Un diner pour mieux s'apprécier (Ft Arielle et Apolline)

"Be our guest"

The best memories are made around a table - Lamartine

Une repas. Un dîner qui pourrait tout changer dans l'esprit de ma mère si cela était bien amené. Je savais que les Percy ou plutôt que le comté de Northumberland était célèbre pour sa richesse et sa grandeur. Mais depuis que le comte Aidan Percy avait été mi sa la tête de celui ci, on ne parlait plus de ce comté comme d'un des plus grands du pays, mais comme celui d'un bâtard anobli, d'un pro stuart, et bien peu s’intéressaient réellement à ce qui était réel en ce lieu. C'était un comté qui avait une croissance extraordinaire. Les agriculteurs étaient heureux, la pêche importante et le comte gérait tout cela d'une main de maître. Comment avais je appris cela ? Je m'étais renseigné auprès de mon frère qui connaissait ce genre de chose, lui, l’héritier, le futur Duc qui se devait d'être au courant de ces choses là.
J'avais apporté ces informations à ma mère, lorsque, une discussion amenant le sujet de mes prétendants m'avait obligé à défendre celui qu'elle cherchait de toute évidence à minimiser ou évincer. Certains dirons que je ne m’intéresse à celui ci qu'en rébellion à ma génitrice, mais loin s'en faut.
Ayant reçu l'invitation de la part de la Comtesse de Conisburg, nous ne pouvions décemment refuser celle ci qui incluait, en plus de mes parents et de moi même, la nouvelle pupille des Seymour, Lady Apolline Sutton. Sans compter que la comtesse n'était pas femme à qui on pouvait dire non impunément. Deux femmes de tête que ma mère et celle ci et pourtant, nous nous retrouverions tous à table ce soir pour cet événement qui m'attirait autant qu'il m'effrayait.
Vêtu d'une robe d'un vert délicat rehaussé sur la poitrine de violet, j'avais accroché sur mon cœur la broche offerte par feu le baron de Cheshire. Un rappel de ce que j'avais perdu et aurai pu avoir. Un rappel de saisir la vie. Un rappel...que malgré le mois qui s'était écoulé depuis son décès et les sentiments que je pouvais sentir poindre envers le Comte, je n'avais pas oublier cet homme qui voulait travailler pour gagner sa vie, qui était différent, un peu comme le Comte, mais autrement. Mère n'avait jamais tant apprécié ce bijou que ce soir, à croire qu'elle le voyait comme une armure pour repousser Lord Percy alors qu'il n'était là que pour me donner du courage et rehausser ma tenue.
Parvenu à Northumberland House, bâtisse immense non loin de Trafalgar Square, nous nous étions laissé guidé jusqu'au salon de réception ou nos hôtes nous attendaient. Après des salutations pour le moins formel, des révérences de convenances, nous avions rapidement été convié à table, le gros de la discussion se faisant en ces lieux. Suivant nos hôtes et leurs domestique jusqu'au lieu prévu pour la prise des repas, chacun pris place là ou son nom était indiqué, Mère à la droite du Comte. Père à la gauche de la Comtesse. Quant à Apolline et moi...et bien nous étions face à mes parents. Moi face à ma mère, elle face à mon père.
Il était étrange de se retrouver en cette situation et alors que la Comtesse en bonne hôtesse faisait vivre la conversation, l'amenant sur Apolline et son emménagement, j'écoutais mon amie répondre,  souriant légèrement alors que mère semblait touchée par ces mots.

« Comment aurions nous pu laisser Lady Sutton livrée à elle même alors que nous avions promis à son grand père de prendre soin d'elle durant cette saison. Sans compter qu'Arielle et elle s'entendent comme des sœurs. »

Un sourire de mère, entendaient par là, un sourire digne d'une mère, chaleureux, doux, emprunt d'émotion et de tendresse. Non pas adressé à ma personne. Mais à Apolline qu'elle avait déjà adopté tandis que père se contentait de hocher lentement la tête, approuvant les mots de sa femme. Pour ma part, je n'avais rien à ajouter, laissant les domestique faire le tour de la table, nous apportant les plats, nous laissant nous servir à notre convenance. La conversation continuait doucement alors que père, en bon chef de famille cherchait à reprendre la main vers un sujet plus...masculin.

« Lord Percy, j'ai cru comprendre que votre Comté ne cessait de se développer grâce à ses mines de charbons et à l'usage de plus en plus important que la société en fait et que vous étiez un héro des guerres Napoléonienne. Comment cela se fait il que vous ne soyez point encore membre de la chambre des lords? »

Une question...aussi intéressant que trouble. Je ne doutais personnellement que ce soit son statut d'enfant illégitime anobli qui retarde cela, mais je comprenais le sous entendu de mon père. Cet homme avait il de l'ambition ? Avait il les épaules de supporter tout cela ? C'était habilement amené, mais alors que j'aurai voulu dire que c'était un sujet bien trop sérieux pour un repas, je ne fit rien, préférant laisser mon père mener sa discussion alors que j'observais le comte un sourire léger aux lèvres, savourant la truite saumonée qui nous avait été proposé parmi les plats composant l'entrée.

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Un repas pour le moins attendu et pour le moins étrange également. Si la jeune femme avait déjà connu quelques repas organisé par ses parents pour la présenter à des galants pouvant être, à leurs yeux, éligible au titre de mari en devenir, elle avait rarement vu un dîner partir si vite sur des questions si politique. Preuve, s'il en est, que le Comte est un prétendant qui semble diviser dans le couple Duccal. Car si la mère ne lui prête que peu confiance,  le père semble prêt à lui donner sa chance, car, qui mieux qu'un Duc pourrait enquêter ainsi sur un homme qui courtise sa fille ?
Le duc était loin d'être aveugle. Si il prenait ses distances avec la saison, laissant sa femme gérer l'éducation de leurs deux filles, le jeu des bals, des danses et des prétendants, il serait celui qui donnerait son autorisation pour que sa fille se marie. Elle était après tout, toujours mineur aux yeux de la loi et quoique puisse en dire la Duchesse...il écouterai autant le cœur de sa fille que ce que dit la société de celui qu'elle pourrait choisir en déplaise à sa femme. Mais après cinq enfant, il savait parfaitement se faire pardonner.
Chacun écoutant pourtant les discussions entre la Duchesse et la Comtesse, l'intervention d'Apolline, du Comte, l'oreille de la jeune rousse fut bien plus attiré par la conversation entre le Duc et le Comte qu'autre chose.
Avec attention, elle écouta la question de son père, les mines qui sont un secteur d'activité principal du comté de Northumberland, la guerre, la chambre des lords. Au fils des mots, elle se fit son idée, réfléchi, s’intéressa. Elle appris ainsi que l'industrie minière se portait au mieux, ce qui était signe de richesse et de prospérité pour le comté.Sans compter qu'il aidait sa tante, la comtesse douairière dans la gestion de son propre comté ce qui posa une question qui trouva sa réponse dans les paroles de son père.

« Effectivement, j'ai cru comprendre que le nouveau Comte était encore fort jeune pour prendre son rôle dans la société. »

Ainsi le comte de Cumberland était encore enfant et ne pouvait donc tenir son rôle. Voila qui expliqué pourquoi c'était le neveu de la Comtesse qui l'aidée dans la gestion du domaine. Cela aurai certainement du être la mère du comte actuelle, mais la comtesse étant en place depuis des années elle savait certainement mieux s'y prendre. Néanmoins pour le reste, elle était de plus en plus intriguée, intéressée et attristée. La mort de son frère, la chambre des lords qui semble offrir à sa tante quelque instants de tension. Elle ne savait pas tout, les suspicions de la famille sur une possible trahison à la couronne, sur une affiliation avec les Stuarts d'Ecosse et pourtant, il semblait de cesser de chercher à prouver à tous qu'il n'étais pas celui qu'on disait, mais personne, ne semblait prêt à l'écouter. Préférant les rumeurs et les cancans à la connaissance de l'homme que l'on médit.
Son regard plongé dans celui de sa mère, une question silencieuse semble se poser. Acceptera t elle la vérité ? Ou préférera t elle les on dit de la société ? Pourtant, son père mena avec beaucoup d'attention cet échange, amenant la discussion sur l'avenir plutôt que le passé.
Mais le Comte répondit avec simplicité, tact et déporta la conversation sur les deux demoiselles. Apolline fut la première à répondre et après un instant, la jeune rousse répondit à son tour.

« Je fus plus que ravie du choix que vous avez fait concernant Lady Apolline ou moi même. Frankenstein où le Prométhée moderne fut une lecture des plus exquise. J'ai pris grand plaisir à découvrir l'histoire de ce monstre crée par l'homme, hais par le peuple pour son apparence, sans que quiconque ne cherche à comprendre qui il était. Cela m'a beaucoup fait réfléchir sur les apparences et ce que l'on dit de chacun. Car peut on vraiment connaître une personne de par la simple rumeur ? »

Un sourire délicat naquit des lèvres de la demoiselle alors qu'elle prenait une gorgée de sa boisson, continuant le repas et la conversation tranquillement.

« Lady Clifford, vous qui avez initié monsieur le comte à la littérature. Quel est votre roman préféré ? Car je ne doute pas qu'ayant une immense bibliothèque à compléter, vous devez avoir une culture littéraire des plus remarquables. Je serai d'ailleurs curieuse de connaître votre ouvrage favori également Lord Percy. Cela en dit beaucoup sur une personne. »

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La discussion tourne autour de la littérature, de la politique, du passé et des changements. Des sujets bien sérieux, bien trop adultes à mon goût, moi qui aime une certaine légèreté ou si nous parlons de sujet sérieux préfère l'histoire, la mythologie, l'astronomie, voir, parfois la philosophie. Ne vous y trompez pas, j'aime énormément lire des romans, histoires chevaleresque et épique rempli d'amour et de bon sentiments, mais les dames sont bien souvent ce que l'on attends d'une dame. Une coquille qui n'a d'autre aspiration que le mariage et qui, une fois conscrit, laisse celle ci sans rien de consistant. Objet triste et malheureux qui n'a d'utilité  qu'a servir d'objet de décoration à son époux, de génitrice à sa progéniture et qui attendra dans un confort digne des dames qu'elles sont dans ces livres, la fin de leur vie, heureuse d'avoir eu un mariage et des enfants. Pathétique et triste.
Pourtant, en cet instant ou les familles discutaient, s'ouvrait, parler de leurs amours littéraire, j'appréciais de voir les sourires, l'échange des avis, le partage des choses de la vie. La Comtesse de Comburland aimait également Frankenstein, c'était amusant de voir qu'un livre sorti quelques mois plus tôt dans l'année a peine amenée tant d'attention et d'intérêt. Le comte préféré la belle et la bête. Une histoire magnifique qui avait su saisir mon corps et mon esprit. Aussitôt, je me souvenais d'une phrase qui avait su prendre mon intérêt et m'avait bien fait réfléchir. Stupidement, je me mis à la cité, les yeux baissé vers mon assiette.

« Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous, dit la Belle, et je vous aime mieux avec votre figure, que ceux qui, avec la figure d'homme, cachent un coeur faux, corrompu et ingrat. »

j'osais un regard, furtif vers le comte avant de sourire, sous l'air assez fier de ma mère qui aimait toujours que je fasse de l'esprit ou montre ma culture littéraire.

« Pardonnez moi, c'est une histoire qui m'a fortement touché également. »

Ecoutant avec attention Apolline parlait du chef d'oeuvre de Shakespeare, père de la poésie et du théatre, je fus surprise d'entendre père annoncer qu'il avait eu une certaine inclinaison pour le livre de Daniel Defoe, Robinson Crusoé, qui lui avait toujours envie de voyage et de simplicité. Mère pour sa part apprécie, les liaisons dangereuses et l'enseignement que cela peut donner à ceux qui prennent le temps de le lire. C'est fort amusant en soit. Pour ma part, j'attends que tous aient donné leurs avis.

« Il me serait difficile personnellement de donner un livre qui serait mon préféré. Mère vous confirmera que j'ai peut être, trop souvent, le nez dans les livres à me nourrir d'histoires et d'aventures. Mais dernièrement celui que j'aime à lire et relire est un recueil nommé « Contes du clair de lune ». »

Un sourire timide, alors que je les valets passent, tendant les plats pour que l'on se serve.

« Ces contes en sont venu à m'inspirer dans mes gammes et j'ai crée une mélodie. Peut etre aurais je un jour l'honneur de vous la faire entendre. J'aime particulièrement la musique. »

Changement de sujet, mise en avant de mes qualités tel que mère les énonce. Cela semble lui plaire et elle se targe d'un sourire.

« Il est vrai que ma fille excelle au violoncelle et joue fort bien du pianoforte. Ce livre que vous lui avez offert semble avoir accaparé son attention Lord Percy. Elle nous a rebattu les oreilles de sa musique des jours durant avant d'arriver à quelque chose qui lui convenait. Mais Lady Apolline n'est pas en reste. Elle ferai pâlir les anges du paradis lorsqu'elle nous fait grâce de son chant. »

Souriant à Apolline, la duchesse repris.

« Vous n'étiez pas encore arrivé à Londres, je crois, lorsque nous avons donné un concert ou Lady Sutton nous a tous ébahi de ses prouesses vocales. C'est quelque chose que vous devriez absolument entendre. »

Que fais donc mère ? Cherchait elle à montrer davantage les qualités d'Apolline que les mienne ? Trouverait elle finalement  qu'il serait meilleur parti pour elle que moi ? Chercherait elle à nous détourner, au vue des affinités que nous développons et dévoilons ? Qui sait ce que peut avoir la Duchesse en tête...

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Que faisait donc la Duchesse avec ses insinuations si peu voilée ? Ses tentatives d’imposer sa pupille au regard de leur hôte ? N'avait elle donc toujours pas compris que sa fille était éprise de cet homme et que c'était réciproque ? Elle qui avait eu la chance de faire un mariage d'amour contre tant de ses amies qui regrettaient leurs noces, étaient soulagé quand leurs époux quittaient la maison, n'était elle pas heureuse à l'idée que sa fille puisse échapper à ce destin si triste ? Ou son orgueil l'empêchait elle de voir tout cela ? Le titre était il si important ? L'influence sociale ? L'amour n'était il pas au dessus de tout ? Ou cherchait elle à protéger sa fille d'une vie difficile en tant qu'épouse d'un homme malmené par la bonne société anglaise ? Après tout, elle n'avait, pour cette saison plus tant de choix de prétendant, retorse qu'elle était à repousser tout ceux qui avaient tenté leurs chance, rappelant même à certain des plus titré de tous qu'il n'y avait entre eux qu'une belle amitié. Merveilleux départ pour un mariage selon sa mère, mais si elle avait raison, ce n'était pas de l'amour, pas de l'attirance, de la curiosité, de l'impatience à l'idée de discuter, de disserter, de rire, de danser. Et que dire des pensées fort peu convenable sur les lèvres du comte ?
Après tout, elle lisait des romans d'amour comme tant de jeunes femmes de l'époque et si ils n'étaient pas ses favoris, les héroïnes étant bien trop mièvres à son goût, l'amour lui avait toujours plus et les baisers étaient décrit d'une façon qui laissaient croire qu'un monde entier de magie et de merveille pouvait s'ouvrir sous les pieds des amoureux lorsqu'un vrai baiser d'amour se faisait. N'était ce pas le cas pour la belle et la bête ? Ce livre qu'elle avait cité il y a peu ?

Pourtant, elle était une Lady et savait se tenir, elle et sa langue. Aussi, ne dit elle rien, continuant son repas avec tempérance, gardant les yeux fixé sur la porcelaine et son contenu tandis que sa mère vanté ses mérites musicaux et cherchait à avancer ceux de son amie. Bien sur, le comte répondit avec politesse à sa proposition qu'aurait il pu faire d'autre ? Son père le duc semblait...ennuyais par la tournure des événement et si il ne disait rien, son regard qui se posait sur son épouse était parlant. Elle devait cesser, leur fille savait ce qu'elle faisait et les enquêtes qu'il avait pu faire mener sur le comte étaient toutes revenu avec la même finalité. C'était un homme bon et intègre.
Fort heureusement pour tous, la Comtesse repris la parole, parlant de la soirée musicale des Seymour où elle avait effectivement été conviée. Elle fut quelque peu surprise qu'elle appelle le Comte par son prénom, mais c'était l'instinct maternel qui parlait et la question de savoir comment ses lèvres, sa bouche, sa voix pourrait prononcer ce prénom qu'elle avait soudain envie de goûter la pris. Mais encore une fois, elle n'en montra rien, écoutant Lady Clifford, surprise de la tournure des événements. Invitait elle à un duo entre le comte et la demoiselle ? Retournait elle les arguments de sa mère en sa défaveur ? Un léger sourire pointant sur ses lèvres, elle rosit à la mention d'Apolline, baissant chastement le regard.

« Vous êtes trop modeste Apolline. Votre voix est celle d'un ange et je ne vous ai accompagné que sur votre demande. Quant à votre proposition musicale, je ne voudrais en rien vous imposer cela, il est déjà fort aimable de votre part de nous accueillir en votre délicieuse demeure ce soir. »

Nouveau sourire poli, doux, chaleureux vers la comtesse avant que la Duchesse ne reparte à l'assaut.

« Vous êtes si humble ma fille, mais vous avez raison la voix d'Apolline et divine et... »

« Peut être devrions nous laisser la voix de Lady Sutton se reposer encore un peu ma chère. Je vous rappelle que dans les dur épreuves qu'elle traverse la musique n'est pas le premier de ses intérêts. »

Court, net, poli. Le Duc savait quand et comment arrêter son épouse. Néanmoins, il savait également comment continuer et reprendre une conversation.

« Il est tout à fait admirable que vous soyez aussi bon musicien que militaire Lord Percy. Sans compter que vous semblez être un admirable gestionnaire, votre tante à fait un admirable travail en vous élevant. Bien heureuse sera la femme qui deviendra votre épouse. »

Il fit un petit sourire, taquin, amusé, son regard volant le temps d'une seconde sur sa fille alors que le service continuait et qu'un valet lui apportait un plateau pour qu'il se serve.

« Néanmoins pour revenir rapidement au sujet précédent, j'apprécierais fortement d'entendre ma fille et votre neveu nous jouer quelques morceaux après ce délicieux repas. »

Bien sur, la duchesse serrait quelque peu les lèvres, il y aurait, à n'en point douter une discussion entre les époux quand ce serait opportun, mais pour l'instant elle se contentait d'un sourire de façade et de regard incendiaire. Tout le monde était il donc contre elle ? Continuant son plat, elle jeta un regard rapide au comte, puis à sa fille, avant de porter son attention sur la comtesse.

"Lady Clifford, saviez vous que, tout comme nous lors de nos jeunes années, ces deux demoiselles avaient rejoins le prestigieux club des Shining girl ? Cela fait remonter tant de bon souvenir."

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Des notes qui s'envolent, douces et délicates d'un pianoforte qui laisse place à l'imagination, la légèreté, la rêverie. D'une discussion de table qui avait fini par tourner autour des arts et de la musique, ils s'étaient tous mis d'accord pour rejoindre le petit salon de musique de la demeure de la Comtesse de Cumberland et si le Comte leur avait offert la douceur de ses talents, la jeune Seymour, elle n'avait su détacher son regard de l'homme ne serait qu'une seule seconde.
Était elle en apnée ? Un peu, certes et ceux qui lui prêtaient un tant soit peu d'attention pouvaient le remarquer sans difficulté aucune.
La voix masculine, chaude et douce pourtant qui s'élevait dans l'air, les mains, habiles, rapide qui tapaient sur les touches de piano, ce regard sérieux, ce sourire léger, amusée, joyeux, d'un homme qui aimait la musique, aimait le chant, aimait...cet instant ? L'avait emportée. Elle était perdue. Perdue pour tout autre homme que celui ci, perdue à jamais car, elle le comprenait alors que sa voix entonnée un chant en français, son accent écossais prenant le pas, la laissant malgré tout comprendre les paroles, tout comme Apolline, elle en était sûre.
Elle aurai pu danser sur cette musique, elle aurai pu valser dans ses bras et alors qu'il prononçai cette demande, cette supplique de l'embrasser coller ses lèvres aux siennes, elle qui en avait tant envie en cet instant, curieuse de connaître le goût de ses lèvres, la sensation d'embrasser, d'être embrassée.

La Duchesse pour sa part ne ratée rien du spectacle qui s'offrait à elle, les yeux pétillant de joie et d'émotion de sa fille face à la chanson, face à l'homme. Le sourire du Comte, le regard bienveillant de son époux, alors qu'il lui prenait avec tendresse la main en un geste d'affection, un sourire amouraché au lèvres. Ils s'étaient aimé au premier regards et si il n'y avait aucun souci à voir un Duc épouser la fille d'un Comte, en était il de même pour l'inverse ? Elle avait toujours rêvé du meilleur pour ses enfants. Une vie confortable et heureuse, sans difficulté et si son salut était venu de par la montée sociale, elle avait espérée qu'il en serait de même pour ses filles qui pouvaient espérer un Duc, un marquis, un prince...surtout que le prince de Prusse semblait fort proche de sa fille et pourtant, ce regard plein d'étoiles, ce sourire lui rappelant la petite fille qu'elle était, s'extasiant sur des contes d'antan ou sur la beauté d'une nuit étoilée était pour cet homme blond... Croisant le regard de la Comtesse de Cumberland, une vieille amie, elle comprit sans un mot le dialogue qui se faisait entre elles. Ils étaient épris, l'un de l'autre et si elle ne l'acceptait toujours pas, au moins, l'admettait elle.

Avec une crescendo délicat les notes s’éteignirent et alors que tous dans l'assistance applaudissaient le Comte, une personne applaudissait certes, avec plus de douceur qu'une autre, mais croisa son regard, lui signifiant combien ce chant l'avait touchée. Ce fut pourtant Apolline qui prit la parole la première, le complimentant sur ses talents, auxquels tous acquiescèrent bien sur.

« Voila un talent des plus splendide Lord Percy. Si j'avais une voix tel que la votre, la Duchesse me demanderait de lui chanter la sérénade du soir au matin. »

Petit rire poli, amusé, du Duc, suivi par la Duchesse qui lui offrait une légère tape sur l'épaule.

« Voyons très cher, pour qui allez vous me faire passer ? Qu'y puis je si je suis une grande romantique ? Mais je pense que notre fille saura vous montrer tout son talent également. »

Jetant un regard vers la dite fille, Arielle, se leva doucement, défroissant ses jupes, souriant légèrement.

« Si vous permettez Lord Percy, Lady Clifford. »

Elle s'avança alors avec délicatesse, d'un pas feutré jusqu'aux instruments, prenant place non au violoncelle, son instrument de prédilection, mais au pianoforte qui se prêterait mieux à ce qu'elle comptait faire. Bien sur cela surpris la Duchesse qui pensait voir sa fille brillait à son instrument, mais quand elle joua les premières notes...elle comprit qu'elle répondait au Comte... et qu'il n'y aurai certainement plus rien qui pourrait la détourner de lui si elle n'agissait pas au plus vite avec le Prince...

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Les notes volent et s'envolent de mes doigts, glissant sur les touches blanches et noires comme des enfants patinant sur un lac gelé. J'ai crée cette musique, cette chanson, ces accords. J'ai laissé le conte du soleil et de la lune que l'on m'avait si souvent raconté pour me coucher, par des parents aimant qui semble détonner de biens d'autre nobles de la société. Après tout, combien peuvent se targuer d'avoir eu une mère qui, chaque soir venait embrasser ses enfants à la nurserie. Qui chaque soir leur contait une histoire. Certes, le coucher était tôt, mais c'était des moments emplis d'amour.
Un peu comme cet instant ou le soleil répond à la lune ? Le pianoforte n'est pas l'instrument de mes prédilections. Je suis une violoncelliste, une femme qui sais jouer des cordes et de l'archer, qui tire des sons apte à vous faire rire ou pleurer de cet instrument. Pourtant, en cet instant, j'avais choisi de dévoiler une autre facette de ma personne. Et cela, paya. Du moins, mon message passa t il bien plus que je ne l'aurai cru, car, alors même que les dernières notes mourraient sous mes doigts et que mon regard se portait sur l'assistance, je croisait un regard aussi clair qu'un ciel d'été.
Le comte avait apprécié cet instant et il avait compris. Tout dans ses traits, son expression, son regard montrait qu'il avait compris que cette chanson était une déclaration de mes sentiments bien que cela ne se fasse pas, qui pourrait me reprocher d'avoir chanté une chanson ?
Le laissant finalement me rejoindre pour refaire cette mélodie à quatre main, je lui montrait les touches et les accord, découvrant avec quelle faciliter l'homme s'adaptait, souriait, répétait les paroles faisant de nos deux voix une mélodie. Le temps s'était comme arrêté alors que j'étais dans une bulle de joie, oubliant tout autour pour cet homme assis à quelques centimètres de moi, jouant du piano.
Pourtant, la bulle éclata, la soirée se terminant. Des au revoir furent prononcé, des compliments sur la soirée, le repas, la musique. Puis une calèche l'emmena loin de l'homme au piano. La discussion fut agréable sur le retour bien qu'elle n'y participa pas, le regard perdu dans le ciel nocturne qu'elle apercevait par la vitre de la calèche. Elle était perdue, elle le savait. Pourtant, elle ne pouvait faire grand chose en l'instant pour se sauver, se retrouver et quand, un peu plus tard elle se retrouva seule dans sa chambre, peignant doucement sa longue chevelure, chantonnant cette chanson jouée en duo, elle se dit qu'au final...être perdu n'était pas si mal. La seule question qui restait réellement était...ce que sa mère dirait. Mais...n'étais ce pas elle qui venait de frapper pour discuter ?