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Les Chroniques de Londres
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Une rencontre pas si amicale...Bien que le coeur souhaite plaire [Fe James]

Alfred Leland
Alfred Leland
L'amoureux des épices
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Emploi : Discrètement, il veille sur les affaires de son père.
Messages : 2162
Date d'inscription : 10/01/2021


Message() / Jeu 1 Avr - 1:20
Alfred Leland
Une rencontre pas si amicale...Bien que le coeur souhaite plaire.

20 Avril.

Il était vingt-deux heures. Alfred ne dormait pas encore. A cette heure tardive de la soirée, il était encore dans son étude. Il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Devant lui, sur ses genoux, se trouvait le dernier exemplaire de Lady Whistledown qu'il avait lu et relu à présent pour au moins la vingtième fois durant ces deux dernières semaines. Non pas qu'il accordait ne serait-ce qu'une once d'intérêt à ce qu'elle écrivait, oh non bien au contraire car tout ce journal n'était pour lui qu'un tissu de mensonge. Comment cette « Lady » (du moins c'était ainsi qu'elle s'appelait) osait émettre un avis sur la vie de gens qu'elle ne connaissait même pas ? Comment pouvait-elle se permettre de juger ce qui était dans le cœur des gens ? Prétendait-elle connaître et lire toutes leurs pensées les plus intimes ? Ce misérable article, il en connaissait chaque mot à présent, en tous cas le paragraphe qui le concernait. Chaque mot dansait dans son esprit, comme essayant de le narguer. Et en fait, cela marchait plutôt bien... Chaque mot l'obsédait presque.

Alfred ferma les yeux un instant. Un long soupir s'échappa malgré lui de sa bouche. Combien de personnes lisaient ces Chroniques et en buvait les paroles ?  Il espérait qu'elles n'étaient pas nombreuses. Cela lui ferait mal de penser que les Anderson puissent penser que l'intérêt d'Alfred dans leur famille était ailleurs que dans leur fille. Il n'était pas du genre à épouser quelqu'un pour une dot ou autre chose. Etait-ce ce que Lady W.  laissait entendre dans sa lettre ?  La mâchoire crispée, il aurait pu incendier la lettre de son simple regard. Non, c 'était plus que cela, bien plus. D'une main, il se saisit du verre qui se trouvait à côté de lui sur la petite table près du fauteuil et le portant à ses lèvres, il en but une gorgée. Le liquide fort descendit dans son gosier mais il avait bien besoin d'un remontant ce soir car ses pensées étaient au plus bas. Quand il fermait les yeux et se laissait aller à penser, toutes ses émotions se déchaînaient et il était clair qu'il n'avait ressenti rien d'aussi fort depuis longtemps ; Il était indéniable qu'il aimait beaucoup la jeune femme... A quel point, seul le temps le dirait mais pour le moment il n'était pas loin d'être fortement épris. Et cette Lady W.  qui se demandait « pourquoi l'héritier d'un marquisat » se serait « entiché » d'une bourgeoise ? Cette « dame » ne connaissait probablement rien aux vrais sentiments. Pour Alfred il s'agissait de la pire insulte à donner à la jeune femme qu'il avait commencé à  apprendre à connaître aux travers de leurs discussions. Le cœur avaient ses raisons que la raison ignorait. Toute son âme semblait vouloir être auprès de la jolie demoiselle qui faisait battre son cœur si fort que depuis qu'il avait croisé son regard. Il ne vivait visiblement que pour le voir à nouveau. Alfred ne pourrait considérer épouser quelqu'un si ses sentiments pour la personne n'en était pas des plus profonds. Il n'épousait pas un titre ou un rang mais une personne avec une vraie personnalité... Vraisemblablement Lady W. était quelqu'un qui se préoccupait uniquement de créer le trouble parmi les gens, et qui n'avait cure de leurs sentiments.

Il espérait que la famille Anderson n'était pas du genre à croire les rumeurs et surtout les Chroniques de cette diabolique Lady W. qui se fichait bien des sentiments des autres... Sur quoi même se basait ses stupides assomptions ? Donc, selon l'opinion de cette lady à la langue de vipère, un duc ou un marquis ne pouvait évidemment tomber amoureux de quelqu'un d'une classe plus basse que lui... Ce n'était pas comme si les Anderson venaient d'une famille de la low cast. Non, leur commerce de vins marchaient plutôt bien et ils avaient pignon sur rue dans leur domaine. Prudence venait d'une famille respectable et... Et rien que la pensée de ce nom lui donnait des fourmis dans le ventre.

La pendule dans son bureau sonna onze coups. Bientôt minuit. Il n'avait toujours pas sommeil et doutait fortement pouvoir trouver sommeil cette nuit-là. Il attrapa son verre et presqu'instinctivement, le porta à ses lèvres pour en boire une nouvelle gorgée. Son regard tomba sur le liquide ambrée alors qu'il le faisait tournoyer lentement dans le verre, pensif. Il se perdit un instant dans la contemplation de la boisson en proie à de profonds tourments. Soudainement, il ouvrit les yeux, semblant voir plus clair que jamais. Se levant il se rendit à son bureau auquel il s'assit. Posant son verre à côté de lui, il attrapa un crayon plume avant de tremper cette dernière dans un pot d'encre et de commencer à écrire une lettre :

 Mr Anderson, 
A Londres,

Cher monsieur, j'espère que vous et votre famille vous portez bien. J'aimerai m'entretenir avec vous concernant une sujet important qui me tient à cœur. Je vous serai gré de permettre que je vienne vous voir au plus tôt et à votre convenance. Dans l'attente de votre réponse, je vous joins mes plus sincères salutations.

Votre dévoué,
Alfred Leland.


Il apposa dans le coin droit de la lettre le sceau de leur famille avant de plier la lettre et de la glisser dans une enveloppe avant d'écrire sur cette dernière le nom et l'adresse du destinataire. Puis, il sonna son majordome qui, il espérait, n'était pas encore couché. Contemplant l'enveloppe posée devant lui sur son bureau, il reprit à nouveau son verre et continua de le siroter jusqu'à ce qu'il entende un coup frappé à la porte. « Entrez » fit-il en sachant que ce ne pouvait être que son majordome. Il lui fit signe de s'approcher tout en lui indiquant le courrier sur son bureau. « Pouvez-vous vous assurer que cette  lettre soit postée demain matin dès la première heure Jonas s'il-vous- plaît ? » Le majordome eut un regard vers l'enveloppe avant de la prendre dans ses mains. « Bien sûr Mylord. Ce sera fait. A la première heure. » Il eut un léger regard en direction du verre qu'Alfred tenait dans ses mains et eut un léger froncement de sourcils. Ce n'était pas dans les habitudes du fils du marquis de boire ce genre de choses. Le père oui, certainement, mais pas le fils. Evidemment, comme tout le monde à Londres il avait entendu parler de Lady Whistledown et de ses chroniques... Il y avait même lu le nom de son patron dedans, mais il n'y croyait pas un mot. Alfred  n'était pas comme son père,  il n'avait jamais eu un mot de déplacé envers tous ceux qui servaient leur famille et contrairement au père et même la fille parfois, il avait confiance en lui. C'était une bonne personne, contrairement aux ragôts que Whistledown pouvait raconter dans son journal. Connaissant l'homme car il travaillait pour lui, ce que racontait Lady Whistledown ne l'atteignait pas. Il savait que c'était faux. « Mylord, tout va bien ?... » Alfred ne répondit pas tout de suite puis, en se rendant compte de ce qu'il lui disait, il hocha la tête rapidement. « Très bien, oui, oui. Merci Jonas, ce sera tout. »

Lorsque Jonas eut refermé la porte, Alfred écarta la chaise de son bureau et repartit s'asseoir dans le fauteuil. Il se resservit un demi verre de whisky mais alors qu'il n'en avait bu que la moitié, il finit par s'endormir à même le fauteuil. Son esprit avait finalement remporté la bataille. Il était psychologiquement exténué. Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, il était aux alentours de huit heures du matin et le soleil était déjà levé. Il fut surprit de se découvrir encore assis dans son fauteuil et remarqua la présence du verre de whisky à côté de lui. Il se passa une main sur son visage, semblant encore extraordinairement ensommeillé mais il se rappelait encore de chacune de ses pensées de la veille. Désirant se débarbouiller un peu, il alla se laver dans le bain qu'on lui fit préparer et ce fut uniquement après cela, qu'il fut parfaitement réveillé. Ce fut alors qu'il prenait son petit-déjeuner vers 10 heures qu'on sonna et quelques minutes plus tard, le majordome lui apporta une lettre. Le cœur battant si fort dans sa cage thoracique, il se saisit de ladite lettre et l'ouvrit, la parcourant des yeux pour finalement s'arrêter sur la signature en fin de page... « James Anderson ? »  Il se souvenait que Prudence lui avait dit qu'elle avait un frère se prénommant ainsi. Mais il ne comprenait pas pourquoi ce n'était pas son père qui lui répondait... ?  En tous cas, sa demande d'entretien était accepté et pensant revoir la jeune Prudence dans les prochaines heures, il termina son petit-déjeuner le cœur beaucoup plus léger que la veille. Il savait que revoir le sourire de la jeune femme à nouveau, était la meilleure récompense à tous les maux qu'il traversait. De plus, il était impatient de rencontrer son frère. Il avait lu dans le visage de la jeune femme tellement de tendresse lorsqu'elle parlait de lui et donc, lorsqu'il l'imaginait dans sa tête il lui apparaissait comme un homme très aimable et bon, comme elle... Il ne pouvait pas plus se tromper sur l'accueil qu'on lui réservait.

Lorsqu'Alfred arriva ce jour-là à la maison Anderson et qu'il fut admis dans le hall, il attendit qu'on  soit prêt à le voir. Alfred, et son bouquet de fleurs à la main. Il ne se doutait pas encore que quelque chose clochait. Enfin, on le conduisit au même petit salon où il avait précédemment rencontré la famille, mais lorsqu'il pénétra dans la pièce il fut on ne peut plus surprit de n'y voir qu'un homme à peu près du même âge que lui, se tenir là et... Alors qu'il tournait la tête pour regarder autour de lui, il vit qu'il n'y avait personne d'autre que lui. Il ne comprit pas. Le bras qui tenait le bouquet retomba doucement le long de son taille et il se demanda ce qu'il se passait. Pourquoi n'y avait-il que James ? Il était censé être le chaperon, n'est-ce pas ? Il s'avança de quelques pas, et essayant de paraître aimable malgré l'incompréhension qui l'habitait, il dit tout en tendant sa main pour le saluer : « Bonjour Monsieur... Vous devez être James je suppose ? Je suis Alfred Leland. J'ai beaucoup entendu parler de vous. En bien évidemment. Votre sœur ne tarit pas d'éloges sur vous... » Il marqua une courte pause, et reprit sur un ton légèrement incertain. « Votre sœur n'est pas là ?... Elle n'est pas malade, j'espère ? » Il avait la légère impression que, pour une raison qui lui était inconnue, son interlocuteur n'était pas très ravi de le voir. Il ne comprenait pas ce qu'il avait bien pu faire de mal. Son regard s'assombrit alors lorsqu'il aperçut brièvement du coin de l'oeil un exemplaire de cette Chronique qu'il détestait tant, la chronique de Lady Whistledown. Posée sur une table non loin. Quelque chose en lui se crispa légèrement sous l'inquiétude qui l'anima soudain.
   
Codage par Libella sur Graphiorum


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Message() / Dim 4 Avr - 10:59
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Une rencontre pas si amicale
@Alfred Leland & @James Anderson


C'était les oiseaux, perchés sur les branches hautes des arbres, piaillant dans le jour des mélodies cacophoniques qui le réveillaient bien avant la lueur du jour ou la chaleur de l'astre diurne. Les oiseaux, chantant de la sorte sans se soucier de la migraine qui risquait de le rendre, au lendemain d'une soirée dans les bas fonds de Londres - rien de nouveau dans les habitudes de l'héritier des Anderson, rentrant au vignoble selon la fantaisie de sa monture qui semblait savoir comment rejoindre le Borough même si son cavalier était à peine capable de tenir assis. Sans doute parce que la chose était ainsi depuis des années maintenant - si James était revenu en Angleterre depuis seulement six mois, il avait déjà ce genre d'habitudes avant de se rendre à la guerre. Deux années n'avaient pas suffit à faire oublier à son cheval le chemin de la maison.
Il tentait, cependant, de faire preuve de plus de retenue, du moins en présence de son père. Il avait déjà prévu d'imaginer quelques excuses à son absence de la veille, décidant de choisir ses mots avec talent pour faire croire à quelques missions parmi les puissants pour vendre des caisses de vins en leur nom. Après tout, s'il était une chose que l'on attendait de lui à présent, c'est qu'il prenne à coeur l'avenir de l'entreprise familiale, son père vieillissant espérant le voir prendre la suite d'un vignoble présent dans la famille depuis plusieurs générations. Si James aimait le vin c'était pour le boire, cependant, non pour se soucier qu'il pousse ou pas. Il se gardait de dire cela à présent - avant de partir il parlait sans réfléchir, ce qui avait très justement causé son départ pour le front. Il avait appris à ne pas reprendre ce risque inutile : sa prétention et son amour de la liberté ne valaient pas d'être tué par un français.

Il ouvrit les yeux, soufflant lourdement d'être ainsi sorti du sommeil par un animal si indifférent à son malheur, alors que le soleil se devinait à peine à l'horizon. Il resta allongé à enrager pendant quelques minutes, avant de finalement se décider à se lever. Il passa de l'eau sur son visage, le corps déshabillé comme toujours en revenant de ses beuveries. Il ne ressentait plus même la morsure du froid, encore engourdit par la chaleur de ses draps. Il ouvrit douloureusement les yeux, s'habituant à la pénombre pour y trouver des vêtements qu'il jugea assez propre pour les porter. Il sortit de sa chambre, rejoignit promptement la salle à manger où se trouvait déjà les quelques domestiques qu'ils avaient assez d'argent pour se payer : un majordome et une cuisinière, déjà, pour les tâches quotidiennes. A sa place pour le déjeuner, il découvrit Les Chroniques de Londres qui bien que reçu il y a cinq jours, continué à la lire encore et encore comme pour mieux comprendre les intentions de l'anonyme écrivain. Aucune idée de son identité, James trouvant à sa lecture bien trop de sentiments agréables pour tenter de la démasquer - ou le, il lui semblait tout aussi probable que ce fut un homme sachant qu'il aurait lui-même était du genre à écrire pareilles atrocités pour le seul plaisir de voir les nobles s'écharper. Il prit une cigarette pour accompagner son repas - les oeufs, les toastes et du thé lui furent servis qu'il savoura avec plaisir. Une lettre pour Monsieur Anderson. Il releva les yeux - son père était sans doute déjà au vignoble à moins qu'il ait trouvé enfin assez de générosité pour payer quelques salariés pour ce travail. Il tendit la main impérieusement pour prendre la lettre, décidant qu'il était tout aussi Monsieur Anderson que son père. Il ne fut pas déçu :
Mr Anderson,
A Londres,

Cher monsieur, j'espère que vous et votre famille vous portez bien. J'aimerai m'entretenir avec vous concernant une sujet important qui me tient à cœur. Je vous serai gré de permettre que je vienne vous voir au plus tôt et à votre convenance. Dans l'attente de votre réponse, je vous joins mes plus sincères salutations.

Votre dévoué,
Alfred Leland.
 
Il n'eut pas de mal à reconnaitre l'identité du faquin, souriant à sa lecture avant de se lever : Attendez ici. ordonna-t-il, prenant le temps de se rendre à son bureau pour écrire une missive en réponse :
Monsieur Leland,
A Londres,

Cher monsieur, je vous remercie de votre amabilité. Votre intérêt est fort aimable et je serai honoré de vous recevoir aujourd'hui-même pour discuter avec vous.

A vous,
James Anderson.
Il exigea que la lettre soit apportée à Alfred Leland sur le champ, se félicitant de voir cet intérêt venir le jour-même où sa jeune soeur était emmenée à la capitale par leur mère. Celles-ci se levèrent d'ailleurs, accompagnant James pour le reste du déjeuner, qui passa fort vite. Ce dernier se retint du moindre commentaire concernant le Lord - Mylord, Lord, Marquis, qu'importe à ses yeux il n'était guère un noble qui était meilleur qu'un autre. Peut être le Duc de Wellington - mais cet intérêt venait de la vie qu'ils avaient eut à coeur de protéger l'un et l'autre sur le champ de bataille. La Saison était tout aussi mortelle, Prudence ayant été fortement touchée par les mots de Lady W. ceux-là même motivés par l'intérêt soudain d'un noble pour la belle bourgeoise. James n'était pas niais - il n'ignorait pas ce qui pouvait intéresser un homme chez sa soeur. Il n'ignorait pas ce qu'un noble désirerait d'elle et bien qu'il l'aimât assez pour se montrer conciliant et doux avec la jeune femme, il ne le serait sans doute pas autant avec le jeune homme. Lui-même savait jouer des femmes et leur trouver tous les charmes nécessaires à son plaisir. Sa soeur et sa mère partirent alors, il se retrouva seul - ignorant toujours où se trouvait son père et n'y portant pas plus d'intérêt que cela. Il décida de se changer, choisissant un pantalon noir, une chemise bouffante et un veston rouge - le temps était assez clair et bon pour qu'il évite la veste lourde. Monsieur, Alfred Leland est arrivé. Il se retourna vers le Majordome qui ne chercha pas à rester plus longtemps en sa présence - il l'exécrait et James le savait parfaitement sans y voir d'intérêt.

Il retrouva le noble dans l'entrée, portant une tenue fort belle et un bouquet de fleurs fraiches - le voila, souriant comme un bienheureux qui se trouvait à la porte du paradis. James n'était cependant pas prêt à le laisser accéder au jardin de sa soeur. Bonjour Monsieur... Vous devez être James je suppose ? Je suis Alfred Leland. J'ai beaucoup entendu parler de vous. En bien évidemment. Votre sœur ne tarit pas d'éloges sur vous... Elle se garde bien d'être aussi généreuse à votre sujet, Monsieur Leland. répondit-il, sans la moindre chaleur, avant de le rejoindre et de prendre le bouquet de ses mains, un sourire amusé sur les lèvres. Votre sœur n'est pas là ?... Elle n'est pas malade, j'espère ? Elle n'est pas là, ce qui ne devrait vous gênez alors que vous demandiez une entrevue avec moi. Répondit-il, inspirant le parfum des fleurs - Très joli bouquet. Commenta-t-il avant d'ouvrir la marche, sortant de la maison en lançant un suivez-moi , tenant toujours les fleurs dans ses mains tandis qu'il s'éloignait de la maison. Dois-je en conclure que la raison de votre visite est ma jeune soeur ? Pas que je devrais en être étonné je suppose - bien que votre présence soit curieux malgré tout, je n'aurai parié dessus il y a deux mois de cela. commenta-t-il, prenant naturellement le sentier qui passait au travers des signes, marchant doucement comme il le faisait si souvent en compagnie de Prudence, de ses amis ou de quelques visiteurs occasionnels. Quel est donc le sujet d'importance qui vous a mené ici, Leland ?

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Alfred Leland
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Message() / Dim 4 Avr - 19:45
Alfred Leland
Une rencontre pas si amicale...Bien que le coeur souhaite plaire.

Pendant quelques temps, ses yeux parurent incapable de lâcher des yeux l'exemplaire de l'article de Whistledown posée simplement sur la table. Cela ne voulait pas dire pour autant que toute la famille l'avait lu (même si d'un côté il pensait  telle chose très improbable), mais cela ne voulait pas dire non plus qu'ils donnaient foi à tout ce qu'elle racontait dans ses lettres...  Au souvenir qu'il avait de la nuit passée à ruminer ses sombres pensées, Alfred avait senti ses entrailles se nouer douloureusement à la seule vue de cette lettre. Aux dires de Prudence et des relations qu'il avait imaginé entre le frère et la sœur, les deux semblaient s'adorer et il ne voyait pas pourquoi il n'en aurait pas été de même pour lui, mais à présent qu'il se retrouvait en face en face avec ce dernier, il sentait qu'il y avait quelque chose et il craignait en deviner la raison. Si Alfred osait s'avouer la vérité, c'était même pire que de se retrouver devant les parents. Auparavant logée au creux de son ventre, il sentait cette boule d'anxiété remonter peu à peu dans sa gorge, alors que James s'approchait de lui et lui répondait d'emblée qu'elle – sa sœur – se gardait bien d'être aussi généreuse à son égard. Alfred fronça les sourcils, un peu perdu. Disait-il la vérité ? Alfred n'avait pas souvenir d'avoir manqué de respect d'une quelconque manière ni à Prudence ni à ses parents durant les entretiens qu'il avait déjà eu à leur présence (c'est-à-dire au bal puis ici même dans leur maison). Alfred ne voyait pas comment il aurait pu renvoyer une mauvaise image de lui-même et la seule pensée qu'il avait pu le faire – même involontairement de sa part – lui tordit l'estomac de douleur.

Néanmoins, James ne s'arrêta pas là. Alors qu'il humait le bouquet de fleurs fraîches (qu'Alfred avait cueilli lui-même en venant ici car il savait qu'elle appréciait les fleurs sauvages plus que les autres), il perdit le moindre espoir que Prudence ait un jour ces fleurs entre les mains. S'il l'avait su, il n'aurait pas non plus glissé une petite carte entre les fleurs, intitulée à son prénom. L'incompréhension d'Alfred continua de monter alors qu'il lui répondait que, que sa sœur soit là ou pas, cela ne devrait pas le gêner car c'était à lui qu'il avait demandé un entretien. A vrai dire, s'il avait apporté un bouquet de fleurs avec lui, forcément il s'attendait à voir également la jeune femme... Mais il était persuadé que James le savait parfaitement. Il ne pouvait décemment penser que les fleurs lui était destiné à lui. Et lorsqu'il avait adressé sa lettre à Mr Anderson, il avait plutôt dans l'idée de l'envoyer au père et non au fils... Mais Alfred ne fit cependant pas de remarques et conserva ses pensées pour lui.  Après tout, le terme Monsieur Anderson pouvait s'affilier autant à son père qu'à  lui. S'il avait voulu écrire précisément au père, il aurait fallu ajouter le prénom de ce dernier. Il ne pouvait par conséquent rien trouver à dire à cette remarque censée.

Après que James eut lancé un « - Très joli bouquet. » Alfred le suivit des yeux alors qu'il sortait de la maison en tenant toujours le bouquet à la main. Plus anxieux encore que lorsque le médecin était venu chez eux et leur avait annoncé que sa mère était très malade et qu'elle ne survivrait sûrement pas la nuit, Alfred lui emboîta le pas. Même les chauds rayons du soleil dehors ne purent l'atteindre cette fois-ci. Il ne semblait pas les voir, hanté un moment par le visage pâle sous la lumière de la lune de sa mère allongée dans son lit, à moitié fièvreuse, délirante. Finalement, elle avait survécu la nuit mais elle avait décédé trois jours plus tard, laissant un goût d'amêreté dans la vie des Leland à partir de ce jour-là.

Ils s'éloignèrent un peu de la maison, continuèrent de marcher sur le chemin au milieu des vignes, mais contrairement à la première fois qu'il avait fait le chemin avec Prudence et son père, il était bien incapable d'apprécier l'ensemble du paysage tellement l'angoisse étreignait sa poitrine et ses pensées. En tous cas, il ne se sentait pas capable de reprendre la parole en premier et il fut soulagé que James le fit à sa place. Cependant, l'incompréhension s'afficha de nouveau sur ses traits et un détail en particulier lui fit arquer un sourcil alors que James prenait le chemin naturellement qui passait au travers des vignes, et Alfred n'eut pas de mal à deviner que, comme Prudence, il était habitué à parcourir tous ces sentiers dans le vignoble. Alors que James formulait en une question pour quelle raison exacte il était venu jusqu'ici. Si tout lui semblait clair et précis la veille au soir, aujourd'hui il ne savait plus par où commencer. Les mots se dérobaient sous sa langue alors même qu'il les pensait, et s'il n'avait pas eu cette horrible impression de passer un examen intensif en cet instant présent, cela lui aurait probablement facilité un peu la chose.   Pourtant, il y avait un ou deux points, avant qu'il ne mentionne le sujet de sa venue, qui demandait éclaircissement et qui était la raison même de cette boule qu'il avait dans le ventre.

« Avant que je ne m'explique sur les raisons de ma venue, je... Ne suis pas sûr d'avoir bien compris ce que vous voulez dire lorsque vous avez dit que vous n'auriez pas parié là-dessus il y a de cela deux mois ? Parié sur quoi ? » Alfred n'était même pas à Londres il y avait deux mois, et il ne connaissait pas encore sa sœur alors il ne comprenait vraiment pas ce qu'il voulait dire par là. Et il y avait encore autre chose... Quelque chose qu'il avait dit et qui lui créait une intense douleur de le mentionner à nouveau mais il le fallait. « Qu'avez-vous voulu dire par le fait qu'elle se soit bien gardée d'être aussi généreuse à mon égard ? » Il lui en coûtait de prononcer ces mots et il ressentait une douleur saisissante que chaque mot venait accentuer. Cela lui ferait tellement mal de penser que la jeune femme ait une opinion bien négative de sa personne... Mal à en mourir en vérité. Tout en lui aspirait faire une bonne impression sur elle, et le contraire en serait tellement douloureux. « Il ne me semble pourtant pas avoir manqué de respect ni à votre sœur, ni à vos parents... D'aucune façon que ce soit... » Il lui semblait pourtant qu'autant elle et que lui avaient apprécié chaque instant qu'ils avaient passé ensemble et chaque conversation. « J'espère... » et sa voix emplie de contrariétés se faisait un peu plus hâchée alors que les mots suivants s'échappèrent de sa bouche. « J'espère que ce n'est pas un rapport avec ce que... Whistledown a raconté dans son dernier semblant d'article... Elle se croit peut-être capable de connaître toutes les pensées les plus intimes des gens même les plus honnêtes, mais elle ne sait rien, rien du tout de leurs sentiments et de leurs états d'âme. » A la suite de James, il passait à travers les vignes d'un pas habile car après tout il était habitué à parcourir champs et forêt de sa propre comté puisqu'il était davantage un homme de la campagne plutôt que de la ville, mais étant fort contrarié et cela se voyait, il ne faisait guère attention aujourd'hui à leur entourage immédiat. Cela faisait plusieurs nuits de suite qu'il s'endormissait avec ces craintes au fond du cœur ; plusieurs nuits que la dernière lettre de Whistledown lui ruinait ses soirées et que son majordome le trouvait avec un verre de whisky à la main. « Veuillez m'excuser, je n'ai absolument aucune rancoeur envers vous mais entièrement envers Whistledown, qui aime de toute évidence plus tourmenter les gens que de raconter la vérité... » A vrai dire, on sentait bien là dans le ton de sa voix que c'était bien le point culminant de sa venue ici et il n'était prêt de démordre sur son opinion de Whistledown. Son mépris était tel en cet instant qu'il avait involontairement omis le terme « Lady » devant le nom qu'elle s'était donné.
   
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Message() / Dim 11 Avr - 10:38
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@Alfred Leland & @James Anderson


Il se faisait juge sans trouver raison à s'en vouloir. Il avait beau savoir - car sa mère le lui avait souvent répété - qu'il devait se montrer humble et respectueux, il ne pouvait empêcher ses narquoises pensés de venir juger les autres autour de lui depuis son retour du Front. Il avait été frappé par la liberté et le désir de vengeance qui tapaient dans le coeur des Français - ils avaient coupé la tête à leur puissant et il arrivait que James ressente le même besoin. Il apprenait à détester la noblesse anglaise, les voyant se pavaner dans leurs belles toilettes avec ce regard orgueilleux sur le monde comme s'ils le possédaient. Et il ne pouvait s'empêcher de vouloir le leur arracher - le monde était à tous, à chaque, et plus encore à ceux qui travaillaient la terre et faisaient vivre la société entière par le travail de leurs mains. Il aimait moins encore avoir le sentiment que ces nobles venaient chez lui pour quémander l'attention de sa soeur - ou pire encore, sa main, comme s'il était évident qu'une fille de bourgeois ne refuserait pas la main d'un homme titré. Quelle folie ce serait ? Mais James aimait croire qu'il était fou.

Alors il était ravi de recevoir Alfred Leland, car il était maitre sur ses terres et n'irait pas se formaliser en courbette et en mots tendres pour caresser l'égo du bellâtre. Il ne pouvait pas nier qu'il était charmant - il avait un air gentil et tendre, ce qui n'était pas pour rassurer James : ce dernier savait mieux ne pas se fier aux apparences. Il l'invita plutôt à sortir de la maison, partant marcher dans les vignes, portant le bouquet que le noble avait apporté et le fixant avec intérêt. S'il était pour Prudence, sa soeur ne le verrait jamais. James ne désirait pas lui faire plus de mal encore et laisser son esprit s'enfermer dans plus de questionnements tortueux. Il détestait voir sa soeur dans un monde qui n'était pas le siens, aux prises de jeu de séduction pour lequel elle n'était pas préparée. Et elle n'aurait pas dû l'être : elle n'était ni marquise, ni comtesse ni rien de tout cela. Elle n'avait pas sa place dans la Mondanité : elle devrait être libre. James avait cette colère en lui, qu'il ravalait du mieux qu'il pouvait - mais s'il avait là l'occasion de protéger sa petite soeur il n'irait pas contre. Avant que je ne m'explique sur les raisons de ma venue, je... Ne suis pas sûr d'avoir bien compris ce que vous voulez dire lorsque vous avez dit que vous n'auriez pas parié là-dessus il y a de cela deux mois ? Parié sur quoi ? Il arqua un sourcil avant de se tourner vers Leland - se demandant si ce dernier était idiot ou s'il était simplement Naïf. A moins qu'il ne jouait à l'être, ce qui était encore là le plus probable. Sur la présence d'un fils de Marquis dans les jupons de ma soeur. Répondit-il. A moins que vous n'ayez oublié qui nous sommes. Qui elle est ? Personne. Simplement. Dans le regard des grands de ce monde ils n'étaient pas mieux que des domestiques - sauf qu'ils étaient riches et cette richesse leur permettait de jouir d'une plus grande liberté.

Qu'avez-vous voulu dire par le fait qu'elle se soit bien gardée d'être aussi généreuse à mon égard ? Mon anglais est-il si médiocre pour que vous ne compreniez pas mes paroles ? Moqua-t-il, sans qu'il se trouve de réelle agressivité dans ses paroles. Il soupira, mettant cela sur le compte de la fatigue ou de l'air de la campagne. Pour les rares fois où j'ai eu ouïe votre nom, ce n'était guère pour faire l'éloge de vos qualités, Monsieur. Bien que Prudence avait répété comme Alfred Leland avait semblé apprécier leurs échanges. Sembler. Il n'était pas de place pour le paraitre dans le regard de James. Sa soeur ne saurait souffrir la présence d'homme qui n'aurait pas le respect nécessaire pour être honnête avec elle et la rassurer sur ses sentiments et leurs intentions. Moins encore quand il était si évident que l'homme aurait tout à perdre à être avec elle - elle était naïve mais pas idiote et elle pouvait aisément le deviner. Il ne me semble pourtant pas avoir manqué de respect ni à votre sœur, ni à vos parents... D'aucune façon que ce soit... James regarda les fleurs qu'il avait à la main : elles étaient belles, colorées, sauvages. Il était tout à parié que le noble avait pris plaisir à les cueillir pour sa soeur. Mais lui-même prenait plaisir à faire des cadeaux aux putes qu'il retrouvait au bordel de Madame Chamberlain. Ce n'était pas pour autant qu'il avait désir de les épouser. J'espère... N'avez-vous pas conscience de ce que votre... intérêt cause comme désagrément à ma famille ? demanda-t-il, plus par curiosité que par méchanceté là encore - il ne pouvait pas être le seul à avoir un regard juste sur ce qu'il était en train de se passer. Et si Leland n'avait pas manqué de respect - après tout c'était dans son éducation de se conduire en gentilhomme - il avait amené le regard critique de la société sur les Anderson et plus encore sur Prudence, sans égard pour sa tranquillité d'esprit.

J'espère que ce n'est pas un rapport avec ce que... Whistledown a raconté dans son dernier semblant d'article... Elle se croit peut-être capable de connaître toutes les pensées les plus intimes des gens même les plus honnêtes, mais elle ne sait rien, rien du tout de leurs sentiments et de leurs états d'âme. Soudainement la voix d'Alfred était enflammée de colère et de ressentiment - voila qu'il faisait tomber son masque. Veuillez m'excuser, je n'ai absolument aucune rancoeur envers vous mais entièrement envers Whistledown, qui aime de toute évidence plus tourmenter les gens que de raconter la vérité... James soupira encore avant de s'arrêter pour faire face au noble. Il n'était pas un homme patient, pas plus qu'il était respectueux ou parfaitement maitre de lui-même. Avez-vous pensé une seconde aux conséquences sur la vie de ma soeur, plutôt qu'à vous morfondre sur les effets que cela avait sur vous ? demanda-t-il bien qu'injustement - pas qu'il avait le recul ou la maturité nécessaire pour le voir. Si vous avez pour habitude de subir les paroles et les écrits de Lady Whistledown ce n'est guère le cas de l'ensemble de la société. Qu'elle parle de Prudence est bien exceptionnel pour dire vrai : combien de bourgeoise ont eu leur nom sur le papier ? La question était certes rhétorique mais là pour essayer de faire voir à Alfred Leland ce qu'il avait apporté d'angoisse et de jugement dans la vie de sa dulcinée. Mais parlons de ce qu'elle a pu écrire - outre juger des qualités de ma soeur, elle s'est faite l'exacte traductrice d'une pensée que je partage : pourquoi votre intérêt se porte-t-il sur Prudence ? Il n'est guère d'explications raisonnables à votre cour - ou celles que je devine ne sont pas pour m'enchanter. Dit-il encore. Il n'est pas âme qui mérite plus d'être aimée et protégée que Prudence - il n'est personne pour l'aimer plus que moi. Je ne laisserai personne lui faire le moindre mal et malheureusement Monsieur vous ne lui avait déjà causé que trop de tords.


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Alfred Leland
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Message() / Dim 11 Avr - 23:40
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Une rencontre pas si amicale...Bien que le coeur souhaite plaire.

La réponse que lui fit James concernant sa première question le fit hausser les sourcils. Non, bien entendu, il n'avait pas oublié qui ils étaient ni qui elle était... Il ne voyait cependant pas ce que cela avait à voir avec ses raisons d'être ici. Mais peut-être que si Alfred n'avait pas porté un titre dans la société, alors James aurait eu moins de ressentiment à le voir courtiser sa sœur... Peut-être sa colère venait uniquement du fait qu'il n'aimait pas la noblesse. Il savait évidemment qu'il y avait des gens – et sûrement plus qu'il n'y paraissait – qui n'appréciait pas ce mixage de classes. Certaines personnes qui pensaient qu'ils avaient plus de valeurs que d'autres sous prétexte qu'ils avaient de l'argent... Il savait qu'il y avait pas mal de gens qui méprisaient celles possédant des privilèges.  Alfred n'était pas de ce groupe là évidemment ; il savait que l'argent ne tombait pas forcément du ciel, et que ceux qui travaillaient pour en avoir et s'en sortir, méritait bien plus que ceux qui restaient assis toute la journée à siroter une tasse de thé ou discuter des dernières potins mondains. Alfred était d'ailleurs plus du genre à prêter main forte à ses gens dans les travaux des champs pour aller semer et récolter leurs semailles. Evidemment, il y avait aussi certaines choses qu'il devait avouer ne pas pouvoir faire et qu'il laissait donc aux spécialistes... Mais il ne rechignait pas à mettre la main à la pâte et il savait que les paysans vivant sur leurs terres l'appréciait un tant soit peu, à l'inverse de son père et sa sœur qui ne cherchaient guère à s'en faire aimer.

Cependant, il constatait que James, de minute en minute, semblait avoir plus de colère envers la classe noble, que n'importe quelle personne qu'il connaissait et Alfred se demandait ce qui motivait ainsi cette colère, ou ce qui l'avait motivé. Car il trouvait ses accusations très injustes en ce qui le concernait en tous cas. D'un certain point de vue, il comprenait bien sûr don opinion en essayant de se mettre à sa place, mais d'un autre côté, il trouvait très injuste qu'il accroche la même étiquette dans le dos de tous ceux nés avec un titre...

Mon anglais est-il si médiocre pour que vous ne compreniez pas mes paroles ? (…) Le ton moqueur lui parvint mais il ne releva pas. Evidemment qu'il avait compris... Il voulait uniquement s'assurer qu'il avait bien compris surtout  car il était en peine de comprendre pourquoi on ne lui attribuait que si peu de qualités ? S'était-il montré si peu sensible aux charmes de sa sœur ? Trop avare en compliments ? Pourtant, il était indéniable que ce qu'il ressentait était des plus sincères et profonds et qu'il n'avait encore jamais ressenti cela pour quiconque auparavant... Peut-être cela lui faisait-il un peu peur ? En tous cas, il ne pensait qu'à un tout premier rendez-vous, il fallait trop s'avancer à parler de sentiments... Il voulait avant tout prendre son temps, apprendre à connaître la jeune femme et aussi apprendre à connaître un peu mieux démêler toutes  ces émotions étranges qui s'abattait sur lui d'un seul coup.

Voilà que James parlait de désagrément envers sa famille maintenant et le regard d'Alfred s'assombrit à ses mots. Bien que le ton employé ne contenait aucune méchanceté dans ce cas-là, juste de la curiosité. Désagrément ? Non, évidemment qu'il n'avait absolument pas pensé, sur le moment, qu'en témoignant de l'intérêt à sa sœur, il apporterait des désagréments à sa famille. Loin de lui cette idée-là même. Mais dans les affaires du cœur,  on ne pensait pas souvent aux conséquences que telle action pouvait avoir... Lorsqu'il l'avait aperçue dans la salle de bal de la reine, il n'avait évidemment pas pensé à l'article insultant que Whistledown allait écrire après ce bal. Bien sûr qu'il n'avait pensé à rien d'autre qu'au désir de la connaître plus et alors il s'était avancé, le pas plus sûr que jamais et plus déterminé qu'il ne l'avait jamais été. Il n'avait pas pensé à un rang à un titre qu'elle pouvait avoir ou pas. Ce n'était pas cela qui l’attirait.  C'était quelque chose de plus personnel, de plus propre à la jeune femme. A peine le bal avait-il terminé, qu'il se savait pris dans un engrenage, mais un engrenage aux saveurs si douces et  et agréables qu'il se sentait incapable de résister à écrire cette lettre à la demeure Anderson afin de demander un entretien. Quelque chose au fond de lui avait poussé sa main, une envie si puissante qu'il n'aurait pu la retenir... Avait-il juste seulement le désir de contrôler ce qu'il avait pu ressentir lors du bal? Non, il avait juste envie de perdurer un peu plus longtemps ces émotions naissantes qu'il avait alors ressenti...

Aux paroles que James lui dit ensuite, il sentit son corps se raidir alors qu'il recevait ses accusations. Pourtant, il commençait à comprendre ses raisons de penser ainsi et il savait qu'il avait à cœur les seules intérêts de sa sœur. Le problème, c'était qu'Alfred aussi, malgré ce que James pensait. « Vous m'envoyez désolé, et croyez-moi que je n'ai jamais cherché à créer des désagréments à votre famille, et encore moins à votre sœur. En vérité, imaginer que je lui ai causé du tord me fait bien plus souffrir que vous ne pouvez même imaginer. » fit-il en continuant de marcher entre les vignes alors qu'il laissait son regard errer au plus loin. N'était-ce pas là-bas le poirier sous lequel ils s'étaient arrêtés l'autre jour et où un écureuil lui était passé entre les jambes ? A ce seul souvenir, une douce chaleur  sembla envelopper son coeur et leur rire entremêlés ensuite lui résonnaient encore dans la tête. Chaque remarque ou questionnement de James étaient fondés et n'était dû qu'à l'affection qu'il avait pour sa sœur, pourtant ils étaient bien injuste envers Alfred. « Mais pour être honnête, et parce que vous semblez croire que c'est le cas, je n'ai pas l'habitude non plus d'être mentionné dans les Chroniques de Whistledown... En général la tranquillité de la campagne me sied davantage que la vie mondaine de Londres... Et quelles raisons devinez-vous exactement dans ma cour comme vous dîtes ?   Vous pensez donc que j'avais des raisons précises en tête quand j'ai été pris de l'envie, au bal, d'aller me présenter à elle ? Vous croyez que j'avais prémédité ce qui allait se passer alors que j'ignorais, comme vous l'avez si bien dit, qui elle était et de quelle famille elle venait ? Je suis bien navré du désagrément que cela vous a causé et vous cause encore mais je n'avais que de bonnes intentions.  J'aurai pu me diriger vers une autre lady, car ce n'est pas ce qui manque à un bal en général, mais non... C'est votre sœur que j'ai vu et vous pouvez être certain que j'ignorais qui elle était à ce moment-là...  Rien d'autres que l'envie de la connaître ne m'a poussé à aller vers elle, et quelque chose d'inexplicable, que je ne saurai expliquer... Vous semblez croire qu'il y a une explication raisonnable à tout ? Qu'il y a forcément une raison derrière toute intention ? Il y a pourtant des choses qui ne s'expliquent pas, qu'on ne peut pas expliquer. Qu'il est même impossible d'expliquer. »

Plus il avançait, plus sa première impression se confirmait. Au loin il pouvait vraiment voir le verger et ledit poirier. Pourtant, l'amèreté qui régnait dans le cœur d'Alfred en cet instant ne parvenait pas à lui faire entièrement apprécier le sentiment qu'il avait au souvenir de leur conversation sous ce poirier.  «  Aussi involontairement soit-il, je suis profondément désolé de lui avoir causé du tord et croyez-moi, de ce que j'ai vu et de nos échanges, je ne peux qu'être d'accord qu'il n'y a pas âme plus pure et qui ne mérite pas plus d'être heureuse et aimée. » Ce dernier mot lui sortit douloureusement de la bouche, car bien qu'il souhaitait être celui qui lui apporterait tout cela, il était désolé que James pense qu'il ne pouvait lui apporter rien de tel. Tout cela en partie à cause de Whistledown... « Je suis désolé que vous pensez que je ne peux rien lui apporter de bon. » Il sembla accélérer un peu le pas, désirant peut-être (ou espérant) mettre un peu de distance entre lui et James. Il ne pouvait pas le regarder ; il n'en avait pas la force pour le moment. Lorsqu'il parvint à ce même poirier qui lui faisait ressurgir les souvenirs plus haut mentionnés, il s'arrêta et contempla l'arbre, comme s'il voyait des choses que lui seul voyait.

Non, il y avait des choses qui ne s'expliquaient pas. Comme par exemple, la couleur du ciel bleu. Ou celle de l'herbe verte. Il y avait des choses qui étaient, tout simplement. Qu'est-ce que voulait James exactement ? Qu'il s'excuse ?  S'excuser de quoi ? S'excuser de ressentir ce qu'il ressentait ? Mais d'après ce qu'il lui avait dit, il ne croyait même pas qu'il pouvait même avoir des sentiments pour elle. Il croyait à des motifs extérieurs. Honnêtement il ne savait pas exactement comment le lui prouver avec des mots...  Il arrivait que parfois les mots étaient même insuffisants pour exprimer ce qu'on ressentait. Alfred soupira légèrement. Ses pensées comme ses émotions semblaient subir un tel ouragan au fond de lui qu'il avait bien du mal à les y trier. D'un côté, il se disait que James avait probablement raison, mais de l'autre... de l'autre... Non il ne voulait pas le croire. Il ne pouvait pas croire qu'il avait raison et de toutes façons, il sentait qu'il était trop tard pour faire demi-tour. Bien trop tard. Depuis qu'il avait croisé les yeux de Prudence, sa vie avait basculé. Il avait vu toute sa vie défiler dans son regard, une vie à laquelle elle faisait partie.
   
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Message() / Sam 24 Avr - 18:42
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@Alfred Leland & @James Anderson


Il n'avait aucun désir à se faire agréable en la présence d'Alfred Leland, bien qu'il n'y avait sans doute pas de raison à cette animosité qui l'animait. Outre d'avoir été témoin des inquiétudes et des émotions vives de sa petite soeur, il n'avait rien à reprocher au Leland dont il ne savait que peu de choses - ou pour ainsi dire, rien du tout. Vous m'envoyez désolé, et croyez-moi que je n'ai jamais cherché à créer des désagréments à votre famille, et encore moins à votre sœur. En vérité, imaginer que je lui ai causé du tord me fait bien plus souffrir que vous ne pouvez même imaginer. Il reçut les doléances sans y faire cas, considérant que le Leland pouvait bien dire ce qu'il voulait pour espérer revoir sa soeur. Ou espérer que James y consente - ce dernier n'avait guère son mot à dire, car ses parents étaient les chaperons de sa soeur et les seuls décisionnaires pour son avenir, mais il avait le coeur et la confiance de Prudence. Il lui avait déjà murmuré de ne guère se précipiter et de laisser au temps son oeuvre. Il était un homme parfaitement conscient des raisons qui pouvaient pousser les hommes à s'approcher des femmes qui n'avaient à leur offrir ni réputation, ni richesse. Et James savait que Prudence n'avait rien à offrir au noble qu'il ne possédait déjà. Ou du moins le pensait-il. Il n'avait sans doute pas de désir de découvrir les intérêts d'Alfred Leland dans l'affaire, son affection pour Prudence le pousserait à la violence.

Mais pour être honnête, et parce que vous semblez croire que c'est le cas, je n'ai pas l'habitude non plus d'être mentionné dans les Chroniques de Whistledown... En général la tranquillité de la campagne me sied davantage que la vie mondaine de Londres... Et quelles raisons devinez-vous exactement dans ma cour comme vous dîtes ? Vous pensez donc que j'avais des raisons précises en tête quand j'ai été pris de l'envie, au bal, d'aller me présenter à elle ? Vous croyez que j'avais prémédité ce qui allait se passer alors que j'ignorais, comme vous l'avez si bien dit, qui elle était et de quelle famille elle venait ? [...] Vous semblez croire qu'il y a une explication raisonnable à tout ? Qu'il y a forcément une raison derrière toute intention ? Il y a pourtant des choses qui ne s'expliquent pas, qu'on ne peut pas expliquer. Qu'il est même impossible d'expliquer. Comme vous le dites si bien, vous ignoriez alors qui elle était et je ne saurais vous tenir responsable de votre ignorance. C'est en choisissant de continuer à la courtiser que vous devenez responsable de vos actes. Vous ne sauriez me faire croire à votre prétendu innocence, Monsieur. Vous me demandez ma confiance tandis que je ne sais qui vous êtes outre un courtisan sur le seuil de notre porte, affirmant vouloir découvrir Prudence en toute courtoisie. Exprima-t-il, avec sans doute plus de dureté encore, car il était une chose qui lui importait c'était d'être perçu comme intelligent. Il n'avait pour lui ni vertu ni chevalerie - bien qu'il n'avait jamais renoncé au combat durant la guerre - mais il se pensait assez intelligent pour voir les choses telle qu'elles étaient, sans qu'il se trouve la moindre pensé naïve. Aussi involontairement soit-il, je suis profondément désolé de lui avoir causé du tord et croyez-moi, de ce que j'ai vu et de nos échanges, je ne peux qu'être d'accord qu'il n'y a pas âme plus pure et qui ne mérite pas plus d'être heureuse et aimée. Je suis ravie que nous partagions cette conviction. Affirma-t-il, tandis qu'il laissait au Leland le plaisir de rythmer leur promenade. Il n'avait répondu qu'à la moitié de ses injonctions et il ne s'en sentait pas désolé.

Il bouillonnait plutôt. Soit Leland était véritablement naïf et dans ce cas il ne méritait guère Prudence pour la mettre dans l'embarras sans même voir pourquoi. Soit il ne l'était pas, et tentait de faire entendre à James la pureté de ses actions pour se jouer de lui. Ce que James ne pouvait pas accepter. Je suis désolé que vous pensez que je ne peux rien lui apporter de bon. Vous auriez plus à lui apporter qu'elle dans une union et c'est pour cela que je ne comprends guère votre intérêt si brûlant. Vous l'exprimez en venant aussi souvent que vous le pouvez sans vous souciez d'être au coeur du scandale quand celui-ci est si évident. Un noble et une bourgeoise c'est le début de quelques fables impossibles d'où la jeune femme ne ressort qu'en ayant perdu la seule chose qui lui restait. Je ne laisserai personne prendre à ma soeur la pureté qu'elle possède - qu'importe que vous tentiez de me faire entendre vos belles intentions, je n'y crois pas. Expliqua-t-il sans la moindre douceur une fois encore, se décidant ennemi de Leland comme il ne voyait pas raison à être son ami aujourd'hui. S'il vous ressentez l'envie de jouir de la beauté des femmes, je connais quelques établissements qui sauront vous satisfaire; il n'est nul besoin de venir tourner autour de ma soeur.


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Message() / Dim 2 Mai - 1:39
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Plus ils avançaient dans leur conversation, plus Alfred ne comprenait pas d'où venait cette animosité à son égard hormis le fait qu'il n'aimait tout simplement pas les personnes de rangs  plus haut placés que lui. Il semblait même tant les détester qu'Alfred se demandait ce qu'ils lui avaient donc fait. A vrai dire, une certaine lassitude s'emparait de son esprit car il commençait à se dire que cela ne valait même pas la peine qu'il dise quelque chose. Peu importe ce qu'il dirait pour attester de ses bonnes intentions ne convaincrait James pour rien au monde. C'était comme si ses paroles tombaient dans l'oreille d'un sourd. A quoi bon essayer de se justifier ? Il était bien déterminé à voir dans ses paroles que des mots teintés par le mensonge. Certes,  Alfred n'avait pas besoin du soutien du frère pour épouser la sœur, mais de son point de vue, si l'on avait pour ambition d'épouser quelqu'un, il était important de bien s'entendre avec sa famille...  Ce n'était pas indispensable car après tout il ne vivrait pas avec le frère (et heureusement!!) mais c'était mieux ! Il avait cependant la sensation que Prudence accordait beaucoup d'importance à l'opinion de son frère et il craignait que cela ne ruine totalement ses chances de son côté de revoir un jour la jeune femme. Qui sait de quoi James pourrait bien convaincre sa sœur pour l'empêcher de le revoir ? Il avait suffisamment analysé son caractère pour comprendre qu'il était capable de tout pour empêcher que cela ne se produise. Les mots que James lui disait résonnaient dans son cerveau encore et encore, comme un écho, qui distillerait dans ses veines son venin rempli de poison. Ces mots résonnaient avec une telle force qu'Alfred en était presque malade de les entendre. Prétendue innocente ? Que croyait-il donc de l'origine de ses intentions alors ? Que son intérêt envers sa sœur n'était que prétence ?

Selon lui, s'il n'avait pas été responsable quand il ne savait pas encore qui elle était, alors il ne lui en tenait pas rigueur, mais que c'était en continuant de la courtiser qu'il se rendait responsable de ses actes. Grand dieu mais que fallait-il entendre ! S'il avait pu s'empêcher de revenir la voir une fois le bal terminé, ne croyait-il pas qu'il l'aurait fait ?  Mais il ne parvenait déjà pas à sortir de sa tête les agréables moments qu'ils avaient passé au bal de la reine et encore moins de ses grand yeux marrons qui se posait dans les siens  et semblaient le transpercer jusqu'à son âme même. Il n'avait pas choisi de la courtiser, cela s'était fait point. Comme quelque chose qu'il avait senti au fond de lui comme la chose la plus normale à faire... La décision lui avait même semblé très limpide. Pour la première fois de sa vie, il n'avait même pas eu envie d'y réfléchir à deux fois. Il savait que c'était la meilleure chose à faire. Diantre... S'il devait être coupable de ressentir des émotions si fortes pour elle, alors ainsi soit-il, qu'il soit coupable ! Mais ce ne serait certainement pas James qui lui ferait oublier toutes ces émotions. Il n'avait aucun droit d'essayer de le juger ainsi, aucun sur son comportement. Aucun.

« Très bien. » rétorqua t-il d'un ton assez sec malgré lui et pour la première fois depuis qu'il s'était adressé à James, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir au plus profond de lui l'injustice dont il était présentement la victime et d'en exprimer la rancoeur à voix haute. « Alors que je sois coupable. Peu m'importe. Mais vous ne m'enlèverez pas ce que j'ai de plus cher, à savoir mes sentiments. Si l'on peut être coupable de ses propres émotions alors ainsi soit-il. » Il était bien incapable de croiser le regard de James à cet instant car il savait que croiser son regard le mettrait encore plus hors de lui. Une sourde douleur était apparue soudainement en lui, à l'emplacement de son cœur et il n'avait aucune envie de l’aggraver. C'était comme si son cœur se briser en deux et il ne pensait pas avoir jamais ressenti cela auparavant. Il lui était même presque douloureux de respirer.

Alfred bouillonnait intérieurement et pour s'ordonner au calme, il dût accélérer un peu le pas pour marcher un peu en avant. Il avait besoin de penser à autre chose. Il promenait son regard sur ces mêmes vignes qu'il avait lui-même traverser avec Prudence la dernière fois, mais même apercevoir le verger au loin et surtout le fameux poirier sous lequel ils s'étaient tenus ne permettait à remettre de l'ordre dans ses esprits. Comment un seul homme était-il capable de créer autant de sentiments négatifs en lui ? Alors que d'habitude Alfred avait tout d'un tempérament calme et réfléchi. Il haïssait cette nouvelle personne qu'il faisait naître en lui. Il avait juste envie de le laisser en plan là et de rentrer chez lui tout de suite sans un seul autre mot, mais quelque chose le retenait et il ignorait quoi. Quelque chose qui le faisait vouloir continuer son plaidoyer en sa faveur peut-être bien qu'il savait qu'il n'ait aucune chance de faire changer d'avis son interlocuteur.

Alfred immobilisa subitement ses pas, piqué au vif par les paroles de James. Il ne comprenait pas son intérêt si brûlant ? Parce qu'il y connaissait peut-être quelque chose à l'a... Amour... Diantre, c'était la première fois qu'il prononçait ce mot dans sa tête et pendant un instant, il en eut le souffle presque coupé. Mais non, quelque chose lui disait qu'il n'y connaissait absolument rien, qu'il n'avait même jamais ressenti un dizième de ce qu'Alfred pouvait ressentir. Il espérait même, pour son propre bien, qu'un jour cela lui arrive et qu'il soit absolument anéanti devant tout ce qu'il ressentirait. Au cœur du scandale ? N'en faisait-il pas un peu trop quand même ? Il était persuadé qu'il n'était et ne serait pas le seul noble à être tombé amoureux d'une personne de rang inférieur au sien mais qu'était-ce un rang, un titre à côté du bonheur que l'on pouvait ressentir auprès de l'être cher ?

Il avait l'impression que le but premier de James était de le faire perdre complètement son calme et sa patience, en tous cas c'est ainsi que ses mots résonnaient, et s'il était honnête avec lui-même, il en ressortait vainqueur. Pourtant, si Alfred pensait qu'il ne pouvait pas davantage l'insulter, il s'était trompé. Pendant un moment même, il le regarda interloqué, osant à peine croire ce qu'il entendait. Osait-il vraiment lui proposer d'aller dans un bordel ? Pensait-il réellement que cela lui ferait oublier ses sentiments pour sa sœur ou se moquait-il tout simplement de lui ? Pendant un instant, il n'en fut pas très certain. Ses paroles le prirent tellement au dépourvu qu'il ne sut que répondre sur le coup et il en oublia même toute sa rancoeur. Puis, il sembla retrouver sa capacité à parler et ce fut d'une voix hâchée par la colère et la frustration qu'il lâcha : « Sachez que vous m'avez déjà insulté de la plus terrible des façons jusque là en mettant en doute et en jugeant mes intentions de façon éhontée, alors je n'apprécie guère que vous osiez me proposer d'aller trouver mon bonheur dans un établissement de débauche, monsieur, et ce dans le seul but d'oublier mes sentiments pour votre soeur. Sur ce, je vous salue.» Et il tourna les talons comme s'il avait subitement pris la décision de rentrer vers la maison et retourner chez lui. Soudainement, il lui était intolérable de rester en la seule présence de James. Ah si seulement Prudence et sa mère pouvait bien rentrer un peu plus tôt de leurs courses à Londres... Comme il l'aurait voulu, mais hélas il n'y croyait pas. Aujourd'hui n'était pas son jour de chance.
   
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