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Les Chroniques de Londres
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Charybde et Scylla || Juliet & Maggy

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Anonymous
Invité


Message() / Dim 25 Avr - 13:55
Invité
Charybde et Scylla
@Juliet Blooming

Elle ne savait pas tenir en place. Maggy n'était pourtant pas une de ces femmes qui exprimaient aisément leurs sentiments, elle se montrait souvent stoïque ou clairement sarcastique, ne souriant que très rarement - de sorte que personne ne pouvait prétendre avoir reçu un sourire de sa part qui ne ressemblait pas à une grimace narquoise et moqueuse. Elle se tenait souvent en retrait, mordant par des mots cinglants quand on l'approchait, se faisant juge de tout le monde à force d'avoir été jugée. Du haut de sa vingt-huitième année, elle débutait sa huitième saison et le faisait avec tout l'enthousiasme perdu qu'elle possédait.
Elle pensait que cette Saison serait comme les autres, bien que depuis presque trois semaines elle était constamment surprise par les évènements. D'une part, il y avait le Duc de Wellington, qui semblait lui accorder quelques attentions bien qu'elle ne se l'expliquait toujours pas et qu'elle se surprenait à ressentir un attrait de plus en plus cuisant chaque fois qu'il passait le pas de la porte sous prétexte d'une visite de courtoisie. De l'autre, il y avait le Comte de Durham, dont l'aura malveillante et la malchance l'avaient presque conduite à mourir dans un accident de fiacre il y a trois jours de cela - mais il avait une conversation somme toute excitante et savait la faire penser au monde. Il lui avait offert un ouvrage de Kant dans lequel elle se plongeait depuis l'accident - Otello, son jumeau, refusant qu'elle sorte de la maison sans qu'il ne la chaperonne, inquiet à l'idée qu'elle soit tuée à nouveau par malchance.

Elle se pliait à sa décision non parce qu'elle la trouvait raisonnable mais parce qu'elle continuait à avoir quelques vertiges et une fatigue qui la poussait au repos sans qu'elle puisse l'empêcher.
Mais la veille elle avait reçut une lettre de @Juliet Blooming - il n'était pas rare qu'elles échangent des lettres, se trouvant aussi proches que des soeurs. Bien que Maggy était plus proche encore de Juliet que de sa cadette qui avait ruiné la famille et lui avait ôté sa dot par pure bêtise. Ce qu'elle condamnait chez sa soeur, elle l'acceptait sans problème avec Juliet : que la jeune femme ait eut un enfant ou qu'elle ait donné sa vertu ne lui avaient pas ôté l'affection que Maggy lui portait. Au contraire, elle se trouvait bien heureuse d'avoir de ses nouvelles et d'être la gardienne de ses secrets. Juliet partageait sa même passion pour l'existence, le même désir d'être femme avant d'être la femme de et elle revenait à Londres.

Elle revenait à Londres, cette nouvelle comblant Maggy d'une joie si intense qu'elle avait du mal à se contenir depuis le levé du soleil. Elle avait bien peu dormi, mû par l'excitation et toutes les choses qu'elle devait dire à sa meilleure amie. Phoebe fut bien incapable de canaliser son énergie quand elle vint pour l'aider à se préparer. Elle pu la convaincre de mettre une des nouvelles robes qu'Otello avait fait mander pour elle mais Maggy ne la laissa pas la coiffer ou faire disparaitre les traits de fatigue de son visage. Elle avait encore mal à la tête parfois - elle n'avait gardé qu'une cicatrice de l'accident, la plaie à sa tête se soignant doucement. Elle avait un bleu sur le bras droit et elle marchait toujours avec lenteur mais elle se remettait. Et rien ne devait gâcher cette journée.

Elle demanda du thé, des gâteaux, et des petits sandwichs sachant que Juliet viendrait la voir dés qu'elle arriverait - il ne saurait en être autrement. Elle s'installa dans le petit salon, ne pouvait rester debout et ne pouvant manger sans l'excitation lui tenait le ventre. Elle exigea de Phoebe qu'elle fasse entrer Juliet si tôt qu'elle arriverait à la porte - Otello savait fort bien ce qu'il adviendrait, prenant le partie de quitter l'appartement pour la matinée. Il était assuré que sa soeur ne le quitterait pas avec la perspective de cette arrivée si attendue.

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Invité
Anonymous
Invité


Message() / Jeu 29 Avr - 15:13
Invité
Charybde et Scylla
@Maggy Cunningham

Ma chère Maggy,

Quand tu liras ces mots, tu sauras que je suis déjà en mer, en direction de l'Angleterre. Enfin après tant d'années mes parents m'autorisent à revenir à Londres ! Comme j'ai hâte de te retrouver ma chère amie, sans toi je n'aurais tenue aussi longtemps dans cette campagne Norvégienne. La vie trépidante de Londres me manque terriblement mais nous pourrons parler de tout ça de vive voix.
Je sais que tu m'aurais logé volontiers, mais Mère et mes sœurs viendront avec moi alors j'ai demandé à Père de louer une maison juste à côté de la tienne. Toutes deux voisines, on ne pourrait rêver mieux !

Tendrement,
Juliet



Le voyage en bateau fut moins éprouvant que celui qu'elle avait fait cinq ans plutôt, contrainte à l'exile et enceinte. Cependant le souvenir remontait et elle ne se souvenait plus de cette affreuse sensation de tanguer à toute heure du jour et de la nuit. Juliet n'avait définitivement pas le pied marin et elle ne se sentit mieux qu'en foulant enfin la terre anglaise. La suite du voyage en voiture fut une partie de plaisir à côté de ça, ce qui ne fit que renforcée la volonté de la demoiselle. Elle épouserait son anglais, son cher marquis et personne d'autre.

Ce matin là, Juliet fut montée sur ressort tellement elle était excitée d'être à Londres et de revoir son amie. Elle se réveilla à l'aube malgré une courte nuit et beaucoup de sommeil à rattraper et les quelques heures qui suivirent lui semblèrent durer une éternité. Véritable tornade dans leur petite maison, elle rangea toutes ses affaires, prépara ses tenues, joua de la harpe, révisa ses multiples plans d'action, tout ça sans jamais passer plus de cinq minutes consécutives sur la même activité. Dès que l'heure fut acceptable, elle sauta hors de chez elle et franchit les quelques mètres qui la séparaient de sa meilleure amie.

Quelle joie !
Aller vivre dans le quartier de Maggy était un excellent compromis qui permettrais à Juliet d'acheter de plus jolies robes afin de faire bonne impression, sans tomber non plus dans le tapageur.
C'est Phoebe bien entendit qui lui ouvrit la porte. Après l'avoir salué chaleureusement et lui avoir confié sa coiffe, Juliet ne l'attendit pas pour se rendre dans le petit salon. Elle connaissait les lieux par cœur et ne doutait pas que son amie l'attendait. Et au pire, la lettre ne serait pas arrivée, cela ne ferait qu'une plus belle surprise.

La jolie blonde au visage rayonnant, bien que les traits légèrement tirés par le voyage, accourut vers son amie pour la prendre dans ses bras, toute émue.

- Oh mon dieu, Maggy ! Je suis si heureuse ! Et voilà, je jure, mes manières n'auront pas tenus plus de deux secondes...


Juliet rit de sa voix légèrement rauque et la libère de son étreinte, prenant ses mains dans les siennes, et puis son sourire s'efface et son visage prend un air bien plus grave en observant son amie.

- Maggy ? Tu as bien mauvaise mine, que t'est-il arrivé ?
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Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 1 Mai - 19:26
Invité
Charybde et Scylla
@Juliet Blooming

La porte s'ouvrit et Maggy rayonna. Elle était là : Juliet Blooming. Il n'était que peu de personne capable de rendre Maggy jolie. Cette dernière se savait dénuée de charme, bien trop petite et aux traits trop juvéniles pour pouvoir se penser charmante. Au contraire de Juliet, qui avait tant de beauté qu'elle aurait pu être faite de glaise divine. Elle avait de beaux cheveux ondulés, un regard clair et brillant, une bouche rouge et pulpeuse qui se déformait en un sourire magnifique. Maggy aurait pu en tombée amoureuse, comme bien d'autres avec elle - Juliet tenait le coeur de ses rencontres dans la main. Et Maggy l'aimait, c'était un fait, non avec la flamme d'un désir ardent mais avec la loyauté d'une amitié fidèle. Qu'importe que des années se soient écoulés depuis leur dernière rencontre, elle la considérait toujours comme sa meilleure amie, une soeur qu'elle aurait désiré avoir plutôt que de subir la stupidité de la sienne.

Alors quand elle apparut, elle n'attendit pas pour traverser la pièce, retrouvant Juliet à la moitié du chemin pour la serrer dans ses bras. Sa tête tambourina, mais elle pensa qu'il s'agissait plus de l'excitation et du bonheur de ses retrouvailles que pour la blessure qu'elle portait à la tête. Elle resta dans l'étreinte quelques secondes, retrouvant le parfum de sa meilleure amie - il avait certes changé mais elle décida de le trouver familier et rassurant. Elle recula à peine pour la regarder - Juliet était plus grande qu'elle de quelques centimètres mais cela ne la dérangeait pas. Elle était bien, simplement. Oh mon dieu, Maggy ! Je suis si heureuse ! Et voilà, je jure, mes manières n'auront pas tenus plus de deux secondes... Je ne peux guère témoignée de te savoir avec des manières, il semble qu'en ma présence elles disparaissent constamment. Dit-elle pour la taquiner - c'était ainsi, Maggy restait Maggy, se montrant aussi piquante et moqueuse, bien qu'avec Juliet il n'y avait pas la moindre once de méfiance.

C'était peut être en cela que sa relation était différente d'avec les autres. Elle avait une confiance aveugle envers la belle Juliet et ne s'en cachait pas. Alors qu'elle jouait avec les autres, se sachant toujours au centre de moquerie et de quolibets, elle avait la certitude que Juliet n'irait moquer ni son nom, ni ses tenues, moins encore son physique ou sa capacité à ne pas trouver un époux même après huit saisons. Pas qu'elle en cherchait un en réalité - des hommes elle se méfiait plus encore que de ses semblables. Maggy ? Tu as bien mauvaise mine, que t'est-il arrivé ? Tu sous-entends que je ne suis pas jolie ? Me voila blessée - au contraire de toi qui est toujours dans une beauté parfaite même si tu reviens tout juste d'une traversé en mer. Me voila jalouse, finalement, sera-t-il un temps où ta beauté se fanera ? demanda-t-elle avec un regard qui se voulait noir. Elle prit la main de son amie pour l'attirer vers le canapé devant lequel se trouvait le goûter et le thé. J'ai cependant l'excuse d'un accident de fiacre il y a trois jours, pour expliquer ma mauvaise mine. Rien de grave, rassures toi, je suis encore en vie. Rajouta-t-elle car il lui était impossible de cacher quoi que ce soit à la jolie blonde. Le voyage a-t-il était agréable ? Je te sais heureuse de retrouver Londres, j'espère que nous aurons bien des aventures à vivre cette saison...


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