Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
LE BAL DES OISEAUX-
Alors que l'équinoxe approche, la saison continu, les événements se suivant et il est temps pour le Marquis de Budhaven et sa femme de nous faire preuve de la réussite de leur union en organisation un des plus grand bal de la saison. Amoureux notoires des animaux à plumes, c'est sans surprise que le thème se portera sur les oiseaux et les costumes, mais le couple marié sous fond de scandale précédente saura t elle ravir la bonne société grace à cet événement ? A vous de venir en juger en y participant juste ici !
A pleine voile l'homme avait traversé l'Atlantique dans l'espoir de retrouver au plus vite sa famille qui lui avait tant manqué. Son fils devait avoir drôlement grandit, et ne parlons d'Emilia qui devenait... une femme. Celui lui fit drôle d'y penser. Il avait hâte de poser un pied sur la terre ferme, un pied ferme et définitif. Il n'avait plus l'intention de partir, il revenait pour de bon las de vivre au bout du monde loin des terres qui l'avaient vu grandir.
A son arrivé à Londres Liam ne resta pas, il prit directement une voiture pour l’Écosse. Plusieurs jours de voyage avant d'arriver à Dumbarton. Ses parents étaient là, sa mère en meilleure santé que son père. Ce dernier fort souffrant n'était pas en capacité de se rendre à Londres pour la saison. C'est d'ailleurs là-bas que se trouvaient son frère et sa sœur placés sous la protection de son cousin Alistair. Tout le monde ignorait quand Liam serait rentré en ce mois de mars 1819. Mais il était bien là.
Il retrouva également Raphaël son fils désormais âgé de 6 ans. Celui-ci avait tellement changé, Liam en était bouleversé. Il ne voulu pas tout de suite se rendre à Londres, il resta profita de son enfant et surtout de son père très malade. Celui-ci lui confia la supervision du duché, mais Liam n'y connaissait finalement pas grand chose. Marin avant tout il avait cruellement besoin d'apprendre comment tenir les rennes d'un domaine.
Liam avait l'impression de ne pas être en mesure de s'en sortir sans la présence de son père, mais celui-ci lui renouvela toute sa confiance et sa mère l'encouragea en lui assurant son soutient éternel. Elle lui demanda ce qu'il envisageait pour l'avenir, et notamment la question de fiançailles... A ce titre elle le poussa à rejoindre Londres pour la saison et y retrouver ses cadets. Ce qu'il finit par accepter avec beaucoup de réticence. Début avril il se rendit alors à Westminster, en ayant bien pris soin de cacher à sa sœur son retour, il voulait que cela soit une surprise.
[...]
Sous une pluie battante le fiacre de Liam le conduisit dans les beaux quartiers à la porte de la demeure de son cousin. Celui-ci avait reçu une missive quelques jours plus tôt lui réclamant l'asile pour quelques jours afin que la maison des Fitzroy soit nettoyée et préparée pour recevoir la famille au complet. Le majordome lui ouvrit et le fit entrer dans le salon des invités. Alistair n'était pas présent, mais Liam était de toutes manières attendu.
« Faites venir miss Fitzroy s'il vous plait, je voudrai la saluer mais... ne dites pas que c'est moi... » chuchota-t-il espérant conserver le secret jusqu'au bout...
belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme
Tantôt dépassée par les évènements, les invitations à prendre le thé ou les rendez-vous chez la modiste, tantôt assommée par l’ennui d’être seule dans cette maison qui n’était pas la sienne, Emilia naviguait au jour le jour avec ses humeurs. Chaque matin, sa femme de chambre ouvrait les rideaux avec la boule au ventre et les premières minutes étaient capitales ! Si la jeune débutante commençait à parler sans interruption, la journée serait douce et agréable, en revanche, si elle s’engouffrait sous sa couette pour échapper à la lumière, elle avait du pain sur la planche pour survivre toute une journée à sa mauvaise humeur !
