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Les Chroniques de Londres
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Take off that mask... || ft. Adrian M.

Georgiana Mountbatten
Georgiana Mountbatten
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Message() / Ven 9 Fév - 12:36
Georgiana Mountbatten



Take off that mask...



En silence, Georgiana avait plongé son regard dans ses propres yeux au travers du miroir de sa coiffeuse qui lui faisait face. C’est ainsi qu’elle débattait souvent de ses propres problèmes avec elle-même. Elle n’avait jamais osé tenir de journal pour épancher ses pensées, ni même de correspondance. C’était trop risqué à l’époque de son premier mariage. Derrière le miroir de ses yeux bleus, les idées se bousculaient et s’emmêlaient ; les souvenirs des derniers jours se noyaient en une marée montante qui aurait pu ravager les côtes anglaises. Son index se baladait nerveusement au-dessus de ses lèvres.

Le sujet était sur les lèvres du tout Londres et même si elle ne lisait pas le Whistledown, le scandale était trop important pour être tu. La première fois qu’elle avait entendu parler de ‘l’affaire’, c’était au sein des Ladies of the High Socciety. Quelques autres femmes n’avaient pu résister à l’envie de lui présenter leurs sympathies pour l’épreuve traversée par son époux. Elle avait dû faire preuve de tout son sang-froid pour ne pas laisser paraitre sa surprise et surtout, ne pas perdre contenance. Cela ne l’avait pourtant pas décidé à brandir le pamphlet et à le lire. Mais finalement, lorsque même les domestiques s’étaient mis à en parler, avec le papier en main, elle avait fini par s’en saisir pour lire les quelques phrases accusatrices et délatrices.

Georgiana soupira en portant ses yeux sur la fenêtre de sa chambre. Juliet... Elle lui avait confié qu’elle avait fait du tort à Adrian par le passé, mais jamais – ô grand jamais ! -, l’écossaise n’aurait soupçonné pareille chose ! D’ailleurs, elle avait voulu balayer une fois de plus du revers de la main les mots formulé par cette Whistledown. Cependant, trop de choses concordaient et cela lui trottait dans la tête. Comment savoir la vérité ? Il lui fallait confronter Adrian, mais elle redoutait cela évidemment. Il serait capable de l’envoyé paître en lui disant de ne pas lire ce ramassis d’ineptie. Finalement, elle était tombée sur Philip au détour d’un couloir. Elle l’avait arrêté et la question était sortie d’elle-même de ses lèvres. « Est-ce que ce qui est dit est vrai, Philip ? » C’était autant un besoin viscéral de comprendre enfin pourquoi Adrian semblait haïr la gent féminine, que la nécessité de brisé pour de bon le lien qui voulait croire que Juliet n’avait pas fait ça. L’inconfort du Majordome face à sa question lui avait déjà donné la réponse quelque part, mais ses mots finirent d’achever les choses. « Ce n’est pas à moi d’y répondre, my lady. Vous devriez en parler avec Lord Mountbatten. » Philip n’avait pas démenti. Lui qui protégeait Adrian comme un père défendrait un fils, il n’avait pas démenti. La vérité avait été difficile à avaler.

La marquise regarda une fois de plus ses si grands yeux bleus en soupirant. Elle quitta alors sa chambre avec la détermination de quelqu’un qui veut et obtiendra quelque chose. Après tout, ce ne sera pas la première fois – ni la dernière – qu’elle tiendra tête à son mari. Lorsqu’elle le trouva dans le salon, elle fit signe aux gens de sortir. Il y avait déjà bien assez de commérages dans cette maison. Plus qu’elle ne pouvait en supporter. « Lord Mountbatten. » Lança-t-elle en se tenant devant lui. « J’ai eu le regret d’apprendre que votre histoire avec Miss Blooming faisait le tour de Londres, grâce au Whistledown. » Elle marqua une pause, ses traits sérieux s’adoucissant un rien. « Vous voulez en parler ? Parce que moi, j’aimerais bien que ce soit éclairci. »



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Adrian Mountbatten
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Message() / Ven 1 Mar - 19:12
Adrian Mountbatten


Take off that mask



Dans la solitude de son salon, Adrian s'autorise enfin à abandonner son masque d'impassibilité pour soupirer profondément, relâchant la profonde tension qu'il met dans ses épaules depuis qu'il a quitté sa résidence ce matin. Si dehors il se doit de demeurer insondable, ici rien ne l'y oblige plus aussi se sert-il un verre d'alcool d'une main anormalement tremblante tandis que son palpitant cogne avec force dans sa poitrine suffocante. Les vestiges de celui qu'il était autrefois et qui a fini brisé remuent sous sa peau et se débattent pour se rappeler à lui, grattant sous les boursouflures de ses cicatrices invisibles. Putain de société qui aime se nourrir de l'intimité des autres !
D'un pas encore un peu raide, le marquis avale une gorgée de whiskey qui ne parvient même pas à lui apporter le moindre réconfort et se dirige vers l'imposante cheminée qui orne la pièce de sa splendeur. Il y pose son verre puis y appuie ses mains bras tendus tout en fermant ses yeux, son visage incliné vers le sol déformé par la douleur que les échos des murmures des passants toujours présents dans ses oreilles lui procurent.

Le Whistledown a beau se trouver sur sa pile de courrier quotidienne dès qu'il est publié, Adrian Mountbatten ne le lit absolument jamais. Non pas qu'il doute de la véracité des propos tenus dans le pamphlet, car il doit admettre que ce journal est toujours foutrement bien renseigné, mais il n'a jamais été de ceux à se régaler des détails sordides ou gênants de la vie des autres. Les scandales ne l'intéressent pas et le Seigneur vienne en aide à la personne qui tentera d'aborder un tel sujet de conversation avec le Marquis car elle se heurtera à un mur de scepticisme plus évident que la légendaire muraille de Chine...
Ce matin là ne dérogeant pas, Adrian n'avait donc pas pris connaissance des derniers potins exposés dans la chronique mondaine malgré l'air concerné de Philip. Le majordome, protecteur, avait bien tenté d'inciter son maître à lire le Whistledown mais Adrian avait balayé sa requête d'un revers de main avant de se couvrir de son chapeau et de quitter sa demeure afin de vaquer à ses engagements du jour. Ce n'était pas la première fois qu'on parlait de lui dans ce torchon et ce ne serait probablement pas la dernière !
A peine le pied dehors pourtant, le capitaine des limiers de la Couronne avait ressenti les œillades anormalement insistantes sur sa personne. Les chuchotements derrière quelques éventails ou mains gantées. Il avait décidé de les ignorer et avait enfourché son cheval mais où qu'il passe, il demeurait la cible de toutes les attentions. D'habitude cela lui passait au dessus. Adrian était habitué aux messes basses sur lui, son tempérament taciturne ou sa tendance à flirter avec le scandale sans jamais y plonger totalement. Mais elles ne duraient jamais bien longtemps. Cette fois pourtant, c'était plus insistant et surtout, cela ne s'arrêtait pas ! Où qu'il se rende, il était le constant centre de toutes les conversations. Si il feignait la désinvolture et le désintérêt, en lui l'anxiété avait commencé à grimper. Car il y avait une nette différence entre être observé - ce qui l'agaçait déjà parfois prodigieusement - et être littéralement épié. Qu'avait bien pu raconter ce fichu journal pour que le tout Londres se mettre soudain à parler de lui ?
Il eut sa réponse à cette question dans les salon de Lord Penvenson lorsque les premières bribes de conversations lui parvinrent ; Juliet. Adrian n'aurait pas eu l'air plus figé si on lui avait déversé un seau d'eau glacé sur le corps. Pétrifié, ses yeux gris étaient un instant restés dans le vide, captif de son passé qui se mêlait soudain anormalement à son présent. Après plus de cinq ans et alors qu'il le pensait définitivement derrière lui, la vérité quant à son histoire avec son ex fiancée était sortie. Bordel mais comment ? Comment Whistledown avait pu décrocher cette histoire ?! A part lui, Philip et sa mère étaient les seuls personnes au courant et il n'existait pas un monde dans lequel ils auraient pu trahir ce secret. Juliet ? Il n'y croyait pas. Cela aurait achevé de la ruiner et son esprit vengeur n'égalait pas son narcissisme. Restait Aloïs. Mais il était son meilleur ami... Ou ce qui s'en rapprochait le plus pour Adrian. Si son acolyte avait découvert la vérité concernant celle qu'il avait courtisé durant la dernière saison, il doutait qu'il ait été colporter quoique ce soit. Ce n'était clairement pas le genre d'Aloïs.

Non...
Toujours appuyé à sa cheminée, Adrian secoue la tête en jurant. Il ne faut pas sortir d'Oxford pour déduire la seule explication possible à tout ce merdier ; les putains de domestiques ! Encore et toujours ! Ces abrutis sont un fléau ! Les commérages pour eux ne sont que des gourmandises à se mettre sous la dent pour égayer leur vie et se donner de l'importance dans leurs petites sauteries, ou se démarquer auprès de leur employeur en leur révélant le dernier potin qui excitera la capitale avant tout le monde mais pour d'autres, pour lui, c'est une balle en pleine tête... En plein cœur...
A cause de ces crétins, Adrian revit son passé qui l'a si profondément marqué au fil des jours et des nuits depuis près d'une semaine maintenant. Les journées les souvenirs l'assaillent. Les nuits les visions l'emprisonnent. Il se sent démuni car si parfois il lutte contre le sommeil pour ne pas être harcelé par ses rêves, la conscience n'est pas tellement plus salutaire pour lui... Il a bien tenté l'alcool mais même ce fidèle compagnon ne parait pas suffisant à lui offrir la moindre échappatoire car on ne lui laisse pas un instant de répit à mesure que la nouvelle se répand telle une trainée de poudre... Le Marquis suffoque dans le tourbillon de son traumatisme dont tout Londres semble se délecter. Pire, le plaindre... Les regards de pitié, les mains de compassion sur son bras... Bon sang il pourrait exploser !

C'est d'ailleurs ce qu'il a fait, d'une certaine façon. Lui qui est toujours si maître de lui en société, s'est senti perdre pied alors que toutes ces dames gravitaient autour de lui tel des mouches autour du miel, prenant des voix anormalement aigües et chagrinées pour s'adresser à lui. Théâtralité totalement exagérée et inutile qui lui avait tapé sur les nerfs, mais pas autant que leurs mains sur lui et leurs regards papillonnants alors qu'elles lui communiquaient leur pseudo sympathie... Les mêmes paroles revenaient en boucle : pauvre Marquis... Comment a-t-elle osé, Lord Mountbatten ? A sa place jamais je n'aurais pu vous faire une chose pareil, lord Mountbatten ! Je serais encline à soigner votre cœur brisé, Lord Mountbatten ! Je suis si désolée pour vous, Lord Mountbatten !
Il doit le reconnaître, il s'est littéralement enfui sans même prendre son congé pour courir se réfugier chez lui. Il ne supporte plus les regards curieux et appuyés qu'on lui adresse dans la rue. Il ne supporte plus les murmures qu'il anime dans les salons. Il ne supporte plus les mots de sympathie de personnes que parfois il ne connait même pas !
Sur le rebord de sa cheminée, ses doigts se crispent. Il se redresse doucement afin de récupérer son verre, lorsque la voix familière de sa femme raisonne dans son dos. Si sa première sensation est de ressentir une certaine chaleur lui courir le long de la colonne vertébrale, ses reflexes reprennent leurs droits au galop et le font se fermer dans un reflex défensif. Putain ce n'est pas le moment, se dit le marquis. Si depuis quelques temps il est le premier à chercher subtilement - sans doute trop pour que ce soit évident - sa présence, là tout de suite il ne se sent pas d'humour à se battre avec elle.  

- Pas maintenant, Georgiana.

Adrian passe près d'elle mais étrangement plutôt que de vider son verre comme il le fait toujours, il le repose sur la table à liqueur encore plein. Même ça, ça ne lui fait plus envie... C'est dire ! Le verre a à peine touché la surface du meuble qu'il se fige aux mots prononcés par la Marquise. Son palpitant implose dans sa poitrine. Elle sait. Evidemment qu'elle sait... Comment pourrait-elle ne pas savoir... Tout Londres sait. Et ça le révolte que tout ça soit venu entacher Georgiana. Bordel comment a-t-elle bien pu réagir lorsqu'on est venu lui parler de cette histoire sans prévenir ?
Doucement, il se tourne vers son épouse, s'attendant à trouver dans ses yeux... il ne sait trop quoi, mais quoique ce soit, ce n'est pas ce qu'il voit et ça le déstabilise. Si il veut en parler ?

Oui...
- Non.

NON ! Putain non ! Qu'est-ce qu'elle dira ? Qu'est-ce qu'elle pensera ? Que se dit-elle déjà ? Qu'il n'a pas été fichu d'être suffisant à sa fiancée pour qu'elle n'ait pas envie de le tromper ? Qu'il ait été assez goujat pour la prendre hors des liens du mariages ? Qu'il a été assez idiot pour lui faire un enfant, bien qu'il se soit révélé au final ne pas être le sien ? Il n'a pas besoin qu'on lui redise tout ça... Et bon sang il n'avait pas besoin que Georgiana découvre la vérité sur cette partie là de sa vie... Même si de ce qu'il a entendu, Whistledown n'a révélé que la surface de toute cette histoire. Sa relation avec sa femme est déjà assez complexe sans que son sombre passé ne vienne s'en mêler...

- Il n'y a rien de plus à dire que ce que cette fichue chronique a écrit.

Si il veut son ton mordant pour la faire fuir, sa voix est moins affirmée qu'il le voudrait, révélant cette faille au fond de lui qu'il cherche à cacher par tous les moyens. Il ne peut rien dire. Il ne peut que tout enfouir. Que tout retenir. Comme il le fait depuis plus de cinq ans.
Ses muscles maxillaires crispés, Adrian passe devant Georgiana et quitte le salon principal pour rejoindre son salon de musique qui s'équivaut à son refuge. Il s'installe à son piano mais ses doigts ne courent sur les touches que quelques secondes avant qu'il ne les frappe d'un geste rageux qui fait raisonner une cacophonie atroce à travers les couloirs de la demeure. Il appuie ses coudes et passe ses mains dans ses cheveux alors que le trou dans sa poitrine le happe. Comme à chaque fois que cet état le rattrape il a la sensation de tomber en chute libre et il ne peut que hurler et se débattre jusqu'à heurter le fond. Après tout ce n'est pas comme si il avait d'autre choix et avait quoique ce soit à quoi se raccrocher.

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Message() / Mar 2 Avr - 16:42
Georgiana Mountbatten



Take off that mask...



« Comme tu voudras… » Dit-elle simplement sans le regarder partir. Georgiana savait que faire parler son mari serait bien plus complexe que ce que la plupart des gens pensait. Dans leur esprit étriqué, l’accélération brutale de leurs noces ne pouvaient être synonyme que d’une passion amoureuse dévorante et, il ne faudrait pas longtemps pour que le tout Londres commence sérieusement à s’interroger sur le fait qu’elle n’était toujours pas enceinte. Leur réalité, leur vérité était toute autre, et quelque part, au fond d’elle, la jeune femme savait qu’elle ne pourrait pas complètement avoir une vie de couple saine avec le marquis, si des non-dits et des silences pareils demeuraient entre eux. Elle avait tendu une main, il venait de la refusée. Inconsciemment, elle l’avait tutoyé, peut-être pour lui prouver que sa démarche était sincère. Elle voulait avoir sa version à lui, parce qu’elle voulait l’aider lui. Elle ne cherchait pas le ragot, le commérage ou le frisson du scandale. Elle s’en moquait éperdument. Elle voyait l’être avec qui elle était liée pour le meilleur et le pire souffrir, sans accepter de desserrer les dents et cela l’affectait. Car au-delà de leurs luttes intestines et de leur mariage de convenance, elle en était venue à apprécier la compagnie calme et taciturne d’Adrian. Même si elle avait encore souvent besoin de Philip pour lui traduire les véritables intentions du maître des lieux.

Georgiana resta un instant roidi et fixe dans le salon que son marquis d’époux avait quitté comme un animal blessé prêt à mordre. Il y a un an, elle aurait simplement fui dans sa chambre, comme un animal effrayé par un prédateur. Pourtant, elle n’avait pas bougé. Parce qu’elle savait maintenant qu’il n’avait pas la violence en lui, pas comme l’eut eu Maximilian. Il n’avait jamais cherché à la contraindre dans le devoir marital, même après des mois séparés d’elle. Il l’avait absolument couverte de cadeaux, alors qu’elle ne faisait rien pour le mérité. Enfin, le pensait-elle. Ses yeux bleus se posèrent sur le verre abandonné encore plein et elle soupira. Comment fait-on parler un homme qui ne veut pas parler ? Il aurait s’agit de tout autre que son mari, elle aurait abandonné ; tout autre à l’exception de Fergus et Angus, bien sûr.

Vient les premières notes de piano qui l’informèrent qu’Adrian était parti se réfugier dans le salon de musique. Elle se décida alors à bouger et quitté le salon, dans l’optique de remonter dans sa chambre pour se préparer à rejoindre ses amies pour un thé à l’extérieur. Elle croisa Philip et échangea un regard désolé avec lui, avant que vienne la cacophonie. La lady sursauta avant de prendre aussitôt le chemin du salon de musique, plus rapidement que ne le fit le majordome. Lorsqu’elle mit un pied dans le salon de musique, elle s’arrêta nette, s’interrogeant sur ce qu’elle devait faire ; ce qu’elle pouvait faire. Jamais son époux ne lui avait fait plus l’effet d’un petit garçon perdu qu’en cet instant de vulnérabilité. Alors, peut-être qu’il aurait été plus sage de s’en remettre à Philip ou de faire quérir Lady Clara… Mais la marquise savait une chose : ils n’étaient pas éternels. Lorsque les deux piliers de la vie d’Adrian s’en irait, il ne resterait qu’elle. Elle franchit doucement la distance entre la porte et Adrian. Elle hésita un instant avant de finalement poser ses mains sur ses larges épaules dans une délicate caresse. Elle réduit à néant la distance, le tenant un instant contre elle comme elle aurait tenu un enfant, passant une main dans ses cheveux. « Oh… Adrian… » Souffla-t-elle simplement avec toute la tendresse de son cœur.




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Message() / Jeu 11 Avr - 18:36
Adrian Mountbatten


Take off that mask



Adrian boue intérieurement... Il boue d'une telle colère contre Whistledown, contre cette société qui se régale de ce nouveau délicieux scandale quand pour lui c'est une plaie béante rouverte, que malgré l'insignifiante quantité d'alcool qu'il a ingurgité, une goutte de plus et ses veines s'embraseraient. C'est comme si l'eau de son passé s'était retirée un temps pour lui donner la sensation de respirer, de continuer d'avancer et que à présent elle revenait engloutir son présent et le faire couler définitivement... Le marquis crispe ses doigts dans ses cheveux sombres à se les arracher et jure dans un cri étouffé de rage intense. Cette fureur qui lui tord le ventre et prend possession de tout son corps, il refuse qu'elle s'éteigne. Du moins pas pour le moment. Au contraire il la veut et la recherche. Parce qu'il sait que lorsqu'elle le quittera, alors s'engouffreront toutes ces autres émotions reniées qui se bousculent déjà sous sa peau. Hors ces émotions là, il n'en veut pas. Pas maintenant... Il n'est pas prêt pour elles. Elles le foutraient à genoux...

Il les sent pourtant, ces larmes qui lui brûlent les yeux. Sa colère n'est plus qu'une façade et elle se fissure dangereusement. Se désagrège. Morceau par morceau se brise ce masque que le marquis s'est construit afin de dissimuler sa blessure aux autres et de se préserver de la moindre éraflure supplémentaire sur son cœur brisé. Car à coup sûr, il aurait alors cessé de respirer. Paraître froid, dur, insensible, constamment en colère, c'était plus simple que de gérer tout le reste. Mais tout cela le rattrape. Les ronces qui l'étranglent secrètement depuis trop longtemps sortent leurs épines et déversent leur poison en lui. Il le paralyse et lui vole la régularité de sa respiration. Sur son visage, Adrian sent les marbrures se désolidariser et tomber, une pièce après l'autre, jusqu'à révéler l'âme blessée qui se cachait derrière. Il se sent soudain si vulnérable qu'il presse ses mains contre son faciès comme pour le masquer au monde. Il retrouve celui qu'il était et qu'il a enfoui toute ces années. Il est sale, déformé par le chagrin qui lui a été causé et couvert de cicatrices hideuses. Le marquis crispe ses doigts sur sa peau, puis sur son cœur qui dans sa poitrine semble vouloir se rétracter jusqu'à disparaître. La douleur lui fait un mal de chien au point qu'il n'est même plus capable de la réfuter ou de l'ignorer.
Et elle coule enfin, cette larme unique qui fend sa joue comme une flèche fendrait son corps. Il entend avec elle l'écho de la voix de son père raisonner dans sa tête. Le fantôme de ses coups sur son dos se réveille ; Ecœurant... Pathétique...

L'enfant, l'adolescent et le jeune adulte traumatisés en lui se méprisent. Adrian méprise ce que les gens lui renvoient de lui suite à toute cette histoire. Il méprise celui qu'il est en ce moment ; faible et démuni. Il se sent à l'agonie d'un passé qu'il pensait enfin derrière lui avec Juliet partie mais qui vient de le faucher de plein fouet. La chute est si violente qu'elle semble lui décoller les poumons au point de ne plus le laisser capable de respirer normalement. Chaque inspiration le brûle. Chaque expiration le draine. Il a beau essayer de se raccrocher aux vestiges du personnage sans émotions qu'il s'est créé, il n'y a plus rien à saisir. Plus maintenant et plus ici dans cette pièce où il n'a plus à faire semblant de rien et où son corps lâche prise.

Adrian est tellement pris dans ses tourments, dans sa détresse, qu'il n'entend même pas la porte de son salon de musique s'ouvrir, pas plus que les pas de Georgiana qui s'avancent vers lui. Pourtant il la sent. Avant qu'elle ne dise ou ne fasse quoique ce soit, son parfum entêtant vient danser autour de lui et se poser sur ses sens tel un baume apaisant, mais il le repousse. Le marquis ne veut pas que sa femme le voit comme ça ! Seigneur non surtout pas ! Pas alors qu'il est dans cet état ! Il s'apprête d'ailleurs à lui aboyer de sortir sur le champs, lorsqu'elle fait l'impensable...
Tout son être se pétrifie alors que les mains de Georgiana viennent se poser sur ses épaules. Au premier contact qu'elle exerce sur lui, le Marquis se voute dans un reflex défensif vif face à l'inconnu, qu'il ne peut réprimer. Il ne connait pas cette façon d'être touché. En dehors de sa mère, il n'a jamais eu droit au moindre geste d'affection. Ceux de Juliet sonnaient faux et n'avaient pas cette douceur là. Outre cela, il n'a connu que les morsures du bâton et du fouet. La désinvolture des catins du bordel. L'empressement de ses maîtresses. Rien à voir avec la façon dont son épouse le tient à présent contre elle, sa main glissée dans ses cheveux sombres avec une tendresse désarmante.
Figé, son corps tremble alors qu'Adrian cherche à analyser ce qui est en train de se passer. Lentement, il relève son visage vers sa femme et la dévisage comme si elle n'était pas vraiment réelle. Comme si elle faisait la chose la plus insensée du monde. Son cœur frappe sa cage thoracique avec tant de violence qu'il est certain qu'il va quitter sa poitrine d'une seconde à l'autre pour se retrouver aux pieds de son épouse... Il se demande ce qu'elle y verrait... Ce qu'il y verrait lui-même... Car entre ses bras il se sent un peu tel une de ses pierres précieuses qu'il affectionne tant. Georgiana choque son organe de vie juste ce qu'il faut pour qu'il brille d'avantage grâce à tous ces éclats à sa surface...

- Qu... Qu'est-ce que...?

La question est bouleversante d'incertitude au point qu'il lui est impossible de la finir. Adrian voudrait s'abandonner à cette étreinte, mais il ne sait pas comment faire. Ni si il le peut... Alors il attend, immobile, la peur inexplicable au ventre que si il bouge, elle lui reprenne ce qu'elle est en train de lui donner et dont là tout de suite il ne veut plus se passer ; sa tendresse.
Pourtant il finit par se soustraire à son étreinte, traumatisant ses cellules et se lève du tabouret du piano pour la dominer de sa taille.

- Georgiana sortez. Sortez ! SORTEZ VOUS M'ENTENDEZ ?!

Il crie. Il hurle même. Car il refuse qu'elle le voit aussi écorché. Alors il cherche à lui faire peur en étant la plus laide version de lui-même. Assez peur pour qu'elle le fuit sans se retourner et ne veuille même plus le regarder. Pourtant il se révèle tout l'inverse de ce qu'il veut paraître. Sa voix est fébrile. Brisée. Ecrasée par sa honte autant que sa peine qui lui brûle les entrailles et lorsqu'il s'en rend compte, il retombe assis sur le tabouret dans un soupire déchirant.
Doucement, il incline son front jusqu'à ce qu'il vienne finalement retrouver le corps de son épouse. Les ténèbres en lui suffoquent. Georgiana les nuances. Elle atténue l'obscur, apaise le mal. Elle estompe les contours de ces démons qui le rongent et l'entravent. Adrian enroule ses bras autour de sa taille et ferme ses yeux si fort qu'il s'en fait mal. Et pourtant il se sentirait presque bien, cet homme que beaucoup comparent au diable.
Pourtant même le diable fut autrefois un ange. Adrian en est-il un ? Il dira sans aucun doute que non. Mais il est différent. De eux. De tous. On parle de lui en parlant de démon, d'enfer et cela lui va plutôt bien, il est prêt à l'accorder à ses détracteurs. Mais la réalité est que sous son masque qui git désormais au sol, le Marquis un être incroyablement vulnérable et sensible. Que sous ses apparences froides il est aussi passionné qu'une flamme. Seulement, il se camoufle, s'étouffe depuis cet malheureuse histoire avec son ex fiancée. Mais il n'est pas que mauvais... Loin de là même. Après tout, même en enfer il y existe un morceau de paix. Un territoire qui n'est pas ravagé par le feu. Sinon, ce feu s'épuiserait sans plus rien à consumer.

- Vous m'auriez apprécié... si vous m'aviez rencontré 6 ans plus tôt... susurre-t-il d'une voix pleine de regrets.

Il était si différent alors...
Tout aurait été si différent...

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