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Les Chroniques de Londres
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Deuil et pierre tombale [Libre]

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Message() / Mar 11 Mai - 10:17
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Deuil et Pierre Tombale
On me dit "sois forte, le temps arrange tout", mais j'ai besoin de nous, pour avancer

Madame Brown avait les fleurs fanées depuis plusieurs mois. Ce n'était pas dans l'habitude de cette dame d'être si peu coquette. Chaque mois, elle arborait de nouvelles fleurs, de nouveaux bouquets qui rayonnaient de couleurs. Le jeune couple Boyle, à l'inverse, était garni de messages, de fleurs, de rubans et autres cadeaux. C'était normal, me disais-je, c'était tout frais. Bien sûr, c'était terrible de penser cela mais c'était la triste vérité. De plus quand ça arrivait à de jeunes gens, l'émotion était décuplée. Ils venaient de se marier un an plus tôt, un couple heureux et épanoui de ce qu'on semblait dire. Il n'était pas question de meurtre passionnel ou de suicide à la "Roméo et Juliette", non un bête accident. Dans ces cas-là, ils sont toujours bêtes ces accidents...Une mort intelligente n'existe pas. Ils avaient dû s'endormir en s'enlaçant amoureux qu'il étaient, jeune couple plein d'émotion et de passion. Peut être avaient ils fait l'amour avant de succomber aux doux appel du roi Morphée quand le feu s'est déclaré. Les fumées ont du les emporter avant le feu et ils sont parti en fumée...ce genre d'incident, ça ne laisse peu de place à la chance. Et à la vie.
Cette histoire m'avait beaucoup chagrinée, évidemment chaque terrible histoire menant des gens ici m'attristait, mais il fallait avouer que certains cas étaient plus déchirants. Je les entendait, les enregistrait et puis j'apprenais ensuite à passer du temps avec ces non-vivants qui existaient maintenant ici bien plus qu'ailleurs; puisqu'on pouvait dire qu'ici était leur dernière demeure. Je pensait cela sans aucune arrière-pensée religieuse, malgré ma présence en ce lieu; j'étais croyante. Mais il y avait plus.
Chaque Dimanche, je venais déambuler dans ces aller, observant les haies, les buissons, je redressait les vases tombés, abreuvait certains bouquet pour des personnes ne pouvant se déplacer. Et cela me tenais à cœur d'aider ces personnes qui avaient perdu quelqu'un, ces disparus qui avaient besoin d'un peu de dignité avant de parvenir à la dernière demeure de chère famille. Oui, je donnais un peu de chaleur au froid sinistre de la pierre, je refusais de voir des feuilles mortes dormir sur les tombes.
J'étais ainsi. Aussi féroce pouvait on me voir, aussi caractérielle, masculine, mauvaise pouvait on me voir, j'étais une femme de sentiments et de raison. Je portais un soin particulier au souvenir des disparus, moi qui avait bien plus de famille sous ces lits de pierre que dans ma maison. Cela ne coûtait rien d'être compatissante avec les morts. Après tout, ne disait on pas qu'il faut avoir pitié des vivants et non des morts, car le royaume des cieux leur appartiens quand nous devons vivre nos vies et faire face aux difficultés qui incombent ?
M'arrétant devant la pierre tombale de ma famille j'observais les nom gravés, les dates, ces petites phrases, épitaphes bien trop courtes pour réellement dire a quel point ces absences sont douloureuses. Je les observent ces noms, me demandant à quoi ressemblerait mes frères. Comment ma mère pourrait m'aider avec tout ce qui occupe mon esprit en cet instant. Et puis finalement, ce qui devait arriver, arriva.
D'un soupir, les sanglots montèrent, la respiration se saccade et les larmes, discrètes, se mettent à rouler sur mes joues, alors que je ne vois qu'une chose, le nom de ma mère sur cette pierre...

« Ô maman...qu'est ce que...je dois faire, maintenant qu'il est revenu ? »
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Message() / Lun 24 Mai - 15:05
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Deuil et pierre tombale
feat @Rosalie Egerton



Elle se souvenait de la dispute habituelle du dimanche. De l'air confus que prenait son père, assis à son bureau, quand sa femme se tenait devant lui, le toisant de toute sa hauteur pour lui sortir cette phrase qu'elle connaissait par coeur. "Dimanche, c'est le jour du Seigneur, Philip. On ne travaille pas le jour du Seigneur." Maisie ne se trouvait jamais bien loin, assise près de la cheminée à caresser les chiens. Et elle attendait le moment où sa mère quitterait la pièce pour voir son père lui adresser cette grimace complice qui la faisait glousser. Margaretta Rose pouvait user de toutes les ruses. Il n'y avait que la petite Maisie qui parvenait à distraire son père de ses bouquins. Ils passaient alors le reste du dimanche dans le jardin. Et la vie était paisible.


