Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Les Chroniques de Londres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal


 :: THE ARCHIVE ROOM :: Rp terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Why did you play me this way ? [Sorcha]

Invité
Anonymous
Invité


Message() / Ven 1 Avr - 21:11
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha

HJ : message effacé par erreur Why did you play me this way ? [Sorcha] 444443749

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Lun 18 Avr - 0:56
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



En ouvrant les volets de sa roulotte, un fin sourire avait étiré les lèvres de Sorcha. ENFIN il pleuvait ! Voilà qui était parfait ! Le temps n'était pas toujours très glorieux en Angleterre certes mais depuis plusieurs jours c'était comme si le ciel se refusait à se plier à son plan ce qui était fort frustrant !
La trapéziste fila se jeter à quatre pattes près de son lit et souleva une latte de sous laquelle elle sortit un coffret qui contenait quelques objets qu'elle n'était pas disposée à partager avec le reste de la troupe... Après tout c'était était elle qui vendait son corps pour faire manger les autres, elle estimait avoir le droit à quelques compensations !
Mais pour sa dernière acquisition, elle avait une toute autre aspiration en tête ! La jeune femme extirpa le bijou que lord Heathcliff lui avait offert quelques jours plutôt chez ce joaillier français et le fourra dans sa poche avant de tout remettre à sa place et de filer précipitamment vers sa coiffeuse face à laquelle elle commença sa préparation. Elle était incapable de contenir l'excitation autant que l'impatience qui faisait bondir le cœur dans sa poitrine. Les prémices de l'adrénaline coulait déjà dans ses veines et faisait pétiller ses yeux d'une malice presque gourmande...

La vérité, c'était qu'elle commençait à prendre plaisir à tout ça ! A ces petites manigances ! A cet univers de beauté et d'élégance dans laquelle ses désormais riches bienfaiteurs l'emmenaient. Elle se découvrait une passion pour les belles choses et particulièrement celles qui brillaient... Elle aimait séduire et obtenir ce qu'elle voulait et elle se découvrait un talent tout naturel à cela.
Elle qui n'avait jamais eu trop confiance en son physique, qui n'avait jamais trop su quoi en penser tant elle avait les traits de son visage atypiques, découvrait qu'ici à Londres, sa beauté si particulière semblait plaire et lui ouvrir bien des portes ! Des portes qu'elle était prête à pousser si elles ne s'ouvraient pas assez vite à son goût !

Sorcha farda ses joues d'une flamme de rose délicieuse puis colora ses lèvres. Elle souligna ses grands yeux bleus du khôl qu'elle piquait constamment à la cantatrice de la troupe puis une fois satisfaite de son reflet, elle s'habilla et enveloppa dans sa cape dont elle abaissa la capuche sur son visage. Il pleuvait des cordes et ça la ravissait ! C'était exactement ce dont elle avait besoin !  
La trapéziste inspira cette odeur de pluie et de nature humide tout en refermant soigneusement la porte de sa roulotte, puis elle se mit à courir à travers le parc où les saltimbanques avaient installé leur camps. Les allées autant que les rues étaient presque toutes désertes et ce n'était pas étonnant étant donné les trombes d'eaux ! Dans Westminster, quelques hommes pressaient le pas en rentrant la tête entre leurs épaules alors que les gouttes ricochaient sur leurs chapeaux et d'autres rares dames trottinaient élégamment à l'ombre du parapluie que leur domestique brandissaient au dessus d'elles de leur mieux. Seigneur elle préférait encore ce qu'elle faisait pour gagner sa vie à cela ! Courir après une pintade en l'abritant de la pluie tout en se faisant tremper elle même ? Jamais !

Enfin, la boutique du joaillier lui apparut. Elle demeura un instant dans la ruelle de l'autre côté de la rue. Il lui fallait un moment afin de mettre sa petite stratégie au point. Sorcha leva le nez vers le ciel capricieux. Les nuages étaient sombres et épais à perte de vue, lui indiquant que cette pluie d'diluvienne n'était pas prête de s'arrêter. PAR-FAIT !
Elle ouvrit un peu sa cape avec l'intention volontaire de laisser l'eau gorger ses vêtements et détremper ses cheveux. Bon sang ce qu'il ne fallait pas faire pour obtenir ce qu'on convoitait ! A savoir ces merveilleuses boucles d'oreilles en diamants et aigues-marines par exemples... Celles auxquelles elle pensait sans cesse depuis qu'elle avait posé les yeux dessus dans la boutique ! Celles que Heathcliff n'avait pas daigné lui acheté cette espèce de pince ! Bon pour sa défense, elles étaient outrageusement onéreuses mais cet argument là, Sorcha ne volait pas l'entendre. Elle voulait ces boucles d'oreilles et elle était déterminée à les obtenir !
Son plan était très simple et bien encré dans sa tête... Il était temps pour elle de rentrer en scène !

Sorcha accéléra sa respiration, prit une expression alarmée puis courut en traversant la rue pour pousser la porte de la joaillerie. La clochette tinta, annonçant sa présence. Avec une grâce de mouvement de chaque instant que lui conféraient son art de la danse au trapèze depuis des années, elle se retourna vers Monsieur Nitot et prit une expression de pauvrette contrite tout en laissant délibérément ses doigts torsadés s'échapper de sa cape mouillée. Elle voulait qu'il voit ses doigts rougis par le froid de la pluie et les quelques frissons qui parcouraient ses avants bras mais également l'ourlet de sa jupe élimé.
La vérité n'était pas si éloignée du mensonge car Sorcha était loin d'être riche, mais elle devait avouer qu'elle commençait tout de même à posséder quelques jolies choses dans sa collection. Les clients ici étaient généreux et fortunés ! Elle avait désormais quelques robes de soie, des chapeaux élégants, des éventails de nacre ! Elle partageait l'argent avec sa communauté mais elle gardait les cadeaux qu'on lui faisait si ils lui plaisaient plutôt que de les revendre. Il n'y avait pas de raison ! Puis ça constituait sa panoplie ! Si elle voulait flairer les plus gros poissons de Londres, elle ne pouvait décemment pas le faire vêtue telle une souillon !

- Monsieur Nitot... Monsieur ? Oh...

Hmm... Quelle stratégie adopter...? Déprécier celui avec lequel elle est venue l'autre jour ou tenter une carte d'avantage dans la douceur et la "contrainte". Elle crevait d'envie de dire à voix haute pourtant combien elle était frustrée que Heathcliff ne lui ait pas offert les boucles d'oreilles qu'elle voulait mais cela signifierait déprécier la broche qu'elle rapportait et elle ne voulait pas emprunter ce chemin là. Après tout, le but de la manœuvre était de séduire le joaillier !
Sorcha s'avança vers Monsieur Nitot tout en sortant de sa poche le bijou soigneusement emballé dans un mouchoir comme si il était son bien le plus précieux. Ce qui techniquement, n'était pas faux ! Mais il fallait oser pour s'élever ! Risquer pour grandir !

- Monsieur a eu la gentillesse de m'offrir ce bijou il y a quelques jours... Je ne peux malheureusement pas le garder... Je suis confuse de vous demander cela mais... me la rachèteriez vous ? A un montant moindre bien sûr !

Des ses mains fraîches elle vint frictionner ses bras tout en claquant doucement de ses dents. La comédie était à moitié feinte car il était vrai qu'elle n'avait pas bien chaud couverte de ses vêtements mouillés.

- J'ai conscience de l'incongruité - ou elle l'avait ressorti ! ce mot appris il n'y avait pas si longtemps ! - de ma requête mais elle est si belle que j'aurais trouvé insultant pour votre travail d'aller la revendre ailleurs... Atchoum ! L'argent qu'elle représente m'aiderait grandement monsieur Nitot...

Sorcha avait habilement choisi sa mise du jour pour cette visite. Elle ne portait point les mêmes vêtements élégants de l'autre jour. Le bas de sa robe était recousu ici et là et le tissu visiblement fatigué. Quant à sa cape, bien que coupée dans un lainage épais de qualité, elle semblait avoir clairement déjà bien vécu.


_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Lun 18 Avr - 12:33
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha

« Mais vous allez attraper la mort, douce enfant. Venez avec moi, » dit Victor, avec cette autorité aimable dont il usait envers les apprentis.

Il ne pouvait pas laisser cette pauvre demoiselle dans sa boutique – où sa pauvreté aurait tôt fait d’effrayer la clientèle huppée – ni dans la rue, où son service d’ordre personnel aurait tôt fait de la renvoyer s’il ne faisait rien. Et la question du rachat du bijou était tout à fait secondaire ; ce qui menaçait dans l’immédiat, c’était la maladie de poumon qui courait les rues et qui s’emparerait d’elle si on ne la réchauffait pas rapidement.

Il la fit entrer dans l’atelier, et l’approcha du poêle à côté de sa table de travail. Là, elle pourrait se sécher un peu – une action mécanique y aiderait certainement, songea-t-il en allant s’emparer d’un châle qui appartenait à la dame de ménage, et en l’enveloppant autour des épaules de sa visiteuse. Décidément, Monsieur Heathcliff n’avait guère d’égards pour ses maîtresses, s’il les laissait en pareille situation ! Mais il était plus probable qu’il ait abandonné cette jeune femme après en avoir retiré ce qu’il espérait d’elle, pour ce petit cadeau peu adapté à sa condition…

« Je vais vous donner une tasse de thé chaud. Asseyez-vous, » ajouta-t-il en approchant son tabouret, un peu gêné de n’avoir pas de meilleures conditions sur le moment pour la recevoir. Il ne pouvait guère la faire monter dans ses appartements, dans une pièce fermée ; ça n’aurait pas été convenable du tout ! D’ici, il pouvait surveiller et regagner la boutique au besoin, et cependant ils étaient en paix, et elle ne pouvait être importunée. C’était un excellent compromis. Mais bien sûr, elle avait été habituée à mieux avec son soupirant des derniers temps. Elle devait se dire qu’il la traitait davantage comme un paquet de guenilles embarrassant que comme la maîtresse d’un homme puissant. Pauvre petite, il n’avait pas le choix.

« Regardant votre requête, vous êtes bien consciente qu’un bijou déjà porté ne saurait être remis en vente à son premier prix. Je pourrais vous en donner une somme un peu réduite. Mais vous m’inquiétez. Quel genre de vie menez-vous exactement ? Pardon, je ne veux pas vous offenser, je poursuis seulement le même but que vous : trouver des solutions. »

En approchant à nouveau avec une tasse de thé fumant dans une soucoupe, il considéra le visage délicat de la demoiselle, une véritable œuvre d’art, que les sculpteurs de kaolin de l’ère rococo n’auraient pas reniée comme modèle. Il aurait vraiment voulu l’aider ; elle avait remis son destin entre ses mains, en quelque sorte, là où un autre, un de ces messieurs respectables qui troussent les filles et les abandonnent dans le ruisseau, avait failli ; cela lui allait droit au coeur. C’était une marque de confiance. Il aurait aisément pu profiter de la situation, lui aussi. Eh bien, elle allait pouvoir constater qu’il valait mieux que cela.

Lui qui adorait les hommes avec cette même mièvrerie évanescente dont les jeunes filles naïves pouvaient faire preuve, lui qui se serait damné pour eux sans difficultés et l’avait déjà fait quelquefois, il ne comprenait que trop bien les risques que pouvait prendre une âme sensible, pour quelques instants de bonheur superficiel et la chaleur de bras invitants.

