Lazare n'était pas un banquier véreux bien au contraire, il essayait le plus possible de faire les choses avec intelligence et discernement. Pourtant le prochain projet qui se présentait à lui (et parfaitement à l'heure) manquait cruellement de discernement dans les affaires bancaires. Il était absolument clair, que monsieur Willis n'était pas un projet qui lui rapporterait à priori beaucoup d'argent. L'homme souhaitait un prêt mais ne déposait pas le moindre sentiment dans un coffre, simplement des promesses. Et les promesses n'ont jamais rapporté le moindre penny à Lazare. Certes le fils de lord Willis avait un sourire à tomber et avait un tel sens du phrasé qu'il aurait pu vendre du sable au Sahara. Lazare ne pouvait que reconnaitre les talents de son futur client. Bref l'homme était en mesure de séduire et emprisonner entre ses crocs acérés une belle jeune femme et surtout une dote à en faire pâlir tous ses concurrents. Voilà de quoi remplir probablement les coffres de la banque Crane, ainsi que les intérêts du prêt. Car l'argent ce n'est pas gratuit, et Lazare n'était certainement pas le dindon de la farce...
Bien que ça confiance envers Elijah Willis ne soit pas démesuré, Lazare eut envie de tenter l'aventure. d'autant que l'homme lui promettait monts et merveilles, mais surtout des contacts dans la société. Il avait ce titre que lui ne possédait pas. Et Lazare ne cherchait pas le moindre pence dans les poches vides d'Elijah mais plutôt dans les bourses bien remplies de ses pairs. Il espérait cette collaboration fructueuse, même s'il se méfiait quelque peu du petit noble qu'il était.
« Monsieur Willis, heureux de vous revoir, » dit-il dans un sourire dédaigneux alors qu'il descendait encore l'escalier qui trônait au milieu du hall. Une façon peut-être de rappeler qui devait séduire qui. Il alla d'un pas prudent serrer la main de son ami, tandis que l'autre était toujours accroché au pommeau de sa canne. Foutue erreur de jeunesse...
« Votre ponctualité vous honore... Nous passons dans mon bureau vous voulez bien ? » proposa-t-il à Elijah tandis qu'il fit signe à un majordome de leur faire monter des rafraichissements.