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LE BAL DES OISEAUX-
Alors que l'équinoxe approche, la saison continu, les événements se suivant et il est temps pour le Marquis de Budhaven et sa femme de nous faire preuve de la réussite de leur union en organisation un des plus grand bal de la saison. Amoureux notoires des animaux à plumes, c'est sans surprise que le thème se portera sur les oiseaux et les costumes, mais le couple marié sous fond de scandale précédente saura t elle ravir la bonne société grace à cet événement ? A vous de venir en juger en y participant juste ici !
Depuis qu'elle s'était installée à Londres, Scarlett avait remarqué qu'elle ne s'était encore jamais aventurée dans les jardins de la ville, dans aucun parc, aucun espace vert. En réalité, elle avait surtout peur de retrouver la nostalgie des grandes plaines de l'Irlande, de ces temps de son enfance durant lesquelles elle était libre de gambader dans la nature, de se salir, de vivre tout simplement. Elle avait peur que les jardins soient à la hauteur de la plupart des gens qu'elle fréquentait désormais : faux, et agréables seulement d'apparences. Pourtant aujourd'hui, elle s'était décidée à y aller, à passer un peu de temps loin du béton, pour prétendre, le temps d'un instant seulement. Elle avait acheté un ticket, elle le pouvait désormais, avec un argent qui n'était pas le sien, mais dont sa mère lui avait fait grâce, heureuse de la voir sortir, et peut-être faire de nouvelles rencontres. La jeune femme ignorait encore si elle souhaitait totalement accéder ces nombreux codes qui lui échappaient encore, si elle souhaitait au final arrêter de se battre pour imposer sa particularité, pour laisser la foule l'engloutir. Non, elle n'était pas encore prête à ce que cela arrive de si tôt, elle avait encore un peu ressources. Alors Scarlett partit à la découverte de cet endroit, elle observa les alentours, ce n'était pas l'Irlande, mais cela demeurait agréable, de retrouver un peu de cette verdure tant manquée. Certes, elle n'était pas sauvage, et au contraire bien entretenue, et cela lui ôtait un certain charme, et Scarlett n'arrivait pas à passer outre.
-Ce n'est définitivement pas l'Irlande ici, pas suffisamment de verdure, ni de gens sympathiques, et encore moins de gens sincères, c'est presque comme un monde à l'envers de celui que j'ai connu...
La jeune femme émit un long soupire, elle commençait presque à se dire qu'elle perdait la tête à entrer dans des monologues seule ainsi, surtout qu'il y avait des gens autour, des dames et des gentlemen qui devaient se faire des réflexions peu agréables à son encontre s'ils l'entendaient. Et elle en avait bien conscience.
-Et maintenant je me mets à parler toute seule
Rit-elle d'elle-même. Peut lui importait si on la croyait étrange, elle avait besoin de faire le point sur sa vie, sur la suite, faire le bilan depuis son arrivée à Londres également. C'était un endroit parfait ici, pour s'entendre parler, s'entendre penser surtout, c'était un endroit dans lequel elle n'était pas auprès de sa mère qui lui disait comment se comporter, ni des personnes qu'elle connaissaient à peine, ces personnes qui la forçaient à agir différemment de la personne qu'elle était réellement. C'était peut-être ça, la chose qu'elle détestait le plus dans toute sa vie ici, et c'était difficilement quelque chose qu'elle pouvait éviter autrement qu'en s'offrant un petit moment de respiration.
Les jours avançaient à une étrange vitesse ces temps-ci, il semblait certains à Miss Macartney que tout se déroulait à une vitesse effrayante et l’arrivée de l’automne l’avait surprise alors qu’elle se croyait encore à la moitié d’aout, mais d’autres jours l’attente de retrouver son père à la fin de l’année lui tombait dessus et elle se mettait alors à observer les aiguilles de l’horloge tourner bien trop lentement. Bientôt il serait de nouveau sur les terres anglaises et alors il la prendrait de nouveau dans ses bras, plus que quelques semaines à être bonne et patiente et le seigneur mettrait enfin fin à cette torture.
C’est afin de passer le temps, et de prendre son mal en patiente, que la jeune Jane Macartney s’était rendue visiter les jardins de Londres sous la surveillance de sa vieille bonne. L’automne déjà bien avancé, les jardins de la capitale prenaient des couleurs d’une beauté à vous couper le souffle, les arbres devenaient des incendies de rouge et de jaune, des ocres qui rappelaient aux deux femmes leur Afrique de naissance ou d’adoption. Chaque reflet du soleil dans les arbres les ramenaient à la terre où elles avaient marché, aux maisons ou elles s’étaient rendues, aux épices qu’elles avaient cuisinées…
Mais alors que les deux femmes se baladaient dans le jardin, elles tombèrent alors sur une jeune fille qui ne devait pas être bien plus âgée que Miss Macartney.
« Si vous le souhaitez, je serais ravie de parler avec vous. »
Miss Macartney n’était pas une jeune fille aussi timide que la décence l’aurait attendue d’une personne de son milieu, bien au contraire elle avait très jeune été le centre de l’attention aussi bien de son père, des gens de sa maison, que de la société qui avait été la sienne. L’intelligence dont elle avait fait preuve dès son plus jeune âge et son appréciation naturelle d’être en charge des autres, avait d’autant plus été renforcé que la mort en couche de sa mère en avait fait l’unique maitresse de la maison.
Elle n’avait donc aucune timidité a ainsi aborder une autre jeune fille, ravie de pouvoir discuter avec une autre jeune femme et possiblement lier une amitié avec cette dernière. Si cette inconnue ne le souhaitait pas, Miss Macartney saurait le lire dans son attitude et poliment se retirer pour ne pas créer plus de problème que nécessaire.
« Je suis Lady Macartney, enchantée. »
Elle lui offrit le sourire le plus charmant qu’elle puisse trouver en elle.
« Vous parliez de l’Irlande n’est-ce pas ? De quelle région êtes-vous originaire si je puis me permettre ? »
Jane Macartney se souvenait trop mal de la région qui l’avait vu naitre et grandir, ne restait que quelques ressentis ancrés dans ses sens. L’odeur de l’herbe mouillée le matin et de la mer iodée, la sensation du vent qui vous griffe la peau…
« La demeure de ma famille se trouve dans l’extrémité nord près de Ballymoney, le château de Lissanoure peut-être connaissez-vous ? Mais je n’ai pas eu le plaisir de m’y rendre depuis mes sept ans alors je n’ai que peu de souvenir de l’Irlande, bien que j’ai conservé en moi l’image très claire des pleines vertes sous le vent. »
copyright Bloody Storm
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() / Lun 15 Mai - 10:04
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Scarlett n'avait pas pris conscience de la présence de deux femmes près d'elle durant son monologue pas si intérieur, elle ne fut ramenée à la réalité qu'à l'entente d'une voix féminine, l'interpellant tandis qu'elle se présentait à elle. Tandis qu'elle observait les deux inconnues face à elle, c'était naturellement que son regard se tourna en direction de la plus jeune d'entre elles. Le ton de la voix qui l'avait interpellé ne pouvait que lui appartenir. À moins que cette vieille femme ne se montre plus surprenante qu'elle ne le pensait.
-Je suis Scarlett !
Jeta-t-elle toute heureuse, avant de revenir sur terre, reprendre son sérieux, et de se remémorer les convenances qui s'imposaient.
-Scarlett Lawford, enchantée également
Scarlett fut agréablement surprise lorsque la jeune femme lui indiqua posséder un château dans le nord de l'Irlande, bien qu'elle ne provenait pas de la région qu'elle mentionnait, la jeune bourgeoise avait vécu non loin de là, et ce fut ainsi qu'elle se fit la réflexion que, décidément, le monde était petit. Quelle chance y avait-il à ce qu'elle croise une Londonienne aussi familière avec l'Irlande ? Une Londonienne qui, qui plus est, ne semblait pas vouloir mentionner son pays d'origine avec le dédain que certains Anglais avaient malheureusement lorsqu'ils en parlaient.
-C'est vraiment une drôle de coïncidence que vous ayez un lien avec l'Irlande, et pour tout vous dire, je suis originaire de la région de Tyrone, je suis née dans la ville de Strabane, je n'ai jamais pu me déplacer très loin de ma ville, mais je suis incollable sur la géographie du pays !
Alors que Lady Macartney lui indiqua se souvenir des vastes étendues vertes de l'Irlande, Scarlett échappa un sourire empli de nostalgie. Oui, c'était ce qui lui manquait le plus, le grand air, la liberté, rien à voir donc avec l'environnement qui était le sien désormais. On s'y sentait si libre, si vivant aussi, c'était étrange, y compris pour elle, de penser à quel point une nature si simple pouvait lui procurer autant de bien-être.
-Les plaines de l'Irlande sont ce qu'il reste le plus souvent dans la mémoire collective, la liberté, la nature, toutes ces légendes liées à notre faune m'ont accompagnés toute mon enfance ! Je connais les noms de toutes les créatures que l'on pourrait sois disant croiser dans les forêts d'Irlande sur le bout des doigts, des plus adorables aux plus effrayantes
Scarlett se montrait imprudente au sujet de son enfance, et de sa vie d'avant. Elle était censée avoir grandi à Londres comme le répétait sa mère, mais cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de parler du pays qui l'avait vu naître, et cela faisait du bien de se replonger dans des souvenirs qu'elle avait conservés de son temps là-bas. Et puis elle n'était pas folle au point de confier que les parents qui l'avaient élevé étaient des indépendantistes convaincus. Elle n'avait guère envie de s'attirer des ennuis.
-Je suis très heureuse de pouvoir parler de l'Irlande avec vous mais dites-moi juste une chose...vous ne m'avez pas prise en pitié parce que je parlais seule, n'est ce pas ? Je ne suis pas aussi étrange que je le parais, du moins je veux dire... que je parle rarement seule
Elle lui adressa un sourire, quelque peu gênée par ses propres paroles. Malgré tout, elle était curieuse à ce sujet, car elle ne connaissait après tout rien de cette jeune femme. Était-elle habituée à parler aux inconnus qu'elle croisait au détour d'une promenade, ou Scarlett l'avait-elle interpellée avec sa fâcheuse manie de se plaindre à haute voix ? C'était un mystère qu'elle espérait résoudre.
Miss Macartney conserva en son esprit le nom de la jeune femme au cas où elle se croiserait de nouveau mais, aussi l’absence de mention d’un titre de noblesse par la jeune Scarlett Lawford qui dans l’esprit de la fille de comte plaçait immédiatement une certaine distance entre la jeune inconnue face à elle et sa propre personne. Simplement de trop petite noblesse pour être désignée comme une Lady ou de simple bourgeoisie fortunée, Jane Macartney avait côtoyé assez de ces gens pour savoir que la différence était tout de même notable entre les deux et que c’étaient ces derniers pour laquelle elle était la plus importante. Combien de petits nobles ruinés avait-elle vu arriver au Cap de Bonne-Espérance en espérant faire fortune de cette terre nouvelle, et qui même dans une telle situation conservait toujours leur mépris pour les marchants bourgeois qui installés depuis des années déjà, les surpassait largement en fortune et en influence.
Elle ne prenait pas de haut les gens l’entourant, elle qui avait toujours vécu entouré de personnes d’origine et de statut divers mais, Lady Macartney ne pouvait non plus oublier la réalité des choses.
« Je crains de ne pouvoir vanter les mérites de Strabane, je ne connais rien de l’Irlande contrairement à vous. »
Il était un peu humiliant pour Miss Macartney que de se trouver face à une femme aussi cultivée autant de la géographie que de l’histoire et des cultes de l’Irlande, elle qui n’y connaissait absolument rien alors qu’elle y était née et que son père en avait fait le renom. L’Irlande ce n’était pas sa terre, celle de son père oui mais surtout celle de sa mère c’est ce qu’on lui avait dit, il parait qu’elle adorait toutes ces étendues d’herbes vertes et le vent qui vous soulève la chevelure. C’était la nourrisse qui lui avait parlé de ça, à l’époque où il n’y avait que ces grosses femmes et cette tante éloignée pour l’élever, quand ses parents n’étaient encore que l’image flou d’une mère morte et d’un père toujours en voyage. Des histoires d’ailleurs, voilà tout ce qu’elle gardait comme souvenir de l’Irlande.
Sa terre à elle c’était le Cap de Bonne-Espérance, le soleil que l’on aime tant sentir sur sa peau mais que l’on cherche tant pourtant à éviter par crainte de devenir mat de peau, les bananes que l’on fait frire et que l’on saupoudre de sucre si délicieuses qu’on s’en rendrait malade, les maisons de pierres blanches dans les beaux quartiers où les gens vivent dans l’ombre de leurs jardins intérieurs. L’air en Afrique se faisait souvent chaud et lourd, comme un voile qui constamment serait sur votre personne. Et sa grande étendue à elle, c’était celle du bleu de l’océan.
« Eh bien, peut être devriez-vous me donner quelques cours alors. »
Ne serait-ce pas charmant que de présenter cette personne à son père lorsqu’il serait de retour en Angleterre, comme il serait alors ravi que de pouvoir discuter de l’Irlande avec cette jeune femme.
« Même si vous étiez étrange il ne faut pas avoir peur de l’étrange vous savez, craindre de que l’on ne comprend pas et le propre des imbéciles. »
Le regard de Miss Macartney se tinta de ce voile particulier qu’elle avait lorsqu’elle montrait un certain esprit à la fois intelligent mais aussi taquin, celui qui montrait la véritable personne en son for intérieur qu’elle devait brider pour respecter les convenances de la société.
« Mon père était un aventurier vous savez, il a parcouru la planète des Amériques à l’empire de Chine alors je crains d’avoir appris de sa part de ne pas craindre l’étrange. »
copyright Bloody Storm
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() / Mar 13 Juin - 7:11
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Scarlett échappa un rire lorsque son interlocutrice lui dit qu'elle pourrait lui donner des cours sur l'Irlande. C'était bien le seul coin du monde qu'elle connaissait si bien, et sans doute l'endroit auquel elle était le plus attachée également. Et cela ne faisait que trop longtemps qu'on l'en avait éloigné. La jeune femme fut soulagée d'entendre que son interlocutrice face à elle semblait avoir l'esprit curieux, et qu'elle n'avait pas peur de ce qu'il sortait de l'ordinaire. Et cela suffit à surprendre la jeune bourgeoise. Sans doute Scarlett avait-elle elle aussi ses propres préjugés envers cette jeune femme qu'elle n'aurait pas cru si ouverte. Les gens de l'élite, elle les imaginaient tous bien coincés dans leur petit costume, et pourtant ce n'était visiblement pas le cas pour tout le monde, et c'était tant mieux. Les yeux de Scarlett se mirent à briller à l'énonciation des multiples endroits du monde que le père de la jeune femme face à elle avait visité, du continent Américain, au continent Asiatique ? Elle ne connaissait que peu de choses de ces terres lointaines, elle en avait vu des dessins, elle avait lu quelques récits courts aussi, mais jamais rien de véritablement concret.
-Un aventurier ? Cela a dû vous donner envie d'explorer le monde à votre tour aussi non ? Il a l'air si vaste... et j'aimerais en voir davantage, avez-vous déjà vu certaines parties du monde vous-mêmes ? Lesquelles ? Fait-il aussi chaud dans certains endroits qu'on le dit ? Et les animaux, est-ce vrai que certains font deux fois la taille de ceux qu'on voit ici ? Je sais que certains zoos montrent parfois des créatures exotiques, mais je ne m'y suis jamais rendue...
Maintenant qu'elle était partie sur le sujet, il allait être compliqué de l'arrêter, et elle en avait elle-même conscience, alors elle continuait, sans se soucier désormais de passer pour quelqu'un d'étrange, car elle avait désormais conscience que ce n'était pas cela qui allait stopper mademoiselle Macartney de l'écouter.
-Je ne devrais peut-être pas vous poser autant de questions, parce qu'il s'agit de votre père et que cela peut relever de votre intimité, mais l'idée qu'il ait vu autant de choses me rend véritablement curieuse, comment faisait-il pour communiquer avec la population ? Parle-t-il plusieurs langues ? Il avait des traducteurs ? Ou peut-être qu'ils ne se parlaient pas du tout ?
La jeune femme lui adressa un large sourire, elle qui parlait uniquement Anglais et Irlandais aurait souhaité avoir plus de connaissance sur le sujet. Cela avait l'air tellement pratique, de pouvoir converser avec des personnes venant du bout du monde, en maîtrisant leur langage. Ces lieux cependant, ces personnes, Scarlett n'en n'avaient que des visions lyriques, presque fantasmés, comme toute personne n'ayant connu l'extérieur des frontières qu'à travers les livres. Et parfois, elle n'en n'avait que peu conscience.
-Je connais très bien l'Irlande, mais c'est bien le seul endroit que je connais si bien, le reste du monde, je l'ai vu à travers des livres, ma mère me dit souvent que nous n'avons pas besoin d'en voir plus si on se sent bien chez soi, que certaines personnes passent leur vie à voyager parce qu'ils ne trouvent jamais de lieu susceptible de devenir leur foyer, je ne sais pas si c'est vrai, mais peut-être que certaines personnes ne sont pas faites pour s'arrêter, mais pour être constamment en mouvement
Et voilà qu'elle se mettait à philosopher, ce qui n'était pourtant pas son genre, mais il est vrai que depuis son arrivée à Londres, Scarlett avait pour la première fois ressentis ce que l'on pouvait ressentir lorsqu'on ne se trouvait pas à sa place. Elle aussi avait eut cette envie viscérale de fuir, de courir loin, et elle attendait encore de s'habituer à sa monotonie, elle attendait encore de gagner de nouvelles habitudes qui l'aideraient à s'adapter à la vie ici.
Lady Macartney observa soudainement le regard de cette jeune fille nommée Scarlett Lawford changer, se mettre à briller alors qu’elle évoquait les voyages que son père avait pu effectuer à travers le monde. Elle lui offrit un tendre sourire, heureux de trouver dans cette jeune inconnue une personne aussi curieuse qu’elle l’était elle-même.
« En effet, j’ai hérité de mon chère père une profonde curiosité et cette envie constante de voyager. Je crois bien que si le seigneur avait eu la gentillesse de faire de moi un homme, je serais en ce moment même sur un vaisseau pour explorer les mers les plus lointaine et y porter sa lumière. »
Comment aurait-il pu en être autrement après tout, comment aurait-elle pu grandir autrement après avoir été nourri de récits si fantastiques et étranges qu’ils semblaient parfois avoir été inventés de toute part. Ils semblaient si souvent plus magique encore que les contes de fées… A chaque instant dans son cœur brulait comme une flamme la voix profonde de son père lui racontant telle ou telle aventure ; la fin de la guerre entre l’Angleterre et le roi de Mysore dont il avait lui-même signé le traité, le jour de sa rencontre avec l’empereur de Chine en tant qu’ambassadeur anglais lorsqu’il avait refusé de s’incliner face à ce dernier… Chaque détail de la perle sur un vêtement, de l’odeur d’une épice, de la douceur d’une rivière, chacun de ses détails qui lui avaient été transmis brulaient à présent en elle, petit poids du feu puissant de sa curiosité.
« Oui j’ai eu cette chance en effet. La reine avait nommé mon père comme gouverneur de la nouvelle colonie du Cap de Bonne-Espérance et c’est donc là-bas que je vivais jusqu’à récemment. »
La jeune demoiselle Lawford était d’une curiosité tout à fait charmante, et pour Lady Macartney qui ne se refusait jamais le plaisir d’être le centre de l’attention et des passions, faire la connaissance d’une jeune fille si avide de tout savoir de sa vie et de ses voyages était un véritable plaisir.
« Je répondrais à toutes vos questions ne vous inquiétez pas mademoiselle Lawford… L’Afrique est en effet si chaud qu’aucun Anglais qui n’ait jamais quitté le vieux continent ne pourrait imaginer une telle chaleur. Alors là bah il fallait se lever avant le soleil et se coucher après ce dernier pour avoir un peu de fraicheur, et nous finissions le plus souvent par nous assoupir durant la journée tant la chaleur pouvait devenir assommante. Et pour ce qui est des animaux, je pourrais vous les décrire mais je crains de ne pas parvenir à le faire avec talent, il nous faudra aller ensemble au zoo alors… »
Lady Macartney posa une main sur le bras de mademoiselle Lawford, l’assurant de ce geste qu’elle n’avait en rien à s’inquiéter.
« Ne vous inquiétez pas mademoiselle, vous êtes tout ce qu’il y a de plus charmant. Mon père parle en effet plusieurs langues, le français, l’italien, le néerlandais, quelques mots de chinois lui sont restés en tête depuis sa rencontre avec l’empereur… Mais au Cap de Bonne-Espérance il nous fallait un traducteur pour parler aux locaux, qui mélangent leurs langues et le néerlandais. »
Elle dut retenir un rire. Lady Macartney se souvenait d’avoir reçu le même reproche de sa bonne qui n’avait jamais pu comprendre son envie de quitter un jour la terre ferme et partir faire le tour du monde. Cherchait-elle de cette manière à fuir la position de femme de la maison Macartney qui avait toujours été la sienne, ou à trouver une chose manquant…
« Je pense que certains d’entre où ne sont pas fait pour reste immobiles, est-ce qu’ils fuient ou est-ce qu’ils cherchent au contraire quelque chose ça je ne pourrais vous le dire. »
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