Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Les Chroniques de Londres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Deal du moment :
Console Nintendo Switch Lite édition Hyrule : ...
Voir le deal


 :: THE ARCHIVE ROOM :: Rp terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

la marque des ténèbres || sebastian & maggy

Invité
Anonymous
Invité


Message() / Dim 7 Mar - 18:56
Invité

La marque des ténèbres   
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

Les Cunningham étaient ruinés. C'était un fait que Maggy avait fini par simplement accepter car elle ne pouvait rien y changer sauf à se montrer inventive et débrouillarde. Il était bien triste de constater que l'argent régnait en maitre sur le monde, qu'il la contraignait à mentir et tricher pour pouvoir espérer se montrer dans le monde et trouver un mari qu'elle ne désirait pas vraiment - elle n'était pas contre l'idée de se marier, y trouvant là une belle réussite pour une aventure qui méritait sans doute la peine d'être vécu. Il lui était insupportable, cependant, d'espérer épouser un homme pour son titre, ou pour sa richesse sans considération pour son comportement à son égard, son opinion sur les femmes ou sur sa capacité à se montrer orgueil et idiot. Elle ne supportait guère l'idiotie, sauf quand il lui était un atout dans sa recherche de biens.

Car son frère jumeau et elle avaient mis au point quelques techniques pour faire grossir la dote de Maggy. L'une d'elle consister à profiter de l'intérêt grandissant des puissants pour l'ésotérisme afin de les inviter à appeler les défunts. Otello était doté de quelques talents, un sixième sens qui impressionnait souvent sa soeur - il se trompait rarement sur son appréciation des autres, il devinait des évènements avant qu'il  n'ait lieu et il faisait des rêves troublants de vérités. Mais il n'était pas pour autant capable de parler avec les morts - ce talent ne revenait qu'aux charlatans selon Maggy qui aimait croire que les morts n'avaient rien à faire sur terre. Elle n'irait cependant pas contre-dire ceux qui le pensaient fermement et venaient à leur soirée pour les appeler. Elle avait mis en place de biens beaux stratagèmes pour faire croire à leur présence : des mécanismes frappant dans les murs, des souffles d'air froid au niveau de quelques places autour de la table, une plaque d'alphabet usées bien qu'elle ait rarement été utilisée. Elle avait aussi une table qui bougeait selon ses désirs et qui pouvait faire croire qu'un signe avait été donné. Elle avait habituée à actionner ses mécanismes durant la soirée, sachant qu'elles faisaient toujours sensation.

Mais cette soirée-là avait été différente.
Maggy n'était pas une couard, elle ne reculait guère devant les hommes, les fantômes ou les on-dits. Il était rare que la peur lui étreigne le ventre et l'angoisse la tétanise. Ce soir-là, cependant, elle se tenait au bord de la table sans pouvoir s'en empêcher. Rien, dans les bruissements de tissus, les murmures à ses oreilles, les coups donnés à la porte, ou encore les bruits de griffures contre les murs n'étaient de son fait. Et elle se laissa emporter par l'idée qu'ils avaient invoqué quelque chose. Elle fixait Otello, ignorant si il ressentait le même malaise qu'elle. Sans doute pas, car il tenait son rôle aussi parfaitement que d'habitude - elle nota de lui en parler plus tard et durant les trois heures qui suivirent elle se laissa embarquer dans les messages laissé par le verre en cristal sur la plaque de ouija, et par les mots étrangers prononcés par son frère et un autre de leurs invités. Ils étaient six autour de la table - un couple d'habitués et un Comte que Maggy découvrait pour la première fois mais dont le nom se marqua au fer dans son esprit : @Sebastian Guilfoyle, Comte de Durham.

La soirée se termina, et tandis que le couple disparut elle ne laissa guère la chance au comte de faire de même. Lord Guilfoyle, j'espère que cette soirée fut à la hauteur de vos attentes. Dit-elle aimablement, Puis-je vous inviter à boire un dernier verre de Scotch avant de vous voir nous quitter ? Proposa-t-elle, sans manquer de faire signe à sa femme de chambre de rallumer les lumières pour que la pièce ne baigne plus dans cette semi-pénombre inquiétante - espérant que le Comte acceptera son invitation ou à défaut, la repousse au lendemain ou aux jours à venir.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Dim 7 Mar - 21:46
Invité

La marque des ténèbres   
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

Les ombres avaient ici un poids capable de redessiner chacune des silhouettes ayant pris place autour de la table. Il y avait là les maître de maison, un homme et sa soeur, ainsi qu'un couple que Sebastian avait déjà eu l'occasion de saluer en d'autres lieux. Et puis lui-même, comte de Durham, obligé de tenir la main de ces gens pour ne pas rompre le cercle.
Le visage fermé, Sebastian observait l'assemblée hétéroclite plutôt que de chercher à poser le regard sur un fantôme. Il s'intéressait peu au couple prêt à glousser de terreur et s'évanouir en choeur au moindre bruit trop brusque.
Ses yeux allèrent un instant jusqu'à leur curieuse hôtesse sans qu'il ne puisse déchiffrer l'expression de cette femme. Leur jouait-elle un mauvais tour ou une imposture quelconque ou bien ses traits impassibles cachaient en vérité autre chose?
Il y avait des murmures, du moins ce qu'une oreille craintive pouvait interpréter comme des murmures. La séance se termina, on les autorisa à lâcher leurs mains.
Silencieux, Guilfoyle s'autorisa un temps de réflexion tandis que le couple prenait congé. Qu'avait-il vu ce soir, qu'avait-il ressenti? Il songea aux grands couloirs vides de la demeure de son enfance, de l'écho de pas lorsque personne pourtant ne marchait. Le pouvoir de l'imagination avait cette capacité d'invoquer des puissances obscures.

