Aloïs ait voulu épouser Juliet lui a pesé sur l'estomac... Il ne peut blâmer son comparse d'avoir été séduit par son ex fiancée. Il ne sait que trop à quel point elle savait y faire. Et bien qu'elle ait prétendu à la rédemption, Adrian ne peut nier avoir été soulagé que Bekeley renonce à l'épouser après avoir appris la vérité quant à leur passé commun.
Le Marquis hausse un sourcils haut perché à l'annonce de son futur rôle de témoin dans cette union.
Pourtant contre toute attente, il ne proteste pas. Adrian a le sens de l'honneur. Il a conscience qu'une telle demande ne se fait pas à n'importe qui... L'estime de Berkeley est parlante et le touche plus qu'il ne veut le montrer. Preuve en est, tout ce qu'il trouve à répondre :

- Hmm...

Il salue d'un hochement de tête poli l'arrivée de Abigail et Stanhope tout en ouvrant paresseusement son œuf à l'annonce de sa mère.

- Les félicitations doivent aller uniquement à ma femme. Si vous voulez bien m'excuser.

Il n'a jamais été du genre à récolter les lauriers de ce qu'il n'a pas entrepris. Ce bal, bien que sa mère lui aie prêté main forte, est celui de Georgiana et il ne s'en attribuera aucun mérite.
Son pas ralenti cependant lorsqu'il surprend la conversation de celle portant la jumelle de sa plume. "Si" ? Adrian se tient d'un bloc alors qu'elle se retourne et la toise de sa haute stature, faisant honneur à sa réputation d'homme glacial.

- Le seul balcon de cette demeure est celui de ma chambre à coucher Miss. Je vois mal ce que vous iriez y faire.  

Il prend sa main et l'entraine vers la piste où la proximité de la danse lui permet quelques libertés de paroles. En plus du fait que pour une fois, il se trouve chez lui !

- Laissez-moi être clair, Miss. Il s'agit du premier bal de mon épouse et qui plus est, en présence de leurs Altesses. Je vous rassure, votre déplaisir à danser est largement partagé, mais vous allez malgré tout vous plier à l'exercice et faire honneur à ce que la Marquise a prévu pour distraire votre séant.  

Adrian feule, son instinct de protection envers Georgiana le rendant dangereusement menaçant. Il ne permettra à rien ni personne de gâcher cette soirée sur laquelle sa femme a tant travaillé !

Luisa était presque mortifiée d’avoir négligé la présence des gens autour, au point de manquer de privé une dame de la noblesse de son encas. Fort heureusement, la très belle dame n’en prit absolument pas ombrage et la Mexicaine lui offrit un sourire contrit d’excuse. Elle allait renchérir sur l’idée qu’elle laisserait volontiers à la noble le privilège de se saisir de ce modeste canapé, lorsqu’une voix familière retentit à ses oreilles, en la personne du père Howley. De nouveau, Miss Hammond ne put qu’afficher son plus joli sourire, alors qu’elle observait toujours la mystérieuse blonde du coin de ses yeux verts. Lady Fitzgerald de Ros, donc... Il faudrait qu’elle demande à sa bienfaitrice si elle avait commis un horrible impair ou un petit impair.

Les compliments sur sa robe fusèrent des deux côtés et les joues de la pauvre Luisa s’empourprèrent d’une belle manière. Bien sûr, elle n’oserait dire que celui de la baronne était probablement celui qui lui mettait le plus le feu aux joues. D’ailleurs, heureusement que Léopold était là et que le monde s’imaginerait qu’elle était absolument ravie que son prétendant officiel la complimente alors que... Dieu lui pardonne... Les mots d’un homme ne lui échaufferaient jamais les sens. Ses pauvres poumons – comprimés au demeurant dans le corset – se gonflaient assez que pour ne pas la faire mourir d’hypoxie, mais pas sans peine. « Je vous remercie tous deux. » Balbutia-t-elle ses doigts se figeant autour de son verre de limonade. « Mais Lady Fitzgerald mérite autant de compliments que moi. Je suis par ailleurs ravie de faire votre connaissance. » Dit-elle en faisant son plus délicat et doux sourire, avant de répondre au père Howley. « Mon père, vous savez que je ne suis pas l’âme la plus orgueilleuse de ce pays, ne soyez donc pas si dur envers vous-même. Si j’avais même dû rester en bord de piste, je n’en aurais pris nul ombrage. »

