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LE BAL DES OISEAUX-
Alors que l'équinoxe approche, la saison continu, les événements se suivant et il est temps pour le Marquis de Budhaven et sa femme de nous faire preuve de la réussite de leur union en organisation un des plus grand bal de la saison. Amoureux notoires des animaux à plumes, c'est sans surprise que le thème se portera sur les oiseaux et les costumes, mais le couple marié sous fond de scandale précédente saura t elle ravir la bonne société grace à cet événement ? A vous de venir en juger en y participant juste ici !
Lady W. avait à nouveau réussi à faire parler d’elle, à faire parler de tout le monde d’ailleurs. Si le Comte William Lightwood avait fait la promesse à Lady Abelia Lewes d’officialiser son intention de la courtiser devant tous, il aurait préféré choisir comment et quand rendre cette annonce publique afin d’en informer son ami de longue date, Matthew Wilson.
Depuis l’adolescence, les deux hommes avaient partagé bien des secrets et des soirées et lors de leur dernières rencontre, William s’était rendu compte à quel point son camarade avait été affecté par l’annulation de ses fiançailles avec la jolie blonde. Depuis, il avait fait le choix de se mettre en retrait pour ne pas avoir à affronter la réalité, pour ne pas avoir à admettre à son unique véritable ami, qu’il s’était rapproché d’Abélia.
Journal plié à la main, William sortit de sa demeure au pas de courses, refusant l’aide de ses hommes, refusant que l’on prépare un attelage pour l’amener au salon de thé bientôt sur le point de fermer. Il avait deux jambes en pleine santé et s’y rendrait à pied aussi rapidement que possible. Lorsqu’il arriva devant la devanture, le panneau de fermeture était déjà installé sur la porte vitrée. Il ferma le poing droit et frappa avec insistance sur celle-ci, persuadé que Matthew trainait encore dans les parages. Ce n’était pas un homme fainéant, pas le genre à s’en aller sans avoir mis un petit coup de propre dans sa boutique.
William patienta sagement, relançant de nouvelles tocades toutes les dix ou quinze secondes, le feuillet de Lady W plié sans sa main gauche. Il était temps de briser la glace et de renouer avec son ami.
Je ne lis que très peu les histoires publiées dans le journal de Whistledown, trouvant qu’elle exagère certains points Néanmoins, ce n’est pas le cas de mon nouvel employé qui adore me raconter ce qui se passe dans notre belle ville. J’ai employé une nouvelle personne car la boutique se développe bien et que j’ai besoin de main d’œuvre supplémentaire. Peter est une personne qui m’aide bien et j’apprécie travailler avec lui.
Et c’est ainsi que grâce à lui j’ai appris que mon meilleur ami a décidé de courtiser mon ancienne future fiancée. Finalement, je comprends mieux pourquoi il a décidé de m’éviter ces derniers jours. Notre dernière conversation, nous nous sommes quittés un peu en froid, sans pour autant se détester. Nous nous sommes à peine adresser la parole depuis. Cela me fait bizarre d’apprendre que mon meilleur ami souhaite la courtiser alors qu’il sait que qu’elle a compté pour moi. Enfin, j’ai réussi à passer à autre chose avec le temps et je souhaite qu’Abélia trouve le bonheur.
La journée se passe tranquillement, même si les clients sont de plus en plus nombreux avec la saison qui recommence, ce qui n’est pas pour me déplaire. Peter entre en fin de journée et je reste à la boutique, fermant le tout, afin de ranger les dernières réceptions reçues dans la journée. J’attends alors une personne qui frappe contre le panneau de la devanture, mais je l’ignore. Nous sommes fermés à cette heure, la personne devrait le savoir. Néanmoins, celle-ci semble insister, continuant sans cesse de toquer. J’entends alors une voix qui ne m’est pas étrangère et lève un sourcil avant de me rendre dans la boutique.
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu acceptes de m’adresser la parole maintenant ?
Après quelques minutes passées à poignarder la porte en verre de coups de poings, enfin, le visage de Matthew apparut. L’accueil fut moins chaleureux que d’ordinaire, mais comment pouvait-il l’en blâmer alors que la ville toute entière se baladait, le journal en main.
