un garçon au féminin || fiona & james

La journée n'avait pas été sans surprise - assez pour que James se sente d'humeur à vouloir un verre. Ou deux. Ou trois. Il serait bien capable de rouler sous la table pour le seul plaisir de se sentir mieux. Il avait l'impression que sa tête allait explosée - à force de penser à cette histoire entre Alfred Leland et sa jeune soeur il avait des envies de cogner. Et ne trouvait pas même à s'en excuser. C'est pourquoi il se rendit dans le East End, son cheval frappant les pavés à rythme régulier. Il était habillé comme à son habitude, sans la moindre extravagance, se fondant parfaitement dans le bas peuple - c'est là qu'il se sentait le plus chez lui, après tout, jouissant malgré tout de la fortune qui lui évitait de se poser trop de questions sur l'avenir.

Il descendit de monture une fois qu'il fut devant le Barclay Brew House - c'est là que l'on pouvait boire le meilleur whisky, du moins celui qui mettait sous la table en moins de deux minutes. Il y entra, portant dans sa main le bouquet qu'Alfred Leland avait amené pour sa soeur le matin-même. Il n'avait pas eu envie de le faire parvenir jusqu'à Prudence et se demandait bien quel intérêt les filles pouvaient avoir pour les fleurs. Il ne tarderait pas à le découvrir - dans la salle se trouvait une demoiselle qu'il avait à coeur d'embêter constamment. Fiona et lui c'était aussi passionnel que la relation d'un chien avec un chat : il ignorait s'ils s'appréciaient ou s'ils faisaient semblant pour le bien de Connor qu'ils aimaient tous les deux avec ferveur. Mais James trouvait chez la jeune femme assez de piquant et de répondant pour fondre sur elle sans une seconde pensée.

Oh Dear Fiona, voici un bouquet pour toi. Dit-il en lui tendant les fleurs à moitiés mortes d'avoir passé la journée sans eau. Au moins tu pourras dire qu'une fois dans ta vie un beau garçon t'a offert des fleurs. Termina-t-il sans pouvoir l'empêcher, minaudant moqueusement en s'asseyant à la table face à elle, faisant signe d'être servi. Je t'offre un verre, pour l'occasion, ça te tente ? Qu'il proposa, bien qu'il lui en offrira un qu'elle le veuille ou non - la joie de s'être débarrassé du bouquet était bien trop grand pour qu'il ne le fête pas. A moins que tu préfères m'offrir ta fleur, tout de suite, en reconnaissance pour ma générosité ?

La journée a été des plus chargés. Les clients affluent de plus en plus en ce moment avec la Saison. Ce n’est pas pour me plaindre, mais durant cette période de l’année, je devrais peut-être engager une personne afin d’avoir une paire de mains supplémentaire, ça ne me ferait pas de mal. Beaucoup de commandes de bouquets qui me font travailler jusque tard dans la nuit. J’avoue que le réveil pique un peu le lendemain matin.

Mais ce soir c’est repos. Demain je ne travaille pas et je compte bien prendre une pause ce soir en allant boire un verre. Malheureusement pour moi, Connor et Theodora ne sont pas disponible pour se joindre à moi. Enfin qu’importe, je croiserais peut-être des visages familiers une fois sur place. Je ferme donc la boutique, dépose mon tablier sur le comptoir et part me changer dans ma chambre à l’étage. Je détache mes cheveux, les laissant tomber sur mes épaules et une fois prête, je pars en direction du bar habituel.

Je pousse la porte et me dirige vers le comptoir, saluant le patron au passage. Je commande un verre de whisky et m’installe à une table en soupirant, heureuse de pouvoir me poser enfin et de ne pas avoir à me préoccuper de mon travail. Cependant cela ne dure pas bien longtemps quand une personne se pointe à ma table avec un bouquet de fleurs fanées. James.

- Qui te dit que je n’ai pas déjà reçu des bouquets de fleurs par des hommes bien plus charmant que toi ?

En soit je n’ai jamais reçu de bouquets de fleurs auparavant. Enfin par Connor quand nous étions plus jeunes et c’était des fleurs cueillies dans un jardin. Mais je ne souhaite pas lui faire ce plaisir.
James et moi c’est une grande histoire d’amour chien-chat. On ne s’entend pas tellement mais on essaye d’accepter l’autre parce que nous apprécions tous les deux Connor. Je n’ai jamais compris comment il pouvait être ami avec ce type mais je ne préfère pas me lancer sur ce débat avec lui, sachant que je sais qu’il n’apprécie pas Théodora non plus.

Il me propose alors de me payer un verre et je ne vais pas refuser ceci. Je bois donc la fin de ma boisson mais manque de m’étouffer quand il me demande si je souhaite lui offrir ma fleur en échange de sa générosité de m’avoir apporté un bouquet.

- Déjà ça n’arrivera jamais entre nous, je suis désolée de te casser tes rêves. Et encore moins si tu m’apportes un bouquet dont les fleurs sont fanées. Tu arriveras à t’en remettre qu’une femme te dises non ?

Je lui souris avec un air taquin, tandis que le serveur prend nos commandes. Je recommande un autre verre de whisky et il prend la même chose que moi.

- Pour quelle pauvre malheureuse le bouquet était destiné à la base ? Car je me doute bien qu’il n’était pas pour moi.

J’espère que ce n’était pas un mauvais tour qu’il a l’habitude de faire avec Connor.

Il ne pouvait s'en empêcher, bien qu'il savait que Fiona ne l'appréciait pas. Au départ, il avait tout fait pour simplement l'éviter, la voyant comme un pustule dans la vie de son meilleur ami. Mais Connor était sans doute son âme soeur alors il ne pouvait pas nier ceux qui faisaient partis de sa vie. Et Fiona en était une grande part - au point que James avait sans doute du en être jaloux. Il n'aimait pas l'idée que Connor lui accorde plus d'attention que lui pouvait en recevoir et ne cherchait pas même à s'en cacher. Alors il avait commencé à la moquer, la taquiner, la grogner comme s'il jouait à un bras de fer pour prendre l'ascendant sur elle. Il n'aurait su l'expliquer, mais à un moment cette attitude était devenu un jeu pour lui. Il aimait la taquiner, la moquer, se montrer ignoble avec elle - et la voir gronder en retour. Ils étaient comme chien et chat et ça lui plaisait.
Alors il ne pouvait pas résister, se retrouvant devant elle pour lui tendre le bouquet de fleurs fanés que Leland avait apporté pour sa soeur. Qui te dit que je n’ai pas déjà reçu des bouquets de fleurs par des hommes bien plus charmant que toi ? Mon petit doigt. Répondit-il sans se parfaire de son sourire fier et de son orgueil. Il doutait qu'elle eut déjà reçu des fleurs - et même si c'était le cas il n'irait pas présenter des excuses pour ses paroles.

Il pensait bien qu'elle ne se vexerait pas pour si peu - elle n'était pas de ce genre. Elle était une femme assez enflammée pour ne pas avoir besoin de James pour être fière et c'était peut être cela que James aimait chez les femmes en bout de compte. Déjà ça n’arrivera jamais entre nous, je suis désolée de te casser tes rêves. Et encore moins si tu m’apportes un bouquet dont les fleurs sont fanées. Tu arriveras à t’en remettre qu’une femme te dises non ? Une femme non. Toi oui - mais il ne faut jamais dire jamais, un jour Fiona tu ne pourras plus résister. Assura-t-il en papillonnant du regard - faisant signe qu'il voulait être servi - ou l'avait-il déjà fait car la serveur vint lui poser un verre de rhum devant le nez. Il sourit, ravi du choix. Une habitude pour lui qui ne pouvait plus supporter de voir du vin.; Pour quelle pauvre malheureuse le bouquet était destiné à la base ? Car je me doute bien qu’il n’était pas pour moi. Pour ma soeur, mais le type mérite pas que je le lui fasse parvenir. Dit-il sans rougir. Et j'aime pas gâcher. Rajouta-t-il en offrant un clin d'oeil à la jeune femme.

Toujours dans son regard d'enjoleur moqueur, il bu deux gorgées et l'alcool lui chauffa le ventre. Alors, t'as eu une belle journée ?

Cette journée était trop belle pour qu’elle se finisse de la même façon. En effet, un individu que je n’apprécie guère décide de se mettre à ma table, accompagné d’un bouquet de fleurs fané, qui ne m’était absolument pas de destiné au début je présume. Je soupire quand James me l’offre me disant que je pourrais dire qu’une fois dans mon vie un homme charmant m’offre des fleurs. Certes il n’a pas tort sur ce sujet, mais je ne lui ferais pas ce plaisir tout de même.

- Ton petit doigt est mal informé.

Quand il finit par me dire qu’on peut passer directement à l’étape dans le lit, je le regarde en m’étouffant avec ma boisson, avant de lui répondre qu’il peut toujours y croire cela n’arrivera jamais. Et encore moins pour un bouquet dans un aussi triste état.

- Quand les poules auront des dents peut-être que ça sera le cas.

Cela n’arrivera jamais. Nous faisons semblant de nous apprécier quand Connor se trouve à nos côtés, mais il n’hésite pas à me lancer des piques par derrière que je suis ravie de lui rendre en retour. Et parce que je ne le vois pas assez, il a décidé de draguer ma meilleure amie. Pourquoi le destin souhaite absolument me mettre cette personne sur la route ?

Je finis par lui demander à quelle malheureuse le bouquet était destiné et il me répond que c’est un prétendant de sa sœur qui lui a apporté. Pauvre jeune fille… Comment peut-elle supporter un frère pareil ?

- Tu aurais au moins pu le lui donner, il lui était destiné. Elle peut faire son choix d’elle-même et savoir si cette personne mérite ou pas.

J’avoue être assez contente de ne pas à vivre ce que les demoiselles de la haute ont à vivre en ce moment. J’aime faire mes propres choix, même s’il arrive que parfois ils soient contestés par mes frères ou mes parents, mais je peux avoir le libre choix d’avoir qui je souhaite dans mon lit. Après tout on a qu’une seule vie, autant en profiter que d’avoir des interdits pour tout.

- Très, jusqu’à ce que tu te présentes face à moi.

Je lui offre un magnifique sourire avant de boire une gorgée de mon verre que le serveur vient de nous déposer. Devrais-je lui retourner la question ? Sans doute. En ai-je envie ? Pas vraiment. Cela ne m’intéresse pas de savoir comment s’est déroulé sa journée et savoir quel mauvais coup il a pu faire.

Impossible d'y résister, il aimait voir le visage de Fiona se durcir et ses émotions devenir illisibles - outre l'agacement évident qu'elle ressentait toujours en sa présence. Il s'en félicitait presque, trouvant là toujours matière à être diverti. Ton petit doigt est mal informé. Ah oui ? Demanda-t-il avec un sourire narquois, refusant d'imaginer qu'elle était le genre de femme à être courtisée. Autrement, elle saurait plutôt jouir de la présence de quelques garçons à sa table - plus que de la présence de Connor dont la réputation n'était pas vertueuse ou de la sienne qui ne l'était pas plus. Où étaient-ils, ces courtisans aux bouquets de fleurs ? Si tu veux dire que Connor t'a offert sa fleur, ça ne compte pas. Rajouta-t-il avec un rire dans la voix, avant de l'inviter à goûter la sienne si elle voulait - ce qu'il faisait toujours. Quand les poules auront des dents peut-être que ça sera le cas. Il posa dramatiquement une main sur sa coeur, faisant mine d'être stupéfié par cette réponse si violente. Me voila meurtri par votre rejet. Dit-il, se faisant mauvais acteur pour entrer dans le jeu avec Fiona.

Tu aurais au moins pu le lui donner, il lui était destiné. Elle peut faire son choix d’elle-même et savoir si cette personne mérite ou pas. Le problème, c'est lorsqu'elle ne voit pas que cette personne ne lui apporte rien de plus que des problèmes et des angoisses. C'est mon rôle de m'assurer qu'elle ne souffre pas des désirs des hommes. Lui dit-elle, ne pouvant culpabiliser d'avoir volé le bouquet à sa soeur - Alfred Leland n'était pas un homme pour elle et il n'en démordrait pas tant qu'il aurait vu le contraire. Très, jusqu’à ce que tu te présentes face à moi. Pourquoi tant de violence, moi qui ne vient que pour t'offrir un verre et me quérir de ton état ? Tu es bien méchante avec moi, Fiona. Dit-il, toujours avec son air dramatique, faussement touché par les paroles de la jeune femme. Tu attendais peut être quelqu'un - Theodora doit-elle venir ce soir ?

Je ne préfère pas relever quand il met en doute ma parole sur les bouquets de fleurs car je risque de ne pas améliorer ma situation, pour son plus grand plaisir. Et je réagis encore moins quand il me dit que la fleur de Connor ne compte, sachant pertinemment de quoi il parle. Certes, nous avons quelques nuits ensemble, mais il n’y a rien de plus, ce n’est que pour réchauffer nos draps. En tout cas, le type en face de moi ne risque pas de rejoindre cet endroit avant que les poules ne possèdent des dents. Et j’espère que jamais elles n’en posséderont. Je finis par lever les yeux au ciel quand il me dit être meurtri par mon rejet. Je ne le crois guère, surtout au vue de notre relation, je pense que cela lui fait ni chaud ni froid.

Je l’écoute alors me parler de l’homme qui a apporté le bouquet de fleurs pour sa sœur, qui finalement m’est revenu. Pauvre sœur, comment peut-elle supporter un homme tel que lui au quotidien. Moi quelques heures et j’en peux déjà plus.

- Il existe donc des hommes qui apportent plus de problèmes que toi ? Qui l’aurait cru… Pourquoi souffrirait-elle de cet homme ? Qu’a-t-il fait de mal ?

Je pense néanmoins que c’est à sa sœur de choisir si cet homme lui convient ou non car c’est elle qui va l’épouser et non lui. Et puis s’ils s’aiment, c’est le principal je trouve.

- C’est bien aimable de ta part, je te remercie dans ce cas. Je me porte très bien et toi ? Et non je n’attendais personne, Theodora est occupée ce soir.

Je sais qu’il apprécie mon amie un peu plus qu’une simple amitié, mais je sais que ce n’est pas réciproque de l’autre côté et qu’elle profite bien de lui pour lui soutirer quelques cadeaux à côté.

- Et toi, tu attends quelqu’un peut-être ?

Il n'aimait pas l'idée que ses parents fassent marier sa soeur à un noble, usant de sa vertue pour monter dans l'échelle sociale comme si elle n'était rien de mieux qu'une chèvre. Il avait ouïe dire que ces dernières étaient données contre des services dans certains pays, asservies aux désirs des hommes et à leurs soifs de pouvoir. Impossible pour James de concevoir que Prudence soit utilisée de la sorte, jetée en pâture dans un monde qui n'est pas le siens. Elle ne saurait s'y retrouver, ne saurait se défendre contre des us et coutumes qu'ils ne partageaient pas avec cette haute société faite d'hypocrites sourires et de manigances. Il avait peur pour elle. Il craignait qu'elle ne perde plus encore que son honneur. Il existe donc des hommes qui apportent plus de problèmes que toi ? Qui l’aurait cru… Pourquoi souffrirait-elle de cet homme ? Qu’a-t-il fait de mal ? Il joue de son pouvoir pour lui promettre monts et merveilles, usant de sa naïveté pour la faire tomber dans ses bras et lui prendre ce qu'elle possède sans qu'elle n'ait rien à lui offrir qu'il n'ait déjà. Les puissants sont hypocrites et manipulateurs, dois-je te l'apprendre ? Ils nous prennent pour des idiots incapables de les voir tels qu'ils sont. Répondit-il, grognant presque tant la rage l'habitait depuis sa rencontre avec Alfred Leland.
Alors il pouvait bien offrir le bouquet qu'il avait amené à Prudence. Il pouvait même le jeter au feu et n'en parler à sa soeur à aucun moment. Il n'avait que faire de lui cacher cela. Il détestait cet homme. Il détestait ses parents. Il détestait cette société où ils n'étaient rien de mieux que des jeux divertissants. C’est bien aimable de ta part, je te remercie dans ce cas. Je me porte très bien et toi ? Et non je n’attendais personne, Theodora est occupée ce soir. Comme c'est dommage. Boudant à l'idée de ne pas voir la jeune cantatrice ce soir. Il ne pouvait se lasser de sa présence. Elle lui était plus agréable que celle de Fiona. Et toi, tu attends quelqu’un peut-être ? Ta présence seule ne saurait me satisfaire, penses-tu ? Tu as une bien piètre opinion de toi-même, pauvre Fiona. Cela dit : non. Tu me connais, je ne suis pas homme à m'inquiéter d'être seul. Et j'espérais qu'il se trouve quelques tables de jeu ce soir. Je vois que ce n'est pas encore le cas.

Je l’écoute alors me parler de cet homme qui promettrait monts et merveilles à sa sœur mais qui ne ferait que profiter d’elle. Même si j’avoue qu’il m’énerve parfois, je dois reconnaître qu’il a l’air d’être un grand frère qui prend soin de sa sœur et qui ne veut que son bonheur.

- Comment peut-être si sûr que ce sont réellement ses intentions ? Peut-être qu’il aime sincèrement ta sœur. Et ils ne sont pas tous comme tu le décris, même si j’imagine que c’est souvent le cas.

Nous sommes des « moins que rien » comme on nous appelle souvent. Pourtant sans nous, ils ne seraient pas grand-chose non plus. Qui leur ferait du pain chaud le matin ? Qui leur fabriquerait leur épée, leur bouclier, les fers à cheval ? Nous sommes tout aussi importants, mais nous n’avons juste pas le titre qui va avec. Cependant je n’échangerais pas ma place de « moins que rien » contre une des leurs, car je peux profiter de ma vie comme je l’entends et je ne suis pas obligée de suivre toutes ces étiquettes à la lettre.

Il prend alors de mes nouvelles, et je lève les yeux en sachant pertinemment que cela ne l’intéresse que très peu. Et malheureusement pour lui, la présence de mon amie n’est pas attendue ce soir. Je remarque d’ailleurs qu’il a l’air déçu et un petit sourire se glisse sur mes lèvres. Je lui retourne alors sa question et un arque un sourcil quand il me dit que j’ai une bien piètre opinion de ma personne.

- Oh non loin de là. Mais je me doute que tu sois venue spécialement pour me voir. Je voulais savoir si tu étais venue pour une occasion particulière ou pour un rendez-vous avec un ami. Mais j’ai ma réponse dans ce cas. Les tables de jeux sortiront plus tard je pense.

Je le sais qu’il n’est pas du genre à s’inquiéter d’être seul car pour le coup c’est un point commun que j’ai avec lui. Cela ne me dérange pas d’être seule non plus, cela permet parfois de faire de nouvelles rencontres.