Le moment venu d’ouvrir les œufs, Luisa découvrit donc une plume beige et avant qu’elle ait pu se mettre à chercher son cavalier, la Baronne de Ros de Hemsley lui indiquait que ce serait donc Léopold. « Effectivement, il semblerait que votre ‘dette’ soit déjà sur le point d’être payée, mon père. » Dit-elle avec une pointe d’humour avant de saluer le départ de la Lady. « Bonne soirée Lady Fitzgerald de Ros. J’aurais de même plaisir à vous revoir. » Sans risquer de prendre le même amuse-bouche... Qu’elle n’avait d’ailleurs finalement pas manger.

Alfred s'amusait plutôt bien à ce bal bien qu'il n'avait pas encore dansé. Il avait adoré le spectacle de la trapéziste qui avait fait son numéro d'une grande beauté. Alfred était resté sans voix tout au long du spectacle. Il avait reçu également un œuf de couleur fuschia et l'avait regardé avec curiosité avant de jeter un œil aux autres invités pour voir ce qu'ils faisaient avec leur œuf. Ce ne fut que lors de l'annonce de la comtesse douairière qu'Alfred comprit alors ce qu'il fallait en faire avec, et c'est ainsi qu'il ouvrit son œuf. L'oeuf contenant un nom : celui de Lydia Harrington qui serait donc sa prochaine partenaire pour la danse. Il ne la connaissait pas mais il fallait se focaliser sur la couleur de l'oeuf.

Il parcourut l'assemblée du regard, cherchant des yeux un œuf fuschia. Il lui fallut une bonne dizaine de minutes pour réussir à trouver dans toute la salle celle qui portait dans ses mains un œuf fuschia. Faisant la révérence, il se présenta à elle : « Bonjour mademoiselle, je me prénomme Alfred Leland, marquis du comté d'Exeter. Je crois que le tirage au sort nous a assorti pour la prochaine danse si vous le voulez bien. » Il ne lui forcerait bien évidemment pas la main. Attendant sa réponse, il lui tendit le bras si elle voulait bien le suivre.

Résumé : Alfred fait le tour de la salle pour réussir à découvrir sa partenaire de danse selon l'oeuf qu'il a reçut et se présente à elle en attendant qu'elle accepte d'aller danser avec lui  @Lydia Harrington

Mots: 229.

Spoiler:

Perplexe, Judith tentait de décrypter l'attitude pour le moins étrange de sa sœur. Cette première danse avait dû lui être fort pénible, si son cavalier lui avait laissé l'impression de ne pas apprécier sa compagnie. La pauvre Elea ne semblait toujours pas remise de cette expérience, et son regard semblait aimenté vers un point par dessus l'épaule de Judith tandis qu'elle lui livrait son impression sur le Duc.

- Ah bon? Mais qu'est-ce que tu lui as fait ?

Pour Judith, il n'y avait pas de fumée sans feu, pour autant il lui paraissait curieux que sa sœur puisse inspirer de la détestation à qui que ce soit. Qu'on lui reproche d'être ennuyeuse, effacée ou fade, soit, mais s'il y avait bien une chose qu'elle reconnaissait et enviait malgré elle chez son aînée, c'était sa capacité à se montrer accommodante en toutes circonstances.

- Eh bien tant pis, s'il t'a fait à ce point sentir sa désapprobation, Duc ou pas, ce n'était pas très galant de sa part, observa Judith d'un ton catégorique, se trouvant subitement moins jalouse de sa sœur. Elle voulait bien d'un duc, mais pas d'un goujat!Tu trouveras bien d'autres gentlemen plus agréables pour danser ce soir.

Sur ce, il fut enfin annoncé que les mystérieux œufs pouvaient être ouverts, ce que la jeune fille s'empressa de faire, découvrant une plume jaune tandis que l'œuf d'Elea révélait une plume corail.

