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Les Chroniques de Londres
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L'orphelinat ~ Ft Juliet Blooming

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Message() / Dim 23 Oct - 20:36
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William & Juliet
L’orphelinat ~
Désir &
Haine
Partie 2

La charité. Bienfait envers les pauvres. Un concept abstrait et bien éloigné du tempérament égoïste de Lord William Lightwood. Le destin avait choisi un tout autre programme pour ce jeune garçon né il y a vingt huit ans d’un mariage sans amour. Des parents trop aveuglés par leurs responsabilités qui n’avaient jamais su voir. Jamais su entendre. Les cris de leurs progénitures sous les coups répétés d’une gouvernante haineuse. Les pleurs enfouis de deux petits garçons innocents et murés dans le silence.
William ne s’était jamais pardonné de n’avoir pas su protéger le cadet de la famille, lui-même terrifié par cette affreuse femme. Il s’était montré lâche et s’était fait la promesse de ne plus l’être. Il s’était juré ne plus être la victime mais bien le bourreau et ce trait de caractère avait fait de lui un homme redouté et respecté.

A l’inverse, son frère avait emprunté un chemin très différent. Plus réservé, intelligent et plus altruiste, il se rendait régulièrement à l’orphelinat pour y offrir son aide en tant que professeur pour des enfants pauvres à l’avenir sombre dès la naissance. Nés dans la mauvaise caste et destinés à y rester. Ce jour-là, William fut convaincu, à renfort de grands sentiments, de l’accompagner. D’après lui, cela ferait de lui un homme meilleur. A quoi bon ? Bien qu’il ne jugeait pas cela nécessaire, il lui était quasiment impossible de refuser la moindre faveur au plus jeune. Une sorte de dette silencieuse, qui lui valait bien des galères au quotidien.

Si ce dernier lui avait soumis l’idée d’une tenue moins sophistiquée pour se fondre dans la masse, le Comte n’en faisait qu’à sa tête et se parait d’un somptueux costume noir au liseré or. C’était sa façon à lui de faire de la résistance, une manière de lui dire “Non mon frère, je ne ferais jamais partie de ce monde là.”

Pendant plusieurs minutes - qui lui parurent être des heures entières - William avait sillonné les couloirs de l’orphelinat en détournant soigneusement son regard de ces pauvres enfants. Il scrutait discrètement chacune des pièces où étaient donnés tous types de cours quand son attention fut retenue par un son délicat et familier. Une voix. Une voix suave, aux notes divinement justes et qu’il aurait reconnu parmi des centaines. Juliet Blooming. Ses yeux sombres s’écarquillèrent de surprise. Que pouvait bien faire ici une femme aussi imbu de sa personne - et c’était une qualité, pour lui - ? Sans un mot, il se laissait guider par la mélodie pour en trouver l’origine avant de se loger dans l'entrebâillement de la porte pour savourer le spectacle. Il restait là, silencieux et immobile jusqu’à ce que tout s’arrête et que les élèves se dispersent dans les couloirs. La journée était sans doute terminée pour eux et l’endroit devenait plus sombre alors que le soleil se couchait petit à petit.

Il fit un pas en avant et se raclait la gorge pour se manifester.

Serait-il possible de réserver un cours particulier ? Dit-il, alors qu’elle était encore dos à lui. Miss Blooming.. Il s’inclinait légèrement, laissant ses lèvres esquisser un sourire discret.

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Message() / Dim 23 Oct - 23:07
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William & Juliet
L’orphelinat ~
Désir &
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Partie 2

Comment Cordélia avait-elle réussi à la traîner dans un tel traquenard ? Juliet n’en revenait pas, et elle serait plus méfiante à l’avenir. Méfiante de quoi ? L’on se demande. L’aînée essayait simplement de faire les choses correctement et la puînée en profitait pour faire d’elle un animal de cirque que l’on expose à tout bout de champ. Alors, certes, elle aimait être le centre de l’attention, mais elle préférait que les yeux qui la regardent appartiennent à des personnes majeures et riches…

Et pas à de sales miséreux orphelins…

Trois orphelinats !
TROIS !
Dont un marrainé par nulle autre que Lady Mountbatten… Pour clôturer cette série de bonnes œuvres.

Un véritable calvaire dont elle n’était pas encore sortie. Alors qu’elle et ses sœurs en eurent finis de leur petite représentation charitable dans le second orphelinat, la directrice de l’orphelinat insista pour que Juliet donne un petit cours de chant à l’une des classes. Ou peut-être était-ce une autre merveilleuse suggestion de Cordélia ? Juliet ne le sut pas, et peu importe, car cela ne changea pas qu’elle se retrouva à faire une leçon à des gamins totalement apathiques - subjugués par sa beauté, sans nul doute. Elle ne savait pas le moins du monde comment enseigner : elle tenta de leur faire sortir quelques notes, mais chaque fois qu’elle en pointait un du doigt, il semblait se recroqueviller comme un escargot dans sa coquille. Alors elle les fit chanter tous ensemble, un petit chant traditionnel et festif. Leur percepteur en fut ravi, et elle-même fut soulagée de les voir défiler vers la sortie, très vite suivis par ce premier.

Et puis, alors qu’elle allait se retourner après avoir ramassé sa coiffe pour se diriger à son tour vers la sortie et quitter enfin ce taudis rempli de jeunes rats, une voix un brin familière l’a surpris. Elle ne réalisa qu’en reconnaissant le beau visage la dévisageant, et qu’elle devina fort amusé, et ne cacha pas son étonnement, juste le temps de se parer de son habituel sourire.

« Lord Lightwood… » Elle inclina la tête et resta figée sur place face à sa proposition. En soi, l’occasion était idéale pour apprendre à se connaître : un tête à tête comme celui-ci ne se représenterait probablement jamais. Elle n’avait pas de chaperon, et il était assez improbable de se faire surprendre. Tout ce qu’ils diraient ou feraient resteraient entre eux, avec une certaine sécurité. Même s’il était des plus étranges de trouver un homme comme lui dans un endroit comme celui-ci. Était-ce un coup monté ? Par qui et dans quel but ? Jamais Cordélia ne ferait une chose qui risquerait d’écorcher la vertue - déjà bien peu reluisante, ce qu’elle ne sait pas - de son aînée… Une situation étrange et aussi sympathique qu’excitante et qui rappelait à Juliet des souvenirs qu’elle essayait de garder bien profondément enfoui.

Et en même temps, elle attendait toujours une seconde invitation de sa part…

« Vouez-vous une passion nouvelle pour la musique ? Ou pour les bonnes œuvres ? » Elle s’était finalement avancée, dans la direction de la porte, qui était presque la sienne, comme si elle n’allait pas accéder à sa demande et simplement passer à côté de lui pour sortir. Alors que sa voix chaude et suave avait toutes les notes de l’interdit, une mélodie dangereuse… et si tentante. Et puis...

« Si vous souhaitez apprendre l’art délicat du chant, en partant du principe que votre cas n’est pas totalement désespéré, je peux vous recommander mon professeur. Il est excellent comme vous avez pu vous en rendre compte, même s'il est plus facile de tailler un diamant que du charbon. »

Le refus annoncé par sa posture, car à son goût, il pourrait se montrer un petit peu plus passionné par elle et peut-être alors mériter son attention. Mais cela n'avait rien de catégorique évidemment.

Elle continua d’avancer jusqu’à le frôler, dans le but de passer à côté de lui et de sortir.

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Message() / Lun 24 Oct - 18:02
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William & Juliet
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Partie 2

Juliet Blooming semblait également surprise par la présence du Comte. Qui ne l’aurait pas été ? Fidèle à elle-même, elle lançait sa première joute verbale qui percutait de plein fouet le jeune homme, amusé par tant de provocation. S’il avait pu espérer déceler une pointe de joie dans son regard, il n’en fut rien. Elle se levait avec grâce, prête à lancer un arsenal complet de pics acérés et placés avec tact. Pour le plus grand plaisir de ce manipulateur expert. Pour une fois, tout ne lui était pas servi sur un plateau d’argent et comme le disait le proverbe ; plus la bataille est rude, plus la victoire est belle.

Vous pourriez être surprise mademoiselle, j’ai bon nombre de défauts mais également quelques qualités bien dissimulées…

Si le chant ne faisait pas partie de ces dernières, il était en revanche un excellent pianiste. La musique lui avait servi d’échappatoire durant de longues années. Une passion qu’il gardait secrète, même à sa propre famille, estimant à tort que cela pouvait dénoter avec le reste. Une part cachée de sensibilité qu’il trouvait risquer de dévoiler. Il n’en dit pas plus sur le sujet, espérant tout de même ne pas avoir à tirer la chansonnette au risque de ruiner toute chance de séduire.
La demoiselle se retrouvait rapidement à sa hauteur, prête à s’enfuir sans états d’âmes apparents et lui suggérant même de se trouver un autre professeur. Là, il comprit sans mal qu’il ne s’était pas trompé à son sujet et que sa présence ici ne pouvait être l'œuvre que d’un traquenard rondement mené. Elle était bien trop sûre d’elle pour faire preuve de temps de générosité, elle lui ressemblait en de trop nombreux points…

Il la laissait alors se rapprocher davantage avant de se décaler délicatement devant l’entrée, à quelques centimètres d’elle. Leur proximité était telle qu’il ne put s’empêcher de plonger son regard sombre dans ses yeux clairs. Il jetait un bref coup d’oeil dans les couloirs déserts pour ne pas être en proie aux commérages avant de murmurer à ses oreilles.

A voix basse, tout proche d'elle ; Il semblerait que vous n'ayez pas compris… Ce n’était pas une question. C’est vous que je veux…comme professeur.  

Sa main s’était posée avec douceur et fermeté à la fois sur son avant bras ganté, lui signifiant ainsi qu’il était hors de question qu’elle prenne la fuite. Si la salle de cours n’était pas isolée du froid, le bâtiment étant trop vieux pour cela, la tension qui régnait entre les deux individus suffisait à réchauffer Lord Lightwood. Rien de tout cela n’était vraiment acceptable dans les codes de la haute société ; deux célibataires seuls sans surveillance, deux êtres redoutables qui se livraient une bataille dangereuse…

Le Comte laissait glisser ses doigts le long de son bras, effleurant ainsi les doigts fin de la jolie blonde avant d’avancer à l'intérieur de la salle et de la libérer de son emprise. Il était enclin à la courtiser de toutes sorte de façon, prêt à faire d’elle la femme désirée qu’elle rêvait d’être mais avec parcimonie. Aussi devait-elle accepter de rester…

Posté fièrement à l'intérieur, il ne la quittait pas du regard jusqu’à connaître sa décision. Ses lèvres pulpeuses, sa chevelure d’or, sa posture élégante, rien ne passait inaperçu et il se trouvait là dans une posture bien délicate. Sans doute aurait-il dû s’enfuir bien avant mais la tentation et l’envie d’en savoir plus était trop grande.

J’ose à peine imaginer que votre présence ici soit pleinement votre idée, est-ce que je me trompe ? Juliet Blooming serait-elle devenue une jeune femme charitable ? En voilà une nouvelle !

Détournant l’attention par une question banale, il espérait malgré tout avoir éveillé sa curiosité pour qu’elle rebrousse chemin. Il fit alors mine de ne plus s'intéresser à sa personne, se tournant dos à elle pour analyser les partitions de musique déposées sur un vaste bureau bancale. Il retirait sa veste et retroussait ses manches, comme s'il était bien déterminé à rester ici avec ou sans elle.


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Message() / Sam 29 Oct - 8:05
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William & Juliet
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Partie 2

Lord Lightwood jouait à un jeu dangereux, très dangereux. Ce qui n’était que plus irrésistible. Elle aimait les hommes qui savaient ce qu’ils voulaient et qui savaient la tenter. En cela, William Lightwood était un diable à la parure des plus séduisantes, dont la prétendue générosité la laissait dubitative. Pour elle ce n’était pas une qualité, sauf si elle en était la cible majoritaire et elle avait du mal à gober qu’il soit là par simple empathie. Ça ne rentrait pas dans le portrait du personnage qui se tenait devant elle, lui barrant le passage, tenant sa main comme personne ne l’avait fait depuis trop longtemps.

