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Les Chroniques de Londres
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Ne juge pas un cheval à la vue de sa selle mais après l'avoir monté (Sebastian&Louise)

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Message() / Sam 6 Mar - 17:52
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Cela ne faisait même pas un jour que Louise, Mary et leur mère étaient arrivées à Londres qu'elles étaient déjà invitées à aller prendre l'air dans un des parcs de la ville. Une nouvelle que la jeune femme accueillit avec joie après avoir passé la plus grande partie de la nuit à songer à sa présentation devant la reine et au tant redouté bal des débutantes. Ni les nombreuses tasses de thé au tilleul de sa femme de chambre, ni l'oreille attentive de sa soeur ne l'avaient aidé à trouver le sommeil, quand bien même elle était épuisée par le voyage. C'est donc les traits tirés et l'esprit embrouillé qu'elle apparaissait aujourd'hui à la lueur du jour, inaugurant une robe bleu clair que sa mère avait fait faire pour leur séjour. De discrètes petites perles ornaient sa gorge et ses oreilles. Sa chevelure était toutefois sa plus belle parure. Elle formait un haut chignon sur sa tête, et quelques petites mèches oubliées à dessein effleuraient sa nuque délicate. Abandonnée par Mary qui avait été invitée à prendre le thé chez une connaissance, Louise se retrouvait donc forcée de rester à la droite de sa mère qui ne cessait de bavarder avec la baronne douairière Smith et ses filles en enchaînant les tours du jardin. Un caquetage que la jeune femme ne put supporter très longtemps et dont elle tenta de s'éloigner en prenant de la distance. Après tout, elle connaissait désormais le chemin.

C'était une belle journée de printemps. Les insectes faisaient entendre leur bourdonnement, et le vent bruissait dans les branchages. On entendait les enfants rires au loin et le bruit des sabots des chevaux martelant le sol, parfois suivis par les roues des imposantes calèches. Hélas, Louise avait passé tant de temps à marcher le long de ces allées et à écouter les histoires de femmes dont les voix nasillardes étaient impossibles à distinguer qu’une douleur persistante lui vrillait désormais les tempes et rendait la balade presque insupportable. Elle ralentit le pas, s'attendant à entendre à nouveau le ton enjoué de sa mère mais il n'en fut rien. Elle patienta encore un instant avant de rebrousser chemin en se rendant compte qu'aucune des voix qui s'approchait d'elle ne lui était familière. Avaient-elles finalement emprunté un autre chemin ou s'étaient-elles arrêté sans la prévenir ? Venant de sa mère, cela était fort peu probable. Paniquée, Louise pressa le pas en tentant désespérément de se fier à son sens de l'orientation et heurta de plein fouet une large masse noire qu'elle reconnut, par son odeur, comme étant un cheval. Elle sentit l'animal s'agiter légèrement et posa sa main sur ce qu'elle pensa être son encolure pour le caresser. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle sentit une texture bien plus rêche sous la pulpe de ses doigts et son coeur manqua un battement lorsqu'elle réalisa qu'il ne s'agissait en rien de l'animal mais d'une personne. Un homme, à en juger par sa hauteur.

"Oh ciel ! Je vous prie de m'excuser, je..." À cet instant, Louise ne désirait rien de plus que de disparaître sous terre. Elle ne préférait même pas songer à ce que cet homme et les gens autour pouvaient bien penser, ni à ce que sa mère dirait en la retrouvant ainsi. Priant Dieu tout puissant que cet individu ne soit pas seul, Louise se tenait derrière lui, le visage enflammé depuis le cou jusqu’à la racine de ses cheveux blonds. "Lady Herbert !" entendit-elle alors à sa droite, l'interrompant dans ses balbutiements incompréhensibles. C'était une voix féminine, très douce, plutôt mûre. Elle était certaine de l'avoir entendu avant mais il lui était malheureusement impossible de se souvenir à qui elle appartenait, encore plus maintenant qu'elle se trouvait dans cet état. Généralement, sa mère ou sa soeur était là pour lui glisser discrètement les noms des personnes qui s'adressaient à elle. "Est-ce que tout va bien ?"
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Message() / Dim 7 Mar - 14:13
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Le parc bruissait d'autant de conversations intimes et mondaines que l'esprit du comte de Durham se repaissait de silence. Les rênes courts pour guider son hongre encore farouche, le souffle de sa monture le portait dans un trot presque maladroit. Le cheval apprenait.
L'allée dégagée n'offrait pas à Guilfoyle un danger quelconque, personne ne le suivait ou bien ne chevauchait à sa hauteur. Le comte laissa quelques pensées vagabonder sans qu'il ne parvienne à en attraper aucune. Il y avait le bleu du ciel et dans ce parc peuplé, sa propre solitude.
Sentant fléchir la poigne de son cavalier, le hongre ralentit l'allure lui aussi mais avant que Sebastian ne presse les talons un peu plus pour l'enjoindre en repartir, une voix l'interpella.
Dans un soupir sombre, le comte démonta. Lord et Lady Hammerdoyle le saluèrent alors avec toute la courtoisie nécessaire.
Sebastian en fit de même.

S'en suivit une conversation proche de l'ennui pour l'homme, qui déjà ne répondait que par monosyllabes brèves et concises. La discussion menaçait de s'éterniser de s'éterniser, au grand désespoir du comte. Il tenait son cheval à la bride sans pour autant surveiller l'animal , trop occupé à esquiver les piques du couples devant lui.
Le contact discret dans son dos lui fit penser qu'il s'agissait là des naseaux curieux de sa monture mais le regard placide du cheval qui se trouvait tout sauf derrière lui, prouva que non.
Une voix, une excuse aussi sincère que terrifiée tandis que Sebastian se retournait.
La jeune lady lui était inconnue, mais lady Hammerdoyle scanda aussitôt le nom de la pauvre malheureuse avant de s'avancer la saisir par le bras.

”Hé bien Milord Guilfoyle, votre mauvais-oeil aurait-il attiré cette pauvre créature dans vos rets?” s'amusa lord Hammerdoyle de façon fort pernicieuse.
”-Cette jeune femme n'a pas besoin d'un sort de ma part pour s'évanouir.”
Le geste sûr, Sebastian fit reculer le hongre de telle manière à ce que celui-ci protège leur petit groupe des regards indiscrets.

”Mon cher”, s'adressa Lady Hammerdoyle à son mari. ”Voyez-donc si vous pouvez trouver lady Herbert, cette pauvre créature a dû s'égarer comme cela arrive parfois.” Perplexe, l'homme sembla vouloir y redire quelque chose mais la bienséance fut la plus forte. Il s'éloigna. ”Bien”, continua la vieille rombière. ”Restons entre personnes civilisées et permettez-moi de faire les présentations. Milord Guilfoyle, je vous présente la jeune Lady Herbert venue ici pour la saison. “
Par automatisme, Guilfoyle salua la jeune femme ainsi qu'il le fallait. ”Toutes mes excuses d'être apparu ainsi sur votre chemin, Milady”. La vieille Hammerdoyle retint un rire bref. ”Excusez-vous en effet, on raconte que vous portez malheur à quiconque est assez innocent pour s'approcher de vous. Croyez-bien que je ne laisserai pas mon époux partir jouer aux cartes ce soir après notre rencontre, nous serions ruinés!”
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Message() / Lun 8 Mar - 20:43
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À l’heure où tous les regards étaient portés sur Louise et où il n’avait jamais été aussi important d’afficher un comportement irréprochable pour attirer les meilleurs partis de Grande-Bretagne, pour ne pas dire de l’Europe entière, les faux-pas étaient très peu tolérés. Selon les dires de sa chère mère, ils ne l’étaient d’ailleurs guère mais l’aînée du comte Herbert avait été bien moins exigeante avec elle-même. En effet, n’importe quelle mère compétitive se réjouirait de voir une concurrente mise hors d’état de nuire, qu’il s’agisse d’ailleurs d’une saison ou d’une vie entière. Cette période de l’année pouvait se révéler être aussi merveilleuse qu’impitoyable et cela lui était si angoissant qu’elle en avait perdu l’appétit. Quant à l’impact des chroniques de Lady Whistledown sur leur quotidien, mieux ne valait pas lancer Louise sur le sujet… C’était d’ailleurs ce qui inquiétait le plus cette dernière qui espérait pouvoir affirmer avec fierté ne plus être à la charge de ses parents à son vingt-quatrième anniversaire dont la date approchait dangereusement. Si elle venait à retourner dans le Wiltshire sans aucune proposition, elle se confronterait sans nul doute au regard peiné de son père et le simple fait de songer à son éventuelle déception lui était insupportable.

L’odeur très prononcée de lavande qui chatouilla les narines de Louise apporta plus de clarté sur l’identité de la femme qui s’adressait à elle et qui venait de lui saisir le bras avec douceur. Lady Hammerdoyle. La vieille dame et son mari leur avait d’ailleurs rendu visite à Wilton House il y a de cela un an. Son parfum avait tellement embaumé l’air que sa soeur Margaret en avait eu des maux de tête. Lady Hammerdoyle lui présenta alors l’homme qui se tenait en face d’elle et si sa voix lui était inconnue, son nom, lui, faisait remonter un vif souvenir et lui fit perdre entièrement son teint. Lord Sebastian Guilfoyle. Son père leur avait parlé de cet homme il y a encore quelques mois. Les mots de son père résonnaient encore dans sa tête : "On dit qu’il apporte le malheur partout où il se rend." Ses histoires avaient tenues la famille éveillée jusqu’à tard. Et voilà que Louise venait de lui caresser le dos… Sa main semblait encore électrifiée par ce contact. Encore plus maintenant qu’elle savait sur qui celle-ci s’était posée.

S’il avait été question d’un autre homme, la jeune femme n’aurait cessé d’en rougir mais dans ce cas, la terreur prenait le dessus sur la timidité. Certes, son père souhaitait la voir promise à un homme mais pas n’importe lequel. Certainement pas un de ceux qui pourraient lui causer du tort. Le comte de Pembroke ne voulait que son bonheur et l’aimait de tout son cœur; un amour qu’elle lui rendait d’ailleurs au centuple. "Je refuse de vous confier à un homme dont la valeur ne vous est pas égale." lui avait-il dit avant qu’elle ne parte pour la capitale. Sa mère, elle, se fichait éperdument de son bonheur marital tant que les titres du futur époux lui permettaient de briller encore davantage en société et promettaient, au passage, un avenir engageant au reste de la fratrie. Non pas qu’ils soient déjà bien avantagés en étant les enfants d’un comte.

"Lord Guilfoyle. Enchantée de faire votre connaissance." Louise se baissa pour le saluer, les mouvements irréguliers de sa poitrine trahissant une certaine inquiétude. "Ne vous excusez donc point. Mon étourderie et la chaleur étouffante sont les seuls à blâmer dans cette situation." Elle sentit la main de Lady Hammerdoyle lui frotter le bras, comme si elle voulait la rassurer de ses dires. Il y eut un silence qui parut durer une éternité à celle qui aimait tant converser. Elle hésitait entre feindre un malaise encore plus inconfortable pour être dirigée vers le banc le plus proche ou relancer la conversation avant que Lady Hammerdoyle n’accable encore le pauvre homme de remarques assassines. Quand bien même sa compagnie était maudite, Louise trouvait l’acharnement de la vieille dame un peu exagéré. Elle ne pouvait distinguer le visage du comte mais elle imaginait fort bien que de se retrouver ainsi moqué ne lui était sûrement pas très agréable. Aussi dévia-t-elle la discussion sur le seul sujet qui semblait mettre tout le monde d’accord : "Je ne crois pas vous avoir aperçu au bal des débutantes, milord. Si c’est bien sûr pour cette raison que vous êtes actuellement à Londres…"
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Message() / Mar 9 Mar - 17:34
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”Je n'y étais pas en effet”, répondit le Comte.
Lady Hammerdoyle réprima un gloussement sec, comme une mise en garde envers l'homme aux yeux si sombres. La frêle silhouette de la jeune lady Herbert ne pesait pas grand chose face à la présence imposante du comte, néanmoins son chaperon improvisé tentait de faire barrage vaille que vaille.
Et cet idiot de Hammerdoyle qui ne revenait pas. Les compagnes de cettes pauvre créatures avaient-elles décidé de marcher jusqu'à Rome pour ne point qu'on les retrouve si facilement? Entre ses dents, Guilfoyle étouffa un soupir. Il doutait qu'il s'agisse là d'une machination quelconque d'une mère souhaitant lui pousser entre les bras sa jeune lady de fille.
Sebastian n'était pas homme pour lesquels perdre son temps en de telles machinations. Certes Comte, le prestige de son titre s'effaçait cependant face aux rumeurs ainsi qu'à tout le reste. Il y avait des baronnets aux visages de princes et des comtes aux visages de monstres. Les regards en biais lors des soirées avaient appris à Sebastian dans quelle catégorie l'esprit commun tentait à le mettre.
Pas celle des princes.

”Après tout”, continua-t-il. ”Je m'en serai voulu de faire s'évanouir de terreur toutes les jeunes lady d'Angleterre pas ma simple présence.”
”-C'est qu'il s'agit là de la chose la plus logique à faire face à vous, Comte, s'évanouir. Du moins lorsque nous n'avons pas dépassé trente ans” intervint lady Hammerdoyle. ”Oh mais ne nous faites pas un malaise pour autant, mon enfant. Sous son visage effrayant il reste au comte quelques bonnes manières, j'en suis certaine.”
”La rumeur le dit en effet” acquiesça Sebastian d'un léger mouvement de tête. ”Peut-être devriez-vous vous écarter de l'allée quelques instants? Des cavaliers approchent.” Un groupe de trois gentlemen s'en venait en effet au petit trot. Sebastian aurait à bouger sa propre monture pour les laisser passer, une fois les deux ladies en sécurité sur les parterres d'herbe.
Lady Hammerdoyle s'empressa de conduire Lady Herbert à l'écart, Sebastian aurait bien profité de cet instant pour saluer et prendre congé mais la bienséance interdisait une conduite aussi brusque. En silence, l'homme se prit à maudire la subite envie l'ayant fait se rendre au parc aujourd'hui.

”Comte, n'avez-vous donc aucune conversation aimable pour nous distraire lors de cette attente?” De nouveau, lady Hammerdoyle le tira de sa rêverie.
”Que puis-je dire Mylady, si ce n'est que l'herbe est fort verte en ce jour?”
”Allons bon ! Au moins vous ne vous êtes pas trompé de couleur...” Face à l'énervement de la vieille femme, Sesbastian se prit d'un sourire et agita galamment la tête à son encontre avant de porter les yeux aux alentours.
”Lady Herbert, décrivez-moi vos gens je vous prie? Peut-être serais-je capable de les apercevoir de loin ?”
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Message() / Mer 10 Mar - 20:55
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Quand Louise cherchait à se représenter le visage de l’homme qui se tenait en face d’elle, elle ne pouvait y parvenir. Elle se répétait qu’il était très grand et musclé, et c’était tout ce qu’elle pouvait affirmer avec certitude. Elle eût remarqué s’il avait été contrefait sans doute, ou bien qu’il était aussi épais qu’une brindille. Après tout, il n’était pas si loin d’elle et après avoir passé le bal entourée d’hommes, elle était tout à fait capable de distinguer leurs différents physiques. En se forçant, elle parvenait à imaginer un long nez à la grecque, une mâchoire carrée et des yeux d’un noir intense mais elle préférait ne pas se fier entièrement à cette vision. Elle avait été trompée bien assez de fois. Lord Guilfoyle n’évoquait pas l’idée d’un jeune homme dont l’âge était proche du sien, il avait la répartie de quelqu’un qui avait vécu assez longtemps dans ce monde pour y être familier. La seule chose qu'elle aima de lui, ce fut sa voix. Une voix de baryton mais douce, chaude, profonde et nocturne. Il parlait avec une certaine lenteur que sa soeur Mary qualifierait sans nul doute de traînante mais que Louise appréciait particulièrement, quand bien même il ne lui avait adressé que quelques mots.

Lorsqu’il lui demanda de décrire sa mère et les dames qui les accompagnaient, Louise se mordilla la lèvre. Comment allait-elle pouvoir donner des indications sur ce qu’elle ne pouvait voir ? Elle savait bien sûr à quoi ressemblait sa mère mais certainement pas quelle coiffure elle arborait aujourd’hui ni la coupe de sa robe, seulement sa couleur. Avant qu’elle ne puisse répondre, la main de Lady Hammerdoyle se referma un peu plus sur son bras. "Allons bon, mon cher Comte, notre compagnie vous est-elle à ce point déplaisante ?" Une fois de plus, la vieille dame n’avait pas mâché ses mots mais Louise devait lui donner raison sur ce point. Il était aisé de constater, même sans rien y voir, que le jeune homme cherchait à mettre un terme à la conversation qu’il entretenait simplement par politesse afin de pouvoir retourner à ses affaires. Un comportement à l’antipode du sien et qui confirmait les dires de son père et de tout ceux qui avaient croisé sa route. "Je crois comprendre la vraie raison de votre absence au bal, milord," répondit-elle d’un ton amer et plein de sous-entendus, ce qui ne lui ressemblait guère. Avant même qu’il ne puisse la regarder dans les yeux, Louise détourna les siens et fit mine de chercher sa mère parmi la foule, quand bien même elle ne distinguait que des masses difformes se déplacer à une même allure.

Elle regretta presque immédiatement ses mots, non pas parce qu’elle craignait d’être victime d’une de ses malédictions mais parce qu’elle offensait un homme déjà au coeur des moqueries et que cela ne lui ressemblait point. La vérité, c’est que l’égo de Louise avait été touché une fois de plus et qu’elle avait du mal à l’accepter. Toute sa vie on n’avait cessé de la complimenter sur la douceur de ses traits et pourtant, la reine n’avait pas eu la réaction qu’elle avait escomptée. Selon sa mère, elle ne lui avait adressé qu’un simple sourire. Elle avait alors décidé de compenser avec sa compagnie qu’on disait très agréable mais Lord Guilfoyle venait de lui prouver à nouveau que ce n’était pas le cas… Silencieux jusqu’à lors, l’équidé poussa un hennissement qui fit sursauter Louise. Elle se tourna pour lui faire face et caressa son museau avec tendresse, le souffle chaud de l’animal contre sa paume lui rappela à quel point ses chevaux lui manquaient. "Votre cheval semble lui aussi pressé de poursuivre sa route," plaisanta la blonde en esquissant un sourire. "Il a une robe magnifique." Elle ajouta en remontant sa main entre ses deux yeux. Bien entendu, Lady Hammerdoyle ne put retenir un autre commentaire désobligeant : « Noire comme vos desseins, Lord Guilfoyle. »
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Message() / Jeu 11 Mar - 15:14
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”-Vraiment?” répondit le comte avec une politesse étrange tout en regardant la jeune femme.
Déjà, la jeune lady tâchait de porter ailleurs son attention sans creuser plus ce qu'elle avait insinué quelques secondes auparavant. Jeune, sans réel chaperon en dehors de Lady Hammerdoyle, alors que ses gens étaient ailleurs, sans doutes lady Herbert commençait-elle à sentir en elle quelque panique.
Se retrouver ainsi perdue dans une foule et un lieu n'était en aucun cas une crainte de gentlemen mais une fille de bonne famille pouvait y perdre beaucoup. Il n'y eut aucune réponse à la demande de Sebastian concernant l'apparence de la mère de la jeune femme ou bien des personnes l'accompagnant. Il était de ces créatures si distraites que peu de détails parvenaient à accrocher leur attention, lady Herbert était peut-être de ces gens là.

”-Vous êtes bien aimable de me prêter quelques desseins” ricana le comte à l'adresse de lady Hammerdoyle qui répondit par un signe de la tête accompagné d'un sourire amusé. Néanmoins, une retenu restait dans le regard et l'attitude même de la vieille femme. Les jeux d'esprits ne l'empêchaient pas de sentir comme un certain danger de la part du comte et des ombres dont il était pénible de supporter la vue. On le disait capable de violence, de la même manière qu'on le disait prompt à tout malheur, l'amenant sur autrui plutôt que le subissant lui-même. Pour le moment, on ne lui connaissait aucune malheureuse maîtresse mais des rumeurs existaient sur les voyages du comte en Europe ainsi qu'ailleurs. Sans doutes en dirait-on moins s'il eut possédé un visage bien plus avenant, mais la personnalité même de Guilfoyle prêtait également à ce genre de murmures. Cet homme est sombre, disait-on, non point de mauvais caractère comme un vulgaire Ecossais, mais bien sombre comme seule une âme damnée le serait.
La main gantée de cuir remonta sur la bride de sa monture pour tenir l'animal de manière bien plus précise alors que lady Herbert posait la main sur le chanfrein du hongre.
Celui-ci souffla des naseaux, curieux, les oreilles pointées en une attitude à la fois comique et attentive révélant tout de l'âge encore jeune de la bête.
Des nuances de gris existaient dans la robe sombre du cheval, bien qu'il eut fallu un oeil des plus averti pour s'en apercevoir.

-Achille est encore jeune, Mylady, et son envie de jouer peut le pousser à mordre. Faites-attention je vous prie” Avertit le comte à la jeune lady Herbert.
Il tâchait néanmoins de tenir la monture impétueuse au mieux et sa poigne ne semblait pas de celle que l'on puisse aisément briser. ”-Un homme de votre rang sait comment éviter ce genre d'incident” intervint lady Hammerdoyle. Puis, se rappelant que la mère du comte était morte des suites d'une chute de cheval et d'un animal sûrement incontrôlable, celle-ci perdit son sourire, murmurant quelques excuses. Une limite aurait pu être franchie, cela ne fut pas le cas. ”-Si vous aimez monter à cheval, sans doutes trouverez-vous ce parc des plus agréable à cet effet” préféra répondre Sebastian en changeant le sujet de conversation sur la jeune lad Herbert.
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Message() / Jeu 11 Mar - 18:35
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Peut-être Louise aurait-elle mieux fait de s’abstenir de la remarque qu’elle adressa à Lord Guilfoyle. D’autant plus que n’avait pas montré assez de courage pour le regarder dans les yeux alors qu’elle lui adressait ces mots. Si les rumeurs disaient vrai, elle recevrait probablement une mauvaise nouvelle dans les jours à venir et ce n’était certainement pas la meilleure période pour être victime d’une quelconque malédiction. Selon elle, il y avait déjà trop peu d’hommes qui avaient frappé à sa porte les jours qui avaient suivi le bal. Si elle finissait par se retrouver dans un petit salon vide de présence masculine du matin au soir, sa mère ne lui laisserait pas une seconde de répit et userait de stratagèmes embarrassants pour arriver à ses fins. Là était sans conteste la pire des malédictions. Lorsqu’elle sentit la main de Lord Guilfoyle qui agrippait la bride du cheval, Louise retira immédiatement la sienne pour la poser sur la joue de l’animal. Après ce qu’il venait de se passer, il valait mieux éviter que sa main soit trop près d’une partie du corps du comte. Au même moment, ce dernier la prévenait justement de garder ses distances avec le museau du cheval. « Achille… » répéta la jeune femme en dirigeant ses caresses vers l’encolure et les côtes de l’équidé. Si elle fermait les yeux, elle pouvait imaginer son propre cheval resté dans le Wiltshire. Phoebus lui manquait atrocement. Quand bien même elle ne pouvait plus le monter, elle se plaisait à repenser aux moments qu’ils avaient passé ensemble. Il y avait eu beaucoup de chutes, certes, mais partir en balade avec lui était ce qu’elle préférait le plus au monde. Jamais elle n’avait tant pleuré que le jour où ses parents lui avaient interdit de le monter à nouveau. Elle ignorait s’il se plairait à gambader dans les jardins de Londres, lui qui avait l’habitude de parcourir la forêt et la clairière à proximité du domaine des Herbert, mais l’avoir près d’elle aurait fait le plus grand bien à Louise. « J’en suis persuadée. Hélas, mon cheval est resté dans le Wiltshire. Nous avons la chance d'avoir notre domaine à la lisière de la... »

Soudain, une voix familière s’éleva non loin d’eux et l'interrompit, faisant également taire les quelques voix qui les entouraient : « Louise ! Bonté divine, que vous est-il donc arrivé ? » Arrivant d’un pas rapide vers eux, la comtesse était suivie de Lord Hammerdoyle, Lady Smith et ses filles qui, à l’inverse de la mère de Louise, se réjouissaient qu’un tel évènement ait perturbé leur après-midi. Il allait sans dire que Lady Whistledown et les commères de la ville seraient au courant de cette histoire le lendemain même. La blonde sentit les pas du groupe ralentir alors qu’ils arrivaient à leur distance et esquissa un sourire rassurant en leur direction. « Tout va bien, mère. Cette chaleur étouffante a eu raison de moi mais je me sens beaucoup mieux à présent. Sous la panique, je me suis agrippée au… cheval de Lord Guilfoyle qui était en pleine conversation avec Lord et Lady Hammerdoyle. » La jeune femme ne put malheureusement voir quel regard sa mère venait de porter au jeune homme se tenant à côté de sa fille mais elle comprit par le silence un peu trop long que cette dernière venait elle aussi de se rappeler cette fameuse soirée à Wilton House et les histoires de son mari. « Lady Hammerdoyle, Lord Guilfoyle,» les salua poliment la comtesse. Du moins, c’est ce que Louise crut avant qu'elle ne l'attire vers elle comme si elle souhaitait l'éloigner le plus loin possible d'un danger. « N’est-ce pas curieux que vous apparaissiez devant ma fille au moment même où un malaise l’envahit, Comte ? »
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Message() / Ven 12 Mar - 15:40
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”-Je ne saurai dire, Lady Herbert” répondit le comte de Durham sans élever la voix ou marquer le moindre semblant de vexation. La comtesse tenait contre elle désormais sa fille retrouvée et, non loin derrière, d'autres demoiselles faisant partie du même équipage commençaient déjà à chuchoter.
”-Voyez-vous”, reprit Sebastian.”-Le moment exact où votre fille a ressenti son malaise m'est inconnu, il m'aurait fallu être à ses côtés pour cela ce qui n'était pas le cas. Ces jeunes ladies pourront certainement plus vous en dire puisque la logique voudrait qu'elles aient marché en sa compagnie” La pique était légère mais présente : plutôt qu'un malandrin ayant cherché à séduire en des chemins obscures une jeune fille de bonne famille, la faute en revenait aux femmes distraites n'ayant point pris la peine de vérifier que toutes leurs ouailles étaient bien au rendez-vous à chaque virage de la promenade.

Le regarde sombre du comte n'était pas de ceux à flancher et lady Hammerdoyle elle-même avait baissé les armes la première il y a quelques instants. Sous des abords d'une courtoisie glaciale, Guilfoyle restait malgré tout ce personnage inquiétant qui semblait n'avoir pour seule vertu que de posséder un titre et de l'argent.
Il ne corrigea pas le mensonge de Louise cependant, la jeune femme avait eut la vivacité d'esprit nécessaire pour s'en sortir seule. Ses proches sauraient s'occuper d'elle désormais.

”-Veuillez-m'excuser”, salua finalement Sebastian. Ses pensées déjà l'amenaient ailleurs, et son front se creusait à d'autres raisons que la simple présence d'une débutante et de sa mère si protectrice. Le rejet discret dont Guilfoyle était victime n'avait rien d'exceptionnel pour le comte. Il en comprenait les raisons, lui que de trop nombreuses rumeurs entouraient. Un autre que lui-même aurait sans nulles doutes trouvé comment s'en arranger afin que ces dernières fassent grandir son aura plutôt que simplement ternir sa renommée, ce n'était pas le cas de Sebastian.
Pas encore tout du moins, mais le comte n'en était pas moins non dénué d'amis ou de connaissances ainsi que le lui avaient prouvé ces derniers jours.
Après un salut élégant de la tête, l'homme prit congé et, menant son cheval plus loin, remonta en selle dans un geste souple. Il pouvait sentir sur lui plusieurs paire d'yeux inquisiteurs, n'en tirant ni déplaisir, ni vanité.
Déjà au petit trot, le comte s'éloignait.


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