Ophélia Tewkesbury

Elle s'appelle Ophélia, sa mère à insisté fermement sur ce choix peu ordinaire pour une Anglaise. Ce prénom était l'objet de jeux de mots codés, donnant ainsi "Hope", Espoir en anglais. Sa mère avait pour habitude de lui répéter : "Tu te débrouilleras très bien toute seule, Lia", même si elles étaient toujours ensemble.

Ophélia avait quatre grands frères : Daniel, Gabriel, Joshua, et Arthur. Tous avaient réussi leurs carrières.
Joshua était devenu un célèbre chasseur de primes dans l'ouest de l'Amérique, Daniel un homme d'affaires respecté, Gabriel un peintre exemplaire et Arthur un détective émérite, réputé pour son intelligence.

Le père d'Ophélia était décédé alors qu'elle n'avait que 8 ans, lui laissant peu de souvenirs. Ses frères avaient quitté la maison à leur majorité, elle grandit dans la solitude, avec sa mère, Eudoria, une femme bourgeoise. Elle était indépendante et révolutionnaire et elle ne se conformait pas aux normes de la société.

En raison de l'influence de sa mère, Ophélia a reçu une éducation peu conventionnelle, axée sur l'apprentissage de diverses disciplines telles que les arts martiaux, la chimie, la cryptographie, la stratégie et l'observation mêlant exercices physiques et mentaux.
Elle a été encouragée à développer ses propres opinions et à remettre en question l'autorité.

Mais elle ne partageait pas tout avec Ophélia... Sa mère valorisait la vie privée comme la plus haute des vertus, mais celle qui était la plus souvent bafouée selon elle.

Sa mère était son univers.
En automne 1810, Ophélia a découvert que sa mère avait disparu, quittant leur maison, Jokhells durant la nuit, sans jamais revenir. Elle lui avait laissé des cadeaux à confier à Madame Perkins, leur voisine, pour qu'elle puisse les remettre à Ophélia : un livret sur le langage des fleurs avec ses propres aquarelles et de nombreux billets.
Se retrouvant seule, la jeune fille de 14 ans a été recueillie par son oncle et sa tante du côté paternel, des Marquis appartenant à la noblesse. Ils résidaient dans le domaine où le père d’Ophélia avait grandi, un détail qui surprenait Ophélia qui ignorait jusqu'alors la véritable importance de son père. En effet, sa mère avait rarement évoqué le fait que son mari avait autrefois abandonné son rang pour l'amour de sa vie, ronger par la tristesse après sa mort elle n’évoquait jamais son mari, parler de lui, lui rappelait à quel point elle l’aimait.

L'univers de son oncle et sa tante était radicalement différent de celui qu'Ophélia avait connu durant son enfance. Leur éducation stricte et élitiste était à l'opposé de celle que lui avait donnée sa mère. La marquise Anne Tewkesbury, et tante d'Ophélia, était choquée par l'éducation antérieure de la jeune fille, et Ophélia, rebelle dans l'âme, refusait de se conformer à leurs normes rigides. Face aux moqueries de ses cousines aînées, Kate et Valentina, Ophélia se sentait seule et incomprise, à l'exception de sa jeune cousine Hortense, qui lui montrait compréhension et empathie. Et sous ces bons conseils Ophélia accepta d'écouter ce que sa tante avait à lui proposer.

Ophélia a dû se plier à une nouvelle éducation, loin de ce qu'elle connaissait jusqu'alors. Cependant, l'influence de l'éducation prodiguée par sa mère était toujours présente en elle. Parfois, avec Hortense, elle se remémorait les exercices et les leçons de sa mère, cherchant à les reproduire et à les partager avec sa cousine l’entraînant au combat par la même occasion. Cette connexion avec les enseignements de sa mère lui permettait de trouver du réconfort et de se sentir plus proche d'elle, malgré son absence.
Sa tante lui enseigna des matières plus traditionnelles pour une jeune fille de la noblesse, telles que la lecture, l'équitation, l'art et la musique. Ophélia trouva un véritable amour pour le violon, tandis que la danse restait pour elle un défi insurmontable malgré les efforts de sa tante.

Ophélia a été difficile à marier pendant ses première saisons, elle rejetait ses prétendants, ne voulait guère se marier, et refusa de se plier aux attentes de sa tante. Se qui mis sa tante dans une colère noir, Ophélia y était habituée après tout, sa tante c’est montrée très stricte dès l’arriver d'Ophélia, ne montrant aucune empathie pour elle alors qu’elle venait de perdre sa mère et se sentait désemparée à cet époque.

Aujourd'hui, déterminée à marier sa nièce au plus vite, Anne met tout en œuvre pour transformer Ophélia en une femme respectable aux yeux de la noblesse, afin d'éviter les critiques et les railleries des voisins.