Ce matin-là, les rideaux à peine ouverts pour laisser passer la lumière du jour, la plus jeune des enfants Fitzroy se recroquevilla dans son lit avec l’envie de fuir toutes ses responsabilités. Après seulement quelques jours passés à Londres, après la réussite de son premier bal, elle se sentait totalement épuisée, vidée de toute son énergie en matière de lien social. Plus que jamais, elle rêvait de prendre l’air toute seule, au milieu de la nature, loin de l’agitation du centre. Si le Duc de Montrose avait accepté de lui confier l’une de ses propres juments pour assouvir son besoin de liberté - avec modération, évidemment -, la météo en avait décidé autrement et semblait bien décidé à la clouer à l'intérieur ! Derrière la fenêtre, le tonnerre grondait et la pluie ne cessait plus de tomber. Le cliquetis de l’eau l’avait bercé et sa nuit de sommeil avait été fraîche et salvatrice, mais une fois debout, le temps maussade de la saison eut raison de sa joie de vivre.
Raaah ! Je déteste la pluie. Lança t-elle à sa femme de chambre (désamparrée), devenue rapidement son amie.
Sans trop de plaintes, Emilia enfila une robe plus confortable que d’ordinaire car avec un temps pareil, personne ne viendrait à sa rencontre et ses longs cheveux bruns furent simplement attachés en arrière avec une jolie broche offerte par la Duchesse. Pas de chignon, ni de coiffure sophistiqué pour aujourd’hui. La jeune femme descendit prendre son petit déjeuner en solitaire, le Duc ayant fort à faire depuis qu’il avait hérité de ce nouveau titre. Après une collation revigorante, elle remonta dans ses quartiers pour jouer du piano. La musique avait ce don formidable de bercer ses pensées et d’offrir à sa demoiselle de compagnie un peu de répit dans un coin de la pièce. Les employés de maison se mirent à murmurer dans son dos, Emilia fronça les sourcils avant de monter le ton.
Arrêtez-donc de chuchoter ainsi ! Que se passe-t-il !? Lady Emilia, vous avez de la visite au rez-de chaussé.
Ses yeux s’écarquillèrent de surprise avant de descendre sur sa robe. Elle n’était pas prête à recevoir du monde, pas vêtue avec si peu de classe ! Pouvait-elle faire attendre son visiteur le temps d’une remise à niveau ? Certainement pas ! C’était fort impoli. Après une profonde inspiration, elle emprunta l’escalier pour rejoindre le hall d’entrée si bien décoré. Au milieu des marches, son regard se posa sur l’homme dégoulinant, trempé jusqu’aux os par la pluie et elle manqua d’hurler de joie.
Liam ?
Stupéfaite, elle dévala les dernières marches après avoir agrippé sa robe dans ses mains pour ne pas s’étaler au sol et se précipita vers son frère qui n’avait rien à faire là ! Euphorique, elle s’avança pour le prendre dans ses bras avant de s’arrêter net à quelques centimètres de lui, les mains devant elle.
Pardonne moi, tu es trempé ! Dit-elle en riant. Mais.. que fais-tu ici !?
Ses gestes étaient désordonnés et tout son être était dissipé. Elle gesticulait, ordonna à ces braves gens de prendre le manteau mouillé de son frère et de lui préparer une boisson chaude, sautilla de joie, commença toutes sortes de phrases sans jamais en finir une seule. Du grand Emilia.
Lord Fitzroy, je vous en prie, venez prendre place dans le salon. Sa Grâce, le Duc Montrose, nous à informé de votre visite. Lança un homme fort bien vêtu, au service de son parrain.
Guillerette, Emilia ouvrit la marche jusqu’au salon de réception où le thé était déjà servi.
L'étonnement puis la joie s'emparèrent des traits juvéniles d'Emilia. Un large sourie s'étendit sur le visage de Liam qui la regardait s'élancer vers lui. Mais très vite la douce arrêta son geste : l'homme était détrempé, il pleuvait des cordes à l'extérieur. Il étouffa un rire amusé voyant à quel point elle était devenue une vraie miss londonienne. Cependant ses gestes trahissaient ses racines écossaises et la spontanéité qui les caractérisait tant.
« Je suis ravi de te revoir ma chère sœur ! » lui dit-il au lieu de répondre à sa question, se montrant légèrement provoquant. L'attitude du frère ainé qui lui collait tant à la peau sûrement... Toute excitée par ces retrouvailles la jeune femme s'agitait dans tous les sens, ce qui ne manqua pas d'amuser Liam. Très vite le personnel de maison s'affaira autour de lui et le défit de ses vêtements trempés. Il reprit une allure un peu plus convenable dans la demeure du duc.