Tu me laisses entrer ou je reste sur le palier devant tous les regards curieux ?
Les deux hommes se connaissaient depuis de nombreuses années à présent et le jeune bourgeois était devenu son ami par le fruit du hasard. Ils étaient deux opposés. L’un bienveillant et raisonnable, l’autre fourbe et souvent dans l’excès, mais c’était grace à leur différences que cette amitié pouvait fonctionner, alors, il n’était pas question que tout se termine aussi brutalement pour une histoire de femmes (mais quelle femme! *sors*).
William avança d’un pas, se faufilant entre la carrure de son ami et l’encadrement de la porte avant même d’avoir été formellement invité à entrer. Ici, porte close, ils pourraient régler leurs comptes avec franchise. Le Comte était agité, peu habitué à ce genre de situation. D’ordinaire, il se ventait de ses conquêtes. Une chanteuse d’opera, une femme à la petite vertue venue le chercher lors d’une soirée trop arrosée, il n’était pas du genre à cacher ses aventures à ses amis, mais cette fois-ci, il n’était pas question d’aventure…
Il jetta le feuillet meurtris dans ses mains depuis son départ sur la table et releva le regard en direction de Matthew. Nous devons parler. Tu l’as lu ?
Évidemment qu’il l’avait lu, et si ce n’était pas le cas, quelqu’un avait dû se charger de lui détailler le contenu.
Bien sûr que je t’adresse la parole ! Mais puis-je en dire autant de toi, après cette publication ?
Je ne m’attendais pas à trouver William sur le pas de la porte de ma boutique. Ne comprenant pas sa raison car ça fait depuis un moment qu’il ne m’adresse plus vraiment la parole. Je finis par lui ouvrir la porte.
- Tu viens pour quoi ?
Mais je n’ai pas le temps d’avoir de réponses qu’il pousse la porte afin d’entrer dans la boutique sans qu’il soit réellement invité.
- Et bien entre, fait comme chez toi...
Je referme la porte derrière lui et attend de savoir ce qui me vaut l’honneur de sa visite. Nous nous connaissons depuis un petit moment à présent et malgré nos différences de caractères, nous nous sommes toujours bien complétés. Mais nous n’avons jamais eu d’embrouilles entre nous à cause d’une femme. Néanmoins, il faut croire que cela a changé quand il a décidé de ne plus m’adresser la parole et j’ai davantage compris quand Peter m’a lu l’article.
- On m’en a parlé oui. Comme quoi tu faisais la cour à Abélia.
Mon ancienne fiancée. Bien sûr, cela n’avait pas été officialisé, mais ça a été compliqué quand elle a rompu nos fiançailles car elle allait devenir fille de Comte. J’avais fini par développer quelques sentiments à son égard et j’aimais être en sa compagnie. Je m’imaginais vraiment faire ma vie en sa compagnie, mais faut croire que le destin en a décidé autrement.
- Ce n’est pourtant pas le comportement que tu as eu ces derniers jours. Tu m’évitais à moitié mais je comprends mieux pourquoi… J’aurais préféré que tu m’en parles je t’avoue… C’est assez étrange, mais j’ai tourné la page avec Abélia.
Par tous les Dieux, merci ! C’était décidé, William irait à l’église pour entretenir sa bonne étoile. Depuis des semaines entières, il s’était rongé l’esprit au sujet de son ami, ne sachant pas quand, ni comment l’informer de ses projets avec la jolie Lady Lewes. En temps normal, sans doute aurait-il détourné le regard pour laisser son amitié intacte et ne prendre aucun risque, certainement pas pour une histoire de femme, mais il en était tout à fait incappable. Dès lors que ses yeux se posaient sur la jeune femme, il oubliait toutes ses résolutions et se sentait pousser des ailes.
Il s’installa sur l’une des tables du salon de thé, souriant à son camarade l’air de dire “allez, on va pas se faire la gueule “ .
T’as que du thé ici, ou tu caches quelques bonnes bouteilles ?
Il ne jouerait pas les difficiles, un thé noir c’était sympa, même si un verre de rhum, c’était bien mieux !
