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Les Chroniques de Londres
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Damsel in distress (ft. John)

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Message() / Ven 9 Sep - 17:40
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John Burgess & Cordelia Blooming

Damsel in distress


Le temps passait et ses nuits demeuraient courtes, partagées entre cauchemars et rêves, ces derniers plus cruels encore, où sa mère lui apparaissait telle qu’autrefois, en vie. Au réveil, la douleur la terrassait à nouveau lorsqu’elle se rappelait que Tora n’était plus. Elle préférait encore ne pas dormir. Il était d’ailleurs rare désormais que son sommeil dure plus de quatre heures. Levée bien avant le reste du monde, ou la plupart, elle avait prit l’habitude de chevaucher dès l’aurore. C’était devenu de loin l’activité qu’elle préférait en ce moment, celle qui, l’espace de quelques heures, lui permettait de tout oublier. L’un des rares moments où elle avait l’impression d’être seule à Londres, à l’exception des travailleurs matinaux qu’elle croisait vaguement en chemin et pour qui elle était invisible.

Perchée sur le dos d’Artemis, sa jument favorite, elle parcourait les différents recoins du parc situé aux abords de la Tamise. C’était loin d’être aussi beau et grandiose que ses terres familiales, mais c’était largement suffisant pour ce qu’elle avait à y faire. L’heure matinale lui permettait de se passer de chaperon sans trop craindre que quelque chose de mal se produise ou qu’elle soit impliquée dans un quelconque scandale. Elle imaginait que les choses seraient quelques peu différentes à la saison prochaine, lorsqu’elle serait elle-même débutante.

La chaleur de l’animal, ses mouvements, l’air frais et humide sur son visage lui vidèrent l’esprit presque instantanément, ce que même ses livres préférés ne parvenaient plus à faire. Et à chaque fois qu’elle entrevoyait le visage de Tora, elle faisait accélérer sa monture, comme pour laisser cette image derrière elle.

Mais d’un coup, sans prévenir, Artemis s’emballa. La jument avait certes son caractère, mais ce n’était nullement dans ses habitude. Cordelia n’eut cependant pas l’occasion de se questionner sur la raison de ce soudain changement de comportement, elle eut tout juste le temps de se cramponner pour éviter de se faire éjecter de sa selle. Peut-être cela aurait-il mieux valu, car à présent l’animal continuait sa course folle sans avoir l’air de vouloir s’arrêter. Elle fit son possible pour tenter de la calmer, de la pousser à ralentir, mais sans le moindre succès. S’était-elle blessée ? Avait-elle eu peur de quelque chose d’invisible aux yeux de la jeune femme ? Quoiqu’il en soit, rien ne semblait pouvoir l’apaiser.

Cordelia n’avait pas le choix: s’accrocher du mieux qu’elle pouvait afin d’éviter de se rompre le cou. Dieu merci, elle avait eu l’inconvenance de ne pas monter en amazone, sans quoi elle serait déjà par terre. Les bras et les jambes crispés au point d’en avoir mal, elle faisait de son mieux pour ne pas céder à la panique et rester concentrée. Artemis finirait bien par s’arrêter d’elle-même à un moment ou un autre, en espérant que ce dit moment ne tarde pas trop…
AVENGEDINCHAINS
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Message() / Sam 10 Sep - 11:18
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DAMSEL IN DISTRESS
When you’re dead already, you’re free.
— Ft Cordelia Blomming

@Cordelia Blooming

Les phalanges de ses mains étaient endolories par les multiples crispations qui avaient jonché son sommeil. Tout son être semblait au bord de l’implosion tant ses nuits étaient rudes, brutales, sans pitié. Depuis son départ de l’armée, tous ses souvenirs d’horreurs remontaient à la surface, comme s’ils s’étaient cachés silencieusement dans son esprit depuis dix ans. Lui qui s’était senti invincible tout ce temps, frôlant la mort avec un excès de zèle déconcertant, payait désormais le prix fort.

Il n’en pouvait plus, ne respirait plus. Ses poumons le pressaient avec hargne et bien que sa chambre soit particulièrement spacieuse, le voilà qui suffoquait. Alors, avec la même agilité que celle d’un homme bourré, il se relevait et se préparait en hâte sous les yeux perturbés des employés de maison. Devaient-ils intervenir ? Lui proposer de l’aide ? S’ils s’y étaient risqués à de nombreuses reprises auparavant, ils connaissaient désormais tous ce visage et restaient muets. Ils étaient les témoins permanents de la détresse qui rongeait le cœur et la tête de cet homme autrefois si jovial. Ses yeux d’un bleu si clair, d’ordinaires étrangement envoûtants étaient devenus presque effrayants, vides et sans éclats.

En quelques minutes à peine, il avait rejoint les écuries où l’attendait son cheval prêt. Le même cheval chaque jour, à la même heure. Le même cheval qui panserait comme il le peut la douleur de son corps tout entier au rythme de son galop, le plus rapide des écuries, celui qui l’avait sorti tant de fois d’une mort certaine sur le terrain. Malgré l’âge avancé de l’animal, ce dernier ne donnait pas sa part aux autres, fier et courageux comme l’était autrefois son cavalier…

Lorsque John eut rejoint le parc encore désert à cette heure-ci du matin, il prit une grande inspiration qui lui donna l’impression de revivre. La journée, il redevenait un homme ordinaire loin des tourments de la pénombre, plus froid et cynique que la plupart mais néanmoins charmant.
Bercé par le pas assuré de sa monture et l’air frais qui glissait sur sa nuque, le silence fut brisé par le bruit de sabots frappant le sol avec fougue. Il détournait son regard, apercevant à quelques mètres un cheval d’une beauté rare et sans doute aussi rapide si ce n’est plus que le sien. Qui pouvait bien chevaucher un animal comme celui-ci ?
Il crut rêver. Il crut à une nouvelle hallucination. Une femme ? Etait-ce bien une femme ? Cette dernière était cramponnée, prête à tomber aux moindres écarts du dos de sa monture folle.

Hermès ne se fit pas prier plus longtemps, à l'affût du top départ depuis déjà de longues minutes, il bouillonnait sur lui-même, prêt à s’élancer comme il l’avait toujours fait. Prêt à tous les combats. Même si aujourd’hui, la tâche semblait bien différente.

La distance qui le séparait de l’inconnue se réduisait rapidement mais l’adversaire n’avait pas dit son dernier mot et maintenait sa vitesse folle sans faiblir un seul instant. John refermait ses doigts sur ses rênes, comme un dernier message à sa monture ; c’est maintenant.
Des années d'entraînements, d’évitements, de fuite ou d’attaque, les deux équipiers n’avaient pas de mal à se comprendre en silence. L’étalon prit un nouveau souffle, donnant toute son énergie à son propriétaire pour qu’il puisse enfin atteindre la demoiselle en fâcheuse posture. Le bras tendu malgré une stabilité très relative, il empoignait la rêne du cheval fou pour le forcer à s’arrêter, lui barrant la route comme il le pouvait.
Le galop se fit plus léger, plus doux, jusqu’à retrouver la douceur du pas, les quatre compères tous à bout de souffle.
John se redressait, et marquait un court arrêt sur le regard de la demoiselle. Ses grands yeux bleus, son teint pâle, il fut surpris. Surpris de voir une femme seule au lever du soleil, surpris de voir femme lui ressembler autant.

Mademoiselle, vous allez bien ? Que c’est-il passé ? .