Puis le majordome leur proposa de prendre place dans le salon, Liam suivit Emilia à l'intérieur et s'installa confortablement.
« Pour tout avouer cela fait un mois que je suis rentré en Écosse... La saison recommençant j'ai appris que tu avais assisté à ton premier bal... j'espère que notre cousin t'as bien chaperonné... » lança-t-il l’œil taquin alors qu'il se fit avare de plus de détails sur son retour au pays.
« Nos parents t'envoient leurs félicitations et bien sur... tout leur amour. »
belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme
La surprise et l’euphorie laissèrent place à une curiosité débordante à l’égard de son frère qu’elle n’avait pas vu depuis bien longtemps. Mille et une questions tournoyaient dans sa tête et elle dû faire le tri dans ses idées pour ne pas se mettre à jacasser comme une vie, elle qui savait si bien donner la migraine aux gens lorsqu’elle était trop enthousiasmée par un sujet.
Je dirais que tout c’est plutôt bien passé. J’ai dansé avec le Duc de Norfolk ainsi que d'autres messieurs à la réputation noble et tous approuvés par mon cher parrain, évidemment. Je pense que je suis en bonne voie.
Pour laver le nom de la famille du moins, concernant le mariage, rien n’était moins sûr ! Elle ne se projetait pas le moins du monde dans le rôle d’une épouse et préférait miser sur son charme naturel pour faire le travail à sa place. Faire semblant de rire devant des jeunes hommes ennuyants pour flatter leur égo, ce n’était pas son genre.
Comment vont-ils ? Ont-ils appris ma réussite lors des présentations à la Princesse ? J’imagine que Père devait être ravi d’entendre une telle nouvelle. Il n’aurait pas mis un seul sous sur si belle réussite, j’en suis convaincue ! Dit-elle en souriant.
Elle ne le blâmait pas, elle même était consciente de ses défauts et de ses manières souvent pointées du doigt. Chassez le naturel et il revient au galop, c’était plus fort qu’elle, de se comporter comme une grande enfant, bercée par l’illusion qu’un monde plus simple et plus brillant pour les femmes de tous horizons pourrait un jour exister si l’on cessait de se plier aux règles sans réfléchir par soi-même.
Mon neveu, comment se porte-t-il ? Pourquoi n’est-il pas là ?
Elle marqua une courte pause, se laissant à peine le temps d’avaler une gorgée de thé servi par une employée du Duc Montrose avant de reprendre son interrogatoire envers son propre frère.
Combien de temps vas-tu rester ? Ne… ne me dis tout de même pas que tu souhaites trouver une épouse ? Vas-tu participer à la Saison ?
Impensable, incroyable, grisant, enthousiasmant. Depuis le décès de sa première épouse, Emilia avait eut à coeur de voir l’ainé rire de nouveau aux éclats en compagnie d’une femme. Le deuil semblait être une épreuve délicate à laquelle elle n’avait jamais été confrontée de très près, mais l’état de son frère l’avait souvent inquiété. Et ce petit bout de lui qui suivait ses traces, son héritier, avait grand besoin d’une figure maternelle.
J’ai rencontré de superbes jeunes femmes. Dit-elle en se mordant la lèvre, provoquant son frère avec gentillesse malgré un sujet parfois tabou entre eux.
Le regard amusé l'homme observa sa jeune soeur s'agiter de tout son être, il ressentait une certaine fierté. La bouche close, il l'observa sans pouvoir détacher son regard d'elle. Emilia avait grandit. Il s'étonna à penser qu'il avait en face de lui une femme, et plus une enfant. C'est comme s'il n'arrivait pas à réaliser, il essayait de se persuader que son regard ne lui mentait pas. D'une certaine manière il essayait de s'habituer à cela, à cette presque nouvelle personne assise en face de lui. Cela faisait presque 3 ans ? Peut-être plus ? Les années s'enchainent à une vitesse dévastatrice qu'il commençait à comprendre tout ce qu'il avait raté. Il y avait Emilia mais aussi son fils, Raphaël qui était devenu un fringuant petit garçon prêt à affronter le monde. Le petit se rêvait marin comme son père, ce qui ne pouvait pas le rendre moins fier...