Soudain, le compte se releva et tapa son poing sur la table. Ce geste vif n’était évidemment pas adressé à Matthew, mais reflétait parfaitement la confusion qui trônait dans son esprit.
C’est vrai, j'aurais dû t'en parler. J’ai essayé.. mais elle.. toi.. enfin, vous deviez.. je n’aurais pas dû te cacher la vérité.
Caressant du bout des doigts le bois de l’accueil, il tourna la tête en direction de son ami.
Je n’ai pas réussi. J’ai essayé de l'oublier. Nous ne nous sommes pas vu pendant des mois. Pas une lettre, pas une visite… Et voilà qu’à peine arrivé au premier bal, je n’avais d’yeux que pour elle…
Il s’approcha de son camarade et posa ses deux mains sur ses épaules en lui faisant face.
Nous sommes amis depuis si longtemps, est-ce que cette histoire doit entacher cela ? Promis, je me ferai pardonner ! Demande-moi ce que tu veux en échange, je suis l’homme de la situation !
Il se mit à rire, l’atmosphère légèrement plus détendue.
Je le regarde avec de grands yeux ronds, ne comprenant pas trop ce qui se passe devant moi. Je regarde William s’installer à une des tables du salon, un grand sourire sur les lèvres, me demandant si j’ai quelques bouteilles cachées quelque part. Alors quoi ? Il ne me parlait pas depuis tout ce temps parce qu’il voulait ma permission de la courtiser ? Pourtant j’ai l’impression qu’il ne m’a pas tellement attendu pour le faire. Je pars donc dans l’arrière-boutique et ouvre un placard pour en sortir une bouteille ainsi que deux verres et revient vers lui, toujours un peu perdu par la situation.
Je m’installe en face de lui, ouvrant la bouteille pour nous servir quand son coup de poing sur la table me fait sursauter. Me demandant ce qui se passe, l’homme me dit qu’il aurait dû me dire la vérité.
- Certes nous devions nous fiancer. Et cela a été très dur quand elle a rompu nos fiançailles. Mais j’aurais préféré que tu m’en parles plutôt que de le cacher. Bon, il est vrai que je t’en aurais sans doute un peu voulu que tu essayes de me prendre ma fiancée car j’avais espoir de la reconquérir je dois dire. Mais j’imagine que c’est le destin qui en a voulu ainsi.
Au final, c’est peut-être mieux ainsi, surtout si Abélia a également des sentiments pour mon ami. J’aurais été qu’une gêne pour eux et on aura fini par se prendre la tête tous les deux. Il m’explique alors qu’il n’a pas réussi à l’oublier et un petit sourire se dessine sur mes lèvres. Il pose alors ses deux mains sur mes épaules et je le regarde, me demandant ce qu’il va me dire. Je ris légèrement avant de lui répondre.
- Et bien, l’amour te change mon ami. Je ne t’avais jamais vu ainsi. Non cela n’entachera pas notre amitié, même si, ça me paraît étrange de savoir que tu lui fais la cour. Et pour le moment, je n’ai besoin de rien. Mais je garde cette infirmation le jour où j’en aurais besoin.
Lui faire la cour était un euphémisme face à la réalité des choses. Il l’avait embrassé avant même le début de la saison et osait encore se trimbaler, l’air de rien, journal en main, comme un simple prétendant. La réalité était pourtant toute autre, il aurait dû demander sa main à Lady Lewes avant même son départ de Surrey. William Lightwood se voilait la face et tentait de faire avaler la pilule à son vieil ami avec quelques sourires charmeurs qui ne fonctionnaient plus avec Matthew depuis déjà bien des années!
C’est vrai, tu as raison. J’ai manqué de sincérité et j’apprécie ta compréhension. Matthew, même si cela t’es difficile à entendre, tu as toujours été le seul en qui j’ai confiance.
Il se mit à tourner dans le salon de thé, libérant à voix haute ses pensées et interrogations. Peut-être pourrait-il l’aider à y voir plus clair ?
Vois-tu, elle est différente.
Pourquoi donc ?
Elle me fait rire. Voilà en quoi elle est différente. Dieu seul sait le nombre de conquêtes que j’ai pu avoir après toutes ces soirées que nous avons partagés tous les deux. Jamais je n’ai ri ainsi, avec tant de sincérité. Elle est un peu naïve, touchante, d’une certaine façon. Elle regarde le monde qui l’entoure avec plus de douceur que je n’en aurai jamais. A ses côtés, je parle de la météo comme de sujets plus sérieux. Je m’inquiète pour quelqu’un d’autre que moi-même, n’est-ce pas là une bonne nouvelle ? Dit-il en riant.
C’était une évidence pour tous ceux qui connaissaient William Lightwood : il était tombé éperdument amoureux d’une débutante au teint de porcelaine et aux cheveux d’or et était le seul à ne pas réussir à mettre des mots sur ses sentiments !
Assez parlé de moi ! Voilà des semaines entières que je ne t’ai pas vu. N’y a t-il pas une femme dans ta vie à présent ? Rassure moi, tu aimes les femmes ?
Il se mit à rire avant de froncer les sourcils, ne se souvenant pas de la dernière fois qu’il avait vu son cher ami aux côtés d’une dame. .
Je lui offre un sourire en retour. Il est l’un des seul en qui j’ai confiance aussi, même si j’aurais aimé qu’il me confie ce qu’il comptait faire. Je lui en aurais sans doute voulu, car pendant un temps, j’aurais aimé la reconquérir, pensant que c’était celle qui me fallait dans ma vie. Nous nous connaissons depuis de nombreuses années et nous nous sommes toujours bien entendu. Cela ne m’a guère étonné quand on m’a annoncé que je devais me fiancer avec elle. Finalement, j’ai eu quelques sentiments qui se sont développés à son égard et cela m’a plus mal que je ne l’aurais pensé. J’ai compris que je n’étais plus une personne de choix car je n’étais qu’un simple bourgeois alors qu’elle montait dans la noblesse. Quelle honte ça aurait été pour sa famille et je le comprends.
En tout cas, l’amour semble avoir transformé mon ami et je le regarde avec un petit sourire amusé sur les lèvres quand je l’entends m’en parler. Il est vrai que je retrouve bien Abélia dans ses propos. - Je la reconnais bien dans ta description. Et c’est une bonne nouvelle effectivement. Je vois que tu es vraiment amoureux d’elle. Attention je te surveille mon ami, car c'est une bonne personne Abélia, ne lui fait pas de mal.
Je le regarde d'un air plus sévère avant de rire légèrement. Il est vrai que des conquêtes il en ramenait souvent, et j’étais pareil je dois dire. Il m’arrive encore d’aller passer ma nuit au bordel afin de m’amuser un peu. Mais le voir ainsi, c’est une chose rare.
- Et ta cour se déroule-t-elle comme tu le souhaites ? A-t-elle succombé à tes charmes ?
Je lui offre un petit sourire avant de m’installer sur une chaise quand il me demande s’il y a une femme dans ma vie et je ris légèrement quand il me demande si j’aime bien les femmes.
- Pourquoi, tu as peur que je succombe à tes charmes aussi ? Rassure-toi, j’aime toujours les femmes et je vais m’amuser sans toi. Et non, pas de femme dans ma vie. Je verrais bien comment se passe la saison. Je suis moins pressé que toi pour me marier. Mais il y a certaines demoiselles qui semblent intéressantes.
Pressé de se marier ? William toussa. Il ne releva pas les paroles de son ami, ne souhaitant pas se donner mauvais genre, à courtiser une demoiselle telle qu’Abelia Lewes avec la peur au ventre de devoir un jour, peut-être, se lier à celle-ci. Le mariage lui avait toujours semblé être une chose banale, une mission parmi d’autres, mais avec elle, s’était différent et ô combien plus complexe que prévu. S’il savait avec certitude qu’il ne serait pas un mari violent, ni même trop envahissant, il savait en revanche qu’il était souvent dur, autoritaire, manipulateur et suffisamment volage pour ne jamais avoir pleinement envisagé l’idée d’une fidélité absolue envers son épouse. C’était un travers connu et passé sous silence de bien des hommes, de papillonner ici et là malgré l’engagement. Pourtant, ses sentiments naissants pour la jolie blonde malmenaient ses projets. A ses côtés, il flanchait, il était prêt à vendre son âme pour un baiser de plus...