Bien trop séduisant…


« Et vous êtes un homme qui obtient toujours ce qu’il veut, Lord Lightwood ? »

Sa proximité nourrit des fantasmes qu’elle cacha soigneusement derrière son sourire. Même si une part d’elle voulait déjà croquer le fruit interdit, Juliet n’oubliait pas qu’elle était là pour se trouver un mari et non un amant, et qu’elle tiendrait bon, quelle que soit la situation grâce à sa volonté inébranlable. Un faux pas, et cela pourrait lui coûter deux mariages, voire l’entièreté de sa réputation et elle n’était plus la sotte qui n’agissait que pour son bon plaisir en ignorant totalement les conséquences. Voilà du moins ce qu’elle se promit lorsqu’elle attrapa la porte et la ferma, après être restée quelques instants immobile, interdite. Non pour s’enfermer avec lui, mais pour se protéger.

Bien sûr qu’elle resterait, elle ne pouvait pas dire non à une si belle invitation : seuls ici, ils pouvaient être eux-mêmes, même dépasser un peu les bornes peut-être, dans la limite du raisonnable. Et puis elle voulait savoir s’il désirait réellement apprendre à chanter, ou si ce n’était qu’une excuse pour se retrouver seule avec elle. Mais aussi, ce qu’il faisait ici, dans cet orphelinat.

Car le tantôt ténébreux, tantôt parfait gentleman qui lui tournait désormais le dos savait entretenir le mystère, pour sûr. Un joueur de son calibre, ce qui ne le rendait que plus dangereux à tous les égards. Pourtant elle avançait vers lui, tout à fait consciente de ce qui l’attendait, et ce parce qu’elle était certaine de pouvoir déjouer tous les pièges qu’il lui tendrait. Voire même de les lui rendre.

« Et vous donc, cher Comte ? Je ne suis pas la seule à dénoter dans cet environnement. La générosité ferait-elle réellement partie de vos fameuses qualités bien dissimulées ? Je suis toute aussi étonnée que vous l’êtes et je crois qu’aucun d’entre nous ne devrait se trouver là. »

Encore moins dans cette pièce, seul à seul.

Elle s’approchait d’un pas léger et délicat, faisant à peine grincer le parquet sur son passage, tel un loup voulant surprendre sa proie, tout en l’observant penché sur ses partitions, sa veste retirée, scène étrange dont elle peinait à comprendre le sens. Touchant plutôt du regard la forme appréciable de ses épaules, et de son dos solide que sa chemise laissait entrevoir, ce qui n’était point pour lui déplaire. S’approchant toujours, elle remarqua une marque sur son avant-bras. Coloration bleu et jaune typique : un coup ? Oui, mais quoi et comment ? Décidément, le tableau de cet homme était un véritable puzzle et pour le moment, les pièces ne s'imbriquaient pas complètement.

En arrivant à son niveau, elle frôla l’hématome avec son pouce, puis fit mine de l’ignorer tout en se penchant avec lui sur les partitions, les doigts délicatement appuyés sur la table : des partitions de pianos avec chant, des comptines pour enfant principalement. La salle comptait un piano, certainement donné par un généreux donateur mais à en juger par le niveau de chant des orphelins, les partitions et le piano devaient simplement prendre la poussière. Sans doute qu’aucun de leur professeur ne savait en jouer.


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Message() / Sam 29 Oct - 10:48
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Partie 2

Le dos tourné, faussement concentré sur les partitions déposées sur la table servant d'alibi afin de rester dans cette pièce, William entendait la porte se refermer derrière lui, derrière eux. Un large sourire presque vicieux étirait en cachette son visage tant il espérait que Juliet Blooming profite de cette rencontre imprévue qui était une véritable opportunité. Il se tournait de nouveau, le regard malicieux.

Serait-ce donc là notre premier point commun évident ? Je doute que vous soyez le genre de femme à laisser échapper vos ambitions. Je n’aime pas me voir refuser grand chose Miss Blooming, c’est exact…

“Et encore moins l’attention d’une femme qui me tient tête.” pensait-il. La sulfureuse blonde s’avançait vers lui avec une démarche délicate, fidèle à elle-même et à ce qu’elle avait daigné lui montrer jusqu’à présent. Elle était mystérieuse, hautaine et particulièrement séduisante. Des qualités qui ne pouvaient laisser le Comte indifférent même si de récentes recherches à son sujet le laissaient méfiant. Il était hors de question qu’il devienne le pantin d’une joyeuse mascarade. Était-elle amoureuse d’un autre ? Se servait-elle de lui pour adoucir certaines rumeurs ? L’endroit était parfait pour démêler le vrai du faux, en retrait de la ville, à l'abri des regards et là où personne ne pouvait soupçonner leurs présences. Si quelqu’un venait à chercher le Comte, il se rendrait naturellement dans un bar prestigieux ou dans la salle de boxe de la ville, certainement pas à l’orphelinat des bas quartiers !

J’en doute fort Mademoiselle. Il faut croire que je ne sais résister aux yeux doux de mon cher petit frère… Si vous cherchez un homme charitable, je peux me charger des présentations mais je doute fort que vous y trouviez votre compte.

Bien que particulièrement bel homme, son frère n’avait absolument rien en commun avec la vipère qui se baladait dans cette salle de cours. Il était discret, prude et … charitable.
Sans crier garde, Juliet vint à poser son doigt sur une ancienne marque présente sur son bras. Il arrachait aussitôt sa main sans une once de délicatesse, la maintenant fermement avec un regard plus sombre encore que l’enfer avant de relâcher son emprise, honteux, perdu. Le genre de regard qu’il n’avait plus eu depuis de longues années... La blessure n’était plus douloureuse physiquement mais elle ravivait en lui des souvenirs si brutaux qu’elle pouvait le détruire de l'intérieur en une fraction de seconde. Des images en pagaille vinrent se loger dans son esprit, des cris, des pleurs, celui du petit garçon fragile qu’il avait été jadis. Il plongeait alors ses yeux noirs dans ceux de Juliet, la mâchoire serrée et les mains tremblantes comme s'il pouvait vaciller d'un instant à l'autre. Lui, cet homme si fier et solide en apparence...

Ne faites plus jamais ça. Suis-je assez clair ?.

S’il tentait de montrer patte blanche depuis plusieurs mois, pour se racheter de certains actes malheureux des dernières années, cette fois, il ne put se maîtriser. La colère avait envahit son être sans qu’il ne puisse la chasser et il malgré lui, il dévoilait au grand jour sa détresse et une part d'ombre délicieusement dissimulée depuis son arrivée à Londres… Il reculait en vitesse, regrettant son geste et se demandant s’il aurait pu faire pire encore… Nul doute que oui.
Tentant de détourner la conversation sans trop d’espoir, il essayait de se repentir de ce geste malheureux et brutal malgré son corps qui le trahissait. Les veines de ses avants bras étaient saillantes et son sang bouillonnait à l'intérieur.

Je.. je vous prie de m’excuser.
Reprenons… La légende dit que je suis un piètre chanteur… Même les cours les plus prestigieux ne viendraient pas à bout des mauvaises notes.


Allait-elle jeter l’éponge et faire mine de rien ? Allait-elle s’enfuir ? Il ne savait pas quelle option il préférait mais espérait vivement qu’elle ne s’aventure pas davantage sur une pente particulièrement glissante. Il la savait courageuse et priait de toute son âme qu’il puisse se contenir le cas échéant…
Chantez, parlez, partez, fuyez…” se répétait-il en boucle tout en jetant un œil à cette vilaine marque qui semblait le brûler comme si la plaie était encore ouverte…

L’enfer lui tendait les bras, lui qui pensait avoir changé…


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Message() / Dim 30 Oct - 8:12
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Je n’aime pas me voir refuser grand chose…
Il n’y rien de pire qu’un homme indécis, néanmoins, Juliet n’aime pas non plus qu’on lui refuse quoi que ce soit, et il l’a bien cerné en cela. Que se passera-t-il donc le jour où ils n’auront pas la même idée, la même envie ? Pour Juliet, il est clair que c’est lui qui devra céder…

En attendant, Juliet ne peut pas manquer une occasion d’instiller un peu de jalousie lorsqu’il parle de son frère. Elle le croit volontiers sur cette raison, mais elle ne peut passer à côté d'une si belle occasion.

« Je vois que nous avons tous les deux une fratrie fort convaincante. » Pas pour les mêmes raisons cependant… « J’adorerais que vous me présentiez votre frère, Lord Lightwood, nul doute que ce doit être un homme extrêmement charmant. Est-il ici avec vous ? » Et elle souriait et battait des cils, espérant bien lire une pointe de colère dans son regard si naturellement sombre.

Elle ne sut pas vraiment ce qui l’a pris lorsqu’elle caressa sa peau, cette trace étrange et sans âge. Elle voulait sans doute évoquer la façon dont il lui avait lui-même caresser la main, et raviver le désir et l’interdit. Elle n’imaginait pas une seule seconde qu’il réagirait ainsi.

Même s’il montrait un visage bien différent de celui qu’elle avait rencontré au bal et vu sur le lac depuis son arrivée dans cette pièce, là ce fut encore autre chose. Et particulièrement déplaisant. Juliet sursauta face à sa réaction vive, puis se débattit pour récupérer son bras. Son sourire s’était effacé et au contraire, elle serrait les dents, tout aussi en colère.

Quel était donc son problème ? Les hommes étaient de biens faibles êtres, décidément. Il bredouilla des excuses, tenta de changer de sujet. Comme si elle en avait quelque chose à faire qu’il chante faux ! Comment osait-il ? Juliet était particulièrement fermée, regardant les partitions devant eux et massant son poignet même si elle n’avait pas mal. Elle avait déjà rompu des fiançailles pour un type louche, même si elle n’avait pas vraiment de preuves accablantes… Il était veuf, avait giflé une domestique, et elle cherchait une bonne raison pour se débarrasser de lui. Sinon, il ne lui avait jamais fait peur. Pas comme le Comte en cet instant. Et elle n’était même pas proche d’être sa fiancée…

Juliet avait rarement peur d'ailleurs, mais là, cette réaction violente et démesurée alors qu’elle était seule avec lui… C’était inacceptable. Et qu'est-ce que cela disait de l'avenir ! Elle se demanda donc si elle ne ferait pas mieux de partir tout de suite, malheureusement pour elle, elle n’était pas lâche et elle adorait les confrontations… Il se trouvait qu’après tout, elle n’était elle-même pas très saine dans ses relations. Alors même si le Comte de Surrey n’avait soudain plus rien de séduisant, ni de charmant - ce qui n’avait rien de définitif : hors de question de partir ainsi, sans avoir le dernier mot. Sa propre colère remplaça la légère crainte qu’elle avait ressenti, elle se redressa et le toisa, le défia même. Il ne pouvait clairement pas compter sur elle pour oublier et pousser la chansonnette comme si de rien n’était !

« Voilà donc le vrai visage de William Lightwood… » Fit-elle, en le foudroyant de son regard devenu froid comme la glace. Son ton suffisait pour lui témoigner qu’elle n’avait pas aimé, qu’elle ne trouvait pas ce nouveau visage à son goût et qu’elle ne lui pardonnait nullement de l’avoir traité de la sorte.

« Ou peut-être que vous ne supportez pas qu’une femme vous touche ? » Le menton haut et fier, elle attendait de savoir ce qu’il pourrait bien répondre à ça. Juliet avait entendu parler d’hommes qui aiment les hommes, parfois au point de ne même pas pouvoir toucher une femme. Elle en avait même déjà vu s’embrasser, ayant fréquenté quelques lieux qu’elle n’aurait pas dû, il y a quelques années de cela. Cela lui était parfaitement égal, tant qu’elle ne se retrouvait pas piégée au milieu : un tel homme ne l’intéressait pas le moins du monde comme époux. Si le Comte de Surrey était de ceux-là, il l’avait formidablement bien caché et s’ils étaient capables de lui faire croire à elle, Juliet Blooming, qu’ils la désirent sans que ce ne soit vrai, alors elle voudrait le savoir afin de se montrer plus méfiante à l’avenir...