Liam échappa brusquement à sa rêverie en portant une tasse de thé à ses lèvres : « Un duc... qu'elle assurance chère sœur, je n'en attendais pas moins de toi, » dit-il l'air amusé lorsqu'Emilia lui fit part de ses rencontres au bal des débutantes.
« Tu es si injuste père est très fier de toi et ta réussite à cette présentation, dont je dois avouer ne pas comprendre tous les rudiments... » quand on est un homme on échappe à certaines subtilités de ce type, et cela convenait tout à fait à Liam qui ne s'intéressait pas forcément à toutes ses choses. Mais voir sa sœur heureuse lui emplissait le cœur d'un bonheur simple... Bien sur il tut l'état de santé de son père qui se désolait de ne pas être en mesure de soutenir la benjamine. Liam ravala sa salive déstabilisé de devoir mentir à Emilia.
« Raphaël se porte à merveille... il a tellement grandit, tu le connais mieux que moi maintenant, » son absence avait laissé des traces, bien que ses retrouvailles avec son enfant s'étaient très bien passées. Il l'aimait profondément et ne voulait que son bonheur. Ils avaient élevés dans l'amour plus que le devoir, et naturellement il répétait cela avec son enfant, dont le bonheur était une priorité. « Tu lui manques terriblement, il pourrait nous rejoindre bientôt à Londres lorsque... » un instant suspendu dans le temps Liam retint presque sa respiration et trouva une raison pour ne pas faire un gaffe. « Lorsque père voudra bien lâcher un peu les affaires du duché, il travaille trop... » Un rire gêné, avant de passer très vite à autre chose.
« Eh bien, pourquoi pas oui. Ma foi il faut bien que Raphaël ait une mère pour s'occuper de lui, » répondit-il simplement, avant qu'Emilia rajoute qu'elle avait rencontré pleins de jeune femmes "superbes". « Une fille de bonne famille fera bien l'affaire... Je ne suis pas très exigeant, » ajouta-t-il sans grande fantaisie. L'homme avait clairement fait une croix (voir plusieurs) sur l'idée même de retomber amoureux. Il ne cherchait pas l'amour, juste une femme qui conviendrait. Manquant cruellement de romantisme face à l'enthousiasme débordant de sa jeune sœur, il se contenta de boire sa tasse de thé.
« Mais dis moi, où est notre cousin ? Je m'installe dans sa maison et je ne peux même pas le saluer dignement... » dit-il pour changer de conversation...
belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme
Emilia avait changé ces dernières, c’était un fait. Les mois qui avaient précédé le départ de Liam, dans la maison familiale, avaient été bien différents. Des cris, des portes qui claquent, des hurlements de colère et des menaces entre la plus jeune et leur mère à bout de force face à la plus rebelle des trois, voilà ce qui avait rythmé le quotidien de la famille Fitzroy après que la nouvelle d’une amourette entre un garde et l’unique fille n’ait éclaté au grand jour.
Liam n’avait jamais cautionné les agissements de sa sœur, encore moins les fugues incessantes de cette dernière, mais il l’avait toujours protégé, cachant aux yeux de leur parents de nombreuses bêtises. Malgré des tempéraments différents, la fratrie Fitzroy était soudée, pour le meilleur et pour le pire.
Emilia avait changé, certes, mais son esprit vagabond et son envie de liberté ne s'étaient pas enfuis, tous ses rêves étaient simplement rangés dans un coin de sa tête, ne souhaitant pas s’attirer les foudres du Duc Graham sous son propre toit. Aussi nourrissait-elle de nouveaux projets. Trouver un époux fort malléable qui lui laisserait de nombreuses permissions. Au fil des jours, elle commençait à comprendre et à attendre que bien des mariages étaient de pures manigances, orchestrés par les époux en personne ! L’offre faite par Lord Manners en était la preuve parfaite. Elle devait réfléchir à un plan, choisir l’issue la plus favorable pour elle.
Comment va t’il, père ? Il ne m’a pas écrit depuis plusieurs semaines, je reconnais sans difficulté l’écriture de notre mère. J’espère qu’il se ménage assez pour retrouver des forces, le duché ne va pas s'effondrer maintenant que tu es là. Ne devrais-tu pas être à ses côtés pour le délester de certaines missions ?