Le fait qu’un homme tel que lui puisse conserver la tête haute après ce genre d’erreur, tandis qu’une femme, souvent, ne faisait que sombrer de plus en plus loin dans une déchéance grandissante, lui donnait l’impression de vivre dans un monde injuste. Et il lui appartenait, dans la mesure du possible, de réparer cette injustice.

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Ven 6 Mai - 14:32
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



A Londres, et tout particulièrement dans ces quartiers riches, tout le monde est si bien éduqué que c'en est presque trop facile ! Elle qui trouvait toutes ces convenances profondément barbantes et contraignantes finit finalement par y trouver un certain avantage et tout particulièrement dans cette chose qu'elle découvre ; la galanterie ! Une chose fabuleuse qu'elle se plait à expérimenter dans son quotidien et qui "oblige" ces messieurs à se comporter avec elle comme si elle était... eh bien une lady ! La preuve en est qu'il lui suffit de se présenter trempée et grelottante pour que le bijoutier l'invite à la suivre dans l'arrière boutique de son établissement !
Exagérant son air confus, Sorcha s'exécute et emboîte le pas de Monsieur Nitot tout en repoussant ses épais cheveux par dessus son épaule et pénètre l'atelier. Ses yeux de pie se posent absolument partout et détaillent les lieux avec un véritable intérêt curieux. Elle remarque quelques pièces en court de montage ainsi que plusieurs pierres de couleurs reposant sur un linge blanc probablement prêtes à être serties sur le collier qui les accompagne. A la lueur du poêle tout scintille si fort que l'espace d'une seconde Sorcha s'en trouve hypnotisée.

La jeune trapéziste se laissa guida à l'orée du feu et prit place sur un tabouret. Elle avait beau être dans son rôle, la chaleur qui va caresser sa peau lui fut d'un véritable réconfort. Elle retira sa cape détrempée et frotta ses mains en direction des flammes qui doraient délicatement sa peau de lait. Elle fut surprise de sentir un poids léger tomber sur ses épaules et adressa un regard perplexe au bijoutier qui venait de la couvrir d'un châle.
Il était prévenant avec elle et à l'évidence soucieux de son état. Elle aurait du en être touchée et sans doute l'était-elle au fond d'elle, mais elle ne pouvait laisser ses scrupules l'éloigner de son but. C'était juste que... eh bien il était plus aisé pour elle de voler des gougeâts sans foi ni loi que des hommes comme lui...
Mais bon ! Sir Nitot était riche ! se dit Sorcha. Il n'y avait qu'à voir ce qui trônait sur sa table de travail ! Qu'était-ce pour lui que de perdre une pair de boucles d'oreilles ! Pas grand chose à n'en pas douter ! Elle méritait ce bijou. Elle le voulait ! Elle n'avait jamais rien vu de si beau et elle méritait ce qu'il y avait de plus beau en ce monde ! Elle le voulait pour récompense de tout ce qu'elle avait été forcé d'endurer ces dernières années en vendant son corps aux plus offrants.
La saltimbanque ne regrettait sa vie. Elle savait pourquoi elle avait prit ce chemin et ne serait jamais désolée ou honteuse de l'avoir fait. Elle ne baisserait pas la tête ni les yeux face à toutes ces dames de la Haute qui la jugeaient et continueraient sans doute de la juger. Elle avait fait ce qu'il fallait pour vivre. Une chose que ces poulardes enfarinées ne comprendrait jamais.
Elle estimait avoir droit aux compensations de son choix et ces boucles d'oreilles en était une !

- Je vous remercie, Sir...

Hmmm... Cette pièce n'était cela dit pas réellement propice à la séduction ! Il n'y avait pas l'ombre d'un canapé ou même de tapis confortable où elle pourrait l'entrainer ! Il allait falloir qu'elle redouble d'imagination.
Sorcha oeilla à nouveau vers la table de travail du joaillier. Elle paraissait relativement solide. Un petit sourire étira ses lèvres malgré elle alors qu'il lui tournait le dos afin d'aller chercher ce fameux thé chaud. Être prise par un homme sur les diamants et autres pierres précieuses, voilà qui était fort affriolant !
Mais elle se corrigea et récupéra son expression contrite comme il répondait finalement à sa question quant au rachat de la proche.

- Je le comprends tout à fait Sir... Mais je vous assure que je ne l'ai porté que très peu. Une seule fois...

Elle épargnerait les détails de cette scène à Monsieur Nitot. Elle était assez rodée à l'exercice et douée pour énoncer les choses sans avoir à les formuler. Sorcha baissa ses longs cils jusqu'à ce qu'ils ombrent ses joues qui se colorèrent légèrement, confiant ainsi ce que sa prétendu pudeur lui interdisait de prononcer quant aux circonstances du port de cette broche.

- Je crois monsieur que vous avez parfaitement deviné quel genre de vie est la mienne... répond-t-elle d'une voix délibérément timide tout en prenant la tasse de thé qu'il lui offre.

Habituée à être observée par les hommes, Sorcha se plie à l'exercice et laisse Victor Nitot la contempler à loisir. Elle a conscience d'avoir un visage particulier. Si particulier qu'elle-même ne sait trop que penser de son physique. Elle sait juste qu'en général, c'est tout ou rien. On la trouve hideuse ou totalement fascinante et elle croit pouvoir dire qu'en ce qui concerne le joaillier, c'est le second cas de figure qui l'emporte ! Voilà qui va lui faciliter les choses pour le séduire !
Sorcha lui rendit son regard et se mit à l'observer à son tour. L'homme était loin d'avoir un physique désagréable et il émanait de lui une certaine douceur, pour ne pas dire une profonde gentillesse. Elle aurait préféré arnaquer quelqu'un de moins appréciable, mais on ne choisissait pas ses victimes ! Seul son but. D'un certain côté, elle comptait sur cette espèce de candeur pour lui faciliter la tâche.
A force de fréquenter des hommes en tous genres, Sorcha avait appris à construire et adapter ses histoires en fonction des profils. Elle commença à tâter le terrain avec lui, qu'elle devinait quelque peu romantique. Après tout on ne faisait pas un tel métier sans avoir un minimum de sensibilité ! En tant qu'artiste elle-même, elle savait reconnaître la passion lorsqu'elle la voyait.

- Je suis trapéziste... Je vis sur les routes avec ma troupe de puis des années. Comme vous vous en doutez bien que nous soyons libres, tout n'est pas aisé tous les jours. J'ai du faire des choix pour que nous nous en sortions...

La jeune femme but une gorgée de thé fumant et prit un instant, comme si elle avait besoin de cette pause réconfortante avant de poursuivre vers quelque chose de plus dramatique.

- Je pensais sincèrement qu'avec lui, ce serait différent...

Heathcliff était bien plus âgé qu'elle, mais c'était un homme au charisme certain. Un homme qui devait probablement attirer bon nombre de convoitises et qui était tristement célèbre pour ses maîtresses. Sorcha le savait en acceptant ses avances. Elle l'avait d'ailleurs choisi pour cette exacte raison ; la facilité. Mais cela le joaillier n'avait pas à le savoir.

- Voyez-vous, Londres est très différente de tout ce que j'ai pu connaître jusqu'à présent et il était si gentil, si prévenant et courtois avec moi ! On ne m'avait jamais traité ainsi. Un peu comme vous... Mais je suis bien obligée de me rendre compte que de telles intentions dissimulent toujours quelques tromperies...

Comble de son jeu d'actrice, elle parvint à faire rouler une perle saline sur sa joue de porcelaine et choisit pile cet instant pour relever et plonger ses grands yeux larmoyants dans ceux de Victor Nitot.



_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Ven 6 Mai - 17:32
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha

Quelle existence tragique que celle de cette beauté désargentée, conduite à une profession déshonorable, dont le nom ne pouvait être prononcé à voix haute sans avoir le coeur transi, et traitée comme un jouet par des gentlemen qui n’en avaient que le nom ; Victor avait lu bien des ouvrages sentimentaux qui faisaient allusion à ce genre de risque, sans toutefois décrire la chose en elle-même. Il aurait aimé que quelqu’un s’y aventure en toute franchise. Mais il craignait que les lecteurs n’aillent au spectacle, devant cette misère exposée, comme ils y allaient au cirque, ou aux zoos humains qui erraient au long des routes… une petite larme, quelques hauts cris, et rien de fait. Il s’efforça de témoigner son soutien, de la manière la plus respectueuse qu’il put se figurer.

« Tout le monde n’est pas ainsi, je vous assure. La chair est faible, mais certains d’entre nous savent prendre soin des êtres qu’ils ont tenu entre leurs bras. Et d’autres se garderaient bien d’aller jusque là. »

Laissant cette suggestion en suspens – lui non plus ne pouvait guère présenter sa situation à mots francs, dans une conversation décente – il se détourna et reprit place à sa table, continuant la conversation sans regarder son invitée. De toute façon, tout ce qu’il y avait de précieux ici se trouvait autour de lui ; elle pouvait bien se promener librement dans le reste de la pièce.

« Je vais examiner cette broche et m’assurer de son état. Ainsi, personne ne l’a vue en ville ? C’est qu’il y a des ragots, parmi mes clients aussi. Et ma réputation, comme la vôtre, ne tient qu’à un fil. »

Cette quasi confession, à son tour, s’éteignit. Il avait fixé sur son nez les petites besicles qui lui permettaient de détailler avec soin la surface d’une pierre fine, et lui donnaient l’air d’un vieux hibou courbé sur un grimoire. Lorsqu’il était au travail, le geste aussi exact que celui d’un automate, ses pinces entre les doigts, qui les prolongeaient en rendant le geste plus précis, il oubliait presque le monde. Il reprit au bout d’un bref examen :

« Vous pouvez être tranquille sur deux points, me concernant : je me garderais bien de vous juger, et... même si le hasard nous plaçait nus côte à côte dans un lit, vous ne risqueriez rien de moi, tout au plus un baiser sur le front pour vous souhaiter la bonne nuit. Hm, parce que je suis fiancé, » ajouta-t-il rapidement, une légère rougeur aux joues à son tour.

Et il en resta là, plongé dans la contemplation pensive de l’objet qu’on lui demandait de racheter. C’était une petite pièce commune et sans originalité particulière, il était bien certain de pouvoir l’améliorer succinctement pour la remettre en vente sans faillir. Il allait ajouter une petite abeille d’ambre. C’était sa fantaisie en ce moment.

« Parlez-moi un peu de votre troupe, » proposa-t-il d’un ton affable, en retirant le pince-nez qu’il replaça sur la table, dans l’étui où il l’avait pris. « Est-ce une entreprise familiale ? Y règne-t-il une bonne entente ? Savez-vous si vous resterez longtemps à Londres ? »

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Lun 6 Juin - 23:10
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



Sorcha connait ses angles avantageux. Elle connait ses regards. Ses expressions. Elle a appris comment et surtout quand les utiliser au bon moment. Lorsqu'elle a compris qu'elle plaisait à la plupart de ces messieurs et qu'elle avait découvert le pouvoir que sa beauté si particulière pouvait parfois lui octroyer, elle avait travaillé cet art avec autant d'application qu'elle en mettait dans ses entrainements de trapèzes. Elle avait passé des heures devant son miroir à apprivoiser ses émotions afin de les exprimer à sa guise. Forcer des larmes à venir faire briller ses yeux immenses n'avait pas été chose aisée. Il lui avait fallu un moment avant d'y parvenir car toute sa vie, Sorcha s'était interdit ce genre de faiblesse. Les larmes ne faisaient pas avancer les choses, pas plus qu'elle ne les arrangeait ! Par conséquent, elle les avait bannies de sa vie.
Mais c'est un artifice qu'elle maîtrise désormais à la perfection et qui s'avère redoutable sur la gente masculine et tout particulièrement ici à Londres où ces gentleman sont trop bien éduqués pour tolérer de voir une demoiselle pleurer. Cette ville est décidément faite pour elle !