Quelque soient ses raisons, il lui devait en tout cas des explications et des excuses un peu plus solides. Sinon elle partirait, et il pourrait l’oublier. Ce qui serait vraiment dommage car elle fondait de grands espoirs en lui…

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Message() / Sam 5 Nov - 14:03
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L’atmosphère avait pris un tournant inattendu et désagréable. L’euphorie d’une si belle rencontre imprévue laissait désormais place à une colère réciproque et particulièrement floue. William, bien que honteux de son comportement, n'arrivait pas à se soustraire aux divers sentiments qui bataillait les uns contre les autres dans son corps tout entier. Il regrettait amèrement le geste malheureux qu’il avait eu à l’encontre de la demoiselle qui se tenait à ses côtés et qu’il devait admettre apprécier plus qu’une autre. Malgré tout, il était tétanisé. Pris au piège dans un passé refoulé qui n’avait pas ressurgit depuis de longues années. Peut-être était-ce la salle de classe dans laquelle il se trouvait qui avait ravivé en lui de rudes souvenirs…

Une petite voix intérieure lui hurlait de présenter des excuses et de quitter cet endroit maudit avant que les choses ne dérapent d'avantages mais, l’audace de la jeune femme, de l’objet de ses désirs ces dernières semaines, le figeait à sa place. Elle ne reculait devant rien malgré l’effroi qu’il pouvait lire dans ses yeux. Il se souvenait alors de leurs échanges au Rental Boat sur une alliance malheureuse avec un homme violent et détournait son regard des yeux bleu ciel de Juliet pour ne pas affronter la réalité en face. Une réalité trop brutale. Elle n’avait plus rien de séduisant, d’envoutant, au contraire, des flammes semblaient jaillir des son regard, prêtent à brûler vif le Comte Ligthwood.

« Voilà donc le vrai visage de William Lightwood… »

Même si cela n’était pas flagrant, il mettait tout en œuvre pour se contenir et reprendre une once de calme. Ses pupilles étaient dilatées, son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine et s’il avait été seul, nul doute qu’il aurait retourné la salle sur elle-même pour extérioriser la rage qui le rongeait de l'intérieur.  Juliet avait sûrement raison, son frère serait à l’évidence un bien meilleur parti pour elle car malgré les sévices reçus enfant, il n’avait gardé en lui que du bon… Il était le seul qui pouvait le calmer de cet excès de colère, qui réussirait à apaiser ses maux… Mais la porte était close et ils n’étaient que deux. Piqué à vif par la dernière attaque cinglante de Juliet, le Comte fit voler en éclat les minces barrières qui le contenaient encore.
Comment osait-elle penser cela ? Lui qui contenait son désir grandissant au fil du temps passé à ses côtés par simple respect. Lui qui la dévorait du regard sans filtre depuis leur rencontre au bal de la Reine…

« De toute évidence, l’inverse n’est pas vrai. Nous devrions peut-être demander l’avis d’un certain Marquis sur le sujet ?  N’est-ce pas ? »

Comme tout homme fortuné, le Comte ne pouvait pas se contenter d’une simple passion pour laisser le travail d’une vie entre les mains d’une épouse malhonnête. Afin de s’assurer de certains détails, il avait envoyé ses meilleurs hommes pour enquêter sur la famille Blooming. A sa grande surprise, la prétendante avait été promise à un mariage de qualité qui n’eut finalement pas lieu pour des raisons mystérieuses. Les hypothèses allaient bon train dans l’esprit du Comte, qui s’enfonçait davantage dans sa colère.

La décence n’était plus de la partie et les attaques n’étaient plus synonymes de jeux sournois. Les deux célibataires touchaient du doigts des sujets plus personnels et pleins de secrets. La pièce était éclairée par la lumière de la rue attenante, rendant l’atmosphère plus profonde encore. Était-ce venu l’heure des aveux ou d’une guerre sans fin ?
La suite de cette conversation s’annonçait décisive.
Par prudence, William restait à une distance respectable de Juliet pour la protéger, la protéger de lui-même… Il était désarmé face à l’imprudente Blooming qui réveillait en lui le meilleur et le pire.


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Message() / Sam 5 Nov - 21:22
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Ce qu’il rétorque la prend par surprise, et elle ne cache point son choc, la mâchoire pendante. La claque est telle qu’elle se retrouve abasourdie, et la colère, quelque peu mise de côté.  Des sons d’étonnement sortent de sa bouche, alors qu’elle secoue la tête. Il s’est éloigné, et cela lui laisse un peu d’air aussi pour se remettre les idées en place.
Vraiment ? Elle n’arrive pas à croire qu’il mette ça sur le tapis. Qu’en sait-il réellement ? Probablement rien, de toutes les personnes qui connaissent la vérité, il n’y a que son père et Adrian et sa mère. Les autres sont décédés… Elle ne pense pas aux serviteurs, personnes insignifiantes pour Juliet Blooming.
Non, elle n’y croit pas une seule seconde, il n’a aucune certitude, que des rumeurs ou des suppositions.
Soudain elle rit, un rire sans sourire, un rire ni moqueur, ni vindicatif. Juste cette situation invraisemblable et cette question qui reste en suspens et qui la sidère complètement. Un rire absurde.

Y était-elle allée trop fort ?

Elle le regarde, lui, retranché dans cette colère incompréhensible, certaine de n’avoir rien fait qui justifie une telle violence.
Et elle ne peut que se poser cette question.

Y était-elle allée trop fort ?

Car les mots tranches parfois plus violemment que les lames les plus affutées.
Certes, elle ne peut lui pardonner aussi simplement, et peut-être même jamais. Mais elle songe à Adrian lorsqu’il a découvert sa tromperie, elle songe à l’expression de son visage. Avait-il dit qu’il voyait enfin son vrai visage ? Elle ne s’en souvient plus, mais ça ne devait pas être très éloigné dans le sens en tout cas. Et il ne lui a jamais pardonné.
Le cas est pourtant loin d’être similaire : il ne s’est rien produit, il n’y a eu que des émotions, vives, et le sujet n’est pas le même, pas comparable.
Juste, elle le voit là devant elle et se dit que le William du bal, le William sur la tamise, le William qui l’a séduite ne peut pas être complètement inexistant dans cette salle. Comme la Juliet qu’Adrian avait aimé n’était pas qu’une chimère, elle avait simplement d’autres facettes. Il restait à savoir si ces facettes en valaient la peine.
Elle est persuadée que les siennes oui, elle s’était juste enfoncée dans son mensonge à l’époque, bien trop loin pour que ça ne soit supportable pour son fiancé. Qu'un en est-il de Lord Lightwood ?

Y était-elle allée trop fort ?
Oui, elle avait été très dure dans ces mots.
Car en rejetant son contact, en la rejetant, il l’avait blessé d’une façon dont elle n’avait pas l’habitude. Personne ne refusait son contact.
Personne.

S’il n’aime pas les femmes, au moins y aurait-il une explication.

Elle ne comprend pas, et il l’a blessé dans son égo. Et ce ne sont pas quelques maigres excuses balbutiées qui peuvent réparer ça.

Elle pourrait faire remonter sa colère, mais vu l’état de son partenaire de danse, cela semble risqué. Ou bien calmer le jeu, ce qu’elle est capable de faire. Elle est davantage comédienne que grande émotive et elle a encore assez de sang froid pour ce genre de situation. Justement parce qu’il ne la touche pas, là ce serait une autre affaire…

Un léger sourire, sur un seul côté de son visage, vient soudain accompagné l’un de ses hoquets de sidération, comme une petite main tendue vers une conversation entre adultes… Tout en secouant la tête, pour dire “soit, parlons-en.”

« Je ne sais pas ce que vous voulez que je vous confesse William. » Au point où ils en sont… Elle le regarde droit dans les yeux, son sourire s’est effacé et elle affiche un grand calme, cachant un bouillonnement intérieur. « J’ai commis des erreurs et cela m’a coûté un excellent mariage. Je ne vous en dirais pas plus, et vous pouvez aller voir le Marquis de Budehaven pour lui demander son avis, si cela vous chante, il ne vous dirait rien non plus. Adrian et moi sommes amis désormais, n’est-ce pas suffisant ? »

Elle aimerait que cela le soit, comme elle aimerait tout lui dire. Une part d'elle a envie qu'il insiste sur le sujet, qu'il la pousse à bout jusqu'à qu'elle craque. Mais comment savoir s’il l’accepterait ? Et surtout s’il le garderait pour lui ?
Juliet se détourne et s’éloigne encore un peu, faisant quelques pas vers le piano. Le clapet est fermé et elle tapote doucement sur le bois.

« Je n’aurais pas dû dire que c’était votre vrai visage. Mais je ne peux pas dire que je comprenne, ni que j’accepte vos excuses. Quelques minutes plus tôt, vous me touchiez le poignet et la main, et cela ne vous posait aucun souci. Et le geste était bien moins innocent que le mien. Si vous ne pouvez pas vous expliquer, je vais devoir partir et nous ne nous reverrons pas.  »

Son autre poing se serre, caché par sa robe, contenant le reste de ses émotions. Elle ne peut guère faire mieux, et cet ultimatum ne lui plaît pas, mais elle ne voit pas d’autres alternatives.

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Message() / Sam 5 Nov - 22:35
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Il aurait dû être fier. Jubiler. William aurait dû se réjouir de cette dernière réplique qui laissait Juliet sans voix pour la première fois. Son regard était dénué d’émotions, elle était figée sur place et semblait se décomposer. Visiblement, il avait touché un point sensible et l’homme vicieux qu’il était parfois aurait savouré cet instant plus qu’un autre. Une victoire.

Ce ne fut pourtant pas le cas. Sa colère descendait d’un cran et il prit conscience de la portée de ses mots. Il venait de faire une intrusion des plus infâme dans la vie personnelle de la demoiselle et se remémorait avec douleurs les disputes incessantes sur ce sujet avec sa cousine Jane Gilderstone. Comme un mauvais élève, il n’apprenait pas de ses erreurs et donnait à Juliet le bâton pour se faire battre. Elle n’en fit rien, à sa grande surprise.

Tourmentée, elle déambulait dans la pièce avec un silence religieux qui lui glaçait le sang plus qu’autre chose. Il aurait souhaité mettre un terme à tout cela, mais il en était incapable. Les rumeurs rapportées sur Miss Blooming devaient être élucidées, il était hors de question qu’il ne soit que le pantin d’une supercherie, si toutefois, il n’avait pas anéanti toutes ses chances avec la jolie blonde. Rien n’était moins sûr que cela. Les quelques minutes de silence eurent un effet bénéfique sur William, son cœur s’apaisait doucement malgré ses mains encore tremblantes dissimulées derrière son dos. Il s’était fait la promesse de ne plus jamais être un homme faible, de ne plus jamais montrer une seule brèche pour laisse à d'autre, l'opportunité de lui faire du mal. Ce soir-là, toutes ses convictions volaient en éclats et il n’était qu’un lâche muré dans son désespoir.

A sa grande surprise, elle reprit la parole. Sa voix au timbre si délicat vint briser sa crainte d’un départ hâtif. Si l’un d’eux quittait cette pièce remplie de non-dit, alors tout serait fini et le hasard du bal n’aurait rien apporté si ce n’est de la rancœur, une fois de plus. Il ne la quittait plus du regard, écoutant avec attention chacun de ses mots. Allait-elle faire preuve d'honnêteté ? En réalité, aucun de ses enquêteurs n'avait réussi à trouver de vraies informations et il lui avait alors conseillé de fuir et de ne pas se mêler davantage à cette histoire… La raison lui ordonnait de prendre ses jambes à son cou et de partir loin de cette créature envoûtante, mais une partie de lui s’y refusait catégoriquement.

Je me fiche éperdument de l’état de vos relations actuelles avec le Marquis de Budehaven. Vous ne dîtes pas toute l’histoire ! Un mariage aussi prometteur ne peut pas s’arrêter sans raison valable. Qu’avez vous fait ? Pourquoi cette union n'a-t-elle pas eu lieu ?

Il fit un pas dans sa direction, plus apaisé. Elle avait su trouver l’attitude juste, sans renchérir davantage afin de lui offrir suffisamment de temps pour calmer son âme. Son secret tenait désormais sur un fil, il devait savoir.

Ne mentez plus Juliet…

L’avait-il déjà appelé par son prénom ? Supporterait-il la vérité si elle venait à la lui révéler ? Une chose était sûre, il ne pourrait envisager de la voir de nouveau si elle n’était pas franche, car William ne pourrait supporter, se faire piéger dans un traquenard de famille. Le Marquis, serait-il enclin à parler ? Le Père de Juliet ou la seconde demoiselle Blooming ? Il était prêt à tout.

La conversation se détournait une nouvelle fois, comme un boomerang. Un retour à l’envoyeur qu’il prenait en pleine face. C’était de nouveau lui le centre d'intérêt, lui et son geste malheureux qu’il se passait en boucle. Jamais il n’aurait dû réagir de la sorte et s’il savait qu’elle n’avait pas eu mal, il savait aussi qu’il aurait pu faire pire…

Comment pouvait-il lui demander d’être franche quand lui, gardait le silence ? Comment pouvait-il envisager de continuer à vivre avec un fardeau que seul son frère connaissait, malgré lui ? S’il s’était senti suffisamment fort pour endormir ses souvenirs, ils restaient si profondément ancrés en lui qu’il ne savait pas s’en débarrasser.

Il tournait dans la pièce comme un homme fou, logeant son visage entre ses mains, se tournant dos à Juliet, les coudes posés sur le mur pour trouver un soutien et le regard bas..

J’ai été battu.

Il n’y croyait pas. Plus de vingt ans de secret qui s’envolait. Jamais il n’avait osé prononcer ces mots. Il se tournait, le regard noir, mais pour autant sans danger et vint s’asseoir sur l’un des bureaux d’enfant, plus prêt d’elle.

La trace que vous voyez sur mon bras, celle sur laquelle vous avez posé votre doigt… Voilà une trace parmi d’autres.... parmi de nombreuses années de cauchemar. J’ai grandi entre les mains d’une femme abominable toute mon enfance. J’ai été enfermé, roué de coups jusqu’au sang, puni sévèrement… Pendant douze ans.

Son cœur se brisait de l’intérieur et un poids s’enlevait de ses épaules. Cela, faisait-il de lui un homme faible ? Il n’en était plus si certain. Pour la première fois de sa vie, William se sentait être simplement une victime…

Les yeux rivés sur le sol, il n’arrivait pas à croire ce qu’il venait de faire… d’avouer à voix haute…

Satisfaite ?

Elle devait jubiler. C'était un homme à terre, Juliet Blooming avait gagné.



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Message() / Dim 6 Nov - 9:13
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« L’état de notre relation actuelle compte. S’il m’a pardonné, c’est que ce n'était pas si grave et qu’il n’y a rien de plus à savoir. Le détail ne vous regarde pas. » Les trémolos dans sa voix confirment que son calme n’est qu’apparence, de la maîtrise de soi et rien d’autre et qu’elle pourrait s’emporter à nouveau, ou partir dans toute autre émotion… Le sujet est si sensible, pourquoi tient-il absolument à tout connaître ? Que craint-il exactement ? « Il était follement amoureux, il ne me voyait plus moi, il m'imaginait parfaite... C'est tout. »

Il insiste, mais elle ne peut pas. C’est à lui de se lancer en premier, de montrer la voix. Le pourra-t-elle ensuite ? Rien n’est moins sûre.

« Je ne vous ai jamais menti. Mais je ne peux pas vous le dire. Je… Je ne vous fais pas assez confiance. »

Et c’est la vérité. Il ne lui a rien donné, comment peut-elle lui confier un secret qui pourrait ruiner toute sa famille ? Il avance, mais elle refuse son approche et s’éloigne, vers le piano, vers cette leçon de chant qu’elle aurait peut-être dû accepter sans rien chercher plus loin. Elle lui laisse alors le choix, parler ou partir. Ils en resteraient là, chacun avec leur secret, chacun de leur côté. Peut-être pour le mieux.
Ses doigts tremblent, son cœur aussi.

J’ai été battu.


Lui aussi…
Juliet a grandi, et l’égocentrisme qu’elle avait lorsqu’Adrian lui a fait cette révélation ne prend plus autant de place. Les circonstances étaient différentes aussi, elle était dans l’urgence d’accomplir une certaine chose pour se sauver la peau. Cette fois est différente, elle est différente, elle s’en rend enfin compte. Elle a immédiatement de la peine pour lui et se retourne, l’observant, croisant son regard si sombre, si douloureux, le couvant du sien. Il s’assoit et elle s’approche alors qu’il continue son récit. Chaque pas la rapproche jusqu’à ce qu’elle soit à son niveau. Elle a envie de le prendre contre elle mais elle n’ose pas le toucher, pas sans qu’il ne la regarde et lui fasse signe qu’elle peut.
Elle voudrait le serrer dans ses bras mais n'en fait rien.

Satisfaite ?
Elle est sidérée à nouveau, outrée même.
Et un peu en colère qu’il lui balance ça comme ça. Comme si elle devait s’en réjouir !
« Satisfaite ?! Avez-vous si peu d'estime pour moi désormais ? Je suis tout sauf satisfaite, je suis sincèrement désolée pour vous, néanmoins contente que vous acceptiez de vous confier. Et décidément, derrière les murs des grandes familles, la misère et l’ignominie sont bien trop répandues. » Finit-elle par ajouter, un peu ailleurs.

Elle s’agenouille devant lui, posant ses mains sur ses genoux.

« Pourquoi était-ce si difficile à raconter ? Ce n’est pas de votre faute ! Mais vous ne pouvez pas sauter à la gorge d’une femme que vous courtisez pour… Si tant est que vous la courtisiez toujours… »

Juliet le dévisage, cherchant un peu de compassion, un peu de chaleur, cherchant l’homme avec qui elle a pu s’imaginer faire sa vie, là-bas, sur cette barque tout en lui offrant toute l'affection qu'elle a pour lui. Elle se doutait que leur relation serait houleuse et complexe. Trop peut-être. Elle n’arrive pas à se dire qu’elle peut lui faire confiance, qu’il n’utilisera jamais son secret contre elle, ou bien qu’il ne lèvera jamais la main sur elle ou sur leurs enfants. Cela devrait suffire à la faire fuir pour de bon et épiloguer cette histoire, pourtant, elle ne veut pas, elle ne peut pas. Elle ne peut se permettre de compter que sur un seul prétendant pour mettre fin à son misérable célibat.

Une larme coule le long de sa joue, puis une autre. Juliet pleure si rarement, et si rarement devant autrui. Peut-être est-ce bon signe, peut-être pas, elle est totalement perdue dans cette relation.

« Je sais ce que vous attendez et je ne peux pas William. Je suis désolée. » Avant que les sanglots ne montent, elle se relève promptement et s’éloigne, lui tournant le dos pour étouffer ses pleurs et les renvoyer pour de bon. Elle passe instinctivement une main sur son ventre, là où l’accouchement a laissé des traces.
« Il y a des cicatrices qui ne se voient pas de l’extérieur. » Finit-elle par ajouter, un peu mystérieusement, en se demandant quelle partie est la pire dans ce qu’elle a fait. Coucher avec un autre homme ? Tomber enceinte ? Faire croire à son fiancé qu’il en serait le père ? Si elle doit lui avouer quelque chose, elle n’a pas besoin de tout dire, mais quelle partie serait la plus entendable ? Quelle partie pourrait-il tolérer ? Elle n’en a pas la moindre idée.

Alors elle ne peut pas, pour Cordélia et pour Ophélia.
Pour Jonathan aussi.
Elle ne peut pas remettre leurs vies entre les mains d’un homme si prompt à l’accuser, si prompt à la violence. Ils seraient mariés, elle lui dirait tout, mais là…
La seule chose qu’elle pourrait faire c’est de lui demander ce qu’il craint tant, et lui dire si cela s’en rapproche ou non. Ou bien elle pourrait lui montrer… D’une certaine façon.
Elle sent aussi que son silence ne fait qu’empirer ses doutes. Elle aurait dû tout nier en bloc dès le début, peut-être qu’ils n’en seraient pas là.

La vie est étrange… Elle voulait tout dire au Marquis et il a refusé. Cet homme là veut tout savoir et elle ne lui dit rien.
Mais peut-être est-ce le signe qu’elle attendait.
Sa main remonte contre sa nuque et elle se masse.

Elle devrait partir.


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Message() / Dim 6 Nov - 14:15
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« Je ne vous ai jamais menti. Mais je ne peux pas vous le dire. Je… Je ne vous fais pas assez confiance. »

William aurait aimé riposter, s’offusquer de n’avoir là que les brides d’une histoire raccommodée sans doute des centaines de fois pour ne pas entacher la famille Blooming. Il ressentait un étrange mélange de contrariété et d’admiration. Si Juliet avait visiblement des boulets à ses pieds, elle savait se fondre dans la masse et conserver avec détermination l’honneur de sa famille. Sur ce point là, William ne pouvait qu’être séduit, lui qui avait besoin d’une alliée plus que d’une épouse. Lui qui avait besoin d’une compagne aux épaules suffisamment solides pour ne rien laisser paraître et défendre corps et âme les méfaits de son époux. Il avait ruiné l’une des plus grandes familles, les Bridgerton et d’autres y avaient laissé des plumes. Toutes ces affaires n’avaient jamais fuité grâce à un travail de fond.

Comment vous prouvez que vous pouvez avoir confiance en moi ? Je me montrerais à la hauteur de vos attentes. Il m’est impossible de continuer de la sorte éternellement sans savoir dans quelle mesure je prends des risques pour ma famille. J’imagine que vous comprenez cela, nul doute que vous cherchez à les protéger en vous murant dans ce silence.

A la suite de ses révélations, le Comte se sentait plus léger, comme si mettre des mots sur ce qui lui était arrivé le libérait d’un poids trop lourd à porter. Changerait-il pour autant ? Non. Il s’était construit une armure, avait affûté ses armes et parfait un masque d’un homme à craindre pendant trop longtemps pour faire marche arrière. Il se plaisait dans ce rôle et aimait avoir la paix pour vaquer à ses occupations. C’était une libération personnelle, une manière d’avoir l’esprit plus serein et d’entrevoir de nouvelles perspectives. Ses excès de colère se feraient plus rares, plus modérés sans doute. Lui non plus n’avait pas une confiance aveugle en Juliet, elle était bien trop déterminée à sauver sa propre petite personne des tâches que c’était un pari risqué d’imaginer qu' elle garde le silence. Mais, que risquait-il ? Elle avait raison, ce n’était pas sa faute, pas totalement…
Ce qu’il redoutait particulièrement c’était les regards de pitiés qui viendraient s'abattre sur lui, ainsi que le déshonneur de ses parents qui avaient toujours fait mine de ne rien voir.

Je n’ai rien fait pour épargner mon plus jeune frère. C’était mon rôle en tant que premier né de le protéger. Je suis resté silencieux, j’ai subi en silence et je l’ai regardé crier sans bouger. J’ai été lâche, je ne me le pardonnerais jamais. J’ai ensuite hérité de mon oncle, du Comté de Surrey et j’ai fais renvoyer cette abominable femme sans même oser la dénoncer. Elle a sans doute retrouvé du travail, sans doute recommencer, par ma faute… Je me suis fait la promesse de ne plus jamais être faible Juliet, et me voilà ici, au bord d’un précipice avec un geste malheureux à votre égard à ajouter à une longue liste d’erreurs.
J’ose espérer que vous me pardonnerez ce travers, je suis un homme colérique, mais je ne bats pas les femmes…


Elle l’écoutait raconter son histoire avec une sensibilité qu’elle n’avait jamais laissé entrevoir auparavant. Difficile de croire que les larmes qui roulaient sur ses joues n’étaient qu’illusions, que l’objet d’une mise en scène, elle semblait sincère et bousculée par la tournure qu’avait prise cette rencontre à l’orphelinat. Une chose était à retenir ; la charité n’était pas bonne pour eux ! Ils devraient à l’avenir continuer de se tenir éloignés de ces endroits.
Par fierté, elle se retournait et ravalait ses larmes. William ne fit point de remarque tant il savait à quelle point elle était fière et ne supporterait pas, tout comme lui, de faire preuve d’une quelconque faiblesse. Il se relevait de la table, les jambes engourdies et l’esprit encore chamboulé.

Avez-vous fauté ?

Il marquait une pause et, tout en prenant une profonde inspiration, il ajoutait ;

Ne dites rien, je tâcherai de mériter la vérité. Si vous m’en laissez l’opportunité.

La soirée avait été rude pour eux deux et il ne voulait pas, ne voulait plus la contraindre à parler. Une chose était certaine, si après tout cela, Juliet et William continuaient à se fréquenter, aucune demande ne serait prononcée sans que la vérité ne soit révélée. Il devrait s’armer de patience et être à la hauteur pour gagner une part suffisante de sa confiance. Il était trop fourbe, sur le papier, pour la gagner intégralement alors que la réalité était autre. Même si la vérité venait à l’offusquer, il n’en ferait jamais part. C’était un homme de parole, malgré de nombreux défauts. Il avait protégé Jane du déshonneur lorsqu'il l'avait pris sur le fait avec son professeur de piano. Malgré un manque de tact évident qui avait terni leur relations, jamais, oh non jamais il n'avait songé à parler. Pas même à leur famille par peur pour elle. Il enterrerait ce secret avec lui.
Elle lui tournait le dos, il s’avançait vers elle sans brusquerie.