John Burgess
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Message() / Dim 11 Sep - 14:46
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@John Burgess & Cordelia Blooming

Damsel in distress


Si, comme sans doute bien des gens, elle avait déjà pensé à sa propre mort (et en particulier depuis que sa mère n’était plus), ce n’était certainement pas quelque chose qu’elle envisageait comme un événement proche. Du moins, jusqu’à présent. Elle avait déjà chuté de cheval, et elle ne savait que trop bien ce qu’elle risquait, la dangereuse position dans laquelle elle se trouvait. C’était cette peur, cette tension qui la poussaient à se cramponner bien plus fort qu’elle ne s’en serait jamais crue capable. Mais viendrait le moment où ses membres finiraient pas faiblir, et là…



Il fallut du temps à Cordelia pour réaliser qu’elle n’était plus seule. Et sa surprise manqua à elle-seule de la faire tomber. Tout alla très vite: le cavalier, avec une parfaite maitrise de sa monture, galopa à sa hauteur et parvint à attraper ses rênes, puis à barrer la route d’Artemis avec suffisamment d’insistance pour qu’elle n’ait plus d’autre choix que ralentir et enfin se remettre au pas.

Encore sous le choc de ce qu’il venait de se passer, la jeune femme eut bien du mal à retrouver ses esprits. Machinalement, elle passa ses mains gantées sur le cou de l’animal, murmurant des paroles rassurantes adressées autant à sa jument qu’à elle-même. Ce n’est qu’au bout d’un certain laps de temps qu’elle eut la présence d’esprit de se tourner vers l’homme qui l’avait secourue. Elle s’attarda sur son regard aussi bleu que le sien, un regard qui l’espace d’un instant lui sembla presque familier. Ce qui était absurde car elle était certaine de ne jamais l’avoir rencontré. Encore à bout de souffle, elle trouva tout de même l’énergie de lui répondre. « Je l’ignore… Elle a eu peur de quelque chose je crois. » Un animal peut-être. Bien trop plongée dans ses pensées et ses états d’âme, elle avait négligé d’être suffisamment attentive. Tout était entièrement de sa faute. Elle leva de nouveau les yeux vers lui. « Merci. » Ce n’était pas si souvent qu’elle exprimait de la reconnaissance, mais en l’occurence il le méritait largement.



Cordelia, pour qui la décence et la pudeur étaient de la plus haute importance, aurait dû être mortifiée d’être ainsi surprise par un homme en train de chevaucher seule, qui plus est d’une manière si peu féminine. Mais après ce qu’il venait de se passer, les convenances passaient au second plan (sans doute ne tarderaient-elles pas à revenir). D’autant plus qu’elle sentait son corps se réveiller à présent que l’excitation et la peur retombaient. Ses bras et ses jambes, qui avaient supporté tant d’efforts, tremblaient à présent et étaient affreusement ankylosés.

Elle arrêta sa monture et se tourna de nouveau vers le cavalier. Maintenant que le choc se dissipait, elle pouvait sentir son orgueil la piquer à l’idée de devoir requérir de nouveau son aide, mais puisqu’il le fallait… « J’ai bien peur d’avoir encore besoin de votre assistance. Je crains que mes jambes aient du mal à m’obéir et j’aimerais descendre pour vérifier que mon cheval n’est pas blessé. » Sans compter qu’après cette frayeur cela lui ferait le plus grand bien. Elle pourrait sans doute s’extirper seule de la selle avec quelques efforts, mais elle craignait de s’écrouler lamentablement une fois le pied posé à terre. Elle ne put s’empêcher d’ajouter d’un air mi sérieux, mi narquois: « Si cela ne vous est pas trop inconvenant bien sûr. »  
AVENGEDINCHAINS
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Message() / Mer 14 Sep - 20:55
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DAMSEL IN DISTRESS
When you’re dead already, you’re free.
— Ft Cordelia Blomming

@Cordelia Blooming

John n’était pas un homme loquace ni même particulièrement avenant. Non pas qu’il n’appréciait pas être en bonne compagnie mais car toutes ses années de solitudes avaient laissé des traces indélébiles. Il en avait perdu des repères essentiels au sujet du bon comportement à adopter en face d’inconnus et d'avantages encore en face d’inconnues. Alors, conscient que la demoiselle devait être chamboulée par cette course folle à pleine vitesse, il se tut, la laissant ainsi prendre du recul. Contrairement à beaucoup, le silence ne lui procurait aucune gêne, il ne ressentait pas le besoin de meubler en parlant de la pluie et du beau temps. C’était un être à part qu’il fallait apprendre à cerner en profondeur pour en découvrir la beauté.

La belle inconnue reprit ses esprits, puis la parole, quémandant presque honteusement de l’aide pour descendre de sa monture. John aussi devait bien l’avouer, rêvait de poser ses pieds au sol pour détendre son corps engourdi. Son regard se relevait avec surprise. Impossible pour lui de ne pas se montrer tel le gentleman qu’il était mais il n’avait plus eu un seul contact physique, aussi minime soit-il, depuis son mariage. Sans un mot, il sautait de son cheval pour venir à la hauteur de la jeune femme. Conscient que cette dernière faisait partie de la noblesse, à en juger par sa tenue élégante et ses manières soignées, il n’avait pas le droit à l’erreur et devait assurer sa protection et son bien être.

Evidemment...
Laissez-vous glisser, je vous rattrape.


Ainsi, il passait délicatement ses bras derrière elle afin d’amortir sa descente le plus possible. Elle était tremblante, tétanisée par tous les efforts fournis pour ne pas chuter. Par chance, le pire avait été évité et il n’avait pas à rajouter un accident de plus sur sa conscience. Conscience déjà suffisamment meurtrie...
John se reculait ensuite à une distance respectable pour ne pas être aperçu dans une posture inconvenante, puis il s’inclinait légèrement pour enfin se présenter de façon officielle.

Je m’appelle John. Jonh Burgess… A qui ai-je l’honneur ?

Le timbre de sa voix était rauque, et malgré une certaine froideur de prime abord, il était un homme charismatique avec beaucoup de charme. Enfin, pour un homme de trente sept ans ! La demoiselle qui se trouvait à ses côtés ne devait pas avoir plus d’une vingtaine d'années alors, son opinion à son sujet serait sans doute bien différente. Nous devrions marcher un peu, cela vous fera du bien. Puis-je vous escorter quelques instants ? Vous semblez épuisée.

Pouvait-il se permettre d’aller marcher avec une femme, seule sans chaperonne ? Evidemment que non. Allait-il tout de même le faire ? C’était une évidence.
Des années de rigueur et de règles, à présent, il en avait assez.

John Burgess
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Message() / Ven 16 Sep - 17:36
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@John Burgess & Cordelia Blooming

Damsel in distress


Il eut la générosité d’accéder à sa requête, ce dont elle lui fut reconnaissante malgré son orgueil qui s’égratignait davantage. Mieux valait que celui-ci soit blessé plutôt que sa propre enveloppe corporelle. Elle était cependant froissée d’avoir été surprise en si mauvaise posture, elle qui était pourtant plutôt bonne cavalière d’ordinaire.

Elle eut tout de même le réflexe de balayer rapidement les environs du regard avant de s’autoriser à descendre. Il lui permit de ne pas poser ses pieds au sol trop brusquement et fort heureusement, car elle avait l’impression que ses jambes étaient faites de coton. Elle secoua ses bras et épousseta ses vêtements qui avaient souffert de sa course folle avant de lever de nouveau les yeux vers lui, de mieux l’examiner alors qu’il se présentait. Elle répondit à cette salutation à son tour. « Cordelia Blooming. J’ose espérer que je ne vous ai pas trop incommodé, Monsieur Burgess. » Ses chevauchées solitaires étaient devenus des moments presque sacrés et s’il en était de même pour lui, nul doute qu’elle l’avait malencontreusement interrompu.

Elle retira le gant de sa main gauche et passa la main sur le flanc de la jument qui semblait s’être totalement calmée. Elle ne voyait a priori pas de blessure particulière mais devrait revérifier au retour. Vraisemblablement, Artemis en était quitte pour une grosse frayeur, tout comme elle.

John Burgess… il ne lui semblait pas avoir déjà entendu ce nom. Cordelia réalisait qu’elle avait retenu ceux des potentiels prétendants de Juliet. Des comtes, vicomtes, marquis et même princes. Il était également possible qu’il fut marié, peu enclin à participer à la saison. Mais il était un gentleman sans nul doute, au vu de ses bonnes manières et de ses talents de cavalier. Il était de toute évidence plus âgé qu’elle, mais bel homme et il dégageait un charme qui ne devait pas laisser indifférent. Quelque chose en lui était intriguant, sans qu’elle parvienne à savoir quoi.

Elle aurait dû bien sûr refuser sa proposition. Elle se sentait apte à marcher seule et on pourrait les surprendre (bien que vue l’heure ce soit peu probable). Pourtant, c’était comme si l’incongruité de leur rencontre avait retiré l’exigence des convenances. « Pourquoi pas. Marcher me fera le plus grand bien. »



Elle saisit les rênes de sa jument et entama le pas, malgré les désagréables fourmillements qui lui saisissaient les jambes et les crampes qu’elle avait. L’exercice lui ferait du bien et peu à peu, ces sensations commencèrent à s’estomper. Le silence qui régnait entre eux avait quelque chose de reposant. Elle espéra simplement qu’il ne prenait pas ombrage de son mutisme. Elle se savait d’un naturel froid, austère même, trop sans doute pour son âge. Malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à réchauffer ses yeux glacés, à avoir cette physionomie avenante qui était si facile pour Juliet. Ce n’était pas pour autant qu’elle n’éprouvait pas une certaine curiosité pour son nouveau compagnon de route. Elle tourna la tête vers lui, puis vers l’animal qui marchait au pas à ses côtés. « Votre cheval est magnifique. Quel est son nom ? »  
AVENGEDINCHAINS
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Message() / Ven 23 Sep - 9:14
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DAMSEL IN DISTRESS
When you’re dead already, you’re free.
— Ft Cordelia Blomming

@Cordelia Blooming

L’endroit était redevenu paisible, la nature encore endormie et le calme régnait de nouveau en maître sur les lieux, pour le plus grand plaisir de John. S’il ne s’était pas douté un seul instant devenir un héros ce matin-là, il devait bien l’avouer ; il était fier de cette réussite. La folle chevauchée qui venait de se terminer avait appaisé son esprit et lui avait fait oublier cette nuit de souffrances et de cauchemards bien plus vite que d’ordinaire. Il était à présent convaincu que cette journée serait douce et agréable et lorsque Cordelia acceptait son invitation, il fut d’autant plus ravi. Une joie délicieusement dissimulée, par pudeur et parce qu'il n’était pas un grand expressif d’une manière générale.

Malgré le peu de temps passé avec la jeune femme, il n’eu pas de mal à comprendre que cette dernière lui ressemblait beaucoup en ce point. Des sourires discrets, des gestes doux envers son animal plus qu’envers l’homme qu’il était, un regard impénétrable. Les deux individus étaient à mille lieu de tous ces jeunes gens faussement enjoués qui déambulaient dans cette ville. Quel plaisir ! Quel plaisir de ne pas avoir à faire semblant d’être un autre. De ne pas avoir à débattre sur la météo du jour ou sur la tenue étrange d’une prétendante de la veille. C’était là un signe du destin, de faire rencontrer deux âmes solitaires dans un contexte improbable. John se mit alors à marcher doucement pour délier ses jambes engourdies. Son cheval, fidèle ami depuis de nombreuses années, le suivait sans broncher comme il l’avait toujours fait.
Je pourrais en dire autant du vôtre, Miss Blooming. Même si je dois vous avouer que j’ai principalement eu l’occasion d’admirer sa vitesse, plus que sa beauté. Voici Hermès, un allié sans faille à qui je dois bien des victoires. Les compliments à son sujet me vont droit au coeur, nous vous remercions, lui et moi.

Si la compagnie des hommes ne le faisait plus vibrer depuis de longues années, celle des animaux, des chevaux en particulier, l’animait. Nombreux équidés l’avaient portés sur le devant des combats, sacrifiant leurs vies sans une once d’hésitation alors que les bipèdes rebroussaient chemin, apeurés. Récemment arrivé à Londres à la suite de sa convocation secrète au sein de l’Ordre, John n’avait pas fait beaucoup de rencontres et le nom Blooming lui était inconnu. Bien que sa famille soit aisée financièrement, des propriétaires terriens depuis plusieurs générations et malgré tout, grassement payée pendant ces années à l’armée, il n’y avait aucun doute : Cordélia Blooming était au-dessus de lui dans l’échelle sociale. Sa tenue, sa prestance, son élocution parfaite était le signe d’une éducation rigoureuse que seules les demoiselles bien nées avaient la chance de côtoyer. A l'exception peut-être de cette manière peu conventionnelle de ne pas monter en amazone. Qui s'était avérée être une chance ce jour-là. Cette rencontre, aussi plaisante soit-elle, était également une aubaine pour se frayer un chemin discret dans la haute société, là où ses oreilles étaient attendues par ceux avec qui il fricotait désormais.

Etes-vous originaire de Londres, Miss Blooming ? Je crains de ne jamais avoir entendu votre nom auparavant. Mais voilà bien des années que je n’étais pas venu dans cette belle ville.

Au loin, un groupe d’individus se rapprochait, encore à peine visible et seulement à l’entrée du parc, John ne cessait jamais d’être aux aguets. Il se mit à marcher plus rapidement pour rejoindre l’entrée du sous-bois. Venez Mademoiselle, nous ne devons pas être vu. Suivez-moi, ils arrivent. Ses mots étaient froids, mais ses yeux sincères. Il n’y avait point de piège.



John Burgess
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Message() / Mar 4 Oct - 18:09
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@John Burgess & Cordelia Blooming

Damsel in distress


A présent que le calme était revenu, qu’elle sentait son corps peu à peu se détendre, elle avait tout le loisir d’apprécier le désastre de cette situation: elle se trouvait seule à une heure bien trop matinale en compagnie d’un homme, qui de plus l’avait vue chevaucher d’une manière fort peu convenable. En d’autres circonstances, elle aurait été absolument mortifiée. Mais c’est à peine si elle trouvait les circonstances légèrement fâcheuses. Car, pour la première fois depuis longtemps, elle n’avait pas pensé à sa mère, elle avait oublié les cauchemars et les insomnies. Elle ignorait tout de lui si ce n’était son nom désormais, mais il avait une présence apaisante, qui la tranquillisait d’une certaine façon. « Voilà un nom qui lui sied à merveille. J’ai pu constater sa rapidité, ainsi que vos talents de cavalier. » Depuis combien de temps n’avait-elle pas émis un compliment sincère, sans but de flatter la vanité de qui que ce soit ? Elle avait du mal à s’en souvenir. Elle flatta l’encolure de sa jument. « Je vous présente Artemis. Elle espère probablement ne pas vous avoir fait une impression trop désagréable. » Elle nota non sans un certain amusement les origines communes des prénoms de leurs montures.

Le temps lui semblait suspendu et elle eut presque l’impression d’être de nouveau chez elle, loin de l’agitation de Londres. Elle qui avait tant espéré ce retour à l’animation urbaine après quatre années d’exil se sentait désormais lasse de la foule, des bals, de devoir encore et encore espérer le mariage de sa soeur, intriguer pour qu’il se produise au plus vite. Après l’incendie du marché, les choses n’avaient plus la même saveur. « Cela ne me surprend guère, j’ai bien peur de n’être que fille de Baronnet. » répondit-t-elle avec un sourire en coin, avant de poursuivre. « Nous venons du Lake District, mais j’ai passé les quatre dernières années en Norvège. Ma mère en est originaire. » Elle réalisa qu’elle avait oublié de parler de Tora au passé. Elle n’eut pas le coeur de se corriger. Elle resta un instant silencieuse, ravalant ses pensées, les refoulant pour ne rien en montrer, avant de se tourner de nouveau vers lui. « Et vous Mr Burgess? »

Elle n’eut pas le temps de poursuivre plus loin, car il attira son attention sur l’entrée du parc. Le temps avait dû passer plus vite qu’elle ne l’aurait cru et elle se surprit à regretter que ce moment d’apaisement soit rompu. Mais surtout, elle fut prise par l’urgence de la situation: si on les voyait ensemble, le résultat ne pourrait qu’être catastrophique. Elle se laissa entrainer sans discuter. Elle avait bien sûr davantage à perdre, mais il ne serait pas bienvenu pour lui non plus de se retrouver dans une telle situation.

Par chance Artemis avait retrouvé sa douceur et se laissa guider en silence. Ils furent rapidement dans le sous-bois, déjà plus à l’abri des regards. Elle jeta un regard en arrière afin de s’assurer que personne ne se dirigeait dans leur direction. Rassurée, elle se laissa aller à pousser un soupir de soulagement. « Nous l’avons échappé belle, grâce à vous. Après ma vie, voilà que vous sauvez ma réputation. Est-ce quelque chose que vous faites souvent Mr Burgess ? » Elle esquissa un sourire amusé, mais en vérité elle se blâmait de son imprudence. Elle savait que ces chevauchées matinales n’étaient pas une bonne idée, mais elle ne pouvait s’en empêcher. A la prochaine saison, lorsqu’elle aurait fait ses débuts, elle devrait y mettre un terme. Mais peut-être aurait-elle retrouvé le sommeil d’ici là.   
AVENGEDINCHAINS
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Message() / Jeu 6 Oct - 20:28
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DAMSEL IN DISTRESS
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— Ft Cordelia Blomming

@Cordelia Blooming

La conversation avec Cordélia était fluide, sans filtre et sans gênes et il devait bien l’avouer, il prenait plaisir à être en sa compagnie, lui qui était devenu un homme si solitaire. Ses employés et ses proches ne cessaient de se morfondre à son sujet, posant sur lui des regards affligeants, pleins de pitié. C’était à vomir. Tous avaient en souvenir un homme tranquille mais plein d’humour malgré tout, une époque révolue désormais malgré les efforts qu’il faisait pour se défaire de ce chemin de l’enfer dans lequel il semblait pris au piège. Alors, quand une charmante demoiselle vint à le mettre à l’aise sans efforts, il ne put que se réjouir de la situation.

Une voyageuse ! La vie à Londres doit vous paraître bien différente de la Norvège. Arrivez-vous à vous y plaire ? Avez-vous participez aux festivités de la dernière Saison ?

La question était quelque peu intrusive bien que détournée d’une certaine manière, mais il n’en avait que faire. Lui qui comptait intégrer officiellement les rangs de cette dernière dans la prochaine édition se devait de se faire quelques contacts pour ne pas vivre reclu jusqu’à la fin des temps. Que devait-il à présent répondre sans se torturer plus qu’il ne l’était déjà ? La tâche n’était pas évidente mais le médecin lui conseillait de mettre des mots sur ses maux, pour ne pas perdre la tête. Alors il se lançait, comme un plongeon dans le vide, à compter son histoire à une parfaite inconnue.

Dix années de services au sein de l’armée Miss Blooming. Je crois que ma vie entière se résume en une phrase. J’ai sacrifié mon temps, mon corps, mon esprit et ma famille pour… cette noble cause.

Il n’en croyait pas un mot, n’en croyait plus un mot. Ses efforts avaient été vains et il était simplement passé à côté de sa vie. Un mariage arrangé, des perte en pagaille, des blessures qui jalonnaient son corps tout entier et des cauchemars terrifiants. Dans quel but ? Une question sans réponse. Evidemment, il ne s’enflammait pas sur le sujet pour ne pas être inconvenant car il le savait bien, ici à Londres, la Noblesse chérissait la couronne.

Que la fille d’un Baronnet ? Voilà une vision des choses étriquée, Mademoiselle. Je suis certain que vous êtes bien plus qu’un statut. Dites m’en plus… Qu’est-ce qui peut bien faire vibrer la fille d’un baronnet ? La lecture peut-être ? A l’exception des courses folles au galop très tôt le matin… . Dit-il avait un sourire en coin

Voilà bien des années qu’il n’avait pas discuté de la sorte avec une jeune femme et il était un peu rouillé. Un exercice difficile auquel il tentait de survivre. Par chance, ils eurent le temps de trouver refuge dans les sous-bois pour ne pas attiser les commérages douteux.

Vous me sauvez d’un ennui mortel, c’est la moindre des choses. Bien que votre compagnie soit des plus sympathiques, je n’ose imaginer les gros titres sur les journaux à scandale si quelqu’un venait à nous croiser de si bonne heure. Avez-vous eu l’occasion de lire les satires de cette mystérieuse Lady Whistledown ?

S’il y avait bien une chose à Londres que John appréciait tout particulièrement, c’était ce journal. Libre, tranchant, sans filtre, son auteur criait tout haut ce que tous pensaient tout bas, un courage qu’il aimerait avoir lui aussi mais les enjeux étaient plus lourds de conséquences… Il devait rester discret, se fondre dans la masse.


John Burgess
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Message() / Sam 8 Oct - 16:42
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@John Burgess & Cordelia Blooming

Damsel in distress


Si seulement elle avait été une voyageuse ! Elle l’aurait bien voulu, mais il était fort probable que ces quelques années en Norvège soient le seul périple qu’elle effectuerait jamais. Et à vrai dire, elle l’avait très mal vécu, exilée de force, isolée, contrainte de supporter les plaintes de sa soeur aînée qui avait ruiné ses propres perspectives de mariage avec le Marquis de BudeHaven. Pourtant, à présent qu’elle était de retour, elle regrettait ces moments, parce qu’ils avaient été partagés avec sa mère. Elle en venait même à se demander ce qu’elle avait bien pu trouver de si désagréable à l’époque.

Se plaisait-elle à Londres? Quelques mois plus tôt, elle aurait répondu oui, sans hésiter. A présent, elle ne savait plus et éluda cette question. « Nous sommes revenus après le début de la saison, mais j’ai pu me rendre à quelques festivités en effet. Je fais mes débuts à la prochaine saison, j’imagine que les choses seront un peu différentes. »

Elle ne s’était pas attendue à avoir face à elle un ancien membre de l’armée. Pourtant, était-ce si surprenant ? Bien des hommes s’étaient engagés au combat. Elle le regarda tout en l’écoutant. Il en disait peu, mais suffisamment pour lui laisser percevoir tout ce que cela avait impliqué. De là où elle se tenait, si loin, la guerre lui semblait être d’une absurdité sans nom, opinion qu’elle gardait pour elle généralement. Mais elle ne pourrait jamais savoir, pas vraiment. « Je ne prétendrai pas comprendre ce que vous avez vécu mais… pour ce que cela vaut, je suis désolée. » Il n’était pas fréquent qu’elle parle aussi sincèrement, aussi sérieusement, surtout depuis quelques semaines. Ils étaient deux parfaits inconnus et pourtant elle sentait une étrange compréhension, voire même une forme d’intimité se former entre eux.

Elle n’insista pas davantage pourtant, ne souhaitant pas se montrer intrusive. Elle reprit un ton plus léger et sourit, amusée. « Je ne devrais pas vous répondre, j’ai bien peur que vous ayez déjà une fort mauvaise opinion de moi. » Elle marqua un temps de pause avant de reprendre. « La lecture, en effet. Et je suis, parait-il, redoutable aux échecs. » Elle omit volontairement de préciser quels livres elle lisait exactement. « Mais bien sûr, le plus clair de mon temps est passé à choisir mes toilettes et aux diverses activités convenables pour une jeune fille. » Elle lui jeta un regard en coin. « J’ose espérer que c’est ce que vous répondrez si l’on vous pose la question. » Elle replaça une mèche de ses cheveux en arrière avant de reprendre. « Et vous Monsieur Burgess, à quoi occupez-vous vos journées lorsque vous ne secourez pas les demoiselles en détresse? Participez-vous également aux activités de la saison ? Je ne me souviens pas vous y avoir vu. »

Il avait tout à fait raison, le scandale les terrasserait tous deux, sans compter que Sir Jonathan traverserait des montagnes pour les pousser à se marier. A moins que John n’ait déjà convolé, ce qui ne rendrait l’affaire que plus graveleuse encore. « Mais qui vous dit que je n’en suis pas l’auteure ? » Plaisanta-t-elle avant de balayer l’air d’un geste de la main. « Bien sûr que non, je ne le suis pas. Je ne devrais pas le dire à voix haute, mais je le regrette. J’imagine que Lady Whistledown doit être quelqu’un à la position suffisamment assurée pour conserver son secret et n’avoir rien à perdre. Elle joue un jeu dangereux, les mots sont une arme, et sa plume est l’une des plus acérées que j’ai pu voir. » Elle se demandait à quoi cela pouvait ressembler, d’avoir un tel secret. L’excitation, mais aussi le danger, le sentiment d’avoir un tel impact. Quelque chose qu’elle ne connaitrait jamais. Elle se tourna vers lui, songeant que peut-être, elle l’avait choqué. Nombreux étaient ceux qui n’aimaient guère les satyres de Lady Whistledown. « Vous me désapprouvez ? »
 
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Message() / Dim 9 Oct - 17:07
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Elle était désolée..
Pour une fois, John ne s’offusquait pas car il décelait la sincérité de la demoiselle. Après-tout, que pouvait-elle dire de plus ? Elle n’était pas responsable de son malheur et n’avait pas à payer la colère intérieure de l’ex soldat. En pensant à cela, il comprit qu’il avait été dur avec son entourage. Ses employés de maison, tous très charmants, s’étaient risqué à essayer de lui apporter du soutien… il avait été odieux et en prenait conscience seulement maintenant.

Ne le soyez pas. Je n’ai jamais souffert de cette vie-là, du moins pas avant de partir. J’ai vécu dans une bulle, je me sentais invincible voyez-vous… Aujourd’hui mes souvenirs me hantent, mais des moments comme ceux-là m'aident à aller mieux. J'apprend à vivre, j'ai toujours survécu jusqu'à présent. C'est déroutant..

Il était sincère. Cette balade à deux apaisait son âme l’espace d’une heure.

Malgré une certaine froideur qui émanait de la demoiselle à ses côtés, malgré une voix maîtrisée et qu’il avait du mal à cerner, Miss Blooming lui arrachait un rire.
Je suis navré de vous apprendre que vous vous adressez à un très mauvais joueur. Dans tous les sens du terme… Pour la bonne entente, je nous déconseille fortement un duel aux échecs. Pour ce qui est des toilettes, votre robe est charmante.. c’est.. une activité… passionnante. Dit-il avec humour et ironie. Pour le reste, je ne vois pas de quoi vous parlez…

C’était sa manière à lui de confirmer que rien de ce qui se passait ou se disait ici ne serait répété. Ce n’était dans l'intérêt de personne et John était un homme d’honneur. Jamais il n’avait trahi ses confrères, ni même son épouse pour qui il n’avait que de l’amitié. Bon nombre d’hommes mariés se jettaient dans les bras d’une autre en cachette, chose qui lui était impensable. Il n’avait qu’une parole !

Il se raclait la gorge, gêné. Oui, à bientôt 40 ans, le voilà contraint à rejoindre la prochaine saison..

Je…je pense participer à la prochaine Saison. J’ai malheureusement perdu mon épouse et nous n’avons jamais réussi à avoir d’enfants. C’est ce que l’on attend de moi j’imagine… Me marier à nouveau pour assurer la continuité des choses… Dix ans de mariage et autant de rides sur mon visage. Je ne suis plus dans la fleur de l’âge, je vivrais sans doute un nouvel accord. Le mariage de deux familles plus que de deux âmes. Je vous souhaite l’inverse, Miss Blooming. Vous êtes ravissante, nul doute que tout se passera bien.

C’était son expérience et si son ton était plus grave, c’était avant tout car il aurait aimé savoir. S’il avait su à quel point entretenir un mariage pouvait être éprouvant, il aurait épousé la femme qu’il aimait tant. Il aurait défié l’autorité, défié les codes, fait autrement. Malgré cela, il respectait de tout son être celle qui l’avait supporté tant d’années. Ils s’étaient soutenu l’un et l’autre et cela jusqu’à la fin.

Je ne vous désapprouve pas, je vous trouve audacieuse ! J’apprécie votre analyse et je partage votre avis… Voilà bien longtemps que je n’avais pas autant ri de la lecture d’une feuille à scandale. C’est franc, drôle et percutant. En dirais-je autant si mon nom faisait les gros titres ? Permettez moi d’en douter. Dit-il en riant.

Si vous n’aviez pas à passer votre temps à choisir vos robes, à coudre et à développer toutes sortes de talents pour les beaux yeux des messieurs, qui seriez-vous ? Une avocate ? Écrivaine ?

Il aimait sonder les gens, pas juste écouter de belles phrases toutes faites. Il savait que dans chaque être se cachait un rêve doté d'une personnalité enfouie plus exaltante qu’en apparence… Qui était donc Cordélia Blooming ?



John Burgess
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Message() / Lun 10 Oct - 14:31
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Elle avisa sa robe, qui bien que de grande qualité était fort simple et relativement démodée et se demanda l’espace d’une second s’il n’était pas en train de se moquer d’elle. Elle sourit néanmoins, appréciant toujours un peu d’ironie. « Fort bien, je m’engage à ne jamais vous proposer de partie. » Elle acquiesça d’un signe de tête entendu, comprenant le message qu’il lui faisait passer. Sans doute était-ce idiot de faire confiance à un parfait inconnu, et pourtant c’était bien ce sentiment qu’il lui inspirait. Une saison à Londres et elle avait presque fini par en oublier que les confidences ne servaient pas uniquement à alimenter les ragots.

Lorsqu’il évoqua la mort de sa femme, elle ne sut que dire. Tant de personnes lui avaient témoigné leur sollicitude et leurs condoléances suite à la mort de Tora, sans que cela ne change rien. C’était même pire, d’ailleurs. Tout ce à quoi elle pensa lui semblait vide de sens, alors elle choisit de ne rien dire. Et pourtant, elle brûlait d’envie de le questionner: est-ce que l’absence devenait tolérable, avec le temps ? Est-ce que l’écrasante douleur s’atténuait un peu ? Sentirait-elle autre chose que du vide, un jour ou l’autre ? Mais il était bien évidemment hors de question qu’elle s’épanche à ce point. Mr Burgess avait été suffisamment aimable, il ne méritait certainement pas ça. Alors, elle étouffa comme toujours ses sentiments au plus profond d’elle-même et les enferma à double tour pour se concentrer uniquement sur la saison à venir. « Oh, ne vous en faites pas, vous avez au contraire l’âge parfait pour un homme: de l’expérience et le charme qui va avec. Vous avez tout le temps devant vous, tandis que je suis déjà bien âgée pour une débutante, et à quelques années seulement d’être déclarée vieille fille. » C’était d’une injustice crasse, mais le monde était ainsi fait. « En tout cas, vous aurez une amie pour la prochaine saison, si vous le souhaitez. Quoique je doute que vous en aurez besoin, vous serez certainement un grand succès parmi les demoiselles à marier. »

Le compliment la toucha, bien qu’elle le trouve quelque peu exagéré. Du moment où il verrait ses soeurs, elle lui semblerait fort terne en comparaison. « Je vous remercie, et je l’espère. J’ai malheureusement tendance à ne pas toujours faire la meilleure impression. » Et c’était bien peu de le dire. Ce n’était pas faute d’essayer pourtant, en vain.

« Croyez-vous vraiment que cette communion d’âmes existe ? » Son scepticisme s’inscrivait sur son visage, mais elle n’en était pas moins curieuse. « L’amour me semble être une chose bien trop dangereuse et incertaine. Quand bien même cela arrive, comment savoir si ce sentiment est équitablement partagé et durera dans le temps ? Et s’il ne dure pas, que fait-on ? » Il était si rare qu’elle rencontre quelqu’un avec qui discuter de la sorte qu’elle avait fini par faire ce qu’elle préférait au monde: poser des questions, provoquer la discussion, le débat. Il avait eu l’expérience d’un premier mariage après tout, il devait avoir un avis sur le sujet.

Elle le regarda avec des yeux ronds et ne put s’empêcher d’éclater de rire, en réponse au sien. Et cela lui fit le plus grand bien. « Monsieur Burgess, auriez vous quelque honteux secret que vous ne souhaiteriez pas voir paraitre sur la place publique ? » le taquina-t-elle. Mais en vérité elle n’était pas certaine qu’elle aurait apprécié davantage. Son nom était déjà paru dans les chroniques, mais sans rien raconter de bien remarquable.

La question qu’il lui posa, elle ne s’y attendait pas. Son sourire retomba, et elle le dévisagea, comme frappée. Il avait réussi à totalement la déstabiliser, si bien qu’il lui fallut quelques secondes pour s’exprimer. « Vous êtes bien la première personne à me le demander… » Elle regarda face à elle, réfléchissant. « Peut-être scientifique ou médecin, ou écrivain peut-être… En toute franchise, j’évite d’y penser. Car cela ne ne produira jamais, n’est-ce pas ? Je serai épouse, puis mère. Le mieux que je puisse faire c’est m’assurer une situation qui m’apportera suffisamment de sécurité. Peut-être aurai-je la chance d’avoir un époux qui me laissera un peu de liberté, qui sait ? Penser à des alternatives qui n’existeront pas ne peut qu’être douloureux, et une perte de temps. » Elle lui adressa un sourire amer. « Mais pour vous, le monde ne doit être qu’un champ de possibilités. A quoi occupez donc votre temps ? Exercez vous une profession particulière ? »

 
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Message() / Mar 18 Oct - 17:29
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Elle n’était qu’une inconnue. Une demoiselle en détresse un matin aux aurores, une demoiselle sans doute fortunée à la famille respectable. Alors, quand elle tentait de le rassurer sur son âge et son apparence, elle y arrivait haut la main. L’ego flatté, l’estime de soi remontée à bloc, John lui adressait un sourire en coin. Trop renfermé pour être expressif, son regard ciel en disait long et parlait souvent à sa place, il la remerciait de sa gentillesse.

Je serai plus que ravi de pouvoir compter sur vous lors de cette future épreuve qu’est la Saison mondaine. L’inverse est également valable pour vous Miss Blooming, je pense que nous n’avons jamais assez d’amis, de véritables amis. Ces derniers se comptent souvent sur les doigts d’une main. Mais l’on s’en rend compte à nos dépends.

Et il savait de quoi il parlait ! Longtemps il avait pensé avoir des amis, des frères d’armes et de sang. En réalité, il s’était retrouvé seul dans de fâcheuses situation à bien des reprises. L’humain et la peur ne faisaient pas bon ménage. Lui en revanche n’avait jamais fuit, il aurait préféré mille fois mourir que d’abandonner ceux à qui il tenait… mais son karma n’était pas bon, car il les avait perdus un à un sous ses yeux. Jusqu’à sa femme, la goutte de trop.

Voilà un point que nous avons en commun. On me décrit trop froid, trop peu avenant… Devons-nous toujours sourire bêtement ? Cela me dépasse. Restez donc vous même… Concernant l’amour… Je ne sais que dire. J’ai aimé follement mais n’ai pas eu la chance de pouvoir garder cette femme à mes côtés, peut-être me serais-je lassé… mais mes souvenirs sont intacts, c’était si enivrant..

Ma défunte épouse n’a jamais cessé de me regarder avec passion. Une passion malheureusement pas réciproque mais j’ai appris à composer et à voir en elle de nombreuses qualités qui m’ont fait passer de belles années malgré tout.

Voyez-vous… tout n’est pas noir, ni rose… l’idée que l’on donne du mariage n’est qu’illusion, ce n’est pas un compte de fée, c’est une aventure, des compromis, des erreurs et des réussites. J’ose donc nous souhaiter de la chance pour nos futures rencontres.


Une chose était certaine, Miss Blooming était une femme intelligente, vive d’esprit et pleine de répartie. Nul doute qu’elle allait réussir à charmer de nombreux hommes. Il ne restait plus qu’à espérer que les quêtes des prétendants en questions seraient louables car John n’était pas dupe, plus une femme était difficile à convaincre, plus elle était intelligente et plus elle attirait des hommes au tempérament de feu… et le feu… pouvait brûler.

Nous avons tous quelques secrets Mademoiselle. Et j’espère de tout coeur les emporter avec moi. Dit-il en riant.

Voilà un discours bien tragique, prononcé dans la bouche d’une si jeune femme. La société voudrait de vous que vous soyez une bonne mère et une bonne épouse, c’est vrai… les mentalités changeront peut-être un jour, je vous le souhaite. Pour ma part… disons que je me cherche. Je n’ai jamais connu la liberté comme aujourd’hui, et je suis forcé de constater, qu’en dehors des sauvetages au grand galop, je n’ai pas beaucoup de cordes à mon arc. J’aimerais apprendre la boxe, aller à l’opéra, voyager, me rendre aux falaises pour apprécier le décor, reprendre un peu de lecture… Voilà une liste déjà bien remplie pour mon âge !

Il souriait, se prenant à rêver de la vie qui s’offrait à lui comme une seconde chance. En revanche, ses doigts s’étaient serrés lors des mots de la jeune femme, un discours si prévisible, si triste, si insupportable. John devait rester discret mais la haute société et ses codes à dormir debout le faisait vomir de rage. Réduire Cordelia au rang de mère au foyer était un pur gâchis à ses yeux.




John Burgess
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Message() / Lun 24 Oct - 15:01
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@John Burgess & Cordelia Blooming

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Elle croisa son regard et esquissa un sourire, signifiant qu’elle acceptait sa proposition d’un léger signe de tête. Un ami ne serait pas de trop la prochaine saison, tant elle se sentait perdue à l’idée d’être plongée dans la masse des jeunes filles à marier. Les choses auraient dû être différentes. Tora aurait dû être là pour la guider, l’apaiser, la conseiller et l’empêcher de faire de mauvais choix. Comment ferait-elle sans elle ? Comment pourrait-elle ne pas se tromper ? Elle l’ignorait encore. Mais John semblait déjà avoir de bons conseils, forgés par des années d’expérience qu’elle n’avait pas. « Bien malheureusement Monsieur Burgess, il semblerait qu’on ait tendance à me trouver parfaitement détestable. Je ne suis pas certaine que rester moi-même, comme vous le dites si bien, me sera d’une grande aide. » Plaisanterie qui n’en était qu’à moitié qu’une. Elle savait bien ce qu’on disait d’elle quand elle avait le dos tourné.



Elle se demanda à quoi cela pouvait ressembler, aimer follement. Elle avait eu un vague faible pour un homme autrefois, mais rien qui eut pu être qualifié de folle passion amoureuse. « Je dois vous avouer n’avoir jamais éprouvé une telle chose. Une part de moi est curieuse, vous envie peut-être, mais je crois qu’il vaut mieux pour moi ne pas le connaitre. Le danger me semble trop grand pour ce monde. » Comme tout le monde, elle avait entendu des histoires de jeunes filles qui se perdaient par amour, de diverses manière, disparaissaient de la société, devenaient l’or qui nourrissaient les rumeurs. Etre femme et amoureuse semblait être bien trop périlleux.

Elle ne sut si elle était plus désolée pour lui, qui n’avait pu vivre avec celle qu’il aimait, ou son épouse qui avait eu cette chance mais n’avait jamais vu cet amour lui être retourné. D’après ses dires, l’union ne semblait pourtant pas avoir été malheureuse. Mais en comparaison une transaction entre deux êtres raisonnables lui semblait presque préférable. On la disait froide, glaciale. Peut-être était-elle de toute façon incapable d’amour, de passion ? « Je vous remercie. Je vous souhaite de trouver ce que vous recherchez. » Que ce soit l’amour ou une dans tous les cas une union où il aurait le bonheur qu’il souhaitait.

« J’espère que les mentalités changeront un jour, mais je doute fort que cela advienne de mon vivant. Voyez-vous, j’ai depuis bien longtemps l’intime conviction que le mariage ou même la maternité ne me rendront pas heureuse. » Elle surprit son regard, la tension dans ses doigts. « Ne soyez pas désolé pour moi, je ne le suis pas. Les choses sont ainsi, autant en prendre mon parti au mieux et ma situation pourrait être bien pire. Me lamenter sur mon sort ne servirait à rien. C’est pourquoi je compte trouver le parti le plus favorable possible. Sans compter qu’un bon mariage pour moi garantira les meilleures chances pour ma plus jeune soeur. » Elle faillit ajouter qu’elle aurait péri plutôt que nuire à Ophelia de cette façon, mais il ne lui sembla pas utile de se montrer si dramatique. « Ce ne sera sans doute pas si facile. Je ne suis pas de haute noblesse, la fortune de ma famille est modeste et j’ai bien peur de n’être que peu… avenante. Mais j’ai bon espoir malgré tout. » Surtout si Juliet se mariait entre temps. C’était là le point capital. Juliet mariée, ses chances seraient les plus favorables possibles.

Elle ne put s’empêcher de rire en l’écoutant faire le récit de ses envies et ses rêves. « Tant de temps à combler, de lieux à voir et de nouvelles choses à apprendre ! J’avoue que je vous envie. Je ne doute pas que vous ne manquerez pas d’occupation. Je ne pourrais vous aider pour la boxe mais si vous souhaitez des conseils de lecture ou d’opéra je serais ravie de vous aiguiller. »


 
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Message() / Lun 24 Oct - 21:02
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Plus les mots s’échangeaient, plus John commençait à comprendre l’ampleur de la tâche qui l’attendait avec la Saison à venir. Si quelques minutes plus tôt, il s’était pris à complimenter la presse scandaleuse de Lady W, il s’imaginait déjà faire les gros titres à la suite d’une maladresse. Voilà des années qu’il n’avait pas eu à séduire, des années qu’il n’avait pas eu à se montrer tel un parfait gentleman. Après dix années cloîtrées dans un mariage conventionnel, il avait oublié tout cela, toutes ces règles, et Cordelia lui renvoyait en pleine face une réalité angoissante. Elle était froide, c’était un fait. Si lui ne s’en offusquait pas et attribuait à cette part de mystère un certain charme, beaucoup seraient dérangés pour moins que cela…

Vous avez sans doute raison… Nous serons deux alors… Nous afficherons alors nos plus beaux masques. Je suis certain que nous réussirons à faire illusion. Après tout, il suffit de rire niaisement à toutes les blagues, drôles ou non. Cela ne doit pas être si difficile... Je l'espère !


Plus facile à dire qu’à faire. La famille de John misait gros sur ce nouveau mariage, ils attendaient de lui une épouse plus riche que la précédente, plus belle encore, fertile et loyale… Tant de qualités futiles qui annonçait déjà la couleur des événements à venir.. Pourtant, cette fois, il ne se laisserait pas faire. S’il devait épouser une low cast il le ferait !

Cordélia était résignée, elle avait en tête un chemin tout tracé, celui qui était inculqué à toutes les jeunes femmes à marier. Il n’était plus question de choisir la meilleure issue, mais bel et bien la moins pire… Une résignation et une injustice qui rendait l’ancien soldat fou de colère. Ses doigts se serraient contre sa paume à en faire mal, mais son visage restait de marbre. Il tiendrait sa promesse et ferait de son mieux pour veiller sur elle…

Je serai enchanté de me joindre à vous pour aller à l’opéra. Quand la situation le permettra. Je n’y suis pas allé depuis mes vingt ans au moins ! Cela ne me rajeunis pas ! Dit-il, en souriant de lui-même et du temps passé si vite.

Évidemment, il attendrait que les débuts de Cordelia soient officiellement prononcés afin de l’y inviter sans risque d’une mauvaise presse. La compagnie de la jeune femme l’apaisait, il trouvait dans leurs échanges une familiarité étrange. Comme deux amis de longue date qui racontent leurs mésaventures et leurs tracas. Elle serait une épaule sur qui compter, il en était certain.

Oh, vous avez une jeune soeur ? C’est tout à votre honneur de penser à elle. Cela doit être fort agréable d’être entouré de la sorte.

John vivait désormais seul, il n'avait plus ni frères ni sœurs, pas d’enfant, plus d’épouse, plus d’amis... Le château de cartes s'était écroulé petit à petit sous ses yeux impuissants.

Nous ne devrions plus nous attarder Mademoiselle, l’heure tourne et le parc ne devrait pas tarder à se remplir. Loin de moi l’envie de vous causer des ennuis avant même le début des hostilités.

Il riait. L’humour cachait souvent une part de vérité…


John Burgess
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Message() / Sam 29 Oct - 12:43
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Cordelia commençait à craindre en avoir un peu trop dit. Il faut dire que les événements de ces derniers mois avaient considérablement changé la vision qu’elle avait de la Saison. Mais elle ne souhaitait pas non plus l’effrayer, d’autant plus que pour lui, les choses seraient différentes. C’était un homme, après tout et elle était certaine qu’il n’aurait guère de difficulté à trouver une épouse. En ce qui concernait l’amour en lui-même, c’était une autre histoire, il semblait à la jeune femme qu’il s’agissait d’une denrée si rare qu’il fallait bien de la chance pour à la fois le trouver, mais en plus le rencontrer alors que les circonstances étaient favorables. Cependant, une fois encore, il était un homme. Il avait la capacité de créer ses propres circonstances.

« Non en effet, c’est un jeu dont on comprend très vite les règles. Et qui est plutôt amusant à jouer. » Du moins, elle l’espérait, car après la mort de Tora le jeu avait plutôt pris des allures de cauchemar. Et elle prenait conscience de tout ce qui pesait sur elle. Car le Baronnet n’avait pas de fils, et à moins qu’elles fassent de beaux mariages, l’avenir de ses filles dépendrait du bon vouloir de son héritier. Elle voulait la sécurité et plus le temps passait plus elle craignait de ne pas avoir les mêmes opportunités que Juliet. Son plus grand espoir serait de faire bonne impression devant la Reine… Voilà qui avait de quoi la préoccuper les prochains mois.

Inconsciente de la colère qui rongeait John, elle fut heureuse qu’il accepte son invitation, bien que seule une lueur dans son regard manifesta ce sentiment. « Parfait, il est donc grand temps que vous puissiez de nouveau en profiter. » L’esprit pratique de Cordelia ne comptant jamais sur le hasard ou la coïncidence des retrouvailles, elle sortit de sa poche sa carte sur laquelle figurait son adresse à Londres et la lui tendit. « Ecrivez-moi à l’occasion et nous pourrons nous y rendre ensemble. » Avec un chaperon, cela allait sans dire. Cette perspective lui permettait néanmoins d’avoir quelque chose d’agréable à attendre de la prochaine saison.

Pour la première fois depuis longtemps, elle n’avait plus vraiment pensé à sa famille et même à sa mère pendant un laps de temps conséquent. Ou du moins, cela ne lui avait pas tant pesé. Quelque chose dans sa présence la calmait, sans qu’elle puisse déterminer quoi exactement. « Oui, je ferai en tout cas tout mon possible pour assurer son bonheur. » Pour le reste, elle n’osa pas le contredire, lui avouer que sa famille n’avait en réalité rien d’idéal. Se lamenter n’était pas dans ses habitudes, et s’épancher sur sa situation personnelle lui paraissait déplacé. Elle craignait tout de même qu’il finisse par avoir une image d’elle bien meilleure que ce qu’elle s’estimait être en réalité. Cette générosité qu’il lui trouvait ne touchait que de rares personnes, il s’en rendrait sans doute compte bien assez tôt.

Ses paroles la poussèrent à regarder le ciel, pour se rendre compte que le soleil était bien plus haut qu’elle ne l’avait cru. Seigneur, on allait pas tarder à se demander où elle était passée ! « Vous avez raison, car votre cauchemar pourrait se réaliser et votre nom se retrouver dans les chroniques de Lady Whistledown avant même le début de la prochaine saison. » répondit-elle avec un sourire narquois. Sans compter que Sir Jonathan n’aurait de répit avant d’avoir étouffé le scandale en obligeant John à l’épouser.

« Mieux vaut sortir séparément. Je partirai la première. » asséna-t-elle d'un ton autoritaire, par habitude. Elle se tourna vers lui. « Je vous remercie. De m’avoir secourue, et tenu compagnie. Moi qui refusais de songer aux implications de l’amour et de la passion, voilà que vous m’avez donné à réfléchir et j’espère pouvoir reprendre un jour cette conversation. » Mais seulement lorsqu’elle y aurait suffisamment songé pour se forger une opinion digne de ce nom, car elle ne détestait rien davantage que s’exprimer sur quelque chose avant d’y avoir pleinement réfléchi. « J’espère sincèrement vous revoir lors de la prochaine saison, si n’avons pas l’opportunité de nous recroiser avant. » Elle lui tendit sa main à serrer, comme pour sceller ce qui venait d’être dit.

Elle se tourna ensuite vers Artemis et remonta en selle aussi facilement que si l’incident de tout-à-l’heure n’avait jamais eu lieu. Elle adressa un dernier regard à John, accompagné de ce sourire en coin dont on ne savait jamais vraiment s’il était moqueur ou sincère. Puis, elle s’éloigna au trot, se dirigeant tranquillement vers la sortie du parc. Et là, en son for intérieur, elle réalisa que le poids qui lui pesait constamment sur la poitrine depuis des semaines semblait s’être allégé au moins un peu.  
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Message() / Sam 5 Nov - 11:26
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S’il ne s’était pas douté un seul instant de la tournure que prendrait son escapade matinale, il devait bien avouer que cette rencontre avec Miss Blooming avait réussi à apaiser son esprit et lui offrait la perspective d’une journée paisible. John avait l’étrange sensation de connaître la jeune demoiselle depuis des années tant leurs échanges étaient fluides. Il se retrouvait en elle, une chose suffisamment rare pour être soulignée. Si leurs opinions divergeaient en de nombreux points, leurs caractères atypiques eux, se rejoignaient sans mal. Elle était froide et austère, dure avec elle-même mais également vive d’esprit et pleine de répartie, de quoi ravir l’homme qu’il était.

Méditons sur nos échanges, nous débrieferons tout cela très bientôt.

Une alliée. Il venait de trouver un nouveau repère dans la saison à venir et nul doute qu’à deux ils arriveraient à rire de bien des situations.

Vous avez raison ! Épargnons-nous les gros titres pour cette fois Miss Blooming, je suis certain que nous excellerons en la matière à la prochaine Saison. Laissons un peu de suspens. dit-il, rieur.

Elle lui tendit la main, synonyme d’un pacte qui les liait désormais l’un à l’autre et si d’ordinaire John était d’une prudence extrême, cette fois, il n’hésitait pas une seconde. Une confiance fragile mais nécessaire pour leur intégrité à tous les deux.

Je suis certain que nos chemins se croiseront de nouveau rapidement. Je l’espère sincèrement. Soyez prudente sur le retour, je n’ai plus la force d’un nouveau sauvetage. N’oubliez pas que je me fais vieux.


Il souriait, conscient que ses paroles n’auraient que peu de poids pour lutter contre la fougue de la demoiselle qui partait sans plus attendre sur sa monture, comme si rien ne s’était passé. Il la regardait s’éloigner de lui et se hissait également sur son cheval pour détaler à contre sens et brouiller définitivement toutes les pistes de cette belle rencontre…


John Burgess
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