Ce n'est qu'un verre ! Ca vaaaaa ft. Adrian Mountbatten

L'alcool. Ce refuge bienheureux ! Voilà des années désormais qu'Adrian en a fait son compagnon de vie. Il s'est fait son confident autant que sa salvation certaines nuits comme certains jours. Si au début ses effets étaient apaisants et immédiats, si ils lui permettaient de se retrancher dans un ailleurs entre deux mondes où son âme flottait dans un univers étrange où il ne ressentait plus sa peine, avec le temps ils se sont atténués, ne devenant plus qu'une sorte de réconfort un peu fade. Le liquide lui brûle la gorge et lui donne la sensation de se réchauffer quelque peu de l'intérieur quand il a la sensation de ne plus être rien d'autre que froid et poussière mais il ne le libère plus. Il ne lui offre plus la même retraite. Il ne fait qu'être une sorte d'accompagnant à travers ses tumultes un peu trop profonds. Et Adrian s'y raccroche malgré tout. Il y revient. Car bien que l'ivresse ne l'emporte plus comme à ses débuts, ça le rassure malgré tout cette sensation de chaleur sur sa langue qui se dissipe dans ses veines. Ca laide à se rendre compte qu'il est encore capable de ressentir quelque chose à l'intérieur de ce corps resté figé dans le traumatisme de son passé.
Le marquis pourtant parfois, brime sa compagne l'ivresse de ne plus venir à son secours aussi souvent qu'elle l'a eu fait. Il en a tellement bu, il a tellement abusé d'elle afin d'échapper à ses tourments que désormais, le rendre ivre est chose fort difficile.

Ce soir pourtant... l'homme est bel et bien ivre mort. Il ne s'est donné aucun répit ! Aucune échappatoire ! Il a voulu se souler ! Il a cherché cet état ! Il l'a poursuivit et a plongé dedans à corps perdu jusqu'à se faire mettre dehors de la taverne où il s'est rendu. Parce que ce soir, il ne voulait être avec personne d'autre que lui même et sa rage qu'il a voulu noyer sous des litres et des litres de vin ! Vêtu le plus simplement du monde, il s'est rendu dans une des tavernes des quartiers populaires où on lui foutrait la paix et où il y avait peu de chances qu'on le connaisse, s'était posé à une table et bu jusqu'à ne plus savoir où il habitait.
Littéralement... Adrian suit ses pieds comme il le peut mais il n'a pas la moindre idée de où il va, trop occupé à pousser sa chansonnette et surtout, à rester debout ! Ce qui était donné son état est loin d'être chose aisée ! Le moindre de ses pas semble prendre une direction opposée et il est tout fier de sortir une seconde bouteille chapardée au tavernier de son sa chemise. Il arrache le bouchon de ses dents qu'il crache sans la moindre élégance dans la rue et s'immerge le gosier.

- Au sommmmmmet de la collineuuh... oops... DEEEES que le so... soleil paraiiit.

Les rues sont vide et sa voix pâteuse raisonne au cœur de Westminster. Le Marquis tout à murge magistrale s'émerveille de choses curieuses. Comme la forme d'une rambarde en fer forgée qui est d'un ouvrage incroyable. Il tord sa tête afin d'essayer d'en suivre les courbes, puis se remet en route la seconde suivante comme si il l'avait totalement oubliée. Le trottoir lui joue des tours, le faisant manquer la marche qui le voit basculer et presque s'étaler de tout son long. Heureusement, sa seigneurie le réverbère est là ! Son sauveur ! Adrian s'y rattrape puis le regarde avec reconnaissance et amitié.

- Merci copain... Tchin ! fit-il tinté sa bouteille contre le métal froid. Soleil paraiiiiiit ! Aussitôt je m'achemine vers mon tonneau de claireeeet ! Hips. EN VAIIIIIN L'AMOUR ME GUETTE, VEUT ME FAIRE LES YEUX DOUX ! Yerk !

Adrian crache. Renâcle. L'amour. L'AMOUR ! Il lui donne un coup de poing dans le vide, se faisant tomber parterre dans son élan. Il rit et boit une nouvelle gorgée à même le pavé glacé. La terre tourne vite ce soir... Très très vite. Un instant ses yeux vitreux cherchent un point d'encrage mais n'y arrivant pas, il envoie ça au diable et poursuit le vidage de sa bouteille. C'est tellement pas bon que c'en est divin !

- Je préfère les glouglous morbleu vive la piqueeeetteuuuuh ! Hips !
- Lord Mountbatten ?

Hein ? Plait-il ? C'est qui Mountbatten ! Ah oui c'est vrai c'est lui ! Adrian glousse de son oubli passager et se redresse sur ses coudes. Du moins en a-t-il l'impression. A travers son brouillard, il s'aperçoit qu'une voiture s'est arrêtée près de lui mais il n'a pas la moindre idée d'où elle sort. Il regarde le ciel. Est-elle tombée de là ? Ou sortie du goulot de sa bouteille peut-être !

- Marquis ! Mylord Marquis ! pouffe-t-il. Blannnche ou noire, brune ou bloooondeuuuu c'est un fait certain ! Il n'y a pas de femme au monde qui vaille le Chamberliiiiin !
- Mais dans quel état êtes-vous ? Et que faites-vous ici à une heure pareille ?
- Hips.

Adrian essaie de son mieux de regarder la demoiselle qui lui fait face mais ce serait plus simple si elle cessait de bouger deux secondes... Sa sœur jumelle aussi...

- Désirez-vous que nous vous ramenions chez vous ? Il me semble que vous n'êtes pas en état de rentrer à pied.

Chez lui... C'est où chez lui...? Toutes les maisons se ressemblent ici !
Pippa s'accroupit face à lui et il a l'air soudain immensément concentré, comme si il cherchait désespérément à lui répondre. Il la dévisage longuement, profondément et s'approche doucement d'elle... avant de pointer son doigt en avant et d'aller lui toucher le bout du nez.

- Boop ! Hahahahaha ! Hips !

Dans sa poche alors qu'il roule hilare parterre, le marquis sent la raison qui l'a amené en premier lieu à aller se retourner la tête dans une taverne. Et si là tout de suite il est trop éméché pour remettre le contexte qui l'y a initié, son subconscient lui, juge que ça vaut bien encore une nouvelle gorgée !