Vous sentez-vous la force de chanter ?

Sa voix était sublime, nul doute qu’elle arriverait à les transporter ailleurs, loin de cette agitation émotionnelle. Lui, était un excellent pianiste. Il avait trouvé dans cette passion un échappatoire à sa douleur et plus celle-ci était vive, plus il jouait bien. Il s’avançait vers l’instrument poussiéreux et glissait ses doigts dessus avant de s’installer sur le banc attenant et regarder dans les yeux, pour la première fois depuis de longue minute, la femme qu’il admirait plus qu’il ne détestait. C'était une soirée spéciale, la soirée des révélations et Lord Lightwood avait envie de jouer.. pour la première fois publiquement, à l'exception des employés de maison évidemment.

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Message() / Mar 8 Nov - 9:32
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« Et pourquoi ne pas simplement voir ce silence comme la preuve que je sais protéger la réputation et les intérêts de ma famille et de moi-même ? Vous avez vu assez de moi je crois pour savoir que je ne laisserais personne ternir ma réputation, et il en ira de même pour mon époux. Les apparences comptent et me sont chers, vous le savez parfaitement. »

Personne, oui, mais elle-même ? Là était bien le problème. Juliet était particulièrement attentive aux regards des autres, c’était indéniable, trop même, puisqu’elle puisait son énergie dans l’envie et le désir des autres à son égard. Cette discussion lui faisait réaliser que cette histoire ne serait jamais derrière elle, qu’elle pourrait resurgir à n’importe quel moment de sa vie et la salir, elle, comme son mari. Alors William avait raison, il était en droit de savoir. Le problème était dans le cas où il ne l'épouserait pas, voire la rejetterait pour ce qu’elle avait fait… Il possèderait alors un secret bien trop précieux et un moyen de la faire chanter elle et son futur époux… C’était inconcevable et Juliet peinait à nouveau à croire à un futur possible entre eux.

Elle sortirait certainement de cette salle avec une drôle d’impression, comme une incompréhension sur tout ce qu’il venait de se passer, sur tout ce qu’elle avait ressenti. William Lightwood confirmait que leur relation promettait des envolées vers le septième ciel, comme des descentes en enfer et ce n’était pas pour lui déplaire. Ils ne s’ennuieraient jamais, passeraient leur temps à se disputer pour se réconcilier de la plus délicieuse des façons. Il était beau et élégant en toutes circonstances, et il avait encore bien des choses à dévoiler, car il lui semblait qu’il n’était pas un homme qui donnait gratuitement de sa personne, ce qui l’intriguait d’autant plus. Que pouvait-il manigancer dans ses affaires, dans la gestion de son domaine ? L’histoire de cette femme qui l’avait battu, une domestique visiblement, de son frère qu’il n’avait pas assez protégé, cela ne pouvait être la seule chose qu’il cachait. Son portrait restait inachevé, elle le sentait.

Il avait l’air… Il avait l’air d’être du genre à écraser la moindre chose qui se dresserait entre lui et son avenir. Un allié de choix. Un partenaire de confiance.

Juliet ne pouvait pas être plus perdue sur William Lightwood. Et voilà maintenant qu’il promettait ne pas battre les femmes, et qu’elle avait envie de le croire… Comment pourrait-il en effet, après avoir vécu lui-même cette horreur ? Elle s’en voudrait presque de l’avoir accusé d’une telle chose, alors qu’il ne l’avait pas touché, juste repoussé.

Non, vraiment, elle était perdue et il tenta une fois encore de le dissuader de déterrer le cadavre de sa folle vie passée. Il ne lâchait pas, ne lâcherait pas.

Avez-vous fauté ?

Elle aurait pu dire oui assez facilement, mais le sujet était vaste. Fauter. Il est si facile de fauter dans cette société. Enlever un gant est une faute. Un oui pourrait être tout et n’importe quoi.

Elle ne dit rien, bien évidemment, soupirant doucement lorsqu’il reprit la parole. Il laissait enfin tomber, pour aujourd’hui. Mais peut-être que Juliet serait la plus bornée des deux, peut-être qu’elle arriverait à le séduire suffisamment pour qu’il oublie cette histoire. C’était l’objectif qu’elle se fixait si elle continuait de le voir - ce qui était certain la concernant - car il lui paraissait impossible de dévoiler trop tôt ses impairs. Et trop tôt était avant le mariage.
Nulle doute qu’ils se livreraient une bataille acharnée de séduction et d’argumentation en tout genre désormais.

Elle aurait matière à réfléchir dans les prochains jours, plus que nécessaire même.

Elle pensait alors partir, cette discussion étant terminée mais voilà que le Comte l’invitait à chanter. Elle se tourna enfin vers lui. Tout était redevenu calme. Il s’installait au piano, et pourquoi pas après tout ? Après tout ce qu’ils venaient de ressentir et de se dire, un moment musical semblait approprié. Et le meilleur moyen que la situation ne dérape d’une toute autre façon… Elle aurait dû refuser, ou au moins rester à distance, mais la sulfureuse blonde n’en faisait qu’à sa tête. Ou à son corps, plutôt. Elle vint s’asseoir sur le banc, à ses côtés, ne le quittant pas des yeux.

« Qu'allez-vous nous jouer, Lord Lightwood ? »

Elle se mordit la lèvre.
Il savait dans quoi il se lançait, elle avait déjà chanté pour lui. Cette fois, il n’y avait plus tout un public sur les berges de la Tamise, ils étaient seuls et elle ne l’épargnerait pas de son timbre chaud et suave, légèrement enraillé. Elle jouait avec le feu, Juliet, elle savait qu’il aurait envie d’embrasser ses lèvres avant que la chanson ne soit terminée. Elle en avait bien sûr très envie elle-même, mais elle avait promis de bien se conduire… Elle l’avait promis pour sa mère, pour ses sœurs. Elle avait promis la même chose quand elle s’était jetée sur son ex-fiancé.

Maudite sois-tu, Juliet Blooming, pour être si lascive.
Et maudit sois Adrian aussi, pour lui avoir fait briser son vœu de chasteté, rappelant à son corps tout ce qu’il aimait.

Mais William Lightwood est un gentleman, n’est-ce pas ?
Peut-être était-ce l’épreuve dont elle avait besoin, elle aussi.
Peut-être était-ce aussi une forme d'aveu, un indice de plus sur la nature de la jeune femme.

Ses doigts s’enfoncèrent délicatement dans les touches du piano, la musique retentit, puis sa voix vint se marier à la perfection avec les cordes frappées. Sur le refrain, elle vint même compléter quelques notes de sa main droite sur l’extrémité du clavier, doublant la mélodie. Elle n’était pas une grande pianiste, mais elle avait quelques notions indispensables à la pratique du chant. Elle ne s'étonna guère qu'il joue si bien, loin de savoir qu'il s'agissait d'un secret, elle profitait simplement de l'instant offert par le Comte, par la musique. Un instant si doux et hors du temps qui contrastait avec ce qu'ils venaient de se faire vivre...
Et elle le regardait toujours.

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Message() / Sam 12 Nov - 15:12
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Cette visite à l’orphelinat resterait gravé dans leurs esprits, c’était évident. Ni le Comte Lightwood, ni Juliet Blooming ne sortiraient de cette pièce sans se souvenir de ce qui c’était passé à l'intérieur. Des non-dits, des révélations ; un véritable ascenseur émotionnel.

Il était désormais temps d'apaiser les maux et de faire renaître en eux l’envie de se revoir plus que de se détester et la musique serait une alliée de taille, qui les liaient d’une façon différente. Plus douce.
La sulfureuse blonde vint se loger à ses côtés, lançant les premières notes de sa voix si enivrante. Le Comte fit de son mieux pour se concentrer sur les notes du piano qui résonnaient sous ses doigts sans laisser le désir s’emparer de son corps.
Comment était-ce possible de passer d’un tel état de colère envers cette femme à l’envie de l’embrasser sans attendre ? Lorsque la musique le lui permettait, il détournait son regard sur ses lèvres pulpeuses qui entouraient le son de sa voix délicieuse, il se perdait à contempler chaque centimètres de son cou qui vibrait au gré des notes. Le William d’avant le début de la saison aurait fait volé toutes les barrières qui le retenait de s’éprendre d’une si belle femme. Par chance, sa raison s’était faite plus puissante au fil des bals et des rencontres.

Pourrait-il faire de Juliet Blooming la future Lightwood ? Cette rencontre était sans nulle doute la plus tumultueuse de toute. Elle serait une alliée de taille, mais n’hésiterait pas à se confronter à lui et à lui tenir tête. Serait-il en mesure de céder sans que tout n’éclate autour ? Pourrait-il un jour lui faire confiance au point de se projeter plus loin que dans cette maudite salle de cours ou serait-elle à jamais inaccessible pour un homme comme lui ?

Il savourait cet instant hors du temps, se laissant bercer par les notes simultanées de sa voix et du piano. Les accords étaient parfaits, en symbiose, le reflet de leur fougue tantôt dévastatrice, tantôt merveilleuse. Les notes se firent plus douces, plus lentes, jusqu’à s'essouffler.
Juliet le regardait fixement, sans détourner ses yeux des siens. Elle ne voyait visiblement pas un monstre et il s’en réjouissait. Perdu dans les méandres de ses pensées, il prit la parole une dernière fois.

Je sais de source sûre que plusieurs hommes vous courtisent Miss Blooming, un en particulier. Sachez que je serai également à vos côtés lors de la saison prochaine. Je m’en vais séjourner chez mes amis Smith-Stanley pendant l’inter-saison, mais mes pensées seront à vous pendant cette absence. Je vous courtiserai de toutes les façons que vous espérez, aux yeux de tous, lors de mon retour à Londres.

Elle rêvait de briller, de surpasser les autres. Elle se voulait désirée et désirable et William était un homme déterminé. Il devait gagner à la fois sa confiance et sa loyauté et la tâche s’annonçait rude.

A peine eut-il le temps de finir sa phrase que des bruits de pas se rapprochaient de l’entrée. Le Comte reculait en vitesse pour ne pas être la proie du prochain Whistledown…


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Message() / Sam 12 Nov - 19:52
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@Juliet Blooming & @William Lightwood & Cordelia Blooming
L'orphelinat


Elle devait bien l’admettre, elle n’était pas peu fière du petit tour qu’elle avait joué à sa soeur aînée. En effet, les trois filles Blooming avaient pour habitude de faire quelques petites représentations à l’orphelinat et Cordelia en avait profité pour habilement glisser à qui voulait l’entendre que Juliet serait absolument ravie de donner quelques cours de chant si elle en avait l’occasion. Bien sûr, lorsque la proposition avait été faite à la jolie blonde, il était alors exclu que celle-ci refuse; la charité ne se négociait pas.

Imaginer Juliet enseigner quoique ce soit à de jeunes orphelins était pour le moins comique. La puinée ne s’était également pas privée de sous-entendre à quel point de tels actes de charité plairaient au Père Howley et le convaincraient qu’elle pouvait être une épouse à sa mesure. Et puis donner un peu de sa personne ne ferait certainement pas de mal à son aînée, qui passait selon la brune bien trop de temps à se laisser admirer. Mais n’étant pas totalement sans coeur, elle avait décidé de ne la laisser souffrir qu’un temps avant de la rejoindre et pourquoi pas l’assister, voire la remplacer (pour le bien-être de ces pauvres enfants qui avaient déjà bien assez souffert).

C’est donc après un moment jugé suffisamment long qu’elle se rendit également à l’orphelinat. On ne tarda pas à lui indiquer la salle où se trouvait Juliet et Cordelia s’y rendit le sourire aux lèvres, prête à voir son aînée dans une situation qu’elle espérait particulièrement difficile. Pourtant, en avançant vers la pièce en question, ce ne furent pas des voix d’enfants qui lui parvinrent mais bel et bien celle de sa soeur, dans toute sa splendeur. Elle leva les yeux au ciel. Elle aurait dû se douter que la jolie blonde ne pourrait résister à faire un spectacle de sa personne et elle osait espérer qu’elle avait tout de même fait un effort pour mener à bien la tâche qui lui avait été donnée !

Mais lorsque Cordelia ouvrit la porte, ce fut un tout autre tableau qui l’attendait, bien loin de celui qu’elle avait imaginé. Point d’enfants, point de classe ni de leçons mais une Juliet toujours aussi éblouissante au piano. Et une Juliet qui n’était pas seule.

C’est sans peine qu’elle reconnut le Comte Lightwood, l’un des prétendants que sa soeur envisageait sérieusement. Ils n’avaient jamais vraiment converser mais il aurait été difficile de ne pas le connaitre tant il faisait partie des célibataires convoités de cette saison. Et voilà qu’il se trouvait avec Juliet, seuls, dans une pièce à la porte close et sans chaperon.

Son regard passa de la plus grande surprise à une fureur glaciale alors qu’elle avait cette très nette impression d’avoir interrompu quelque chose, une tension dans l’air qui n’aurait pas dû exister. Comment était-ce possible ? Sa soeur était-elle complètement inconsciente ? Cordelia dut résister à l’envie de leur hurler dessus avant de frapper la tête de l’une contre celle de l’autre. Il était bien sûr hors de question de s’emporter devant cet homme, elle s’inclina donc avec politesse. « Lord Lightwood, quelle agréable surprise de vous croiser ici. » Son ton tranchant comme un couperet suffisait à exprimer tout le bien qu’elle pensait de cette rencontre fortuite, de même qu'il visait à le dissuader d'essayer de s'expliquer. Elle se tourna vers sa soeur. « Juliet, n’avais-tu pas une leçon à donner ? »

Comment sa soeur pouvait-elle être si stupide ? N’importe qui aurait pu entrer dans cette pièce à n’importe quel moment, et les conséquences auraient été désastreuses. Elle avait pourtant cru que ses dernières fiançailles avortées lui avaient mis un peu de plomb dans le crâne. Il allait falloir qu’elles aient une sérieuse discussion… 
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Message() / Mer 16 Nov - 8:57
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William & Juliet & Cordélia
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Partie 2

Sa voix chaude emplissait la salle alors qu’elle se jurait de ne pas dépasser une certaine limite. L’avoir dépassé avec son ex-fiancé rendait les choses plus difficiles, mais cela n’ouvrait pas la porte à n’importe quoi et elle n’avait pas le droit de recommencer. Être ici seule avec lui était déjà bien trop compromettant en soi.
Elle s’obligeait à penser à sa mère pour se réfréner, malgré le fait que cet homme soit terriblement beau et séduisant. La fin de la chanson arriva et si elle continuait de le regarder ce n’était plus tant pour le tenter que simplement pour l’observer et l’étudier après la discussion étrange qu’il venait d’avoir. Alors il s’exprima et réaffirma son souhait de la courtiser, sa volonté et son intérêt à son égard. Néanmoins elle fut déçue d’entendre qu’elle ne le reverrait pas avant le début de la saison prochaine. Elle partait prochainement dans le Gloucestershire, et en reviendrait certainement fiancée. Alors ce qu’il lui promettait était loin d’être suffisant, elle n’avait pas envie d’attendre, elle n’avait pas envie d’être courtisée de mille façons, elle voulait un homme à son bras pour le début de la saison prochaine. S’il la voulait vraiment, s’il était réellement au courant de son autre prétendant, alors il comprendrait que le temps n’est pas un luxe qui lui est permis dans cette affaire.

Son regard en disait long sur sa déception, elle le défiait, le menton haut, affichant même une certaine colère. C’était tout ? Mais elle n’eut pas le temps de répondre, alors que des pas se faisaient entendre, alors qu’il se levait brusquement pour s’éloigner. Elle resta sur place, dos à la porte et visage caché, des fois que… La porte s’ouvrit et elle posa instinctivement les doigts sur le pianoforte. Et puis c’est une voix bien familière, qu’elle fut pour une fois relativement contente d’entendre, qui venait les déranger et c’était certainement mieux ainsi.

Juliet se leva à son tour.

« Lord Lightwood, ma sœur, Miss Cordélia. Elle se tourna alors vers sa sœur. Tout à fait, ma chère Cordélia et Lord Lightwood désirait une leçon de chant, comme tu as dû l’entendre. »

Juliet se dirigea vers sa cadette, pas des plus fières néanmoins orgueilleuse et déterminée à avoir raison, car elle se doutait que la discussion à venir serait houleuse, elle aussi. Décidément, ce n’était pas sa journée. Une fois à son niveau, elle se retourna vers le Comte du Surrey afin de lui dire au revoir, et de lui glisser son mécontentement sur un ton plutôt tranchant.

« Lord Lightwood. J’espère que vous passerez un agréable automne chez vos amis… Je doute que vous ayez l’occasion de mettre vos promesses à exécution, je m’en voudrais de vous donner trop d’espoir. »

Après tout, se mettre autant en danger pour un résultat si peu probant n’en valait clairement pas la peine et elle avait donc de quoi être furieuse contre lui. S’il voulait sa main, il viendrait la chercher dans le Lake District, sinon il devrait se contenter de femmes moins rayonnantes… comme sa sœur par exemple. Du coup elle ne se priva pas d’ajouter :

« Je serais au bal des débutantes, ne serait-ce que pour accompagner ma chère sœur pour ses débuts. N’est-ce pas, Cordélia ? » Elle avait dit ça d’une voix doucereuse absolument détestable. Et puis, comme elle s’était tournée vers la brune au visage triste, elle en termina par une question à son attention.

« Notre voiture nous attend ? »

Histoire de fuir ce fichu orphelinat rempli de gamins pauvres et de promesses décevantes. La blonde avait du caractère et elle savait ce qu'elle voulait, toutes les belles pensées du monde n'étaient pas pour lui suffire. Même si elle voulait croire en ses intentions, elle voulait lui montrer qu'il se trompait sur la temporalité de leur exécution. Pour elle, s'il prenait un tel risque de la laisser se fiancer à un autre, c'est qu'il n'était pas aussi déterminé qu'il le laissait entendre...

Et puis il voudrait toujours tout savoir, ce qui poserait problème.
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Message() / Mer 16 Nov - 13:22
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William & Juliet
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Partie 2


William sentit son cœur se serrer, conscient qu’une arrivée impromptue dans cette salle de classe pouvait lui attirer des ennuis de taille. Si la présence du jeune homme, seul en compagnie d’une demoiselle sans chaperon venait à s’ébruiter, l'étau du mariage se refermerait sur lui sans crier garde. Par chance, l’invitée mystère n’était autre que la soeur cadette de Juliet.
Poli mais néanmoins confus, William n’eut pas l’audace de souligner le ton glacial employé par la plus jeune des deux et se contenta de se présenter de la meilleure façon possible. Il s’inclinait légèrement, conservant une distance respectable entre lui et les deux dames qui lui tenaient compagnie.

Miss Cordélia Blooming, enchanté de faire votre connaissance. Pardonnez-nous cette rencontre peu conventionnelle, il est vrai que j’adore la musique.

De toutes les excuses du monde, c’était sans l’ombre d’un doute l’une des plus nulles et le mince sourire qui glissait sur le coin de ses lèvres en était la preuve parfaite. Par chance, Cordélia n’avait sans doute rien entendu des dernières altercations et si sa plus grande sœur avait réussi à égayer la pièce avec le timbre de sa délicieuse voix c’était bien la preuve qu’elle n’était pas occupée à d’autres activités moins défendables…

« Lord Lightwood. J’espère que vous passerez un agréable automne chez vos amis… Je doute que vous ayez l’occasion de mettre vos promesses à exécution, je m’en voudrais de vous donner trop d’espoir. »

William n’en cru pas ses oreilles. S’il avait eu écho d’un rapprochement entre Juliet et le marquis Berkeley, il était loin de s’être imaginé avoir un train de retard sur ce dernier. Lui qui pensait marquer des points aux yeux de la belle en lui notifiant ses intentions venait de se prendre une grande claque. Son égo était touché et Dieu sait qu’il n’aimait pas cela. Il trouva néanmoins la force de ne pas s’emporter de nouveau, souhaitant rester un homme respectable aux yeux de Cordélia. Juliet Blooming se moquait-elle de lui ? N’était il qu’un simple divertissement ou devait-il considérer cela comme une invitation silencieuse à venir à sa rencontre ? Une chose était sûre, il n’avait plus l'énergie nécessaire pour réfléchir à la question et se projetait déjà autour d’un verre pour détendre son esprit embrumé.

Je ne suis pas particulièrement attaché à l’espoir Mademoiselle, je suis un homme de paroles et d’actes.

Il n’en dit pas plus, se laissant le temps de la réflexion sur la bonne conduite à adopter. S’il n’était que second sur la liste alors il devait se concentrer. Valait-elle la peine d’un tel combat ? N’allait-il pas se perdre en route ? Une petite voix angélique lui criait de fuire, tandis qu’une autre, démoniaque, l’incitait à plonger à pieds joints dans ce doux défi.

Vous serez une débutante des plus attendues Miss Cordelia Blooming. Nous aurons sans doute le plaisir de nous recroiser la saison prochaine dans ce cas.


Un pic de plus à l’intention de Juliet. Les deux sœurs étaient très différentes mais néanmoins particulièrement jolies toutes les deux. Pour autant, si la beauté semblait être un héritage génétique, le caractère semblait l’être également. Doux Jésus…

Mesdames, j’ose espérer que vous serez raccompagné chez vous en toute sécurité. Je vous souhaite une excellente soirée.

Provocateur comme à son habitude, William lança à chacune des demoiselles un regard rieur mais non dénué de charme, l’air de dire “A quand la suite ?.”.  Il quittait la pièce sans un mot de plus, laissant les deux Blooming se chamailler en privé si nécessaire.



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Message() / Ven 18 Nov - 10:03
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@Juliet Blooming & @William Lightwood & Cordelia Blooming
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Cordelia aurait pu remplir la pièce de toute sa fureur. Non seulement ils s’étaient tout deux comportés de la plus imprudente des manières, sans songer aux conséquences, mais en plus voilà qu’on la prenait pour une imbécile. Il lui fallut rappeler à elle toute sa bonne éducation et son sens des convenances pour ne pas exploser de fureur. « Enchantée également Lord Lightwood. Prendre des cours de musique dans un orphelinat, comme c’est original ! On y pense pas assez. » Elle ne se donna pas la peine d’atténuer son regard ouvertement sarcastique. Si elle lui devait la politesse et certaines marques de respect, il ne méritait certainement pas qu’elle se donne davantage de mal, pas après ce qu’il venait de faire.

L’échange qui suivit la laissa cependant perplexe, témoignant de cette tension qu’elle avait bel et bien perçue en entrant dans la pièce, sauf qu’ici, il s’agissait plutôt de colère. Une colère sourde, exprimée par des paroles pleines de sous entendus qu’elle ne pouvait comprendre tout à fait mais qui de toute évidence faisaient mouche auprès du Comte. Ce dernier d’ailleurs, répondit d’une manière similaire, semblant entendre ce qu’elle lui disait. Elle fronça les sourcils: Lord Lightwood se serait-il mal comporté ? Voilà qui demandait à être investigué, mais certainement pas maintenant. Elle pouvait être soulagée d’être intervenue avant que les choses soient allées plus loin, ou qu’une tierce personne soit arrivée avant elle.

Mais le Comte, au lieu d’avoir l’air contrit, honteux de sa conduite (et peut-être cela l’aurait-il rendue plus indulgente), arbora cet air charmeur qui devait certainement faire son succès, mais qui eut l’exact effet inverse sur Cordelia. Comment osait-il? Comment osait-il faire preuve de tant d’arrogance alors qu’il aurait très bien causer la perte de Juliet, ainsi que celle de toute la famille ? Oh, elle ne se leurrait pas, elle doutait que sa soeur soit parfaitement innocente dans cette histoire, mais une telle réaction était indigne d’un gentleman et il avait été responsable aussi de la situation. Il aurait voulu la mettre hors d’elle qu’il n’aurait pu mieux faire.

Elle se tourna vers sa soeur, un sourire doucereux aux lèvres. « C’est exact. » Puis darda de nouveau son regard glacial vers Lightwood, qui visiblement cherchait à la charmer pour une étrange raison qui lui échappait. « Je n’en doute pas un instant, Milord. » Car il était à présent hors de question pour elle qu’il épouse sa soeur et entre dans leur famille. Qu’il jette son dévolu sur une autre s’il le voulait ! S’il le fallait, elle parlerait à Sir Jonathan pour l’empêcher. Elle ne s’en inclina pas moins respectueusement et attendit que son pas se soit éloigné pour aller fermer la porte. Elle se tourna vers sa soeur, cette fois-ci sans plus dissimuler sa fureur.

« Puis-je savoir ce qui t’a pris ? A quoi pensais-tu, en restant seule avec lui ici ? N’importe qui aurait pu vous surprendre ! » Elle croisa les bras, songeant avec horreur à tout ce que cela aurait impliqué. Les négociations qui auraient dû avoir lieu dans l’espoir que Lightwood l’épouse, sans quoi les trois soeurs auraient été définitivement perdues. Elle commençait à en avoir assez des frasques de Juliet, et que le monde entier semble tout lui passer à chaque fois. Un jour ou l’autre, elle finirait par aller trop loin et causer des dommages irréparables sur leur famille. « Je t’écoute, explique-moi. » Et elle avait tout intérêt à avoir d’excellentes raisons. 
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Message() / Mar 22 Nov - 9:57
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William & Juliet & Cordélia
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Et bien quelle ambiance… Cette salle aura décidément tout vu… La colère, la peur, le désir… Un peu trop chaude jusque-là, l’ambiance était devenue glaciale à l’entrée de Cordélia. Comme souvent d’ailleurs, tout ce qu’elle touchait se transformait immédiatement en glace, alors que Juliet ferait fondre n’importe quoi juste par son regard félin. Des opposées qui peinaient à se comprendre.

Juliet avait observé avec une grande satisfaction le Comte suite à sa réponse, même s’il cachait bien ses pensées, elle commençait à le connaître un peu et savait de toute façon que ce qu’elle avait dit n’était pas ce qu’il voulait entendre. Sa réponse cependant fut bien vague, mais s’il était un homme de paroles et d’actes comme il le prétendait, alors elle ne doutait pas qu’il ferait le nécessaire pour avoir sa main avant un autre. Quoique ce n’était pas impossible de l’avoir après, mais pour cela il faudrait qu’il s’accroche et se montre extraordinairement convaincant. Car une fois que Juliet aurait dit oui, elle comptait bien aller au bout cette fois. Sinon elle se ferait railler par toute la bonne société.

L’échange entre le comte et sa sœur fut des plus savoureux, et Juliet se contenta de mesurer la tension entre les deux en souriant, fortement amusée. Elle devait bien avouer que si Cordélia n’appréciait pas William Lightwood, c’était un point de plus en sa faveur. Et puis il s’en fut, et avec lui, le sourire de Juliet s’envola, car l’heure de la leçon de morale était arrivée.

« Tu ne peux pas comprendre. » Fit-elle, ce qui n’était pas sa réponse la plus inspirée pour calmer sa cadette. Cordélia insista alors que les deux Blooming se faisaient maintenant face, dans une situation qui promettait d’être compliquée.

« Tu es sûre que tu ne veux pas attendre d’être dans la voiture pour en parler ? » Pas qu’elle craignait quoique ce soit en restant là justement… « Puisque tu crains qu’un enfant vienne écouter aux portes, ou que je ne sais qui ne nous dérange ! J’ai mesuré les risques Cordélia, et cela en valait la peine. Tu verras, quand tu seras à ma place… Être seule avec un prétendant est une occasion qui ne se présente que très rarement et la seule façon de parler librement et de voir réellement qui est l’homme avec qui tu pourrais partager ta vie pour le restant de tes jours. Il faut parfois prendre des risques et sortir des sentiers battus pour obtenir ce que l’on veut. Pour avoir une conversation honnête. Est-ce que tu peux comprendre cela ? »

Est-ce qu’elle se projette seulement dans cette vie là ou bien compte rester célibataire toute sa vie ? Juliet s’était toujours demandée et avait hâte de l’emmener faire ses débuts pour voir ce qu’il en était.

« En outre, Lord Lightwood n’essayait pas de me tendre un piège ou de me pervertir d’une quelconque façon - même si c’était fait depuis longtemps par un autre. Nous étions sur la même longueur d’onde et il avait quelques inquiétudes en rapport à mes fiançailles rompues avec Adrian. Il avait besoin d’être rassuré. Ce genre de conversation qui ne peut être abordée dans des salons, ou autres. »

Si ce n’est qu’elle ne l’avait pas vraiment rassuré…

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Message() / Ven 25 Nov - 15:08
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@Juliet Blooming & @William Lightwood & Cordelia Blooming
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Elle commençait à en avoir assez de Juliet et de ses frasques. Assez qu’elle se croit tout permis sous le prétexte qu’elle était admirée, assez qu’on finisse par lui pardonner tous ses excès et qu’elle ne subisse jamais la moindre conséquence (du moins le croyait-elle). Même après la débâcle de ses fiançailles avec le Marquis, elle était revenue à Londres aussi triomphante qu’une reine. Et voilà qu’une fois encore, alors qu’elle était mise devant le fait accompli, sa soeur semblait persister à ignorer la gravité de ce qu’elle faisait. Cordelia était absolument hors d’elle et faisait tout son possible pour garder son calme. Froide comme la glace, elle dévisageait la blonde avec sévérité, fort peu convaincue par ses arguments.

« Evidemment que je le comprends. » Peut-être était-elle soucieuse de certaines règles, mais ça ne signifiait pas qu’elle n’était pas capable d’envisager qu’on puisse vouloir connaitre un potentiel futur époux. « Tu souhaites parler en tête à tête avec tes prétendants ? Parfait ! Mais au moins choisis un lieu discret, où vous ne risquez pas d’être surpris ! » Et certainement pas un orphelinat, dont le personnel, très à cheval sur la moral, se serait sans doute fait un plaisir de la dénoncer. Comment avait-elle pu penser qu’un endroit pareil était approprié ? La brune doutait fortement que son aînée ait mesuré les risques, comme elle le prétendait si bien.

« Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? Tu te rends compte des conséquences que cela aurait pu avoir sur toi, sur nous tous ? » Vraiment, elle se le demandait. Juliet était-elle seulement capable de penser à quelqu’un d’autre qu’à sa petite personne lorsqu’il s’agissait d’avoir ce qu’elle voulait ? Etait-elle prête à ce point à tout, surtout après ce qu’il s’était passé la dernière fois ? A croire qu’elle n’apprendrait la leçon que le jour où elle irait vraiment trop loin, le jour où il serait bien trop tard.

Elle ne chercha pas à cacher qu’elle était sceptique au sujet des intentions de Lord Lightwood. Ce qu’elle en avait vu lui était suffisant pour émettre un jugement sur sa personne, et il était loin d’être à son avantage. Elle laissa échapper un petit rire moqueur, tout aussi froid que le reste de sa personne à présent. « Sur la même longueur d’onde, vraiment ? Cela ne semblait pourtant pas être le cas lorsque je suis entrée. » Elle avait encore en tête le sourire charmeur et plein de suffisance qu’il lui avait lancé. Cette simple image suffisait à la mettre hors d’elle.

« Ne me dis pas que tu considères encore cet homme ? » Le mépris se reflétait dans sa voix et l’expression de son visage. A en juger la manière dont ils s’étaient parlés en se quittant, elle en doutait fortement. Quels que soient les mots qui avaient été échangés durant leur entretien, cela n’avait pas dû être positif. C’était rassurant en un sens, cela signifiait que rien de plus inconvenant ne s’était produit entre eux. Juliet aimait jouer avec les limites, elle le savait parfaitement et l’avait déjà vue à l’oeuvre, mais elle avait assez de raison pour ne jamais aller trop loin.

N’est-ce pas ?
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Message() / Mar 29 Nov - 11:41
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William & Juliet & Cordélia
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« Il me semble que ce lieu est parfaitement discret et le risque d’être surpris à cette heure, très faible ! » Protesta l’aînée qui commençait à manquer d’arguments. « L’opportunité s’est présentée par hasard, je l’ai saisi. »

Mais sa sœur insista, elle était en colère et elle avait raison de l’être. Juliet ne pouvait pas le nier, encore moins lorsqu’elle appela à toutes les conséquences sur leur famille… Elle avait promis, elle avait promis sur la tombe de leur mère et quelques jours après à peine, elle avait déjà fauté. C’était Adrian, certes, mais c’était déjà trop. Tout ça, Cordélia ne le savait pas, mais cela pesait néanmoins sur la conscience de sa blonde de sœur. Et là, même si William s’était montré respectueux, qu’il n’avait dépassé aucune limite, elle avait en effet pris d'énormes risques. Et pour quoi ? Est-ce que le jeu en avait valu la chandelle ? Si c’était pour qu’il soit si peu résolu à la courtiser durant l’intersaison… William Lightwood était à la fois son genre d’homme : dangereux, ténébreux, et à la fois très décevant.
Il l’avait un peu piégé ici, et elle s’écartait de la route qu’elle avait décidé d’emprunter.

« Bien sûr que je me rends compte ! Que veux-tu que je te dise ? Que tu as raison ? Eh bien, oui, tu as raison, Cordélia ! C’était une terrible erreur de ma part, pas la première malheureusement. J’aimerais te dire que cela sera la dernière et je vais essayer… Mais un peu d’aide… » Franchement, cela lui faisait très mal de l’admettre, mais elle ne pourrait jamais complètement aller contre sa nature et le mieux pour elle serait d’avoir quelqu’un sur le dos en permanence pour la protéger d’elle-même. Même si l’idée l’insupportait, il faudrait bien en passer par là. Supporter cette situation quelques mois avant d’enfin vivre la vie de ses rêves plutôt que de se retrouver à la merci de sa propre nature et vivre une vie entière de misère.

« Le Comte a cru que j'attendrai sagement jusqu’à la prochaine saison ! Quel idiot ! Je lui rappelais simplement qu’il avait des concurrents sérieux. » Plus sérieux, même, et plus sûr, mais… Mais, Juliet était charmée, elle devait bien se l’avouer. Cet homme était attirant, il lui ressemblait et accepterait peut-être plus facilement ses vices qu’un autre… Ou bien, ils se pourriraient la vie. Difficile d’être certain, et c'était probablement ce qui était aussi excitant entre eux.

« Oui. Non. Peut-être. Je ne sais pas, Cordélia. Je dirais oui au premier qui fait sa demande si cela peut te rassurer. Je ne suis pas une femme compliquée : beau, riche, titré, tu sais bien que cela me suffit amplement à moi. Et les deux ont tout ce qu’il faut. » La phrase sous-entendait un léger reproche, parce que Juliet se doutait que les critères de Cordélia lorsque viendrait son tour seraient… exaspérants.  

« Dois-je en déduire qu’il ne te plaît pas ? A part que j’aimerais bien savoir si quoi que ce soit a ta faveur… » Juliet soupira et leva les yeux au ciel. Nouveau pique lancé à sa cadette. Les deux ne pouvaient pas être plus différentes, et pourtant, elles avaient besoin l'une de l'autre maintenant qu'elles n'avaient plus de mère.

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Message() / Jeu 1 Déc - 17:07
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@Juliet Blooming & @William Lightwood & Cordelia Blooming
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Elle haussa les sourcils avec une dérision non dissimulée, fort peu impressionnée par de tels arguments. Elle doutait que Juliet ait beaucoup réfléchi avant de se laisser aller à roucouler avec le Comte en tête à tête. Elle n’insista pourtant pas car la suite la laissa bouche-bée. Sa soeur qui reconnaissait qu’elle avait eu tort, voilà qui était pour le moins inédit ! Cordelia en fut presque déstabilisée, avant de tiquer. « Comment ça, pas la première fois ? Parce qu’il y en a eu d’autres ? » Elle espérait fortement qu’elle parlait de ses précédentes fiançailles avortées et non d’un autre épisode du même genre, mais la manière dont elle l’avait évoqué l’alertait.

Elle soupira. Une fois encore elle allait devoir surveiller sa soeur. Une fois encore elle allait consacrer son temps et son énergie à sa famille et elle en était épuisée d’avance. Mais il allait bien le falloir, ne serait-ce que pour éviter qu’une telle chose se produise à nouveau, peut-être avec de pires conséquences. Alors elle prit sur elle. « Très bien. De quoi as-tu besoin ? » Elle se consola en songeant que quelles que soient les demandes de son aînée, cela ne durerait que jusqu’à son mariage, après Juliet serait le souci d’un autre.

Elle comprit un peu mieux les raisons de la querelle, et cela ne fit que renforcer ses a priori négatifs envers Lord Lightwood. Une fois n’est pas coutume, elle approuva d’un hochement de tête sa soeur aînée. Pour lever les yeux au ciel juste ensuite. « Peut-être devrais-tu te montrer un peu plus exigeante justement. La beauté ne dure guère, la richesse et les titres ne font pas d’un homme un gentleman. » Et elle visait très clairement le Comte par ses paroles. Que Juliet ait plusieurs prétendants était certainement pour le mieux, mais Cordelia aurait souhaité qu’elle réfléchisse davantage à l’homme avec qui elle s’engagerait. Et en cela, Lord Berkeley lui semblait en tous points un meilleur choix.

« Non, il ne me plait pas. La manière dont il a agi ne lui fait certainement pas honneur. Il ne semblait même pas désolé de t’avoir mise dans une situation compromettante, alors même que c’est principalement toi qui aurais dû en subir les conséquences. » Car ce n’était pas un secret qu’hommes et femmes avaient droit à un traitement différent. Ce serait la blonde qui se retrouverait au ban de la société, et sa famille avec. « Mais comme tu le disais il n’a pas paru prêt à te courtiser durant l’intersaison, la question ne se pose donc pas vraiment. » Pique qu’elle n’avait pu résister à lui lancer à son tour.

Il était vrai qu’elle ne donnait facilement ni sa faveur, ni son approbation. Mais était-ce un mal ? « Parfois il est bon d’être exigeante, Juliet. Souhaites-tu vraiment avoir pour époux un homme si arrogant et qui semble si peu enclin à faire des efforts pour te plaire ? » Elle ne put retenir un sourire en coin, accompagné d’un regard vaguement moqueur à ces dernières paroles avant d’enchainer. « Le Marquis de Berkeley lui au moins te manifeste clairement son intérêt. Je dirais que c’est un excellent point en sa faveur justement. » Si comme elle le prétendait tous les hommes beaux, riches et titrés lui convenaient, autant choisir celui qui s’investissait.
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Message() / Ven 2 Déc - 14:56
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« Avec Adrian ! » Elle fit l’outrée. Quoi d’autre ? Qui d’autre ? Oui, hein ? Il valait mieux s’en tenir à Adrian parce que Cordélia n’était pas prête pour la vérité.
Autant la plupart du temps Juliet admirait (oui, elle savait lui reconnaître quelques qualités tout de même, elle restait sa sœur après tout) la perspicacité de sa cadette, autant parfois, elle était subjuguée par sa naïveté, en particulier concernant son goût prononcé pour la luxure. Elle ne semblait toujours pas avoir compris de quel bois son ainée était faite, un bois particulier d’ailleurs puisqu’il relevait plutôt du charbon ardent. Ah, comme elle aurait aimé avoir une sœur qui soit comme elle, une sœur dont le corps serait aussi frémissant que le sien et avec qui elle aurait pu partager ce fardeau. Peut-être même auraient-elles pu protéger leurs secrets, se permettre l’une l’autre de s’encanailler en toute sécurité. Au lieu de ça elle avait hérité d’une cadette qui avait toutes les valeurs morales qu’on attendait d’elle, l’éclat en moins. Et cela l’avait rendue aigri et imbuvable, malheureusement pour elle.
Ophélia lui ressemblait plus, mais ce n’était qu’un bébé encore, elle ne pouvait quand même pas avoir cette influence désastreuse sur elle… Elle ne pouvait ruiner sa vie, leur vie, pour son petit plaisir personnel. Même si elle ne l’avait compris que trop tardivement, en ayant failli le faire. Juliet n’avait jamais voulu blesser qui que ce soit, elle n’avait pensé qu’à elle. C'était bien là son problème. Il lui fallait donc un deuxième cerveau qui pense aux autres à sa place, et qui mieux que sa cadette à l'air si morose et qui n'a de toute façon pas mieux à faire ?

En l'absence de Tora, elles n'avaient plus le choix que de se montrer solidaires.

Vraiment, elle essayait désormais de faire les choses bien, mais si les prétendants commençaient à lui tomber dessus et à la tenter ainsi, alors qu’elle se trouve seule… Elle venait de prouver qu’elle n’était pas capable de résister. Et le mieux pour toutes les deux, c’était bien de s’avouer vaincue et d’admettre son ultime faiblesse.

« Tu ne dois pas me laisser seule, jamais. Tu comprends ? »

En outre, cet aspect méconnu de son caractère était largement impliqué dans ses critères de sélection, ce que sa sœur ne semblait pas non plus vouloir comprendre.

« Je ne veux pas d’un gentleman, Cordélia ! Je ne suis pas une gentille fille qui cherche un gentil garçon, et c’était bien le souci avec Adrian. J’ai besoin de voir ce qui se cache sous leur apparence si lisse, et ils ont besoin de me voir telle que je suis. J’ai trop joué à la jolie poupée blonde à l’époque. Adrian était fou amoureux… Fou amoureux d’une femme qui n’a jamais existé. Je veux quelqu’un qui a du caractère et du mordant, et le Marquis ne m'a pas assez montré sa personnalité pour le moment. Je veux un époux avec qui je pourrais me disputer sans cesse pour en suite nous réconcilier… - Au lit. Précision qu'elle gardera pour elle. - Je voudrais de la passion, mais s’il n’y en a pas, alors qu’il soit au moins beau, riche et puissant, oui, c’est le stricte minimum. J’aimerais bien connaître tes exigences à toi. Philosophe ? Poète ? Un scientifique peut-être ? Méfies-toi, Cordélia, Père ne va pas te laisser épouser un simple bourgeois alors ne sois pas trop exigeante, toi non plus. La plupart des nobles sont des idiots simplets, aucun ne sera jamais à la hauteur de ton intelligence. »

Peut-être. Peut-être seulement venait-elle de lui faire un compliment, mais d’une façon un peu mesquine, évidemment.

Elle l’écouta ensuite faire sa litanie sur pourquoi il ne lui avait pas fait bonne impression. Elle fut piquée au vif bien sûr quant à sa remarque sur le peu d’effort qu’il semblait prêt à faire pour ses beaux yeux…Mais acquiesça, ce qui la surprit elle-même. Elle avait beau regarder sa cadette avec une moue dubitative et des yeux suspicieux, il était difficile de ne pas admettre qu’elle avait raison sur toute la ligne… Même si elle n’était pas exigeante, elle devait au moins le leur faire croire , oui, et leur en faire baver juste assez pour les sortir de leur zone de confort. Et le fait que William Lightwood la fasse frémir de tout son être était loin d’être suffisant, car peut-être essayait-il davantage de la mettre dans son lit que dans sa vie… Pour une fois, il lui fallait écouter sa sœur.

« Non, tu as raison, je vaux quand même mieux que ça. Il a dit qu’il ferait suivre ses paroles par des actes, nous verrons bien. S’il ne le fait pas, il est clair que la question ne se pose même pas, cela le met hors de l’équation et nous devrons donc concentrer nos efforts sur le Marquis. Il serait inconcevable que je quitte le Gloucester sans qu’il m’ait demandé ma main. »

Juliet se saisit de sa coiffe et de son manteau pendu au mur, puis se retourna vers sa cadette et la dévisagea, s’arrêtant dans son geste pour les enfiler.

« Je suis contente que le Marquis de Berkeley ait ton approbation. » Et elle lui sourit. Difficile de dire si elle était sincère ou non. En vérité elle s’en moquait probablement… Néanmoins, elle avait promis à son père et sur la tombe de leur mère d’être une meilleure grande sœur et de protéger leur famille grâce à son mariage. Cordélia venait certainement de la sauver, en plus d’avoir apporté une perspective fort intéressante à la situation, alors peut-être pouvait-elle proposer d’enterrer la hache de guerre.

Ou au moins essayer.
Pour ce soir.

Et puis le Comte l'avait véritablement blessée dans son égo, bien plus que ce que Cordélia pouvait imaginer.
Elle pensait que ce serait du tout cuit avec lui, et elle était loin du compte. Malheureusement pour lui, elle n'était pas ce genre de femme qui trouve le refus séduisant.

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Message() / Sam 3 Déc - 17:53
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@Juliet Blooming & @William Lightwood & Cordelia Blooming
L'orphelinat


Elle fut bien sûr soulagée par la réponse de sa soeur. Durant un instant elle avait cru le pire et pour une fois elle était heureuse de constater qu’elle s’était trompée. C’est qu’elle s’attendait à tout de la part de la blonde qui avait l’air de vouloir n’en faire qu’à sa tête, jusqu’à se mettre en danger. Mais ce n’était pas le pire, car en entendant ce qu’elle allait devoir faire désormais, elle crut bien défaillir. Seigneur, ne jamais la laisser seule ? Avait-elle donc si peu de maîtrise d’elle-même ? Elle n’avait plus qu’à espérer qu’une demande en mariage arrive rapidement, et que les fiançailles soient courtes, sinon elle risquait fort de perdre la raison avant la prochaine saison. Elle en venait à se demander si ce n’était pas là une manière particulièrement élaborée de la torturer, mais que pouvait-elle faire, quand l’honneur de la famille était en jeu ? Juliet était bien capable de mal agir par pure provocation si elle refusait. Elle soupira. « Fort bien. Puisqu’il le faut… »

Cordelia prenait sur elle encore et encore et pensa à sa mère. Sa mère qui l’avait toujours enjointe à être plus indulgente envers sa soeur, à protéger leur lien qu’elle considérait si sacré. Elle savait que Tora aurait voulu qu’elles soient là l’une pour l’autre, s’entraident davantage mais la puinée en était bien incapable, d’autant plus qu’elle se doutait de ce que s’entraider signifiait pour Juliet: bénéficier du soutien qu’on lui apporterait et ne pas faire le moindre effort en retour. Souvent la brune avait l’impression que c’était elle l’aînée et non l’inverse. Et c’était particulièrement épuisant…

Elle leva les yeux au ciel tant sa soeur mélangeait tout. D’autant plus que sa conception d’un mariage réussi représentait le pire cauchemar de Cordelia. Elle n’était pas la dernière à entrer en conflit lorsqu’il le fallait, mais elle préférait éviter que son mariage tourne autour des disputes. Elle l’avait déjà bien assez vécu au sein de sa propre famille, ce que Juliet ne saurait comprendre, toute enfant gâtée qu’elle était. Enfin, si cela lui plaisait, grand bien lui fasse. « On peut parfaitement avoir un caractère piquant sans pour autant mal se comporter. » rétorqua-t-elle d’un ton sec. Mais elle reconnaissait volontiers que peu des gentlemen qu’elle avait croisés lui avaient fait bonne impression, et les rares qui avaient su gagner un peu de son estime ne songeraient certainement jamais à l’épouser. Elle fut néanmoins surprise par la suite: Juliet était si imbue d’elle-même que Cordelia avait toujours pensé qu’elle ne s’intéressait absolument pas à elle ou à ses goûts. Mais elle avait pourtant vu juste, ou presque. Car si oui, elle aurait été séduite par un intellectuel, c’était avant tout un partenariat qu’elle cherchait, un compagnon et un ami, quelqu’un qui l’aurait traitée en égal, qui aurait écouté ses idées comme elle aurait entendu les siennes, et surtout lui aurait laissé la liberté qu’elle souhaitait. Un homme qui n’existait pas en somme, et sa soeur n’avait nul besoin de le lui rappeler. Elle décida d’éluder le sujet, ne sachant si elle devait être flattée ou vexée. « Peu importe, la question ne se pose pas pour le moment. Concentrons-nous sur toi si tu veux bien. » Voilà qui devrait être dans les cordes de son aînée.

Au moins elle se montrait raisonnable s’agissant de Lord Lightwood et c’était le mieux qu’elle puisse lui demander. Même s’il était toujours difficile de savoir si elle n’avait pas quelque chose en tête. Juliet pouvait se montrer particulièrement bornée lorsqu’elle voulait quelque chose, et Cordelia ne pouvait qu’espérer que le refus du Comte avait suffisamment blessé son orgueil pour qu’elle y renonce définitivement. Elle garderait l’oeil ouvert néanmoins…

La jeune femme se redressa, attendant que sa soeur finisse de se rhabiller pour sortir. « Il l’a, jusqu’à preuve du contraire. Et d’après ce que tu en as dit, nous n’avons aucune raison de penser qu’il ne demandera pas ta main prochainement. » Enfin, si Juliet ne commettait pas d’autre impair entre temps. Fort heureusement, la saison s’achevait et Cordelia ne pouvait qu’espérer que loin des distraction de Londres sa soeur se calmerait et se montrerait plus sage. Elle avait encore bien du mal à croire qu’elle allait devoir jouer les chiens de garde. Les dragons. Elle avait pu entendre au passage ce surnom que certains lui avaient donné et sourit en songeant à quel point il avait été prophétique.

« Nous devrions y aller, Père va nous attendre pour souper. » Elle ouvrit la porte et se recula afin de laisser sa soeur passer la première.
AVENGEDINCHAINS
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