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Les Chroniques de Londres
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Déclaration posthume

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Message() / Dim 28 Fév - 11:45
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William avait enfin trouvé le courage d'explorer le bureau de son frère. Un matin, il avait ouvert le secrétaire de celui-ci et était tombé sur... Une lettre. Non cachetée. Ni même pliée. Elle ne portait pas d'adresse. Il se permit de la lire pour en savoir plus.

George a écrit:

Ô Mary, si vous saviez...

Je nous revois ensemble à la réception de Lady Seymour, vous étiez resplendissante. Demain matin, je vais  peut etre mourir pour une grotesque histoire d'honneur et tout ce que je vois, c'est vous, a cette réception, étincelante comme le soleil du matin.

Je maudis l'indélicat qui vous a transmis cette fichue maladie. Je me maudis de m'être éloigné de vous à ce moment-là. Maintenant, face à cette course, je sais ce que je dois faire. Je comptais attendre la saison prochaine pour vous courtiser de nouveau, mais non. Dès demain, si je survis, je pars pour Rosings et je vous demande en mariage. Notre mariage, si vous le souhaitez, pourra être le clou de ce début de saison, éclipsant même le Bal de la Reine.

Si je meurs, pardonnez-moi. Pardonnez-moi cette histoire débile, pardonnez-moi d'être parti l'été dernier, pardonnez-moi de ne pas être revenu plus tôt. Et si vous ne pouvez me pardonner... Vengez-vous en ayant une belle vie. Une vie meilleure que celle que j'aurais pu vous offrir. Plus belle, plus vivante, plus resplendissante. Éclairez la vie d'un chanceux plus que vous n'auriez éclairé la mienne, et choisissez-le bien, afin qu'il éclaire votre vie de même.

Je vous aime.

George

En finissant de lire la dernière lettre de son frère, William s'essuya rageusement les yeux. Il se souvenait de ce maudit matin. Il était venu chercher George dans son bureau. Dans l'espoir de le convaincre de renoncer. Il devait venir de finir cette lettre. Il se souvenait l'avoir surpris dans quelque chose. George avait fait diversion d'une blague et ils étaient partis. Et il n'avait pas envoyé sa lettre. Une lettre d'une importance capitale.

Rosings... Il connaissait ce lieu... Mary de Rosing... Il devait la retrouver. Il alla interroger son majordome qui l'éclaira bien vite. Mary Gilderstone était l'une des demoiselles de Rosings. Elle avait été le Diamant de la saison précédente, mais une terrible maladie l'avait frappée en plein vol. Oui, Feu Lord Rutland s'était intéressé à elle. Elle était à présent en ville pour la saison actuelle.

Il s'habilla bien vite et partit vers Hercley House, passant par le fleuriste pour prendre un traditionnel bouquet. Ce n'était toujours pas original, mais il ne se voyait pas offrir des bonbons à la femme que son frère aurait voulu épouser. Un peu de formalisme s'imposait.

Il se fit annoncer pour Lady Mary Gilderstone, sala gauchement toutes les Dames présentes et s'approcha de Mary.

"Milady, je ne suis pas là en mon nom, ce matin, mais en celui de mon frère. Il avait préparé ceci pour vous, la veille de sa mort."


Il lui tendit la lettre.
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Message() / Mar 2 Mar - 18:57
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Déclaration posthume“Un mort qu'on abandonne est mort deux fois.” ~ Marie Lefranc
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William
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Mary
« Allons, mademoiselle, vous devriez sourire… » A quoi bon ? Songea-t-elle, fort peu désireuse d’offrir son plus charmant minois à son reflet. Passant la brosse dans ses cheveux blonds, la femme de chambre brossait la lourde cascade à la couleur des blés, discutant des événements récents avec celle dont elle s’occupait depuis de nombreuses années, connaissant tant sa coiffure favorite que baignant autant qu’elle dans les effluves de jasmin dont raffolait la jeune Mary. Soupirant doucement, l’aînée des filles Gilderstone chercha à se soustraire à cette nouvelle forme de pression sociale qu’exerçait pourtant celle qui était à son service. Reposant le papier des chroniques mondaines de lady Whistledown sur sa coiffeuse, elle adressa un léger regard à l’autre femme dans le reflet du miroir. « Comment pourrais-je sourire quand nous savons toutes deux que ces lignes ne feront que nourrir de nouvelles rumeurs qui ne seront en rien agréables ? Ce qu’elle dit dissimule un fond mauvais, j’en mettrais ma main à couper ! Au moins n’a-t-elle pas à nouveau parlé de l’an passé, c’est presque une surprise, elle qui semblait si friande de raconter mes malheurs… » « En effet, gardez à l’esprit que les choses auraient pu être pires… » Douce consolation. Lady Whistledown avait consacré Elinor diamant de cette saison, s’accordant aux propos de sa Majesté, ne tardant pas à rappeler qu’elle avait effectué une dégringolade on ne pouvait plus sinistre et que son comportement et cette danse partagée avec le prince de Prusse n’était qu’une revanche orgueilleuse. Si, d’un certain point de vue, elle ne pouvait que concéder ce fait, Mary devait reconnaître avoir ressenti bien du plaisir à danser. « Ne pourrait-elle pas seulement apprendre à compter ? J’ai pourtant dansé également avec ce prince du Danemark… A moins qu’elle n’aie déjà quitté la soirée à ce moment précis… » Voilà qui pouvait être intéressant… Mary n’avait pas vocation de démasquer cette mystérieuse plume qui s’enjaillait à détruire les plus belles réputations mais la démasquer de façon intimiste lui permettrait peut être de l’éviter et d’éviter d’être ainsi nommée…

Toute à ses pensées tandis que sa femme de chambre achevait son chignon, elle ne fut interrompue que par la satisfaction de cette dernière quand elle eut terminé. Se levant de son petit tabouret de velours, elle la remercia et descendit doucement rejoindre le grand salon où l’attendaient déjà sa mère et sa sœur benjamine. Elinor était sortie, pour des raisons que Mary n’avait pas même désiré connaître, se détachant de l’agenda de sa sœur pour ne pas virer à la jalousie excessive, elle qui n’avait, pour l’heure, reçu encore aucune visite à ce jour. Elinor, elle, avait su obtenir ce plaisir et c’était avec amertume que Mary avait dû observer depuis son sofa le début du bal des courtisans. Rejoignant un large fauteuil bleu ciel, elle s’installa confortablement dedans, lisant avec plaisir son roman tandis que sa mère brodait quelques mouchoirs et sa sœur s’essayait au pianoforte. Elle n’attendait aucune visite, vêtue de sa robe d’un vert pâle qui s’accordait doucement avec l’harmonie du salon. Quelle ne fut pas sa surprise, donc, quand le majordome fit son entrée, interrompant toutes les dames présentes dans leur activité pour annoncer la venue d’un lord. Et pas n’importe lequel. « Sa grâce le duc de Rutland, pour lady Mary. » Elle crut que sa mère allait en arracher le morceau de tissu qu’elle avait entre ses doigts. Haussant les sourcils, Mary se dressa sur ses pieds, refermant l’ouvrage qu’elle conserva cependant entre ses doigts. Duc de Rutland. Cette appellation était loin de ne pas lui être familière, bien au contraire. La mécanique de cette chorégraphie était déjà bien connue et pourtant, l’issue en était différente. L’an passé, elle avait également reçu le duc de Rutland. A plusieurs reprises. Elle était sortie en sa compagnie. Elle avait apprécié sa compagnie mais l’homme avait semblait distrait dans sa course à la cour et fut doublé de peu par celui qui, paix à son âme, n’avait que devancé Mary dans la peine et la douleur infligée par le Typhus, y succombant bien trop rapidement. Elle n’avait alors plus eu la moindre nouvelle, si ce n’était un bouquet et un mot lui souhaitant bon rétablissement, chose que bon nombre de familles avait fait. Aucune distinction particulière alors que les souvenirs partagés avec George Manners n’étaient pas difficiles à raviver.

Pourtant, et comme elle l’avait également cruellement appris, George n’était plus et ce titre appartenait désormais à William Manners, son cadet. Pour quelles raisons venait-il la visiter alors qu’elle n’avait de lui que le souvenir vague de leurs présentations lors du bal des débutantes ? Elle n’allait pas tarder à le savoir. L’homme fit son entrée et les dames s’inclinèrent toutes avec un profond respect. Frances invita son invité de marque à entrer, quémandant du thé pour mieux accompagner ce moment avant de lui faire signe de se diriger vers le petit espace qu’occupait Mary. « Votre Grâce. Je vous en prie, prenez place. » Lui désignant le sofa qui lui faisait face, elle reprit elle-même son assise dans le fauteuil, bien trop curieuse pour oser en dire davantage. Mais il coupa rapidement court à toutes les interrogations en précisant qu’il ne la visitait pas en son nom propre. Fronçant ses sourcils merveilleusement dessinés, elle laissa ses lèvres s’entrouvrir tandis qu’il précisait qu’il s’agissait de son frère. Pourquoi son cœur se serra-t-il, comme conscient de la tragique finalité de la suite ? Déglutissant avec peine, elle hocha la tête machinalement, comme pour lui signifier qu’elle avait bien compris.

De son veston, il sortit une feuille savamment pliée, bien que les pliures semblaient indiquer que l’objet n’avait été malmené que récemment. Une lettre. Elle le comprit au travers des mots employés par le jeune homme qu’elle pouvait dévisager de ses grands yeux clairs pour la première fois. William avait de nombreux traits communs avec feu son aîné et en aucun cas Mary n’aurait pu avancer qu’il était vilain garçon, bien au contraire. Un charme naturel et réconfortant émanait de sa personne, malgré des traits qui pouvaient être froids et un respect tout acquis se développait dès lors que l’on posait son regard sur lui. Comme son frère. Déglutissant avec peine, les doigts délicat de la débutante se posèrent sur le papier, ne sachant trop à quoi s’attendre. Prenant une profonde inspiration, la demoiselle se releva, quittant son fauteuil, ne sachant que trop bien que l’impatience la poussait à lire ce document en marchant. A l’autre bout de la pièce, les deux autres Gilderstone semblaient fortement intriguée. La matriarche, certainement, craignait déjà que sa fille ne se retrouva dans un scandale malgré elle. Dépliant délicatement la feuille, Mary laissa alors ses yeux parcourir le document. Une fois. Ses doigts diaphanes étaient venus couvrir sa bouche, masquant son effroi. Puis deux. Son teint avait pâli. A la fin de sa troisième lecture, elle prit une profonde inspiration. « Mary… ? » Sa mère s’était levée, menaçant de s’avancer vers elle, forçant la jeune fille à replier le document. « Tout va bien… » D'un regard, elle fit comprendre à sa mère qu'il était inutile qu'elle se lève, qu'elle ne vienne la rejoindre pour mieux l'étreindre. Mary pouvait faire face à cette nouvelle seule. Pour autant, une fille ne pouvait que difficilement avoir des secrets pour sa mère aussi, il était inutile de la congédier pour une histoire aussi tragique.

Après une énième lecture, Mary osa enfin relever son regard sur le jeune homme, le dévisageant longuement. A son regard, elle sut qu'il avait lu cette lettre qui n'avait été cachetée. Reprenant place dans le fauteuil qu’elle occupait peu de temps auparavant, elle laissa le valet de pied remplir les tasses de thé qui avait été amené durant sa lecture. « Je… Je ne sais que dire pour commencer… J’avais appris avec la plus grande des tristesses le décès de votre frère dans ce tragique accident… Quant au reste, je… J’ignorais qu’il nourrissait tant de sentiments à mon égard, lui qui n’avait fait que battre en retraite dès lors que j’ai été… Alitée. » Caressant le papier de la pulpe de ses doigts, elle songea à ces quelques mots. Je vous aime. Jamais personne ne s’était exprimé si fortement sur ses sentiments pour elle et cela la perturbait grandement. « Votre frère était un homme bon et quand bien même sa témérité fut-elle grande, je peux vous assurer que jamais ses intentions ne furent mauvaises à mon égard… Merci à vous de m’avoir mené ce précieux message, j’ignorais même le véritable fond de sa pensée et de ses sentiments et les découvrir me plonge dans… Une tristesse que j’aurais dû ressentir au moment des faits et non aujourd’hui. » Elle ne pleurerait pas, non. Elle était trop choquée pour perdre autant pied.
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Message() / Mar 2 Mar - 20:27
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William suivit docilement le protocole, il salua les Dames, en un ballet habituel, mais néanmoins différent. C'était lui le Duc. Cette petite différence assaisonnait différemment ses rapports avec les autres. Cette petite différence qui lui laissait un goût amer dans la bouche.

Lady Mary fit une première remarque sur George. William soupira.

"George était..."

Un crétin.

"Un homme simple. J'avais beaucoup d'estime et d'affection pour lui, mais..."

Il soupira, ne sachant pas vraiment comment exprimer sa pensée:

"Un homme, ou une femme... Un adulte pour le devenir a besoin, je pense, d'être confronté un jour aux dures réalités de la vie. L'Âme se trempe dans l'adversité. Cela peut se faire de diverses manières. Je pense que beaucoup de femmes le deviennent dans les douleurs de l'enfantement. Pour ma part, c'est à la guerre que j'ai changé. Je soupçonne que votre maladie a eu cet effet sur vous. George... Je..."."

William, le cœur serré par la perte de son frère se concentra une seconde pour éviter de se décomposer devant Mary.

"Je devine qu'il ne l'est devenu que ce soir-là. Avant... C'était une sorte d'adolescent dans un corps d'homme."

William se rembrunit. Il n'aimait pas parler ainsi de son frère. Mais il estimait qu'une vivante méritait plus de comprendre qu'un mort ne méritait de respect. Surtout que le mort semblait plus qu'apprécier la vivante..

"Votre maladie l'a effrayé. Il a fui. Il dit avoir eu l'intention de revenir. Je le crois. Il n'aurait pas écrit cela à la légère. Pas ce soir-là."

Il lui laissa la parole. Elle le remercia.

"Cette lettre vous appartient. Je ne pouvais la garder. Je suis déjà désolé d'avoir du la lire... Mais il n'y avait pas d'adresse. Quant à votre tristesse..."

Il soupira.

"C'est normal. Le mois dernier, vous avez perdu un ancien soupirant. Aujourd'hui vous découvrez avoir perdu un homme qui vous aimait, qui voulait vous épouser. Vous comprenez que vous avez perdu une perspective d'avenir, une perspective de bonheur. Vous avez le droit d'être bouleversée."
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Message() / Jeu 18 Mar - 0:11
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Déclaration posthume“Un mort qu'on abandonne est mort deux fois.” ~ Marie Lefranc
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Elle était déstabilisée. Et pour cause : un homme venait lui rendre visite, non pour la courtiser ou pour lui faire part de telles intentions, mais pour raviver un passé trop proche et encore doucement amer aux yeux de la douce jeune femme qui e parvenait plus même à cerner ses émotions. Ressentir les choses avec profondeur n’était pas chose à laquelle Mary était familière, intériorisant sans cesse ses sentiments, préférant les étouffer pour ne pas perdre la raison face à eux. Combien de jeunes femmes avaient manqué de se faire du mal après avoir été tant déroutées par leurs sentiments ? Mary ne serait pas une Juliet de Shakespeare, elle se l’était jurée.

Et pourtant, une telle nouvelle ne pouvait la laisser de marbre. Ses yeux se reposant malgré elle sur la feuille qu’elle tenait toujours entre ses doigts, elle avait cherché à exprimer avec douceur les choses qui pouvaient bien l’envahir. William Manners, lui, soupira longuement avant de chercher également ses mots. Un homme simple. Voilà une bien étrange manière de rendre hommage à son frère. La suite poussa la jeune femme à boire les paroles du nouveau Duc de Rutland, écoutant attentivement tout ce qu’il pensait de cette sinistre affaire. Enonçant les choses avec le plus de tact possible, il tâche d’exprimer sa propre vision de l’âge adulte, des responsabilités que cela incombait et même des épreuves que les uns et les autres traversaient pour mieux franchir ce pas. Elle ne pouvait qu’acquiescer quand il supposa avec justesse que le Typhus avait tant terrassé la douce enfant, l’amenant au bord même de son existence, qu’elle avait compris à quel point la vie était courte et précieuse, devenant plus mature, plus adulte. Evidemment, elle aurait préféré perdre son innocence dans d’autres circonstances mais ainsi allait la vie.

L’émotion était palpable dans les mots de l’homme tandis qu’il abordait la manière dont son aîné s’était fait homme en une soirée, avant d’aller à l’encontre même de la mort. Malheureusement, contrairement à elle, il n’avait su l’éviter. Pourtant, à la mention de cet âge ingrat qui faisait de vous non plus un enfant mais pas encore un homme, Mary eut un doux sourire. Elle le laissa terminer, ne souhaitant pas l’interrompre. Il n’aurait pas écrit cela à la légère. Baissant le regard pour mieux retrouver ces trois mots bouleversants, elle les caressa du regard. Le remerciant poliment en premier lieu, il lui assura que ce document pouvait rester en sa possession, s’excusant d’avoir eu à la lire, d’avoir briser cette intimité si particulière que les mots ainsi rédigés transparaissaient.

Prenant une longue inspiration tandis qu’il lui accordait le droit d’être bouleversée, elle lui offrit un maigre sourire. « Je me souviens du premier jour où il s’est aventuré ici… Si sûr de lui, presque vaniteux… Et pourtant, ses intentions n’étaient pas moins louables bien qu’elles m’aient semblées trop peu sérieuses pour être entièrement considérées… Et pourtant, à de multiples reprises, il avait demandé à me rencontrer, me conviant à une promenade au parc ou même nous invitant chez lui… Chez vous… » Son sourire fut doucement contrit. Il lui serait bien difficile de faire face à ce nouveau duc sans jamais penser à l’homme qui lui ressemblait tant physiquement et qui, en plus, avait souhaité bien plus que la courtiser dans ses dernières heures. Ses prunelles azurées captèrent celles de sa mère, assise un peu plus loin, épiant la conversation avec suffisamment de discrétion pour en capter l’essence tout en s’assurant que tout irait pour le mieux.

Baissant les yeux, laissant échapper un léger rire, elle reprit avec plus d’entrain. « Bien des fois, j’ai songé que votre frère n’avait nullement l’âge qu’il affirmait avoir, ce qui confirme votre propos. Mais en cela, je voyais davantage de l’audace et une joie de vivre doucement épicurienne… Il m’était rafraîchissant et désarçonnant de le fréquenter. Je me dois de vous confier que certains de nos souvenirs communs m’ont aidé à égayer des jours sombres l’an passé. » Délicatement, comme un précieux trésor, elle déposa le morceau de papier sur la petite console avant de se saisir de sa tasse à thé et sa sous-tasse. « Je crois que… J’aurais apprécier le revoir et s’il dit vrai dans les démarches qu’il souhaitait accomplir alors… J’imagine que j’aurais certainement étudier avec sérieux cette proposition qui semblait bien folle et audacieuse ainsi décrite sur le papier… » Elle aurait été bien sotte de la refuser, en tous cas. Le Duc se seraient présenté à elle pour lui faire sa demande, après une année telle que la sienne, elle n’aurait pas réfléchi à deux fois et aurait tout simplement accepté la chose. Relevant son regard océan sur son interlocuteur, elle lui adressa un nouveau sourire. « Pardonnez-moi, cotre Grâce, je plonge peu à peu dans la mélancolie de tous ces souvenirs plaisants que tout ceci m’évoque… Et je ne prends pas même garde à ce que vous pouvez ressentir, vous qui avez dû prendre sa place en si peu de temps… Aussi, si je puis vous être d’une quelconque aide, bien que mes moyens étant limités, je serais ravie de vous l’offrir… George fut un prétendant mais il fut également ce qui me semblait bien être le plus proche d’un ami, avant de prendre ses distances… Je ne puis m’imaginer ne pas être en bons termes avec son cadet. »
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Message() / Jeu 18 Mar - 9:49
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Un sourire mélancolique s'installa sur le visage du nouveau Duc.

"Rafraîchissant et désarçonnant... Quelle belle description de George. Très juste. Très..."


Il s'interrompit, envahi qu'il était par l'émotion. C'était exactement cela. Et c'était pour cela que George apaisait son sommeil, quelques semaines auparavant. Il était rafraîchissant et désarçonnant. Il chassait le spectre noir et crasseux de la guerre à l'aide de sa lumineuse innocence.

"Très juste. Mon frère savait par sa simple présence égayer une pièce, une compagnie, une ambiance. Ne vous méprenez pas, Lady Mary. Si je suis critique sur ce qu'il était, j'aimais profondément mon frère. Je suis heureux que... qu'il ait trouvé une personne qui l'ai compris. Et je suis heureux pour lui d'entendre que vous auriez vu d'un bon oeil son idée d'une union entre vous."

Lady Mary le touchait et le perturbait. Le manque de sommeil transparaissait dans ses paroles, laissant entrevoir des sentiments qu'un homme aurait dû garder cachés. Désireux de cacher son trouble, le Duc de Rutland prit sa tasse de thé et la porta à ses lèvres. Il savoura le précieux breuvage, parfaitement équilibré comme on pouvait s'y attendre dans une si grande maison.

Et comme si elle lisait en lui et qu'elle avait décidé de jouer avec lui. Comment ça elle ne prenait pas garde à ce qu'il ressentait? Elle... Elle faisait partit des rares personnes qui voyait dans son ascension au titre de Duc la tragédie qu'elle était et non une formidable chance dont on devait le féliciter. Elle connaissait vraiment l'ancien Duc en même temps...

Le frère de George posa sa tasse, luttant pour que son trouble ne fasse trembler ses mains.

"Il est d'usage de féliciter un nouveau Duc. Vous ne l'avez pas fait. C'est déjà une grande consolation. Vous voyez mon nouveau statut comme ce qu'il est. Le marqueur de la perte d'un frère tendrement aimé. Et de cela je vous remercie."

William respira profondément, cherchant dans l'air ambiant la force de cacher ses sentiments. Ce faisant, il se rappela ce que LAdy Whistledown avait dit de la jeune femme face à lui. Mal notée, mais ayant dansé avec un prince... En venant, il avait envisagé, si elle était en difficulté, de lui offrir le mariage. La mauvaise performance face à la Reine diminuait ses chances. Mais si elle avait attiré un prince, elle n'était pas en si mauvaise posture.

Et puis, avait-il envie de se lier à cette femme, lui qui avançait seul depuis toujours? Étonnement... Oui. Elle l'avait touché, profondément. Il ne savait encore s'il avait envie de l'épouser, mais il avait certes envie de la courtiser.

"Je... Ce n'est pas une demande d'aide. Je ne veux pas que quoi que ce soit parasite votre réponse à cette proposition. George vous avait considéré digne de devenir Duchesse de Rutland. J'ai l'intuition qu'il avait raison. Pourriez-vous envisager de me laisser vous courtiser, que je me fasse une idée sur cette question? Et que vous vous fassiez une idée sur la suivante: suis-je digne de devenir votre époux?"


Il reprit une gorgée de thé, d'une main plus sure.

"Ne vous sentez pas obligé de répondre immédiatement."
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Message() / Jeu 18 Mar - 21:57
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Déclaration posthume“Un mort qu'on abandonne est mort deux fois.” ~ Marie Lefranc
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Il semblait touché par les mots choisis par la jeune femme, souriant avec une émotion vive qu’elle pouvait ressentir malgré elle, tâchant de ne pas lui montrer que cela était inconvenant. Il avait perdu son frère, il était en droit d’éprouver de telles choses, le contraire aurait été plus scandaleux. Lui accordant un silence certain pour qu’il puisse mieux se reprendre, sans pour autant faire mine de ne pas voir son émoi, elle sourit avec une certaine tendresse, à son tour, quand il évoqua certaines choses. Et elle devait bien lui concéder ses dires puisqu’elle se souvenait à quel point ce salon pouvait prendre vie dès lors que l’on annonçait l’arrivée du Duc de Rutland, au grand damne de tous les autres hommes venus lui faire la cour, à l’époque. Si le cadet semblait critique, il semblait avant tout surpris de découvrir cette jeune femme et l’attachement qui avait pris place entre elle et son aîné. De la compréhension. Car oui, Mary avait su cerner avec facilité cette joie de vivre qui dévorait celui qui avait pourtant l’âge d’un homme. Le rouge vint colorer ses joues quand il déclara être heureux de l’entendre ainsi déclarer que sa demande ne l’aurait nullement fait fuir. Loin de là.

Cherchant à se montrer bonne hôtesse et ayant l’impression que la conversation toute entière le plaçait à l’écart, elle avait cherché à mieux réorienter les choses sur lui. Une telle lettre aurait pu être déposée au Majordome avec un petit mot explicatif. Non, aux yeux de la jeune femme, la présence même du Duc dans son salon impliquait autre chose, une sorte de nécessité même de se retrouver l’un avec l’autre pour, au-delà du partage de souvenir, évoquer bien d’autres choses qui lui échappaient. Reposant sa tasse sur la petite table, il ne tarda pas à souligner le manque d’étiquette et de bienséance dans les propos de la jeune femme. Elle avait manqué à ses devoirs et il lui faisait remarquer avec une franchise qui la fit pâlir. Ouvrant la bouche, prête à se confondre en excuses, elle perçut sa mère se redressait au loin, prête à intervenir. Seulement, rapidement, il écarta l’outrage pour mieux la remercier de cette compassion, de ces sentiments. Elle cilla un instant, doucement perdue par ces revirements de situation qui allaient bien trop vite pour qu’elle ne puisse leur donner un véritable sens.

Finalement, prenant une grande inspiration, il s’élança dans une déclaration que Mary aurait bien pensé ne jamais entendre. Il n’avait pas besoin d’aide. Duchesse de Rutland. L’entendre ainsi prononcé était une chose bien étrange à ses oreilles, d’autant plus maintenant que George n’était pas là. Ce fut certainement à cet instant, d’ailleurs, que Frances Gilderstone comprit la teneur même de ce que pouvait contenir le document qu’on lui avait remis. D’une main posée sur sa bouche, la mère de Mary semblait réaliser ce qu’avait manqué sa fille. J’ai l’intuition qu’il avait raison. Les yeux de la Gilderstone s’écarquillèrent doucement, comme réalisant où il pouvait en venir, audacieux jeune homme apprivoisant son nouveau titre. Retenant son souffle, elle le laissa finir, incapable de dévier son regard de l’homme qui se tenait face à elle tandis qu’il lui confessait sa volonté de la séduire, d’apprendre à la connaître dans l’espoir d’honorer la mémoire de son frère.

Le cœur de Mary frappa sa poitrine avec force, les émotions se faisant surface, menaçant de l’emporter dans un vertige certain. Il lui semblait que la pièce toute entière s’était mise à tourner autour d’elle. Ne vous sentez pas obligée de répondre immédiatement. Hochant légèrement la tête, elle porta également sa tasse de thé à ses lèvres, forcée d’en boire quelques gorgées pour mieux encaisser cette inattendue nouvelle. La mère perçut le trouble de sa fille et, pour la première fois, elle osa faire un pas en leur direction, Mary étant bien incapable de la stopper d’un regard. Cillant pour reprendre contenance, elle eut un petit sourire gêné. « Je… Cela fait beaucoup d’informations en très peu de temps, je suis navrée de ne pas me montrer plus capable d’y réagir en conséquence… » Se raclant délicatement la gorge, comme pour reprendre contenance, elle ne poursuivit qu’après une courte pause. « Votre proposition m’honore, Votre Grâce, autant que celle que comptait me faire votre frère aîné. Par respect envers lui et envers vous, sachez d’ores et déjà que je n’y suis nullement opposée toutefois… » Elle eut un regard pour sa mère qui sembla se décomposer un instant, vivant de véritables montagnes russes. Soudainement, Mary semblait redevenir un parti intéressant et peut être saurait-elle trouver époux convenable, finalement. « Toutefois, par respect pour votre frère et le mien, je pense qu’il sera davantage convenable pour tous deux que vous fassiez part de vos intentions à mon aîné, qu’il nous offre son accord également… A moins que ma mère n’est, d’ores et déjà, quelque chose à ajouter ? » Haussant ses sourcils parfaits, elle tourna son attention vers celle qui épiait plus loin. Affirmant d’un non que ce n’était nullement le cas, Mary accueillit la chose en hochant la tête avant de sourire doucement. « Alors faisons ainsi. »
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Message() / Mar 23 Mar - 13:27
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Sa bombe lâchée, William attendit patiemment que Mary rassemble ses idées. De la tête il approuva:

"Vous avez absolument raison. Je vais évidemment respecter les formes et demander à votre frère l'autorisation de vous courtiser. Mais il me semblait que votre intérêt en était la première condition. Puisque vous m'y autorisez, je vais donc le contacter."

Enfin, après cet entretien intense, William se tourna vers la mère de Mary, il la salua respectueusement elle puis Mary.

"Mesdames, merci pour ce délicieux thé, je vais me retirer et je reviendrais dans un cadre plus... conventionnel."


Et le jeune homme quitta le salon, puis la maison, heureux de sa décision.
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