La trapéziste sait que ainsi assise plus basse que le joaillier, il a vue toute plongeante sur son décolleté que la pluie rend quelque peu luisant et donc elle en est certaine, attirant ! Elle sait aussi que cette hauteur qu'il a par rapport à elle, lui permet de lui offrir toute l'immensité de son regard limpide comme de l'eau.
Elle se félicite lorsqu'une seconde larme afflue à son regard pour finalement rejoindre sa semblable sur son visage. A l'expression du bourgeois, elle voit que sa prétendue détresse le touche. C'est parfait. Il est si gentil et candide qu'elle se sent presque désolée de lui jouer un tel tour. Presque ! Car ces boucles d'oreilles qu'elle convoite sont décidément bien trop belles pour y renoncer à cause d'une lueur d'étincelle de résidu de conscience.
Elle dessine une expression hésitante sur ses traits de poupée alors qu'il prétend que tout le monde n'est pas ainsi qu'elle le décrit, comme si elle voulait sincèrement le croire mais n'osait le faire. En vérité, elle n'en croyait pas un traître mot mais elle ne pouvait décemment pas lui rire au nez en lui demandant si il descendait de la dernière pluie. Cela ruinerait ses plans. Pour autant, Sorcha était intimement convaincue que rien n'était jamais gratuit ou altruiste dans la vie. Une bonne action était forcément poussée par un désir caché

- Les êtres que vous tenez dans les vôtres sont donc chanceux, Sir... C'est une chose que j'aimerais connaître un jour.

Sorcha baisse pudiquement son regard sur ses genoux. Son jeu est parfait. Si parfait qu'elle en ressent ce pincement amer en son cœur amer. Est-ce vraiment une chose qu'elle voudrait connaître un jour ? A-t-elle envie qu'on veuille sincèrement prendre soin d'elle ? C'est une question qu'elle ne s'est jamais vraiment posée car elle n'y voit aucune réponse. Elle a eu bien des amants. Des tendres, des moins tendres, des doux, des brutaux, des âgés, des plus jeunes, des beaux, des moins beaux... Pas une fois elle a souhaité devenir importante pour l'un d'eux. Les hommes exhibent la beauté d'une femme comme ils se pavanent avec leur plus beau vêtement. Elle n'est qu'un accessoire pour eux. Ils l'apprécient le temps que leur argent peut la leur payer...

Le voyant se détourner d'elle afin d'aller s'installer à sa table de travail, Sorcha décide de se lever et de marcher nonchalamment dans la pièce afin de mettre en valeur sa silhouette gracile. Elle observe les objets autour d'elle avec curiosité mais remarquant qu'il ne lève pas le nez vers elle, elle fait la moue et décide de se rapprocher d'avantage de lui. La jeune femme fait délibérément glisser le châle qu'il lui a prêté de son épaule et croise ses bras sur sa poitrine alors qu'elle s'appuie au coin de la table.

- Je vous assure que non. Je ne l'ai porté que... pour lui...

Et pour elle-même devant sa coiffeuse, en se disant que la broche était somptueuse, sincèrement, mais que ce qu'elle voulait elle, c'étaient ces saphirs merveilleux !
Sorcha se penche et appuye son coude délibérément près de lui avant de poser son menton dans sa main. Le feu du poêle a commencé à sécher ses cheveux qui commencent à rebondir en boucles irrégulières autour de son visage.

- Vous pouvez être tranquille sur deux points, me concernant : je me garderais bien de vous juger, et... même si le hasard nous plaçait nus côte à côte dans un lit...

Tiens donc !
Sorcha lui adresse un petit sourire quelque peu tinté de malice. Il évoque les choses de la chair de lui-même et si rapidement ? Voilà qui est quelque peu inattendu mais elle n'ira pas s'en plaindre ! La jeune femme se redresse et s'accule à la table de travaille, persuadée que dans les prochaines secondes il va se lever afin de la soulever et l'y asseoir avant de se lancer à l'assaut de ses charmes.

- ...- vous ne risqueriez rien de moi, tout au plus un baiser sur le front pour vous souhaiter la bonne nuit.

Plait-il ????

- Hm, parce que je suis fiancé.

La trapéziste cligne des yeux, totalement médusée. A-t-elle bien entendu ce qu'il vient de dire ? Un baiser sur le front ? Que veut-il qu'elle fasse d'un baiser sur le front si ils sont nus dans un lit ?
Et quel est le rapport avec le fait d'être fiancé ? La plupart de ses amants sont mariés depuis des lustres et ça ne les arrête pas pour autant !
Seigneur mais qu'est-ce donc que ce spécimen là ? ET IL NE LA REGARDE TOUJOURS PAS QUI PLUS EST ! Totalement déroutée, Sorcha retrouve sa position précédente et se met à observer le bijou avec lui. Sir Nitot semblent avoir mille choses qui défilent dans ses yeux alors qu'il regarde sa pièce d'orfèvrerie, quand elle n'y voit qu'une jolie forme avec plein de diamants qui brillent...

- De ma troupe ? répète-t-elle, surprise par sa demande.

Pourquoi diable veut-il savoir quoique ce soit de saltimbanques...? Voilà qui est peu commun. Jamais on ne lui a demandé cela...

- Eh bien euh... Si on veut... Ils sont ma famille mais nous n'avons pas tous de liens du sang. Pour ma part j'ai été ramassée sur le parvis d'une église lorsque j'étais très jeune. D'autres étaient là avant, d'autres nous ont rejoint plus tard.

C'est un peu la beauté de leur groupe sans doute. Des personnes ayant toujours été seules, repoussées par la société ou ayant juste soif d'aventure se retrouvant pour former leur propre petite communauté où chacun est le bienvenue, quel que soit sa particularité.

- J'ignore combien de temps nous allons rester. J'espère un moment ! Je crois que cette ville me plait beaucoup. Nous avons été invités par Sa Majesté à nous produire au palais, d'où notre présence ici.

Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle n'est absolument pas là pour parler des siens ! Elle est là pour revendre la proche et voler les boucles d'oreilles ! Et l'étape au milieu de tout ça, c 'est mettre le joaillier dans son lit ! Ou plutôt qu'il l'emmène dans le sien, en quelque sorte. Car il n'y en a point dans cette pièce.

- Alors ? demande-t-elle en masquant son impatience derrière sa voix douce. C'est qu'il regarde cette broche depuis un moment maintenant ! Pensez-vous pouvoir accéder à ma requête, Sir...? Vous m'aideriez tant !

Doucement, elle glisse sa main sur la sienne en prenant une expression de faon malade...



_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Dim 19 Juin - 14:53
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha

Victor était en admiration, il avait l'impression d'avoir affaire à une sorte de fée, vraiment, surgie d'une fontaine ou de quelque bosquet pour lui parler d'un univers magique, quelque peu sauvage sans doute, mais magique pourtant. Il savait bien que certains des petits orphelins qu'il visitait avaient de pareilles origines, et ne s'en vantaient guère, voire les maudissaient ; et pourtant, en écoutant parler sa visiteuse, il avait du mal à ne pas se laisser entraîner dans une fantaisie romantique - en tout bien tout honneur, naturellement.

"Oh là là, c'est mon rêve, une invitation de Sa Majesté, je fais tous mes efforts pour en être digne, et un jour peut-être..."

Mais c'est vrai qu'elle ne venait pas le voir pour bavarder et boire le thé. Elle avait une demande plus pressante ; et naturellement, impossible pour elle d'avoir l'esprit tranquille tant qu'elle ne serait pas fixée sur ses intentions.
Cherchant autour de lui, Victor prit en main une parure à cheveux garnie de perles, l'approcha du visage de la jeune femme pour en juger l'effet, puis secoua la tête avec une petite moue pensive, puis fit le même essai avec quelques autres artefacts.

"Je vais vous proposer quelque chose. En échange de cette broche, je vais vous confier un autre objet de cette boutique. Quelque chose qui pourrait avoir une chance d'attirer le regard de la famille royale. Si vous voulez m'aider vous aussi, cherchez un moyen d'intégrer cette pièce à votre tenue, et qui sait, peut-être votre charme et votre talent me vaudront-ils un peu d'attention !"

D'abord, bien sûr qu'il allait l'aider, parce qu'elle l'avait charmé quoi qu'elle en pense, elle avait touché son coeur. Et puis, cette affaire de cour avait fixé son esprit et éveillé son imagination d'artiste : il voyait d'ici la perfection de l'enchaînement qui pourrait se produire, s'il avait seulement un peu de chance.
Ah, mais il essayait d'assortir l'objet à la tenue actuelle, ce n'était pas du tout ce qu'il fallait faire. Elle ne serait pas habillée ainsi, devant Sa Majesté !

"J'ignore tout à fait comment vous envisagez de vous costumer pour cette occasion, mais... Oh, et bien sûr je vous dédommagerai pour votre peine, je n'oublie pas que vous venez me trouver parce que vous êtes, pardonnez-moi l'expression, dans le besoin."

Un client venait de faire sonner la cloche, et en jetant un coup d'oeil à la boutique, Victor s'illumina un instant, croyant avoir reconnu une figure bien-aimée ; en s'apercevant qu'il avait fait erreur sur la personne, il secoua l'illusion et revint à la conversation en cours. Une véritable conversation d'affaires, malgré la douceur et les sourires qui l'émaillaient.

"Oh, je pourrais même participer à la décoration d'autres costumes, car vous n'irez certainement pas seule... Je vous écoute. Qu'en pensez-vous ?"

Et rencontrer d'autres personnes de cette fameuse troupe. Il en avait déjà les yeux pleins d'étoiles. Une famille recomposée, liée par l'art. Voilà qui lui parlait.

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Jeu 7 Juil - 13:58
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



Le contact était une arme redoutable que Sorcha avait appris à maîtriser habilement. Dans la haute société, cela ne se faisait pas. On ne prenait la main d'une demoiselle que si elle était gantée et une jeune femme n'amorçait pas de geste envers un gentleman au risque de passer pour inconvenante.
Bon dieu ce que la haute Société était guindée, se disait la saltimbanque. Elle en riait sincèrement car franchement, à ses yeux tout cela était d'un ridicule dans nom. Elle se vendait à des hommes. Si on voulait parler de dévergondage, elle avait quelques mots à dire sur le sujet ! Voir à quel point un homme pouvait s'émouvoir du simple fait qu'on lui touche la main sans que du tissu ne joue les chaperons entre leurs deux peaux amusait beaucoup Sorcha qui en avait presque fait son petit jeu préféré. Cette façon qu'ils avaient de tressauter légèrement avant de lui sourire bêtement comme si elle venait de faire une chose incroyable que son papillonnement de cils rendait parfaitement innocent ! Elle n'avait rien d'innocente. Tout était calculé et cette caresse sur la main du joaillier ne l'était pas moins que toutes les autres fois.

Pourtant, il la surpris en continuant à déblatérer sur son travail après lui avoir vanté son rêve d'être invité un jour par la Reine, cette vieille touque défraîchie.
Plait-il ? Qu'est-ce qu'il lui faisait lui ? Elle était en train d'amorcer une approche de séduction et il lui parlait business et vieille peau ? Était-il sérieux ? Seigneur ça risquait être plus complexe que prévu avec lui ! Sorcha s'était dit qu'étant donné son côté plutôt "tendre" l'affaire serait vite dans le sac mais visiblement elle allait devoir y mettre un peu plus du sien pour détourner l'artiste de son art !
Défi relevé !
La trapéziste retira sa main et s’asseya sur le coin de la table de travail de Sir Nitot. Son ego en prit un petit coup, mais elle n'allait pas en crever. Au fond, si le jeu en était plus difficile, elle n'en apprécierait que d'avantage sa récompense !

