Crayonnage au bord de la tamise [PV Rhys]

  Pas après pas, j'avançais dans les allées de ce parc qui était...a l'anglaise. Je ne voyais pas comment mieux le décrire de par la façon dont les arbres et autres arbustes étaient taillé pour donner des formes qui étaient plus que typiquement anglaise. La nature danoise était bien plus sauvage et impétueuse, indomptée pour le plaisir de ceux qui pourraient parcourir ces allées. Mais ici, tout était droit, rasé, carré. S'en était même quelque peu malaisant de voir à quel point tout était ordonné.
Pourtant, ayant besoin de respirer, de prendre du temps pour moi, de profiter un peu du temps ensoleillé de ce mois d'avril qui venait enfin a amené un tant soit peu de chaleur. Certes, je restais couverte, mais peut être moins que certaines de ces anglaises que je voyais emmitouflées sous plusieurs épaisseurs. J'étais habituée à des températures bien plus rude dans mon pays et bien que l'humidité soit bien plus importante ici je trouvais assez rapidement toutes ces tenues et fourrures trop encombrantes et chaudes.
Néanmoins, correctement couverte à mon sens j'avançais dans le parc jusqu'à trouvait ce lieu qui me semblait parfait pour m'installer et me mettre à dessiner. Il paraissait que le dessin était une bonne activité pour une jeune demoiselle de bonne famille et j'étais plus que fatigué de devoir apprendre encore et encore des phrases, du vocabulaire et tout ce qui touchait à la langue anglaise. Je pensais donc avoir le droit de m'offrir une pleine après midi de repos et y reviendrait... le lendemain.

Ainsi après avoir eu l'aide de mon chaperon pour m'installer je commençais à dessiner, prenant le temps de dépeindre ma vision de cette nature et de cette tamise qui brillait doucement sous le soleil. Je ne sais combien de temps je restais là a dessiner, à faire les choses proprement à tenter de remettre chaque arbre, chaque touffe de plante, allant même jusqu'à tenter de faire ces petits canards qui flottaient tranquillement sur la surface. Puis, pour une raison qui est... inexplicable, car je ne saurais dire pourquoi j'ai fait cela, si ce n'est l'amusement, je me mis à ajouter ma touche. A savoir un magnifique bateau remontant la tamise, voguant a drapeau danois et sur sa proue à la place d'une sirène... une splendide crevette qui me fit glousser d'amusement. Du moins jusqu'à ce qu'un inconnu ne vienne à commenter mon travail, me faisant sursauter comme jamais !

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  Pourquoi avait elle ajouté ce bateau et sa proue ? Elle ne le savait pas trop. Certes il y avait un coté ennui face à cette nature anglaise un peu trop bien entretenu, presque dénué de toute sa beauté sauvage, mais plus que cela, il y avait un coté loufoque, enfantin qui l'animait et lui donnait envie de faire des idioties, de sourire, de rire. Elle était d'ailleurs pour le moins ravi de sa peinture, souriant avec amusement, gloussant presque de cette image qu'elle crée d'un bateau pirate crevette. Pourquoi les crevettes d'ailleurs ? Elle ne sait pas trop. Peut être parce que ne cesse de lui en parler depuis le bal de la princesse. Bien sur, cela relève un peu de sa faute, mais tout de même. Elle n'y pouvait rien si elle ne savait pas parler la langue et si sa seule sauvegarde venait du buffet et de ce qui était présent sur celui ci ? Après tout, personne n'avait pris la peine d'essayer de faire sa connaissance hormis son altesse royale qui, certes était avantagé par sa connaissance du danois, mais tout de même. Pourquoi ne lui avait on pas demandé si elle était heureuse en Angleterre ? Si elle appréciait l'architecture ou les arts, si elle savait jouer d'un instrument ou si elle appréciait les fleurs ? Certes son phrasé était incertain, mais elle essayait et son père avait été là pour l'aider à la traduction.  Non, elle n'était qu'une exclue dans un monde d'apparat ou les dames avaient déjà une place qui pouvait être des plus délicat.
Ainsi, tandis que d'autres étaient peut être en cet instant accompagnées de leurs amies ou d'un prétendant, était elle seule avec sa chaperonne à dessiner dans un parc. Ce fut pour cela que, lorsqu'une voix masculine s'éleva derrière son épaule, riant a gorge déployé de son dessin et de sa crevette, la demoiselle eu un sursaut, posant sa main sur cœur qui battait soudainement la chamade d'avoir ainsi était surprise, avant que le feu de la gêne ne vienne à chauffer ses pommettes et baisser son regards. Elle était gênée qu'on ris ainsi d'elle ou de son œuvre aussi fantasque soit elle, pourtant, elle ne se laisserai pas aller.
Observant l'homme qui riais, elle reconnu un des messieurs qu'elle avait croisé lors du bal. Ils n'avaient que fort peu conversé, elle avait tenté de faire sa connaissance, mais il n'avait pas compris grand chose et était assez rapidement parti faire valser quelques demoiselles. Néanmoins, elle se souvenait lui avoir proposer une crevette pour entamer la conversation...peut être était ce là que se trouvait l'origine de son fous rire ? Tentant de sourire à l'homme, elle patienta qu'il ai fini de rire pour tenter de... se défendre ? S'expliquer ? Elle ne savait que trop.

« Excouzey moune imaginationne fertileuh mylord. Jo cherchay à mittre une peu de fantasy dang moun tablow. »

Elle tenta un sourire maladroit, visiblement gênée, cherchant en sa mémoire le nom de l'homme qu'il avait du lui donner. Elle devrait s'en souvenir, elle  qui avait eu tant de surprise à voir un prince a la peau chocolat, un lord à la peau caramel aurait dû attirer son attention mais...

« C'etres oune plaizir de vouy revouar malgrey touy lourd margrives »

Dans osn souvenir ça sonnait un peu comme ça...au pire, il la prenait déjà pour une idiote finie, alors il ne s'offusquerait pas ou mettrait cela sur le dos de son accent.

« Qu'ouriey vouy ajoutey à ce tablow pouir le rendre plouy amousang ? »

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  Elle était encore passée pour une idiote sans nom, une ingénue de la pire espèce, à peine assez intelligente pour aller brouter le foin avec les animaux de la ferme au loin dans les pâturages. En soit, elle ne voyait pas ce qu'il y avait de mal à avoir envie de fantaisie, à ajouter des choses inexistante à ses dessins comme lorsqu'enfant elle aimait à ajouter des fées et des sirènes à ses dessins et ses contes, ces histoires merveilleuses que pouvait lui lire sa mère ou sa gouvernante au soir venue, alors que l'heure du coucher s'approchait. La différence pourtant était simple à comprendre. Elle n'était plus une enfant, mais une femme, une jeune femme certes, mais qui se devait de montrer en tout lieu et toute circonstance le masque de la perfection et de la douceur qui ne lui sied absolument pas. Elle n'avait jamais été de ce genre, bien plus franche et naturelle qu'autre chose, curieuse et débordante d'imagination.

Se sentant ainsi jugée et stupide, elle avait tentée de se défendre comme elle avait pu alors que sa chaperonne observée la situation, s'approchant de quelques pas discret pour rappeler ou signaler sa présence en ces lieux et la bienséance qu'elle attendait de l'homme en présence de sa maîtresse. Tentant ainsi de reprendre un minimum de contenance, la jeune femme observée successivement son esquisse puis l'homme avec l'impression qu'elle ne serait plus jamais que la femme aux crevettes à ses yeux. Pourtant, elle tenta de lui sourire, de garder un peu d'aplomb, un peu d'honneur malgré la difficulté que cela semblait représenter sur l'instant.

« Il nia pa de kwoua vous excousey. Jo souis ravie sy ce tablow vouy a fay sourire. Jo me souviens zoussi auw bal. J'espère no pas zavouar etay trou impoulie à voutre enkontre. »

Un sourire timide ourla délicatement ses lèvres alors qu'elle n'osait aller à  la rencontre de son regard, qu'elle continuait de chercher à s'exprimer, s'excuser, se réduire comme on lui avait dit qu'elle devait le faire, car si au Danemark la place de la femme était la même qu'en Angleterre, elles avaient malgré tout un tant soit peu de liberté en plus. Laissant donc lord Harsgreave commenter son travail, elle fut surprise qu'il puisse se souvenir de son nom, bien qu'en soit, se souvenir du nom de celle qui n'est pas capable d'aligner deux mots d'anglais correct à la suite n'est peut être pas si difficile que cela. Elle devait faire fureur dans les conversations moqueuses depuis le bal de la princesse. Mais au final en avait elle réellement quelque chose à faire ? Si son orgueil lui disait que non, sa solitude lui criait que oui. Ainsi, la proposition de l'homme lui tira t il un sourire sincère, plein de fraîcheur alors qu'elle acquiesçait lentement.

« Merchi pour voutre coumplimante. Les payzague anglaishe soun trey bow may... oune peu mounoutone. J'espeyre ko vouy en prendray pointe oumbrage. »

Avec douceur, il la rassura, vantant son talent et ajoutant quelques remarques qui la firent sourire de plus belle.

« Oune Likourne ? Oui j'ourai pu en ajoutey zoune ou oune sirreyne. Mais cey toujours ce kon ajoute sour les batow pirateuh. Jo voulais... changey. J'ay toujours etay oune grandeuh ademiratrice des countes de faes. »

quelques explications plus ou moins intéressante ou intelligente, alors qu'avec douceur, elle ajoutait sur les rives du lac, observant le bateau pirate une licorne, comme pour plaire au regard de ce monsieur qui avait eu la bonté de venir lui faire la conversation, même si elle ne savait encore se positionner sur son attitude. Après tout, était il juste gentil ? Taquin ? Moqueur ? Elle ne savait trop dire dans quelle catégorie pouvait se placer ce monsieur, mais elle serait en tous les cas gentille et polie avec lui, car après tout, peut être pourrait il devenir un ami ?

Les questions venant finalement sur son acclimatation au pays du thé et des scones, la jeune femme offrit un nouveau sourire, plus triste cette fois, bien qu'elle tente de le cacher du mieux qu'elle puisse. Après tout, ce n'était pas un mystère qu'être étrangère et parler si mal la langue du pays ou l'on vivait pouvait être un véritable calvaire.

« Cey four aimable de voutre parte de le domandey, lord Hargraves. Jo fay de mon mieug pour travailley moun Anglaish. Jo souis désouley si je faire saigney voutre oureilles. May jo m'adapte. L'anglouterre etre oune trey bow pays. J'aimoray jouste... pouvouar mieug m'exprimey. »

Un dernier sourire alors qu'elle présente au lord la licorne qu'elle viens de dessiner espérant qu'elle saura lui plaire et faire quelque peu oublier ce bateau pirate à la proue ornée d'une immense sculpture de crevette.

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 Ce monsieur était on ne pouvait plus gentil à son encontre avec ce regard rieur et son air débonnère. On aurait facilement pu croire qu'il n'était pas cette noblesse anglaise qui semblait si rigide, si droite, si froide par bien des égards pour cette jeune demoiselle qui venait pourtant d'un pays ou les glaces n'étaient point rare, mais les cœurs semblaient bien plus chaud que ceux qui battaient en ces contrées. Souriant ainsi de toute son innocence et sa douceur, la jeune fille ne put que rougir au compliment qu'on lui faisait. Du moins, elle avait pris cela comme un compliment que d'être rafraichissante.

« Jo fayreuh do mong mieuw pouyr m'adaptey may vouy avouar bokou do regleuh. Soula ney poing fassile do toutes les rotonir. »

Il disait vrai sur un point. Les demoiselles de ce pays étaient formatés depuis la naissance à devenir de parfaites demoiselles on ne peut plus accomplis, sachant jouer de la musique, reciter des poèmes, faire des compositions florales, broder à la perfection. Elle ne savait que chanter et broder quelque peu. Pour le reste...ce n'est pas son fort, elle était bien plus habituée aux balades sur la plage et à la liberté que cet air pur lui inspirait qu'à tout cela. Mais il fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur et ne point pleurer sur le passé.

Expliquant ses choix artistique et présentant quelques excuses si par malheur elle avait pu se montrer d'une façon ou d'une autre impolie avec l'homme, elle lui fut des plus reconnaissante de le voir prendre le temps de parler, l'aidant ainsi à mieux comprendre, lui offrant ainsi un sourire plus charmant encore.

« L'angloutaire etreuh tres joulie. May les payzache do Denmark mo manque. Labba il y avouar bokou do flore ey do koulor. Ma mure disay ko javay trou d'imachinassion. May jo aimey ley countes et ley histouare. Soula fay revey. »

Et qui n'aurai point besoin de rêver quelque peu dans ce monde ou elle se sentait telle une paria en continue, sans amie, avec un père occupé par ses affaires qu'elle ne voyait que pour les dîner et qui la forçait à parler anglais pour l'accoutumée. Elle avait l'impression de n'avoir pas un instant de répit pour souffler et se dire que oui, elle pouvait apprendre à réellement apprécier ce pays et cette vie qu'on lui imposait en lui jurant sur tous les saints qu'elle finirait par comprendre que cela est pour son bien. Ce qu'elle voyait été que sa présentation au monde avait été trop rapide et qu'on se moquait d'elle. Le whistledown l'avait épinglée pour être restée prêt du buffet et désormais tout le monde devait la voir comme la dernière des gourmandes ce qui n'était point flatteur. Mais cela lui offrait des idées, des envies et de l'amusement à savoir cette crevette de proue qui menait au débat sur les licornes créature tant aimée du folklore anglais. Pourtant une chose surprenante ce fit avec la demande d'un conseil. On lui demandait conseil à elle ? Aussitôt son visage s'anima d'une joie sans pareil, bien trop heureuse de pouvoir parler d'un thème qu'elle aimait.

« Il y Avouar ley countes dey Frure Grimm. Ilse êtreuh trey bonne. Il y avouar aussi ley countes do la mure loy. Jo doua avouar oune edission a la maisoung. Pout êtreuh jo pourray vouy pretey ? »

Bien sur cette version était anglaise. Son père lui avait offert il y a bien longtemps bien qu'elle possédât déjà les versions danoises. L'idée même de partager une lecture et de pouvoir en discuter l'émultionnée au possible et lui donnait l'envie de travailler son anglais pour mieux comprendre et se faire comprendre, un peu comme lorsque Monsieur Winslow était venu dîner. La seule question qui se posait été de savoir si il était correct pour une demoiselle de préter un livre...mais elle ne voyait pas pourquoi il serait mal vu de prêter un ouvrage à un monsieur.

La conversation dévia ainsi naturellement sur l'anglais, sa prononciation et comment elle se sentait ici. Bien sur elle s'excusa comme à son habitude de sa dictée, mais l'homme bienveillant la rassura et lui proposa son aide comme l'avait déjà fait Monsieur Winslow. Tous les messieurs anglais étaient ils donc si charmant ?

« Jo sourai raville de avouar do l'ayde pour travalley mong anglaish. Touille koumme jo souray raville do vouy appurendre dey mouts danouas. »

finissant son dessin quelle n'avait jamais arrêté, la remarque de l'homme lui fit pousser un gloussement amusé alors que d'une voix douce elle lui dit

« enhjørning. Soula êtreuh likourne eng danouas.»

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 Un hochement de tête délicat, un sourire enfantin, le gage d'une jeune fille bien élevée qui connaît un minimum des convenances. Après tout, les anglais étaient connu dans le monde pour leur fermeté et le fait d'avoir élevé l'honneur et l'étiquette au rang d'art, mais les danois ont une certaine étiquette, un certain savoir vivre qui si il est plus relâché que les anglais, n'en est pas moins présent. Il y a simplement moins...de choses. Ici la vie semble rythmée par les convenances, chaque seconde doit être celle ou l'on excelle dans son masque d'indifférence, de port de tête et de mot délicat soufflé du bout des lèvres.
Elle se souvenait encore de son arrivée dans ce pays, du protocole à table, du changement de tenue perpétuel comme si elle était une poupée de porcelaine et de ce fichu thé, cette immonde boisson qui consistait à laisser infuser une plante dans de l'eau bouillante avant de la boire en faisant comme si c'était le nectar des dieux. L'idée même d'être invitée à prendre le thé la terrorisait. Pourquoi ne pouvaient ils boire le thé comme chez aile, avec des pâtes de thé qui se diluaient dans l'eau, des fruits confit pour raviver le goût et sucré la boisson ? Ou mieux encore, pourquoi pas un peu de café ? Néanmoins, elle acceptait avec autant de grâce que possible en dessinant un paysage fait de licornes et de crevettes.

[color=mediumpurple]« Cey four aymableuh do voutre parte. Jo no voudrey pouing vouy ennouyez. May parley moua do voutre sour. Jo avouar moua meyme do sour eng Denmark. El etreuh mariey.»

Le souvenir de ses sœurs lui réchauffa le cœur autant qu'il l'attrista. Elles étaient bien loin aujourd'hui et leurs lettres lui semblait toujours prendre tant de temps pour arriver à elle. Pourtant elle se délectait de celles ci, de ce qui pouvait se passer dans son pays natale, de la dernière mode en ces lieux, des rencontrer qu'elles faisaient et de la grossesse de l’aînée qui ne tarderait pas à lui offrir un neveu ou une nièce qu'elle ne rencontrerait peut être jamais. Cela l'attristait, mais n'étais ce pas une partie de la vie que de s'éloigner de ceux avec qui on avait grandit et de n'être soit même plus qu'un souvenir ? Cette idée même raviva un zeste de nostalgie en son cœur et alors que l'homme prêt d'elle lui parlait de paysages anglais ou français, de son imaginaire, la demoiselle posa son regard sur l'eau non loin et les reflets du soleil à sa surface.

« Copenhaguen....Ley maisoung ong touytes dey fassade coulourey. La rivouière Frederiksholm ag oune shouli coulour blou verg ky envouya dey rouflet ey ley batou glishent sour ley oux aveyk doussour. L'air sente ley flours ey il y avouar toushours do la mousik. Soula mo mankeuh...parfoua. »

Un sourire triste alors que les paysages de son enfance défilent sous ses yeux tel des souvenirs remontant à la surface comme des bulles d'air éclatant à l'air. Mais l'imagination dont parlait ce monsieur. Son père trouve toujours qu'elle en a trop, pourtant n'est ce pas nécessaire à une demoiselle pour peindre et jouer, broder et chanter que de laisser son imagination et son âme artistique s'exprimer ?

« L'imashinaire etreuh importang. Parfoua j'imashine des poutit chatte ou do chentille laping vivang dang do shouli mayzounettes. Ou ko les flours chanteuh d'aymabluh chansong. J'aimeuh boukou ley animaug. »

Un éclair d'innocence traversa son regard, chassant les nuages qui l'occupait il y a quelques instant par leurs regrets et leur tristesse, car ces émotions ne sont après tout que des nuages qui finissent toujours par disparaître pour laisser apparaître un brillant ciel d'été ensoleillé. Son imaginaire avait été façonné par les contes et les histoires les princesses enfermée et les dragons affrontés. Les animaux conversant tel des humains et elle souhaitait conserver cette partie de sa jeunesse, celle des rêves et des espoirs. Elle proposa même de partager ses livres avec l'homme qui en sembla plus que ravi.

« Soula soura zavek playzir. No vouy inquietey poing, ilze êtreuh eng english. »

Son sourire s'élargit tandis que l'accord de rendez vous amicaux se valide et de certains cours égalements bien que l'homme imagine déjà bien des rires entre eux et se tente même à la prononciation du mot licorne en danois qui provoqua...le rire de la demoiselle, ce rire si... gracieux... distingué... qui ressemblait pour être sincère à... rien de connu en réalité... mais qui allait plus de... et bien d'une otarie obèse ou d'une mouette malade ce qui n'avait rien de charmant on peut vous l'assurer, mais il était fort difficile pour elle de s'arreter.

« Vouytre Aksent êtreuh oussi boung ko lo mieng eng Englaish »

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 Il était bon d'entendre que l'on n'était point forcément un poids pour les personnes nous entourant, notamment lorsqu'on était dans la situation de la jeune femme qui ne savait pas s'exprimer et avait toujours l'impression d'ennuyer son monde et qu'il vaudrait bien mieux pour elle qu'elle se taise et sourit. Écoutant ainsi l'homme parler plus avant de sa famille et de sa sœur, la fille de l'ambassadeur écouta, finissant quelques détails sur son dessin alors même qu'elle cherchait à comprendre quelques mots qui ne lui était point coutumier. Fort heureusement, l'ensemble se tenait assez pour qu'elle puisse le comprendre. En ces mots, elle plaignait quelque peu l'homme dont la famille semblait fort peu proche de ses enfants et de la charge qu'il avait depuis toujours. En tant que cadette elle n'avait jamais eu à vivre pareil chose et pourtant l'idée de devoir prendre en charge une partie de la famille lui rappelais ces temps de guerre lorsque les anglais avaient attaqué le port de Copenhague du fait du choix de neutralité de son pays natale. Y penser lui rappeler le sel des larmes et la colère qui l'avait imprégnée pour ce pays ou elle vivait désormais, mais en quoi étaient ils responsable ces hommes et ces femmes qui vivaient à Londres ? Comme chacun ils avaient leurs vies et obéissaient à bien plus haut. La question vint néanmoins de ses sœurs et le sourire se fit aussitôt plus chaleureux.

« Ya, elleuh êtreuh four heureuze. Kirsten avouar épousey oune militayreuh. Elleuh atteindre oune beybey. Olga avouar épousey oune avoukate. Jou avouar oune outre sour, Aslaug, may elleuh etreuh mourte lours do l'attake do Copenhaguen parre ley anglaish. »

Une pointe de défi, léger, mais pour rappeler que les anglais n'ont pas été si bon avec le danemark, cherchant à se poser comme une force inaliénable apte à tout détruire sur son passage. Ce que l'empire anglais était somme toutes. Pourtant, Conpenhague était une ville splendide qui avait su se reconstruire et garder son âme si splendide qu'elle sut offrir une vibrante explication des lieux qui en vint à donner l'envie à l'homme de voyager vers ce pays et cette ville qu'elle aimait tant.

« Jo pourray ecurire à mey sours. Elleuh souray ravie do vouy faireuh visitey la villuh. »

L'idée qu'il puisse aller là bas l'enthousiasmée au possible. Que quelqu'un d'autre puisse venir à découvrir son si beau pays était toujours un plaisir, sans compter que certains messieurs de la bonne société parlaient déjà quelque peu danois ce qui était toujours un plaisir. Par ailleurs certains point commun semblaient émergés, de l'imaginaire aux animaux, bien que les chevaux ne soient pas forcément ce qu'elle préfère. Après tout, elle n'était pas femme sachant fort bien monter et il serait d'ailleurs bien mieux qu'elle reste au sol à nourrir ces créatures qu'a tenter de monter sur leur dos.

« Jo no say pag bieng mountey a sewal. May ilg soung trey mignonne. »

Un papillonnement des paupières comme pour s'excuser de sa bêtise, elle, qui sait bien qu'elle est loin de ce que l'on peut attendre d'une jeune débutante. Mais la conversation se poursuivit sans qu'elle n'y fasse plus attention que cela, les menant sur des contes, de livres et un prêt qui pourrait se faire sous peu. Bien qu'elle le rassura sur l'édition anglaise et non danoise de la chose et alors que certains mots s'offraient entre les langues un grand rire la pris. Un rire qu'elle eu bien du mal à retenir ou a calmé bien qu'elle tenta de le cacher derrière sa main tout en voyant le Duc partir dans un rire tout aussi tonitruant que le sien qui n'aida toujours point à calmer la chose. Pourtant, quand enfin le rire se calma et que ses yeux étaient embués de larmes, elle remarqua le regard plus que réprobateur de sa femme de chambre et chaperon qui semblait être tout sauf amusé de la voir rire ainsi comme la dernière des fermières. Elle s'en sentait un peu coupable et bien que l'homme ne semblait point lui en tenir rigueur, elle savait pertinemment qu'on le lui reprocherait par la suite. Et a la facon dont son chaperon l'observait elle compris bien vite que sa sortie était terminée.

« C'ey toujours boung do rilre. Bieng ko moun rilre soa trey laide. Vouilliez m'eng ekskouzey. »

un sourire désolé se peint sur son visage alors que la chaperonne s'approchant intimée déjà de ranger le matériel de dessin.

« Jo kroua kil êtreuh tangue ko jo rentreuh. Jay dey kours d'Anglaish qui m'attendreuh. »

Offrant une délicate révérence à l'homme elle attendit un instant pour prendre congé, suivant sa chaperonne vers la sortie du parc. Nul doute qu'elle reverrait bientôt ce monsieur puisqu'il souhaitait lui emprunter quelques livres. Espérons simplement qu'elle aura mieux saisi la langue anglaise lors de cette rencontre prochaine.

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