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Les Chroniques de Londres
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Un dîner chez les Rose

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Message() / Sam 13 Mar - 15:00
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Un dîner chez les Rose
feat @Sebastian Guilfoyle 



Il régnait dans la demeure londonienne des Rose une atmosphère fort agréable. C'était une demeure assez simple, mais qui avait l'avantage non négligeable de se trouver au coeur du quartiers des affaires. Il y avait un lobby très modeste mais qui respirait le bon goût. Du mobilier en bois massif, dont une belle table posée sur un tapis qui semblait venir des Indes et dont les pieds étaient ornés de rosiers. Un divan doublé qui donnait cet impression de confort et sur la table, un vase avec des fleurs fraîches. La rampe d'escalier qui menait aux chambres était constituée d'étagères pour en faire une bibliothèque. Près de la porte, il y avait un petit meuble charmant sur lequel on pouvait trouver le journal, ainsi qu'un cendrier et une serviette en cuir. De là, on pouvait se rendre sur sa gauche vers la salle à manger, et sur sa droite dans le salon où se trouvait Sir Philipp Rose, ainsi que trois de ses enfants.

– Je dis simplement, père. Que quitte à faire des affaires, autant essayer d'en tirer avantage. Disait William le second des trois frères, debout près de la fenêtre à guetter l'arrivée de leur invité, adossé au mur.

– Ne sois pas ridicule, tu n'imagines pas Maisie avec un personnage aussi lugubre. Rétorquait leur père dans un nuage de fumée odorante, assis dans son fauteuil en cuir, son cigare au bout des doigts. D'autant que c'est un comte, et qu'elle ne représente pas un très bon parti pour lui.


Maisie quand à elle était plongée dans sa lecture, lovée dans le coin de l'un des deux grands divans qui occupaient le centre de la pièce, séparé par une table basse où le majordome Edgar avait déposé la bouteille de brandy et les verres en crystal. – Avez-vous remarqué, Messieurs, que je suis juste à côté de vous? Demanda-t-elle sur un ton réprobateur et amusé, tandis qu'elle tournait une page de son livre. Elle se demandait souvent, lorsqu'elle assistait à ce genre de conversation dont elle n'était que le sujet silencieux, ce que son frère aîné @Adam Rose aurait à dire. Cela faisait plus de 9 ans maintenant qu'il était parti pour les Indes. Lui aussi, sans doute, ainsi qu'il l'avait fait dans ses lettres, l'encouragerait à remplir son devoir envers sa famille.


Robin, le plus jeune des frères, semblait quant à lui un peu distrait, appuyé contre le piano au coin de la pièce, les yeux plongés dans son verre. Il sortit un instant de ses songes pour changer de sujet et éviter d'avoir à entendre ce que William avait à répondre. – On dit de lui qu'il porte malheur. Ne craignez-vous pas de faire affaire avec lui, père? Demanda-t-il, attirant l'attention de sa soeur qui redressa la tête.

– Sottises et superstitions. Le malheur vient souvent de la main de l'homme. Il me paraît être un homme qui inspire le respect et qui fait preuve de raisonabilité. Ce sont là des qualités que j'apprécie, lorsque je représente un client. Et il nous fait l'honneur d'accepter notre invitation aussi j'attends de vous tous de l'accueillir comme il se doit.

Maisie avait écouté avec intérêt. Un homme qui porte malheur. Cela voulait dire au moins une chose au sujet de Lord Guilfoyle. Il ne serait peut-être pas aussi ennuyeux que la plupart des gens de la Noblesse qu'elle avait été amenée à rencontrer.

– Il est là. Dit alors William qui regardait l'allée, tandis qu'Edgar venait à la porte pour accueillir le comte, lui prendre son manteau, et l'emmener au salon.

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Message() / Lun 15 Mar - 13:10
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Un dîner chez les Rose
feat @Maisie Rose 



Les diners du comte de Durham portaient en eux une certaine solitude. Le plus souvent il les passait seul, tout à ses pensées et les doigts tâchés d'encre du travail de l'après-midi. Un travail que jamais Guilfoyle ne parvenait à véritablement mener. Où étaient-elles passées toutes les phrases qu'il attrapait ainsi à pleines mains pour les coucher sur le papier?
Cela serait mentir que d'attribuer cela à sa seule nouvelle sédentarité à Londres, les voyages n'avaient jamais été qu'un prétexte. Les quelques semaines où l'inspiration devenait vide avaient laissé place à des mois. Les mois, à une année entière, désormais dans le comté de Durham, la vieille demeure familiale aux couloirs vides de présence et de murmures. Puis, encore des mois s'en furent sans que l'homme ne sache se guérir de cela.
Le pouvait-on seulement? Avait-il vidé tout ce que la Providence avait à la naissance, bien voulu lui accorder? Il n'avait pas choisi de divulguer son identité d'auteur, aussi le comte ne pouvait-il s'attendre au moindre soutien de la part d'amis ou de proches.
Parfois, des lettres lui parvenaient via l'entremise de son éditeur allié à d'autres circonstances précises pour que jamais ne se divulgue le secret du comte.
Des lettres d'espoir, d'admiration, des lettres de critiques aussi, puissantes, incisives, que Sebastian acceptait et comprenait tout en regrettant de ne plus être capable de pallier aux fautes ainsi montrées du
doigt.
Et puis la Saison l'avait amené à Londres. La saison ou tout autre chose, car le comte restait fort silencieux de ses affaires. Les rumeurs le précédaient, ajoutant une couleur exotique à sa personne aux yeux des citadins. Cela n'empêchait pas de faire affaire avec lui en temps voulu, il restait comte après tout et la situation de sa fortune était stable. Contrairement à celles de malheureux ayant eut le désespoir de fouler son ombre du pieds dans la rue, disait-on.
Un juriste avec lequel Guilfoyle s'occupa de questions juridiques concernant sa nouvelle demeure londonienne eut cependant la gentillesse de lui montrer une certaine amitié. L'homme semblait de ces gens non pas simples car cela eut-été l'insulter mais au contraire apaisé en toutes choses et faisant preuve dans son métier ainsi que dans sa personnalité même, d'un caractère à la fois humain et pratique. Il s'intéressa aux précédents voyages du comte, évoquant avec discrétion un fils lui-même au loin. L'honnêteté de la déclaration amena de même quelques sentiments confus à Sebastian tandis que venait l'effleurer le souvenir des disparus.
Bien sûr, quelques incidents vinrent ponctuer la transaction : des papiers disparus, la soudaine disparition d'un témoin à la signature illisible ainsi que bon nombre de plumes cassées au moment même de signer. Malgré tout, l'affaire fut conclue et le juriste alla même jusqu'à convier son client à dîner un soir de la semaine.
Sebastian, qui passait ses repas dans une relative solitude, tourmenté autant par ses propres pensées que l'absence de celles-ci, accepta.

Le soir convenu, il se rendit à l'adresse indiquée. Un valet l'annonça tout en le faisant entrer. Par le même temps, une clameur monta de la cuisine où l'on devinait qu'une femme venait de se couper comme il était coutume lorsque notre tâche nécessitait de manier couteau. La chose n'avait donc rien de surprenante, coïncidant juste avec la présence du comte de Durham.
Celui-ci salua avec sa réserve habituelle le maître de maison.

”Mylord, permettez-moi de vous remercier encore une fois de votre invitation. “ Droit, ainsi qu'un gentleman se doit d'être, Sebastian Guilfoyle attendit que le baronnet présente ce qu'il devinait être les enfants de l'homme.
La jeune fille de la maison avait, remarqua-t-il, un livre à la main, de la même manière que les livres semblaient tapisser chacun des murs de la demeure plutôt que de se contenter d'une simple bibliothèque. Un détail qui, en plus de la flambée dans la cheminée, ne ramenait qu'encore plus de chaleur à l'endroit aux yeux du comte.

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Message() / Lun 15 Mar - 14:21
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Un dîner chez les Rose
feat @Sebastian Guilfoyle 



Maisie sentit un léger picotement dans ses joues. Si elle n'était pas de nature très timide et qu'elle se montrait toujours heureuse de recevoir du monde, les circonstances avaient désormais changé, ainsi que son frère William le lui faisait un peu trop remarquer. Elle n'était plus la petite Maisie que les hôtes aimaient retrouver et à qui l'on pardonnait les écarts de conduite d'une enfant dont on apprécie la spontanéité et l'esprit. Elle était une débutante qui entrait dans un monde semé d'embûches.


Alors qu'elle apercevait une grande silhouette dans le lobby, le cri de Mary attira l'attention de Robin, le plus jeune des frères. Il lança un regard inquiet à William qui fit sourire Maisie tandis que leur père allait à la rencontre de son invité. "– Mylord Guilfoyle, ne soyez pas aussi indulgent avec moi. Vous et moi savons que c'est vous qui me faites l'honneur d'avoir accepté." Philip Rose avait un humour piquant et il n'avait pas peur d'être franc. Il invita le comte à le rejoindre dans le salon, et tous se redressèrent, Maisie se levant en tenant son livre contre sa jupe.


"William, mon second fils." Dit-il alors que ce-dernier inclinait respectueusement la tête. "– C'est un plaisir, Mylord. Veillez me pardonner, je crois que notre chère Mary s'est encore blessée avec le couteau à viande." Il déposa son verre de brandy pour se rendre en cuisine afin de s'assurer qu'il ne s'agissait là que d'une blessure superficielle. Son père le regarda partir et ajouta à l'adresse du Comte. "Si vous devez un jour avoir un fils, Mylord, je vous recommande de lui faire étudier la médecine. Cela s'avert fort pratique, en toutes circonstances." Il reporta ensuite son attention sur ses deux autres enfants.


"Robin quant à lui est encore aux études et je crains pour lui qu'il n'ait décidé de suivre les traces de son vieux père." Robin salua également le Comte poliment, accompagnant ses mots d'un geste de la tête. "– Enchanté, Mylord." Robin était de toute évidence plus réservé que son aîné et que son père. Il avait moins de talent pour la conversation. Les regards se tournèrent alors vers Maisie qui avait passé son temps à observer discrètement le comte. Elle portait une très jolie robe blanc crème dont le col était brodé de roses qui se posaient délicatement sur la peau claire et délicate de ses épaules et de sa jeune gorge. La robe était cintrée sous sa poitrine et retombait jusqu'au sol, d'autres motifs de rosiers décorant le bas de sa jupe. Les manches étaient longues, dentelées sur l'avant bras et elle portait des gants assortis. Ses cheveux brun aux quelques reflets plus clairs étaient tressés en un chignon simple et modeste sur sa nuque, tandis qu'elle portait à ses oreilles les perles qu'elle avait héritées de sa mère. Par sa seule présence, elle semblait apporter de la lumière dans l'atmosphère tamisée de la pièce.


Quand le comte avait fait son apparition dans la pièce, il l'avait quelque peu impressionnée par son allure. Il était grand et il avait de larges épaules. Ses cheveux charbonneux et son regard sombre s'assortissaient tout à fait à la réputation qui semblait le précéder. Cependant Maisie s'était attendue à un tout autre visage. Elle l'avait imaginé plus maigre, avec un long nez, et sans doute des cheveux courts. Quand il posa les yeux sur elle, elle exécuta une révérence empreinte de discrétion et d'humilité avant de relever son regard pour rencontrer le sien.


"Et ma fille, Maisie." Le ton qu'utilisait Philip Rose pour prononcer ces quelques mots en disaient long sur l'affection profonde qu'il avait pour sa fille. A chaque fois qu'il posait les yeux sur elle, il le faisait avec beaucoup de fierté. Scrutant le visage de leur invité, les yeux marrons de Maisie pétillaient d'une curiosité évidente tandis qu'elle se faisait entendre d'une voix très calme et maîtrisée pour une fille de son âge. "– Mylord. Merci d'avoir accepté de nous tenir compagnie ce soir. J'ose espérer que nous ne vous retenons pas dans vos affaires." Il avait l'air d'être le genre d'homme qui n'aimait pas perdre son temps et qui ne gaspillait pas sa salive.


Edgard vint lui servir un brandy, et Philip Rose invita son hôte à s'asseoir sur l'un de deux grands divans qui se faisaient face. Maisie reprit sa place sur l'un d'entre eux, et son père retrouva le confort de son fauteuil. Robin quant à lui, resta près du piano. Sir Rose était appliqué à rallumer son cigare et en offrir un au Comte, et il incomba à Maisie de briser le silence. "Vivez-vous à Westminster, Mylord, lorsque vous êtes à Londres?" Demanda-t-elle, son livre contre ses genoux, les mains posées par-dessus. Sur la couverture, entre ses doigts gantés, on pouvait lire qu'il s'agissait d'une nouvelle de Sarah Burney, Traits of Nature.
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Message() / Mar 16 Mar - 15:14
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Un dîner chez les Rose
feat @Maisie Rose 



Les politesses de convenance furent échangées. L'exercice de la discussion ne semblait révéler qu'encore plus la nature distante du comte face au monde. L'homme se montrait poli et courtois ainsi qu'on l'entendait de lui, contemplant et complimentant ce parfait foyer britannique. Il acquiesça lorsque la cuisinière fut évoquée sans y voir là matière à offense ou à quelque commentaire sardonique. Tout exercice d'un travail nécessitait de s'y blesser et ce peu importe les années.
L'un des fils du baron alla s'enquérir de la malheureuse avec diligence. Sebastian eut ainsi le loisir d'apprendre que celui-ci était médecin tandis que le cadet, encore étudiant. Celui-ci le salua avec une gravité de jeune homme ayant encore besoin d'affuter ses armes face au monde. Ainsi que la convenance le demandait, le comte répondit à son salut par quelques mots tout aussi aimable.
Quant à la jeune femme de la maison, elle était vêtue avec le goût nécessaire pour un repas du soir parmi des gens de bien.

”-Lady Rose, certain vous diront que mes affaires consistent à faire tourner le lait dans les jattes et apporter le malheur sur Londres alors peut-être est-il nécessaire de me déranger parfois.” Et les yeux sombres du comte apportaient bien plus d'inquiétude que d'humour face à cette déclaration. ”-J'espère cependant que nos discussions ne vous empêcheront pas de retourner à votre lecture.” Ajouta-t-il plus gracieusement tout en prenant place sur le divan qu'on lui indiquait.
On vint lui apporter un verre d'alcool et l'aimable juriste lui proposa un cigare que Sebastian refusa avec toute la politesse nécessaire cependant, arguant qu'il n'avait pas le goût nécessaire pour en apprécier le plaisir.
Il ajouta néanmoins qu'il garderait la marque à l'esprit pour en ramener une boîte à Sir Rose si une autre invitation lui était accordée.
Car aucune humeur sombre n'avait jamais excusé le manque de courtoisie.
La jeune fille de la famille parla encore, montrant ainsi qu'elle avait été éduquée de manière fort convenable pour ce qui était de tenir une conversation avec de possibles invités. ”-En effet, j'y ai acquis récemment une propriété grâce aux conseils et à l'expertise avisée de votre père.” Et Sebastian ne doutait pas que des rumeurs de monstres et de sorcellerie iraient bientôt courir à propos de cette maison. ”-Elle ne sera cependant pas aussi riche de livre que votre propre demeure, je le crains.”

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Message() / Mar 16 Mar - 16:41
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Un dîner chez les Rose
feat @Sebastian Guilfoyle 



La remarque qu'il fit au sujet de sa lecture la prit directement de court. Il est vrai qu'elle aurait largement préféré se plonger dans son livre plutôt que de devoir faire la conversation. Et il l'avait démasquée. C'eût été très inconvenant de la part de Maisie de l'admettre. Mais contre toute attente, les quelques mots du comte et son allure ténébreuse étaient parvenus à retenir son attention. Son regard de biche s'attarda sur l'expression du comte tandis qu'il abordait sans détour la réputation qu'on lui prêtait de semer le malheur sur son passage. Elle fut quelque peu surprise de l'entendre le dire, et cette démonstration d'humilité acheva d'éveiller son intérêt. Elle partait du principe que la plupart des gens que le sang élevait au-dessus des autres ne faisaient que rarement preuve de modestie. Alors ce fut tout à fait naturel pour Maisie que de vouloir le contredire à ce sujet.


"– Et bien Mylord, s'il est une chose que j'ai appris en grandissant à la compagne, c'est que le lait est une matière délicate et que les jours de pluie, il est difficile de le préserver de l'aigreur. Alors je dirais qu'il ne faut pas grand chose, dans le climat de Londres, pour que les choses tournent au vinaigre."


Maisie savait bien se servir des mots. Elle démontrait à la fois qu'elle avait retroussé ses manches, et qu'elle appréciait les labeurs et les choses simples de la vie. Mais surtout qu'elle avait un avis bien tranché sur la vie mondaine à Londres, et ce malgré son manque d'expérience. Les rumeurs colportées dans les imprimés de @Lady Whistledown – qu'elle trouvait d'un goût très discutable – en disaient long sur le plaisir que prenaient les citadins aux commérages.


"– Quant à ma lecture." Ajouta-t-elle, déposant l'ouvrage sur la table basse. "Il semblerait qu'elle puisse attendre demain, Mylord." A l'instar de lui, elle avait un visage très solaire, ses yeux marrons encadrés de taches de rousseur accompagnant le sourire qu'elle lui adressa. Elle ne sembla pas disposée à se substituer à la discussion, désormais.


Sir Philip Rose laissa s'échapper un filet de fumée odorante, rebondissant sur les propos du comte. "– Une affaire rondement menée, certes, mais il semblerait Mylord que sur ce coup-là, vous ayez eu de la chance." Sa propre remarque le fit sourire, ainsi que Maisie, et il leva son verre de brandy. "Trinquons à la demeure du comte Guilfolye." Robin leva lui aussi son verre, et sa jeune soeur fit de même avant de boire une gorgée, du bout des lèvres.


"– N'aimez-vous pas la lecture, Mylord?" Demanda alors Maisie pour faire suite à sa remarque sur la quantité de livres qui grimpaient le long des étagères du salon. Robin se risqua alors à se joindre à la conversation. "–Méfiez-vous de ma soeur, Mylord Guilfoyle. Quand il s'agit de lecture, elle peut se montrer un peu trop enthousiaste." Maisie lui lança un regard amusé, reposant son verre de brandy sur la table.
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Lady Destiny
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Message() / Mar 16 Mar - 16:41
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Le membre 'Maisie Rose' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé de réputation' :
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Message() / Ven 19 Mar - 13:55
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Un dîner chez les Rose
feat @Maisie Rose 



”Un homme plus poète et lettré que moi pourrait sans doutes vous dire qu'en cela le lait est de la même matière dont sont faits les caractères des gens de ce monde, Milady” rétorqua le comte de Durham. ”Car un caractère tourne tout aussi rapidement dès lors qu'il s'agit de contredire pour la simple joie de donner un avis.”
Malgré cela, la jeune femme posa son livre pour s'offrir toute entière à la discussion tandis que le regard d'un des fils Rose restait posé sur Guilfoyle avec une intensité presque dramatique. Les mots du comte pouvaient être mal perçus en effet, en cela Sebastian faisait honneur au caractère si brutal et particulier qu'on lui prêtait. Néanmoins, il gardait l'élégance des mots comme une arme, de la même manière que Maisie les utilisait, eux, de manière bien plus solaire.

Le père de famille intervint alors, proposant un toast à cette nouvelle demeure qu'avait acquis Guilfoyle. Les yeux sombres du comte allèrent sur son hôte, sans toutefois le corriger : il était porte-malheur, disait-on, non prompt au malheur lui-même.
Néanmoins, avoir un homme de lois encore capable de prendre du recul face à ces mêmes rumeurs pouvait s'avérer nécessaire. A Londres, rien n'était sans conséquences et Sebastian ne pouvait avoir ici la même omnipotence que dans son comté où effrayer de jeunes godelureaux portait peu à conséquences. ”Trinquons en effet” murmura-t-il d'une voix soudain douce, presque inaudible.
Le brandy se révéla d'une qualité fort agréable, et le comte se permit alors d'en demander la marque à l'homme de loi car lui-même peinait à s'y reconnaître et conseiller son nouvel intendant à propos de ses goûts. Guilfoyle avait en effet gardé l'habitude des alcools exotiques des pays de l'Est.
Avec douceur, la jeune lady Rose reprit alors le contrôle de la conversation allant jusqu'à permettre à l'un de ses frères de s'inviter de celle-ci.

”L'enthousiasme envers les livres est une qualité que l'on peine à reconnaître et mettre en valeur et que les grands vieillards de ce monde aiment à confondre avec de l'étourderie. Ne porter aucune attention, aucune intelligence à la lecture est une faute grave selon moi, mais la vie d'une personne est telle qu'il est parfois difficile de se plonger dans cette occupation lorsque d'autres obligations surviennent” conclut sobrement Sebastian. ”J'aime la lecture, oui.”
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Message() / Sam 20 Mar - 14:29
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Un dîner chez les Rose
feat @Sebastian Guilfoyle 



La bienveillance de Maisie se fracassa contre le cynisme du compte, ce dernier se montrant fort habile à son tour quand il s'agissait de manier les mots. Ses joues fourmillèrent une fois de plus, et il se put qu'elles s'empreignent cette fois d'une légère teinte rosée. Délicieuse nuance qu'on pouvait se vanter de provoquer sur le visage d'une jolie jeune fille par la flatterie. Hors ce que Maisie ressentait était le mélange âcre d'un embarras évident et d'une pointe de colère retenue. Le comte semblait peu enclin à devoir s'accommoder des observations d'une femme alors qu'il était venu parler affaires.


Il y eut un silence emprunté durant lequel les yeux de Maisie restèrent plantés dans ceux du comte, l'espace de quelques secondes, avant de croiser le regard de son père pour se résoudre à retomber sur les broderies de sa robe avec humilité. Pourtant Maisie n'avait pas encore dit son dernier mot.


"– Loin de moi l'idée de vous contredire, Mylord. S'il vous plaît de donner raison à ce que certains peuvent dire à votre endroit et sur vos affaires. D'autant qu'il m'est impossible d'avoir un avis sur la chose." S'il devait remercier son affabilité par de l'arrogance, elle se défendrait par l'indifférence.


Sir Rose passa ses doigts dans sa moustache, ne pouvant se laisser aller à sourire à sa fille qui semblait déterminée à avoir le dernier mot pour ne pas offenser son hôte de marque. Il avait donc sauté sur l'occasion pour trinquer, et après avoir avalé une gorgée de la liqueur, il s'attarda à la commenter pour répondre à la question du comte. "–Celui-ci me vient de France. Un excellent Armagnac à vrai dire. Je ne manquerai pas à vous en faire venir une caisse, Mylord. J'ai un goût un peu trop prononcé pour les bonnes choses que je mettrai volontiers à votre service pour votre installation."


Maisie quant à elle se contentait de coups d'oeil discrets, suivant la conversation alors que ses pensées s'attardaient sur les paroles du comte. Lord Guilfoyle avait piqué son orgueil. Il avait su allier autorité et élégance pour la remettre à la place qui lui incombait. Et elle devait se contenter de déférence pour riposter afin de ne pas lui donner raison. Alors qu'elle s'appliquait à se distancier de la discussion, elle se contenta d'une question banale et polie sur son goût pour la lecture. Et la réponse du comte la désarma.


Elle était démunie, bien qu'elle n'en laissait rien paraître. Elle aurait préféré qu'il se montre encore plus arrogant et désagréable, pour lui laisser tout le loisir de le traiter avec une politesse fade et dénuée d'intérêt. Mais il montra un autre de ses visages qui ne fit qu'alimenter la curiosité de Maisie. Elle qui s'était tant de fois vue reprocher le fait d'avoir toujours le nez dans quelque lecture ne pouvait cacher qu'il utilisait les mots les plus justes pour défendre ce qui était devenu son seul échappatoire. Son regard ne put alors que trouver le sien tandis qu'il affirmait aimer la lecture. Il ne manquait cependant pas de souligner le fait qu'il fallait avoir fort peu à faire pour avoir le loisir de s'y adonner.


Son expression s'était légèrement adoucie, et elle finit par détourner son attention sur son verre de brandy en répondant avec courtoisie. "–Je suis certaine que notre père serait ravi de vous faire parvenir quelques ouvrages en attendant que vous soyez complètement installé, Mylord. Si toutefois il vous est possible d'avoir quelques instants de répit malgré l'étendue de vos obligations."


Robin avait écouté avec attention lui aussi, et il ne put s'empêcher de venir en aide à sa jeune soeur. Il croisa son bras sous son coude, son autre main tenant son verre tandis qu'il s'adressait au comte. "–Nous sommes fort chanceux que notre soeur mette sa passion à profit des autres. Elle fait la lecture aux malheureux qui séjournent à Brompton." Maisie reposa son verre et remisa ses mains contre ses genoux avec élégance, répondant humblement à son frère. "– C'est là une maigre contribution à leur rétablissement, mon frère. Et la moindre que je puisse apporter à l'effort familial." L'hôpital de Bompton avait en effet amener le nom des Rose au coeur des discussions des bonnes gens. Il avait été fondé après la disparition soudaine de Margaretta Rose. Et toute la famille s'était impliquée pour en faire un établissement de renom.


Sir Philip Rose quant à lui assistait à la scène en silence. Il était tiraillé entre l'amusement de voir sa fille lutter contre l'orgueil, la fierté de la voir s'en sortir avec élégance, et l'inquiétude qui émergeait en lui. Il avait rarement vu Maisie intimidée. Et pourtant son visage la trahissait. Elle ne savait pas sur quel pied danser avec le comte Guilfoyle. Mais il semblait évident qu'il parvenait à ne pas la laisser indifférente.
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Message() / Mar 23 Mar - 15:45
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Un dîner chez les Rose
feat @Maisie Rose 



”En effet, il vous est impossible d'avoir cet avis” continua Sebastian.
Son ton était dur mais non point cassant, une nuance étrange pareille à une plaine embrumée au sortir du jour, à une humidité latente s'accrochant à vos os ou à une lumière qu'à une lenteur douloureuse on sent petit à petit s'éteindre.
Il ne souhaitait en effet pas à Maisie Rose d'être confrontée à ce que les rumeurs à son sujet avaient de sombres et d'intangibles. Qu'il en résulte d'une intervention divine ou d'une providence quelconque, le destin de certains hommes comme de certaines femmes pouvait porter un sceau ineffaçable, indélébile et ne promettant que tristesse, rumeurs, ombres et secrets.
De telles forces ne se comprenaient souvent qu'en les vivant, de plus en plus auteurs et écrivains s'attachaient de même à les décrire bien que cela soit encore marqué du sceau de la pudeur et de la bienséance. Pour le moment.
Pouvait-on dénigrer à une personne son vécu et ses tristesses sous la seule et unique mesure que nous ne voulions pas croire au tout-venant?
Aucune rumeur ne savait être semblable à une autre, certaines se révélaient futiles mais non moins dangereuses, d'autres touchaient des natures bien plus particulières cependant.

La Saison apprenait aux jeunes hommes et aux jeunes femmes ce qu'une rumeur signifiait, l'arme que cela représentait. Le jeu des apparences également, hélas on en oubliait bien trop à rejeter rumeurs tout autant que vérité. Que restait-il alors si ce n'est le vide et un Autre ou une Autre que vous ne pourriez plus connaître puisque balayant ce que l'on vous offrait pour le redessiner ainsi que vos propres goûts le demandaient?
Bien des mariages s'effondraient ainsi, car l'on découvrait alors l'époux ou l'épousée comme un ou une inconnu-e qui désormais prendrait repas et certainement repos en votre compagnie. Vous saviez dès lors le nom de cette personne car il était semblable au vôtre mais rien de plus en vérité lorsqu'une maîtresse ou un amant vous connaissait vraiment. Et après?

L'innocence de Maisie Rose était celle d'une jeune débutante dont elle possédait aussi bien des qualités. Entre deux offres de son père au comte, elle savait reprendre le contrôle de la discussion et la mener là où la bienséance le permettait. Guilfoyle, lui, tâchait à présent de remercier le maître re maison tout en déclinant les propositions de cadeaux. Une barrière existait entre cet homme et le monde, une barrière que Sebastian ne désirait aucunement détruire en vérité.

Maisie y alla de sa propre pique également, proposant de faire envoyer des livres aussi sûrement que son père avait voulu le faire de caisses de brandy. ”plutôt que des livres, je serai bien plus honoré que vous partagiez l'adresse d'une librairie qui a vos faveurs car cela promet d'y trouver des ouvrages aussi divers que de qualité”.

D'un signe de tête, Sebastian salua la démarche caritative que le jeune fils Rose révélait de sa soeur, de la même manière qu'il salua la principale intéressée. ”Et que donc leur lisez-vous?”

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Message() / Mer 24 Mar - 22:47
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Un dîner chez les Rose
feat @Sebastian Guilfoyle 



De la déférence, Maisie.


Les mots de sa préceptrice résonnaient dans sa mémoire tandis que le comte insistait sur le fait que Maisie n'était pas en mesure de donner raison aux rumeurs. Elle baissa le regard après avoir fixé le sien un instant. Un combat silencieux mené par ses prunelles pétillantes avant qu'elles ne se soumettent. Si elle ne pouvait contredire ou appuyer les rumeurs à son sujet, elle devait admettre qu'il avait quelque chose de véritablement sinistre.


Elle aurait aimé scruter le fond de ses yeux bistres. Elle avait envie de percer à jour cette apparence ténébreuse, comme animée par l'espoir d'y trouver une faille. Une raison tangible à ce dont les rumeurs l'accusaient. Il se montrait avare en mots, et pourtant ce silence faisait de lui une énigme. Elle se demanda s'il souffrait de cette réputation accablante qui semblait le précéder. Ou peut-être en jouait-il pour se soustraire à la compagnie d'autrui, lui qui semblait si peu enclin à la conversation? Buvant une gorgée de brandy, elle s'égara dans ses pensées quelques minutes.


Il refusa poliment l'Armagnac, et Sir Rose se contenta alors de lui dire qu'il lui donnerai le nom de son fournisseur. Quant à l'offre de Maisie, il la refusa aussi, mais demanda plutôt de connaître le nom de son libraire. Elle releva alors les yeux pour les planter dans les siens. Elle ignorait encore si son compliment était habillé de sarcasme. Car si Maisie ne pouvait émettre le moindre avis sur les potins qui le dépeignaient comme un portefaix semant le malheur sur son chemin, le Comte Guilfoyle, lui, ne pouvait porter aucun jugement hâtif sur les goûts de la demoiselle en matière de lecture. La réplique se précipita alors jusqu'à ses lèvres.


"– Pardonnez-moi, Mylord. Mais je dirais qu'à votre tour il vous est impossible d'avoir un avis à ce sujet." Son regard ne flancha pas. Et elle se permit même de se parer de l'humilité qu'on attendait d'elle en ajoutant. "Vous êtes bien clément de me prêter un aussi bon goût en matière de lecture." Puis, en un battement de cil, ses yeux de biche se dérobèrent aux siens.


Elle pensait que la bataille était terminée. Qu'il se garderait bien d'avoir à converser avec elle plus que nécessaire. Mais ce fut sans compter sur l'intervention de Robin. Elle avait essayé d'y couper court en insistant sur le fait qu'il ne s'agissait que d'un geste charitable et d'une humble participation à l'affaire familiale. Mais le comte, contre toute attente, ne se contenta pas de saluer la bienveillance de sa conduite. Elle reporta son attention sur lui, prenant le temps de réfléchir avant de formuler sa réponse.


"– Voyez-vous, c'est là que la bienfaisance s'arrête, Mylord. Evidemment je suis persuadée que la lecture apporte de la consolation aux personnes qui souffrent. Cependant je mentirais si je disais que je n'en retire pas un certain plaisir moi-même. Et c'est précisément dans le choix de la lecture que je trouve tout l'intérêt de la démarche, au-delà du simple fait d'aider mon prochain." Elle marqua une pause. Elle avait toujours aimé parler à coeur ouvert. Hors cela représentait un risque en compagnie du comte. Un risque qu'elle décida de prendre. Elle eût un léger sourire, le regard légèrement évasif tandis qu'elle s'expliquait. "Il n'est guère aisé de trouver une lecture adéquate avec pour seuls indices un visage et quelques mots. Mais j'ai pris goût à ce jeu. Derrière les regards, les sourires et les gestes, je me plaît à imaginer qui ils sont. Quelle est leur histoire. Et qu'est-ce que je pourrais leur lire pour leur apporter un peu de réconfort." Ses iris marrons remontèrent pour rejoindre ceux du comte. "Je réponds à la mélancolie d'une vieille dame qui se languit d'entendre parler d'amour avec du Samuel Richardson. Au jeune garçon qui rêve d'aventures chevaleresques avec du Gawain. A l'homme d'affaire impatient de connaître les dernières nouvelles avec la dernière édition du Times. Quant à ceux qui rêvent d'ailleurs autant que moi, je les emmène en voyage avec du Parzival Smith."


En cela le comte avait raison. La lecture de Maisie était variée. Elle but une autre gorgée de brandy, alors que son frère Robin s'amusa à répondre. "– Je vous avais prévenu, Mylord. Rien ne peut entamer son enthousiasme." Elle ne put s'empêcher de rire avec une retenue exquise tandis que William faisait irruption dans le salon. "– Bien, le doigt de Mary a survécu une fois de plus à sa maladresse." Il regarda les uns et les autres, avant d'ajouter. "Qu'ai-je manqué?" Ce à quoi son père répondit en écrasant son cigare dans le cendrier en crystal. "– Rien qui ne nous retienne plus longtemps d'aller dîner!" Il se leva péniblement de son fauteuil, terminant son brandy. "J'espère que vous avez faim, Lord Guilfoyle. La cuisine de Mary a tendance à être généreuse."
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Message() / Dim 28 Mar - 15:32
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Un dîner chez les Rose
feat @Maisie Rose 



”Vous avez en effet beaucoup à vous faire pardonner”, grinça le comte à l'adresse de Maisie et ce au grand damne du maître de maison. Si le père de famille avait pu espérer une quelconque étincelle miraculeuse entre les deux jeunes gens, il s'en trouvait pour ses frais. Et Maisie renforçait l'impression première qui avait été celle de Durham : celle d'une personne trop prompte à contredire. Il avait vu les livres en entrant après tout et entendu le témoignage du jeune fils Rose quant aux occupations de sa soeur. Il s'agissait donc là de preuves tangibles et non de simples rumeurs.
Le jugement du comte était sévère, semblable à celui qu'il portait à bon nombre de ses semblables. Pas plus qu'une autre ou qu'un autre, Maisie n'était véritablement coupable. Elle possédait son propre caractère et celui-ci ne semblait pouvoir aller avec celui bien sauvage et sombre de l'homme qui ce soir, était leur invité.

La jeune femme expliqua par la suite un peu plus son oeuvre de lecture au profit d'autrui. ”Lire le Times” commenta l'homme avec un soupir. Triste affaire que de devoir réciter les mots mécaniques d'articles de journaux et de rubriques économiques. Maisie avait heureusement d'autres auteurs vers lesquels se tourner. Personne ne savait que le mystérieux Parzival Smith aux récits si emprunts de belles choses était en vérité le sombre et énigmatique comte de Durham. On imaginait peu Sebastian capable de poésie et de métaphores, encore moins comme capable de parler de sentiments, les siens comme ceux des autres. Il hésita à rebondir sur ce que la jeune femme pouvait penser de ses romans, mais l'idée d'éventer un secret par simple orgueil lui déplaisait bien trop. Néanmoins, l'envie d'une anecdote se faisait trop forte.

”J'ai rencontré sur les rives de la Neva un jeune gentleman originaire du Sussex qui voyageait avec pour seul bagage l'un des romans de ce Parzival Smith. Son souhait était en effet de retrouver ces lieux qui lui avaient tellement plut lors de la lecture de cette histoire. Si j'ai bien compris il s'agissait d'un conte inspiré du folklore médiéval du pays avec un cheval enchanté emportant sur son dos un jeune homme sans titres jusqu'au chateau d'une princesse, mais passons. Ce gentleman du Sussex déclara par la suite qu'aucun voyage ne valait finalement les livres et sans doutes était-il fort chagrin qu'aucune monture magique ne soit venue le mener jusqu'à une princesse après tout....”

A peine eut-il fini son histoire que le fils aîné du magistrat revint se joindre à eux. ”Je suis heureux d'entendre que votre cuisinière ne souffre pas d'une blessure trop sérieuse.” L'idée du repas généreux semblait cependant comme bien éloignée des goûts de Guilfoyle. Le feu de cheminée projetait sur lui ses lumières et ses ombres avec force, à tel point qu'il n'eut alors point été remarquable de l'entendre demander si de la chair humaine figurait au menu.
”J'ai perdu l'habitude de réellement manger, mais ce soir je saurai faire exception.”
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Message() / Lun 17 Mai - 21:44
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Un dîner chez les Rose
feat @Sebastian Guilfoyle




Quelques mots suffirent au Comte pour réduire Maisie au silence. Et au regard que Sir Rose lui offrit, il semblait en effet qu'elle aurait fort à se faire pardonner. Elle était peu habituée à l'échec et elle avait conscience que ses frères et son père comptaient beaucoup sur elle pour asseoir leur position au sein de la Gentry. Aussi, le regard qu'elle releva courageusement pour trouver les iris charbonneux de Lord Guilfoyle était grave. Pour le peu de clémence qu'il accordé à cette enfant bourgeoise élevée parmi les hommes et loin des manières que les femmes devaient avoir, elle décida à cet instant qu'elle n'appréciait pas la compagnie de cet hôte de qualité. Elle se résigna alors en baissant les yeux, se barricadant derrière un silence qui devint soudain lourd dans le petit salon.


Peinée d'avoir probablement déçu son père, elle resserra ses mains sur son livre. Et puis, il parla à nouveau. Elle ne lui accorda pas un regard, laissa ses yeux se plonger dans la contemplation humble et silencieuse du tapis. Robin sembla tout aussi mal à l'aise qu'elle et il prit une gorgée de brandy. Il n'aimait pas se trouver impuissant devant la détresse de sa petite sœur. Elle qui se montrait toujours prompte à la compassion et encore si naïve. Si fragile derrière la malice de ses yeux marrons. Elle avait beau garder les pupilles au sol, elle écoutait attentivement. Car chaque mot semblait lui être destiné. Comme s'il savait que dans ses rêves, toutes les nuits, Maisie arpentait les sentiers que cet étranger avait tracé d'un coup de plume. Elle avait tant souhaité s'envoler, comme un oiseau que l'on sortait de sa cage, pour vivre une aventure à la hauteur de son imagination.

Aucun voyage ne vaut les livres.
Des mots qui apaisèrent un peu son sentiment d'injustice. Cette impuissance face à ce qui semblait être un fait évident pour toute la gente masculine qui l'entourait. La vie de Maisie ne lui appartenait pas. Et jamais elle ne sillonnerait les chemins de ses rêves. Les livres. C'était son seul échappatoire. Son visage trahissait pour la première fois son chagrin. Fort heureusement, ce fut le moment que William choisit pour faire son retour. Alors qu'il demandait ce qu'il avait manqué durant son absence, Robin s'empressa de répondre. "Nous parlions des récits chevaleresques du mystérieux Parzival Smith." Si Robin espérait que la conversation s'arrêterait là, William mit les deux pieds dans le plat. "Oh. Maisie semblait dire que son dernier ouvrage l'avait laissée perplexe. A-t-il publié un nouvel ouvrage?" Ce fut alors à la jolie brune de couper court à la discussion.

–Non, mon frère. Mais je me contenterai de relire ses précédents ouvrages, s'il me vient l'envie de voyager.

Le reste de la soirée se déroula plus sereinement. Sir Rose parla beaucoup affaires avec son hôte, ainsi que William. Maisie quant à elle ne s'adressa plus à lui, si ce n'était pour répondre poliment quand on l'interpela. Elle se contenta d'être en tout point un exemple de déférence. Évitant soigneusement d'être elle-même. Lorsque le Comte les quitta, elle le salua d'une révérence, lui accordant alors une dernière fois un regard avant d'incliner la tête. Puis lorsqu'il partit elle se retira sous le regard des hommes de la famille Rose. Dès lors, maudits furent ceux qui vinrent lui parler du Comte Guilfoyle.
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