Lorsqu'il approcha sa main de son visage, elle crut que c'était gagné, que la lumière avait enfin jailli chez lui, mais non. Au lieu que ses doigts se glissent dans ses cheveux afin de l'attirer à lui l'homme lui plaça une parure de cheveux sur le côté de son visage, l'étudia puis en changea.

- Vous faites quoi ?

Le joaillier lui exposa son plan et Sorcha l'écouta non sans levé un sourcils circonspect. Ah mais non alors ! Ce n'était pas le plan du tout ! Elle n'était pas là pour repartir avec autre chose que cette broche ! Elle voulait l'argent de l'objet et ces fichues boucles d'oreilles !
Il s'éparpillait là et ça n'allait pas du tout dans le sens qu'elle voulait ! Il fallait remettre tout ça dans le droit chemin et vite ! Elle s'apprêta donc à lui dire qu'elle avait déjà été à la Cour, mais Victor lui exposa la suite de son plan et Sorcha ce tut.
Hmmm... Voilà qui donnait matière à réfléchir... Si il était sincère. Car elle ne pouvait s'empêcher de se méfier. Rien n'était jamais gratuit dans la vie. L'altruisme était une chose totalement inventée car derrière un acte de pseudo générosité, il était toujours attendu quelques chose en retour. Elle l'avait appris bien trop de fois. Sorcha ne croyait pas à la bonté de cœur. Pas étant donné là d'où elle venait.

La jeune femme sauta à bas de la table et croisa ses bras sur sa poitrine. Le tissu de sa robe était encore légèrement humide, mais sa peau était enfin réchauffée. Elle darda sur Sir Nitot ses grands yeux bleus emprunts de suspicion.

- Vous voulez me donner un truc pour que je le porte à la Cour et me payer pour que je le fasse...?

Ce n'était pas inintéressant mais elle croyait difficilement à tant de générosité. Les seuls fois où on lui offrait des choses, c'était qu'on attendait d'elle... et bien elle.
Oh ! Ils y étaient donc ! Le moyen était détourné mais elle devait reconnaître en apprécier l'élégance. Le joaillier était décidément plutôt surprenant et ça la changeait de ce à quoi elle était habituée. Les hommes avaient tendance à être d'une banalité à pleurer quand on en venait au business du sexe...
Seul le Petit Prince sortait du lot jusqu'à présent. Et visiblement, peut-être Sir Nitot ?

- J'en pense que... Eh bien scellons ce marché dans ce cas, Sir.

Sorcha retira le châle que Sir Nitot lui avait prêté de ses épaules, puis tout en passant derrière lui, tira sur le laçage de son corselet qui s'ouvrit sur sa chemise mouillée. Elle le laissa tomber au sol, tout comme sa jupe et lorsqu'elle réapparut à son côté, elle ne portait plus que sa chemise qui dévoilait son corps gracile.
Elle en saisit les pans, prête à la retirer aussi.



_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Jeu 7 Juil - 16:34
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha

Alors que Victor pensait inventer un système des plus habiles, pour laisser dans l'esprit de Sa Majesté une première impression aussi magique qu'originale, il réalisa tout à coup qu'il s'engageait à bien davantage que ce qu'il n'avait promis. Cette prise de conscience prit la forme d'une demoiselle tout à coup dépoitraillée bien au-delà de ce que la décence permettait. Il eut un mouvement de recul comme s'il avait failli marcher sur un serpent, et se hâta de rappeler, en levant les mains en signe d'innocence, ou peut-être de défense :

"Je suis fiancé ! Je suis fiancé !"

Avec le recul, il réalisait bien que sa réaction avait dépassé les bornes de ce que pouvait réclamer la protection d'une dignité féminine. Certes, sceller un marché avec une cliente, une associée ou quel que soit le nouveau titre de la demoiselle, surtout s'il était fiancé et (il pouvait bien le prétendre) fou amoureux, n'impliquait aucunement d'exposer le corps de la dite demoiselle à ses regards. Mais ça n'aurait pas dû l'effrayer à ce point. Là, ça en devenait presque aussi insultant que d'accepter son offre. Il s'était presque caché les yeux comme un gamin qui voit les grands s'embrasser, pour l'amour du ciel !

Victor se mordilla la lèvre. Il s'assura d'un regard que personne depuis la boutique ne risquait de les voir, et entraîna son invitée dans un recoin un peu plus reculé de la boutique. Là, il lui expliqua de son mieux, en chuchotant à voix très basse :

"Vous êtes très jolie, vraiment, n'allez pas penser le contraire. Vous êtes l'une des plus jolies femmes que j'ai jamais vues, je vous en donne ma parole. Mais je ne fais pas ce genre de choses. Vous n'y êtes pour rien, c'est entièrement de ma faute, je n'arrive pas à trouver ce genre d'intérêt aux dames. La vue, c'est déjà compliqué, alors le toucher - je vous décevrais, soyez-en sûre."

Il ne faisait que frôler le sommet de l'iceberg en disant cela, mais le reste aurait été absolument choquant, et cette tentatrice ingénue devait déjà être suffisamment choquée ainsi. Et puis, il pensait avoir assez bien résumé la situation. Il avait de l'intérêt pour le physique masculin, au point qu'un homme qui aurait présenté, proportionnellement réparti, un charme comparable à celui de cette demoiselle, et qui lui aurait fait des avances aussi directes, aurait eu ses chances de voir s'accomplir l'arrangement qu'il espérait.

De la même manière, Victor aurait été mortifié à l'idée de vexer l'audacieux en le repoussant, sauf que dans ce cas, il aurait été capable de le dévorer des yeux, et d'autres façons, sans perdre ses moyens. Il n'aurait même pas passé un mauvais moment, quoique l'arrangement soit surtout né de son envie de faire plaisir, et de son esprit joueur et curieux, davantage que d'un véritable désir charnel à proprement parler. Mais avec une femme, oh non, il ne se faisait pas confiance. Il était déjà mal à l'aise avant que l'anatomie redoutée ne soit réellement tombée sous ses regards, c'était très mauvais signe pour la suite.

"D'ailleurs, mes fiançailles vont poser problème, de ce côté-là. Il faudra bien que je fasse acte de présence, tôt ou tard. Ne serait-ce que pour éloigner les soupçons."

Victor se perdit dans son introspection en mordillant l'ongle de son pouce, puis se rappela qu'il avait éloigné la demoiselle de ses vêtements, et alla les lui chercher. Il aurait pu la rhabiller lui-même s'il n'avait pas été complètement incertain de sa réaction. Elle aurait très bien pu crier au bûcher et lui faire un scandale. Mais il n'avait pas l'impression de s'être si mal conduit.

Ah, il verrait bien. Il fallait parfois faire confiance aux autres le premier pour qu'ils se sentent prêts à suivre cet exemple. Au pire, il mentirait. Il n'aurait pas le choix : un procès pouvait lui faire perdre tant de choses. Mais tant que ce serait possible, il préférait se montrer sincère, et chaque mot qu'il avait prononcé l'avait été, jusqu'à ce point. Son regard interrogea les grands yeux clairs qui lui faisaient face, cherchant s'il y trouverait damnation ou salut.

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Lun 25 Juil - 23:31
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



Sorcha n'était pas vraiment habituée à ce que l'on passe par quatre chemin concernant les choses du sexe avec elle, mais elle trouvait la chose plutôt plaisante, voir même amusante. Cet homme lui proposait de porter des bijoux à la Cour et de la payer pour cela ? Evidemment que la proposition n'était pas innocente et que le contrepartie était évident mais elle trouvait sa façon de lui présenter le deal plutôt originale.
Elle se déshabilla totalement sûre d'elle et laissa ses vêtements tomber un à un alors qu'elle passait dans son dos. Sorcha n'était pas toujours sûre d'elle concernant son physique car il était atypique, mais Sir Nitot semblait la trouver à son gout étant donné les compliments desquels il l'abreuvait et la façon dont il l'observait. Puis... aucun homme n'offrait une telle proposition sans attendre d'elle qu'elle couche avec en retour. C'était donc qu'elle lui faisait envie et forte de cette conviction, sa pudeur disparaissait totalement.
La saltimbanque réapparut à son côté uniquement vêtue de sa chemise qu'elle avait intentionnellement choisie très fine, coupée dans une étoffe si légère qu'on devinait ses formes à travers. Un cadeau qu'elle s'était fait à elle-même à son arrivée à Londres lorsqu'un lord l'avait invité dans sa garçonnière. Son épouse en avait tellement qu'elle n'aura probablement même pas remarqué qu'il lui manquait celle-ci.
Avec toute la sensualité dont elle était capable, elle se pencha légèrement en avant afin d'accentuer son geste et saisit les pans du vêtements prête à le retirer, lorsque le joaillier se mit à hurler si fort en brandissant ses mains qu'elle sursauta et en tomba à moitié à la renverse. Elle recula si vivement qu'elle bouscula un meuble dont le coin lui heurta douloureusement la hanche et s'y rattrapa de justesse avant de se mettre à le dévisager complètement perplexe, sa main sur sa poitrine en course.

Non mais il n'était pas bien ou quoi ?! La trapéziste cligna de ses grands yeux à plusieurs reprises sans comprendre le moins de monde quelle mouche venait de piquer le français. Il était fiancé oui, elle l'avait entendu la première fois qu'il le lui avait dit et alors ? Qu'est-ce que ce détail venait faire dans leurs affaires ? Pensait-il que les hommes qui venaient vers elle étaient tous des célibataires encore vierges ? La grosse majorité de ceux qui payaient pour sa compagnie étaient mariés alors qu'est-ce que ça pouvait bien faire qu'il fut fiancé ?

- Oui, et ?

Non vraiment, elle ne comprenait pas.
Sorcha regarda son corps et releva son visage vers Sir Nitot, totalement incrédule. Est-ce qu'elle ne lui plaisait pas finalement ? S'était-elle fourvoyée ? Merde alors ça, c'était vexant ! Jamais on ne l'avait repoussé avec tant de virulence et même... d'effroi ? Etait-elle donc si repoussante ? Qu'il se calme hein ! Il n'était pas une gravure de mode non plus lui-même ! Non mais oh !
Sorcha allait lui sortir une réplique de son cru mais se retrouva stoppée net dans son élan lorsqu'il la prit pas le bras afin de l’entraîner plus en arrière encore de sa boutique. Allons bon, il fallait qu'il se décide ! Elle n'était pas une girouette ! Et surtout, elle n'était plus très sûre d'avoir encore envie de coucher avec lui après la scène qu'il venait de lui faire ! Elle avait un minimum d'amour propre quand même !
Roh oui mais ces boucles d'oreilles...
Pour les boucles d'oreilles Sorcha ! Pour les boucles d'oreilles !

- Vous seriez pas balance par hasard comme signe astro...? lui demanda-t-elle légèrement acerbe, laissant pour le moment l'acte d'innocence qu'elle lui jouait depuis le début.

Elle l'écouta la couvrir de compliments quant à sa beauté, l'enfonçant encore plus dans son incompréhension. Est-ce qu'il était une fois de plus en train de lui dire "non" alors qu'il venait de les mener dans un lieu plus intime ??? Elle pressentait comme un mais !
Son pressentiment fut le bon et Sorcha haussa un sourcils incrédule face au discours qu'il lui servit :

- Vous ne faites pas quoi ? Baiser ? Mais qu'est-ce que c'était que cet homme à la fin ? Ce genre d'intérêt ? Est-ce que vous avez encore votre gourme ? C'est ça qui vous inquiète ?

C'était la seule explication plausible au point où elle en était et le fait qu'il parle de faire "acte de présence" lors de son mariage la conforta dans son idée. La nervosité devait parler pour lui voilà tout. Mais qu'il se tranquillise, il ne serait pas le premier qui perdrait son innocence avec elle bien que cela faisait un moment que ça ne lui était pas arrivé.

- Si vous savez à quel point je suis souvent déçue !

Elle rit mais malheureusement, c'est la réalité. Combien d'hommes vantent leurs prouesses ou se prennent pour les dieux de la luxure alors qu'au final dans les faits, elle attend simplement que le temps passe en espérant qu'ils auront vite terminé. Par chance en général, c'est le cas ! L'endurance n'est clairement pas le fort de tout le monde et en particulier des messieurs qui payent pour son corps. Après tout son plaisir à elle leur importe peu. Tout ce qui les intéresse c'est de la posséder.
Sorcha peut compter sur les doigts de ses mains le nombre de fois où elle a véritablement prit du plaisir entre les bras d'un homme et l'un d'eux... elle en ressent encore l'étreinte autour de son corps. Son petit prince, comme elle aime à l'appeler... Pourvu qu'il revienne la voir...

- Elle ne soupçonnera rien votre femme, s'approcha-t-elle de lui pour dénouer sa cravate.

Pour ce qu'elle devait connaître des choses de la chair... C'était une énigme d'ailleurs pour Sorcha ! Comment ces filles qu'on préparait toute leur vie au mariage pouvaient-elle être ignorantes à ce point de ce qui se passait entre un homme et une femme dans la chambre conjugale ? Ou ailleurs, en ce qui la concernait...
En tout cas qu'il se décide parce qu’elle commençait à avoir froid elle !

- Vous inquiétez pas hein il n'y a pas de honte à ne jamais avoir connu de femme il faut bien que ça se fasse un jour ! Mais j'avoue qu'en général ils sont plus jeunes que vous et un peu moins plaisant à regarder...

Il était d'un tendu !
Mais Sorcha haussa ses épaules. Tout le monde était différent après tout ! Y'avait des puceaux impatients et des puceaux hésitants !




_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Mar 26 Juil - 0:35
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha

Cette jeune dame semblait absolument décidée à entraîner Victor vers la bagatelle, malgré ses évidentes réticences. Il se mordit l'intérieur de la joue pour tenter de rester calme, mais rien à faire, elle se méprenait sur le sens de ses protestations, et semblait croire qu'il jouait la sainte-nitouche dans l'espoir qu'elle se montre plus entreprenante. Il se sentait terriblement mal à l'aise ; la repousser trop franchement ferait de lui un goujat, mais la laisser faire devenait insupportable. Finalement il s'écria, en se retrouvant adossé au mur et conscient qu'il ne pourrait fuir plus loin :

"Je ne veux pas ! Je ne veux pas, c'est tout. Ni avec vous ni avec une autre. Si vous insistez encore, j'appelle quelqu'un."

Il y avait une réelle angoisse dans sa voix. Il ne savait pas exactement à quoi elle était due, mais elle était bien présente. Son coeur cognait à toute force comme s'il s'apprêtait à semer quelque tigre à la course, et ses yeux ne cessaient de chercher désespérément les issues de la pièce pour s'assurer qu'il pouvait les atteindre. Elle n'était pourtant pas si dangereuse, cette petite femme presque nue ! Quelques minutes plus tôt, il la voyait comme un petit oiseau recueilli dans le creux de la paume, si inoffensive qu'elle en venait à placer son sort entre ses mains. Et maintenant, il avait l'impression qu'elle allait le croquer !

"Je suis vraiment désolé, infiniment désolé, croyez-moi, mais il faut vous rhabiller. C'est sans doute très blessant pour vous et cela me chagrine, car vous avez toute ma sympathie, et j'aimerais que nous puissions être amis... Mais je n'ai aucune envie de faire des choses intimes avec une femme. Aucune envie, jamais. Je vous prie de respecter cela. Je vous en prie du fond du coeur."

Ses yeux s'embuèrent soudain. Il avait le coeur serré comme s'il avait supplié un bourreau de lui épargner le supplice. Il était surtout horrifié à l'idée que la nuit de ses noces risquait de ressembler à cela. Bien sûr, la personne concernée ne lui en tiendrait pas rigueur ; elle serait sans doute dans le même état que lui. Ah, ils seraient beaux. Il le faudrait pourtant. Leur salut était à ce prix. Victor commençait à se sentir franchement malade, et il prit un siège où il se recroquevilla, voûté comme un mauvais élève qui s'apprête à essuyer une verte remontrance.

"C'est comme ça, vous n'y changerez rien, les femmes n'ont pas ma faveur. J'apprécie fort leurs amitiés, mais leurs charmes ne font rien pour mes penchants, il en a toujours été ainsi, depuis que je suis en âge d'être charmé."

Maintenant qu'il avait avoué tout cela, autant s'exprimer avec clarté ; cette demoiselle avait commencé la première, après tout. Il releva les yeux et la fixa, presque curieux de sa réaction à présent.

"Et quoique certains messieurs me soient, comme vous avez eu la bonté de le dire, plaisants à regarder, je ne me jette pas sur eux avec une telle insistance, moi ! Mon Dieu, que c'est donc désagréable ! Ne faites plus jamais ça, sans quoi je vais faire des cauchemars qui auront votre visage !"

Oui, il était curieux. Elle ne pouvait le perdre sur une simple déclaration, n'est-ce pas ? Sa parole contre la sienne... et elle menait une vie si originale, qu'il se demandait ce que l'on disait de sa faute en ces cercles. Des gens qui voyageaient et vivaient sur les limites de la légalité, sans doute auraient-ils un point de vue original. Il était également possible qu'ils soient affreusement superstitieux et prompts à crier au bûcher, mais il l'imaginait mal. Ce visage d'elfe, avec aux lèvres des propos dignes des prélats des âges sombres ? Quel collage absurde. Non, elle aurait sans doute quelque répartie piquante, mais du moins, spirituelle.

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Mar 9 Aoû - 21:05
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



Médusée, Sorcha regarde Victor Nitot en clignant de ses grands yeux bleus, ses mains suspendues en l'air comme figées dans leur élan alors que ses doigts laissent tomber sa cravate. Elle en a vu et entendu des choses, mais jamais encore un homme ne s'est mit à crier ainsi face à elle. Ca pourrait presque être vexant, mais elle se retrouve à pouffer de rire tant elle trouve la situation insolite.
Est-il sérieux ? Si elle l'approche encore il appelle quelqu'un ? Ce ne sont pas les femmes généralement qui prononcent ce genre de menace lorsqu'un homme se montre trop empressé ? Est-elle donc si impressionnante que ça, elle qui est pourtant si frêle ? C'est vraiment à n'y rien comprendre. Le joaillier est décidément d'une autre trempe que tous les autres hommes ayant croisé sa route jusqu'alors.

Sorcha recule d'un pas en le détaillant avec curiosité. Pour le coup ce qui est en train de se passer lui échappe totalement. A tel point qu'elle ne songe même plus au personnage qu'elle est supposée incarnée face au bourgeois.
La trapéziste fronce doucement ses sourcils fins. Elle cherche à comprendre ce qui se passe. Habituellement les hommes ne se font pas prier pour lui sauter dessus et en particulier lorsqu'elle est la première à leur faire des avances ! Mais lui ? Il semble sincèrement effrayé, pour ne pas dire paniqué.

- Euh... Sir...?

C'est bien tout ce qu'elle peut lui dire... Sa voix est perdue entre l'amusement et l'incertitude. Un instant elle a la sensation qu'il la voit comme une prédatrice dont il serait la proie. Mais c'est absolument impossible, non ? Sorcha a la désagréable vision d'elle associée à l'image de ces espèces de sales enfoirés qui forcent les filles à coucher avec eux et cette image qu'il lui renvoie d'elle ne lui plait pas du tout. Il doit sans doute plaisanter ! D'autant plus qu'elle est la fille et lui le garçon dans cette histoire !
Victor reprend alors la parole pour se justifier, craignant visiblement d'avoir heurté ses sentiments. Ce qu'il a un peu fait quelque part, mais surtout parce qu'il la met face à une chose à laquelle elle n'est pas habitée et à laquelle elle n'entend rien. Sorcha l'écoute s'expliquer de son mieux mais sa lanterne n'est pas d'avantage éclairée, au point qu'elle hausse un sourcils surpris face à ses déclarations :

- Jamais ?

Jamais il ne veut avoir de relation intime avec une femme ? Est-ce que c'est possible ça ? Sorcha s'avance à nouveau alors qu'elle s'avise que ses yeux sont embués. Elle, elle ne pleure jamais. Pleurer n'a jamais rien arrangé dans sa vie. Ça n'a pas empêché sa mère de l'abandonner cette fameuse nuit, pas plus que ça n'a empêché son jeune amant d'être emporté par la maladie lorsqu'elle était adolescente ou même suffit à retenir Moon lorsqu'elle a décidé de quitter la troupe... Les larmes ne sont d'aucune aide, d'aucun secours alors elle se les interdit.
C'est pourquoi face à celles de Sir Nitot, Sorcha se sent quelque peu inconfortable et ce d'autant plus qu'il est un homme. De là où elle vient, les hommes ne pleurent pas... En tout cas elle n'en a jamais vu aucun verser la moindre larme, même lors des enterrements de leurs compagnons sur les routes.

- Les femmes n'ont pas votre faveur ?


Mais c'est quoi tout ce charabia ?! Oh il doit être un de ces romantiques qui se réservent pour l'être unique ! On lui a raconté quelques histoires là dessus. Des fables auxquelles elle, elle ne croit pas vraiment et pour cause elle a donné sa virginité est morte et enterrée depuis belle lurette !
La suite des aveux de Victor cela dit achève de la déstabiliser. Pourquoi est-ce qu'il parle des messieurs plaisants à regarder ? Pourquoi il se jetterait sur eux ?

- Oh ! Vous pourriez rêver de bien pire que moi j'vous ferais dire !

Espèce de sale con...
Piquée, Sorcha prend un air boudeur. C'est au tour du joaillier de frapper où ça fait mal la concernant. Il a beau la trouver belle, du moins c'est ce qu'il prétend, Sorcha elle n'est pas certaine du regard qu'elle porte sur son physique. Elle ne l'a jamais été.
Il y a des jours où elle apprécie son reflet, se trouve plaisante, mais il y en a d'autres où elle est beaucoup plus critique et se trouve étrange. Son visage est atypique et parfois bien qu'elle ne se confie jamais à voix haute sur le sujet, elle se considère quelque peu comme une bête curieuse.
Muée par la colère qui est un sentiment plus simple derrière lequel se réfugier pour elle que la vulnérabilité, Sorcha retourne au cœur de l'atelier où elle récupère le châle qu'il lui avait prêté. Elle s'en enveloppe dans un mouvement sec, sa robe étant toujours mouillée :

- J'veux mon argent !