Ne t’en fais pas pour elle, je n’ai pas l’intention de la faire souffrir.
Entre les projets et la réalité, il y avait malheureusement un monde d’écart. William était un homme de parole certes, mais en matière d’amour, c’était un manchot.
Je pense, je l’espère. Tu sais aussi bien que moi que sa richesse et sa beauté font d’elle une jeune femme particulièrement convoitée. Les couloirs débordaient de jeunes hommes ambitieux au lendemain du bal, peut-être l’un d’eux à t-il déjà de l’avance.
Le Comte noyait le poisson. Il avait des craintes certes, d’avoir assisté impuissant à toutes ces immondes sérénades le lendemain du premier bal de la Saison, mais l’intersaison avait été riche en émotions et il gardait l’espoir que ce séjour lui conférait la place de favori.
Matthew Wilson, je ne suis pas un homme fait pour vous ! Dit-il en riant, secouant la tête pour chasser cette idée de son esprit. Lesquelles ? Cesse donc de jouer les mystérieux, je veux savoir !
Cela me fait bizarre d’entendre mon ami parler ainsi d’une femme. C’est bien la première fois d’ailleurs. L’amour. Il n’y a pas de doute, c’est la maladie qui le touche. Et savoir que cela concerne Abélia m’est un peu étrange. Certes, je suis content pour lui, et en soit j’ai tourné la page avec Abélia, lui souhaitant tout son bonheur, mais de savoir que ça peut-être avec mon meilleur ami c’est… particulier.
- J’espère bien. Elle mérite qu’on la traite correctement.
Je lui offre un sourire avant de prendre une gorgée de ma boisson. Elle mérite d’être heureuse et d’avoir une bonne vie, même si ça aurait pu être à mes côtés. J’aurais pu essayer de la courtiser durant la saison passée, mais je sais que cela aurait été un refus car je n’avais pas un titre assez intéressant à ses yeux, ou ceux de la douairière. D’ailleurs, cela fait un moment que je ne l’ai pas vu. J’espère qu’elle se porte bien. Il faudrait que j’aille la voir un jour.
Je lui demande alors si Abelia a également des sentiments pour mon ami et si la cour se passe bien.
- Effectivement, j’ai souvenir qu’elle était convoitée. Et pour la beauté, je ne peux qu’être d’accord avec toi. Mais a-t-elle laissé sous-entendre que tu pourrais lui plaire plus qu’un autre ?
Je ne sais quelles sont les autres personnes qui lui font la cour, mais j’espère pour mon ami qu’il aura les faveurs de la demoiselle également.
Je ris légèrement quand il me demande si j’aime toujours les femmes car il ne m’a pas vu au bras d’une demoiselle depuis un moment.
- Vous me fendez le cœur Lord Lightwood.
Je ris à nouveau. Bien évidemment que c’est pour le taquiner, les hommes ne m’ont jamais attiré. Mais je n’ai pas attendu de le revoir pour passer du bon temps au bordel qu’il ne s’inquiète pas pour moi. Je lui dis alors qu’il y a certaines demoiselles qui semblent être intéressantes pour la saison, mais de là à dire que je leur ferais la cour, je n’en sais rien.
- Ne t’emballe pas mon ami, je ne les ai croisés qu’au bal. Je ne les connais pas assez pour savoir si je leur ferais la cour ou pas. Il y a Miss Templeton. C’est une étrangère, je ne sais pas si tu as eu l’occasion de la voir. Elle a l’air charmante. Miss Fitzroy également que j’ai croisé. Elle semble avoir un sacré tempérament donc à voir. Miss Hammond aussi avec qui j’ai bien sympathisé. Et puis nous verrons pour la suite.
Il y a également le diamant de la saison que je connais et avec qui j’ai passé une nuit, sans savoir qu’elle était de la haute. Et puis il y a Prudence également, mais c’est comme une petite sœur donc on y touche pas, même si elle est devenue une très jolie femme à présent.
Matthew Wilson était un homme raisonnable, plus que le Comte ne le deviendrait jamais. Grâce à cette qualité, leur amitié ne semblait plus en sursis, au contraire, les confidences reprennaient de plus belle.
J’ai espoir d’avoir su gagner ses faveurs. Matthew, n’en parle à personne et je t’en prie, pardonne les aveux que je m’apprête à te faire alors que je connais à présent les liens que tu partageais avec cette jeune femme. Dans quelque temps, lorsque j’aurais mis de l’ordre dans mes affaires, je demanderai officiellement la main de Lady Abélia Lewes. Il est temps pour moi de quitter la Saison aux côtés d’une dame et tout me laisse croire qu’elle pourrait être celle-ci, si elle l’accepte.
Improbable. William Lighwtood nourrissait de secrets projets de mariage, lui que l’on trouvait souvent trop froid et trop manipulateur pour être capable d’aimer. Personne ne se doutait de cela, pas même son propre frère, ou sa mère toujours à l'affût d’une évolution favorable.
Tu m’en vois ravi. Je ne connais que trop peu les demoiselles dont tu fais mention, mais je peux te confirmer que tu as bon goût, permet moi de retirer mes mots, cela ne fait plus aucun doute : tu aimes les femmes, les belles femmes. J’ose espérer que ces demoiselles sauront voir l’homme tu es, l’ami de confiance que je connais et l’époux bienveillant que tu seras, sans l’ombre d’un doute.
William bu d’une traite son verre avant de le poser fermement sur la table.
Matthew, le devoir m'appelle, je dois te laisser !
Et par devoir, il sous entendait : gérer quelques complications qui pourraient nuire à ses projets. Adelina Brdigerton, en première ligne. Il adressa une chaleureuse accolade à son confrère avant de passer la porte en s’exclamant “ Cette bouteille est excellente, vraiment ! Garde là sous la main, nous aurons bientôt des choses à fêter !”
Je dois dire que je suis surpris d’entendre mon ami me parler de mariage car ce n’était pas dans ses projets auparavant et puis il a toujours paru si froid, même si en le connaissant je sais que ce n’est pas le cas. Il faut croire que l’amour l’a finalement touché, chose que je ne pensais plus possible.
- L’amour t’a beaucoup changé mon ami, je ne pensais pas t’entendre me parler de mariage si rapidement, du moins pas un mariage d’amour. Mais je suis heureux pour vous deux si tes sentiments sont réciproques.
Sourire sur les lèvres, je prends un peu de ma boisson. Cela sera sans doute étrange au début de les voir ensemble, mais je finirais par m’y faire. Et puis qui sait, je me trouverais peut-être une dame aussi pendant la saison et pourrait la lui présenter aussi. D’ailleurs, nous parlons des nouvelles prétendantes de la saison et j’en ai déjà repéré quelques-unes, mais je n’ai pas commencé à faire la cour encore. Peut-être avec Miss Templeton, je verrais si le courant passe entre nous. Après tout, si je peux avoir le choix, je préfère que les sentiments y soient aussi.
- Pourquoi tu doutais de mon amour pour les courbes féminines ? Mais merci mon ami, cela me fait plaisir.
J’espère être un époux bienveillant, du moins je ferais en sorte que mon épouse ne manque de rien. Mon ami boit alors d’un traite son verre avant de se lever et de me dire que le devoir l’appel. Il n’est pas resté très longtemps, c’est bien dommage… mais j’imagine que c’est ça la vie d’un Comte.
- Cela m’a fait plaisir de te revoir et de passer un peu de temps en ta compagnie mon ami. J’espère que nous nous reverrons bientôt.
Je lui serre la main avant de lui rendre son accolade et d’aller lui ouvrir la porte de la boutique.
- Très bien j’en garde une autre de côté pour quand tu m’annonceras tes fiançailles. Bonne soirée mon ami et rentre bien.
Je le laisse passer avant de nettoyer rapidement la table et de prendre la route pour rentrer dans ma demeure. Ainsi donc, il faut que je m’attends à lire dans ce fameux journal les fiançailles de mon ami avec Abelia.
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