Un fantôme pouvait exister, mais un fantôme pouvait-il pour autant être vrai? Occupé à son propre paradoxe, Sebastian se releva enfin. La voix de son hôtesse le figea dans son mouvement. Il tourna la tête, regardant encore une fois cette femme au visage sévère qui ne semblait s'autoriser aucune des fantaisies des médiums en vogue. ”Lady Cunningham...” Elle le questionna sur la séance et proposa un verre, la voix dénuée de chaleur.

”J'accepte votre aimable invitation. Pour ce qui est de la séance, quelque chose vous trouble-t-il que vous en veniez à me poser cette question? Vous n'avez rien demander à mes si courageux compagnons d'infortune.” La pique envers le couple était à peine cachée.
La pièce de nouveau illuminée permit au comte de porter une meilleure attention à la jeune femme.
”N'ayez crainte, je ne demanderai pas un remboursement. L'argent est vôtre” Etait-ce cela qui troublait donc Maggy, l'apparente absence de peur sur le visage de Sebastian, la tentation qu'il aurait pu avoir de réclamer son acompte en estimant qu'il n'avait assisté à rien d'autre qu'une supercherie?

”Permettez-moi seulement cette question indiscrète : en avez vous déjà vu un de vos propres yeux, de fantôme? Ou bien n'est-ce toujours que coups et murmures qu'il vous est si facile d'interpréter?” Le comte demanda cela, la voix aussi tranchante qu'un coup porté tout en ayant conscience que la femme devant lui ne serait pas du genre à perdre l'équilibre sur le simple pouvoir de quelques mots.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Lun 8 Mar - 15:27
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

Au contraire de son jumeau, elle savait ne pas tenir pour acquis un quelconque don - elle ne doutait pas des capacités d'Otello, bien qu'ils n'aient rien à voir avec la communication avec les esprits. Pour sa part, elle était douée pour inventer des choses et se jouer du monde, bien que ce dernier talent avait été acquis à mesure d'un entrainement rigoureux. Sceptique, elle ignorait si il était dans l'intérêt des morts de visiter les vivants, et jusqu'à ce soir aimait penser que non. Mais elle avait ressenti, vu et entendu des choses étonnantes, les associant naturellement au seul être inconnu dans la pièce, venu pour la première fois; J'accepte votre aimable invitation. Pour ce qui est de la séance, quelque chose vous trouble-t-il que vous en veniez à me poser cette question? Vous n'avez rien demander à mes si courageux compagnons d'infortune. Je fais simplement preuve de cordialité, Mylord Guilfoyle, c'est une chose courante en société. Lui dit-elle remarquer, sourire sarcastique sur les lèvres, tandis qu'elle lui fit signe de prendre place sur un fauteuil plutôt qu'autour de la table et qu'elle leur servait chacun un verre. Au contraire de vos courageux compagnons vous êtes ici pour la première fois. Rajouta-t-elle, comme pour justifier sa soudaine gentillesse.

Presque gentillesse, Maggy n'étant pas connu pour faire preuve de douceur ou encore de compassion. N'ayez crainte, je ne demanderai pas un remboursement. L'argent est vôtre Je ne voyais pas les choses autrement et ne craignais rien. Assura-t-elle - après tout le travail était fait et la maison ne faisait pas crédit ou remboursement. Prendre le risque de payer pour parler aux fantômes c'était accepter qu'ils puissent ne pas venir - d'autant qu'elle douta qu'ils viennent véritablement au départ, ce qu'elle se garda bien de dire cette fois. Elle se contenta de fixer son compagnon, jugeant du regard et avisant les traits tirés de son visage et ses cicatrices.

Permettez-moi seulement cette question indiscrète : en avez vous déjà vu un de vos propres yeux, de fantôme? Ou bien n'est-ce toujours que coups et murmures qu'il vous est si facile d'interpréter? Dois-je lire dans votre questionnement une opinion sceptique quant aux capacités de mon frère ? Je n'ai jamais vu de fantôme car il ne m'est pas donné de voir - c'est souvent le cas, si vous étions tous dotés de la Seconde vue,  il n'y aurait aucun intérêt à faire payer quiconque pour toucher du doigt ce talent. Admit-elle, ne cachant qu'à moitié la réalité des faits : elle n'avait jamais vu de fantôme. Mais Otello non plus. Dites-moi que vous n'avez pas été assez idiot pour espérer voir l'invisible ? Vous m'avez semblé être un homme bien plus avisé que cela. Mais il n'était pas rare qu'elle se trompe sur ce sujet également, raison pour laquelle elle se montrait souvent bien exigeante envers les hommes qu'elle croisait.