- Comme c'est amusant ! J'ai hâte de découvrir qui le sort nous a réservé pour partenaire ! s'enthousiasma-t-elle en pressant le bras de sa sœur avec excitation.

Le cavalier de cette dernière ne tarda d'ailleurs pas à faire son apparition et à se présenter aux deux jeunes femmes.

- Bonsoir, Lord Berkeley, le salua Judith. J'espère que vous saurez être de meilleure compagnie pour ma sœur que son précédent cavalier, lança-t-elle avec une ingénuité consommée, un sourire éclatant aux lèvres. Si vous voulez bien m'excuser, je dois à mon tour aller trouver ma plume jumelle.

S'éloignant prestement, elle balaya la salle du regard à la recherche d'un gentleman à la plume jaune. Quelques couples s'étaient déjà formés, les éliminant d'office. Mais même parmi les hommes encore seuls aucun ne semblait avoir la plume correspondante. Fichtre, mais où pouvait-il bien être ? Il n'y avait qu'un endroit de la salle qu'elle n'avait pas encore scruté. Se pouvait-il que... Mais oui, c'était bien entre les mains du Prince que se trouvait la plume identique à la sienne! Elle eut soudain l'impression que ses organes se mettaient à danser la gigue. Elle allait danser avec le prince! Si seulement son père était là pour voir ça... Prenant une grande inspiration, elle se dirigea vers l'estrade royale, faisant mine de toujours chercher son cavalier, tenant la plume en évidence du bout des doigts. Le cœur battant, elle attendit que le prince la remarque et lui fasse vivre son moment de gloire.

Mark avait ainsi regardé la fin de la prestation de Sorcha depuis sa place reculée, tout en sirotant son verre de champagne, maintenant qu’il avait récupéré contenance. Un peu de quiétude était la bienvenue, ce soir, où il y avait pour lui plus de source de contrariété qu’il ne voulait bien l’admettre. Heureusement, il y avait le champagne ! Entre Nyx qui semblait de connivence avec Lord Nightingale et que ça ne lui disait rien de bon. Parce qu’il la connait sa sœur ! Jamais elle n’irait s’intéresser à un homme de l’âge du marquis, même si assurément, l’homme – malgré son originalité notoire – faisait un excellent partit pour qui mettait certains choses de côtés. Il ne doutait pas que l’homme s’était juste proposé comme cavalier pour la demoiselle pour une danse ultérieur, mais pourquoi diable Nyx avait-elle l’air de faire des confidences ?

Le médecin reprit une gorgée de sa boisson et tourna son attention sur Ophélia, que Léopold venait de ramener auprès du reste de sa fratrie. Jusqu’ici l’aînée des filles se comportait admirablement, il devait l’admettre. Ce qui jouait en la faveur d’une réelle réconciliation entre eux. Mais, pour autant, Healey ne vendait pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Quant à Paul, il était toujours aussi discret, voir effacé. Il allait falloir qu’il le sorte un peu de sa coquille, mais pas ce soir ! Mark n’avait pour ainsi dire aucune patience ce soir et, Miss Tewkesbury lui avait pris ce qu’il en restait. Pour le reste, il demeurait aussi très inquiet de la santé d’Isabelle, qui était resté à la maison. Il ne manquerait plus qu’il soit coincé quelque part avec Lord Stirling pour terminer le tableau de ses contrariétés. Il lui sembla un instant qu’il aurait volontiers était en extérieur pour fumer une cigarette, mais le sort en décida autrement.

Lady Clara Mountbatten intervient en levant le mystère sur les œufs qu’ils tenaient tous en main. Une plume orange se profila hors du sien et il haussa un sourcil, décidant d’attendre que la première vague de recherche s’estompe pour se lancer à son tour. Lorsqu’il finit enfin par repérer la demoiselle correspondant à son coup du sort, il ne put s’empêcher de sourire amusé. Entre Miss Tewkesbury, Miss Falmouth et maintenant Miss Brigerton... Ne danserait-il qu’avec des amies ou des connaissances de ses sœurs ce soir ? Visiblement. Il rejoignit Adelina qui était alors accompagné d’un jeune monsieur, qu’il devina être le frère du duc de Devonshire et il les salua tous deux. « Bonsoir Milord. Miss Bridgerton. La soirée se passe-t-elle bien ? » Appuyant son regard vers Adélina, il lui adressa un sourire aimable et amical avant de désigner leurs plumes assorties. « Il semblerait que je joue le rôle du parfait grand-frère ce soir, en accompagnant les amies de mes sœurs sur la piste. Enfin, seulement si vous me le permettez, Miss Bridgerton. »

Georgiana sourit avec beaucoup de tendresse et de douceur, elle était sincèrement heureuse des compliments qu’Amelia faisait sur l’évènement. Ils avaient d’autant plus de valeur parce qu’ils venaient de Lady Montagu. Des autres, elle aurait pu douter de la sincérité de leurs dires, mais pas d’Amelia ! « Je m’en ferais la plus fidèle messagère. Je suis sûre que ma belle-mère sera ravie, tout comme Philip. Le pauvre a failli avoir une syncope lorsqu’on a annoncé l’arrivée de leurs Altesses. » Dit-elle avec une pointe d’amusement. Bien qu’elle-même n’en n’eut absolument pas mené large ! Organisé ce bal avait déjà été une épreuve, mais recevoir des membres de la famille royale, c’en était une autre !

La marquise de BudeHaven émit un rire léger et doux lorsqu’Amelia lui dit qu’elle avait de la chance d’avoir appris la patience en ayant quatre frères. Certes, avoir des frères enseigne la patience, cela l’Ecossaise n’en démentirait pas. Avec deux jeunes frères, elle avait également acquis un certain degré de patience, qu’elle cultivait d’autant plus maintenant qu’elle avait Adrian Mountbatten pour époux. En pensant à cela, elle parcouru la salle de bal du regard pour voir où était Fergus et Angus, ainsi que son époux. Il ne serait pas temps que son frère benjamin cherche des noises à son mari. Fort heureusement, ils étaient tous loin les uns des autres. Revenant à Amelia, elle lui décrocha un nouveau sourire, ainsi qu’un clin d’œil. « Je vous donnerais plus de ces choses dans les œufs pour qu’il ait une petite collection. »

Et justement, Clara venait donc d’annoncer l’ouverture des œufs, empêchant Lady Montagu de finir sa confidence et faisant naître un haussement de sourcil perplexe chez la marquise. Georgie avait joué le jeu comme tout le monde et ne pouvait savoir de quelle couleur serait la plume dans son œuf. Lorsque le blanc en sortit, elle regarda celle de son amie et sourit. « Il est amusant que nous ayons les couleurs les plus opposées du monde, lorsqu’en vérité nous ne le sommes point. » S’amusa-t-elle avant de scruter à nouveau la salle. Si, Lady Montagu trouva sans peine la personne qui avait la plume blanche, Lady Mountbatten, elle, trouva la noire. « Oh, il semblerait que je vous épargne cette peine. La noire est dans la main de Lord Percy, ma chère. » Elle lui fit un clin d’œil complice avant de poser sa main sur l’avant-bras d’Amelia. « Amusez-vous bien. Et j’espère avoir l’occasion de continuer cette conversation. J’aurais le fin mot de ce : eh bien... que vous n’avez pas su continuer. » À ces mots, la marquise se dirigea vers son nouveau cavalier.

Saluant les personnes présentent – à savoir Henry et Georges Paget, ainsi que Miss Dévereux -, elle se présenta avec sa plume blanche à la main. « Mylords, Miss Dévereux, je vous souhaite le bonsoir. J’espère que vous passez une agréable soirée ? » Demanda-t-elle soucieuse de leur bien-être avant de regarder Georges. « Lord Paget, il semblerait que vous soyez mon cavalier attitré. »

Rhys avait perdu ses camarades sur le bord de la piste, chacun était partit danser pendant que lui observait Cecelia qui tournoyait sur la piste. Il fut ramener sur terre par l'annonce qui fut faite, une nouvelle animation, il alla bien sagement chercher son oeuf et retourna à son poste d'observation en attendant les consignes pour pouvoir donner une utilité à l'oeuf qu'il tenait dans sa main. Quand à la fin de la danse on lui donna enfin l'autorisation d'ouvrir son oeuf il y trouva une plume de couleur rose, visiblement il devait trouver la personne qui avait la plume jumelle. Il tenta de le faire depuis sa place pour ne pas perdre de vue sa prochaine cible, il fallait qu'il arrive a avoir une danse avec sa crevette d'ici la fin de la soirée mais c'était compromis pour celle qui arrivait.

Finalement, ce fut sa partenaire qui le trouva, et qu'elle partenaire, bon au moins il n'aurait pas à jouer le jeu des présentation étant donné qu'il s'agissait d'Arielle. Mais une Arielle différente, une Arielle enceinte ! Il y avait des graines entrain de germer dans son vase, Rhys n'était pas prêt pour cette image.

- " Lady Percy ! Le destin savait que nous étions fait l'un pour l'autre voyons vous l'avez chagriné en faisant de moi votre ami alors il vous force à me supporter"

Et il ponctua sa phrase d'un petit rire.

-" Allons-y très chère, aucun oiseaux à l'horizon pour moi mais une crevette ma chère ! Et vous m'avez cacher ceci, je suis outré de l'apprendre au moment de vous faire danser, je n'ai pas préparer mon discours de félicitation pour cet heureux événement"

Bon il allait devoir être délicat, il ne savait pas à quel point une femme enceinte pouvait être fragile mais il ne voulait pas prendre le risque de le découvrir en plein bal.

Elea ramène ses yeux chocolats sur sa sœur, son cœur manquant un battement. Ce qu'elle lui a fait ? Grand dieu elle n'en a aucune idée ! Est-il possible qu'elle ait fait quelque chose pour lui déplaire ? Elle a beau chercher, remettre en question la façon même dont elle respirait aux côtés du Duc, elle ne voit pas. Sa poitrine s'alourdit malgré elle alors que son regard retourne trouver Lord Howard. Elea a beau être l'incarnation même de la résilience, l'idée qu'elle ait pu faillir quand on exige constamment d'elle la perfection lui vole l'air de ses poumons. En particulier lorsque l'intéressé est Heathcliff de Norfolk...

- Je...

Judith poursuit l'expression de son opinion mais quand bien même ne l'aurait-elle pas fait, Elea n'est pas certaine qu'elle aurait su quoi lui répondre. Elle s'alarme cependant de la conclusion de sa cadette envers le Duc et s'empresse d'essayer de la détromper à son sujet.

- Non il... Le Duc est un parfait gentleman. C'est seulement que...

Elle se remémore la façon dont il s'est raidit lorsque son corps reposait contre le sien lors de la danse précédente.

- Peut-être l'ai-je incommodé involontairement.

Elle préfère prendre le blâme. Elea refuse d'entacher Heathcliff quand elle l'estime autant. Il a fait plus pour elle en quelques heures que quiconque avant lui et lui a prouvé lors de leur échange dansant qu'il est à part. Elle se refuse à laisser penser quelqu'un du mal de lui. Même sa propre sœur.
Le moment d'ouvrir l'œuf arrivé, l'aînée du Marquis de Stafford ouvre le sien pour en sortir une plume corail. Elle sourit en la découvrant et en éprouve la douceur avant de relever son visage vers un homme de très haute stature qu'elle salue poliment tout en remarquant sa plume jumelle à la sienne.

- C'est un plaisir Lord Berkeley. J'en serais ravie !

D'autant plus de joie qu'elle reconnait les accords annonçant la danse à venir qui est une de ses préférées ! Elle est si enjouée ! Cependant, Elea perd vite son sourire :

- Judith ! s'empourpre-t-elle, indignée.

Mais elle est déjà partie. Rouge d'embarras, la jeune femme accompagne le Marquis sur la piste où la danse les commence et les emporte. Elle profite des pas rapprocher pour s'adresser à lui.

- Veuillez excuser les paroles de ma sœur, Milord. Je n'ai nullement déprécié la compagnie de Lord Howard je puis vous l'assurer. Au contraire je trouve que c'est quelqu'un de fort... de fort admirable.

Malgré le soucis exprimé dans son regard, son corps lui s'abandonne à la musique et en exécute chaque pas sans défaut.

Cal observe l'œuf entre ses mains lorsqu'une femme des plus magnifique prend la parole. Il la détaille sans vergogne et sans même s'en cacher. La Comtesse douairière, de ce qu'il déduit du peu que lui a dit Ben sur ses employeurs de ce soir. Une veuve... Mais une veuve dont il compte rester fort loin étant donné qui est son fils. Il tient à sa tête autant qu'à ses couilles merci bien !
Cependant, il blêmit lorsque Clara Mountbatten explique la suite des événements. Danser ? LUI ? CA ? Mais il ne sait absolument pas danser ce genre de truc ! C'est à peine si il maîtrise les danses populaires ! Lui son truc c'est plutôt de faire le pitre en taverne. Faire tournoyer les filles oui, mais pas sur une chorégraphie parfaite !

Le gangster tourne un regard presque désespéré vers Max qui est lui-même approché par sa future cavalière, le laissant ainsi seul dans sa connerie. Qu'elle idée il a eu de piocher cet oeuf ! Son regard sombre trouve la demoiselle en possession de sa plume jumelle. Une seconde il songe à courir se planquer dans la loge que le Majordome a fait mettre à disposition des musiciens le temps que la danse passe, mais en même temps il se voit mal laisser cette pauvre fille toute seule.
Bon...
Cal tire un instant sur son col afin de déglutir, puis s'avance. Après tout, il est à un bal de riches. Ca ne peut pas être si compliqué que ça de danser leurs pavanes et autres musiques soporifiques ! Ca ne doit pas être bien sorcier ! Ragaillardie par son éternel optimisme et sa confiance en lui un peu trop débordante, Cal s'approche de la jeune demoiselle tout en repoussant les mèches noires de ses cheveux en arrière. Il s'incline face à elle, déployant tout son charme sur lequel il compte afin de le sauver de son manque de connaissances en matière de danses.

- Miss, je crois que vous m'êtes destinée pour cette danse, sourit-il en lui présentant sa plume sous le nez.

Calahan prend sa main dans la sienne et la calle au creux de son bras afin de la guider vers la piste. Il est confiant mais lorsque la musique commence et qu'il aperçoit tout le monde s'élancer et se mettre à sautiller à un rythme presque effréné, il se retrouve comme un idiot. Son regard vif tente de capter les quelques pas et il finit par prendre un peu le rythme bien que cela reste laborieux.
Qu'à cela ne tienne. Il demeure charmeur et charmant alors qu'il confie à la débutante d'un ton espiègle qui ferait se damner une sainte :

- Je n'ai jamais été très doué en danses, mais vous n'en brillerez que plus. Miss ?

Elle doit bien avoir un petit nom !

C'est bien la première fois qu'il rencontre une jeune femme aussi ouvertement culottée, pour ne pas dire insolente. Quelque part, elle lui rappelle Juliet et ses caprices en tous genres. A la différence que son ex fiancée elle, avait l'intelligence de masquer ses véritables travers afin de mieux charmer son monde et le mener où elle le voulait. Chose qu'elle a brillamment faite avec lui soit dit en passant, avant qu'il ne découvre son véritable visage et que son cœur brisé et sa désillusion ne changent son être à tout jamais.
Cette débutante là, ne prend même pas cette peine. Il n'arrive pas à décider si il trouve ça audacieux ou stupide. Toujours est-il que le regard acier d'Adrian prend la teinte du ciel avant la tempête tandis qu'un rictus froid étire le coin de sa bouche. Alors qu'il se rapproche d'elle, il l'avale de toute sa hauteur et la domine de sa stature.

- Pour quelqu'un refusant de me parler vous avez la langue foutrement bien pendue.

Une figure de la chorégraphie l'oblige à prendre ses mains, ce qu'il fait avec un peu plus de force que nécessaire, la bloquant dans sa prise tandis que ses yeux glacés la brûle de leur froide menace.

- Je suis assez courtois pour ne pas vous jeter à la porte de chez moi en présence de leurs Altesses.

Ce qui serait un scandale effroyable. Être jeté à la porte d'un bal est assez honteux pour faire jaser la Cour entière sur toute une saison mais en présence de la famille royale ? Il serait difficile de s'en relever.
Adrian relâche Félicia et s'éloigne avant de la retrouver sur d'autres pas.

- Lorsque l'on assiste à un bal Miss, il faut étonnamment s'attendre à danser. Et la "courtoisie" dont vous semblez si friande consisterait à éviter de faire du chantage à votre chaperon pour danser avec l'hôte de l'événement auquel vous assistez. Surtout lorsque ce dernier peut l'entendre.

Sans le savoir Félicia le revoit à son démon le plus sombre qui le suit et le berce depuis le jour de sa naissance ; le rejet. Adrian est braqué et réprime la sensation trop familière qui lui comprime la poitrine. Il cherche son air et le trouve à quelques mètres de lui lorsqu'il aperçoit Georgiana.
L'air repart cependant aussi vite qu'il est entré alors qu'il réalise qu'elle est en présence d'un homme. Evidemment, il fallait que cela arrive... Si elle ne danse point avec lui, elle danse forcément avec un autre. Le Marquis se dévisse à moitié le cou afin d'apercevoir le dit cavalier, en vain. D'où il est, il ne voit pas de qui il s'agit, ce qui l'agace un tantinet...
Il remarque simplement qu'il ne s'agit pas de Howley, ce qui en soit est déjà bien.

Je crois que je passe une des plus belles soirées de toute ma vie ! J'ai envie de courir tout raconter à Nyx le plus vite possible ! Je ne l'ai pas encore vu depuis mon arrivée. Il faut qu'elle sache que Hayden est resté avec moi après notre danse et ne s'est pas contenté de m'escorter et partir ! Il m'a emmené choisir mon œuf !
J'ai déjà envie de le garder en souvenir de ce joli moment, lorsque Lady Mountbatten prend la parole, nous encourageant à l'ouvrir afin de découvrir qui sera notre prochain partenaire de danse.

Je regarde alors l'objet le cœur battant et plein d'espoir. J'ai la sensation de renfermer dans ma main la chose la plus précieuse du monde et en même temps la plus cruelle. Tout dépendra de la couleur de la plume qu'elle renferme ! Mes yeux verts trouvent un instant Hayden et je prie de tout mon être pour que nos œufs renferment le même cœur.

- Je suis un peu nerveuse de l'ouvrir ! je lui avoue en riant doucement.

J'inspire profondément une fois, deux fois, trois fois, puis je ferme mes yeux en récitant mille suppliques et brise la coquille en deux. Mon cœur battant, j'ouvre d'abord un œil hésitant. Du orange. Immédiatement, j'ouvre le second et m'empresse de regarder celle de Hayden. Verte...

- Oh... je ne peux m'empêcher de souffler, déçue.

En particulier lorsque je me rends compte que Miss Ophélia Healey a sa jumelle. J'ai alors l'impression que mon estomac me tombe dans les talons. Une bouffée de chaleur désagréable m'envahit. Elle est en mésange bleue elle aussi... Et si il la trouve plus jolie que moi ? Si il préfère leur danse ? Ophélia n'a pas de lien avec Luke elle...
Je refoule bravement mon inquiétude et la masque du mieux que je peux quand Mark apparait près de nous. Je salue poliment le frère de ma meilleure amie.

- Monsieur Healey. Oui à merveille. Nous... Nous venons de découvrir nos plumes !

Je tente de mettre un peu d'entrain dans ma voix. Le jeu est sincèrement amusant pour être honnête, mais j'aurais aimé que le hasard soit de mon côté. Je suis néanmoins sincèrement contente de découvrir que Mark est mon partenaire. Je l'ai toujours apprécié. Voilà des années que je le connais mais je n'ai encore jamais dansé avec lui. Autrement que sur ses pieds j'entends... Lorsque plus jeunes Nyx et moi lui imposions nos jeux d'enfants.

- J'en serais ravi Monsieur Healey.

Je lui emboite le pas, avant de réaliser que j'ai oublié quelque chose. Je lui lâche alors la main et reviens sur mes quelques pas afin d'offrir une légère révérence à Hayden.

- Merci pour cet agréable moment, Milord.

Chose faite, je trottine à nouveau jusqu'à Mark et lui redonne ma main afin de le suivre sur la piste en lui souriant.

Le sourire de la veuve était on ne peut plus franc alors qu'elle observée sa bonne amie Effie, sa question ayant reçu réponse affirmatif alors qu'elle la félicitée avec plaisir.

« toutes mes félicitations à toi et au marquis pour ces merveilleuses fiançailles. »

Bien sur elle avait reçu les salutations de celui ci et alors que lord Mountbatten accueille ses compliments avec une certaine froideur qui donna aussitôt envie à la veuve de faire un pas en arrière, bien trop habituée à ces tons froids qui lui firent par ailleurs baisser la tête alors qu'il prenait congé, s'excusant.

« Bien sur Mylord. Mes excuses si j'ai été maladroite. »

Le naturel reviens toujours au galop n'est il pas ? En l’occurrence les années d'excuses et de crainte refoulée avaient fait surface en une seule parole d'un ton un peu sec. Pourtant, elle tenta de donner le change, de reprendre son sourire, prête à une nouvelle interaction sociale. Car alors que le spectacle qui avait eu lieu sous leurs yeux ébahis prenait fin et que chacun ouvrait les œufs qui leurs étaient offert,  une plume parme s'offrit à elle. L'énigme était amusante. Retrouver son partenaire de danse aléatoire. Cela ne fut point complexe, puis qu’alors qu'elle était encore plongée dans la contemplation de sa plume, un monsieur se présenta à eux, une plume de la même couleur en main. Avec délicatesse, la jeune femme fit une révérence polie.

« Enchantée Lord Stanhope. Permettez-moi de me présenter à mon tour, Lady Abigaïl Curzon, veuve de feu le Baron de Scarsdale. »

Prête à prendre la main tendu, elle observa le marquis quitter son amie alors même qu'un autre monsieur venait chercher Effie. leur offrant un hochement de tête polie, alors qu'elle suivait elle même son partenaire jusqu'à la piste de danse, se plaçant avant de commencer à suivre les pas.

« Votre costume est des plus saillant Lord Stanhope, je trouve la couleur fort sympathique. »

Un compliment permettant d'avancer vers d'autres sujets et de faire la connaissance de ce monsieur inconnu.

La danse des airs fut des plus splendide et avait laissé dans les yeux de la jeune femme, une traînée d'étincelles et de magie. Elle s'était émerveillée sur la grâce de l'artiste, son costume également et le temps d'une seconde, elle en avait oubliée qu'elle était présentement dans une salle de bal. N'étais ce pas cela, la magie au final ? Vous faire voir une chose qui n'est pas, tel un oiseau volant dans les étoiles le temps de quelques secondes ?
Ce spectacle terminée, elle avait reçu cet œuf qui lui avait tiré quelques questionnements sur sa nature avant de l'ouvrir, en sortant une jolie plume de couleur turquoise, lui rappelant la couleur de l'océan danois. La suite, elle ne l'avait pas bien compris et dû se tourner vers son père qui lui expliqua qu'un monsieur avait reçu une plume identique à la sienne et qu'elle devrait le chercher car il serait son prochain partenaire. Hochant ainsi doucement la tête, la demoiselle, se mit à chercher, promenant son regard dans la foule, observant des couples se former, se trouver, se sourire et s'inviter. Pourtant, aucun homme à la plume turquoise ne parvint à attirer son regard. Y avait il eu un oubli ? Un problème ? Elle avait pourtant regardé partout et en premier lieu vers monsieur Thorn, mais...rien.
Voyant de plus en plus de couples se former et se rejoindre, la question de son partenaire s'accentua pour la demoiselle jusqu'à ce que... serais ce un plateau de mini brochettes de crevettes qu'ils venaient d'apporter ? Il n'en fallut pas plus pour qu'elle oubli sa plume et s'approche du dit plateau, dégustant une mini brochette avec satisfaction.