C’était son rôle après tout, non ? Premier fils, Liam aurait la lourde tâche de reprendre le flambeau et Emilia savait que cela ne serait pas si aisé. Son cher parrain venait d’hériter et pendant plusieurs semaines il avait été l’ombre de lui-même, errant dans les couloirs sans la moindre expression au visage, enchaînant les rendez-vous au point d’être très souvent absent. Liam avait encore le temps de se préparer, mais sa soeur savait déjà que la mission serait complexe. Alors, lorsque le sujet d’une épouse vint sur la table, elle manqua de sauter de joie sans la moindre retenue.
La nouvelle était grandiose ! Improbable ! Surprenante ! Il n’était plus uniquement question de son mariage. Désormais, les deux hommes à ses côtés faisaient partie de la liste des célibataires à marier de la saison ! Le Duc de Montrose et le futur Duc de Lennox, de quoi émoustiller une horde de prétendantes et de mères ambitieuses. De quoi également détourner l’attention ailleurs que sur sa propre personne.
Ne sois pas aussi pragmatique, tu vas toutes les effrayer. J’ai une liste entière de demoiselles qui pourraient faire l’affaire. Il est hors de question que Raphaël ait une vieille mégère à ses côtés qui n’accepte pas l’enfant d’une autre. J’y veillerai personnellement, tu n’es pas très doué en matière de femme, mon frère, regarde toi, tu dégoulines et tes cheveux doivent être coiffés ! Amara Campbell ! Tu dois absolument la rencontrer.
Évidemment, elle ne connaissait rien des occupations de son frère et elle savait de source sur que les hommes, mariés ou non, côtoyait pour la plupart des demoiselles aux cuisses légères. Elle en avait appris beaucoup au sujet des relations hommes femmes, lorsqu’on l’avait incriminé de ne plus être pure pour un mariage honorable. Une chance que le Duc de Lennox ait la main longue et des amis à chaque frontières pour démentir les accusations malgré ses propres doutes. Il ne l’avait jamais laissé tomber. Il aimait ses enfants, sans aucune limite.
Notre cousin est un homme fort occupé depuis qu’il est devenu officiellement Duc. Je ne le croise que rarement dans cette maison. J’imagine qu’il ne devrait plus tarder avec cette météo désastreuse. Sait-il déjà que tu vas rester à Londres quelque temps ?
L’arrivée de Liam dans cette ville ne légitimait plus la présence de la demoiselle chez son parrain et pourtant, elle sentit son cœur se serrer à l’idée de quitter cette demeure qu’elle commençait à apprivoiser.
Vais-je devoir partir d’ici ?
Mille et une questions vinrent se loger dans sa tête. Elle se demanda si Alistair se réjouirait de son éventuel départ, ou s’il continuerait de l’épauler comme il tentait de le faire depuis son arrivée malgré, parfois, des difficultés à communiquer calmement.
Lorsqu'Emilia commença à le questionner sur la santé de leur père, Liam eu un sourire un peu nerveux et la fuit quelque peu du regard. C'était devenu un sujet extrêmement sensible pour lui, qui détestait mentir à son entourage. Ce n'était pas dans son caractère que de cacher des vérités aux gens qu'il aimait. Mais son père l'avait supplier de toutes ses forces, il espérait tout de même qu'il finisse par dire la vérité à tout le monde. Le médecin de famille était à pied d’œuvre mais celui-ci ne paraissait pas optimiste quand au duc il oscillait entre résignation et espoir. Omettant de discuter de sa santé, Liam s'attarda sur sa seconde question :
« Il a quelques affaires à régler à Londres donc c'est aussi pour cela que je suis ici, et tu fais partie de ces affaires. Après tout père espère que cette saison soit fructueuse... » Et une pirouette de plus pour passer à autre chose, tandis qu'il avala bien vite une gorge de sa tasse de thé, manquant de peu de s’étouffer.
Puis vient très vite le sujet du mariage et des épouses. La cadette semblait bien plus excitée par cette fanfaronnade que lui. Le pauvre avait déjà donné une fois, il n'avait pas vraiment envie de recommencer : faire la cour, danser, papoter, séduire... L'homme était rouillé, et il n'avait pas vraiment envie de se remettre dans le bain à part pour trouver une bonne épouse qui occupera le rôle de mer pour Raphaël. Son cœur lui ne réclamait la présence de personne en particulier, il pensait que personne ne serait en mesure de prendre la place de son épouse. Car elle était toujours son épouse, il avait encore beaucoup de mal à parler d’elle au passé. Comme si le temps s'était arrêtée lorsqu'elle a disparu.
