Sir Edward Jervis: "la Navy, cela a été mon choix, et c'est devenu ma vie."

Que faites-vous à Londres ? Je suis ici pour essayer d'aiguiller mon frère aîné dans le choix d'une épouse et pour l'épauler dans les affaires familiales... Pourtant, j'ai bien l'impression d'avoir laissé mon coeur au large du continent Britannique, sur la mer qui m'est si cher.
Votre place dans la société vous convient-elle, ou non ? Elle n'aurait pu mieux me convenir. Suivre les traces de mon oncle dans la Navy, appareiller aux côtés de l'homme qui a été pour moi comme un second père. Je n'aurai pu imaginer meilleure place. Faire le choix de m'engager dans la Royal Navy a été le meilleur de ma vie et je ne l'ai jamais regretté.
Quelles sont vos idées et vos rêves pour l'avenir ? Etant bloqué à Londres pour le moment, il est évident que mon rêve le plus fou en ce moment est de pouvoir retourner un jour voguer sur les mers... Je ne pourrai dire si c'est ce que l'avenir a en réserve pour moi mais je l'espère ardemment. Vous savez ce que c'est que de se sentir déraciné d'un endroit qui vous est si cher ? Et bien c'est ainsi que je me sens en ce moment. Déraciné. 

La Navy, c'était un choix. Un choix fait il y a plusieurs années et devenu une complète vocation. Plus qu'une vocation même, c'était devenu sa vie et il n'imaginait pas sa vie autrement que voguant sur ces mers parfois si ténébreuses mais si belles ; ces mers parfois déchaînées ou parfois si calmes. C'était sa vie. La mer. Beaucoup de gens se mariaient et avaient des enfants ; lui cela n'avait jamais été son but dans la vie... il ne savait même pas si c'était dans sa volonté de fonder une famille un jour. Il était marié à la mer et c'était tout ce qu'il avait besoin. L'avenir de sa famille, c'était à son frère qu'il avait été confié et cela lui convenait parfaitement. A vrai dire, il était parfaitement content de n'être né que le second car avoir à gérer le patrimoine familiale n'était pas dans ses envies – même s'il s'en serait absolument bien sorti car il était un gestionnaire avéré... Plus que son frère en tous cas.

Edward était né en 1788, à la fin du mois d'Août et était le second fils du frère du Vicomte St Vincent qui était le chef de la Royal Navy, titre qu'il avait obtenu en 1801. Edward perdit son père Thomas très tôt mais son oncle joua énormément le rôle de père de substitution et il lui voue une grande admiration. Il se souvint pourtant de son père comme quelqu'un de très jovial qui aimait beaucoup jouer avec ses enfants, courir dans les jardins avec eux en jouant à la bataille ou autre jeux de garçons. Malheureusement, ses souvenirs de lui n'allèrent par au-delà de ses 5 ans. (son frère aîné en avait 8 ).
Son frère, William, et lui eurent une éducation simple par leur mère et avait quand même un précepteur pour leur enseigner les principales matières. Les matières préférées d'Edward était la géographie et la littérature. Comme leur précepteur était un homme aux origines en partie Française, il leur fut également donné quelques notions de cette langue Edward en particulier parle modérément la langue bien qu'il ne soit pas expert. Sa grand-mère maternelle vivait également avec eux à cette époque. C'était le genre de grand-mère avec un caractère très fort et qui savait exprimer ses opinions avec beaucoup de tempérament. Elle était très directe, franche, sévère mais juste et elle parlait le Russe. D'ailleurs, elle était née en Russie et toute sa famille venait de là-bas.  Si cela faisait des années qu'elle n'y avait mis les pieds, elle continuait de parler au quotidien sa langue maternelle (bien plus que l'Anglais d'ailleurs) et c'est ainsi qu'Edward apprit le Russe dès son plus jeune - en plus de l'anglais. Son frère, lui, n'avait jamais aimé le parler et ne faisait pas beaucoup d'efforts pour le faire.  Il ne voyait aucun intérêt d'apprendre le Russe dans un pays Anglophone (bien que William comprenait quand même la langue à l'oral en partie, il ne s'exprimait jamais dans celle-ci).  Edward, lui, avait toujours aimé parler les langues étrangères et il discutait souvent avec sa grand-mère et également avec sa mère au cours de la journée. Il aimait beaucoup les intonations de cette langue. Il aimait l'Anglais certes, mais le Russe, cela faisait partie de ses racines et il aimait ce côté de sa famille essentiellement grâce à sa grand-mère. Lorsqu'elle celle-ci mourut l'année de ses quinze ans, il la regretta énormément mais chérit toujours son souvenir.  

Dans ses jeunes années, Edward prit très jeune l'habitude d'aller assister à des pièces d'opéra en langue étrangères dont en Français (plus rarement en Russe)  et en grandissant, chaque fois qu'il n'était pas en mer, il se rendait fréquemment dans des salles d'opéra pour une heure ou deux de détente. Une habitude qu'il a gardé à l'âge adulte. Il y va souvent également avec sa mère.

Juillet 1794 :

« Mère, mère, racontez-moi encore une histoire de mon oncle.  Celle que vous m'avez raconté hier ! » Edward grimpa sur son lit et se glissa dans les drap propres pour la nuit. Il avait sept ans et tous les soirs, c'était le même refrain. Il réclamait une histoire de sa mère mais pas n'importe laquelle. Non, une histoire bien particulière. Son oncle était le vicomte de St Vincent, mais plus particulièrement le chef de la Royal Navy. Et Edward, avait grandi très admiratif de l'homme qui était pour lui comme un second père. Son frère aîné, lui, n'était en rien attiré par la mer et par ces prouesses mais Edward, lui, en était fasciné. Sa mère s'en amusait souvent mais chaque fois, ne pouvait lui refuser de lui raconter ces histoires de famille qu'elle connaissait à présent par cœur à force de les lui conter. Elle ne pouvait jamais résister quand il lui faisait son petit regard d'ange de toutes façons. Alors, elle s'asseyait à côté de lui sur son lit et demandait :

« Encore ? Vous l'a connaissez par cœur voyons, Edward... Vous n'en voulez pas une autre ? »

Elle savait que sa question était inutile, car quand il avait une idée dans la tête, il ne changeait pas d'avis. Il savait ce qu'il voulait, et elle savait que plus tard, il rejoindrait son oncle dans la Navy aussi. Elle le savait aussi sûrement qu'il était son fils et qu'il avait hérité des mêmes yeux qu'elle. Tellement que quand elle le regardait, elle croyait se regarder elle-même. Les cheveux, c'était le côté des Jervis, mais les yeux c'était les siens. Et elle le voyait dans son regard, sur son visage, sa vie était sur la mer. Elle se sentait fière, fière qu'il veuille suivre l'exemple de son oncle, mais aussi appréhensive et anxieuse... Quelle mère désirait-elle que son fils s'en aille loin d'elle sur les mers et les océans loin de son regard ? Une mère voudrait garder ses enfants près d'elle toute sa vie, du moins pouvoir les voir le plus souvent possible... Chose qui était impossible si ses fils se trouvaient en pleine mer. Et, bien qu'elle tentait de ne pas le montrer et de traiter ses deux fils de la même manière car une mère aimerait toujours ses enfants de la même façon quoiqu'il arrive,  il était évident qu'elle avait une faible préférence pour Edward. Peut-être cela venait-il du fait que le caractère de son fils cadet ressemblait beaucoup à celui de son défunt mari qui lui manquait tellement.

« Non. » répéta Edward en secouant la tête avec énergie.  « J'aimerai celle d'hier s'il vous plaît mère. Je l'adore tellement » Pas ce soir en tous cas. Il voulait s'endormir sous le récit de l'une des plus fameuses batailles navale de son oncle, pour qui il ressentait énormément de fierté et dont les récits de voyages le faisait rêver la nuit. D'ailleurs, son rêve le plus cher était de voir aussi cette mer et quand il serait plus grand, il voguerait dessus sur un énorme bateau à la conquête des océans et gagnerait lui aussi ses propres batailles. Il le sentait au plus profond de lui ; la mer l'océan l'attirait. Plusieurs fois, il avait demandé – non, supplié – sa mère de laisser son oncle l'emmener voir la mer à défaut de ne pas monter sur son bateau et le sentiment qui l'avait saisi en voyant cette étendue gigantesque  d'eau salée, et cette air marin... Le vent qui sifflait à ses oreilles était comme un appel. C'était un appel tellement fort et il se sentait irrésistiblement attiré par celui-ci. Lorsqu'il contemplait l'au-delà de la plage, lorsqu'il glissait ses pieds dans l'eau et restait ainsi sur le bord, qu'il entendait les doux clapotement de l'eau contre ses pieds, ou la caresse de l'eau sur ses chevilles. Il avait cinq ans lorsque son oncle l'avait conduit pour voir la mer pour la première et celle-ci lui avait fait une si forte impression qu'il savait d'ores et déjà que son avenir était liée à elle.

A vrai dire, c'était juste après le décès de son père que son oncle les avaient conduit, sa mère, son frère William et lui sur la côte ouest de l'Angleterre (la plus proche de là où ils habitaient). En une demie journée de calèche, ils y étaient. Son oncle voulait avant tout leur changer l'esprit et essayer de penser à autre chose. A partir du moment où son frère Thomas avait commencé à aller mal,  la situation s'était dégradé très vite et en l'espace de trois semaines, son frère fermait les yeux pour toujours, laissant une veuve et deux fils au bord du désespoir. Du haut de ses cinq ans, Edward ne comprenait pas totalement pourquoi son père les avaient quittés. Le docteur lui-même avançait plusieurs hypothèses de ce qui avait été la cause, mais c'était une maladie qui demeurait encore un grand mystère. Edward se souvenait être venu rendre visite à son père près de son lit, un soir, malade, affaibli et pâle comme la mort bien qu'il ne sache pas exactement encore ce que ce mot signifiait à son âge. Il ne le reconnaissait pas. Il est dur de dire adieu à quelqu'un qu'on aime à cet âge-là. Il ne savait pas quoi dire, quoi faire, alors il s'assit à côté de sa mère qui releva vers lui un tel regard de détresse qu'il ne put faire qu'une chose : entourer sa maman de ses petits bras d'enfant et rester ainsi un moment pour la consoler. Jusqu'à ce qu'il commence à somnoler en fait et que sa mère le porte dans sa chambre elle-même. Il s'était endormit avant même qu'elle le dépose dans son lit.

Le lendemain matin quand il se réveilla, il chercha sa mère partout... Il la trouva enfin dans le petit salon. Son frère William était là aussi et tous deux avaient les yeux tant rougis qu'il se douta qu'un malheur était arrivé. Faisant demi-tour aussitôt, il se mit à courir jusqu'à la porte de la chambre de son père en appelant « Papa, papa. » de sa petite voix d'enfant effrayé, suppliante. Il ouvrit la porte à la volée et entra, tel un fantôme glissant sur le sol. Il avait l'impression d'être là sans être là et lorsque ses yeux se posèrent sur le visage de son père, si pâle, si immobile, et pourtant si paisible, les larmes se mirent à jaillir de ses yeux. Il avait l'impression que son coeur se brisait douloureusement en mille morceaux. Il sentit à peine une main qui se posait sur son épaule pour la serrer doucement et il entendit à peine la voix de son oncle qui disait : « Je suis désolée Edward... Vraiment désolé... »  Il rapprocha un peu plus son neveu de lui pour le serrer brièvement dans ses bras, espérant être suffisant pour remplacer un peu son frère dans la vie de ses neveux en particulier d'Edward car même s'il essayait de les traiter de la même façon, il avait toujours eu une nette préférence pour le plus jeune des deux (ou était-ce parce qu'il semblait apprécier la mer et ses récits de bataille autant que lui?)

Ce décès survint alors qu'Edward n'avait pas encore six ans. A peine six mois auparavant, Son épouse Clara et lui partageaient encore la chambre conjugale. Aujourd'hui, elle passait des nuits à pleurer à serrer un oreiller froid contre elle en espérant retrouver la chaleur du corps de l'homme qu'elle avait tant chéri les quelques années que le ciel leur avait donné. Elle savait que ses enfants souffraient eux aussi du décès de leur père et donc faisait en sorte de ne jamais pleurer devant eux. Néanmoins, Edward était assez intelligent pour se rendre compte quand sa mère était triste et il essayait de la réconforter le plus souvent possible et de la faire rire par quelques traits d'humour. Il lui faisait souvent la lecture. Le plus souvent il s'agissait de romans d'aventures, d'aventures et de mer évidemment. Si un roman n'avait pas au moins une scène où apparaissait la mer, alors Edward n'était pas intéressé de le lire. C'était presqu'une obsession chez lui.

1801 (L'année où son oncle devient le chef de la Royal Navy après des faits d'armes remarqués dans la bataille du Cap St Vincent) :

A l'âge où les hommes de leur époque et ne sont plus considérés comme des enfants, Edward prit la décision de s'engager dans la Royal Navy, et cela demeure la meilleure décision de sa vie. Il éprouve énormément d'affection pour sa mère et cela le peinait évidemment un peu de la quitter mais il était tellement fier d'embarquer aux côtés de son oncle et de naviguer sous son commandement. Après quelques années sur la mer à se faire une place et un nom digne de son oncle, ses actes de bravoure et de combattant lui apportèrent l'insigne de lieutenant et il a déjà participé aux dernières batailles Napoléoniennes de ces dernières années. Son oncle a une entière confiance en lui et c'est pour cette raison qu'ayant constaté un jour certaines inaptitudes de son frère à gérer le domaine de la famille et même à la pérennisation de leur nom, il prit Edward à part un jour et lui confia ses inquiétudes. Edward n'avait aucune envie de retourner en Angleterre, absolument aucune ; sa vie c'était la mer, pourtant, il ne pouvait rien refuser à son oncle. C'est en 1805 qu'il s'engagea et ce fut 13 ans d'une belle carrière dans la marine qu'il effectua.
Pourtant, voici qu'en 1818, il accepta à la requête de de son oncle de rentrer à Meafford (au moins quelques temps) pour aider son frère à gérer le domaine. C'est avec un certain pincement au cœur qu'il remets ainsi les pieds en Angleterre et dans sa chère région du Staffordshire, mais il se plie aux responsabilités familiales.

Qu'il est difficile de revenir au pays après une dizaine d'année passé en mer... C'est presque comme si on ne reconnaissait plus rien chez soi. Il y avait tant de changements.

Hélas, en revenant au pays en Janvier 1818, il se rends compte que la situation est bien pire que ce qu'il imaginait et du fait qu'il a dû laisser derrière lui une carrière qu'il aimait tant, sa relation avec son frère en est très tendue et complexe. Il découvre rapidement le train de vie de ce dernier et désapprouve la plupart des choix qu'il fait... Et il se rends de plus en plus compte qu'il ne va peut-être pas pouvoir revoir la mer avant longtemps ce qui secrètement le mine plus qu'il ne le montre. Avec un soupir, il se résigne et alors que la saison commence à Londres il accompagne son frère  là-bas pour tenter de conseiller au mieux ce dernier sur les partis les plus respectables et le choix de sa future belle-soeur. Mais lorsqu'il découvre avec stupéfaction que son frère, à côté de tous ses autres mauvais choix, a tendance à fréquenter les maisons closes de Londres, Edward essaiera d'avoir une petite conversation avec son aîné en essayant de lui rappeler ses obligations envers sa famille et leur nom...
Si tout cela lui créé de l'anxiété dont il pourrait volontiers se passer, au moins, il est plus ravi de revoir sa mère avec qui il a toujours été très proche et complice et il doit avouer qu'aller à l'opéra avec elle lui a aussi beaucoup manqué. Ce sont les petits plaisirs comme ça qui nous manquent quand on est loin de son pays.

Un jour où il accompagne sa mère à l'opéra, il ne se doute pas que sa vie est sur le point de changer du tout au tout. Elle est là, sur l'estrade, devant une salle comblée à chanter. Cette voix... Même dans ses rêves les plus fous il ne pourrait l'imaginer. La plus pure, la plus ensorcelante qu'il ait jamais entendu de sa vie et ce n'est pas la première fois qu'il va à l'opéra même si cela fait longtemps qu'il n'y a pas mis les pieds. S'il l'avait déjà entendue chanter auparavant, il l'aurait assurément reconnue. Cela ne doit donc pas faire si longtemps que cela qu'elle chante. Il ne la connaît pas, ne sait absolument rien d'elle à part son nom de scène mais il faut absolument qu'il la revoit. Dorénavant, il ne manquera plus une seules représentations de la jeune chanteuse à la voix d'ange et viendra aux suivantes le plus souvent seul et avec l'espoir secret de pouvoir lui adresser la parole un jour...  Il a  du mal à réaliser la confusion et l'émotivité dont il est saisi chaque fois qu'il l'aperçoit chanter sur scène. Dans sa somptueuse robe blanche, elle ressemble presque à un ange tombé du ciel. C'est étrange... Si nouveau... Si merveilleux. Il ne comprends pas. La mer a toujours constitué la seule chose qui le rendait absolument le plus heureux, comme s'il n'avait besoin de rien d'autre. Pourtant qu'est-ce donc cette étrange émotion qui le pousse à revenir la voir chanter à chacune de ses représentations, à ne rater aucun de ses spectacles ?

Quelques mois seulement après qu'il soit revenu à Londres, le bureau de la guerre (War Office) va lui proposer un autre emploi, un emploi plus de bureau dont il n'a pas été habitué en dix ans qu'il a passé à la guerre, mais toutefois cela le fait longuement réfléchir. Car, ce travail, serait de traduire de consacrer son temps à traduire des documents classés confidentiels du Russe en Anglais. Et en tant que bilingue Russe/Anglais, il serait dommage de ne pas mettre en pratique ses connaissances de la langue Russe.

Qu'elle histoire agréable à lire Je te souhaite la bienvenue avec ce nouveau personnage très intéressant :loe:

Bravo ! Tes efforts sont récompensés, tu es validé sur Les Chroniques ! Tu rejoins le groupe Noble. Avant toute chose, tu dois penser si tu es une jeune fille/femme à marier à rejoindre la présentation à la reine. En effet tu dois y répondre (même si ce n'est pas ta première saison) et lancer le dé afin de savoir quel score tu as eu (ou que tu as). N'oublie pas de faire ta fiche de liens , de rp's et de vérifier que ton avatar, son titre, son logement ainsi que ton métier sont dans les bottins . Tu peux aller demander des liens aux autres membres et même des rp's, ainsi que participer au flood. Encore bienvenue sur notre forum, le staff est enchanté de t'avoir sur son forum et il espère que tu t'amuseras !