Le dimanche était toujours le jour du Seigneur. Maisie allait à l'église le matin, généralement accompagnée de ses frères. Mais quand elle se rendait sur la tombe de sa mère, c'était seule, sa dame de compagnie marchant dans son sillage. Non pas qu'elle ne voulait pas partager cet instant précieux avec Robin ou William. Mais Maisie y retrouvait secrètement sa confidente, @Rosalie Egerton. Elle était bien plus qu'une connaissance. Elle était une oreille bienveillante et attentive. Plus âgée qu'elle. Plus expérimentée. En sa compagnie, Maisie pouvait oublier quelques instants les contraintes du protocole.


Ce jour-là, Rosalie était arrivée avant elle au cimetière. Faisant toujours preuve d'un grand respect en ces lieux, Maisie alla sur la tombe de sa mère pour quelques prières, avant d'attendre sur un banc près de la chapelle. Loin d'elle l'idée d'interrompre le recueillement de son amie. Mais elle trépignait d'impatience. Son frère @Adam Rose était revenu. Et il n'y avait qu'une seule personne à qui elle pouvait avouer à quel point elle en était bouleversée.

Deuil et pierre tombale [Libre] 1f339
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Message() / Dim 30 Mai - 14:24
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Deuil et Pierre Tombale
On me dit "sois forte, le temps arrange tout", mais j'ai besoin de nous, pour avancer

Une brise légère faisait s'animer les mèches rousses qui encadraient son visage alors que son regard était fixé sur les lèvres gravé dans la pierre à tout jamais. Si celui d'une femme était écrite sur la pierre tombale, celle de deux autres membres de la Famille Egerton étaient également inscrits. Jacques et Peter étaient mort enfants, emportés par la malédiction qui affligeait si durement la famille de la jeune imprimeuse. Mais aujourd'hui, c'était à sa mère, Caroline Egerton qu'elle venait demander conseil. Beaucoup pensent qu'il est stupide de parler à une pierre tombale. Les morts ne parlent pas, n'entendent pas, mais n'est ce pas une façon pour le moins triste et affreusement pessimiste de voir le monde ? Ne peut on croire que nos êtres cher veillent sur nous depuis l'au delà, que leurs conseils, leur aide se montre par des signes du destin, des choses qu'ils placent sur notre chemin. Combien de fois était elle venu sur ce lieu, posant quelques fleurs fraîches, s'asseyant sur l'herbe pour réfléchir, faire du tri dans ses idées, repartir de l'avant. Sa mère connaissait tout de son cœur, de sa vie. Elle lui avait amené des instants de joie quand les heures les plus sombres de sa vie sonnait. Elle avait envoyé la pluie le jour ou elle lui avait annoncé avoir du avorter pour éviter qu'un enfant souffre de leur malédiction, larme du monde sur l'âme d'un être à venir, une douce chaleur quand elle était venu pleurer le départ de celui qu'elle aime, des flocons de neige quant elle lui demandait ce qu'il y avait encore de beau dans ce monde ou elle avait tout perdu... Oui, sa mère lui parlait, elle en était sur et aujourd'hui, plus que jamais, elle avait besoin de ses conseils.

Alors elle posait sa question, quelque chose de simple. Comment faire maintenant que celui qui était loin était revenue. Comment tenir, comment fermer son cœur à double tour pour empêcher qu'il ne répande la vérité, qu'il dise combien il a souffert de l'absence, combien il aime, combien il se sent coupable de ne pouvoir offrir ce que tout femme peut offrir. De l'amour, une dignité dans le sacrement du mariage, des enfants. Adam était rentré à Londres, lui avait déclaré ses sentiments malgré dix ans de séparation, lui avait dit qu'il avait souffert, avait refusé toute femme tant il l'aimait et elle...elle n'était qu'une catin ayant pris des hommes en son lit pour oublier la douleur de la séparation, fermant les yeux sur ces corps étrangers pour n'appeler qu'un seul et unique nom, celui d'Adam....

« Mère...Adam est rentré d'Inde et...les années n'ont rien changé à nos sentiments...je ne sais pas si j'aurais encore la force. De dire non...de ne pas le maudire de notre affliction...et il me haïra pour avoir tué nos enfants en l'épousant égoïstement... »

Si encore elle se savait stérile, si il y avait un moyen pour qu'elle ne tombe jamais enceinte. Mais elle ne pouvait le prédire et l'avortement avait été une telle épreuve qu'elle ne pensait pas être apte de réitérer l'expérience. Puis comment faire cela à son époux ? Avorter en secret, souffrir silencieusement...que se passera t il le jour ou il apprendra la vérité ? Il la haïra d'autant plus. Alors elle resta là, dévoilant toutes ses pensées, ses peurs, ses rancœurs, ses amours. Elle lui parla de lui, de son regard claire, de son sourire qui avait arrêté son cœur le temps d'une seconde, sa barbe lui mangeant le visage et lui donnant pourtant un air des plus séduisant, ses cheveux long à la mode ancienne, dans lesquels elle voulait passer ses doigts. Elle lui dit tout, n'omettant rien, attendant un signe, qui ne vint pas... Peut etre sa mère avait elle besoin de réfléchir. Pourtant elle la sentait sourire, elle avait cette impression de bienveillance l'enveloppant alors qu'elle lui parlait de celui qui faisait battre son cœur. Mais le temps passait et la silhouette gracieuse d'une jeune femme la tira de ses attentes. Maisie l'attendait certainement et elle ne pouvait la faire attendre. Posant un baiser sur ses doigts ganté elle les amena jusqu'au nom gravé de sa mère, se relevant doucement avant d'en faire de même pour ses frères, le chuchotant un petit mot avant de se diriger avec grâce vers le banc de la chapelle ou elle retrouvait la jeune sœur de celui qu'elle aimait tous les dimanche. C’était sa façon a elle de prendre soin de celle qu'il avait laissé par sa faute en quittant le pays pour les colonies Indienne.

S'installant doucement aux coté de la jeune femme, un sourire aux lèvres, les yeux brillant encore de quelques larmes, elle donna le change, après tout, il n'étais pas rare de verser une larme ou deux au cimetière.

« Miss Maisie. C'est une joie que de vous voir, comment s'est passé votre semaine ? »

Elle ne pouvait pas de base dire qu'elle savait que son frère était rentré, qu'il avait couru la voir quand son père lui avait annoncé son célibat. Elle n'était peut être pas au courant et les explications pourraient être difficile.
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Message() / Dim 1 Aoû - 15:45
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Deuil et pierre tombale
feat @Rosalie Egerton




Maisie regarda un instant Rosalie qui s'installait près d'elle. C'était étrange, cette amitié innatendue. Et pourtant lorsqu'elle y songeait, elle tombait sous le sens. Elles s'étaient rencontrées à l'imprimerie. Fascinée par cette femme entourée d'écrits, la petite Rose était devenue une cliente des plus régulières. Rosalie quand à elle semblait s'intéressé au quotidien de Maisie. Et elle était devenue une confidente. Une amie de confiance malgré leur différence de classe.

"– Tout le plaisir est pour moi. J'espérais vous trouver ici." Avoua-t-elle, ses mains lissant machinalement sa jupe.

Quelques mèches encadraient son visage tandis qu'elle contemplait la petite chapelle du cimetière. Après quelques secondes de silence, elle lui annonça.

"– Mon frère est revenu des Indes."
Cette nouvelle-là, Rosalie le savait, aurait dû être un cri de joie dans la gorge de Maisie. Elle avait prié et espéré depuis des années qu'il reviendrait. Lorsqu'elle recevait une lettre de lui, elle s'empressait de raconter ses aventures, le regard rêveur, arpentant de long en large le parquet en bois de l'imprimerie. @Adam Rose lui avait manqué chaque jour depuis qu'elle avait dû le regarder partir sur les quais de Londres.

Mais il n'y avait pas de joie dans sa voix. Il y avait de l'inquiétude.

"– A peine l'ai-je retrouvé que déjà je le voyais s'en aller." Elle semblait en souffrir. Et son regard retomba sur les dalles en pierre, son regard se figeant dans le vide. "Je me doute bien sûr qu'il doit avoir de nombreuses affaires à régler. Des affaires bien plus pressantes que les caprices d'une petite soeur."


Elle chercha à chasser sa mélancolie, et accrocha un sourire sur ses lèvres pour tourner la tête vers elle.
"– Mais il est revenu. C'est là tout ce qui compte, je présume."

Deuil et pierre tombale [Libre] 1f339
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Message() / Mar 3 Aoû - 21:26
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Deuil et Pierre Tombale
On me dit "sois forte, le temps arrange tout", mais j'ai besoin de nous, pour avancer

Un silence s'installa quelques instant, alors que sur le banc de pierre du cimetière deux femmes se tenait côte à côte, les yeux rivé sur l'absence de leur disparu. Le vide de l'espace. Le vide de leurs cœurs. Il y avait pourtant une compréhension entre elle, une façon de se tenir, de s'observer, d'écouter le silence de l'une et de l'autre. Rosalie avait prit la jeune femme sous son aile depuis bien des années. Faisant d'elle la petite sœur qu'elle n'aurait jamais. La petite sœur qu'elle aurait pu être si le destin avait été autrement et si un mariage avait résulté des sentiments qui faisaient gonfler son cœur. Adam aux Indes, elle avait été cette présence féminine dans la vie de la jeune demoiselle, la conseillant, l'aidant, l'aimant. C'était le moins qu'elle puisse faire pour celui qu'elle avait fait fuir à l'autre bout du monde. La moindre des excuses qu'elle puisse lui offrir.
Elles avaient mis au point ces rencontres hebdomadaire. Chacune venait pleurer une mère trop tôt parti et chacune prenait le temps de parler à cette nouvelle sœur découverte. La question était toujours la même. Comment avait été la semaine. Que s'était il passé ? Ainsi elle pouvait la conseiller, l'aider, mais cette semaine, elle savait déjà fort bien ce qui s'était passé. Son aîné était rentré des Indes amenant avec lui le doute et la perplexité au sein du cœur de l'imprimeuse.

Après quelques politesses de bienséance, tel qu'il est prévu de le faire dans nos si bonne société avant que le couperet ne tombe. Inéluctable. Pourtant, le ton n'était pas aussi joyeux qu'elle s'y attendait. Et son souffle se retint en sa poitrine au ton inquiet. Savait elle ? Après toutes ces années à lui parler des aventures palpitantes de son frère en Indes, à lui lire des lettres de ses aventures, savait elle qu'elle était celle qui avait brisé le cœur de son aîné au point de le faire fuir vers les Indes ? Non. Ses inquiétudes étaient tout autre. L'homme a peine arrivé avait fuit. Elle savait pertinemment ou il s'était rué puisque c'était dans son imprimerie qu'il était apparu à bout de souffle, lui faisant le reproche de son célibat, de ses espoirs, de ses attentes.

Pourtant, elle offrit un sourire, léger, discret, tentant de faire partir l'émoi qui lui prenait le ventre. Pauvre petite...elle qui avait perdu son frère si jeune pleurée aujourd'hui de ne pas le voir lui offrir toute l'attention qu'elle méritée...et elle méritée la vérité. Entre toutes autres choses.

« Votre frère à rencontrer mon père à l’hôpital. Apprenant que je ne m'étais jamais mariée, il est venu à ma rencontre pour...discuter. »

La rousse soupira quelque peu. Détournant le regard vers la statue d'un ange de pierre. La vérité était salvatrice non ?

« Lors de nos jeunes années, votre frère était épris de ma personne. Malheureusement, le sentiment n'était pas réciproque et apprenant mes fiançailles, il a quitté le pays. Peu de temps après, mon fiancé est mort me laissant non mariée. »

Les secondes s’égrenèrent dans le silence du cimetière entrecoupé des feuilles flottant dans les airs.

« Néanmoins, les choses ont été remise en ordre et il sait désormais que seule une amitié peut survivre entre nous. Il devrait donc être plus présent pour vous et votre famille. »

Les mots avaient étaient dit. Avec douceur et gentillesse, mais elle savait pertinemment qu'ils feraient l'effet d'une tempête dans le cœur de la jeune Lady Rose. Tant pis. Il fallait parfois la tempête pour que le soleil revienne. Et si savoir cela aidait la demoiselle à relativiser. Si apprendre que son frère se consacrerait à elle, maintenant que ses espoirs avec l'imprimeuse étaient mort. Alors soit. Il en serait ainsi.

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