« Une liste ? Eh bien ma foi je te fait confiance tu en sais un peu plus que moi sur les jeunes femmes de la société qui pourrait nous convenir à moi et à Raphaël... et au diable les mégères ! » jura-t-il avant d'étouffer un rire amusé. « Campbell... ce nom me dit quelque chose, une écossaise ? » si elle était écossaise, cela ne pourrait être une mauvaise idée...
Puis le sujet du Duc de Lennox fut abordé. Liam n'avait pas revu son cousin depuis une éternité, mais il était un peu comme son confident, Liam lui avait écrit une lettre pour lui informé de sa situation. Il était presque au courant de tout et savait qu'il arrivait à Londres ce jour même. « Il le sait oui... Je lui en ai informé il y a quelques temps, nous voulions te faire une surprise ! » admit-il, sondant le regard d'Emilia pour voir si la jeune femme n'était pas fâché qu'ils lui fassent quelques cachoteries.
« J'ai suggéré que nous passions encore quelques jours dans sa demeure le temps que la notre soit préparé... Je suppose que nous n'allons pas le déranger plus longtemps ! » Bien qu'il imaginait son cousin se retrouver subitement seul lui qui venait de perdre son père et qui n'avait toujours pas retrouvé une épouse. « Mais d'ailleurs comment va-t-il ? Se retrouver à la tête d'un duché du jour au lendemain ne doit pas être évident... » admit-il, lui qui se retrouverait bientôt dans la même situation...
belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme
Les relations entre frères et soeur n’étaient pas de tout repos et les employés du domaine familial ne diraient pas le contraire. Plus jeunes, les 3 enfants Fitzroy s’étaient souvent disputés, mais depuis toujours, Liam avait pris très à coeur son rôle de premier né, protégeant les deux suivants de nombreuses réprimandes.
Grâce à lui, Emilia n’avait pas eu a épouser de force un vieillard bedonnant à la suite de cet incident qui avait causé tant de torts à cette famille, en apparence parfaite. Bien qu’il n’ai jamais toléré ses agissements, il avait plaidé sa cause et garanti à leur parents qu’elle trouverait chaussures à son pied, un jour. Pour toutes ces raisons-là, elle lui faisait confiance, plus qu’à n’importe qui d’autre. Elle buvait ses paroles et ne pouvait contenir sa joie de partager un bout de cette saison aux côtés de son partenaire, de son grand frère.
Et si nous organisions un repas, pour fêter ton retour parmi nous ? J’ai l’impression que nous ne nous sommes pas vus depuis une éternité ! Invitons les Campbell à se joindre à nous.
Naïve et enjouée, elle ne remarqua pas le stratagème mis en place pour détourner la conversation sur des sujets moins délicats que celui de l’état de santé de patriarche. Elle rayonnait, irradiait la pièce de sa bonne humeur. L’effet de surprise avait fonctionné et Emilia se montrait plus enthousiaste que jamais.
Je ne saurais t’apporter une réponse là-dessus, j’imagine que tu auras plus de facilité à le questionner que moi. Il est parfois souriant et agréable, puis de nouveau plus distant et absent. Ses filles sont formidables, elles m’aiment bien, je crois. Quant à lui, on dirait bien que j’ai marqué quelques points.
Elle regarda son aîné avec un regard rieur.
Je ne l’ai pas vraiment malmené, je dirai même que je suis sage comme une image !
Difficile à croire ? Un peu.
Liam, sais-tu ce qu’il se passera si je ne trouve point d’époux lors de cette saison ? Pourrais-je prolonger mes débuts, lors de la prochaine, ou serais-je contrainte d’épouser un homme que vous choisirez à ma place ?
Elle n’était pas sûre d’être prête, mais redoutait son destin si elle n’activait pas ses recherches. L'horloge tournait. Liam était très proche du patriarche de la famille, il l’était aussi, du Duc de Montrose, alors, si un accord avait été passé, il en était forcément informé et avait son mot à dire…
by delirium
Contenu sponsorisé
() /
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum