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Les Chroniques de Londres
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Les rencontres au hasard font les meilleures rencontres ! [Ft Judith]

Edward Stanhope
Edward Stanhope
Lord
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Emploi : Lieutenant dans la Royal Navy, mais il est de retour en Angleterre et à Londres depuis Janvier 1813 pour assister son frère aîné dans les affaires familiales et à l'aider à faire le bon choix d'une épouse. Il n'a aucune ambition de ce genre pour lui-même. Cela lui semble terriblement fastidieux déjà d'essayer d'aiguiller correctement son frère...
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Message() / Jeu 16 Nov - 22:55
Edward Stanhope
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 @Judith Leveson-Gower  




« Edward, accompagnez votre chère mère à l'opéra ce soir je vous prie. »  disait Clara Stanhope tout en enfilant une paire de gants blanche et s'arrêtant de l'autre côté du bureau de son fils.

Edward releva la tête pour poser les yeux sur sa mère. Sa mère était bien la seule personne qu'il autorisait à entrer sans frapper dans son bureau. Sa mère avait tous les droits dans la maison ; car à son sens c'était tout autant sa maison que la sienne même si tout le patrimoine de son oncle lui reviendrait à sa mort. Sa mère était pourtant si importante pour lui qu'il lui céderait tout. L'opéra, il avait toujours aimé cela et cela avait été comme une habitude entre eux deux. C'était l'endroit où  ils aimaient le plus se rendre ensemble.  Certes, dans les mois qui avaient suivis l'incendie du marché et la mort de Théodora (qu'il croyait du moins), Edward  n'avait pu y remettre les pieds, mais aujourd'hui suffisamment de temps avait passé pour avoir fait le deuil et retourner à l'endroit où il avait fait une première fois la rencontre de Théodora Chamberlain. Edward n'était pas un homme à se morfondre pendant six mois. Il savait se reprendre, il savait aller de l'avant. Il en avait vu bien d'autres à la guerre... Il avait vu bien des camarades tomber en bataille. Déposant sa plume dans l'encrier qui se trouvait sur le bureau,  il roula le parchemin avant d'y apposé le tampon de sa famille. Puis, il glissa la lettre dans un des tiroirs du bureaux dans l'intention de la faire envoyer par un courtier à la première heure du lendemain.

« Je suis tout à vous mère. Je crois que cela me fera du bien de sortir. J'ai eu la tête dans les factures et les comptes toute la journée. Mon oncle serait fier. Qu'allons-nous voir ce soir ? »

Un peu d'amusement ne lui ferait pas de mal. Sa mère sourit avant qu'il ne la rejoigne et elle glissa son bras sous le sien avant qu'ils ne sortent tous deux de la chambre. La mort de son fils aîné quelques mois auparavant était encore dur pour elle mais la présence d'Edward auprès d'elle l'aidait à voir un peu plus positivement la vie. Elle faisait en sorte de garder la tête haute surtout en présence de son fils cadet. Tandis qu'ils redescendaient les escaliers, Clara lui parlait de la pièce et il comprit qu'il s'agissait d'une histoire d'une histoire d'amour où se mêlait drame et passion. On louait le jeu des acteurs dans tout Londres selon Clara (et elle s'y connaissait dans ce domaine vu qu'elle connaissait bien plus de monde qu'Edward qui n'était de retour à Londres que depuis deux ans.

Le West End comprenait tellement de théâtres qu'ils auraient pu y aller tous les soirs pour y voir une pièce différente. Evidemment, ils n'en avaient pas le temps car certains soirs ils avaient des invitations chez d'autres familles à honorer mais chaque fois qu'ils le pouvaient, ils se rendaient dans le West End simplement pour admirer toutes les affiches. Les rues pouvaient être dangereuses à certaines heures de la nuit et il était hors de question d'y rester aux alentours de minuit mais à Londres, les rues du centre ville étaient actives et bondées souvent très tard. Sa mère aimait cette animation. Edward, quant à lui, pouvait s'en passer, mais il accompagnait sa mère avec plaisir pour une petite promenade.

Le trajet en voiture ne dura qu'une petite dizaine de minutes avant qu'ils n'arrivent devant le théâtre où était joué la pièce qu'ils voulaient voir. Descendant le premier, il tendit sa mère pour aider sa mère à descendre puis ils dirigèrent tous deux vers l'entrée du bâtiment pour acheter deux tickets. Ils prirent deux places dans leur loge habituelle. En hauteur, juste à côté de la scène. Ils s'apprêtèrent alors à écouter la pièce. Les lumières se tamisèrent et les lourds rideaux de velours s'ouvrèrent sur la scène et l'actrice déjà en place. Le silence se fit aussitôt dans l'amphithéâtre jusque l'entracte trois quart d'heure plus tard où les applaudissements retendirent devant le jeu d'actrice superbe. Quant aux chants, Edward les trouvaient beaux sans être exceptionnel mais il faut dire qu'après avoir entendu Théodora chanter plusieurs mois auparavant, tout lui paraîtrait toujours plus fade.

Il y avait une famille à côté d'eux. Une femme d'âge mûr, plus âgée que Clara ainsi qu'une jeune femme. Clara avait déjà naturellement interpellé la dame âgée pour discuter de la pièce en question. Durant l'entracte, la mère d'Edward aimait partager avec les autres.

« Comment trouvez-vous la pièce mesdames ? On m'en avait dit du bien mais je crois pouvoir dire que c'est la meilleur que j'ai vu depuis longtemps ! Et puis, il y a tant d'émotions chez les acteurs !  Mon fils et moi nous délectons de chaque minute. N'est-il pas vrai Edward ? »

« C'est vrai que c'est une pièce exceptionnelle mais vous avez toujours le bon goût de nous faire venir les meilleures pièces mère. » fit Edward en étirant ses lèvres dans un léger sourire et en restant un peu plus humble et neutre que sa mère dans ses expressions faciales. Il était de toutes façons coutume de voir les femmes beaucoup plus expressives que les hommes sur tout ce qu'elles voyaient.



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Judith Leveson-Gower
Judith Leveson-Gower
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Message() / Dim 19 Nov - 15:58
Judith Leveson-Gower
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 @Edward Stanhope  


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- Tu n’es toujours pas prête ?

A en juger par l’air pincé de son aïeule qui se tenait dans l’encadrement de la porte, Judith comprit qu’elle avait un peu trop tiré sur la corde concernant le temps qu’elle mettait à se préparer.

- Mais je ne sais pas quelle robe mettre, se plaignit la jeune fille qui se tergiversait depuis plus d’une demi-heure en corset et jupons devant son miroir, une bonne dizaine de robes de soirée éparpillées sur tous les meubles de sa chambre.

Le soupir exaspéré de sa grand-mère lui indiqua que son explication n’était visiblement que peu convaincante. Avec raideur, Sophia attrapa la poignée de la porte pour la refermer, non sans avoir lancé un dernier avertissement à sa petite-fille :

- Si tu n’es pas en bas dans dix minutes, je m’en irai seule à l’opéra Judith. La bleue fera très bien l’affaire, ajouta-t-elle d’un air entendu avant de claquer la porte derrière elle.

Judith savait que les menaces de Lady Sophia n’étaient pas à prendre à la légère, aussi pressa-t-elle sa femme de chambre pour enfiler la robe de soie moirée bleu ciel que la douairière avait désigné. Heureusement pour elle, elle était déjà coiffée et maquillée, avec la discrétion qui seyait à une demoiselle.
Dix minutes plus tard, elle dévalait les escaliers de Stafford House, chaque pas faisant tressauter les perles et les saphirs qui ornaient son décolleté. Le souffle court, elle arriva à hauteur de la voiture dans laquelle l’attendait sa grand-mère. A son grand soulagement, celle-ci s’était radoucie et la détaillait à présent d’un œil appréciateur mais surtout, elle n'était pas partie sans elle.

- Allons-y, ordonna cette dernière tant pour le cocher que pour Judith, qui prenait place dans le véhicule en enfilant à la hâte une paire de longs gants blancs. Nous allons finir par être en retard.

Elle ne croyait pas si bien dire. La circulation dans le West End était tellement dense qu’elles parvinrent tout juste à se faufiler dans leur loge au moment où le rideau se levait. D’un geste discret, afin de ne pas déranger les autres occupants de la loge, la douairière invita Judith à prendre place à l’avant. La vieille dame ne connaissait que trop l’amour particulier que sa petite-fille portait au spectacle, mais elle savait également qu’elle ne manquerait pas d’attirer les regards. Après tout, le spectacle se déroulait tout autant dans les loges que sur scène et de bons partis potentiels se trouvaient peut-être quelque part dans la salle.

Pour sa part, c’est sur scène que Judith concentrait toute son attention. Son cœur innocent et son esprit fantasque vibraient au fil des tribulations amoureuses des personnages, sublimées par les voix des chanteurs qui comptaient assurément parmi les plus belles qu’elle ait entendues. Elle retenait encore son souffle quand le rideau se baissa sur un moment de tension dramatique, marquant la fin du premier acte. Peu à peu, la lumière revint dans la salle et le brouhaha des conversations s’éleva des loges et du parterre alors que les spectateurs partageaient leurs premières impressions.
La jeune fille se détourna de la salle pour enfin apercevoir qui partageait la loge : un homme d’une trentaine d’années se trouvait à côté d’elle, accompagné d’une femme plus âgée qui devait être sa mère. Cette dernière engagea justement la conversation, commentant le spectacle avec une exaltation qui égalait manifestement celle de Judith. Le dénommé Edward renchérit, quoique de manière plus stoïque.

- Le spectacle est assurément remarquable, concéda la Marquise douairière. Mais ma petite-fille est, de nous deux, celle qui apprécie le plus l’opéra. La pièce est-elle à ton goût Judith ?

- Oh oui ! s’exclama-t-elle avec plus d’énergie qu’elle ne l’avait anticipé. Les… les chants sont magnifiques et les acteurs font vraiment partager les émotions des personnages. Il me tarde d’entendre la suite, poursuivit-elle avec un peu plus de retenue, sans pour autant se départir du grand sourire qui trahissait son enthousiasme.

Visiblement satisfaite, Sophia s’employa à faire connaissance avec l’autre femme, laissant de fait à Judith le soin de faire la conversation au fils. Celle-ci dévisagea l’homme brun aux traits avenants autant que la politesse lui permettait avant de s’adresser à lui :

- Veuillez nous pardonner pour notre retard Milord. Je crains d’être à blâmer pour cet incident mais j’espère ne pas vous avoir trop incommodé ? s’excusa-t-elle en affichant par habitude l’air contrit et les battements de cils dont elle avait usé tant de fois contre son père lorsqu’elle avait à se repentir.

En vérité, sa contrition était surtout due à l’intérêt sincère et manifeste qu’elle avait perçu chez lui pour ce qui se déroulait sur scène. Si apprécié que soit l’opéra, il était plus courant de s’y rendre pour se montrer et échanger les derniers commérages que pour véritablement profiter du spectacle. Voire, pour certains messieurs, dans le but de d’admirer leur maitresse sur scène. Mais ceci, une jeune fille comme elle n’était pas censée le savoir.

- Il est rare de voir quelqu’un apprécier autant l’opéra que vous et votre mère, remarqua-t-elle. Je ne doute pas que tout le monde ici apprécie le spectacle, mais il est rafraichissant d’en profiter dans le silence, sans que quelqu’un fasse constamment la conversation dans votre dos ou essaie de vous parler. Pour moi, la musique doit s’apprécier pleinement et les morceaux de ce soir sont si somptueux, il serait dommage de ne pas en apprécier la beauté comme il se doit.

Levant les yeux vers son interlocuteur, elle prit soudain conscience de la portée de ses paroles.

- Enfin… Non pas que votre conversation soit déplaisante, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, je suis même sûre qu’elle est parfaitement… agréable et… et stimulante !

Sentant le rouge lui monter aux joues, elle préféra se taire que de s’enfoncer dans des justifications de plus en plus vaseuses. Elle ne voulait pas lui donner l’impression d’insinuer que sa conversation était ennuyeuse, mais elle n’en aurait le cœur net que si elle le laissait enfin parler.
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Edward Stanhope
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Message() / Ven 24 Nov - 23:03
Edward Stanhope
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 @Judith Leveson-Gower  




Le cerveau des mères ne fonctionnaient pas comme celles de leurs enfants et pas même comme celui de leur époux. Ils étaient toujours en quête des meilleurs partis pour leurs enfants, toujours en train d'observer et d'analyser les possibles jeunes demoiselles et essayait de voir si elles avaient les qualités requises pour faire des épouses modèles. Les mères étaient les pires en même temps que les meilleurs juges de caractères. Si Clara Stanhope n'était pas la pire d'entre elles ni la plus vipère, il n'empêche qu'elle avait l'oeil attentif à toutes ces choses-là. Lorsqu'elle adressait la parole à quelqu'un, c'était à la fois par courtoisie et par bonheur de connaître de nouvelles personnes mais il y avait également toujours dans un coin de sa tête qu'une de leur fille pourrait devenir la future femme de son fils. On arrêtait pas les mères. De vraies machines à mariage ! Elles avaient l'esprit aiguisé !

En ce qui le concernait, Edward était totalement concentré sur la pièce et se laissait emporter au fil des actes sur scènes et au gré des chansons. Rien pour lui n'avait le pouvoir enivrant de lui faire oublier la voix de l'ange qu'il avait un jour écoutée sur cette scène, totalement hypnotisé à la fois par sa voix et sa beauté ensorcelante, mais Edward devait reconnaître que le spectacle était émouvant et qu'on se laissait emporter par les actions des personnages et le suspens laissé en place à la fin du premier acte lui laissa un goût d'amertume. Que vienne vite le second acte, il fallait qu'il voit la suite ! Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas vu aussi enthousiaste par une pièce. En revanche, il était beaucoup moins expressif que sa mère qui ne put s'empêcher de se tourner vers leurs voisins pour exprimer avec force son opinion de la pièce. Le fait qu'elle inclut son fils Edward à la fin en lui adressant cette question le surprit un peu mais il se reprit et répondit qu'elle avait raison sur toute la ligne. Encore une fois, elle lui ôtait les mots de la bouche et ils n'avaient qu'un seul esprit en ce qui était l'opéra. 

Sa voisine était bavarde, ça il fallait l'avouer ! (et il ne parle pas de la plus âgée d'entre elle mais de la plus jeune!) car celle-ci était assise à côté de lui et tandis que la femme qu'il estimait être sa grand-mère parlait avec sa mère, la plus jeune s'était adressée à lui. Si Edward aimait parler, il n'était en revanche le plus invétéré des bavards. Il écoutait souvent, émettait son avis mais il y avait de ces exceptions où il s'était senti plus ou moins stimulé pour continuer une conversation avec quelqu'un. Et lorsqu'une jeune femme faisait autant d'efforts et mettait tant d'énergie pour engager la conversation, il ne pouvait qu'être stimulé. A l'entendre, elle devait aimer presqu'autant l'opéra que sa mère et lui et cela ne pouvait que le ravir. Il aimait rencontrer les gens passionnés par les choses qu'ils faisaient ou les endroits où ils allaient. De plus, il partageait totalement son opinion sur le fait qu'il soit réellement rafraîchissant de pouvoir assisté à un spectacle sans avoir quelqu'un discuter derrière vous ou essayer de vous adresser la parole. Edward était quelqu'un de plutôt silencieux de base, comprenait cela et il n'aurait certainement pas apprécié que cela lui arrive aussi. Il aimait profiter d'un spectacle sans être dérangé. Elle s'était également excusée d'être arrivée en retard – apparemment c'était de sa faute ! Edward la rassura alors d'un ton tout à fait sérieux : « Vraiment, vous étiez en retard ? Je n'ai pas fait attention alors ou peut-être est-ce parce que vous avez pris votre place le plus silencieusement du monde à l'inverse de certaines personnes qui ne peuvent s'empêcher de se faire remarquer lorsqu'ils arrivent dans un endroit ? » Il esquissa un maigre sourire, indiquant qu'il plaisantait. Enfin, il avait quand même raison. Certaines personnes aimaient les arrivées bruyantes...

«  Et je suis d'accord avec vous, ne pas écouter dans les conditions parfaites serait du gâchis. Je trouve la trame de ce soir très intéressante également et elle tient le public en haleine. Les personnages donnent vraiment d'eux-mêmes. Je suis impatient de voir ce que nous réserve le second acte.  »  Il n'y avait rien de mieux que d'écouter parler les gens avec enthousiasme et passion de ce qu'ils aimait et cela se voyait que la jeune femme aimait l'opéra et qu'elle comprenait réellement la beauté de ce qu'elle voyait. Mais d'ailleurs … Comment s'appelait-elle ? A qui avait-il à faire ? Emporté par les discours, chacun en avait oublié de se présenter !  Quelle impolitesse !

« Quelle impolitesse, nous en avons oublié de nous présenter ma mère et moi. Lord Edward Stanhope ainsi que ma mère Lady Clara Stanhope. Me voilà bien confus ! Peut-être avez-vous déjà entendu parler de mon oncle le vicomte de St Vincent et également amiral de la Royal Navy. Quant à ce que vous avez dit, je ne sais pas si c'est tellement rare de voir quelqu'un autant apprécier l'opéra mais nous y allons tellement souvent, c'en est devenu rendez-vous habituel pour nous. Ma mère vous raconterait que j'étais haut comme trois pommes quand elle m'a emmené pour la première fois ici pour apprécier le vrai spectacle. Si je ne m'abuse vous semblez vous y connaître et y aller assez fréquemment aussi, n'est-ce pas ? » Il était évident qu'elle était connaisseuse en la matière. « Et ne vous en faîtes pas, je n'ai pas pris ombrage de vos paroles ! » De toutes façons, il savait qu'il ne saurait être aussi stimulant qu'une pièce d'opéra ! Et il en fallait bien plus pour ombrager l'humeur d'un marin d'eau douce !



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Judith Leveson-Gower
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Message() / Mar 12 Déc - 19:43
Judith Leveson-Gower
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Lord Stanhope eut la délicatesse de prétendre ne pas avoir remarqué son retard, et Judith le gratifia d’un sourire reconnaissant. Non seulement elle appréciait avoir affaire à un vrai gentleman, mais elle avait redouté d’avoir attiré une attention négative sur sa personne, chose qu’elle ne supportait pas. Certes elle aimait être au centre de l’attention, mais seulement pour y briller, et non pour s’attirer des moqueries ou commentaires mesquins assenés au couvert des éventails. Comme ceux qu’elle mourrait d’envie de formuler à l’égard d’une certaine lady assise dans la loge d’en face, qui faisait un étalage outrancier de ses bijoux, au point d’en être positivement aveuglante.
Réprimant un sourire un brin narquois, Judith reporta son attention sur son voisin qui poursuivait courtoisement la conversation. Sa mère lui avait maintes fois dit que les ragots étaient affaires de femmes, et qu’une jeune fille ne devrait pas s’adonner à de tels commérages en présence d’un monsieur. Soit. Elle avait bien trop d’admiration pour sa mère pour s’affranchir des conseils que cette dernière lui avait prodigués.

En revanche, il était certain que la comtesse n’aurait pas apprécié de voir sa progéniture converser avec un homme sans qu’ils aient été introduits en bonne et due forme. Un oubli que le gentleman s’empressa de rectifier en se confondant en excuses.

- Je vous en prie Milord, je suis toute aussi confuse d’avoir oublié de me présenter. Je me suis laissé emporter par la conversation en oubliant toutes convenances !

Ses yeux s’agrandirent quelque peu lorsque l’homme déclina son identité et celle de sa famille.

- Enchantée Lord Stanhope. Lady Judith Leveson-Gower, se présenta-t-elle à son tour. Et voici ma grand-mère, Lady Sophia Leveson-Gower. Je connais effectivement votre oncle de réputation, enchaina-t-elle d’un ton révérencieux. Un grand homme qui a beaucoup fait pour notre pays. Vous devez être fier de le compter parmi vos proches.

En tant que fille de pair du royaume, elle éprouvait un respect et une admiration inconditionnels pour les hommes qui servaient la couronne. Son père lui avait maintes fois conté les exploits des explorateurs et autres navigateurs qui avaient sillonné les mers du globe, et lui avait inculqué le plus grand respect des hommes qui contribuaient à la grandeur de la Grande-Bretagne. Et les victoires menées par le vicomte Saint-Vincent ainsi que ses nombreux efforts de modernisation de la flotte britannique n’étaient un secret pour personne.

Maintenant que les présentations étaient officiellement faites, leurs échanges se poursuivirent aimablement. Judith ne me s’était pas trompée, Lord Stanhope avait une conversation plaisante, d’une simplicité sincère qui était rafraichissante. Elle ne put s’empêcher de sourire en imaginant une version miniature du Lord assisant à son premier Opéra en compagnie de sa mère, non sans ressentir un petit pincement au cœur. Comme elle aurait aimé avoir sa propre mère à ses côtés ce soir. Hélas, l’état de nerfs de la Comtesse depuis la disparition de son fils ainé n’était pas compatible avec des activités mondaines.

- Eh bien, tout comme vous, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé la musique. En vérité il se passe rarement une journée sans que je joue du piano et j’apprécie également chanter, surtout en compagnie de ma sœur ! Non pas que ma voix puisse rivaliser avec le spectacle de ce soir, tempéra-t-elle en partant d’un petit rire. Mais l’essentiel est le plaisir que l’on y prend, n’est-ce pas ? Quant à l’opéra, j’y vais régulièrement mais pas aussi souvent que je le voudrais. Ceci est ma première saison voyez-vous, je souhaite profiter de tout ce que Londres peut offrir. Et j’espère aller plus souvent à l’opéra dorénavant !

Du moins avant qu’elle doive retourner à la campagne une fois la saison mondaine terminée. Une idée qu’elle repoussa bien vite de son esprit ; le début de la saison n’était pas si lointain, il n’était pas temps de songer à quitter Londres.

- Je trouve cela tout à fait charmant que l’opéra soit devenu une forme de rituel pour vous et votre mère. Ma propre mère est également celle qui m’a transmis l’amour de la musique et il n’y a rien que j’aime plus que de jouer un morceau pour elle.

Elle s’interrompit, sentant poindre en elle des émotions qu’elle ne pouvait décemment laisser voir à un quasi-inconnu. Sa mère lui manquait, non seulement sa présence ce soir, mais également la personne qu’elle avait été avant la mort de Francis et la disparition d’Alistair. Malgré le soutien sans faille de sa grand-mère dans cette expérience si singulière qu’était l’entrée dans le monde pour une jeune fille, Judith se sentait parfois bien seule, elle qui avait toujours eu la Comtesse pour l’entourer, la rassurer, l’admirer, la guider. En vérité, elle enviait quelque peu Lord Stanhope d’avoir encore une mère si présente. Mais il était hors de question de s’apitoyer sur son sort, aussi se ressaisit-elle rapidement, arborant son air enjoué habituel.

Puis assez parle d’elle. Sa mère lui avait suffisamment répété de ne pas assommer les messieurs avec du babillage, et parler trop longtemps de soi était impoli. En revanche, selon la Comtesse, un gentleman n’aimait rien mieux que de parler de lui-même. Il était donc temps de mettre cette théorie à l’épreuve.

- Résidez-vous donc à Londres toute l’année Milord ? Y a-t-il donc d’autres divertissements qui vous passionnent ? Avez-vous déjà navigué en compagnie de votre oncle ? ajouta-t-elle soudain avec exaltation, alors que cette idée lui traversait l’esprit.

Peut-être son oncle l’avait-il emmené en mer lorsqu’il était plus jeune ? Si Judith avait eu un tel homme dans sa famille, elle aurait assurément adoré vivre une telle expérience, même si la place d’une jeune fille n’était assurément pas sur un navire de guerre…
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Edward Stanhope
Edward Stanhope
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Message() / Dim 17 Déc - 23:59
Edward Stanhope
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La lady s'excusa également d'avoir oublié de se présenter. Tout était donc pardonné, tout était rectifié. C'était certain, quand on était dans un lieu qu'on aimait beaucoup (ici, l'opéra), on pouvait se perdre aisément et se laisser emporter en conversations. Edward comprenait parfaitement cela et s'emportait très souvent en conversations quand ils discutaient de l'opéra avec sa mère. Avec cette dernière, quand ils commençaient à parler, ils ne voyaient plus le temps passer. Après une soirée à l'opéra comme celle-ci, Edward et sa mère allaient sûrement rentrer et se poser dans le petit salon pour une heure ou deux et échanger leurs opinions de la pièce chacun leur tour. Ils feraient venir le dernier thé de la soirée et parleraient jusqu'à ce qu'ils soient fatigués – ou plutôt jusqu'à ce que sa mère soit fatiguée. Edward, quant à lui, était habitué à veiller tard.

« Enchanté Lady Stevenson-Glower.  De quelle partie de l'Angleterre venez-vous ? » Elle lui apprit alors qu'elle connaissait son oncle de réputation. Cela ne l'étonna qu'en partie car après tout qui ne connaissait pas les victoires de batailles du Vicomte de St Vincent également chef de la Navy qui avait apporté tellement à son pays. Oui, Edward était très fier de ses racines et de son oncle. Petit, il le voyait en modèle et c'est d'ailleurs grâce à lui qu'il avait voulu très tôt intégrer les forces marines et partir sur la mer. Sa mère, aussi,  lui contait mille histoires sur la mer et ils se rendaient souvent sur le littoral ensemble.

« J'ai énormément de respect pour lui. Ayant perdu mon père très tôt, il a bien vite endossé les responsabilités d'être plus qu'un oncle pour moi et mon frère. »  Un léger pincement au cœur et un petit silence alors qu'Edward songeait à son frère récemment décédé, faisant de son cadet le seule héritier de leur oncle et lui laissant de même toutes les responsabilités qui allaient avec ainsi que quelques dettes de jeux à rembourser... (heureusement que leur oncle avait amassé énormément d'argent). Lui et son frère avaient toujours été très différents et c'était à cause de lui d'une certaine manière qu'Edward avait dû rentrer pour l'aider à s'occuper des affaires familiales,  mais il n'avait jamais voulu qu'il meurt bien sûr. Edward tenait à sa famille comme jamais. Certaines des décisions de son frère aîné l'avait déçu mais il aimait quand même son grand frère. Cela avait été le plus dur pour sa mère évidemment... Elle avait perdu après tout son mari vingt ans plus tôt et aujourd'hui son fils aîné. C'était d'ailleurs le premier soir où ils étaient retournés à l'opéra après sa disparition. C'était toujours plus facile de parler de disparition que de mort, n'est-ce pas ? Le mot disparition était moins... Final. Moins brutal.

« Si je suis ce que je suis aujourd'hui, c'est grâce à mon oncle. Je lui dois en effet beaucoup. »

Tandis que Clara continuait de converser sur la pièce avec la grand-mère, Edward écoutait sa voisine de siège lui parler de ses goûts pour la musique, ainsi que le chant bien que son point de vue elle ne chantait pas aussi bien que la chanteuse de la pièce qu'ils regardaient, mais qui donc se comparait à une chanteuse professionnelle ! Edward savait en revanche que les jeunes femmes avaient pour habitude de parler modestement de leurs dons et talents. Il apprit qu'elle avait une sœur avec qui elle chantait, et qu'elle aimait venir à l'opéra même si elle n'y venait pas aussi souvent qu'elle le voudrait ! En revanche elle souhaitait profiter de tout ce que Londres avait à offrir et espérait venir plus souvent à l'opéra.

« Il faut dire que Londres possède tellement de distractions sans compter les invitations à des soirées chez telle ou telle famille que l'on se doit d'honorer. Qu'aimez-vous faire d'autres ? Il y a des parcs magnifiques à Londres, ça il n'en manque pas et pour ceux férus d'histoire de leur pays, il y a toujours les musées par temps pluvieux. » Après tout, nous étions à Londres ! Le temps n'était pas toujours au beau fixe. Il avait également appris qu'il s'agissait de sa toute première saison ; elle devait donc avoir dix-huit ans à moins d'avoir eu un retard pour commencer sa saison et de l'avoir fait un an plus tard. Elle était donc bien jeune mais  sa conversation était intéressante et Edward aimait les gens intéressants. Edward opina de la tête alors qu'elle lui disait qu'elle trouvait charmant que l'opéra soit devenu une sorte de rituel pour lui et sa mère et ajouta que sa propre mère lui avait transmis son amour pour la musique et la tristesse qui sembla l'envahir intérieurement vis-à-vis de sa mère ne lui fut pas connu car elle garda son visage le même air enjoué d'auparavant. Une question concernant la musique lui vint à l'esprit.

« De quel instrument aimez-vous jouer le plus ? »

Puis, elle lui demanda s'il résidait à Londres toute l'année, si d'autres divertissements le passionnaient, et s'il avait déjà navigué avec son oncle alors qu'elle semblait particulièrement enthousiasmée par cette dernière question. Edward lui répondit alors : « Nous résidons avec ma mère dans le West End à Stanhope house. Mon oncle reste en général toujours dans le Staffordshire où la maison de famille demeure, mais il nous arrive de nous y rendre de temps à autre. Moi en tous cas si j'ai une affaire urgente à discuter avec mon oncle. » Sa mère y retournait rarement... Après tout, cette maison avait beaucoup trop de souvenirs tristes et douloureux pour sa mère étant donné que c'était là où son époux était mort. Même plus de vingt ans plus tard, c'était encore difficile.

« Je n'ai pas navigué avec mon oncle avant d'intégrer la NAVY mais quand j'avais cinq ans il m'a fait monter sur son navire, m'a fait une visite guidée de l'ensemble du bateau. Il m'a même permis de grimper avec lui sur le mat et de tourner la barre. Bien sûr, il ne me parlait pas de la guerre. C'est plus tard que j'ai découvert tout ça... » La guerre et toutes ces horreurs, ces coups de canon en pleine mer, ces batailles où gisaient les corps enchevêtrés de camarades gisant sur le pont du bateau ou tombant à la mer, emportés par le courant, ou encore les corps gisant dans leur sang à agoniser … Son oncle ne lui avait jamais parlé de ça, mais personne ne parlait de la guerre. Il n'y avait pas de mot suffisant pour le décrire. Il fallait le voir de ses yeux. Edward ne désirait effrayer la si jeune demoiselle que voici.

« … Ce qui ne m'a pas empêché de vouloir continuer et ne pas tourner le dos à cette carrière car c'était déjà plus qu'un métier pour moi mais une vocation. Ce n'est pas l'homme qui fait la mer, c'est la mer qui fait l'homme. Il y a encore plus que l'honneur de servir son pays. »


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Message() / Sam 13 Jan - 16:29
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Les conversations se poursuivaient allègrement dans le théâtre, sous la lumière tamisée des lustres qui n’allaient sans doute plus tarder à être abaissés et éteints pour le deuxième acte. Il régnait dans la pièce cette atmosphère de légèreté et d’insouciance propre aux divertissements mondains ou l’étiquette pouvait, pour quelques minutes, se relâcher, et ou l’essentiel de la soirée ne consistait pas à faire bonne impression à la famille royale ou à être présenté à un maximum de connaissances et partis intéressants. Ici tout semblait plus laissé au hasard, aux bonnes (ou mauvaises) surprises de la vie. Le spectacle serait-il bon ou mauvais ? La compagnie stimulante ou bien assommante ?

Judith semblait avoir eu de la chance pour ce soir, et plus elle s’engageait dans la conversation avec Lord Stanhope, plus elle appréciait sa compagnie. Du moins assez pour lui pardonner volontiers d’avoir écorché son nom sitôt qu’elle s’était présentée.

- Leveson-Gower, Milord, se permit-elle de le rectifier avec un sourire amusé, lui faisant savoir qu’elle ne lui en tenait nullement rigueur. Du reste, elle n’était pas la dernière à se mélanger les pinceaux quand il s’agissait d’associer un nom à un visage. Eh bien, je suis née sur les terres de ma mère en Ecosse, mais j’ai surtout grandi dans notre domaine familial du Staffordshire. J’avoue préférer Londres à la campagne, et j’espère passer plus de temps dans la capitale à présent !

En vérité, au-delà de son aversion pour la campagne, la jeune fille appréciait de moins en moins de passer du temps à Trentham Hall, où le poids d’un passé à jamais révolu et des souvenirs devenus douloureux était lourd à porter. Peut-être que si Alistair revenait, cela remettrait un peu de gaîté dans la demeure. Mais pour l’heure, Dieu seul savait où son frère se trouvait, et s’il était seulement vivant.

Des histoires douloureuses, il y en avait hélas dans toutes les familles, et il semblait que les Stanhope n’y fassent pas exception. Judith compatit en silence à la perte du père de Lord Stanhope. Elle savait ce que c’était que de perdre un frère, et si douloureux que ce soit, elle ne pouvait imaginer la peine de perdre un parent si jeune. Elle n’avait certes pas la relation la plus harmonieuse avec son propre père, mais elle aimait ce dernier profondément et ne pouvait imaginer ce que grandir sans lui aurait été. Elle ressentit une certaine émotion chez le gentleman alors qu’il évoquait sa famille, mais se garda de poser plus de questions. Ils étaient loin d’être assez intimes pour parler de ces choses-là plus qu’à demi-mots.

- Votre oncle doit être un homme admirable, Milord, ajouta-t-elle finalement d’une voix douce. Un homme d’honneur et de parole à ce que vous m’en dites. Vous avez l’air de lui être très attaché. Passez-vous encore beaucoup de temps avec lui ? demanda-t-elle timidement, espérant ne pas s’être montrée trop intrusive.
La conversation reprit toutefois rapidement un tournant plus léger, revenant à Londres, ses plaisirs et ses distractions.

- Il est toujours agréable de se promener à Hyde Park lorsque le temps le permet, concéda-t-elle. Après tout, se balader à Hyde Park pendant la saison était une activité pratiquement immanquable dans la journée d’une lady. J’aime également beaucoup les musées. J’ai entendu dire que de nouvelles pièces ramenées d’Egypte étaient exposées au British Museum depuis peu, je serais très curieuse d’aller les voir. Et vous Lord Stanhope, à quoi occupez-vous vos journées lorsque vous n’êtes pas à l’opéra ou sur votre navire ?

Ce dernier revint également sur son amour pour la musique, l’interrogeant sur son instrument de prédilection.

- Je joue surtout du pianoforte, c’est assurément mon instrument préféré. L’on peut exprimer tellement de choses au piano, de la mélancolie la plus profonde à la joie la plus éclatante ou la colère la plus intense. Je joue également un peu de harpe, mais bien moins souvent. Jouez-vous vous-même d’un instrument, Milord ?

Après tout, la musique n’était pas réservée qu’aux demoiselles. Et comme la conversation suivait son cours, Judith se trouva bientôt un autre point commun avec son voisin lorsqu’il lui apprit que son oncle avait un domaine dans le Staffordshire.

- Quelle coïncidence, vous connaissez donc bien le Staffordshire ? Y avez-vous grandi également ?

Où qu’il ait passé son enfance, Lors Stanhope avait décidément vécu des expériences que Judith lui enviait. Elle l’écouta avec ravissement raconter comment son oncle le faisait monter sur son navire, grimper aux mats ou tenir la barre lorsqu’il était petit. Un instant, elle lui envia cette expérience. Bien sûr, le tableau était charmant tant qu’il s’agissait d’un jeu, mais le ton du gentleman s’assombrit quelque peu lorsqu’il évoqua la guerre dont il n’avait fait l’expérience que plus tard. Il ne s’épancha cependant pas sur le sujet. L’on ne parlait pas de ces choses-là, encore moins à une lady. La guerre était une affaire d’hommes. Ces derniers vivaient la guerre, et en revenaient changés, sans jamais en évoquer les plus atroces aspects ni à leur famille, ni à leurs camarades de combat. Les femmes elles, vivaient dans la crainte de ne jamais revoir un mari, un frère, un fils et ne connaissaient généralement des batailles que ce que la presse voulait bien en dire.

Pour autant, cela n’avait pas entaché la détermination du Lord à s’engager dans la Navy et servir son pays. La mer avait l’air d’être sa vocation, et cela forçait chez Judith un certain respect. Sa vie à elle n’était faite que de mondanités, de jolies toilettes et d’heures passées à lire ou jouer du piano. Son devoir était de se trouver un mari et d’assurer la descendance de ce dernier. Il était là moins question de vocation que de devoir et de vie toute tracée.

- Voilà des paroles qui forcent le respect Lord Stanhope. Ce n’était pas la voix de Judith qui s’était élevée mais celle de Lady Sophia, qui se tenait à présent debout derrière Judith et Edward. J’espère que vous nous ferez l’honneur de rester à Londres pour la saison avant que la mer ne vous reprenne ?

La vieille dame se tourna alors vers sa petite-fille.

- J’ai besoin d’un rafraichissement, Judith.

La jeune fille comprit que Lady Sophia l’invitait implicitement à la suivre, ne pouvant décemment pas laisser la jeune fille en présence d’un gentleman, même si la mère de ce dernier était présente. Elle se leva docilement, prête à s’excuser auprès du Lord. Pour autant, la douairière ne semblait pas en avoir fini avec les Stanhope.

- Souhaiteriez-vous vous joindre à nous, Lady Stanhope, Lord Stanhope ? Je suis sure qu’il nous reste assez de temps pour un rafraichissement avant que le spectacle ne reprenne.
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Message() / Mar 16 Jan - 0:59
Edward Stanhope
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Il s'était légèrement confondu dans le nom de famille de la jeune femme et il s'en excusa aussitôt, même si elle semblait ne pas l'avoir mal pris. C'est alors qu'il fut fort surprit de l'entendre dire qu'elle avait grandi sur les terres d'Ecosse de sa mère mais qu'elle avait grandi une grande partie de son enfance dans le Staffordshire. Ça alors, c'était son comté ! Il aimait profondément son comté. Il n'avait aucun souvenir cependant d'une famille Levenson-Gower dans la vicinité de sa famille et cela l'ennuyait fortement. Son oncle avait dû cependant souvent la côtoyer s'ils étaient voisins. Edward s'était engagé cependant dès ses dix-huit ans et avait passé plus de dix ans en mer. La demoiselle Levenson-Gower ne semblait pas avoir encore vingt ans et il était rentré sur terre il y avait à peine deux ans. Il était donc normal que son nom ne lui disait rien. Maintenant, il ne pouvait plus l'ignorer en revanche. « Ah le Staffordshire, comté de mon cœur ! Après la mer, j'en conviens, mais quel parfait hasard de se croiser ce soir dans la même loge alors que nos deux familles sont voisines ! » Il ne pouvait cacher sa surprise à la nouvelle qu'elle avait grandi en Sttaffordshire. « Ah nous avons donc une différence de ce côté car moi je préfère bien davantage la campagne que la ville de Londres et son agitation constante, mais cela ne m'étonne guère de la part d'une jeune demoiselle telle que vous. Je pense que toutes les demoiselles de votre âge préfère la ville à la campagne. Que préférez-vous ici qui n'est pas à la mer ? La diversité des divertissements n'est-ce pas ? »

Mais si la famille de Judith connaissait la sienne et son oncle, elle devait déjà savoir que sa famille avait connu le deuil dans sa famille (au moins par le biais de ses parents) et que le vicomte de St Vincent avait perdu son frère une vingtaine d'années plus tôt et qu'il s'était occupé de ses enfants ainsi que de sa veuve jusque là pour ne pas qu'ils se retrouvent sans aucuns biens. Si son oncle n'avait pas été là de toutes façons, sa mère aurait bien été obligée de se remarier à un moment donné à quelqu'un d'autre pour éviter de se retrouver sans aucun biens. Ce n'était pas l'heure de parler de ce genre de choses en tous cas et Edward ne le désirait pas non plus.  Pourtant, quand Judith fit mention de son oncle comme d'un homme d'honneur et lui dit qu'il avait l'air de lui être beaucoup attaché, Edward ne put faire autrement que de répondre. Evidemment, son émotion n'avait pu que lui être apparente quand il avait parlé de son oncle. S'il y avait un moment où Edward ne pouvait cacher son émotion, c'était en parlant de sa famille qui était le bien le plus précieux qu'il avait.  

« Comme vous vous en douter, je le vois moins aujourd'hui, mais il m'emmenait souvent voir la mer et sur son bateau quand j'étais petit. On oublie jamais un père mais mon oncle a su le remplacer efficacement. » Il lui parlait de son père tout en savant l'épauler comme un père savait le faire, et puis il lui avait tant inspiré en lui parlant de la mer, qu'Edward s'était sentit comme aspiré lui aussi par elle. L'un et l'autre pouvait se parler de la mer chaque jour.

La conversation sur les distractions mit un ton plus joyeux à la discussion et Edward n'en fut pas mécontent. Il fut question des balades à Hyde Park quand le temps le permettait, des musées où il fut question des dernières acquisitions du British Museum.  « L'Egypte est une civilisation magnifique. J'ai eu l'occasion de faire escale un jour au Caire, j'en retiens un très beau souvenir. Vous êtes donc intéressée par l'histoire des pays ? » Bien que de son opinion, ces acquisitions devraient rester propriétés de l'Egypte car après tout, elles restaient des découvertes de la civilisation Egyptienne et non Britannique. La demoiselle Levenson-Gower lui demanda alors quelles étaient ses occupations quand il n'était pas sur son navire ou à l'opéra.

« En ce moment ? J'ai beaucoup d'affaires à m'occuper et de papier à faire pour les affaires de la famille, et je dois répondre également aux diverses invitations de familles à Londres que nous recevons chaque jour... C'est une... tâche un peu fastidieuse et heureusement que je la partage avec ma mère en général. » Cette partie n'est pas forcément sa préférée mais il n'en laissa rien paraître mais en tant que seul héritier de son oncle aujourd'hui, la responsabilité lui incombait.  Edward lui demanda ensuite si elle jouait d'un instrument de musique et elle lui dit alors qu'elle savait jouer du piano et un petit peu de harpe et tout en lui demandant si lui-même jouait d'un instrument, Edward dut avouer avec un rire : « Moi ? De la musique ? Je crois que je jouerai très mal au contraire. Non, je ne joue pas de musique. Je peux chanter éventuellement mais je ne ferai certainement pas de concerts. » Evidemment, les chansons qu'il connaissait n'était en général que des chansons de la mer qu'il chantait avec ses hommes pour se donner du courage avant une bataille ou juste en prenant la mer. Quand il parla de son expérience avec son oncle quand il allait sur la côte avec lui, il sentit bien l'admiration et l'envie de la jeune femme – une chose qu'il avait souvent observé quand il parlait à des gens qui n'avait jamais vu la mer et qui rêvait par les récits des marins.

La guerre. La guerre, ça, non il n'en parlait jamais à personne. On pouvait parler de la mer, mais pas de la guerre. Jamais. On parlait des choses belles, pas des autres. Et surtout pas devant une lady. Ce n'était pas un sujet que l'on discutait en mondanités. Edward ne souhaitait pas non plus qu'on le plaigne car il avait choisi son sort ; il avait choisi sa voie et sa voie était la mer. Il avait à peine seize ans déjà que debout face à la mer, il avait décidé qu'il allait s'engager dès qu'il aurait ses dix-huit ans.  Il semblait qu'il avait attendu cela pendant des années. Il ne lui restait alors plus que deux ans à patienter et les deux dernières années lui paraissait une éternité... Mais il ne se plaignait jamais. C'était sa vie. La vie qu'il avait choisir. Elle avait été malheureusement interrompue en étant forcé de rentrer à Londres pour épauler son oncle et son frère dans les affaires à l'époque, mais il avait choisi cette vie. Il n'en parlait à personne hormis lorsqu'occasionnellement un autre homme de la marine qui avait servi dans un autre régiment, mais il ne regrettait rien. Il avait été heureux de donner dix belles années de sa vie à son pays et s'il avait toujours été en mer aujourd'hui, il serait certainement en passe de passer commandant et d'avoir son propre vaisseau.  Edward était ambitieux. Il avait toujours été. En revanche, certains rêves s'achevaient quand la réalité les rattrapaient... Alors quand il parlait d'honneur de servir son pays, et de vocation, on pouvait sentir la passion qu'il avait pour le métier qu'il exerçait. Métier, qui comme il venait de le dire, n'était pas un véritable métier.

Après ses dernières paroles, ce ne fut pas la jeune lady Juditch Levensin-Gower mais la plus âgée qui répondit en disant que ses paroles forçaient le respect.  Elle lui demanda alors s'il leur ferait l'honneur de rester à Londres pour la saison et Edward répondit alors avec une légère révérence polie de la tête.  

« Malheureusement, je crains ne pas pouvoir reprendre la mer avant longtemps milady. » A ces mots il échangea un bref regard avec sa mère qui lui adressa un léger sourire compatissant avant de revenir se poster près de lui pour glisser son bras sur le sien. Edward continua : « Etant aujourd'hui à la tête de la famille et le seul destiné à reprendre les affaires après mon oncle, j'ai de nouvelles responsabilités qui me gardent bien loin de la mer. Pour l'heure. »

La vieille dame s'était alors tourné vers sa petite-fils avant de lui dire qu'elle avait besoin d'un rafraîchissement. Elle se tourna ensuite vers les Stanhope pour leur demander s'ils voulaient les accompagner. Ce fut Clara qui répondit : « Nous avons certainement le temps pour un rafraîchissement avant que la représentation reprenne et ce serait bien avec plaisir milady. N'est-ce pas Edward ? » Sans pour autant réellement lui demander son avis. Edward n'y voyait pas d'inconvénients de toutes façons. Il suivit sa mère qui emboîtait le pas aux deux ladies Levenson-Gower. « Ainsi, vous me disiez, vous êtes de Staffordshire ?  Une bien belle comté. Ne vous manque t-elle pas quand vous êtes à Londres ?  Je suis originaire d'une comté voisine mais je m'y suis mariée et mes deux enfants y sont nés et y ont grandi. De ce que vous me disiez, vous connaissez donc mon beau-frère le vicomte Saint Vincent et avez même été de proches voisins ? C'est admirable que l'on se croise aujourd'hui ! » En entendant sa mère, Edward se rendit compte que sa mère et la grand-mère avaient parlé un peu des mêmes conversations qu'il l'avait fait avec la petite-fille.  Et bien, sans même le savoir sa mère venait de répondre à la dernière question que Judith lui avait posé et à laquelle il n'avait pas eu le temps de répondre.

HJ: Désolée, y'a eu tellement de choses à répondre que je me suis un peu perdue dans l'ordre chronologique des choses à répondre, surtout en ce qui concerne le Staffordshire, mais j'espère que ça va quand même X'D


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Message() / Jeu 8 Fév - 23:19
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La soirée était décidément pleine de surprises. En plus de se trouver en agréable compagnie dans cette loge partagée, il s'avérait que la compagnie en question n'étaient autre que des parents de leurs voisin du Staffordshire. Et à présent qu'ils se dirigeaient tous les quatre vers le foyer où étaient servis des rafraîchissements, les conversations se mêlaient et s'étaient rejointes autour se leur comté d'origine.

- N'est-ce pas une merveilleuse coïncidence de se rencontrer ici, Lady et Lord Stanhope, s'exclama Sophia. J'avoue me plaire à Londres autant qu'à la campagne. Les divertissements y sont bien différents mais l'on trouve une charmante compagnie tant à la capitale que dans le Staffordshire, n'est ce pas ?

La douairière se servit une coupe de champagne avant d'en tendre une, moins remplie, à Judith. La jeune fille n'était encore que peu habituée à boire, il était hors de question qu'elle se donne en spectacle en public. Puis se tournant vers les Stanhope, elle leva son verre dans une invitation à porter un toast :

- Aux rencontres fortuites, déclara Sophia avec emphase. Oh il faudra que vous veniez nous rendre visite lorsque nous serons tous rentrés dans le Staffordshire! Judith serait ravie de nous jouer du piano pour l'occasion, n'est-ce pas Judith? Oh elle joue divinement, il n'est pas dans mes habitudes de vanter indûment les mérites de qui que ce soit, mais je suis sûre que des amoureux de la musique tels que vous seriez d'accord avec moi si vous l'entendiez !

Quelque peu gênée par la détermination de son aïeule à convaincre les Stanhope de ses talents musicaux, Judith acquiesça modestement :

- Eh bien, si Lord et Lady Stanhope désirent nous rendre visite un jour et m'entendre jouer, je serais ravie de les divertir, répondit elle en sentant ses joues rosir à cette perspective.

En vérité, elle aimait être au centre de l'attention lorsqu'elle avait la possibilité de briller. Mais le poids des regards et des jugements qu'ils portaient ne manquaient jamais de la rendre nerveuse.

Apparemment satisfaite de cette réponse, Lady Sophia se tourna ostensiblement vers Clara afin de continuer leur bavardage, laissant Edward et Judith reprendre le cours de leur propos. Le petit manège de la vieille dame commençait à embarrasser la jeune fille, mais elle reprit volontiers le cours de sa conversation avec Lord Stanhope.

- J'imagine que vous êtes en effet très occupé à Londres Milord, et ma grand-mère semble décidée à remplir votre agenda lorsque vous reviendrez dans le Staffordshire, plaisanta-t-elle. N'allez pas lui dire que vous chantez, elle serait capable de vous inciter à m'accompagner au piano, ajouta-t-elle à mi-voix, partant d'un petit rire en imaginant la scène.

Elle alla ensuite s'accouder à un balcon qui surplombait la partie basse du foyer, où se pressait une foule compacte bavardant et buvant allègrement avant la reprise de la représentation. Là, à la vue de tous et en même temps protégés par la foule, les spectateurs se laissaient aller à l'allégresse dans un décors propice à un relatif laisser aller. En scrutant l'assemblée en contrebas, elle vit un couple qui flirtait discrètement près d'une alcôve, des mères qui poussaient pratiquement leurs filles dans les bras d'un parti convoité, tandis que certains gentlemen quelque peu avinés éclataient d'un rire plus sonore que la bienséance ne l'aurait dicté.

- J'imagine que la mer doit vous manquer, Milord. Comptez-vous reprendre le large une fois vos obligations accomplies à Londres ?

Elle comprenait que répondre aux invitations mondaines ne présente que peu d'intérêt pour lui. La tâche de gérer les invitations et la correspondance incombait normalement aux épouses. Quant aux affaires plus sérieuses, Judith se doutait qu'elles devaient sembler bien fastidieuses comparées à l'idée qu'elle se faisait de la vie au grand large.

- Je ne peux qu'imaginer à quel point la vie londonienne doit vous paraître différente de celle que vous meniez jusqu'ici. Je serais curieuse de savoir comment Londres apparaît à vos yeux, vous qui avez tant vu de ce monde, ajouta-t-elle, détournant finalement le regard de la foule qui s'égayait sous ses yeux pour dévisager Edward.

- Vous avez donc été en Egypte Milord ? Comment avez-vous trouvé le Caire ?J'ai toujours été fascinée par ce pays, mais je n'en ai vu que les dessins que m'a montré mon père et les vestiges qui nous parviennent dans les musées. J'ai toujours rêvé de voyager, soupira-t-elle. Il y a tant d'endroits qui ont l'air merveilleusement fascinants et exotiques ! Un jour, peut être... Je sais que la vie en mer n'est pas faite pour une femme, mais je ne peux m'empêcher d'être curieuse de tout ce qu'il y a à voir au-delà des frontières du royaume.

Sans s'en rendre compte, emportée par son récit, elle se mit à agiter les mains à mesure que son enthousiasme grandissait, oubliant momentanément le verre qu'elle tenait. Et quelques secondes plus tard, son contenu venait arroser le crâne chauve d'un gentleman ventripotant qui se tenait en contrebas. Judith tourna vivement le dos au balcon et leva un regard mortifié vers Lord Stanhope, ses petites dents blanches plantées dans sa lèvre inférieure.


HJ : Pas de souci c'était parfait, j'ai moi même repris dans un ordre un peu différent mais j'espère que ça va ! ^^
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Message() / Ven 16 Fév - 3:07
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Edward aimait les conversations intéressantes avec des gens à la fois intéressants et divertissants, qui prenaient plaisir à discuter. Il prenait plaisir à discuter avec les gens lorsque ceux-ci exprimaient leur intérêt pour la mer aussi. Il était évident qu'ils ne comprendraient jamais vraiment ce que c'était que la vraie vie en mer. Judith s'était montré très curieuse et il s'était très enthousiaste à parler de quand son oncle l'emmenait souvent à la mer. Surtout cette toute première fois où il l'avait pris sur son bateau et où Edward, aussi jeune était-il alors, avait su qu'il voudrait passer sa vie sur la mer. Certes, il ne savait pas à cette époque que sa carrière se serait mis en pause alors qu'il était en passe de devenir capitaine de son propre vaisseau, mais peut-être que d'ici à quelques mois il pourrait retourner à sa carrière et continuer là où il avait dû arrêter ? Après tout, c'était sur demande de son oncle qu'il était revenu à terre et son oncle était le chef de la Navy. En tous cas, dans son cœur et dans son âme, Edward espérait retourner en mer un jour. Etait-ce seulement possible maintenant que son frère n'était plus là ?

Lorsqu'ils rejoignirent sa mère et la grand-mère de Judith, celle-ci les invita à venir avec elles durant l'entracte  et ils acceptèrent avec joie. C'est là qu'ils apprirent alors qu'ils étaient d'origine de Staffordshire eux aussi ! Ils échangèrent alors sur ça un moment, tant que les divertissements présents à Londres comme la compagnie. « Nous n'avons certes pas autant de divertissements à la campagne mais nous avons une vingtaine de familles à qui nous rendons visite régulièrement lorsque nous sommes dans le Staffordshire. N'est-ce pas Edward ? Nous recevons toujours tellement d'invitations à déjeuner. »  disait sa mère à Lady Leveson-Gower. Le Staffordshire n'était pas porteur que de souvenirs heureux pour Clara Stanhope vu qu'elle y avait vu mourir son mari, néanmoins la présence du frère de son mari et de son fils près d'elle la confortait assez pour pouvoir apprécier son temps là-bas. Et puis, elle passait plus de temps à rendre visite aux différentes familles qu'en la demeure de son beau-frère. « Et bien entendu, nous serons ravi de vous rendre visite quand nous serons rentrés là-bas. Nous pourrions même organiser des piques-niques dans la campagne si le temps le permets. Il y a des coins magnifiques. De plus, nous serions ravis d'écouter les talents de votre petite-fille au piano. » et Clara Stanhope jeta un coup d'oeil bienveillant à la jeune femme qui se situait à côté d'eux et en qui déjà elle fondait tous ses espoirs (l'esprit des mères, que voulez-vous, il fait aisément des associations concernant ce genre de choses tel que le mariage de ses enfants).

Judith confirma à la suite de sa grand-mère qu'elle serait ravie de les divertir au piano s'ils désiraient leur rendre visite un de ces jours. Ce fut donc une chose conclue ainsi. Alors que Clara continuait de disserter sur ses goûts musicaux et sa passion prononcée pour tout ce qui était instrument de musique à corde surtout (violon, harpe...), rejoignons nos deux jeunes gens dans leur conversation. Edward reporta sa concentration sur la conversation de Judith alors qu'elle lui disait qu'il devait être assez occupé comme cela à Londres et que sa grand-mère semblait déterminée à remplir son agenda quand ils reviendraient dans le Staffordshire. Elle lui conseilla alors de ne surtout pas lui dire qu'il savait chanter sinon elle elle lui demanderait d'accompagner sa petite-fille au  piano.

« Oh je vous assure que ma mère semble tout autant déterminée que votre grand-mère à remplir mon agenda. Comment pourrai-je lui en vouloir de toutes façons ? » Ils n'avaient qu'une seule mère après tout et surtout quand on entretenait un lien si complice avec elle, on ne pouvait rien lui refuser.  « Tout dépend de beaucoup de choses de toutes façons, cela vous dit-il d'apprendre des chansons de marins ? » demanda t-il avec une lueur un peu maline dans les yeux. Ça c'est sûr qu'il en connaissait des tonnes. Cela donnait du cœur à tous les marins de chanter des chansons de la mer quand ils étaient à bord !  Cela donnait du courage pour aller à la guerre pour voir des camarades tomber. Edward avait donc un répertoire varié de ce genre de chansons. En revanche, ses connaissances étaient un peu plus rare concernant d'autres styles de chansons mais il était désireux d'entendre jouer (et chanter) les gens.

« Néanmoins, quand nous rentrons dans le Staffordshire,  nous rendons toujours visite à tous nos voisins. Je suis sûr que nous trouverons au moins un jour pour venir rendre visite à votre famille. » Alors que Judith allait s'accouder au balcon qui surplomblait la partie basse du foyer, Edward la suivit tout naturellement et son regard passa un temps sur les différentes personnes qui composaient la foule en contrebas.  Certains étaient bruyants, très bruyants même mais c'était sûrement dû à l'alcool qui coulait toujours à flot dans ces occasions. Il écouta alors Judith lui demander si la mer ne lui manquait pas et s'il comptait reprendre le large une fois ses occupations accomplies à Londres. A vrai dire, ses obligations venaient de prendre un tournant un peu plus définitif...  Au tout début, il ne devait rester à Londres que quelques mois dans l'espoir de remettre son frère dans le droit chemin. Avec son frère disparu, il venait de passe en seul héritier de son oncle.

« Pour tout vous dire, je ne saurai dire dans l'immédiat. J'espère pouvoir retourner un jour sur la mer mais il semblerait que ma carrière ne puisse reprendre avant longtemps alors autant faire en sorte de profiter des divertissements qu'offre l'Angleterre ainsi que de la compagnie qu'on y rencontre. » Elle lui dit ensuite qu'elle imaginait que la vie de Londres pour lui devait lui sembler bien ennuyeuse comparé à celle en mer et lui demanda alors comment il voyait Londres. Il prit le temps d'y réfléchir alors qu'il plongeait le regard dans la foule en contrebas.

« Et bien pour tout dire,  la vie y est totalement différente mais le changement pas forcément déplaisant.  En tous cas je ne me ferai jamais aux potins que les gens prennent plaisir à divulguer de même qu'à donner leur opinion sur tout à chacun. Autrement dit, la vie y est beaucoup plus simple et les préoccupations bien différentes mais cette légèreté est parfois appréciable – à petite dose. » Décidément,  pour une jeune femme qui faisait son entrée dans le monde, elle démontrait beaucoup de curiosité sur le monde justement et surtout au-delà des frontières dans lesquelles elle avait grandi. Cela ne dérangeait nullement Edward car il aimait parler de tout ce qu'il avait vu (tant que ce n'était pas de la guerre).

C'est alors qu'un léger incident survint. Alors qu'elle s'animait de plus en plus à parler de l'Egypte et de sa passion pour des contrées d'ailleurs et pour le voyage, elle envoya malencontreusement en l'air et tout le liquide passa par-dessus bord pour tomber sur la tête d'un monsieur chauve à l'embonpoint assez imposant et qui se trouvait en contrebas du balcon.  Elle s'empressa alors de s'écarter du balcon tandis qu'Edward vérifiait en bas si l'homme s'était rendu compte de la direction d'où était venu cet arrosage inopiné. « Restez cachée, je crois qu'il ne vous a pas vue. » lui lança t-il, sur un ton amusé, tout en jetant un coup d'oeil en contrebas. Il ne pouvait s'empêcher de trouver son air contrit et gêné tout à fait charmant. « Mais ce serait plus prudent de s'écarter un temps du balcon... Juste au cas où. » Il s'écarta lui-même du balcon avant de reprendre leur précédente conversation sur l'Egypte et sur sa fascination des contrées étrangères.

« C'est un atout pour une jeune femme d'éprouver de la curiosité pour le monde en-dehors, et il est normal d'en éprouver surtout quand on a pu aller nul part encore. J'espère que vous verrez un jour d'autres endroits. Le monde regorge de mystères et de beautés toutes plus sublimes les unes que les autres. Et comme vous parlez de l'Egypte d'ailleurs, si vous n'avez pas peur de la chaleur excessive, c'est un pays et une culture fascinante en effet. Autant l'ancienne civilisation que la présente.  Les musées d'ici ne montrent qu'une infime partie des richesses de ce peuple. » (en-dehors du fait que les Anglais leur avait pour ainsi dire volé leurs biens pour les mettre dans leurs musées). Bien qu'il adorait son pays et qu'il se battrait toujours à ses côtés, il fallait bien reconnaître la vérité. « Je possède quelques livres sur le sujet, dont certaines éditions bien rares, dans notre demeure de Londres. Si vous vouliez je pourrai vous en prêter afin que vous voyiez. Pas uniquement sur l'Egypte.  Par ailleurs, certains sont écrits dans une langue que vous ne connaissez sans doute pas mais les illustrations, elles, sont universelles. Je les ais acquis lors de certains voyages. » Evidemment, il n'avait pas toujours le temps d'acheter des ouvrages des endroits où ils allaient ! Parfois, ils ne faisaient escale dans un endroit que quelques heures le temps de ravitailler leur navire ! A peine le temps de descendre à terre  qu'ils devaient déjà repartir !




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Judith Leveson-Gower
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Message() / Dim 31 Mar - 22:19
Judith Leveson-Gower
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Les rencontres au hasard font les meilleures rencontres ! 
 @Edward Stanhope  


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 Lord Stanhope n'avait nullement l'air de lui tenir rigueur de sa maladresse, ni de la situation embarrassante dans laquelle elle s'était mise. Au contraire, elle crut déceler une lueur d'amusement dans les prunelles sombres du marin, tandis qu'il l'accompagnait hors de vue de l'infortuné gentleman qui s'était retrouvé douché au champagne. Judith le gratifia d'un sourire reconnaissant et ne put s'empêcher de pouffer en revoyant la scène. S'il avait été présent, son père lui aurait adressé l'un de ces regards sévères dont il avait le secret et qui étaient plus éloquents que n'importe quelles remontrances. Mais l'incident n'avait pas semblé déranger Lord Stanhope le moins du monde, bien au contraire. Intéressant. Sous ses airs sérieux de parfait gentleman, peut-être cachait-il quelques fantaisies ? Après tout, il avait proposé de lui apprendre des chants marins! Une proposition qu'il n'aurait pas à formuler deux fois. Ce n'était pas tous les jours qu'une Lady avait l'occasion d'être initiée à ce genre de choses, et Judith ne laisserait jamais passer une telle occasion d'élargir ses horizons.

- Je vous prend au mot, Lord Stanhope, lui répondit-elle, un lueur de défi dans les yeux. Un jour vous m'apprendrez des chants de marins... et sans les édulcorer au prétexte que je suis une demoiselle, ajouta-t-elle en baissant la voix, un sourire espiègle aux lèvres. Marché conclu ?

Elle lui tendit une main gantée pour sceller leur accord, avant que la conversation ne reprenne un tour plus conventionnel, alors qu'il lui souhaitait de pouvoir un jour voir le monde à son tour et découvrir les richesses qu'avaient à offrir ses différentes contrées.

- Je vous remercie Milord. J'espère moi aussi avoir l'occasion de voyager, si ce n'est à travers le monde, au moins en Europe. Un jour peut-être...

Peut-être. Car malgré ses rêveries de voyages et d'aventures, elle n'était pas sans ignorer la réalité. Dans l'immédiat, son ambition devait se concentrer le fait de contracter un mariage avantageux, d'assurer sa position dans la société, d'enfanter un héritier. Si elle avait de la chance, son mari l'emmènerait en lune de miel à travers l'Europe, et elle pourrait réaliser son rêve avant d'accomplir ses devoirs d'épouse et de mère.
Peut-être verrait-elle un jour l'Égypte, peut être pas. Lord Stanhope évoquait de fortes chaleurs, à vrai dire elle n'avait pas vraiment songé au climat. Il devait être vraiment inconfortable de passer ses journées sous un soleil de plomb. Sans compter que cela vous gâtait le teint, même avec une ombrelle ! Son petit nez se fronça à cette idée.

- Je ne peux qu'imaginer votre envie de reprendre le large Lord Stanhope, mais j'espère que vous trouverez en Angleterre des divertissements et la compagnie qui sauront vous rendre la terre ferme agréable. On ne s'ennuie jamais pendant la Saison, et peut-être aurez-vous ensuite l'occasion de re-découvrir le Staffordshire!

Pour sa part, elle ne connaissait que trop le domaine familial, et la campagne n'avait toujours présenté que peu d'attrait pour elle. Mais peut être leurs nouveaux voisins rentraient-ils les mois loin de la capitale moins monotones.

Elle esquissa un sourire tandis qu'il lui faisait part de son aversion pour les potins et les mesquineries qui allaient de pair avec la vie à la cour.

- Il est vrai que certaines personnes aiment à colporter des ragots quelque peu cruels, et il n'est jamais agréable d'en être l'objet, acquiesça-t-elle, se remémorant la désagréable expérience d'avoir vu sa présentation peu glorieuse à la Princesse mentionnée dans le Whistledown. Malheureusement, je crains que cela ne fasse partie de la vie mondaine, et confronter les langues de vipères n'a pour effet que de vous ajouter à la liste de leurs victimes, ajouta-t-elle, fataliste. J'en déduis que vous ne lisez pas le Whistledown ?

Leur discussion fut soudain interrompue par le tintement de la cloche qui annonçait la reprise prochaine de la représentation. Autour d'eux, tout le monde commençait à se diriger vers la salle de spectacle, achevant avidement leur verre de champagne ainsi que leurs conversations.

La grand-mère de Judith se retourna pour l'enjoindre à la suivre. La jeune fille acquiesça d'un signe de tête avant de poursuivre encore quelques instants son bavardage avec Lord Stanhope, suivant la lente file de spectateurs qui regagnaient leur siège.

- Le spectacle reprend déjà, je n'ai pas vu le temps passer. Je suis impatiente d'assister au reste de la représentation, je suis sûre que cela sera tout aussi sublime que le premier acte! Mais ce fut un plaisir de vous rencontrer, Lord Stanhope, et vous également Lady Stanhope. Je suis certaine que nous aurons l'occasion de nous revoir durant la saison.

Tandis que tout le monde reprenait place dans la loge, elle se pencha légèrement vers Lord Stanhope pour ajouter :

- J'adorerais jeter un œil sur ces ouvrages rares dont vous m'avez parlé. Ma grand-mère a déjà lancé les invitations pour la campagne, mais venez donc nous rendre visite à Londres Milord. Vous serez le bienvenu et je suis sûre que Père serait également intéressé par ces livres.

Son père aurait sans doute moins apprécié  que sa fille ait l'audace d'inviter chez elle un gentleman qu'elle venait de rencontrer, mais Judith était sincère et sa spontanéité avait repris le dessus. Elle avait apprécié la compagnie d'Edward tout au long de la soirée et elle espérait réellement avoir l'occasion de poursuivre leur conversation autour de ces livres rares. Et peut-être tiendrait-il également sa promesse de lui apprendre quelques chants marins!
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Edward Stanhope
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Message() / Lun 15 Avr - 10:08
Edward Stanhope
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 @Judith Leveson-Gower  




Edward prenait un plaisir certain à parler de ce qu'il aimait, de ce qu'il avait vu et trouvait la curiosité de la jeune femme très agréable en ce qu concernait les voyages. Il savait que ce n'était pas aisé pour une jeune femme de pouvoir voyager. Tout le monde ne pouvait se permettre de voyager et en général, les femmes restaient à la maison. Il y avait même une superstitions qui disaient qu'une femme sur un bateau, c'était de mauvais augure.  Du moins, au 16e siècle on y croyait. L'époque évoluait. Il ne voyait pas en quoi la présence d'une femme à bord d'un bateau pouvait porter malheur.

Un sourire flotta sur ses lèvres quand il fut question de chants marins mais lorsqu'elle lui dit qu'elle espérait qu'il lui en apprenne quelques-uns un jour mais sans édulcorer leurs paroles, Edward se sentit un peu gêné.

« Et bien... Je ne sais pas. Voyez-vous, certains sont un peu... Comment dire, spéciaux ? Enfin, ils possèdent un langage qui n'est pas très approprié pour une jeune femme... Je doute que votre père n'approuve que je vous les fasse écouter. » Il était un peu gêné de lui dire ça il fallait le dire, aussi s'empressa t-il de rajouter. « Mais il y a pleins d'autres chants marins qui méritent à être connus. Des airs bien entraînants que vous aimeriez sûrement. Ils valent vraiment le coup. »

Quoiqu'il en soit, il appréciait beaucoup l'échange entre eux mais malheureusement l'interlude entre les deux actes de la pièce allait bientôt prendre fin.

« La compagnie y est assurément beaucoup plus variée que ce que l'on trouve en mer et je prends plaisir à diverses activités depuis que je suis rentré à Londres. Des promenades au port deux-trois matins par semaine me sont nécessaires pour me rappeler au calme et à la beauté de l'océan même si, je l'avoue, ce n'est pas pareil qu'au beau milieu de l'océan, sur cette immensité indomptable. »

Edward ne s'intéressait pas du tout aux colportages et quand il fut question de potins et de mesquineries qui étaient rapportés dans tout Londres, Edward ne pouvait avouer que cela ne l'intéressait pas du tout. S'occuper de la vie des gens ne l'intéressait pas. Alors évidemment lorsque Judith en déduisit qu'il n'était pas du genre à lire les gazettes de Whistledown, Edward inclina légèrement la tête tout en esquissant un léger sourire. « En effet, cela ne fait pas partie de mes lectures hebdomadaires.  Mais ma mère suit toujours chaque édition avec un empressement effrayant. Elle aime bien se tenir au courant... Quel usage ferai-je de lire le Whistledown quand j'ai une mère qui me rapporte tout leur contenu chaque fois qu'elle la lit ? » Il rigola. Il ne critiquait pas s amère bien au contraire puisqu'il l'adorait, mais c'était un fait. Il n'avait pas besoin de lire le Whistledown et tant mieux. Il pouvait accorder son temps à d'autres choses bien plus importantes.

Une cloche se fit entendre, annonçant la fin de l'entracte. Ils devaient rejoindre leur place au plus tôt s'ils ne voulaient pas rater l'acte suivant. Sa mère et la grand-mère à Judith se hâtait déjà dans leur direction pour les rejoindre. C'est donc ensemble qu'ils rejoignirent leurs places. Alors qu'Edward venait de reprendre et se concentrait sur la reprise de l'acte, il entendit la demoiselle Leveson-Gower se pencher vers lui pour lui dire que sa grand-mère avait déjà envoyer des invitations pour la campagne mais elle lui disait qu'ils pouvaient leur rendre visite à Londres et emmener avec lui, ces livres de voyages dont il lui avait parlé. Il en possédait de fort belles éditions avec de magnifiques gravures et serait enchanté de les lui montrer. Il s'était lui-même proposé de lui en prêter des exemplaires afin qu'elle puisse voir de ses yeux. Voyager au travers de gravures était une autre façon de voyager. Le voyage, c'était quelque chose de magnifique. Les livres permettaient de voyager à ceux qui ne pouvaient se permettre de voyager eux-mêmes.

« Ce serait avec plaisir que j'emmènerai quelques-uns des livres avec moi. J'enverrai bientôt une missive à votre père dans ce cas. »


Fin du rp. I love you


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