Elle leva son verre vers lui, but une gorgée : Ne pensez pas que j'ignore que vous n'avez pas répondu à ma première question - ce qui en amène une seconde : pourquoi l'éviter ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Lun 8 Mar - 21:11
Invité


La marque des ténèbres   
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

”Tout dépend de la société, Mylady Cunningham” Répondit Sebastian non sans malice.
Il y avait des chuchotis après tout, des murmures sur son passage, et sur la sauvagerie qu'inspirait l'apparence même du comte de Durham. Pouvait-on de fait s'attendre à une once de civilisation de la part d'un homme aussi sombre? Maggy Cunningham avait peut-être eu vent de ces rumeurs aussi Sebastian Guilfoyle comptait bien ne pas laisser la jeune femme les utiliser en prenant les devants ainsi.
Frappe toujours le premier, disait son père, cependant prend garde à bien choisir tes combats.
De ce que Guilfoyle voyait, la jeune femme avec lui était un adversaire redoutable. Il acquiesça, encore une chose simple à reconnaître : oui le comte venait ici pour la première fois.

”A vous de me dire ce qu'il convient de lire ou non de ma propre question”, rétorqua le comte. ”Avez-vous déjà lu Kant, Milady? Ce philosophe allemand pense en effet qu'une fraction du monde bien minime n'apparaisse à nos yeux et chacun de nos autres sens. Que le monde en son entièreté nous est donc inconnu car notre humanité est comme un filtre nous cachant le reste. Il n'appartient ainsi pas aux hommes et aux femmes de voir, aussi ne reste-t-il que la spéculation.”
Entre les doigts du comte, le verre à liqueur semblait bien petit. La haute stature de Sebastian Guilfoyle se révélait par des détails de ce genre.
”Permettez-moi une histoire et sentez-vous libre de la ponctuez en roulant des yeux. Il y avait un enfant qui adorait se perdre dans les ruines d'un vieux château. Hors, on disait ces ruines hantées par le fantôme d'une pauvre fille emmurée vivante pour avoir refusée ses noces. Curieux, le garçon décida de se rendre en ces ruines à la nuit tombée pour vérifier cela de lui-même. Dans l'obscurité, chaque son lui paraissait étrange, proche d'un surnaturel terrifiant. L'enfant tremblait de tous ses membres, proche d'une panique dévorante. C'est alors que d'un mur, des bras surgirent pour l'attraper, manquant le faire mourir de peur. Le fantôme de la jeune fille venait l'emporter, crut-il. Tant bien que mal, il se délivra et parvint à s'enfuir en courant. Au jour levé, il revint. A l'exact endroit de sa mésaventure, des branches de végétation sortaient du mur défoncé, pouvant rappeler des bras.”. Un silence ponctua la fin du récit tandis que Guilfoyle s'accordait une gorgée d'alcool.

Il n'était pas difficile de deviner que l'histoire de cet enfant était en réalité une mésaventure de sa jeunesse. ”S'en vient alors une question: y avait-il réellement un fantôme ce soir là que la nature simple et humaine de l'enfant traduisit en arbre à la lueur du jour, ou bien n'était-ce qu'une question d'imagination? De fait non, je n'ai pas l'orgueil de voir ou comprendre l'invisible mais questionner la nature profonde de cet invisible m'intéresse. Peut-il se transcender pour paraître autre chose à nos yeux, en ce cas cela valide-t-il le don que pensent avoir quelques personnes en ce mode? Cet invisible est-il donc quantifiable pour certain puisque des gens comme vous en font commerce et parviennent de fait à trouver une valeur à ce qui ne se voit pas? “ Le léger sourire qui ourlait les lèvres du comte portait comme une douceur triste. ”Peut-être notre cynisme nous permet-il de quantifier l'invisible en effet et de décider combien vaut une heure dans le noir” répondit-il lui-même.
Ne cherche pas à comprendre l'invisible, aurait dit sa nourrice. Trop de personnes déjà n'apportent que ruine et désolation à vouloir l'utiliser.
Etait-ce vrai?
”Je n'ai pas évité votre première question, je ne pouvais simplement pas y répondre de manière honnête sur le moment. Cette discussion me permet désormais de le faire : non je ne suis pas déçu. Vous avez offert un service ce soir, ainsi que le paiement le demandait. A présent il m'appartient à moi de tirer leçon de cela. Peut-être reviendrais-je, ces voix qu'elles soient réelles ou non ont quelque chose, d'hypnotisant.” Ses yeux sombres se posèrent avec un peu plus d'attention sur le visage de la jeune femme, car Sebastian n'oubliait pas l'expression arborée par Maggy lors de la séance. Il ne pouvait rien déchiffrer de cela cependant, et ne savait si cela cachait u secret quelconque ou n'importe quelle autre chose. Le comte attendit un instant, puis parla à nouveau.

”On dit que j'attire le murmure de mauvais esprits derrière-moi, de même que le spectre du mauvais oeil. Avez-vous entendu cela ce soir dans chacune des voix qui nous ont entouré?”

hrp: Désolé j'ai ressorti Kant :arrow:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Dim 14 Mar - 15:15
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

Elle ne pouvait ignorer l'attirante curiosité qui la menait à passer un moment seule avec le Comte de Durham. Elle n'était pas femme à apprécier devenir un divertissement pour ces messieurs, les invitant à prendre le thé en prétextant vouloir passer pour une hôte agréable. Elle ne le chercha guère, en réalité, répondant avec cynisme et moquerie aux questions qu'il se posait sur ses intentions - elles étaient parfaitement égoïstes, poussée par la curiosité de savoir qui il était pour venir ainsi perturber sa soirée mystique. Elle ne doutait pas que tous les évènements étranges de la soirée provenaient de lui seul. Bien qu'elle fut habituée des évènements étranges, des choses que devinaient aisément son frère, des capacités étonnantes de sa femme de chambre, elle n'avait encore jamais senti les murs de la demeure trembler pendant qu'ils cherchaient à appeler les défunts. A vous de me dire ce qu'il convient de lire ou non de ma propre question Arquant un sourcil, elle se retint de sourire, trouvant chez le Comte une répartie qui lui sied parfaitement. Il détournait et refusait de répondre à ses interrogations comme elle refusait de répondre aux siens - trouvant là l'homme idéalement insupportable. Avez-vous déjà lu Kant, Milady? Ce philosophe allemand pense en effet qu'une fraction du monde bien minime n'apparaisse à nos yeux et chacun de nos autres sens. Que le monde en son entièreté nous est donc inconnu car notre humanité est comme un filtre nous cachant le reste. Il n'appartient ainsi pas aux hommes et aux femmes de voir, aussi ne reste-t-il que la spéculation Je n'ai guère lu Kant et le résumé que vous m'en faites m'en dissuaderait presque - il m'apparait là une vision bien évidente du monde car nous ne voyions que les évènements qui nous entourent au moment où nous les vivons. Saurions nous ignorer que le monde, si vaste, continue de tourner sans nous et que nous ne pouvons voir ou savoir l'intégralité de celui-ci. Seul Dieu est omniscient, omniprésent, omnipotent. répondit-elle comme elle était bien incapable de se contenir, avant qu'il ne lui raconte une histoire en lui autorisant à lever les yeux au ciel aussi souvent qu'elle le souhaitant.

Elle ne se le fit pas dire deux fois, s'autorisant à lever les yeux aux interrogations et aux réactions de l'enfant de l'histoire qui s'enferma dans une chasse aux fantômes, laissant la nuit le convaincre d'être fou. Elle y décelait un soupçon de vérité mais n'en dit mot, supposant qu'il était là une histoire personnelle qu'elle aurait mauvais goût de juger. Elle attendait plutôt de savoir où il voulait en venir et en quoi Kant était mêlé à tout cela. Peut-être notre cynisme nous permet-il de quantifier l'invisible en effet et de décider combien vaut une heure dans le noir Mais une heure dans le noir ne valait pas plus que dans le jour - elle se ressentait autrement. Tout comme l'ennuie pouvait la rallonger ou l'excitation la faire durer. Peut être simplement la peur donnait-elle le sentiment de vivre une vie entre deux heures. Je n'ai pas évité votre première question, je ne pouvais simplement pas y répondre de manière honnête sur le moment. Cette discussion me permet désormais de le faire : non je ne suis pas déçu. Vous avez offert un service ce soir, ainsi que le paiement le demandait. A présent il m'appartient à moi de tirer leçon de cela. Peut-être reviendrais-je, ces voix qu'elles soient réelles ou non ont quelque chose, d'hypnotisant. Nous serons toujours ravis de vous voir revenir. Lui assura-t-elle en se retenant d'en dire plus ou de passer pour mauvaise commerçante en poussant le vice jusqu'à tenter de charmer quelqu'un de charmé. On dit que j'attire le murmure de mauvais esprits derrière-moi, de même que le spectre du mauvais oeil. Avez-vous entendu cela ce soir dans chacune des voix qui nous ont entouré? Ce que j'ai entendu je ne saurais le traduire, en réalité, comme une langue qui n'appartient pas aux vivants ou des mots murmurés sans logique. Commença-t-elle à dire. Tout comme vous le dites : les hommes aiment penser qu'ils ne peuvent pas voir l'intégralité du monde, et peut être nos cynismes nous poussent à voir ce que nous espérons voir. Ou alors, cherchons-nous à rendre logique ce que nous ne pouvons expliquer car il serait bien terrifiant de l'accepter autrement. Ce qui appartient à l'au-delà ne peut être contrôlé par les vivants : nous en sommes les témoins mortifiés et impuissants, tout juste bon à le ressentir sans pouvoir s'en défendre. Si une branche a en effet attrapé l'enfant, faisant surgir des formes tangibles à sa crainte de l'impalpable, cela remet-il en question l'existence de l'impalpable ? D'une preuve d'imagination pouvons-nous faire s'écrouler l'existence d'un tout ineffable ? demanda-t-elle plutôt, arquant un sourcil curieux sans le lâcher du regard - oubliant les verres où l'alcool restait immobile. Je crois que vous êtes de ces personnes sensibles - plus que la majorité - à la présence d'autres choses. S'il est un lieu où on ne saurait vous chasser pour cela c'est ici.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Lun 15 Mar - 15:30
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

”C'est bien la vision, que critique Kant, arguant que des choses aussi empiriques que le Temps et l'Espace n'existent que parce que nous les avons inventé. De fait, ils n'existent alors que dans notre imagination, de même que notre apparence, ce salon, Londres, l'Angleterre elle-même.” Tenta de mieux expliquer Sebastian. ”le monde réel existe, mais nous le traduisons par le filtre de notre conscience. Ce n'est pas que la réalité est, mais que la réalité est autre. De fait il apparaît alors logique si l'on suit ce cheminement de pensées que des choses comme fantômes et esprits puissent échapper à notre logique du monde. Nous inventerions alors le surnaturel pour pouvoir classifier ces événements, de la même manière que nous avons inventé la Nature et décidé via notre mince regard de ce qu'il devient possible ou non. Il ne s'agit pas de voir l'intégralité du monde mais de voir le monde simplement, tel qu'il est réellement. Kant utiliser pour cela la formule de Chose en Soi”
Plus simplement, le comte tenta d'illustrer son propos par l'anecdote de l'enfant et du fantôme, tiré de sa propre expérience. La conversation continua, s'étira.
S'ils avaient vu au début, l'un comme l'autre semblaient à présent avoir oublié les verres d'alcool pour l'exercice ardu de la discussion.
Maggy Cunningham n'avait point peur des mots, de ses propres avis tout comme celui des autres. Tout comme pour tenir un semblable commerce, elle ne donnait point l'impression de craindre fantômes ou esprit.
Lorsque la jeune femme avoua ne pouvoir rien traduire des murmures, Sebastian acquiesça.
Bien sûr, cela pouvait simplement signifier que si charlatanerie il y avait, lady Cunningham ne souhaitait pas porter sa science du mensonge trop en avant, tout comme il était possible que la jeune femme puisse dire la vérité. Quoi qu'il en soit, le comte y reconnaissait une sagesse mesurée, que cela soit face aux affaires ou bien à l'idée du surnaturel.
Lui-même ne pouvait empêcher son propre cynisme, juste le modeler de telle manière à ce qu'il ne gâche en rien l'expérience vécue ce soir.
Maggy reprit alors la propre métaphore de Kant du comte via l'histoire, pour la tourner de telle manière qu'il soit désormais indubitable que la jeune femme ait tout compris des enjeux philosophiques de la discussion.

Quelque chose d'étrange se passa alors, plus fantastique peut-être que l'apparition soudaine d'un esprit au milieu de la pièce : le comte sourit. La lumière soudaine sur le visage sombre avait quelque chose de quasi-enfantine et de féroce tout à la fois. De la même manière que l'on peut porter l'épée en bandoulière par dessus l'habit, Guilfoyle portait avec autant de simplicité le bonheur de la discussion avec un esprit avisé par delà l'expression réservée de son visage. ”En effet, lady Cunningham. L'imagination ne peut faire reculer l'ineffable car l'imagination est affaire de mots, d'images, l'ineffable ne se caractérise point par cela mais par l'absence de cela. “ Lui vint alors une idée saugrenue : lors de sa rencontre avec le comte de Suffolk, n'était-ce pas l'ineffable que Guilfoyle avait, sans en trouver les mots, fait le souhait de retrouver dans un tableau? L'idée le troubla quelque peu car l'homme ne pouvait imaginer où de telles aspirations pouvaient l'amener. ”pardonnez-moi, j'étais tout à mes pensées.”
Il inclina la tête comme l'on tire révérence, dans un geste surprenament gracieux”Tout un chacun se doit d'avoir un refuge où poser ses ombres. De la part de votre frère comme de vous-mêmes, il est des plus généreux de votre part d'offrir un tel endroit par vos soirées.”
Et peu importait la réalité ou non de ces séances car d'autres esprits que ceux des morts pouvaient alors s'y élever. Mais toute élévation ne pouvait se faire sans chute, et ce fut bien une chute que subit alors un vase venant se briser au sol dans un bruit quasi cristallin.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Lun 15 Mar - 23:58
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

C'est bien la vision, que critique Kant, arguant que des choses aussi empiriques que le Temps et l'Espace n'existent que parce que nous les avons inventé. De fait, ils n'existent alors que dans notre imagination, de même que notre apparence, ce salon, Londres, l'Angleterre elle-même. Elle opina, réalisant soudainement qu'elle avait sans doute mal interprété les paroles du Comte - sans qu'elle ne s'en rende véritablement compte, elle s'accrocha à ses tirades, se laissant emporter par ce qu'il avait à lui expliquer de sa lecture. Et si elle pensait Kant parfaitement inintéressant, il lui prouva rapidement du contraire, la poussant à espérer qu'il accepta de lui prêter l'ouvrage - ou du moins un premier parmi d'autres. le monde réel existe, mais nous le traduisons par le filtre de notre conscience. Ce n'est pas que la réalité est, mais que la réalité est autre. De fait il apparaît alors logique si l'on suit ce cheminement de pensées que des choses comme fantômes et esprits puissent échapper à notre logique du monde. Nous inventerions alors le surnaturel pour pouvoir classifier ces événements, de la même manière que nous avons inventé la Nature et décidé via notre mince regard de ce qu'il devient possible ou non. Il ne s'agit pas de voir l'intégralité du monde mais de voir le monde simplement, tel qu'il est réellement. Kant utiliser pour cela la formule de Chose en Soi Ce que nous nommons le Monde n'est alors que construction de ce que nous pensons percevoir - mettant de l'humain en tout pour que l'humain le saisisse dans sa finitude. Palpitant. murmura-t-elle, se perdant bien rapidement dans l'histoire de son invité bien qu'elle ne manqua pas de se montrer moqueuse puisque c'est ce qu'il semblait attendre d'elle - et elle avait à coeur de satisfaire ses clients. N'était-il guère intéressant, cependant, de partager cette histoire et de l'analyser au vue de ce qu'il avait pu lui enseigner plus tôt. Si elle n'aimait reconnaitre l'intelligence d'un homme - le prenant souvent pour de la vanité et de l'orgueil, forcé de constater qu'elle se laissait aisément emporter par le Comte de Durham.

Parce qu'il semblait tout aussi ravi de la pertinence des remarques qu'elle pouvait avoir - et parce que parler ainsi des choses qu'ils ne pouvaient guère comprendre ou prouver était bien assez rare pour qu'elle s'y abandonne. Ils en parlaient parfois avec son frère jumeau, bien assez rarement ces dernières années, portés par l'habitude de ces soirées. En effet, lady Cunningham. L'imagination ne peut faire reculer l'ineffable car l'imagination est affaire de mots, d'images, l'ineffable ne se caractérise point par cela mais par l'absence de cela. Elle opina, comprenant tout ce qu'il avait à dire et se laissant à se souvenir de toutes ces fois où Otello s'était éveillé la nuit sans mot dire, les yeux exorbités d'un savoir qu'il n'avait pas les capacités à exprimer. Elle n'aurait su dire ce qu'il savait, ce qu'il avait appris ou vu alors - mais elle n'avait jamais douté qu'il y avait quelque chose et ne serait guère femme à le mettre en doute. Elle le mettait en scène plutôt, grossissant le trait pour toucher même les plus sceptique. pardonnez-moi, j'étais tout à mes pensées. Je n'ai guère à vous pardonner de penser, Mylord. lui assura-t-elle, d'autant que sa pensée était délectable. Tout un chacun se doit d'avoir un refuge où poser ses ombres. De la part de votre frère comme de vous-mêmes, il est des plus généreux de votre part d'offrir un tel endroit par vos soirées. Ne vous méprenez pas : ce n'est guère affaire de générosité mais d'intérêt. Lui assura-t-elle, car il ne se trouvait pas là l'envie de sauver les âmes perdus pour eux : ils n'offriraient pas la charité durant leur soirée. Nous attirons rarement d'invité avec une conversation si délicieuse, cependant et j'ai bien du plaisir à échanger avec vous. Pourrais-je pousser ma chance en vous demandant s'il était possible de vous emprunter un ouvrage de Kant ? Demanda-t-elle alors, sans se soucier de dépasser les limites de l'acceptable.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Mar 16 Mar - 15:19
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

”N'y aurait-il eu aucun intérêt derrière de votre part, Mylady, que je n'aurai pas cru à l'honnêteté de vos actions.” Répondit le comte avec une franchise simple. ”Un candide rêve et subit lorsqu'une personne pragmatique se doit de maîtriser les tenants et les aboutissants d'une affaire quelle qu'elle soit pour ensuite faire parler la sincérité de ses sentiments. Gardez-donc mon compliment car vous le méritez.” Le cynisme du monde n'effrayait pas Sebastian qui appréciait de voir d'autres personnes en comprendre les règles.
Maggy Cunningham avait également résumé avec maîtrise la pensée kantienne telle que présentée par le comte.  Entendre de la bouche de quelqu'un d'autre les idées troublantes que pendant des mois un ouvrage avait essayé de vous faire connaître, avait quelque chose de presque proche du malaise.

”Si vous supportez la vue de mon visage à la lumière du jour, je vous apporterai “La Critique de la Raison Pure”, en ce cas.” Avec un sourire un brin ironique, le comte poursuivit. ”Kant a quitté ce monde il y a moins de dix ans et peut-être qu'une force quelconque dans l'univers a voulu punir ce drôle de philosophe de ses idées car lui qui pensait le temps comme simple fiction de l'esprit humain a passé ses dernières années sans plus comprendre le décompte des jours et des moments. Il perdait tout autant la tête que ses souvenirs, ais-je entendu moi-même à Königsberg, sa ville. Mais serait mort de manière fort élégante en ayant déclaré “tout est au mieux”, du moins en allemand. Une langue que je ne parle pas.” Puis, levant son verre pour honorer l'hôtesse de maison, et d'une voix désormais bien plus humble, Sebastian continua. ”Mais je m'emporte sur des anecdotes dérisoires, veuillez me pardonner encore une fois. Laissez-moi me permettre une quatre question : ces murmures et ces spectres passés, sont-ils pour nous un danger? Il est en effet facile de ne pas avoir peur dans un salon londonien ou de n'importe quelle grande cité moderne...mais dans les campagnes, la réalité n'est-elle pas toute autre?”
Et le comte de Durham repensa à une jeune fille qu'une mauvaise toux avait emporté dans une campagne loin à l'est. La malheureuse fut enterrée après une messe chrétienne mais, malgré les sacrements et rites religieux, au soir, ses frères convièrent Sebastian à venir avec eux déterrer la défunte pour lui placer une brique dans la bouche avant de la remettre à son dernier sommeil. “Elle est morte avec le goût du sang alors il faut lui donner quelque chose à ronger pour ne pas qu'elle s'en revienne s'attaquer aux pauvres chrétiens que nous sommes”, avait expliqué l'un des frères. En ce cas, parlait-on d'un spectre ou d'un monstre? ”Voilà que je parle encore beaucoup trop...”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 20 Mar - 23:57
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

N'y aurait-il eu aucun intérêt derrière de votre part, Mylady, que je n'aurai pas cru à l'honnêteté de vos actions. Elle sourit - elle était convaincue qu'il n'existait guère d'action désintéressée. Que ce soit pour sauver son âme du pêcher, pour satisfaire la nécessité d'une réputation lisse ou par vantardise, les hommes n'agissaient jamais sans qu'il n'y ait une raison pour eux-mêmes. Elle assumait le fait de courir après l'argent, dusse-t-elle exagérer ce qu'elle offrait aux autres; Car il était toujours agréable d'avoir un spectacle d'illusions plutôt qu'à être témoin d'une réalité pure. Car elle ne doutait pas que les fantômes, les esprits - ou qu'importe le nom qui leur était choisi - existaient, faisant partie de la réalité même si l'humain refusait à l'accepter parfaitement. Et la réalité n'avait rien de vendeur, car elle se tenait constamment à portée de main. Un candide rêve et subit lorsqu'une personne pragmatique se doit de maîtriser les tenants et les aboutissants d'une affaire quelle qu'elle soit pour ensuite faire parler la sincérité de ses sentiments. Gardez-donc mon compliment car vous le méritez Je le garde précieusement. Fit-elle en papillonnant du regard, décidant qu'il avait su toucher son intérêt et sa curiosité par sa conversation.

Car il était bien rare qu'un homme parle ouvertement de sujets aussi intéressants avec une femme sans lui faire la leçon ou lui assurer qu'elle n'y comprendrait rien - mais tout de même qu'il avait désir d'en parler. Elle se sentait considérée comme une auditrice attentive et intelligente plutôt qu'à la manière d'un bel objet tout simplement là pour combler le vide. Si vous supportez la vue de mon visage à la lumière du jour, je vous apporterai “La Critique de la Raison Pure”, en ce cas. L'intérêt de l'auteur me fera oublier de juger votre apparence. Assura-t-elle, car elle ne trouvait là nul intérêt. Le physique des uns et des autres, leurs laideurs - puisqu'il fallait le dire ainsi - n'était pour elle pas pus intéressant à regarder et critiquer que le lever et le coucher du soleil. Les choses étaient ainsi - si elle avait admit sa propre disgrâce physique, elle n'avait nulle raison d'observer celle des autres. Kant a quitté ce monde il y a moins de dix ans [...] Mais serait mort de manière fort élégante en ayant déclaré “tout est au mieux”, du moins en allemand. Une langue que je ne parle pas Voila un homme dont la sagesse s'exprime jusqu'au bout. Car qu'y aurait-il eu de pire à mourir - voila que la mort est remise à sa place, dans le sens de l'existence, suivant la logique de ce cycle qui ne cesse de se reproduire : vivre, grandir, vieillir, mourir. Tout est au mieux et à sa place. Elle leva son verre comme il le fit également, portant à ses lèvres le breuvage pour le terminer d'une lampée. Elle prit la bouteille et les resservit dans la foulée. Mais je m'emporte sur des anecdotes dérisoires, veuillez me pardonner encore une fois. Laissez-moi me permettre une quatre question : ces murmures et ces spectres passés, sont-ils pour nous un danger? Il est en effet facile de ne pas avoir peur dans un salon londonien ou de n'importe quelle grande cité moderne...mais dans les campagnes, la réalité n'est-elle pas toute autre? Elle resta un moment impassible, se demandant s'il était là une question qui n'était pas simplement idiote. Il semblait vraiment s'y perdre cependant et elle ne sut comment y répondre sans sembler trop condescendante - une fois encore. Elle ne voulait risquer qu'il se braque comme d'autres et mettent un terme à la conversation. Il serait bien désastreux de ne pas prendre en compte les émotions de la partie adverse quand la discussion était si intéressante. Voilà que je parle encore beaucoup trop... Vous parlez de manière absolument convenable pour faire avancer la conversation plutôt. Répondit-elle, pour lui assurer qu'il n'était pas nécessaire de se taire. Je réfléchissais à la meilleure manière de répondre à votre questionnement - car il me semble qu'il est vue d'un oeil si subjectif qu'il passe à côté de la vraie question. Après tout, si vous craignez plus les spectres en campagne cela ne signifie guère que la peur est la même chez tout le monde. D'autres resteront prostrés dans le noir de la ville endormie en se demandant pourquoi les ombres ne les quittent jamais. Ils entendront ces murmures, partout, les craignant parce qu'ils ne peuvent les maitriser parfaitement - après tout n'est-ce pas cela qui est terrifiant, de n'avoir pas le pouvoir et de ne connaitre aucun moyen de le gagner sur cet au-delà. demanda-t-elle plutôt. J'aurais plutôt l'habitude de craindre les vivants plutôt que les morts - ceux-là peuvent me faire souffrir si aisément. Rajouta-t-elle, car il ne se trouvait rien de plus terrifiant qu'un homme, bien vivant, ayant de mauvaises intentions.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Mar 23 Mar - 15:37
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

”Des êtres de chair et de sang vous ont donc déjà blessé” murmura le comte tout en regardant la jeune femme.
Etait-il surpris? Non, dans ses yeux sombres se lisait la certitude que le monde était un endroit cruel à bien des égards. Une cruauté que les hommes et les femmes adoraient à manier, et lui-même n'était pas exempt de ce défaut. Néanmoins son titre comme sa fortune étaient une protection de même que sa simple nature d'homme. Une femme ne bénéficiait pas de cela.
Mais toute protection ne pouvait être définitive : poussière tu étais et poussière tu redeviendras aux yeux du monde et de la Simple Providence.
L'homme hocha la tête. Dire que la réponse de Maggy Cunningham le satisfaisait entièrement ne serait pas une vérité, mais lui-même n'aurait sut dire ce qu'il brûlait réellement d'entendre ou non. Avait-on besoin d'ennemis pour trembler de peur? Non. Avait-on besoin de fantômes également? Non, peut-être pas. Mais il y avait les vivants, des sentiments s'échaengaient et ne se retournaient pas, des coeurs se perdaient, des âmes se damnaient. Parfois la joie, parfois non, tout cela au nom de quoi?
Et L'idée simple et terrible de la solitude même, celle que les hommes ne voulaient pas accorder et celle, différente, à laquelle les hommes vous condamnaient. Il y avait eu de la sagesse dans les mots de la jeune femme, peut-être qu'aucun danger n'était plus réel qu'un autre mais selon l'endroit et le moment, certains se permettaient d'être au moins plus pressants.

”Mais je me montre indiscret, veuillez m'en excuser encore une fois ou bien au contraire m'en porter rancune selon ce qui vous sied le mieux.” Car le visage de Maggy Cunningham était celui d'une femme capable de multiples batailles. Le comte ne voyait pas cela comme un défaut ou une critique cependant : quelque chose chez la jeune femme inspirait au contraire à la confiance face aux ténèbres. Ors, les ténèbres étaient partout et aucun philosophe n'avait de bon mot quelconque pour empêcher cela.

”A présent j'ose espérer que ma venue ici n'aura aucune incidence sur vous pas plus que sur votre frère. Si cela venait à se produire cependant, sachez que malgré votre invitation à trouver ici refuge je ne me permettrai plus de poser un pied en votre foyer. Mes ombres sont voraces et je ne veux les imposer...”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Dim 28 Mar - 23:13
Invité

La marque des ténèbres  
@Maggy Cunningham & @Sebastian Guilfoyle

Le souffle de l'air nocturne traversait le salon jusqu'à eux - Phoebe avait dû ouvrir les fenêtres pour faire sortir la fumée laissée par les bougies qui habillaient la pièce durant les séances avec les défunts. Maggy frissonna sans pour autant sentir le froid mordant sa peau - elle se tenait plutôt éveillée grâce à la douceur de la brise. Des êtres de chair et de sang vous ont donc déjà blessé Qui peut prétendre n'avoir jamais souffert à cause de son prochain ? Demanda-t-elle, arquant un sourcil comme pour le mettre au défis de la contredire. Il était plus aisé pour un être fait de cher de blesser, briser, frapper un semblable. Qu'avait-elle à craindre un défunt ? Qu'il soit vengeur ou méchant - il était fait d'immatériel. Elle pouvait vivre quelques désagréments, elle n'en doutait pas : mais un homme pouvait la tuer d'un coup de couteaux. Un spectre ne le pouvait pas. Elle pourrait être rendue folle par la malchance, souffrir sans doute, mais bien moins crument qu'avec ses semblables. Ainsi, elle se méfiait bien plus des êtres vivants.
Elle se sentait bien plus en sécurité durant ces soirées, que ce qu'il y advienne soit réel ou crée par quelques théâtrales inventions de son fait. Ce qu'il était advenu ce soir ne l'inquiétait pas - elle était curieuse, intriguée et enthousiaste sans doute, bien que son manque de sourire et d'expression faciales trompée ses sentiments. Elle n'aurait rien à redire à revivre une telle soirée. Mais je me montre indiscret, veuillez m'en excuser encore une fois ou bien au contraire m'en porter rancune selon ce qui vous sied le mieux. Je ne crois pas avoir eu à me plaindre de vos manques de civilités jusqu'à présent et n'escompte pas commencer. Lui dit-'elle, peu encline à être simplement tendre. Elle n'avait pas manqué remarqué qu'il n'était pas comme les autres nobles qu'elle avait accueilli. Il était parfois rêveur, parlant sans y penser ou s'il y pensait ce n'était pas sous le prisme de la bienséance. Il dépassait les limites que la pudeur exigeait - et cela convenait à Maggy qui ne se formalisait guère de ces règles idiotes.

A présent j'ose espérer que ma venue ici n'aura aucune incidence sur vous pas plus que sur votre frère. Si cela venait à se produire cependant, sachez que malgré votre invitation à trouver ici refuge je ne me permettrai plus de poser un pied en votre foyer. Mes ombres sont voraces et je ne veux les imposer... Il n'est rien que vos ombres puissent arracher à ma famille qu'elle n'ait déjà perdu de son propre fait. Lui assura-t-elle, nullement inquiète. Ou s'il survenait quelques malheurs, cela irait de paire avec nos mésaventures habituelles et votre compagnie est bien trop agréable pour que je cherche à m'en priver. Assura-t-elle avec un rire. Mais je ne vous reviens pas plus longtemps, Mylord, si vous désirez rentrer chez vous vous êtes libre de le faire bien évidemment.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Message() /
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas



Page 1 sur 1Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-



Sauter vers: