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Les Chroniques de Londres
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Miser sur le bon cheval ~ Cordélia

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Message() / Mar 13 Sep - 8:50
Invité

     @Cordelia Blooming  
   

   
Cela faisait quelques jours qu’il était arrivé à Londres, et Alistair se sentait enfin remis du long voyage qu’il n’avait pas fait depuis quelque temps. Il ne ressentait jamais un grand désir de revenir à la capitale, mais maintenant qu’il s’y trouvait, il appréciait cette bouchée d’air frais, même si elle était poussiéreuse et viciée. Comme s’il réalisait seulement qu’il avait été contaminé par la morosité de sa femme.

Voir toute cette agitation et ces gens souriants était un changement appréciable, même s’il n’avait jamais été désiré. Et puis aujourd’hui, il irait profité de la bonne société dans un air un peu moins vicié, quoique toujours poussiéreux, mais d’un autre genre puisqu’il y avait une course de chevaux à l’hippodrome. Une occasion comme une autre de sortir son vieux père, de revoir de vieilles connaissances ou d’en faire de nouvelles. Puisqu’il était là, autant tirer partie du meilleur de ce qui fait la ville : l’impromptu.

La course allait bientôt commencer et le Marquis se tenait aux côtés du Duc devant le stand de pari. S’il avait été amateur de mode, il aurait pris le temps d’admirer les coiffes de ces dames ; mais d’une part, il n’était pas là pour s’intéresser aux femmes mariées, ni aux femmes tout court, et d'autre part, ce sujet le dépassait totalement. « Vous devriez miser sur Whalebone, mon cher, fit son père de sa voix aussi chevrotante que son allure.
Vraiment, Père ? En êtes-vous bien sûr ? » Alistair taquinait légèrement son aîné, non sans une pointe d’inquiétude car son père semblait plus qu’à côté de ses chaussures ces derniers temps. Alors, évidemment, comme le croire sur le choix du cheval quand il a même du mal à se repérer dans Londres désormais ? Mais l’hésitation du fils ouvrit une porte à laquelle il n’avait pas songé, alors qu’à sa gauche se tenait une demoiselle à laquelle il n’avait pas encore prêté attention. Ce qui n’était pas le cas du vieillard…
« Lady Maud, qu’en pensez-vous ? »

Évidemment, Alistair fut surpris et dévisagea un instant la jeune femme d’une façon qui n’était guère appropriée, ni très aimable, mais il se ressaisit bien vite en la saluant d’un air désolé.

« Père, je vous en prie, ressaisissez-vous, siffla-t-il sèchement entre ses dents, avant de se tourner à nouveau vers la jeune femme dont la ressemblance avec sa femme décédée s’arrêtait à la couleur de ses cheveux et à la pâleur de son teint. Dieu merci, il n’avait pas besoin de voir son fantôme. Veuillez excuser sa Grâce, mademoiselle, il semble que la chaleur lui soit montée à la tête. Permettez-moi de nous présenter, je suis Alistair Graham, Marquis de Graham et de Buchanan, et voici mon père, le Duc de Montrose. Et vous êtes ?
...
Peut-être pourriez-vous nous aider en nous disant sur quelle monture vous miseriez ? Je crains de ne pas avoir assez suivi la saison des courses.
»

L’accent et les boucles rousses ne trompaient pas sur ses origines, et de cela, il était fier. Par contre, il espérait ne pas avoir pris la couleur des pivoines, car il était pétri de honte.

Mais était-il vraiment sénile à ce point, ou avait-il fait exprès cette fois ? Le sourire du vieillard laissait songeur, c'en était même vexant. Pense-t-il que je sois rouillé au point de ne même plus savoir aborder une jeune femme ?
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Message() / Mer 14 Sep - 14:57
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@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


La course aux prétendants continuait, et même s’accélérait alors que la fin de la saison se rapprochait. Cordelia se surprenait à être presque aussi impliquée que sa soeur dans cette quête, bien que, il faille le reconnaître, Juliet n’ait que peu besoin d’aide en la matière. Malgré le fiasco de ses fiançailles avec le marquis de BudeHaven, elle continuait d’attirer à elle les hommes comme des mouches. Pour certains même, avoir pu se permettre de refuser un tel homme la rendait plus séduisante encore. Cette fois-ci, elle avait mis la main sur un Vicomte qui semblait prêt à lui manger dans la main. Il l’avait d’ailleurs invitée à assister à une course de chevaux très prisée à l’hippodrome.

Cordelia avait alors eu la surprise de se voir désignée comme chaperon en lieu et place de leur gouvernante. Elle avait donc désormais obtenu suffisamment de sérieux et de fiabilité aux yeux du Baronnet pour être celle qui veillerait sur la vertu de sa soeur (si elle avait su !). Il avait également souligné que ce serait une occasion pour elle aussi de s’amuser. Si la jeune femme appréciait le sentiment et de se voir confier cette responsabilité, elle ne voyait pas vraiment ce qu’il y aurait d’amusant à regarder Juliet minauder pendant des heures et le Vicomte la contempler comme un parfait imbécile.

Mais elle y était à présent. Elle avait pris de la distance pour les laisser s’entretenir, tout en les gardant dans son champ de vision. Elle ne se faisait pas vraiment de souci, Juliet jouait avec les convenances, séduisait mais ne franchirait jamais une certaine limite (encore une fois, si elle avait su !).

Elle se permit de détourner le regard pour se concentrer sur la course, protégée du soleil par une ombrelle et écouta sans le vouloir la suggestion d’un vieil homme qui se trouvait à côté, avant de comprendre qu’il s’adressait à elle. Elle tourna la tête vers celui qui venait de l’appeler Lady Maud et le deuxième homme, plus jeune, qui l’accompagnait. Elle eut tout juste le temps d’écarquiller les yeux, exprimant toute sa surprise avant que le second lui offre des explications, et même des excuses. « Oh je vous en prie, il n’y a pas de mal. »

Les noms qu’il lui donna ne lui étaient pas inconnus, et pour cause. Toutes les jeunes filles et mère présentes cette saison savaient que le Marquis de Graham et de Buchanan était arrivé depuis peu à Londres. On disait que son épouse était décédée depuis quelques années et que son père ne tarderait pas à suivre, faisant de lui un Duc en devenir. Une vague de compassion la submergea, qu’elle se força à balayer d’un coup. Elle n’était pas là pour faire dans le sentimentalisme. « Miss Cordelia Blooming. » lui répondit-elle, avant de s’incliner pour les saluer de manière plus convenue. « Je suis enchantée de faire votre connaissance. »

Elle eut du mal à retenir un sourire en le voyant si gêné. Il serait parfait pour Juliet. Elle n’en ferait certainement qu’une bouchée. Mais c’est néanmoins avec plaisir qu’elle accéda à sa requête, essayant de se faire plus aimable, moins austère que d’ordinaire. « White Flame est le choix le plus évident, il est d’ailleurs le favori de cette saison, rapide, flamboyant même. Cependant… » Elle pointa du doigt un second cheval. « Je dois seconder la suggestion de Sa Grâce. » Elle croisa rapidement le regard du Duc. « Whalebone est peut-être moins impressionnant, mais il est constant, efficace et plus endurant. » Elle s’arrêta, se rappelant que l’objectif n’était pas ici de discuter de la course et se reprit. « Mais je n’y connais que peu de choses. En vérité, je ne suis venue que pour accompagner ma soeur aînée, Miss Juliet Blooming. » Elle désigna la jeune femme qui discutait de manière animée avec le Vicomte. Elle était particulièrement belle aujourd’hui, le soleil se réfléchissant dans sa chevelure d’or, sa robe mettant en valeur ses formes presque entièrement retrouvées depuis l’incendie.

Elle pouvait déjà deviner la suite, comme si elle l’avait elle-même écrite. Le Marquis se tournerait en direction de sa soeur et son regard se poserait sur elle, hypnotisé, figé, un peu plus longtemps qu’il ne l’aurait dû. Peut-être même éprouverait-il une pointe de jalousie envers celui qui l’accompagnait (et quoi de mieux que la jalousie pour éveiller l’intérêt?). De nouveau, il s’intéresserait à Cordelia mais cette fois-ci dans l’espoir d’en savoir davantage sur la sublime apparition qu’était sa soeur. Elle esquissa un sourire en coin, en attendant de voir ce même scénario se produire, une fois encore.  
AVENGEDINCHAINS
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Message() / Lun 19 Sep - 16:42
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     @Cordelia Blooming  
   

   
Blooming.
Un nom qui lui était inconnu, mais il n'avait pas la prétention de connaître toute la noblesse anglaise, galloise et écossaise. Pas même toute celle de l'écosse. Il assuma cependant qu'il s'agissait de la fille d'un petit lord et trouverait à se renseigner plus tard si l'information n'arrivait pas d'elle-même dans la discussion.

Les formalités d'usage passées, le futur Duc apprécia l'avis expert de la jeune femme et fut surpris de voir qu'il rejoignit celui de son père. Etait-il amusé ou agacé ? Un peu des deux probablement, amusé par le fait que deux inconnus tombent d'accord, agacé d'avoir l'impression que son père se joue de lui. Puisqu'il en était ainsi, il fera venir un autre docteur pour avoir un second d'avis. Lui qui détestait les hommes de médecine l'aura bien cherché. Il avait trop tardé à surenchérir sur les paris que la demoiselle prétendit soudain ne pas s'y connaître, à l'opposée de la première impression qu'elle lui a donné.

Et voilà qu'elle lui montra sa sœur ainée qui discutait un peu plus loin avec le Vicomte Pennbridge, qu'il connaissait peu. Une jeune femme blonde, belle et pétillante. Trop même, à son goût. Elle souriait et le vicomte semblait complètement sous le charme, un spectacle qui ne lui rappelait que de mauvais souvenirs. Les sourcils froncés et affichant une expression impénétrable, avec ce visage froid et dur typique des hommes du nord, le Marquis se sentit gêné avant tout. Il comprit bien vite que l'aînée était la jeune femme à marier, et que la cadette essayait sans doute de pousser à une rencontre d'un genre pour lequel il n'était pas encore prêt, sans non plus le prendre mal. Alors, il revint rapidement sur la jeune femme à ses côtés, affichant un sourire poli, néanmoins bref.

« La constance est une qualité que j'estime d'avantage à l'éclat, je vais donc vous faire confiance à tous les deux et miser sur Whalebone. S'il-vous-plait, Monsieur, deux tickets sur la victoire de Whalebone. »

Le Marquis tendit ses billets à l'homme qui enregistrait les paris, récupérant deux tickets en échange, puis il en tendit un à la demoiselle. Il n'avait pas vraiment conscience en les disant que ses paroles pouvaient être interprétées d'une autre façon, faisant référence aux sœurs plutôt qu'aux chevaux. Lorsqu'il le réalisa, il trouva le parallèle fâcheux et inconvenant, malheureusement il fut déjà trop tard.

« Tenez, Miss, celui-ci est pour vous. Une course est toujours plus palpitante quand on a quelque chose à y gagner... Ou à y perdre me concernant. »

Alistair lui sourit à nouveau, toujours poli. Et puis son regard croisa celui de sa sœur lorsqu'il revint sur les chevaux qui commençaient à se placer pour le départ. Celle-ci lui fit un signe de tête et lui adressa un sourire, certainement parce qu'il se trouvait en compagnie de sa cadette. Le Marquis lui rendit le premier, gardant une expression neutre et fit une moue gênée dès qu'elle reprit son badinage avec le vicomte. Dire qu'il devrait s'y mettre à son tour prochainement... Séduire une jeune femme, bien trop jeune d'ailleurs, encore que les deux Miss Blooming n'avaient pas l'air de sortir du berceau et qu'il y aurait donc pire. Il préférait encore se jeter dans un le loch Lomond... Quoique les deux avaient des similitudes, le plus dur serait de se jeter à l'eau, ensuite, peut-être, apprécierait-il les échanges, tout comme son corps savait s'adapter à la température.
La situation actuelle lui convenait mieux, il préférait la compagnie d'une jeune femme qui ne cherchait pas (encore) à se faire passer la bague au doigt, et puis il avait apprécié son avis franc sur les chevaux alignés aujourd'hui.

« Votre sœur est en bonne compagnie, puis-je vous offrir la mienne pour le reste de la course  Miss Cordélia ? A moins que vous ne préfériez profiter du spectacle en solitaire, ce que je peux tout à fait entendre. Je suis moi-même plus à l'aise dans les grandes plaines écossaises qu'au milieu d'une foule, et je sais que la solitude est parfois appréciable et point toujours aisé à obtenir. Alors le Marquis lui offrit son bras et l'invita à le suivre vers la lisse, afin d'avoir une meilleure vue sur la course à venir. D'un accord tacite entre les deux hommes, signé d'une main sur l'épaule, le vieux Duc resta derrière pour prendre place sur un siège. Vous dîtes ne rien y connaître, mais il m'a semblé à vous entendre que vous aviez une certaine expertise sur le sujet. Venez-vous souvent assister aux courses ? »
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Message() / Dim 2 Oct - 17:20
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@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


Cordelia le regarda non sans un certain intérêt, dans l’attente d’une réaction bien trop prévisible. Il avait tout le pedigree pour constituer un prétendant des plus acceptables (c’était le moins qu’on puisse dire), et pour couronner le tout, la situation était parfaite pour faire jouer la concurrence. Car, elle l’avait appris durant toutes ces années à voir les hommes tourner autour de sa soeur comme des mouches autour du miel, rien ne valait un soupçon de jalousie pour faire naître le sentiment amoureux.

Et pourtant… rien ne se produisit. Aucune étincelle d’intérêt ne brilla dans les yeux du Marquis, aucune jalousie ne s’éveilla face au Vicomte. Pire encore, il semblait las, indifférent. Pour être une surprise, c’en était une ! Avait-elle trouvé un homme, un seul qui ne trouvait pas Juliet absolument éblouissante ? Elle ne voyait qu’une explication: il devait être encore amoureux de feue sa femme, absorbé par son souvenir et dans l’incapacité de regarder une autre demoiselle avec les yeux de la passion. Oui, Cordelia était surprise par l’attitude d’un homme, et cela lui arrivait suffisamment rarement pour être souligné. C’était sans doute mesquin de sa part, mais elle ne pouvait s’empêcher d’en éprouver une vive satisfaction. Savoir que la beauté de son aînée pouvait provoquer l’indifférence suffisait à illuminer sa journée, et elle se sentit plus détendue. Et puis, était-ce une pique que venait de lancer le Marquis ? Elle laissa paraitre un léger sourire en coin.

« J’espère ne pas vous avoir porté malchance. » commenta-t-elle lorsqu’il acheta les tickets. Ayant supposé qu’il avait fait cette acquisition pour lui-même et son père le Duc, elle écarquilla les yeux de surprise lorsqu’il lui tendit le second. Sir Jonathan aurait désapprouvé la voir parier (une activité si peu féminine), mais il aurait été extrêmement déplacé de refuser. Et puis, elle était touchée par le geste. Elle prit donc le ticket qu’il lui tendit et inclina la tête en signe de reconnaissance et esquissa un sourire poli. « Je vous remercie Monsieur. Me voilà déjà bien plus impliquée dans la course. »

Tout en ayant l’air de regarder les chevaux en action, elle ne perdit néanmoins pas une miette du spectacle du Marquis regardant de nouveau sa soeur. Mais non, toujours rien. Rien qui ne puisse indiquer un quelconque intérêt. Peut-être était-ce feint, peut-être était-ce réel. Elle en saurait sans doute davantage par la suite. Elle se tourna de nouveau vers lui lorsqu’il lui offrit sa compagnie. « Avec grand plaisir, Monsieur. » Elle prit son bras et se laissa guider, tout en s’assurant qu’elle pouvait garder un oeil sur son aînée de là où elle se trouvait. Constatant que rien ne semblait évoluer, elle s’autorisa à se laisser aller à converser. « Pas autant que je le devrais sans doute, mais j’aime les chevaux et je me renseigne parfois sur le sujet. » Elle marqua une pause avant de reprendre. « Avez-vous l’occasion d’assister à des courses de chevaux en Ecosse? Je dois admettre n’y avoir jamais été. » Elle avait malgré tout une certaine idée de la géographie du territoire, mais elle savait qu’il y avait un monde entre les livres et la réalité.

Dans tous les cas, il avait en lui tout ce qu’on pouvait imaginer d’un homme écossais. Elle n’était pas ignorante également des rumeurs qui circulaient au sujet de la mort de sa femme, dont elle n’avait pu percevoir qu’un échantillon, suffisant cependant pour attiser sa curiosité autant que son scepticisme. Elle avait ce tempérament pratique et terre à terre qui nécessitait des preuves avant de croire quoique ce soit. « Venez-vous souvent à Londres ? J’imagine que la ville doit vous sembler bien peuplée en comparaison de vos terres natales. »
AVENGEDINCHAINS
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Message() / Mar 18 Oct - 9:33
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     @Cordelia Blooming  
   

   
« Rarement en réalité, même si ce ne sont pas les occasions qui manquent. En toute honnêteté, je ne tiens pas en grande estime tout ce qui est paris et jeux d’argent. Ils poussent les hommes faibles dans leurs pires travers. Néanmoins, mon vieux père a toujours aimé les courses et je souhaitais lui faire plaisir. J’espère que vous aurez un jour l’occasion de découvrir l’Ecosse. Je ne suis guère objectif mais nous avons les plus beaux paysages de Grande-Bretagne. »

Les mains sur la rambarde, portant divers sceaux aux doigts, le visage du Marquis passe de dur à doux en même temps qu’il passe des vices des hommes à son pays qu’il aime tant. Il est un peu prématuré, mais en gentilhomme bien éduqué, l’idée d’inviter la jeune femme et sa famille lui traverse l’esprit. Car nul ne devrait vivre sans avoir vu l’Ecosse, ses lacs et son climat si difficile qui forge chaque homme et chaque femme de la meilleure façon possible. Il a toujours trouvé les écossais plus honnêtes et plus honorables que les anglais et les gallois, en général.

« Même si je dois bien reconnaître que le reste du pays ne démérite pas. Et vous-même, Miss Cordélia, où avez-vous grandi ? »

Les chevaux trépignaient sur la ligne de départ, prêts à être lancés à toute vitesse sur la piste, mais cela ne semblait pas perturber leur conversation pour le moment.

« Le moins possible. Je préfère en effet… »

Et soudainement la course fut lancée et les interrompit un instant. Comme la jeune femme l’avait annoncé Whiteflame fit un départ remarquable et prit rapidement la tête de la course, mais Whalebone restait bien placé alors que certains chevaux n’étaient même pas partis et disqualifiaient déjà leur jockey. Ces chevaux allaient à une vitesse inégalable, mais ils avaient de la distance à parcourir et rien n’était encore joué. Et puis, ils prirent le virage et s’éloignèrent, rendant leur observation plus difficile et leur permettant de reprendre leur conversation.

« Ma famille occupe un siège à la Chambre des lords, alors je serais à Londres plus régulièrement à l’avenir. D’autant que j’ai promis à la Reine de participer à la prochaine saison. J’espère que mes filles ne seront pas trop déboussolées par le changement de cadre. Et vous, mademoiselle, qu’est-ce que la bonne société londonienne vous réserve ? »

Au loin, les chevaux amorçaient leur retour alors que la ligne d’arrivée se trouvait à peine plus loin qu’eux. Whiteflame toujours en tête, Whalebone sur ses talons. Et l’adrénaline montait, même dans le cœur du plus réservé des hommes.

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Message() / Mar 25 Oct - 14:15
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Lancer de dés !

De 1 à 40: Whalebone l'emporte !
De 41 à 80: Whiteflame gagne !
De 81 à 100: C'est un autre cheval qui l'emporte



@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


Aurait-elle face à elle un homme à la morale solide ? Voilà qui semblait fort rare de nos jours, à l’heure où les paris et autres jeux d’argent étaient particulièrement prisés par ces messieurs. Elle observa avec curiosité son expression changer, s’animer lorsqu’il évoqua ses terres natales. Il devait certainement souffrir à Londres, si elle en jugeait par les opinions qu’il venait d’exprimer. « J’ai grandi dans le Lake District. Et, Milord, je crains fort que nous tombions dès à présent en désaccord, car je ne peux imaginer qu’il existe de plus beaux paysages en Grande-Bretagne. »

Tout comme lui, elle se désintéressa un instant de la conversation pour observer les chevaux sur la ligne de départ. Sans qu’elle s’en aperçoive, ses doigts se resserrèrent, ses jointures se contractèrent, sa respiration se fit plus saccadée alors qu’elle appréciait la beauté de ses animaux, leur vitesse, et surtout leur course. Il fallut que la compétition leur soit invisible pour qu’ils puissent de nouveau se tourner l’un vers l’autre.

Décidément, le Marquis était plus que bien né. Un superbe parti, et il était bien dommage qu’il ne semble pas trouver Juliet à son goût. Peut-être avec le temps ? Dans tous les cas il était plus que probable qu’une débutante ne tarderait pas à lui mettre le grappin dessus. Elle gageait qu’ils serait fiancé avant la fin de la saison ! « Rien de bien palpitant, je le crains. Nous avons passé les quatre dernières années en Norvège, sur les terres familiales de ma mère. Pour cette raison, je ne ferai mes débuts qu’à la saison prochaine. J’imagine que la société sera bien plus amusante alors. » Ou plus cruelle. Cependant elle remarqua non sans un certain soulagement qu’elle avait réussi à évoquer sa mère sans ressentir le moindre pincement au coeur. Etouffer inlassablement tout ce qu’elle pouvait ressentir finissait donc par payer. « Vos filles sont-elles également à L… »

Sa question resta en suspend, car la course était de nouveau visible et Cordelia sentit soudain la tension monter en elle. C’était plutôt inédit, et l’espace de quelques instants elle comprit presque cette adrénaline qui poussait ces hommes à parier sans cesse. L’excitation colorait ses joues de rouge alors qu’elle voyait Whiteflame, toujours en tête, s’approcher dangereusement de la ligne d’arriver. Mais voilà que Whalebone prenait soudainement les devants, de peu, mais suffisamment pour gagner…

C’est alors que survint un troisième cheval, que personne, sans aucun doute, n’avait vu venir si haut dans la course. Il répondait au nom d’Apple Jam, n’avait rien de remarquable, n’était le favori de personne. Il était d’ailleurs probable que pas plus de quelques quidams avaient parié sur lui. Et voilà qu’il passait la ligne d’arrivée, devançant ses deux rivaux.

Des exclamations de surprise, de mécontentement pour certains, de joie pour d’autres, retentirent à travers la foule. Et malgré la déception, Cordelia se sentit malgré elle prise par cette étrange euphorie. Elle se tourna vers le Marquis. « Et bien, Milord, je dois vous présenter mes excuses, il semble que mon expertise ne soit pas sans faille après tout. Mais je vous remercie également, l’expérience était aussi inédite qu’intéressante. J’espère que vous n’êtes pas trop déçu. » Puis elle jeta un regard vague sur la piste, sur l’inattendu vainqueur. « Ce sont toujours ceux qu’on regarde le moins qui surprennent le plus, j’imagine. »
AVENGEDINCHAINS
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Lady Destiny
Lady Destiny
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Message() / Mar 25 Oct - 14:15
Lady Destiny
Le membre 'Cordelia Blooming' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé des choix ' : 91
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Message() / Sam 29 Oct - 17:58
Invité

     @Cordelia Blooming  
   

   
Alistair sourit sincèrement. En tant que fervent défenseur de son pays, il n’avait que de l’admiration pour ceux qui étaient aussi bornés que lui de ce côté-là, et il n’avait rien contre ce genre de défis bon enfant. Le Lake district était réputé pour être un endroit magnifique, mais lui-même n’avait jamais eu l’occasion d’en juger. Il le ferait, dès qu’il le pourrait. Et pourquoi pas en allant chercher ses filles, cela ferait un certain détour, mais aussi une belle occasion. Il rit doucement.

« Je vois. Et bien dans ce cas, j’irais constater par moi-même et vous ferais part de mon opinion dès que cela sera fait. »

Peut-être que la politesse exigeait à nouveau qu’il l’invite, elle et sa famille, en Écosse, pour qu’elle puisse comparer à son tour. Il hésita et se ravisa. C’est à ses parents qu’ils devraient faire cette proposition et ils ne les connaissaient pas. Mais il ferait en sorte de les rencontrer, car il ne pourrait tolérer qu’un tel désaccord perdure… Non sans en rire, bien sûr.

Il l’écouta attentivement parler de sa vie passée et future, prêtant sincèrement l’oreille. « Je vous le souhaite mademoiselle. » Bien qu’il était loin de comprendre et d’imaginer les tribulations des demoiselles de son âge, qu’elles aient fait leur début ou non. Il écoutait, mais était incapable de lire entre les lignes. Les jeunes filles lui semblaient toujours avoir une vie paisible et sans difficultés, alors que les débutantes avaient la tâche difficile de se trouver un bon époux et les femmes mariées, celle de le supporter.

Mais les cavaliers revenaient désormais, interrompant la dernière question, même s’il l’entendit parfaitement et la garda à l’esprit. Les chevaux allaient plus vite que jamais, et l’éclatant Whiteflame perdait en effet du terrain sur leur poulain Whalebone. Il manquait d’endurance et allait perdre la course ! C’est alors qu’un troisième cheval qui filait comme le vent leur rafla la mise. Le Marquis fut quelque peu soufflé par la vitesse époustouflante de ce cheval sur les derniers mètres, mais déçu ? Non, bien au contraire.

« Ne vous excusez pas, Miss Cordélia. Je crois que je préfère perdre, » fit-il, amusé. Il lui avait bien dit qu’il n’aimait pas les jeux d’argents, et lorsque l’on ne gagne pas, on est moins tenté de recommencer, non ? Quoique si certains hommes s’endettent sans jamais savoir s’arrêter, c’est qu’ils doivent davantage perdre que gagner… La course était belle, et la compagnie appréciable, il n’aurait pas pu passer un meilleur moment, se dit-il, trop réservé pour l’avouer à voix haute.

« Ce sont toujours ceux qu’on regarde le moins qui surprennent le plus, j’imagine. »

« Certainement. Mais cela ne rend leur victoire que plus belle… Et pourtant je ne suis pas un homme qui apprécie les surprises.  »

C’est alors que deux visages quasi euphoriques se dirigèrent vers eux et vinrent les saluer. Alistair reconnu sans aucun mal la sœur aînée de Cordélia, et fit donc le lien entre sa blondeur et la Norvège. Le Vicomte dévorait des yeux la jeune femme, et de l’avis d’Alistair, elle ne devrait pas tarder à être fiancée.

« Vicomte Pennbridge, Miss Blooming. Marquis Alistair Graham. Il inclina la tête. Votre sœur m’a offert le plaisir de sa compagnie durant la course, Miss Blooming. »
« Mylord, fit le vicomte, je crois avoir aperçu votre père, le Duc. Je suis heureux de constater qu’il semble en pleine santé. » Alistair le remercia, puis se tourna vers Miss Blooming qui avait pris la suite de l’échange.
« Mylord, je suis enchantée de faire votre connaissance. Avez-vous apprécié la course ? » Fit Juliet, autant pour Alistair que pour sa sœur. Elle avait un sourire magnifique, c’était indéniable, et assez magnétique, si bien qu’il lui fallut faire un effort pour s’en détacher. Heureusement pour lui, elle avait cette façon de minauder qu’il n’appréciait guère. Et puis le vicomte ne lui laissa pas le temps de confirmer qu’il commenta avec un engouement certain : « Je suis pour ma part on ne peut plus ravi car j’avais misé une belle somme sur Apple Jam ! »

Alistair se racla la gorge et adressa un sourire entendu à Miss Cordélia.

« Lord Pennbridge voulait m’inviter à prendre un rafraîchissement, si cela vous dit, » fit alors la blonde, imperturbable et toujours souriante.

Le Marquis les laissa partir devant avant d’offrir son bras à Miss Cordélia pour se rendre un peu plus loin, où un stand servait des collations à l’ombre des arbres. Si elle le souhaitait bien entendu, et si elle souhaitait encore de lui, mais il avait bien compris qu’elle devait surveiller sa sœur, ce qui était étrange.

« Pour répondre à votre question un peu plus tôt : mes filles sont restées en Ecosse. Je suis partie dans la précipitation et elles n’ont que trois et cinq ans, c'est trop peu pour effectuer un si long voyage avec autant d’empressement… Je vais néanmoins aller les chercher durant les jours à venir. » La séparation étant devenue trop difficile et Alistair craignant que ses filles ne souffrent trop de son absence, en plus de celle de leur mère.

« Où sont vos parents Miss Cordélia ? Comment se fait-il que vous soyez la chaperonne de votre sœur aînée ?  D’ailleurs, si je puis me permettre, ne la laissez pas épouser le Vicomte. »

Accro aux paris, sans nulle doute, ou trop fougueux… Dans tous les cas, il semblait être du genre à dilapider sa fortune, et donc un mauvais parti.

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Invité
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Invité


Message() / Mar 1 Nov - 22:00
Invité

@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


Il ne semblait pas fâché le moins du monde d’avoir perdu, bien au contraire. Il était d’ailleurs étonnant de l’entendre avouer tout haut préférer perdre. Elle n’avait que peu l’expérience des hommes, mais de ce qu’elle avait pu observer il lui avait semblé que tout n’était pour eux que compétition. Alistair avait pour le moins quelque chose de rafraichissant. Malgré son haut rang et le prestige qui venait avec, il semblait détonner, sans doute à cause de sa situation actuelle et du fait qu’il n’ait plus participé à la saison depuis longtemps. « Je vous comprends, je ne les apprécie guère non plus. Enfin, j’imagine que cela dépend de la surprise. Mais je vous remercie, je ne pensais pas apprécier un jour une course à ce point. » Le fait d’y avoir mis un enjeu avait rendu le spectacle considérablement plus intense. Elle n’allait certainement pas se mettre aux jeux d’argent, mais cette vague d’adrénaline qu’elle avait ressentie l’intriguait beaucoup.

C’est alors que Juliet et son galant vinrent dans leur direction. Nul doute que sa soeur cherchait à tâter le terrain. Le Vicomte semblait extatique et visiblement n’avait aucun problème à leur couper la parole de manière fort grossière. Elle ne le connaissait que depuis peu, mais elle le trouvait déjà insupportable, en plus d’être idiot. « Quelle chance pour vous Milord ! » Son ton était visiblement moqueur (elle n’avait pu s’en empêcher), à part pour le Vicomte qui ne sembla absolument pas s’en rendre compte. « Oh ce n’est pas de la chance, miss Cordelia, j’ai toujours eu un excellent instinct. » La puinée manqua de rire face à tant de suffisance, mais parvint à se contenir.

Idiot ou non, Lord Pennbridge était un parti à considérer, elle accepta donc avec plaisir de les suivre d’autant plus que cela lui donnait davantage l’occasion de converser avec le Marquis. Elle avait pu voir que Juliet ne l’hypnotisait pas autant qu’elle l’aurait pensé, et rien que pour cette raison, elle le trouvait d’autant plus intéressant et plaisant à côtoyer. Elle prit le bras qu’il lui offrait, marchant tranquillement à ses côtés tandis que les deux autres menaient une sorte de parade nuptiale qui lui donnait envie de lever les yeux au ciel.

Elle préféra se tourner vers l’Ecossais qui répondait à la question qu’elle lui avait posée plus tôt. Etrangement, le récit de ce père qui souffrait visiblement d’être loin de ses filles la toucha. « Il est tout à votre honneur d’être ainsi attaché à vos enfants. Vous devez être proches. » Elle éprouva un pincement au coeur, en songeant à sa propre relation avec son père. Sir Jonathan qui n’avait pas hésité un instant à envoyer ses filles à l’étranger pendant des années, alors que le Marquis, lui, ne pouvait souffrir une séparation si courte. Certes, ses relations avec le Baronnet s’étaient quelque peu améliorées depuis leur retour à Londres, mais elle n’était pas dupe, ce n’était arrivée que parce que sa fille favorite l’avait cruellement déçu. Elle n’avait gagné son estime qu’au profit de son aînée, et qui pouvait savoir combien de temps cela allait durer. Elle avait l’intuition que les filles d’Alistair n’auraient jamais à faire quoi que ce soit pour gagner son affection.


La question suivante en revanche lui plaisait bien moins. Mais elle s’était préparée à y répondre. Des semaines à le rabâcher à quiconque voulait présenter ses condoléances ou s’intéresser à l’état de leur famille. Des semaines à étouffer la moindre émotion trop vive qui pourrait faire surface. « Sir Jonathan avait des obligations, et il a pensé que les courses m’amuseraient. » Elle fit une pause, se préparant à aborder la suite autant que possible. « Ma mère nous a malheureusement tragiquement quittés il y a quelques temps. » C’était un réel effort pour doser ce qu’elle montrait, sans pour autant donner l’impression qu’elle s’en moquait.

Préférant changer de sujet, elle se focalisa sur les dernières paroles de Lord Graham. « J’ai bien peur de n’avoir que peu d’influence sur le choix de ma soeur. Mais j’aimerais beaucoup connaitre plus en détail votre opinion sur le Vicomte. » Elle esquissa un sourire amusé, comme pour lui donner une sorte de défi. Elle était curieuse de savoir s’il oserait dire réellement ce qu’il pensait. En parlant du Vicomte elle l’apercevait d’ailleurs leur faire signe de les rejoindre, lui et sa soeur mais fit mine de l’ignorer pour le moment. « Vous avez raison, je ne crois pas que je pourrais le supporter bien longtemps… » 
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Message() / Mer 2 Nov - 11:51
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Le marquis fut bien heureux que la demoiselle ait apprécié la course, bien qu’il n’eut pas la prétention de croire que c’était du fait de sa compagnie. En bon gentilhomme, il avait tout fait pour que le moment lui soit agréable en tout cas. Il espérait tout de même que ce n’était pas le fait d’avoir misé, car il s’en voudrait d’avoir créé une addiction, il s’interdit néanmoins de faire le moindre commentaire, elle avait bien assez eu son avis sur la question et le peu qu’il avait vu lui laissait croire qu’elle était de nature raisonnable.

Alors que la jeune brune s’autorisait un ton quelque peu désinvolte envers le Vicomte - un personnage qui pouvait inspirer un certain pathétisme, certes - Alistair Graham, lui, gardait tout son sérieux, n’affichant qu’un visage fermé mais bienveillant. Il était de son devoir de ne pas se moquer d’autrui, même si celui-ci ne semblait pas capable de s’en rendre compte. Aussi, il n’adressa pas un regard à Miss Cordélia et resta poliment concentré sur le Vicomte.

Quand bien même il fut soulagé que celui-ci s’éloigne avec la belle blonde, et que lui-même continue de profiter de la compagnie de Miss Cordélia. C’était idiot, mais cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas passé un aussi agréable moment en compagnie d’une femme, dans un instant de vie normal, ce qui le rassurait pour l’avenir et ses capacités.

« Vraiment ? » Fit-il, quelque peu surpris. « Je pense simplement accomplir mon devoir envers elles. » Un sujet délicat et complexe pourtant. Il n’avait pas toujours été très présent, ni aussi investi, après tout ils avaient des nourrices pour ça. Il n’était même pas là lorsque Deirdre était née. Pourtant dès qu’il l’avait vu, il avait ressenti un amour pour elle qu’il n’avait jamais eu que pour une autre personne : sa mère, mais peut-être même encore plus fort. Mais il ne s’était pas investi tout de suite, il préférait être un mari absent, sa demeure étant habitée par une inconnue qui semblait tant attendre et tant juger de lui. Il partait chasser, pêcher, ou bien à Montrose ou à Glasgow pour gérer diverses affaires. Et puis Deirdre grandit, commençant à marcher et à dire quelques mots, un petit être humain qui commençait réellement à interagir.
Et qui avait peur de lui. Ce jour-là, il s’était disputé avec Maud, l’accusant de retourner sa fille contre lui. Elle lui avait répondu que ce n’était qu’une enfant qui ne connaissait pas son père, qu’il était froid et distant. Alors, il avait fait des efforts, et s’en était suivie une période un peu meilleure durant laquelle Ceanna fut conçue. Il avait été un peu plus présent pour elle, sortant parfois de son lit la nuit pour calmer ses pleurs.
Néanmoins, il restait un fils de Duc, toujours très occupé. Et ce n’est qu’après le décès de Maud que ses filles étaient réellement devenues proches de lui. Elles lui avaient fait comprendre qu’elles avaient besoin de lui, en piquant des crises monumentales et en acceptant que leur père pour les calmer. Donc, il accomplissait son devoir en s’assurant d’avoir les meilleurs nourrices, les meilleurs précepteurs pour elles, en les aimant et en les protégeant, mais il n’avait pas vraiment eu le choix que de compenser la perte de leur mère par son affection et puis, il aimait passer du temps avec elles, les voir sourire et sourire à son tour. Il ne se sentait pas honorable du tout dans cette histoire : il n’avait pas été le meilleur mari, un père décent sans doute mais il aurait pu mieux faire et éviter que l’irréparable ne soit commis.

Longtemps il eût pensé qu’il ne méritait pas de seconde chance, qu’il méritait ce mariage et sa triste fin, et puis il avait compris que son bonheur et celui de ses filles étaient intimement liés, et comme il ne voulait pas les voir malheureuses...

Il n’était en tous les cas pas prêt à se confier sur tout ça. Aussi préféra-t-il parler de la famille de la jeune femme, qui, malheureusement, ne fut pas un sujet plus heureux.

« Veuillez m’excuser mademoiselle, je l’ignorais. Mes sincères condoléances… Je devais avoir votre âge quand notre mère nous a quittés. Je… » Je comprends ? J’aurais tant aimé qu’elle fût présente pour m’aider à choisir mon épouse ? Alistair mettait sa mère sur un piédestal qu’aucunes femmes ne pouvaient atteindre, et il se souvenait encore de sa peine si vive à l’époque, insupportable. Mais même s’il l’avait vécu, que dire ? Rien ne semblait juste, ni adéquat. Il se retint aussi de parler de ses filles qui ne se souviendraient même pas de la leur et ne grandiraient jamais avec elle ; tout cela était déjà bien trop triste… Alors il revint sur ce père, tentant une diversion pour apaiser l’atmosphère.

« Les pères ont toujours tant d’obligations. Je crains d’admettre que je fais aussi partie de cette espèce si répandue… Mais il a eu raison, n’est-ce pas, les courses vous ont amusée ? »

Le changement de sujet fut le bienvenu aussi de son côté, et il s’y attendait du fait de s’être mêlé de ce qui ne le regardait pas. Mais c’était plus fort que lui, le vicomte, qu’il connaissait pourtant bien peu, représentait tout ce qu’il abhorrait et un exemple typique d’homme faible et peu honorable. Cependant, il ne souhaitait ni médire, ni diffamer et lui aussi pouvait se tromper. Et comme la jolie brune à son bras, il ignora les appels du monsieur qui les attendait et espérait bien ne pas avoir à lui reparler. Ni à lui, ni à celle qui cherchait un époux… Parce que cette espèce-là lui faisait peur.

« Mon opinion est bien maigre Miss Cordélia. Je ne connais guère le Vicomte Pennbridge et je ne pourrais apporter d’éléments extérieurs. Néanmoins, il nous a avoué avoir parié une somme non négligeable sur un cheval peu coté. Même s’il a gagné pour cette fois, je n’aurais guère confiance en un homme qui traite d’argent avec autant de légèreté.
Mais peut-être a-t-il fait cela uniquement pour impressionner votre sœur.
»

A la dernière remarque de la jeune femme, le Marquis finit par céder un petit rire, même s’il n’aimait pas se moquer, il avait tout de même juger sévèrement le Vicomte et puis ma foi, le rire ne se commande pas.

« Je n’ai jamais dit cela, » affirma-t-il finalement, goguenard, tout en songeant à ses sœurs qu’il ne voyait pas souvent et dont il n’avait guère à supporter les époux, même si forts agréables dans son cas. Il n’était donc pas inquiet, qu’importe qui son aînée épouserait, elle n’aurait que peu à le supporter elle-même. Puis il redevint sérieux :

« Si vous le souhaitez, je peux me renseigner auprès du club des gentlemen, et écrire à votre père si cela s’avère nécessaire. »
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Message() / Ven 4 Nov - 16:43
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@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


Cordelia l’observait du coin de l’oeil, toujours intéressée par la manière dont autrui réagissait à ses sarcasmes. Il semblait si sérieux ! Peut-être plus qu’elle, ce qui était beaucoup dire. On aurait presque dit que le poids du monde pesait sur ses épaules. Elle espérait bien parvenir à le faire se dérider un peu avant qu’ils se quittent. Et puis, la moquerie était toujours plus drôle lorsqu’elle était partagée.

Elle était pour le moins surprise qu’il estime accomplir simplement un devoir en étant présent pour ses enfants. Elle n’avait eu pour père que le sien, mais d’après ses observation il était loin d’être une exception à la règle. « Vraiment. Bien des pères considèrent que les enfants ne doivent être qu’une préoccupation maternelle. » Elle se rappela à ce moment là qu’il n’avait probablement pas eu le choix. Mais quand bien même, beaucoup auraient envoyé la marmailles dans les pattes d’une gouvernante pour ne plus avoir à s’en préoccuper. « Je suis certaine que vous construisez aujourd’hui un lien précieux qu’elles chériront le reste de leur vie. » ajouta-t-elle, pensive. Exactement comme celui qu’elle avait eu avec sa mère. Lorsqu’elle y comparait sa relation à Sir Jonathan, le contraste était flagrant. Les choses avaient beau s’être améliorées, elle ne savait que trop bien ce qu’elle avait perdu. Elle n’avait pas encore réfléchi à comment ce serait lorsqu’elle aurait ses propres enfants, mais elle avait supposé qu’il en serait de même. Elle préférait ne pas y songer en général, et il était réconfortant de voir qu’autre chose était possible.

Bien sûr il présenta ses condoléances. Elle avait beau savoir que cela partait d’un bon sentiment, elle avait bien du mal à le recevoir aussi bien qu’elle l’aurait dû. Elle n’en montra rien cependant par peur de sembler trop insensible, jusqu’à ce qu’il évoque sa propre mère. Elle leva les yeux vers lui, tiraillée par l’envie de lui poser des questions. De savoir comment on pouvait s’en remettre. A quel moment cela cesserait d’être aussi douloureux. Elle voulait savoir si lui aussi s’était senti si seul qu’il avait cru pouvoir en mourir. S’il avait oublié, avec le temps.

Mais bien sûr, c’était hors de question. Un sujet bien trop intime alors qu’elle le connaissait à peine, et qui plus est dehors, en public. Elle ravala ses paroles et à défaut de savoir quoi dire, se contenta d’acquiescer d’un signe de tête. Nul besoin d’aller plus loin. Il semblait d’ailleurs aussi mal à l’aise qu’elle l’était, signe qu’il était plus que temps de rebasculer sur quelque chose de plus léger et en cela le Vicomte était absolument parfait. Aux yeux de la jeune femme, impossible d’en parler sans avoir envie de rire mais par respect pour Lord Graham elle se contenait au moins un peu. Il ne pouvait d’ailleurs s’empêcher de nuancer son propos, ce qui ne manqua pas de la faire sourire. « Vous êtes plus généreux que moi, Mylord, et c’est tout à votre honneur. J’ai bien peur que vous finissiez par me trouver bien mauvaise. » Elle savait qu’elle ne se montrait pas toujours indulgente, mais après tout à part Tora personne n’avait jamais fait preuve d’indulgence à son égard alors elle ne voyait pas pourquoi elle se priverait de quelques sarcasmes bien sentis si elle en éprouvait l’envie.

Voilà qu’il osait enfin se laisser aller ! Son expression changeait, se faisait plus détendue. « Peut-être l’avez-vous pensé si fort que je l’ai entendu. » ne put-elle s’empêcher d’ajouter sur le ton de la plaisanterie. Mais la proposition qu’il lui fit avait de quoi être considérée. Elle regarda sa soeur et le Vicomte, pensive. « Mmmm, je ne suis pas certaine qu’elle y songe sérieusement. Mais je ne manquerais pas de faire appel à vos services si jamais le danger se rapproche. Je ne voudrais pas que ma soeur se lance dans un mariage ruineux. » A vrai dire, elle aurait adoré voir Juliet perdre un peu de sa superbe. Mais une telle union leur ferait du mal à toutes les trois, d’autant plus que l’époux que l’aînée choisirait risquait de participer à trouver les prétendants des cadettes. Et Cordelia n’avait pas particulièrement envie de se retrouver à subir la cour d’un des amis du Vicomte.

Elle releva les yeux vers le Marquis, qui lui semblait un sujet bien plus digne d’intérêt que les minauderies des deux autres. « Que comptez-vous faire durant votre séjour à Londres, Lord Graham? Allez-vous profiter comme nous tous du reste de la saison ou irez-vous chercher vos enfants au plus vite ? » Il était l’une de ces rares rencontres intéressantes qu’elle avait pu faire récemment parmi la bonne société, et elle aurait été désolée de le voir partir trop vite. 
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Message() / Lun 7 Nov - 9:22
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     @Cordelia Blooming  
   

   
Mauvaise ?
Il avait du mal à l’imaginer mauvaise. La jeune femme avait du caractère et des opinions, à n’en pas douter, parfois un peu sarcastique sans doute, mais de là à la trouver mauvaise… Cependant, il ne commenta pas, il n’était pas là pour juger du caractère des jeunes femmes, pas encore du moins et ça ne lui semblait pas correct d’avoir l’air de flirter alors que rien n’aurait été fait dans les règles.

Elle parvint tout de même à le faire sourire, et même à le faire rire, une véritable prouesse pour une rencontre si récente. Il est vrai que le vicomte ne lui a pas fait forte impression, ça il ne pouvait le nier. Ses oreilles avaient dû fumer pour qu’elle ne s’en rende compte, ou bien était-ce d’une telle évidence que ça en devenait la seule vérité possible. Alors autant en rire, avant de se recentrer et de redevenir plus sérieux. Alistair avait un sens de la justice et de l’honneur assez poussé et il ne souhaitait voir personne finir dans un mariage déplaisant, qui ferait alors plonger sa famille avec elle, pas même une inconnue. Il lui semblait être de son devoir d’avertir sur la conduite de ses pairs lorsque celle-ci n’était pas à la hauteur de ses convictions et de leur rang. Sans doute parce qu’il serait Lord et Duché et qu’il avait élevé le standard. Bien se conduire et montrer l’exemple ne suffisait pas, il fallait être intolérant aux vices et aux péchés des autres.

Alors il se renseignerait sur le Vicomte Pennbridge, il l’avait décidé avant même de connaître la réponse de la mademoiselle, et n’aurait pas changé d’avis si elle n’avait pas jugé cela nécessaire.

Pour le reste, il ne connaissait pas le moins du monde Juliet Blooming et la remarque de sa cadette le laissa perplexe. Il était vrai que le jeu complexe de la recherche d’époux poussait parfois à passer du temps avec des prétendants qui n'intéressaient point, ce qui le dépassait totalement et l’inquiétait. S’était-il déjà retrouvé à la place du Vicomte, joué et moqué ? Ou le serait-il lors de la prochaine saison ? Une perspective peu réjouissante, surtout quand on imaginait, comme le disait son cousin, toutes ces mères poussant leurs filles vers les héritiers les plus fortunés, et en particulier les Ducs. Combien d’entre elles montreraient une réelle once d’intérêt ?

Le Marquis s’était dit qu’il ne voulait plus y penser, et le voilà qu’il recommençait. La faute aux deux célibataires qui l’entouraient. Il en apprécia d’autant plus le changement de sujet proposé par la demoiselle.

« Mon agenda est contraint par les réunions de la Chambre désormais. Je compte partir les chercher après la prochaine session, dans quelques jours, puis nous redescendrons, juste le temps de faire le voyage. Je ne serais donc pas absent très longtemps. Je ne saurais prendre le risque de contrarier la Reine en manquant le moindre événement social. » Le Marquis se permit un léger sourire narquois, assez furtif. « Enfin, j’ai prévu d’emmener les filles dans le Norfolk dès que la saison sera terminée, dans la famille de leur mère. » Une réponse aussi pragmatique que l’homme qui la donnait, mais voilà que le mot, l'évocation, qu'il tentait d'éviter resurgissait et avec elle, des pensées déplaisantes. Il regarda ailleurs, rentrant les lèvres et se mordant l'intérieur de la joue, alors qu'un orage se formait dans ses iris : tout son visage s'était fermé d'un seul coup.

« Rentrez-vous immédiatement dans le Lake District à la fin de la saison ? » C'était tout ce qu'il avait trouvé pour renvoyer la balle, et surtout relancer la discussion rapidement, avec un ton plus sec que ce qu'il n'aurait voulu. Du côté des tentes, Juliet Blooming et le Vicomte avaient leur rafraichissement en main et continuaient de discuter même s'il croisa plusieurs fois le regard de la demoiselle. Deux autres verres étaient posés sur la table et les attendaient. Ce n'était pas des plus polis mais le Marquis n'avait effectivement aucune envie de supporter cet homme, Miss Cordélia l'avait bien senti. Mais au-delà de ça, il s'agissait aussi de sa sœur et sa façon de les regarder...
Ce n'était pas pour rien d'ailleurs qu'il s'était carrément arrêté à bonne distance, espérant que la demoiselle qui tenait son bras n'eut pas trop soif.

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Message() / Lun 7 Nov - 19:22
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@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


En vérité, plus elle regardait leur petit manège, plus elle était persuadée que Juliet ne considérait pas vraiment le Vicomte comme un candidat sérieux. Elle aimait tout simplement se savoir admirée, adulée même. Cordelia l’avait vue faire maintes fois, flirter avec les convenances mais sans jamais aller trop loin, sans donner d’encouragements trop prononcés qui auraient pu porter à confusion. Elle leur jetait parfois des regards, se sachant responsable de la situation. Mais pour le moment, tout semblait sous contrôle et elle espérait que cela le resterait. Un seul faux pas en public et sa soeur pourrait être condamnée à faire entrer cet homme dans leur famille.

Constatant qu’ils étaient seulement en train de converser et rire en se désaltérant, elle concentra de nouveau son attention sur le Marquis qui lui faisait le récit de ses activités présentes. « Vous devez être très occupé en effet, mais cela doit être passionnant. » En vérité, elle brûlait de lui poser davantage de questions: comment tout cela se passait-il ? A quoi participait-il ? Quelles étaient ses idées politiques ? Avait-il des projets, des ambitions lorsque la charge lui reviendrait pleinement ? Mais elle se tut, bien évidemment. Les quelques fois où elle avait osé ce genre de questions, elle n’avait récolté que rires moqueurs et remarques condescendantes de la part des rares hommes à qui elle avait pu les poser. Et puis, cela lui semblait particulièrement déplacé, alors qu’ils se connaissaient à peine et c’était sans parler d’évoquer l’avenir alors que le Duc était encore en vie.

Elle s’assit donc sur sa curiosité et le laissa continuer. Même quelqu’un de bien moins observateur que Cordelia aurait pu remarquer que son visage se fermait soudainement. Puis son ton qui se faisait plus rude. Elle haussa les sourcils, surprise, mais ne montra rien d’autre. Elle se contenta de répondre à sa question, comme si de rien n’était. « C’est en effet ce qui est prévu. » Une ombre passa dans son regard, tant elle commençait à craindre ce départ. L’absence de sa mère, qui se ferait sentir plus que jamais. Le manque de distractions, qui la mettrait malgré elle face à un chagrin qu’elle ne cessait de refouler avec acharnement. Et surtout, la solitude, qui allait, elle le craignait, l’avaler toute entière et la plonger dans des ténèbres sans fond. Elle adressa un sourire aimable au Marquis, celui qu’elle affichait à chaque fois qu’elle ne voulait pas montrer ses troubles intérieurs. « J’imagine que nous auront l’occasion de recevoir quelques visites également au cours des prochains mois. » Elle jeta un regard en direction de Juliet. Lui trouver un époux serait une occupation non négligeable, mais qui ne prendrait peut-être pas suffisamment de temps pour combler le vide des prochains mois.

Elle se rendit bien compte que le Marquis ne cessait de regarder dans la direction de sa soeur et du Vicomte, et il semblait avoir encore moins envie qu’elle de les rejoindre, si c’était possible. « Ai-je dit ou fait quelque chose qui vous a contrarié, Milord? » Elle savait bien que non, ou alors elle ne s’en était pas rendu compte. C’était une manière de prêcher le faux pour savoir le vrai, d’être moins intrusive également. Il n’empêche que quelque chose le tracassait et elle ne pouvait que se demander si cela n’avait pas trait à la mort de son épouse. Peut-être que la pensée de se rendre dans la famille de cette dernière le remplissait de chagrin. Ou peut-être était-il au courant des rumeurs qui circulaient à son sujet. Jusqu’à présent elle avait été persuadée que non, mais sa réaction la faisait douter. Elle espérait presque que ce soit le cas, car plus elle passait de temps en sa compagnie, plus elle éprouvait de la culpabilité à garder pour elle une chose pareille, à le laisser être la cible des racontars et quolibets en tout genre sans le savoir. 
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Message() / Mar 8 Nov - 15:21
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     @Cordelia Blooming  
   

   
Mauvaise ?
Passionnant… Passionnant… Terriblement long de palabres pour peu de choses concrètes, surtout et malheureusement. Même s’il ne s’en plaindrait jamais, c’est une responsabilité qui lui incombait, il le savait depuis toujours et il prenait la tâche très au sérieux. Sans doute pourrait-il mener des réformes importantes un jour, mais pour le moment, il n’était pas officiellement membre. Il accompagnait son père, écoutait, et si celui-ci ne voulait pas écouter son avis lors des votes et bien il n’avait rien de plus à dire. D’une certaine façon, il avait hâte d’endosser réellement toutes les responsabilités du duché et de la Chambre, d’une autre il ne pouvait souhaiter de perdre son père. L’heure viendrait, et elle viendrait bien trop tôt à son goût.

Alistair n’était pas des plus observateurs, ni ne savait trop déchiffrer les expressions d’un visage, sans doute parce qu’il ne le cherchait que rarement. Mais cette fois, il a vu le visage de la jeune femme, tantôt si joyeux, s’éteindre à l’idée de retourner dans son pays. Néanmoins il n’eut pas le temps de la questionner qu’elle détourna la conversation sur sa sœur, un sujet qui ne lui convenait toujours pas.

« J’espère qu’ils seront de plus agréables compagnies, alors. » Il n’osa pas nommé le Vicomte mais il ne doutait pas que la jeune femme comprendrait. Mais combien devait-elle en recevoir ? Il lui semblait que c’était de pire en pire. Une compétition qu’il ignorait jusque-là se jouait sous son nez autour de Miss Blooming. Il ignorait les casaques des autres cavaliers, mais il se doutait que ce le vainqueur ne serait pas Lord Pennbridge cette fois. Et voilà qu’il comparait ces messieurs à des chevaux ! La saison n’avait pas commencé qu’il s’en inquiétait déjà. Et ça ne faisait que le ramener quelques années en arrière, lorsqu’il avait suivi quelques saisons, avait courtisé quelques jeunes femmes sans grandes convictions.
Il y avait bien eu une belle rousse pour émouvoir son âme, mais un autre avait fait sa demande avant lui. Il n’était pas amoureux, mais cela avait suffit à le refroidir. Il était encore plus timide que maintenant et il n’osait. Alors quand son père lui avait proposé de se rapprocher de Maud d’Aetheling, illustre famille avec qui il s’entendait bien et pour qui il avait un profond respect, il avait laissé faire, il avait suivi le cours des choses sans jamais vraiment s’investir. Et il l’avait payé bien cher. Tout avait été précipité du fait de la guerre, ils n’avaient pas eu le temps de se connaître et puis il était parti pendant un an.

Mais aujourd’hui c’était une autre brune qui lui tenait compagnie, et qui venait de le rappeler au présent.

« Pardonnez-moi Mademoiselle, si j’ai eu le malheur de vous donner cette impression. Vous ne m’avez pas contrarié, bien au contraire. Votre compagnie est des plus agréables. Croyez-moi, je ne manque pas de subterfuges pour m’éclipser lorsque la situation me déplaît. » Il tenta un léger trait d’humour. Peut-être ne devrait-il pas lui confier cette stratégie des grands hommes, qui étaient si occupés qu’ils ne manquaient jamais d’excuses pour fuir, mais d’un autre côté cela semblait être une évidence. Alistair en particulier n’était pas du genre à se laisser tenir la jambe et il pouvait être assez sec et rude avec quelqu’un qui lui déplaisait.

Il s'était effectivement fermé subitement, à l'évocation de Maud, et il avait le sentiment qu'elle méritait des explications. Il s'en voudrait qu'une jeune femme aussi bien éduquée le prenne pour elle. Mais il ne souhaitait pas non plus s'épancher...

« Une saison prend fin, une autre arrive, je pense avoir pris la bonne décision en revenant. Toutefois… Non, il ne pouvait pas faire reposer son fardeau sur ses frêles épaules, ni ses doutes sur le fait de se remarier, sa crainte de revivre un mariage similaire, tout cela ne la concernait pas. Surtout quand elle ferait partie des débutantes et lui des célibataires… Convoités ? Hormis son titre, Alistair se voyait comme le célibataire le moins attirant de tous. Bien plus âgé, presque trop, et point beau garçon, sans parler de son caractère. C'était même pire que ça, il n'était pas sûr de vouloir s'imposer dans la vie de qui que ce soit, comme s'il ne serait jamais digne d'une nouvelle épouse. Je me projetais simplement à la place du Vicomte, espérant ne jamais m’y trouver. Je détesterais que l’on se joue de moi de la sorte et ne peux approuver le jeu de votre sœur, Miss Cordélia. J’espère que vous pardonnerez mon franc parlé, mais peut-être pourriez-vous m’éclairer avec votre propre vision des choses ? Vous serez vous-même à sa place l’année prochaine après tout. » Habile détournement de la conversation sur elle.

« Vous aviez l’air également contrarié à l’idée de rentrer chez vous, je me trompe ? »

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Message() / Mer 9 Nov - 19:36
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@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


Elle l’observait, se demandant ce qui avait pu le contrarier à ce point. Peut-être n’aurait-elle pas dû insister car elle avait conscience que par sa question, elle l’avait manipulé d’une certaine façon pour obtenir une réponse satisfaisante. Il y avait quelque chose chez le Marquis, une forme de vulnérabilité qu’elle trouvait touchante et qui déclenchait presque chez elle une sorte d’instinct de protection. Pourtant il était un homme, de plus haut statut et plus âgé qui plus est, avec une expérience dont elle n’avait probablement pas idée. Il n’empêche qu’elle éprouva une petite pointe de culpabilité, d’autant plus en entendant sa réponse. Elle sourit néanmoins, sans prononcer le moindre mot, sentant qu’il avait bel et bien quelque chose à lui dire. Alors elle attendit, patiemment. L’avantage de ne jamais avoir le sentiment d’être écoutée ou entendue, c’est qu’elle avait développé d’excellentes dispositions d’écoute. Elle fut néanmoins surprise de la franchise avec laquelle il s’exprimait, du peu d’assurance qui se dégageait de lui, qui était pourtant si grand, si impressionnant par sa stature. Elle soupira.

« Vous avez été franc avec moi, je vais donc l’être avec vous et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. Il est en effet fort possible que vous soyez cible de quolibets et sans doute aurez-vous parfois l’impression d’être un trophée que l’on cherche à gagner. Mais… » Elle s’arrêta, son regard se posant sur Juliet qui minaudait, comme toujours. « J’entends ces messieurs et ce qu’ils peuvent dire au sujet de ces ridicules débutantes, prêtes à tout pour trouver un mari fortuné. Seulement, vous voyez, nous n’avons pas le choix. Etre épouses et mères, voilà le seul destin digne de ce nom qui nous est possible. Moi et mes soeurs n’avons pas de frère, je n’ai pas besoin de préciser ce qui pourrait nous arriver si nous ne trouvons pas à nous marier. » Leur vie entière dépendrait de l’héritier de leur père à sa mort. Quoiqu’elle fasse, elle appartiendrait à quelqu’un, et ce pour toujours. « Ne soyez pas trop sévère avec nous. Cela ressemble à un jeu, mais ce n’en est pas un, croyez-moi. » Difficile de réaliser qu’elle venait de défendre sa soeur aînée, même indirectement. Elle se tourna vers lui avec un sourire amusé. « Ne vous en faites pas, je ne doute pas un instant que vous ne manquerez pas d’attentions. » Et elle le pensait, on parlait d’ailleurs de lui depuis son arrivée à Londres comme d’un célibataire fort convoité. Il était de plus charmant et avait un caractère qui paraissait posé et agréable. Bien des demoiselles aspireraient sans doute à l’avoir pour époux.

Mais il y avait cette chose qu’elle ne disait pas. Ces rumeurs sur sa personne. Elle doutait que beaucoup de gens y prêtent foi, mais c’était si scandaleux que cela menaçait de se propager rapidement, d’être déformé et potentiellement de causer beaucoup de mal. Ce n’était pas ses affaires, ça ne la concernait pas. Et pourtant, elle détestait malgré elle qu’il puisse ne pas savoir, d’autant plus après avoir ainsi échangé avec lui et constaté qu’il lui semblait en effet impensable que quoique ce soit là-dedans puisse être vrai. Préoccupée, tiraillée, elle eut du mal à rassembler ses esprit pour lui répondre. « Non, en effet. Je suis bien sûre très attachée à la maison de mon père mais il sera étrange d’y revenir sans la présence de ma mère. » Refusant une fois de plus de trop exposer sa tristesse, elle ne put s’empêcher de conclure par une boutade. « Et puis que ferai-je sans les divers soirées et amusements de Londres ! »

Elle commençait à sentir en elle un profond malaise qui lui tordait peu à peu les entrailles. Elle détestait être impliquée dans ce genre de choses et faisait habituellement son possible pour rester en retrait des rumeurs et racontars. Les écouter oui, les commenter pourquoi pas, mais se trouver face à leur principal objet c’était encore autre chose. D’autant plus qu’il ne s’agissait pas de n’importe quelle rumeur, mais de quelque chose de si scandaleux qu’elle n’en avait entendu parler qu’à demi-mot. Pour une fois, elle ne cherchait pas à dissimuler son embarras derrière un masque figé. Elle rassembla son courage et posa une main sur son bras pour attirer son attention. « Milord, il… il y a quelque chose que vous devez savoir… Ce n’est probablement pas ma place, mais vous m’êtes sympathique et je me sentirais complice de tout cela si je ne vous disais rien… » Et c’était beaucoup dire, venant de quelqu’un qui méprisait la plupart des gens. Ses doigts s’entremêlaient, son regard se faisait tantôt présent, tantôt fuyant tandis qu’elle se mordilla la lèvre inférieure. « Certaines rumeurs circulent… sur vous et feue votre épouse. Au sujet de la manière dont elle… » Elle ne put finir sa phrase, le sujet était bien trop choquant pour qu’elle arrive à l’aborder de cette façon. « Je suis désolée… » Elle espérait en avoir dit assez pour qu’il l’ait comprise et s’attendait à tout instant à voir sa colère s’abattre sur elle. Bien des hommes auraient fait éclater leur rage pour moins que ça. 
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Message() / Jeu 10 Nov - 17:07
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     @Cordelia Blooming  
   

   
La réponse de la demoiselle n’était pas celle qui aurait voulu entendre, ni celle sur laquelle il aurait parié - mais visiblement, ce n’était pas son jour pour miser sur le vainqueur. Certaines choses le firent tiquer, mais était-ce le moment d’approfondir le sujet ? Il n’en était pas sûr. Sur d’autres il n’était pas d’accord, ou bien se sentait-il accusé d’un jugement qu’il n’avait jamais émis. Toutefois, il écouta et fit de son mieux pour comprendre, appréciant que la réponse soit aussi honnête que la sienne et que la jeune femme ait des opinions.

« Je vois. Merci pour votre avis Mademoiselle, je saurais me montrer plus indulgent à l’avenir. Et pour votre information, je ne vous trouve pas ridicules. » Juste effrayantes. Cordélia Blooming n’était pas encore une débutante, mais c’était tout comme dans la tête du Marquis et l’attitude de la jeune femme. « Quant à votre situation, je ne doute pas que vous trouverez toutes un mari convenable qui saura vous mettre à l'abri du besoin. Vous êtes une jeune femme charmante et bien éduquée et vos sœurs aussi, sans nulle doute. Les gentilshommes le verront. » Sauf lui ? La question allait finir par se poser à force... Il ne s’attarda pas sur ces histoires de quolibets, ni de destin unique, quand bien même il voudrait comprendre ce qu’elle entendait par là. Et quel autre destin elle aurait souhaité… Lui qui était si vieux jeu et traditionaliste ne comprenait pas qu’une jeune femme de bonne famille puisse se sentir autre chose que chanceuse, et aborder cette recherche d’époux autrement qu’avec joie et envie. Il ne voyait pas non plus à quel moment cela ne s’appliquait pas aux hommes. Il était de son devoir de trouver une épouse et d’avoir des héritiers, de la même façon qu’elle. Les hommes qui n’en faisaient qu’à leur tête étaient pour lui des lâches, incapables de supporter la moindre responsabilité.
Le sujet était passionnant, et mériterait qu’ils s’y attardent pleinement mais le moment n’était pas propice aux discussions plus profondes et la jeune femme poursuivit. Il la laissa donc faire.

« Attention n’est pas le terme que j’aurais employé. » Conclut-il cet échange, de façon un peu mystérieuse. Il ne voulait pas l'attention des demoiselles… Il voulait… Il ne savait même pas ce qu’il voulait, mais plutôt ce qu’il ne voulait pas. C'est-à-dire revivre ce qu’il avait déjà vécu, sans être assez fou pour croire qu’il pourrait trouver l’amour.

Reportant la discussion sur la jeune femme, il écouta avec tristesse sa réponse, se sentant bien insensible de ne pas y avoir pensé de lui-même. Il grimaça, se pinça les lèvres puis accompagna sa boutade d’un sourire désolé, bien mal à l’aise qu’il était d’avoir remué le couteau dans la plaie.
« Des promenades de lac en lac ? » C’était dit avec une certaine tendresse, sur un ton chaud, d’autant plus avec son bel accent écossais, car il jugeait plus empathique de suivre son changement de sujet plutôt que de s’excuser et d’en remettre une couche.

Alors le Marquis se décida à refaire un pas dans la direction de l’aînée et de son prétendant ; très vite arrêté par la main de la demoiselle qui l’attirait à elle. Il ne fut pas surpris, il l’avait senti trépigner à côté de lui, quelques mots aux bords des lèvres. Il n’avait pas la moindre idée de quoi, mais lorsqu’il se tourna vers la brune, il comprit la gravité du sujet. Son visage se mua entre l’incompréhension et un air sérieux et à l’écoute, même si à chaque mot, il avait envie de la secouer comme un prunier pour savoir où elle voulait en venir. Qu’est-ce qu’une jeune femme qu’il venait à peine de rencontrer pouvait lui apprendre de si important ? Au point d’être aussi hésitante, voire de se sentir coupable ? Son père avait-il organisé tout cela sans qu’il ne le sache ? Mais Cordélia Blooming n’avait pas fait ses débuts…

« Vous pouvez tout me dire, Mademoiselle, » l’encouragea-t-il.

Elle parla, et son visage se ferma, ses mâchoires se serrèrent, ses poings aussi. Il recula instinctivement d’un pas. La colère qui brillait dans ses yeux était mauvaise alors qu’il hésitait sur la façon d’interpréter ce qu’il venait d’entendre. Simple information ou accusation ? Quel rôle jouait-elle là-dedans ? Y croyait-elle ?
Le futur duc n’en croyait pas ses oreilles - qui se confondaient avec ses cheveux - et il était aisé, alors, de laisser sa colère se transformer en paranoïa. Heureusement, elle s’excusa et Alistair déglutit, ravalant cette rage sourde qu'il n'avait que trop contenu. Maud, décidément, le rendrait malheureux jusque dans sa mort. Il tentait de se rappeler qu’ils venaient de passer un agréable moment, et qu'il ne devait pas tout gâcher à cause d’elle, à cause de rumeurs dont il ignorait le contenu et l’origine, même s’il avait quelques doutes. Cependant, le sujet était trop sensible pour qu'il retrouve un semblant de sympathie pour qui que ce soit…

« Et que dit-on exactement, Miss Blooming ? » Lui demanda-t-il froidement, tout en la regardant dans les yeux, se tenant face à elle comme si un mur venait de se dresser entre eux. Il n’était pas menaçant pour autant, juste extrêmement tendu et froid. « Où avez-vous entendu cela ? »

La pauvre ne faisait que rapporter, et par sympathie en plus, ce qu’il était incapable de discerner sur l’instant, car le Marquis voulait des réponses. Il voulait savoir qui osait salir son nom et le nom de son épouse. Il voulait savoir qui répandaient de telles histoires et si elle faisait partie des colporteuses, sans vraiment oser demander directement. Il lui avait fait de nombreux compliments et commençait à se demander si elle n'avait pas jouer avec lui comme sa sœur le faisait avec le Vicomte, cherchant à gagner sa confiance pour obtenir des aveux. Ou toute autre perfidie qu'il n'était même pas capable d'imaginer.

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Message() / Jeu 10 Nov - 21:23
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@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


Elle ignorait si ses paroles avait eu le moindre effet. A vrai dire, cela lui importait peu, il lui avait demandé d’exprimer son opinion et elle l’avait fait. Il était appréciable cependant qu’il l’ait ainsi écoutée et ait eu le bon goût de ne pas chercher à la contredire ou à se montrer condescendant à son égard, qu’il soit d’accord ou non (car cela elle l’ignorait). Elle sourit à ses compliments, plus amusée par son optimisme que flattée, car elle ne doutait pas que le temps ne serait guère long avant qu’il change d’avis. Atténuer son caractère était une attitude qu’il lui était en effet difficile de tenir sur la durée, et ce que l’on disait à son sujet ne l’aiderait pas à paraitre charmante, comme il le disait. « Oui, certainement. » A vrai dire, elle doutait que la chose soit si simple, du moins dans son cas. Elle n’était que fille de petit baronnet sans grande fortune et était loin d’avoir l’attrait de son aînée. Elle savait qu’elle ne pourrait prétendre aux mêmes ambitions. Seul la consolait le fait qu’Ophelia ne rencontrerait certainement pas les mêmes difficultés qu’elle.

Contaminée par sa chaleur soudaine, elle se prit à songer aux lacs de sa région, les plus beaux qu’on puisse imaginer de son humble avis. Elle aimait s’y promener, s’y baigner même (lorsqu’elle était seule bien sûr). C’était là une perspective qui lui remontait un peu le moral et elle acquiesça d’un hochement de tête. Il était grand temps de retourner vers sa soeur et le Vicomte, mais elle n’avait pu s’y résoudre avant de lui avoir dit la vérité. Elle avait, une fois encore, cet étrange instinct de protection qui l’y avait poussée, malgré le manque de prudence que cela représentait.

La réaction du Marquis ne fut guère surprenante, mais étrangement elle en fut soulagée. Elle avait craint un déferlement d’émotions face auquel elle aurait été prise au dépourvu et déstabilisée. Mais la froideur que montrait à présent le Marquis lui était suffisamment familière pour que sa gêne la quitte. Elle s’avança d’un pas, se tint droite et soutint son regard, cette fois-ci sans ciller, dans toute sa froideur et son austérité habituelle. Puisqu’il voulait les faits, elle les lui donnerait, posément et simplement. « On sous-entend que vous auriez quelque responsabilité dans la disparition de votre épouse. Ces rumeurs sont parvenues à mes oreilles sous forme de bruits de couloir, on me remarque peu ce qui me permet d’entendre bien des choses. J’ignore qui en est à l’origine, mais il ne doit pas être bien difficile de trouver le ou la responsable. » Ce qu’elle aurait fait à sa place. Pour ensuite les faire payer, leur passer l’envie de recommencer. Mais le Marquis aurait très certainement été choqué de la savoir si vindicative. Elle ne lui proposa pas son aide, jugeant que ce serait malvenu. S’il la souhaitait, il la lui demanderait.

« Tout ceci est bien sûr si ridicule que je doute que quiconque y prête foi, si cela vous inquiète. » Elle soupira, sentant ce mur qui se dressait désormais entre eux. Elle s’y attendait bien sûr, mais c’était tout de même déplaisant. Cependant, elle ne parvenait pas à regretter ses actions. « Je vous ai heurté, je le vois bien et j’en suis désolée. Mais il me semblait injuste que vous ne sachiez rien, compte tenu de la teneur des propos. » Elle se recula et croisa les bras. Par chance, Juliet et le Vicomte semblaient au milieu d’une conversation animée et ne se souciaient aucunement d’eux, inconscient de l’atmosphère qui s’était soudainement chargée d’orage.

« Je comprendrais parfaitement que vous souhaitiez prendre congé et ne plus jamais rien avoir à faire avec moi. J’en serais attristée mais c’est bien sûr votre droit le plus strict. Je ne soufflerai mot de cette conversation à quiconque, bien évidemment. » Il est vrai qu’il lui était rare de rencontrer des individus pour qui elle sentait pouvoir éprouver de l’estime et elle avait le sentiment que Lord Graham était réellement un homme bon, l’un des rares qu’il lui ait été donné de rencontrer. Sir Jonathan serait furieux s’il apprenait qu’elle s’était aliéné un Marquis et futur Duc, de plus dès leur première rencontre, mais tant pis. Elle estimait avoir fait son devoir en le prévenant et en lui donnant les armes pour se défendre, elle ne comptais pas faire des ronds de jambes ou sangloter devant lui pour espérer l’adoucir. C’était sans doute cette intransigeance qui rendrait son cheminement vers le mariage semé d’embuches.  
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Message() / Ven 11 Nov - 9:05
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     @Cordelia Blooming  
   

   
Il s’attendait à ce qu’elle s’écrase, à ce qu’elle recule, qu’elle se sente gênée ou mal à l’aise en sa présence et qu’elle ait envie de partir rejoindre son aînée. Au lieu de ça la jeune femme affichait une confiance en elle étonnante, un aplomb comme il en avait rarement vu. Elle s’approchait au lieu de fuir, elle n’avait nullement peur de lui. Ce qui déstabilisa le Marquis.
Néanmoins, il se grandit et ne recula point, même s’il en avait envie… Et à nouveau ce n’était pas pour s’éloigner d’elle, mais pour éloigner cette colère de sa jeune personne. Ce dont il n’avait plus besoin cependant… Pas qu’il fut calmé, mais quelques peu désarçonné par l’attitude de la jeune femme et puis elle savait se montrer convaincante en dissipant ses doutes. Elle forçait à l’admiration, si seulement il avait dans les dispositions requises pour en montrer.

Il écouta attentivement cette vérité douloureuse. ignorant qu’il était de l'existence d’une telle rumeur. Même s’il savait que certains avaient osé dire ça de lui, et qu’ils avaient donc quelques noms en tête. Les bas-joues seraient à s’en faire mal aux dents, il détestait ce qu’il entendait, il détestait l’entendre de sa bouche à elle et la voir mêlé à tout ça, même si elle ne faisait que rapporter… Par sympathie. Et il l’entendait désormais, même s’il était incapable de se détendre et de l’afficher, il entendait qu’elle n’avait rien fait de mal.

C’est tout ? Avait-il envie de demander, ce qui sous-entendrait qu’il y avait autre chose. Car il ne supporterait pas que des rumeurs circulent sur la paternité de sa fille. Il n’était pas un homme qui faisait sa justice lui-même, il considérait cela comme déshonorable mais il ne fallait pas trop le pousser non plus… Il ne posa pas la question, elle était bien assez mêlée à cette histoire. Trouver les responsables serait en effet une tâche aisée, surtout lorsqu’il avait des noms en tête, donc celui de l’écrivain Jaime Willis. Mais là encore, il ne souhaitait pas lui demander, ne serait-ce que pour ne pas donner le bâton pour se faire battre, ne pas pousser sa curiosité à aller vers lui et à écouter ses sornettes et ses poèmes ridicules. Encore moins pour la pousser dans les filets d’un vil séducteur. Même s’il osait espérer qu’elle valait mieux que ça et qu’elle avait autant d’aplomb face à la tentation que face à lui.

« Cela sera aisé, en effet. » Fit-il sèchement, ne se calmant que peu après, lorsqu’elle aura sous-entendu ne pas y croire. Il en fut soulagé, mais ressentit un peu plus de culpabilité. Et il sut alors qu’il allait s’en vouloir lorsqu’il serait rentré chez lui et calmé : il s’en voudrait de la façon dont il l’avait traité et se dirait qu’elle ne voudrait probablement jamais le revoir, qu’il ne devrait plus lui imposer sa présence moribonde. Ce fut d’autant plus vrai lorsqu’elle affirma l’avoir blessé, puis s’éloigna de lui, le laissant plus abasourdi qu’autre chose. Alistair était heurté de lui avoir laissé entendre que c’était elle qui avait fait quelque chose de mal… Heurté par l’existence de ces rumeurs. Mais pas heurté par sa franchise.

Mais il était trop sous le choc pour réagir assez vite, il la regardait, interdit, affirmer ces absurdités et croire qu'il lui reprochait quoique ce soit.

« C’est moi qui devrait dire cela. Fit-il enfin. Son ton était quelque peu redescendu, sans être redevenu chaleureux car le Marquis était toujours sous tension, il était plus sensible et vulnérable et il était de nouveau en capacité de discuter. Ce n’est pas vous qui m’avait heurté, et je ne pourrais me pardonner de vous avoir fait croire qu’il en était autrement alors que vos intentions n’étaient autres que bonnes. J’ai laissé ma colère m’aveugler et j’en suis profondément désolé.
Je vais en effet prendre congé, non parce que je souhaite me soustraire à votre présence, mais parce que j’ai une affaire urgente à régler désormais… Enfin, je ne vous imposerai pas plus longtemps ma présence et je comprendrais que vous ne vouliez plus rien avoir à faire avec moi.
» Ce qui m'attristerait.

Alistair recula et s’inclina respectueusement, le visage toujours aussi fermé et froid.

« Miss Cordélia. »

Il n’eut pas le moindre regard en direction de son aînée et il était prêt à tourner les talons pour aller retrouver le Duc et ensuite aller enquêter. Il aurait bien matière à réfléchir, sans doute qu’il ne dormirait pas beaucoup cette nuit. Et pour sûr, Cordélia Blooming avait marqué son esprit, en bien, comme en peine. Il espérait la revoir autant qu’il redoutait désormais qu’elle n’aborde ces sujets avec cet aplomb qui la caractérisait, il n'était pas certain d'être prêt pour ça.

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Message() / Mar 15 Nov - 15:06
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@Alistair Graham & Cordelia Blooming
Miser sur le bon cheval


Elle savait qu’elle montrait une part d’elle-même qu’elle aurait dû dissimuler. Mais elle n’avait pu s’en empêcher, poussée par l’attitude soudainement froide du Marquis et le poids de ces révélations. Car si elle acceptait volontiers qu’il soit en colère en apprenant une chose pareille, elle ne pouvait empêcher son orgueil d’être quelque peu heurté alors qu’elle n’avait eu que de bonnes intentions (elle qui évitait en général de se mêler des affaires d’autrui). Elle ne comptait devenir le prétexte sur lequel il pourrait passer sa colère ou son indignation (même si une fois encore, la chose était compréhensible). Elle s’imaginait bien que cela ne pourrait que lui déplaire, c’était loin d’être un aspect charmant de sa personnalité, on le lui avait répété bien assez souvent. Mais peu importait.



Il ne montrait que peu de choses de l’effet que ses paroles avaient eu sur lui, si ce n’était cette froideur, cette colère rentrée. Il lui confirma indirectement ce qu’elle avait pensé: le contenu des rumeurs, le moment où elles étaient apparues, tout laissait à croire qu’il s’agissait de quelque chose de personnel. Peut-être une amie de feue son épouse qui avait mal vécu son décès, à moins que Lord Graham ait des ennemis susceptibles d’une telle bassesse ? Elle n’allait certainement pas lui poser la question, d’autant plus qu’il ne lui demandait rien. En ce qui la concernait, le sujet serait donc clos.

Après la réaction qu’il avait eue, elle ne s’était guère attendue à des excuses. Encore moins à ce qu’il s’imagine qu’elle lui en veuille au point de ne plus jamais désirer le revoir. Elle conserva son expression naturellement froide, mais s’adoucit un peu néanmoins. « En ce qui me concerne, tout est oublié. Vous aviez des circonstances atténuantes. » Pour être honnête, elle ne pouvait s’empêcher de regretter le tour qu’avait pris la conversation. Malgré les regrets exprimés, nul doute qu’il n’aurait pas la meilleure des opinions à son sujet. Elle essayait d’adopter une attitude fataliste, de se persuader que cela n’avait pas grande importance et qu’elle ne pouvait l’empêcher, mais elle devait bien admettre que cela la contrariait plus qu’elle ne l’aurait pensé.

« Je ne vous retiens donc pas plus longtemps. Je vous souhaite de pouvoir résoudre cette situation le plus rapidement possible. » Elle s’inclina tout aussi respectueuse à son tour. « Lord Graham. »

Elle s’éloigna à son tour afin de rejoindre, non sans regret, sa soeur aînée et le Vicomte. Lorsqu’on l’interrogea, elle ne manqua pas d’inventer une histoire, un rendez-vous de la plus haute importance qu’il ne devait en aucun cas manquer, et il n’avait d’ailleurs que trop tardé. Il s’excusait platement bien sûr et regrettait de n’avoir pu s’entretenir plus longuement avec Miss Blooming et Lord Pennbridge, mais il était certain que ce n’était que partie remise. Et d’autres banalités du même acabit, avant que de nouveau on se désintéresse de sa personne et qu’elle doive se résoudre à faire tapisserie. Cependant, elle en était plutôt soulagée car après ce qu’il s’était passé, elle n’avait l’énergie de bavarder ni avec l’un ni avec l’autre. Bien malgré elle, elle eut du mal les heures suivantes à détacher ses pensées de cette étrange conversation avec le Marquis.  
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