La jeune femme essuie son nez. Pleurer n'arrange rien. Pleurer n'arrange rien !
Sorcha se montre impérieuse mais elle ne peut pas empêcher son esprit de réfléchir à toute allure, comme d'habitude. Il tient tout de même des propos étranges ! Elle crève d'envie de partir d'ici, mais sa curiosité l'en empêche... Elle a toujours eu un goût certain pour les mystères et les secrets...
Sa couverture de fille innocente est grillée de toute façon et elle ne s'est jamais embarrassée des convenances alors elle ose finalement lui demander d'une voix quelque peu radoucie par la curiosité :

- Pourquoi vous parlez de vous jeter sur des hommes ?

Elle est loin d'être innocente. Etant donné le milieu qui l'a vu grandir, Sorcha a été témoin de bien des choses et en a testé tout autant, mais les relations entre hommes lui restent abstraites. Elle en a entendu parler bien sûr, mais pour elle c'est un peu comme apparenté à une fable ; distant et incertain dans la réalité. Elle sait en tout cas que c'est sévèrement puni par la loi.
D'après tout ce que Victor vient de lui dire et la façon dont il a réagit lorsqu'elle a cru qu'il passait avec elle un accord charnel, la lumière jaillit :

- Vous aimez les...! Vous êtes euh... vous aimez les hommes...? reprend-t-elle plus bas sur le ton du secret.



_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Mar 9 Aoû - 22:35
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha

Victor se tordait les mains, il ne savait pas comment se montrer explicite sans s'accuser de maux terribles - bien plus terribles que sa situation réelle, selon lui, mais il savait très bien ce qui venait en tête de tout le monde quand il dévoilait ses affections. D'infâmes orgies décadentes et malsaines dont les participants se donnaient au diable. Il fallait tout de même bien s'expliquer. Allons, il était perdu, au moins pouvait-il se montrer bon perdant et passer aux aveux la tête haute, comme un gentleman.

"Oh, je suis comme tout le monde, j'aime beaucoup de choses... je ne les aime pas dans les mêmes contextes."

Elle aimait sans doute les chatons et les petits oiseaux, eh bien c'était à peu près le même sentiment qu'il nourrissait pour ces dames, un véritable trésor de tendresse dont il aurait couvert sa propre fille s'il en avait une, mais dépassionné. Il évita de dresser ces comparaisons, car il avait déjà suffisamment déstabilisé sa visiteuse imprévue, et même si la responsabilité en reposait sur elle dans un sens, il se sentait terriblement pris en faute ; ce n'était pas le moment d'aggraver son cas. Elle semblait craindre qu'il la renvoie sans honorer leur transaction, et c'était sans doute pour cela qu'elle était encore dans la même pièce que lui ; cachant sa honte, Victor alla fouiller dans un coffre et lui ramena une petite somme qu'il plaça entre ses mains, dans une bourse qu'il lui offrait aussi.

"Ce sont les hommes que j'aime pour les tenir dans mes bras et échanger des mots doux. Il y a quelques femmes que je trouve très jolies, mais juste pour... je ne sais pas... composer une miniature à leur effigie, par exemple. Les parer de mes créations et admirer le résultat. Mais à distance."

Toute son attitude restait imprégnée de la peur qu'il avait ressentie, il n'arrivait pas à s'en débarrasser. Elle aurait pu le dénoncer, par seul dépit d'avoir été repoussée ainsi. Mais il ne songeait pas à la payer pour qu'elle se taise, ce raisonnement ne lui venait pas en tête ; il essayait de lui expliquer au mieux sa situation, car comme celui qui est fait prisonnier et sent que son seul espoir consiste à sympathiser avec ses ravisseurs, il voulait démontrer ce qu'il avait d'humain.

"Il serait plus simple de dire que les choses de la nature me sont indifférentes, mais ce serait un vilain mensonge, je tombe amoureux environ une fois par jour, même si généralement je garde cela secret... Orazio Gentileschi l'a formulé mieux que moi : omnia vincit amor et nos cedamus amori."

Avec un petit haussement d'épaule et un sourire désolé, il ramena ses cheveux derrière son oreille et ressentit soudain une impression étrange : ses mouvements semblaient s'être déliés. Il appréciait énormément, à vrai dire, ce moment où il cessait de faire semblant, bien que souvent (parmi des occasions qui se comptaient sur les doigts d'une main) cela se produise dans des conditions légèrement traumatiques.

"Oh, pardon, cela signifie : l'amour vient à bout de tout, et tous, nous devons lui céder. Hm... voulez-vous que je vous prête une de mes chemises de nuit pour le temps que votre vêtement séchera ?"

Il s'étonnait encore qu'elle ne le fuie pas simplement comme la peste ; il lui assénait beaucoup de choses difficiles à entendre depuis... en fait, depuis la proposition de la décorer de ses bijoux pour sa danse devant la reine, le reste n'avait été que descente vertigineuse de Charybde en Scylla.

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Sam 20 Aoû - 13:17
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



Lorsqu'il dépose la bourse pleine d'argent dans ses mains, Sorcha la soupèse. Elle n'a pas besoin de l'ouvrir pour se rendre compte qu'il lui a donné une belle petite somme. Elle sait trop ce que représente le poids d'une seule et unique pièce.
Bizarre...
Si elle était une personne totalement morale, elle s'en contenterait très largement et un instant, alors qu'il l'a heurté et qu'elle ressent cette douleur sournoise, elle se dit qu'elle peut juste partir avec ça sans se retourner, que c'est plus que ce qu'elle attendait. Mais les boucles d'oreille en saphir tournent toujours dans sa tête et plus encore, la situation en elle-même.

Le joaillier à la singularité certaine éveille la curiosité de la saltimbanque. On lui dit souvent qu'elle a une curiosité malsaine au sein de sa troupe à toujours vouloir savoir tous les secrets de tous le monde et elle ne s'en défend même pas ; elle a une passion pour les intrigues. Hors Victor Nitot semble constituer la plus énigmatique de toutes comme le souligne les mots qui sortent de sa bouche.
Ses propos sont déroutants pour Sorcha qui vit dans un monde où les hommes payent pour des moments avec elle. Là dessus au moins, elle n'a pas menti à l'artisan. Elle est ce qu'on peut qualifier de courtisane depuis son arrivée à Londres mais elle se vend de façon bien plus commune et ancestrale depuis tant de temps qu'elle ne saurait pas dire exactement depuis combien de temps elle a commencé. Une partie de son business tourne autour de l'attirance de ces messieurs pour la gente féminine et ce qui se trouve entre leurs cuisses.

La trapéziste analyse chaque parole de Sir Nitot que son cerveau peine à calquer à sa vie. Ou même à la vie en général. Dans la société où ils vivent, les hommes n'aiment pas les hommes. C'est un crime sévèrement puni puisqu'il équivaut à la mort.
Un noble haut placé pourrait sans doute s'en tirer si sa lignée est influente et fortunée, mais il finirait très probablement destitué et oublié dans une prison quelconque. Après tout la Cour détesterait être associée à ces mœurs condamnables.
L'égo de la jeune femme retrouve cela dit un peu de sa superbe lorsque Victor lui énonce qu'il la façon dont il est capable d'apprécier les femmes. Il a voulu la parer de ses créations et lui a même proposé une sorte d'arrangement. Il la trouve donc jolie ! Elle ne peut réprimer un petit rire amusé lorsqu'il lui avoue tomber amoureux environ une fois par jour.

- Comme une midinette ? C'est qui votre dernier crush ?!

Est-ce que il a remarqué Heathcliff quand ils sont venus à sa boutique hier ?
Ce type est décidément bien différent de ceux qu'elle a l'habitude de fréquenter. Sorcha pose la bourse qu'il lui a donné sur un meuble. Une première pour elle qui généralement ne s'attarde pas lorsqu'elle a reçu son du. Mais là, elle a envie de rester et d'en savoir plus. Elle a plein de questions ! Et bizarrement, elle commence à passer du bon temps...
En revanche elle lui sert une expression de merlan frit lorsqu'il se met à lui énoncer un espèce de charabia auquel elle ne comprend strictement rien.

- Euh... à vos souhaits ?

Ça sort d'où ce dialecte ?
Victor s'empresse de traduire. L'amour vient à vous de tout et de tous, nous devons lui céder... Mouai... Encore un truc de débutante niaise ça. L'amour ça n'existe pas. Ce n'est qu'un espèce d'appât qu'on agite sous le nez des plus naïfs pour faire avancer le monde et faire paraître les existences moins pathétiques. C'est toujours mieux de courir après cette illusion de trouver l'être aimé que de vivre en n'espérant absolument rien de la vie.
Mais Sorcha elle, elle sait. L'amour ce n'est qu'un mensonge. Une utopie. Les utopies ça n'existe pas dans le monde réel.

- Vous savez que pour passer votre chemise je vais devoir enlever la mienne. Vous n'allez pas vous mettre à crier au téton dévoilé ? le provoque-t-elle.

Le ton est malgré tout teinté d'humour.
Mais elle doit reconnaître qu'elle n'a pas chaud malgré le poil qui crépite dans la pièce. Sa peau est soulevée de frissons glacés. Certes elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même car elle a volontairement pris la pluie de façon excessive afin d'attirer la sympathie du bourgeois afin que son plan fonctionne, mais sa visite ici dure plus longtemps que prévu. Du moins sa présence habillée !

- Mais du coup. Vous avez déjà... avec un homme ?

Sorcha s'embarrasse rarement des convenances. Elle n'y entend de toute façon pas grand chose. Elle commence tout juste à les apprendre depuis qu'elle est à la capitale. Elle a des questions, elle les pose. Et elle en a beaucoup !

- Non parce que moi je le fais souvent et franchement c'est loin d'être toujours plaisant ! Vous en dites quoi vous ?

D'une geste leste, la pudeur étant une notion relativement inconnue pour elle, Sorcha retire sa chemise trempée afin de passer celle de Victor qui lui procure une sensation de bien-être instantané.


_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 20 Aoû - 17:56
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha


"Voilà, vous avez très bien résumé la chose : mettez-vous en tête que je suis une midinette de vos amies, mes réactions vous paraîtront soudain logiques." Sans vexation aucune, Victor laissa un instant l'atelier pour passer la tête à la porte qui les séparait de la boutique. "Tanner ? Tout se passe bien ? Vous êtes un ange. Je vous confie la boutique pour un temps, vous savez où me trouver."

De retour auprès de son invitée, Victor lui indiqua l'autre porte, celle qui menait au couloir, aux escaliers, et à ses appartements. A présent que les choses étaient claires, et qu'elle semblait se fier à lui pour ne point la laisser périr d'inanition dans la rue, ils pouvaient bavarder, ce qui était somme toute fort agréable. Simplement, il ne savait pas très bien quels mots employer. Ce genre de conversations à cœur ouvert n'était pas du tout la norme dans l'univers britannique.

"Je vous en prie, après vous. Alors, pour répondre à vos questions, je peins des nymphes nues sans difficulté - sauf les proportions, j'ai tendance à les déformer un peu. J'ai vu passer il y a une heure dans la rue un gentilhomme dont la chevelure me hante toujours, et dont je ne sais rien... Mais je suis surtout préoccupé par un ami qui me manque, un garçon rencontré sur le port ; et, pour la bagatelle, ce n'est pas ce que je préfère non plus."

Il ne pouvait pas prétendre être totalement une midinette dans ce domaine-là, cela dit. Une oie blanche, comme on appelait cela dans ses contrées d'origine. Il avait quelques connaissances techniques et pouvait passer pour, comme on aurait dit dans quelque pratique artistique ou culturelle, un amateur éclairé. A son âge, l'inverse aurait été bien malheureux, tout de même, étant donné la proportion de ses "crush", comme les appelait la petite curieuse, qui percevaient son adoration et qui lui faisaient l'honneur d'y répondre favorablement. Entre cinq et dix pour cent, par le passé ; ici, les gens étaient beaucoup plus prudents, et il les comprenait.

"Je la pratique à l'occasion... pratiquais, dans ma jeunesse, quand je vivais en France, c'était moins périlleux. Mais c'était surtout parce que ces messieurs ne savaient pas garder leurs mains dans leurs poches, et, vous connaissez cela, très chère : c'est toujours flatteur," conclut-il avec un clin d'oeil en lui indiquant, au sommet de l'escalier, sa chambre où il alla chercher une chemise de nuit. "Jeux de mains, jeux de vilains, mais c'est préférable à d'autres types d'ébats plus brutaux qui me laissent toujours étrangement gêné. Entrez donc, personne ne mangera personne."

Il appréciait fort cette nouvelle ambiance, et était curieux de savoir si elle l'appréciait aussi. En fait, il aurait aimé lui retourner toutes ces questions, mais une seule lui brûlait réellement la langue au point qu'il le fasse, tandis qu'il déposait sur le lit une paire de pantoufles rembourrées de laine brute, et un châle en épais tissu carrelé du Nord, délicat et féminin cependant à sa façon, que son étrange fiancée avait volontairement oublié chez lui.

"Voilà, servez-vous. Enveloppez-vous dans la couette si vous le souhaitez. Maintenant que je ne crains plus un geste déplacé," taquina-t-il en retour. "Et vous ? Qui occupe vos pensées à l'heure actuelle ? Dites-moi tout."

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Ven 23 Sep - 16:05
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



Si Sorcha a toujours du genre plutôt désillusionnée étant donné le style de vie qu'elle mène depuis des années, les choses qu'elle se trouve contrainte de faire ou encore de voir, face au joaillier elle se trouve incroyablement curieuse ! Et étrangement à l'aise.
La trapéziste le regarde avec amusement appeler son employé "un ange" puis revenir auprès d'elle afin de l'inviter à le suivre. Mon ange il avait dit... Ses bienfaiteurs l'appelaient ainsi parfois... "Mon ange"... Avait-elle quoique ce soit d'un tel être ? Sa pureté était anéantie depuis longtemps. Quant à son tempérament, ne leur en déplaise il avait d'avantage de celui d'une démone. Sorcha n'avait pas la compassion ni le pardon faciles comme ces êtres de lumières étaient supposé en être dotés. Non elle était plutôt rancunière et relativement ambitieuse, à son niveau. Lorsqu'elle voulait quelque chose, elle s'arrangeait pour l'obtenir. Les dommages collatéraux étaient regrettables, mais nécessaires. Elle savait depuis bien trop longtemps que rien ne lui tomberait tout cuit dans la bouche et que si elle convoitait quelque chose, c'était à elle d'aller le chercher.
Comme les boucles d'oreilles en saphirs qui l'ont amené ici...

Elle oublie cependant le somptueux bijou pour un instant. Son intérêt est tourné vers Victor et le fait qu'il aime les hommes. Une sacré révélation ! Un secret grave... Sorcha réfléchit à la chose tandis que le joaillier la mène jusqu'à ses appartements privés. Il vient de partager avec elle quelque chose d'incroyablement intime mais par dessus tout, risqué. Pourquoi lui en a-t-il parlé, elle n'en sait rien. Qu'est-ce qui lui fait croire qu'il peut lui faire confiance, elle n'en sait toujours rien. Il faut dire qu'elle s'est montrée fort entreprenante, l'acculant presque, mais pour sa défense en général les messieurs aiment cela !
Devrait-elle le rapporter aux autorités ? En lui révélant cette vérité il la rend complice d'un crime et Sorcha tient trop à sa liberté pour la risquer.

- Ah non ? s'étonne-t-elle.

Décidément il pique son intérêt de plus en plus ! Sorcha abandonne toute idée de délation et braque ses deux grands yeux bleus sur lui. Il n'aime pas la "bagatelle" tant que ça ? La trapéziste est incapable de retenir un petit éclat de rire qu'elle étouffe dans sa main.

- Vous dites ça comme ça vous ? La bagatelle ? Mince alors vous êtes vraiment une midinette !

La bagatelle ! Il faut qu'elle retienne ce mot pour lorsque ces messieurs de la Haute la sortent en ville ! Ca fera toujours mieux dans sa jolie bouche que les termes plus crus dont elle a l'habitude.
Elle se surprend soudain à s'imaginer avec Victor face à une fenêtre en train de commenter les gentlemen qui passent dans la rue. Pourquoi est-ce que ça lui apparaît si distrayant comme idée ?

- Ah la France...

Pays de la débauche selon les anglais ! Pour Sorcha, il s'agit d'une espèce de fantaisie. D'un endroit presque trop beau pour être vrai. Une espèce de terre promise où les mœurs sont bien moins strictes qu'ici. La vie de bohème semble être celle de la liberté et du bonheur quand ici elle est déconsidérée. Les courtisanes mènent la grande vie à ce qu'il parait et le sexe n'est pas aussi tabou qu'il l'est à Londres. La France aime la luxure et la sensualité là où l'Angleterre est conservatrice et drastiquement protocolaire.

- C'est flatteur si le monsieur est beau. Si il est aussi flasque qu'une vieille méduse anémiée ou à moitié crevée...

Sorcha entre dans sa chambre, persuadée en effet qu'il ne la mangera pas... MALHEUREUSEMENT ! Pour une fois qu'elle aurait eu un amant plus ou moins à son goût... Elle n'en a plus eu depuis son petit prince...
Karl... Pourquoi est-ce qu'il ne revenait pas ? Elle mettrait pourtant sa main au feu qu'il avait apprécié le moment passé avec elle. Il l'avait même apprécié plusieurs fois à vrai dire ! S'était-elle trompée...? Ou se contentait-il de cette seule nuit...? Après tout il était prince. Il devait avoir toutes les plus belles femmes du monde à ses pieds. Il lui suffisait probablement de claquer des doigts pour ça. Evidemment qu'il préférait ses maîtresses de la Cour plutôt qu'une trapéziste qui l'avait à moitié séquestré. Il ne s'en était certes pas plein, mais elle avait du n'être qu'un peu d'exotisme dans sa vie voilà tout. Une petite fantaisie...

Sorcha retire sa chemise trempée sans se soucier de sa nudité. Sa pudeur étant donné ses activités, elle l'a oublié depuis longtemps. La jeune femme passe la chemise de Victor par dessus sa tête et en apprécie instantanément le contact doux et sec. Elle glissa ensuite avec un plaisir non dissimulé ses pieds dans les pantoufles fourrées. Elle ne savait même pas qu'une telle chose existaient ! Elle n'avait jamais rien vu de semblable et joua de ses orteils à l'intérieur afin d'en apprécier la sensation. Le châle acheva de la couvrir.

- Moi ?! Euh... Personne, rit-elle comme si la question était ridicule.

L'est-elle cependant...? Est-ce qu'elle a Karl dans la tête ?

- Vous vous doutez bien qu'avec ce que je fais je n'ai que peu la liberté du choix.

Ce n'est pas tout à fait vrai. Elle choisit plus ou moins. Elle peut dire "non" lorsqu'elle ne se sent pas d'humour ou que l'homme la demandant pour une heure ou une nuit la rebute trop. Malgré tout, le besoin d'argent fait qu'elle le fait relativement rarement.
Londres lui permet d'avoir des amants plus propres et riches que dans les campagnes qui la sortent dans de beaux endroits et lui offrent de jolies choses. Mais ceux comme Heathcliff ou le Prince Karl, à savoir plaisants à regarder sont plutôt rare. Quoi de plus normal après tout ? En général les hommes bien faits de leur personne n'ont pas à payer pour coucher.

- Mais c'est pas bien grave. En général je les fais payer plus cher pour la gêne occasionnée si ils sont trop vieux et/ou trop puants ! Ça aurait été plaisant d'avoir un amant comme vous pour une fois !

Sorcha sourit, mais son regard se perd une nouvelle fois vers le souvenir de celui du prince.

- Qu'est-ce qui pourrait faire revenir quelqu'un dans mon lit...? Comment je peux savoir si je plais à un homme ? Plais vraiment j'entends...

Tiens voilà qui annonçait une perspective intéressante ! Avoir un homme qui sache décrypter ses semblables dans ses petits papiers ! Peut-être pourra-t-il lui apprendre quelques petites choses afin d'étendre les capacités de son jeu...

- Bon en vrai... Y'en a un il... disons que je SAIS qu'il a apprécié ce qu'on a fait. Je le sais d'autant plus que pour une fois ça n'a même pas été une question d'argent... Mais il n'est toujours pas revenu... Il évolue dans les hautes sphères, si vous voyez ce que je veux dire. Les TRÈS hautes. Vous fréquentez la Cour vous non ? Vous avez déjà du le voir...

Peut-elle lui dire de qui il s'agit ? Elle n'en est pas sûre. Les princes ont des maîtresses, ce n'est un secret pour personne mais Sorcha est une courtisane. La royauté est supposée avoir des amantes avec d'avantage de pedigree que cela...


_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 8 Oct - 0:55
Invité

Why did you play me this way ?
Sorcha


Ainsi habillée, Sorcha avait pris quelques années et aurait pu être l'une de ces soeurs avec qui Victor n'avait pas grandi, pour son chagrin. Il se garda bien de le lui dire, elle aurait pu s'en offenser. Au lieu de cela, il vint s'asseoir près d'elle ; lui aussi ressentait le froid, en particulier parce qu'il avait été exposé à un bouleversement qui l'avait laissé légèrement nerveux, et puisqu'elle ne tentait plus rien, il pouvait aussi bien se réchauffer auprès d'elle.

"Je le savais ! Il y a quelqu'un qui fait battre votre petit coeur. Et il est beau comme un coeur aussi, d'après ce que vous disiez tantôt sur les hommes vilains."

Un sourire radieux éclaira son visage : cette jeune fille audacieuse comme une Amazone et gracieuse comme une sylphide lui paraissait soudain plus humaine. Il se réjouissait de lui trouver ce qu'il aurait pu appeler un point commun entre eux.

"Même les esclaves tombent amoureux, c'est une force intérieure que rien ne peut nous retirer. Quant à attirer les gens dans votre lit, je ne doute pas que vous savez cela mieux que moi. Aucune offense, vous cherchez à le faire, moi non, je n'ai donc aucune technique secrète à vous apprendre." Victor salua respectueusement, même si il pensait au fond qu'elle avait des méthodes bien brutales et que ce n'était pas du tout sa tasse de thé. Il pouvait imaginer qu'il était une exception. "Mais je peux vous dire que les hommes sont éduqués à cacher et dédaigner leurs sentiments. Vous n'avez aucune idée de la mentalité qui régit les cercles masculins, surtout dans la haute bourgeoisie et l'aristocratie, mon Dieu, c'est tellement affligeant."

Oh, elle avait vu pas mal de clients, sans doute, qui étaient issus de ces sphères, les hautes sphères comme elle les appelait, et elle pensait sans doute qu'elle avait fait le tour de leurs bizarreries. Mais Victor avait vu à quelles profondeurs pouvait plonger l'esprit mâle quand il n'était plus entouré que de ses congénères, sans aucun regard susceptible de lui rappeler le jugement de sa mère sur ses plus sombres penchants... Tout comme lui-même ignorait à quoi se livraient les demoiselles quand elles étaient entre elles ; et tous les romans orientalistes mettant en scène les mystères des harems ne lui apporteraient pas cette connaissance, d'autant qu'ils étaient écrits par des hommes la plupart du temps.

"Imaginez : on se réunit dans une cave, parce que bien sûr c'est dans une cave. Tout le monde fume. Celui qui ne boit pas ou s'arrête de boire commet un crime d'honneur. Quelqu'un chante au piano, qu'il soit encore en état de le faire convenablement, ou non. Un maître de cérémonie dit quand on peut parler, quand on écoute un poème patriotique lu à voix haute... Sortir pour soulager sa vessie est considéré comme un signe de faiblesse, pardon pour le détail, mais c'est révélateur. Et au moindre mot d'offense, c'est dit, on se bat en duel, ce qui est une fierté."

Du bout du doigt, il retraça la marque qui faisait le tour de son oeil gauche. Il ne la devait pas à un coup d'épée, mais c'était un bon exemple du résultat. Si elle voyait des jeunes gens qui n'avaient jamais guerroyé ainsi marqués au visage, voire borgnes, ce serait probablement pour un tel enfantillage. Haussant les épaules avec dépit, il soupira, manifestant son impuissance à expliquer aussi bien qu'à comprendre.

"J'espère vraiment que d'ici quelques siècles, tout ça aura disparu. Oh, pas les hommes, bien sûr ! Mais cet état d'esprit rigide et arrogant. Tiens, si votre bel ami est retenu ailleurs, à la Cour, il aura besoin de distraction et de repos tôt ou tard, alors je dirais... Il vous reviendra, surtout si vous allez danser sous son nez – et avec mes bijoux, sans vouloir me vanter. Quand il vous reviendra, ne le traitez pas comme vous l'avez fait avec moi tantôt. Traitez-le en ami. Assurez-vous de ce dont il a vraiment besoin."

Victor se laissa tomber à la renverse sur le lit, attrapa un oreiller et le serra contre son coeur, en fixant le plafond. Lui, de quoi aurait-il eu besoin ? Parfois il était difficile de le comprendre soi-même. Il se demandait si c'était plus facile pour les femmes, si elles se comprenaient mieux sur ce point. Ou si c'était simplement la condition humaine.

"Qui sait, ce sera peut-être de repos et de tendresse. Si vous êtes la seule à Londres capable de comprendre cela, et de lui ouvrir une parenthèse, alors il va s'en souvenir. C'est tout ce que je peux vous conseiller. Et vous, auriez-vous des conseils pour moi ?"

Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Shelby
Sorcha Shelby
Artiste & Courtisane
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Saltimbanque. Elle est trapéziste.
Messages : 79
Date d'inscription : 22/11/2021


Message() / Lun 10 Oct - 16:08
Sorcha Shelby


WHY DID YOU PLAY ME THIS WAY



Est-elle vraiment en train d'avoir cette conversation avec le joaillier le plus prometteur de la capitale ? Il semble que oui. La situation est quelque peu insolite et loin du scénario que Sorcha c'était imaginé en venant ici avec la nette intention de l'arnaquer en plus de le voler, mais ce n'est pas pour lui déplaire !
Vicor est décidément un homme comme elle a rarement, voir même jamais croisé ! Elle n'avait pas idée que ces messieurs puissent être...et bien comme lui. Et par comme lui, elle ne veut pas dire homosexuel. Elle était déjà au courant de cette déviance punie par la Loi. Non elle veut parler de cette espèce d'innocence et de douceur. Cette espèce de fraîcheur de cœur qu'elle, elle n'a plus. Si elle l'a jamais eu... La saltimbanque n'a jamais été une romantique, pas plus qu'une rêveuse. Là d'où elle vient, on apprend très vite que ces choses là ne servent à rien et ne sont que de la poudre aux yeux pour endormir les plus désespérés. Les distraire de leur solitude et leur misère. L'espoir fait vivre comme on dit.
Pour Sorcha en revanche, tout comme le reste de sa troupe, c'est l'argent, qui fait vivre. Et pour avoir de l'argent, il faut se battre et se démener chaque jour. Elle y a laissé son corps. Est-ce que elle aurait aimé que les choses soient différentes et ne pouvoir vivre que de son art ? Oui. Est-ce qu'elle regrette pour autant ce qu'elle a été contrainte de faire pour survivre ? Non. Car contrairement à ceux qui ont trop de pseudo morale et qui dénigrent ses activités de prostituée, elle au moins mange à sa faim relativement tous les jours. Elle a un chez elle, même si sa modeste maison est sur roues et tirée par un cheval.
Non elle n'a pas honte de ce qu'elle est et elle défie quiconque de la juger.

Elle s'étonne elle-même en revanche à parler aussi ouvertement au bourgeois de son petit prince. Sorcha n'est pas femme à s'attacher ni même à se soucier de revoir ou non ses "bienfaiteurs", comme elle préfère les appeler. Il y en aura toujours d'autres. Elle a déjà eu quelques amants qui lui plaisaient bien sûr. Fort heureusement d'ailleurs, ou ce serait bien tragique. Ils sont rares, mais cela arrive. Des payeurs dans quelques rares occasions ou des hommes qu'elle choisit elle-même pour le plaisir de temps en temps. Pour autant, il n'est pas rare qu'elle leur pique une pièce ou deux avant de s'éclipser. Les habitudes, tout ça, tout ça. Elle peut ne pas être une femme qui se vend entre leurs bras, elle n'en demeure pas moins une chapardeuse !
Pour Karl pourtant, c'est différent. Lorsqu'il est parti, elle a ressenti une sensation de plénitude rare. Elle qui fume rarement, s'est même accordé ce petit plaisir, étendue sur son lit entre ses draps défaits et encore couverts de son odeur. C'était déjà quelque chose de très inhabituel pour elle mais ce qui la chamboule réellement, c'est que depuis elle se surprend à guetter les recoins du bivouaque  que sa troupe et elles ont établis. Elle espère voir son visage après ses représentations parmi les messieurs espérant obtenir ses faveurs pour une nuit ou pour une heure. Lorsqu'elle est dans les bras d'un autre, c'est à lui qu'elle pense, se demandant si il reviendra et lorsque  vient le temps de dormir, elle rage de cette nouvelle journée passée sans qu'il soit revenu.
Pourquoi, il ne revient pas ?!

- Battre mon cœur ? Comme vous y allez ! Non je veux juste euh... beh savoir...

Est-ce le plus gros exemple de mauvaise foi au monde ? Oui et non. Sorcha sent bien qu'il y a quelque chose de peu courant qui se passe envers Karl. Mais de là à dire qu'il fait battre son cœur ? C'est absolument inconcevable. Il faudrait déjà qu'elle ait un cœur qui bat. Hors le sien est comme en veille. Il fait son job afin de la maintenir en vie, respirer, expirer et tout le bordel, mais pour le reste il ne se réveille que dès lors qu'elle est sur son trapèze.
Pour le reste, ce n'est pas son cœur qui vivre lorsque Karl lui fait toutes ces choses qui lui ont donné l'impression de redécouvrir absolument tout son corps et ce qu'il était capable de ressentir. Ca ne se peut pas. L'amour c'est aussi imaginaire que de se dire qu'on pourrait marcher sur la Lune. C'est joli à regarder, ça fait fantasmer, mais ça reste une idée idiote.

- A l'évidence...

La provocation est piquante, mais bienveillante. Sorcha sourit, espiègle. Evidemment qu'il n'a rien à lui apprendre afin d'attirer un homme dans son lit. Elle sait faire cela très bien et étant donné sa réaction à lui, il est clair que ce n'est pas sur ce sujet qu'elle espère son aide. Seigneur elle l'entend encore monter dans des aigus que même elle n'est pas certaine de pouvoir atteindre et pouffe de rire malgré elle à ce souvenir encore frais.
Elle l'écoute néanmoins aller au bout des faits qu'il expose tout en resserrant le vêtement chaud autour d'elle. Son visage reprend des couleurs, tout comme l'extrémités de ses doigts.

- Hmm...

Elle n'est pas convaincue. De ce qu'elle a pu voir jusqu'à présent, les hommes sont tous plus ou moins les mêmes dès lors qu'il s'agit de sexe... C'est encore plus flagrant ici à Londres. L'aristocratie a beau s'afficher dans ses plus beaux atours, en réalité Sorcha ressent la noblesse masculine et autres puissants mâles de ce monde plus avides de luxure que partout ailleurs. Les plus modestes payent, prennent ce qu'ils ont à prendre et l'affaire est finie. Ici, la trapéziste à la sensation de s'adonner à un jeu de masques. Ils la sortent, la vantent à leur bras, puis la ramènent chez eux pour ce qu'ils ont payé à la base... Elle ne s'en plaint pas car cela lui fait découvrir pléthore de beaux endroits et porter d'élégantes toilettes à leurs frais, mais elle doit avouer qu'au début c'est une chose qui l'a confuse. Ils lui ont donné l'impression qu'ils aiment fanfaronner et parader, auprès de leurs semblables comme d'elle-même... Comme si ils prenaient plaisir à découvrir son expression de découverte face à des choses qui pour eux étaient tout à fait normales... Mais pas qu'ils ont des sentiments cachés. Le seul qu'elle leur connait c'est l'orgueil et lui est tout à fait affiché !

- Vous trainez dans des endroits bizarres Victor ! rit-elle. Et pourtant j'en ai vu !

Des caves avec un maître de cérémonie où il est une faiblesse d'aller faire pipi ? Il faudrait peut-être qu'elle se fasse inviter dans un tel lieux, ce pourrait être amusant à voir ! Il pourrait peut-être l'y emmener.
Tout ça est bien joli, mais en revanche ça ne répond pas vraiment à ses interrogations ! Fort heureusement, Sir Nitot ne semble pas avoir oublié et revient sur le sujet.
Karl lui avait dit être prince de Prusse, mais il a du forcément se payer sa tête. Il est de la noblesse oui. Ca elle n'en doute pas. Mais prince ? A d'autres ! Qu'est-ce qu'un prince serait venu faire en personne à Thames ? Les spectacles de Londres vont à la Cour. Ce n'est pas la Cour qui vient à eux...

- Oui alors euh... A ce propos... J'ai déjà dansé à la Cour pour la Reine...

Sorcha offre à Victor un sourire semblable à celui d'une enfant prise en faute et essayant d'amadouer son monde afin d'éviter de se faire gronder.

- Puis... beh lui il a semblé apprécié ce qui vous a fait reculer...

Son petit sourire en coin est plus qu'équivoque. Elle avait emmené Karl dans sa roulotte sur un mal entendu, mais toute cette histoire c'était terminé sur un très, très... satisfaisant dénouement !
Malgré tout, derrière l'expression constamment assurée et insolente de Sorcha, les mots du bijoutier suscitent quelque chose. Qu'elle traite Karl en ami... Lui donne de la tendresse... Qu'elle s'assure de ce dont il a vraiment besoin... Voilà quelque chose d'assez abstrait pour elle. Si il revient la voir, il reviendra parce qu'il aura besoin du sexe qu'elle peut lui donner et rien d'autre. Comme tous les autres, non ?
Sorcha sort de ses réflexions lorsque Victor lui retourne sa question. Son corps s'est détendu à présent qu'elle n'a plus froid et elle déplie ses jambes :

- Des conseils par rapport à quoi ?

Il lui revient alors en tête qu'il lui a hurlé être engagé.

- Oh ! Votre fiancée je présume ? Déjà ne lui faites pas ce que vous venez de me faire lors de la nuit de noces ou elle en sera fort vexée !  



_________________________________


DANGEROUS BEAUTY
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Message() /
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas



Page 1 sur 1Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-



Sauter vers: