❝ I'm on the hunt for who I've not yet become. ❞
La fête automnale organisée par la Duchesse Seymour avait fait sensation auprès de ses invités. Toutes la soirée avait été marquée par des énigmes et autres préparatifs qu’elle avait concoctés avec soin et inventivité. L’ingéniosité et l’originalité de sa mère surprenaient perpétuellement James. Il sourit en repensant à la soirée. Sa mère avait vraiment tout prévu, les premiers couples qui allaient danser ensemble, qui se retrouverait l’un à côté de l’autre lors du dîner. Bien sûr tout cela dans les règles et la bienséance que la société imposait. Ces demoiselles toujours accompagnées d’un chaperon et ces messieurs toujours plus gentlemen.
Deux jours après cette délicieuse soirée, la Duchesse s’était en plus de cela assurée que les festivités dureraient une dizaine de jours, une partie de criquet avait était annoncée. James comptait bien échapper à celle-ci, mais par quel subterfuge pourrait-il fausser compagnie aux griffes, non, aux doigts délicats de sa mère ? Il regarda par la fenêtre de sa chambre qui donnait sur le jardin arrière, endroit où allait se tenir la partie. James se doutait fort bien qu’il allait devoir sûrement partager cette partie avec Lady Elinor Gilderstone. Non pas qu’il ne l’appréciait guère, au contraire, il la trouvait fort sympathique et d’une compagnie tout à fait agréable. Néanmoins, ses desseins envers elle était loin de se rapprocher de ceux que sa mère envisageait pour lui, pour eux. Reprenant alors ses esprits, il vit passer sa plus jeune sœur, Elizabeth et un gentleman, enfin l’espérait-il, Rhys Hargreaves, un Duc. James n’en savait que très peu concernant sa personne, seulement ce qu’il avait entendu de la bouche de ses parents. Son père trouvait que c’était un homme qui gérait fort bien ses terres, et sa mère devait voir en lui un potentiel prétendant pour sa sœur. D’ailleurs, le fait que ces deux se soient retrouvés à danser ensemble pour la première danse n’était pas un hasard, rien ne semblait l’être avec la Duchesse. Les jeunes gens avancèrent vers les autres participants qui s’étaient déjà accaparés leur crosse.
Les observant, James eu une idée pour éviter cette partie de criquet, malheureusement une jeune demoiselle allait lui en vouloir. Il devait faire vite avant que la partie ne commence. Il dévala alors les escaliers de la demeure et partit chercher deux fusils de chasse. James avait participé à la chasse royale mais n’avait pas pu y découvrir les talents du comte, ne l’ayant point croisé. Elizabeth n’ayant pas encore fait son entrée dans la saison, cela ne saurait plus tarder, James voulut connaître les intentions de cet homme envers sa sœur un peu trop rêveuse de mariage. Car oui, ce que souhaitait la jeune femme, c’était de se marier avec le meilleur parti qui soit. Et un Duc n’était-il pas le meilleur parti qu’elle puisse espérer, si ce n’est un prince. En début d’été, ils avaient eu une discussion concernant ses attentes du mariage. Son autre sœur, Arielle, s’était empressée de donner son avis, avis qu’il partageait. Leur petite sœur méritait le meilleur et bien sûr l’amour. James les avait observé durant la soirée et n’avait pas osé les interrompre, sous peine de recevoir les foudres de la mère Seymour. Mais il avait senti que le Duc était un homme respectueux. James comptait bien ne pas rester sur ce ressenti et s’assurer qu’il l’était bien.
Le voilà donc déjà sur le perron de la porte, les deux fusils au bras. Il se recoiffa rapidement avec sa main, ne voulant paraître pour un fou arrivant avec ses deux fusils. James s’approcha alors du couple, ce mot le fit frissonner, disons plutôt qu’il s’approcha des deux jeunes gens qui étaient en pleine discussion. James attendit la fin de la phrase de sa sœur pour les saluer et parler à son tour.
« Veuillez excuser ce prompt dérangement. Je me demandais si le Duc me ferait l’honneur d’aller s’entrainer au tir en ma compagnie ? »Sa jeune sœur s’apprêtait à répliquer, James la coupa alors.
« Sans vous Lizzie ! » Il toisa alors sur elle un regard à la fois amusé mais plein de bienveillance.
« Je vous promets de le ramener en entier ! Alors qu’en dites-vous Monsieur le Duc ? » James attendait sa réponse, en regardant Elizabeth fulminer. Heureusement la partie de criquet allait commencer et elle avait déjà pris une crosse, ce qui n’était pas le cas du Duc.