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Les Chroniques de Londres
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Flore et Zéphire ~ Abélia & William

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Message() / Mer 6 Sep - 9:04
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Flore et Zéphire
@William Lightwood


Enfin, elle était là, cette saison tant attendue et pour laquelle elle s’était si rigoureusement préparée. Elle n’avait jamais pensé la commencer avec un célibataire déjà en tête, et encore moins avec le goût de ses lèvres sur les siennes, ce qui rendait tout plus difficile. La jolie blonde était un peu perdue, cet homme soufflant sans cesse le chaud et le froid, et s’ils avaient admis certaines choses, ils ne s’étaient jamais ouverts sur leurs sentiments. Abélia devait attendre, lui avait-on dit, qu’il fasse le premier pas.

Mais il était là, ils pouvaient enfin se voir régulièrement et ils étaient venus pour demander de la courtiser. Et ce soir, sur son invitation, ils iraient à l’Opéra, au programme le ballet Flore et Zéphire, une découverte pour la demoiselle qui n’avait vu que des opéras. Un essor du ballet venu de France et de Russie. Elle était nerveuse et tendue, dans une jolie robe du soir vert sauge, sentant une certaine pression tout en ayant hâte de le revoir et qu’il lui parle enfin, comme il l’avait promis et comme elle l’attendait depuis plusieurs jours. Sa chaperonne serait une domestique, elle s’était arrangée pour que la date colle avec une invitation de la douairière… Voilà qu’elle devenait légèrement fourbe.

Le Comte se présenta à la demeure des comtes de Lincoln pour conduire la demoiselle et sa chaperonne jusqu’à l’Opéra. Elle le salua d’une petite révérence, timide et réservée comme à chaque fois. Ils n’étaient vraiment pas doués pour les retrouvailles et cette fois ne faisait pas exception.

« Lord Lightwood. » Et un maigre sourire.
Voilà tout ce qu’il eut avant qu’elle ne monte dans sa voiture, suivie de sa domestique.
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Message() / Jeu 7 Sep - 14:38
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► Opéra |
Flore & Zéphire
Lady Abelia Lewes & Lord William Lightwood


Chose promise, chose due. A défaut d’une demande en mariage officielle, impossible dans la conjoncture du moment, Lord Lightwood avait promis à sa belle d’officialiser son ambition de la courtiser devant toute la haute société et Lady Whistledown lui avait simplifié la tâche, le matin même. Le journal à scandal s’était répandu dans tout Londres en quelques heures seulement et déjà, il entendait ses domestiques bavarder dans les couloirs au sujet d’une éventuelle Madame Lightwood, sourire aux lèvres. La parution de ce maudit papier tombait à point nommé puisqu’il avait organisé le soir même, une sortie au bras de la demoiselle en question. Les doutes seraient définitivement levés et il espérait ainsi décourager quelques bourgeois ambitieux ou quelques nobles à la fortune douteuse..  Plusieurs jours après sa visite officielle, le lendemain du bal, il gardait encore un goût amer du souvenir de cette longue file de jeunes célibataires, tous venus pour tenter de séduire la jeune Lady. Absolument pas du matin, il était arrivé en retard et avait dû patienter plus d’une heure pour croiser la débutante quelques minutes à peine, entre deux autres charmants messieurs. La rage au ventre, il s’était ensuite enfermé chez lui le reste de la journée.

La nuit sur le point de tomber dans les prochaines heures, il enfila une élégante tenue, noire et or, comme toujours, ornée du blason de la maison Lightwood sur la poitrine et redressa ses cheveux pour parfaire son allure. Il fit valider sa tenue à son fidèle homme de main avant de se rendre à la demeure Lincoln pour y récupérer celle qui occupait ses pensées depuis plusieurs mois.

Lady Abélia Lewes se présenta à lui, aussi discrète que possible mais absolument rayonnante dans une splendide robe sauge. Il posa ses yeux sur elle, lui offrant sa main par galanterie pour l’aider à entrer dans la voiture avant de s’installer à son tour, en face des deux femmes.

Lady Abélia, quelque chose vous contrarie ?

Ils n’étaient pas doués pour les retrouvailles et la gêne était palpable. Était-ce le fait de se retrouver en si petit comité dans une si petite structure après ce baiser volé dont ils n’avaient jamais pu discuter qui rendait l’atmosphère aussi pesante ? Ou ce que l’on avait écrit sur eux ? Cette discussion à venir qui lui broyait l’estomac d’angoisse ? Ou simplement une pincée de timidité qui s’était installée entre eux avant que les barrières ne tombent à nouveau ? Tant de questions, tant de réponses possibles…

Les mains moites, il tenta de garder la face tout en espérant arriver le plus rapidement possible à destination. Il suffoquait.

Je suis heureux que vous ayez accepté cette invitation. J’imagine que vous avez dû en recevoir bien d’autres. Dit-il, emprunt de jalousie sans même se douter des manigances faites pour éloigner la Douairière de leurs chemin, le temps d’une soirée. La date avait été décalée sans motif et le Comte n’avait posé aucune question sur le sujet.

L’attelage ralentit progressivement jusqu’à l’arrêt total. William sortit le premier pour aider à la descente, le cœur battant à mille à l’heure, déboussolé, enchanté et terrifié. Il respira à pleins poumons, osant pour la première fois du voyage se heurter aux regard azur de sa chère et tendre.

Etes-vous prête ? Dit-il en lui tendant le bras pour l’escorter à l'intérieur. Ils avaient passé des heures entières à se balader ensemble, mais ici, tout était différent, tout devenait plus officiel, plus oppressant et les regards qui se porteraient sur eux n’auraient pas la bienveillance de ceux des villageois de Surrey… Il n’était plus simplement “William”, mais bien le Comte Lightwood, avec la réputation qui accompagnait son nom.
Un homme froid, distant, autoritaire et que l’on préférait saluer de loin en dehors des fêtes. Tous devaient se poser la question, pourquoi diable une si délicate jeune femme irait s'enticher d'un homme aux mœurs légères et au caractère aussi instable alors qu'une horde de prétendant était venue à sa porte !?
Avait-elle perdu la raison ?


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Message() / Mar 19 Sep - 8:29
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Flore et Zéphire
    @William Lightwood  
   

   
   
« Non, Mylord, bien au contraire. »

Sourire toujours timide, elle osa lever les yeux sur lui, qui se remplirent instantanément d’étoiles. Et puis très vite elle se reporta sur la vue à travers le hublot avant que certaines pensées ne viennent la troubler. Elle n’était pas contrariée, elle était songeuse depuis qu’il lui avait dit avoir besoin de lui parler, même si heureusement, elle n’était pas du genre à faire quelques théories farfelues. Elle ne cessait d’y penser et de se torturer la tête le jour, alors que la nuit, son désir pour lui avait repris le dessus sur tout. Il pouvait être certain d’occuper ses pensées nuit et jour à tel point qu’elle peinait à se concentrer sur ses dessins (ou bien elle le dessinait lui de mémoire).

« Très peu en réalité. » Murmura-t-elle, presque inaudible. Parmi tous ces célibataires qui avaient frappé à la porte, si peu avait été retenu. En avait-il conscience ? Il en avait fait fuir quelques uns, ce qui dérangeait bien plus la douairière que la jeune femme bien entendu, et parmi eux, le Duc de Montrose, un excellent parti. (Mais Lord et Lady Lewes n’y était pas pour rien non, comme elle l’avait appris ce matin dans l’article à potins.) Abélia était évidemment heureuse qu’il l’ait invité même si cela ne transparaissait pas trop à l’intérieur de cette voiture, trop exiguë sans être intime pour autant. Fort heureusement, l’attelage fit halte rapidement, l’opéra n’était pas si loin des demeures des grands et tout irait mieux une fois dehors.

A la question du Comte, Abélia se redressa et gonfla sa poitrine, se donnant une apparence confiante et haltière. Elle le regarda dans les yeux, un sourire conquérant au visage, l’air de dire qu’elle était prête à devenir son épouse, à remplir son devoir de femme s’il avait besoin d’en être convaincu. Car après discussion avec la douairière, c’était l’une des explications qui était ressortie : Sans doute que le Comte doit vouloir mettre à l’épreuve vos qualités d’épouse au-delà des sentiments qu’il pourrait éprouver pour vous. Rien ne sert de se précipiter, jeune Lady. La Comtesse semblait satisfaite de la situation et jugeait que rien ne pressait à formaliser des fiançailles désormais. La seule chose, c’est qu’elle continuerait de militer pour trouver d’autres prétendants à la jeune femme et des prétendants plus titrés. Néanmoins Abélia était prête (et impatiente) et elle comptait bien le lui montrer tout en prenant son bras. Elle ne serait plus la brebis frêle en retrait.

« Et vous, Lord Lightwood ? »

Gardant la même attitude et le même sourire, elle défila à son bras, saluant avec lui quelques connaissances. Elle voulait montrer au monde à quel point ils étaient bien assortis, puisque c’était ce qu’on lui avait conseillé de faire. Elle jouait le jeu et elle se débrouillait plutôt bien. Néanmoins, elle fût heureuse de pouvoir se relâcher une fois dans la loge privée, même si la lumière était encore trop vive pour en profiter pleinement. Elle était assise proche du Comte, sa chaperonne un peu plus loin sur le côté et légèrement en retrait, suffisamment loin pour leur permettre de parler librement une fois que l’ambiance serait plus tamisée.

« J’aimerais que vous veniez poser pour moi Lord Lightwood, afin que je vous dessine. Pensez-vous être assez patient pour que cela soit réalisable ? » Une façon comme une autre d’engager la conversation.

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Message() / Sam 23 Sep - 14:16
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► Opéra |
Flore & Zéphire
Lady Abelia Lewes & Lord William Lightwood


Il inspira profondément, regardant rapidement la demoiselle à son bras pour trouver la force d'apparaître ainsi, devant toutes ces paires d’yeux curieux. Si sa réputation de coureur de jupons en fin de soirée n’était plus à faire, jamais personne ne l’avait vu aux côtés d’une dame de façon si officielle et encore moins la mine détendue. Il n’était pas forcé d’être là, bien au contraire, il se languissait de la revoir à chacune de leurs séparations.

Je n’ai jamais été aussi prêt, Lady Lewes.

D’un pas assuré, les deux célibataires plongèrent dans le grand bain le temps de rejoindre leurs quartiers réservés volontairement loin des autres. Il salua les têtes connues, adressa des sourires courtois et se montra plus enthousiaste que d’ordinaire. S’il n’avait que faire des vilaines rumeurs à son sujet, qu’il savait d’ailleurs étouffer avec brio, il était évidemment hors de question de causer du tort à la jeune Lady accrochée à son bras. C’était pour cette raison qu’il avait décidé d’avouer la vérité, toute la vérité, dans les prochaines heures, à l'abri des regards. Que c’était épuisant, de ne pas pouvoir s’entretenir en privé et de devoir user et abuser de tous ces stratagèmes pour un peu de temps à deux.
Son anxiété était palpable et il espérait ne pas avoir été trop hâtif dans son annonce. Peut-être s’attendait-elle à une demande officielle ? Ou à une déclaration prometteuse ? Il avait lancé à la volée l’idée d’une conversation sérieuse et regrettait désormais son empressement. Si Juliet Blooming aurait été en mesure de comprendre et tolérer certains travers d’un homme, la délicate Abélia lui semblait être plus fragile, plus soucieuse, plus raisonnable aussi et cela ne rendait pas la tâche facile.

Le Comte prit place, plongeant son regard sur la scène en contrebas avant qu’elle ne brise ce drôle de silence par une proposition tout à fait surprenante. Il étouffa un rire, plongea ses prunelles sombres dans les siennes avec des pensées bien trop obscures pour une jeune femme pure et presque innocente.

Vous souhaitez que je vous serve de modèle ? Je me surprends chaque jour de cette patience nouvelle qui m’habite, alors, j’imagine que je devrai être capable de faire cela pour vous. À condition bien sûr que vous flattiez mes traits. Dit-il, malicieux.

L'impatient, devenu patient. William aimait être le maître du jeu, mais la saison mondaine était bien plus complexe qu’il ne l’avait prévu. Il devait faire preuve de patience au sujet d’Adelina, mais pire encore, il devait faire preuve de patience pour elle, malgré cette envie sauvage de s’enfuir à ses côtés en dépit de toutes les règles de bienséance. Alors oui, en un sens, le Comte Lightwood était devenu un homme patient, malgré lui.

Les spectateurs, tous issus des hautes classes de cette ville, finirent par trouver une place. Les bourgeois étaient en bas, tandis-ce que d’autres dominaient l’espace sur leurs balconnets privés. La lumière finit par s’éteindre, faisant taire instantanément les bavardages et rendant l’atmosphère terriblement lourde. Assis tout proche d’elle, dans l’obscurité de la salle, une vague de chaleur s’empara de son corps. Dieu soit loué, la chaperonne n’était pas très loin et permettait de contenir bien des ardeurs. Lui qui avait souvent trouvé ça niais, de faire suivre les jeunes femmes de la sorte, comprenait enfin l’importance de ce poste.

J’ai entendu dire que cet Opéra était absolument incroyable.
Il faudrait beaucoup de talent pour parvenir à le faire détacher ses yeux d’Abélia.

Très vite, la réalité le rattrapa. Il n’était pas venu ici pour jouer avec le feu à nouveau, bien que l’idée soit séduisante, mais pour se libérer l’esprit de trop nombreux péchés. Un programme bien moins réjouissant, moins excitant, moins exaltant…

La cantatrice débuta sa prestation, arrachant des sourires admiratifs à tous les rangs et tous les balcons, sauf au leur, où l’Opéra n’était finalement plus qu’un alibi pour un spectacle tout autre. William regarda autour de lui et fut pris de quelques remords, de la piéger ainsi, à devoir garder son calme et une voix basse malgré la rancœur qu’elle pourrait ressentir à son égard dans les prochaines minutes.
La lumière rivée sur la scène maintenait un certain anonymat sur les visages hauts perchés et William en profita pour se tourner face à elle, la voix basse et masquée par les notes incroyablement hautes de la chanteuse.

Lady Abélia, loin de moi l’envie de gâcher cette soirée en votre compagnie, mais il est important que je vous parle avec honnêteté. Peu importe l’endroit où je vous mène, nous ne serons jamais parfaitement seuls et je ne peux prendre le risque d’entendre mes propos vous être racontés par d’autres.

Adieu les papillons dans le ventre, adieu la tension sexuelle qu’il trouvait finalement pas si désagréable malgré la frustration. L’heure était aux révélations, et il y en avait un certain nombre.

L’affection que j’ai pour vous est sincère et votre séjour au Domaine de Surrey n’a fait que confirmer ce que je savais déjà, ce que je ressentais déjà pour vous.

De l’amitié d’abord, puis de l’attirance, enfin, des sentiments. L’envie de brûler vif tous ceux capable de lui faire du mal alors même que celui qui s’apprêtait à lui en faire n’était autre que lui.

Il est impensable pour moi de vous mentir, pire encore, de bâtir des projets sur un socle de mensonges. Vous ne le méritez pas et vous devez m’écouter, ne pas m’interrompre.

Trois, deux, un..

Je ne suis pas un homme bon, Lady Abelia. La fortune des Lightwood a longtemps été sur le déclin, et comme de nombreux hommes dans cette assemblée, j’ai remonté la pente en troquant mon amour propre contre de l’argent. Pire encore, je crois n’avoir jamais ressenti le moindre remord, ni compris le sens de ce mot, jusqu’à ce que je vous rencontre.

Les mots s’enchainèrent avec difficultés, le décor devait être posé.

Je suis un homme qui aime faire la fête avec tous les excès que cela implique. Je suis un homme impulsif, plus souvent colérique que joyeux. Je suis le genre d’homme à faire taire les rumeurs qui le dérange avec force et menaces, car c’est ainsi que l’on construit une telle fortune en partant de rien. Être craint, voilà la clé de la réussite.
Il y a de ça quelques mois déjà, j’ai encouragé un homme à investir son argent avec la conviction de pouvoir le lui prendre ensuite. Tout à parfaitement fonctionné et j’ai hérité de la fortune entière de la famille Bridgerton…Voyez-vous, Miss Adelina ne porte ses somptueuses robes uniquement car je me suis engagé à les payer.


Non pas par remords, non pas à cause des regrets, pour effacer le passé et les souffrances infligées à une famille toute entière. Oh non..
Lancé dans son monologue sans même chercher à déceler la moindre réaction de peur de se mettre à mentir de nouveau pour enjoliver la fin de son histoire, William continua ses révélations sans interruption.

Nous avons passé un marché. Miss Bridgerton doit contracter un mariage favorable afin de me rendre l’argent prêté pour son retour dans la saison, les intérêts en plus, évidemment. Toutefois… Il existe une clause complémentaire à cet accord…qui devait m'apporter la garantie de son investissement dans sa mission.
Si Miss Bridgerton venait à échouer à la fin de cette saison…

Elle doit devenir ma femme.


Sur ces mots, la foule se mit à applaudir la prestation de la chanteuse et un brouhaha envahit la salle pendant que tout son être se décomposait dans l'attente d'une réaction.


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Message() / Dim 24 Sep - 9:17
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Flore et Zéphire
    @William Lightwood  
   

   
   
Lui flatter les traits ? La jeune femme le regarda avec un mélange de curiosité et d’admiration la plus totale, transie même. Il était si beau et à travers son regard amoureux il l’était encore plus. Elle n’aurait nullement besoin de le flatter… Les jeux de lumière de la salle d’opéra le faisaient paraître encore plus magnifique. La jolie blonde rougit de le dévorer du regard et d’apprécier ainsi sa beauté, et en fut si gênée qu’elle fut incapable de répondre. Elle aimait la beauté, et la sienne lui avait sauté aux yeux dès le premier regard, même si le revoir nu sur cette plage n’aidait en rien… Elle lui sourit, d’un sourire que seul lui avait droit, puis elle fuit délicatement vers le reste de la salle.

Elle observa sans mot dire, acquiesçant seulement du menton jusqu’à ce que les lumières soient éteintes et que le spectacle ne commence. Un Opéra ? Elle était sûre qu’ils devaient voir un ballet, sans doute s’était-elle trompée à cause du changement de date qu’elle avait proposée. Ce n’était pas bien grave, et puis il voulait parler, c’était sans doute mieux d’être couvert par des chants puissants.

Le Comte ne perdit pas de temps pour se lancer, son visage rivé sur elle, mais pour le moment elle continuait de regarder la scène, une expression aussi neutre que possible alors qu’elle ressentait une certaine inquiétude. Cela ne commençait pas si mal, tout en étant terriblement décevant. De l’affection ? C’était… tout ?

Elle se tourna enfin vers lui lorsqu’il lui dit de ne pas l’interrompre, le regard toujours plein d’interrogation. Elle ne comprenait évidemment pas où il voulait en venir et ne savait pas à quoi s’attendre. Ses sourcils se fronçaient, ou tantôt se soulevaient, le premier l’important un peu plus à chaque mot qu’il prononçait.

L’opéra lui n’était plus qu’une toile de fond qu’elle entendait à peine et dont elle ne profitait plus.

La première partie ne l’étonna pas vraiment, elle l’avait entrevue après tout dans chacune de leur rencontre puisqu’ils n’avaient fait que contourner les règles selon leur bon vouloir. Elle n’avait juste pas cherché à le décrire dans toutes ses subtilités mais elle avait vu l’homme bon-vivant, impulsif et colérique et elle l’avait aimé ainsi. Cet homme qui la rendait plus vivante que jamais, la faisait rire, éveillait tous ses sens… Elle s’était bien imaginée une vie un peu folle et aventureuse à ses côtés. Il la rendait moins sage et elle aimait cela chez lui, c’était ce qui l’avait attiré dès le début sur cette plage. Elle l’avait envié d’oser se baigner ainsi, avait eu envie de faire la même chose. Jusque là, elle comprenait et acceptait parfaitement, ses yeux toujours emplis d’étoiles pour lui.

Pour le reste, elle ne comprenait pas ce que cela impliquait et cela se lisait aisément sur son faciès. Elle n’arrivait pas à déterminer s’il avait fait quelque chose de vraiment mal ou s’il aidait la famille Bridgerton d’une façon ou d’une autre, et elle savait encore moins si cela changeait quoique ce soit dans son appréciation de l’homme en face d’elle. Son cœur battait la chamade, mais il battait toujours pour lui. Elle ressentait le même désir, avait toujours envie de vivre à ses côtés. Elle ne savait pas du tout situer son sens moral dans les affaires des hommes, elle-même ne s’étant jamais trop mêlée des affaires de son père. Toutefois, plus il poursuivait et plus l’incertitude et l’angoisse s'emparaient d’elle. Elle ne le regardait plus, elle regardait sa chaperonne par-dessus son épaule, comme un appel à l’aide, alors que la voix de la chanteuse était devenue extrêmement pénible, tel un bourdonnement irritant et bien trop aiguë.

Et soudain, elle se sentit mourir de l’intérieur. Son cœur se brisa, son ventre se déchira, le tout dans une douleur absolument indescriptible. Elle était livide. Et alors que la foule se levait pour applaudir cette prestation, les larmes lui montèrent si vite aux yeux qu’elle peina à les retenir et fut clairement incapable de les cacher. Une apothéose de joie les entourait, des émotions brutes, qui contrastaient si vivement avec les siennes qu’elles en étaient exacerbées. Elle fut prise d’un spasme douloureux qui lui tordit le ventre, puis se leva, la main fermement accrochée à la rambarde, elle regarda alors la scène tout en faisant semblant d’applaudir. Quoiqu’il arrive, il faut faire face, lever fièrement le menton… Une autre leçon de la douairière.

De tout ce qu’il avait dit, elle ne retenait que sa faible affection et sa promesse de mariage à une autre demoiselle… Le sens des priorités des jeunes femmes… Elle se sentait meurtrie et trahie… Elle se sentait si mal qu’elle se sentait partir, prise de vertiges. Elle ouvrit son éventail et se fit un peu d’air, mais ce fut bien insuffisant, surtout alors qu’elle sentait toujours son regard, qu’il attendait un mot, une réaction… C’était trop… Elle avait envie de fuir et c’est ce qu’elle fit, alors que les applaudissements continuaient. Elle glissa entre les sièges, fila vers la sortie très vite suivie de sa chaperonne qui ne comprenait pas quelle mouche la piquait, bien qu’elle ne pouvait que se douter que le Comte avait dit quelque chose de déplaisant.

Abélia avait besoin d’air.
Elle se moquait bien de ce que l’on pourrait dire, elle courut vers les grandes portes puis descendit le grand escalier qu’elle avait monté à son bras un peu plus tôt, si heureuse à ce moment-là. L’air s’était rafraîchi depuis et elle n’avait pas pris de manteau. Tant mieux, elle avait envie de sentir le froid lui piquer la peau. Elle commença à remonter le trottoir, sans savoir vers où elle se dirigeait. Comme si elle allait rentrer à pied…

« Milady, nous devrions attendre le Comte et sa voiture… » Tenta la domestique, incertaine sur la situation et la suite à donner.

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Message() / Mar 26 Sep - 11:31
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► Opéra |
Flore & Zéphire
Lady Abelia Lewes & Lord William Lightwood


Il avait répété ces mots des jours et des jours afin de trouver les bonnes paroles, si tant est qu’elles puissent exister dans un tel contexte. Lorsqu’il eut fini son monologue, il se sentit plus léger, l’espace d’une fraction de seconde. Le poids du secret qui pesait sur ses épaules venait de s’envoler, lui rendant une certaine légèreté avant que son regard ne croise le sien, plus brillant que jamais, rempli de larmes silencieuses. Il avait imaginé bien des scénarios, sans jamais imaginer à quel point l’absence de cris pourrait être douloureux. Elle souffrait de l’intérieur, il le voyait, le sentait, alors-même qu’elle redressait la tête pour garder la prestance que l’on attendait d’une Lady dans toutes circonstances.

Rapidement, cette sensation de bien-être s’envola, le poignardant plus profondément encore. Qu’avait-il fait ? Pourquoi lui avait-il confié cela !? Lui qui s’était promis ne jamais lui faire de mal, venait de lui briser le cœur dans une ridicule petite pièce où le scandale n’était pas autorisé. Il l’avait bâillonné, en lui révélant ses secrets ainsi, perché au-dessus de centaines de paires d’yeux mal intentionnés.

Soudain, contre toute attente, la demoiselle se leva en trombe et dévala l’imposant escalier qui rejoignait la sortie. Les couloirs n’étaient pas bondés, mais cela ne faisait aucun doute qu’elle ne passerait pas inaperçu à courir ainsi au beau milieu de la représentation. Leurs réputations étaient en danger, à elle, de s’enfuir ainsi, à lui, d’avoir tourmenté une jeune femme quelques minutes après une entrée triomphante.
Au diable les règles ! Au feu les interdits ! William se leva à son tour, bousculant la chaperone sur son passage ainsi que deux employés qui montaient les escaliers alors que lui les descendait. Il se lança à sa poursuite avec quelques secondes de retard, balayant de son esprit tous les regards qu’il pourrait croiser sur son chemin.  
A cette saison, les journées n’étaient pas très longues et la pénombre s’était déjà installée malgré l’heure raisonnable. La femme qui s’agitait à ses côtés tenta de la raisonner tandis-ce que la demoiselle en colère continuait ses grandes enjambées dans les rues de Londres, en tenue de soirée..

Lady Lewes, je vous en prie, arrêtez donc de courir ainsi !

Comment le pouvait-elle ? Après une telle annonce. Après une danse au milieu des villageois, après une baignade interdite au plus près de lui, après ce baiser, souvenir impérissable de l’intersaison. Comment pouvait-elle donc cesser de s’enfuir loin de lui, de cet homme qui venait de broyer son cœur sans ménagement, de réduire à néant bien des espoirs…
Plus grand, aidé d’une tenue plus confortable, il ne lui fallut que quelques foulées pour rattraper la jeune femme, désormais très éloignée de sa chaperonne essouflée et démunie par la situation. Le temps était compté, d’ici peu, la nouvelle se répendrait comme une traînée de poudre et la Douairière serait informée de l’incident de la soirée. D’ici peu, ses chances de se retrouver près d’elle seraient infimes et ses erreurs ne pourraient plus trouver le pardon, sans des mots justes pour défendre ses actes, aussi impardonnables soient-ils.
Il tendit le bras, attrapa le sien avec délicatesse malgré la rigidité de ceux-ci et força la jeune débutante à lui faire face.

Abélia ! Arrêtez-vous ! Regardez-moi !


Il resta de marbre, lui imposant sa présence tout en tentant de ne pas créer d’attroupement autour d’eux. Une chance que la nuit soit tombée et les ruelles presque désertiques.

Abélia.. je vous en prie, parlez-moi. Ne retenez pas la colère que vous avez contre moi, je me suis préparé des jours entiers à l’entendre se déverser et votre silence m’est insupportable.

Il la regardait, avec douleur, avec peine, le cœur remplit de leurs souffrances communes et le corps transi de peur d’être rejeté à jamais.

Calmez-vous..

Il relâcha son bras en douceur, tournant avec agitation sur la route pavée. Personne n’était encore venu les chercher. Sa voix monta d’un cran.

Qu’aurais-je dû faire !? Vous mentir ? Espérer vous leurrez jusqu’à obtenir votre main, peut-être, ou prendre le risque de la perdre à trop vous faire attendre !?

Les poings serrés, il tentait de garder le contrôle de lui-même, sans trop y parvenir.
Il la suivrait, où qu’elle aille. Elle devait parler, c’était ce soir ou jamais, car il ne sortirait pas indemne d’une telle agitation à l’opera.

Abelia, je vous aime. Lui cria t-il à quelques mètres. Je vous ai aimé depuis le premier jour où je vous ai rencontré.

Il se rapprocha d’elle. Qu’elle lui tourne le dos, qu’elle l’ignore, qu’elle continue d’avancer.. il ne s’arrêterait pas. Maintenant ou jamais.

Depuis ce jour où vous m’avez trouvé complètement nu sur cette plage. Était-ce une façon de se présenter à une femme comme vous ? Certainement pas.
J’ai essayé de vous oublier. J’ai essayé de ne plus penser à vous, à nous, au bruit des vagues, de votre rire.


Il inspira profondément.

Abélia Lewes, je vous aime éperdument. Je vous aime au point de courir derrière vous en pleine rue, dans l’attente des réprimandes qui ne sauront tarder. Je vous aime au point de vouloir changer, de vouloir corriger mes travers, au point de prendre le risque de tout perdre pour ne point avoir à vous mentir...
Abélia, pardonnez-moi, je vous en prie...




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Message() / Sam 30 Sep - 17:23
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Flore et Zéphire
    @William Lightwood  
   

   
   
Est-ce qu’elle courait ou marchait juste du plus vite qu’elle pouvait ? Elle ne savait même plus vraiment ce que faisaient ses jambes, ou son corps, tout ce qui importait était d’avancer, de continuer à fuir, d’avaler les pavés. Des larmes dévalaient ses joues. Comme elle détestait Londres, soudain, et les regards curieux tournés vers eux. Elle voulait être à Grimsthorpe… Elle voulait être à Surrey, de nuit dans les jardins… L’embrasser… Cet homme qu’elle fuyait désormais. Oublier tout ce qu’il venait de dire, revenir en arrière et vivre dans leur petite fantaisie bucolique, hors du monde. Il n’y avait plus aucune cohérence dans ses pensées, elle était juste prise d’une panique terrible.

Et lui l’appelait et courait derrière elle. A quoi bon puisqu’il allait en épouser une autre ? Pourquoi insister ? Mais il finit par lui prendre le bras et Abélia s’arrêta… Après quelques secondes, elle se retourna doucement. Elle était terrifiée et triste plus qu’énervée. Et oui, elle aurait préféré qu’il lui mente, qu’il ne dise rien, du moins en cet instant. Peut-être que plus tard lorsqu’elle repenserait à tout ce qu’il avait dit, elle se ferait un avis différent mais elle n’était qu'émotion pour l’instant et dès que cela le concernait, la raison n’avait plus rien à faire là. Elle n’avait pas besoin de savoir. Elle n’avait pas besoin de connaître toutes les facettes de cet homme pour l’aimer et pour vouloir vivre avec lui. Ils auraient pu se créer un cocon qui n'aurait appartenu qu’à eux, tissé uniquement de beauté et de belles pensées. Une utopie, un doux rêve.

Cela aurait été merveilleux, n’est-ce pas ?

« Qu’attendez-vous de moi, Lord Lightwood ? » Sa voix sanglotante le suppliait presque. Il avait lâché son bras depuis un moment, mais elle se touchait le coude à l’exact emplacement où il avait posé ses doigts, juste au-dessus de ses gants. Le contact lui manquait déjà… Et alors qu’elle était plus perdue que jamais, ne sachant comment réagir à ses paroles ni en comprendre la portée et seulement focus sur cette histoire de mariage avec Lady Bridgerton, il se lança dans une déclaration d’amour.

Enfin ?

Elle l’avait tant espéré, cette déclaration, mais il fallait bien avouer que le Comte avait une façon de choisir ses moments pour le moins particulière. Il s’approchait, elle ne bougeait pas. Elle le regardait, sur son visage, rien d’autre que d’anciennes larmes et la confusion. Néanmoins son cœur qui s’était brisé dans l’opéra semblait se reconstituer… Il battait toujours aussi vite, mais plus pour les mêmes raisons.

Il était si proche désormais. Elle avait envie de prendre sa main, de poser son front contre le sien, de l’embrasser… Mais elle tremblait et n’osait pas bouger d’un millimètre. Pas pour l’instant.

« Lord Lightwood… William… Je vous aime aussi… Je vous aime tant… Votre fougue et votre audace… Vous êtes impulsif, impétueux… Tout ce que je ne suis pas… Depuis cette journée à la plage, je rêve de cette vie que nous pourrions avoir, je rêve de nos enfants, encore plus beaux que nous ne le sommes déjà. Je rêve de retourner sur cette plage, d’être dans vos bras et que nous échangions un baiser d’eau salée. Toutes ces pensées que je ne devrais pas avoir… Je suis accablée par la honte.

Voyez… Je… Je vous aime tant que je voudrais être vôtre même si vous en épousiez une autre et cela me terrifie…

Avec vous, je me moque des règles et de la bienséance, je me moque des attentes qui pèsent sur moi. Je suis si lasse d’être toujours si sage et si sérieuse.
»

Elle avança d’un pas. Plus loin sa chaperonne observait, restée à bonne distance, elle était interdite et ne savait quoi faire, consciente que la situation dérapait et qu’elle était dans l’incapacité d’y faire quoi que ce soit. Ou peut-être qu’elle ne voulait juste pas intervenir. C’était une domestique loyale et peut-être qu’elle garderait ça pour elle. Mais était-elle la seule à assister à la scène ?

« Je vous en prie… William… Je veux devenir vôtre… femme. »

Rien que cette petite phrase n’était pas convenable venant d’elle. C’était très mal vu pour une femme d’affirmer ainsi son souhait devant un homme, ou même autrui, mais c’était la seule chose dont elle était certaine au milieu de toutes ces émotions, ces déclarations et ces sanglots. Le sous-entendu glissé là avec lui pour seul témoin était pire que tout, mais comment ne pas être se laisser emporter par le désir dans une telle situation ? Après qu’ils se soient avoués leurs sentiments et qu’ils se tiennent si proches l’un de l’autre ? Rien d’autre ne comptait. La rue avait disparu, l’opéra était loin bien que le chant de désespoir amoureux résonnait encore à son oreille. Il n’y avait que lui et la nuit, et elle, qui tremblait.

Et pourtant ses paroles n'étaient rien comparées à ce qu’elle s’apprêtait à faire… Son corps se rapprocha du sien, elle se mit sur la pointe des pieds et tendit le cou pour l’embrasser. S’il le voulait bien.

[ lancer de dés : Quelqu'un va-t-il les surprendre ? Qui et quand sera déterminé au bon vouloir des participants
réponse : OUI ]
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Lady Destiny
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Message() / Sam 30 Sep - 17:23
Lady Destiny
Le membre 'Abelia Lewes' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Oui/Non' :
Flore et Zéphire ~ Abélia & William NNKXQgB
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Message() / Dim 1 Oct - 13:50
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► Opéra |
Flore & Zéphire
Lady Abelia Lewes & Lord William Lightwood


Tout était allé si vite…
William avait attendu cette soirée durant des jours entiers, rêvant d'apparaître enfin publiquement au bras de la jolie Abelia Lewes pour décourager certains jeunes et séduisants célibataires de se lancer dans une bataille perdue d’avance. Car oui, c’était un homme sûr de lui qui n’envisageait pas la défaite, pas même lorsqu’il était question d’amour.
Mais, malgré une préparation de longue haleine, malgré des heures entières passées à imaginer des dizaines de scénarios catastrophes après le choc des révélations, la tournure que prenait cette soirée, il ne l’avait pas vu venir ! Sans doute avait-il pensé qu’Abelia Lewes était une femme raisonnable, trop bien éduquée pour risquer le scandal. L’idée même qu’elle puisse prendre la fuite en pleine représentation n’avait pas effleuré son esprit… Oh non..
Pourtant, ils étaient là, en pleine nuit, au beau milieu d’une route pavée, visibles et de ce fait, en danger.
Lorsqu’il eut terminé sa déclaration d’amour, il pria intérieurement pour qu’elle s’en trouve suffisamment apaisée pour retrouver le sens de la raison. Tout n’était pas encore perdu, il faisait noir et il était encore envisageable de faire un retour au bras l’un de l’autre aux côtés de la chaperonne au teint livide, pretextant un genre de malaise.
“Rassurez-vous, Lady Lewes se porte mieux. Il fait si chaud dans cette salle, c’est impensable ! Au prix des places..” s’imaginait-il clamer haut et fort. Les nobles n’aimaient pas être arnaqués et il y avait fort à parier que l’attention se serait alors retourner sur l’Opera lui-même, réclamant remboursement à cause d’une chaleur insoutenable ayant rendu mal une jeune femme..
C’était encore possible, de faire marche arrière.. enfin.. ça l’était.. avant qu’elle ne prononce cette phrase.

“Je vous en prie… William… je veux devenir votre femme”.

Comme un coup de massue derrière le crâne, le Comte arrêta de bouger, figé sur place. C’était indécent, pour une demoiselle de son rang, d’affirmer ses sentiments de la sorte. C’était enivrant d’audace, troublant de réalité. Confus, il retrouva très vite ses esprits lorsque ses lèvres vinrent à la rencontre des siennes. Son cœur semblait s’être arrêté et il en oublia le sens commun des réalités en une fraction de seconde. Sa main entoura la nuque de la demoiselle, détachant sur son passage quelques mèches blondes de cette coiffure si soignée.
Raisonnable sans être dépourvu d’une folle passion, il se délecta encore et encore du gout de sa bouche, de cette sensation si délicate qui hantait ses pensées et ses rêves les plus inavouables depuis l’escapade nocturne dans les jardins de Surrey.
Lorsqu’ils eurent pleinement profité de cette parenthèse sensuelle, oubliant purement et simplement où ils se trouvaient, William écarquilla les yeux, ses pupilles sombres cherchant le regard de la demoiselle.

Lady Lewes… qu’avons-nous fait.. Regardez autour de vous..

La rue. A la vue de dizaines de fenêtres en apparence close, mais peut-être finalement entrouverte. La rue. A la vue des employés de l’Opéra, d’une chaperonne à la recherche de sa précieuse, à la vue de quiconque sortant d’un dîner sans une voiture pour le chemin retour..
La réalité était brutale et le corps entier de l’homme vêtu de noir se noua de tension douloureuse. La situation dans laquelle il se trouvait ressemblait à une impasse.. Impossible ! Il avait conclu un accord, avait engagé des sommes d’argent conséquentes pour la Saison d’Adélina Bridgerton… et voilà quoi ? Que sa réputation était en danger, pire encore, qu’Abelia Lewes tomberait en disgrâce si l’affaire venait à fuiter. Lui qui aimait tirer les ficelles de sa vie, n’était à présent plus qu’un pantin entre les mains de la haute société.

Abélia, nous avons besoin d’un plan. Nous ne pouvons espérer retourner là-bas ainsi. Votre chaperonne pourrait-elle faire venir la voiture jusqu’à nous ? Ne devrais-je pas feindre ne point vous avoir trouvé, à cause de l’obscurité ?

Le mariage était une chose si effrayante pour William Lightwood, qu’il préféra se voiler la face.
Toutes ces questions auxquelles il n’avait pas trouvé réponse. Une bien lourde responsabilité d’aimer et de chérir une seule et unique femme, pour le restant de sa vie. Et quelle vie ? Ils n’avaient pas encore évoqué ensemble leurs projets, ils s’étaient amusés à jouer avec les règles, à braver les interdits, à se baigner, à duper le monde entier…

Abélia.. ce baiser…
Évidemment qu’il était parfait, ce baiser, mais vous rendez-vous compte de ce qu’il implique ?


Après tout, n’avait-elle pas évoqué clairement l’ambition de devenir sa femme ? L’avait-elle volontairement pris au piège pour gagner de force une place à ses côtés ? Impensable ! Quoi que…



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Message() / Sam 7 Oct - 10:16
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Flore et Zéphire
    @William Lightwood  
   

   
   
Abélia était une jeune femme réservée, toujours en retrait et qui n’exprimait que très rarement sa propre volonté. Elle acceptait celle des autres pour elle, ce qu’il voulait, attendait d’elle, sans broncher. Sérieuse et appliquée. Ainsi elle ne prenait jamais de décision, ne faisait aucun choix, se laissant vivre selon la volonté d’autrui, ce qui était facile quelque part. Elle n’avait pas décidé de se fiancer, pas plus qu’elle n’avait décidé de rompre les fiançailles. Il en allait ainsi pour tout.

Jusqu’à ce soir.

Elle avait fait un choix, poussée par ses actions à lui, son audace et tout ce qu’il avait créé dans son sillage. Sa responsabilité était évidente et pourtant cela allait retomber sur elle.

Mais pour le moment elle était perdue contre ses lèvres avant d’être perdue pour toujours. Et ce baiser était encore plus merveilleux que celui de ses souvenirs, moins fougueux, moins volé, plus doux, plus amoureux… Comme leur vie à deux serait merveilleuse lorsqu’ils pourraient s’embrasser ainsi librement et tout ce qui allait avec, de tendresse à sensualité. Un instant elle fut immensément heureuse.
Et puis le baiser prit fin.

La réalité était dure et piquante. Les doigts sur les lèvres, elle ne voulait pas y retourner, elle refusait de le regarder alors que son ton l’obligeait à redescendre sur terre.
Qu’avait-elle fait ?

La panique s’empara à nouveau de tout son être, avec une rapidité sans précédent. C’était décidément une soirée de hauts et de bas émotionnels. Il parlait de plan et elle fixait le sol, absente, interdite, paralysée. Sa respiration s’accélérait à en devenir inquiétante. Elle fut bientôt haletante de panique, la main sur le front et les yeux écarquillés. Des boucles blondes glissant sur sa nuque comme pour rappeler l’impureté de son geste, de sa personne.

« Qu'ai-je fait ? » Un murmure inaudible la première fois, elle se mit à le répéter plusieurs fois puis releva son regard paniqué vers le Comte avant de le rabaisser, la mâchoire tremblante, puis tout son corps, comme un peu plus tôt.

La douairière allait tellement lui en vouloir, elle la renierait, lui tournerait le dos, c’était une idée insupportable. Elle connaissait pourtant le risque et ce n’était pas comme si elle avait calculé son geste et voulu que cela se passe ainsi. Bien au contraire. Mais comment réagir au fait que le Comte avait fait une promesse à une autre ? Elle était condamnée et honnêtement, la réaction de la Comtesse lui faisait plus peur que l’idée de devenir une femme du peuple. Elle qui n’avait jamais rechigné à se salir les mains, ni à travailler un peu, même si depuis quelques mois, ses mains étaient devenues de la porcelaine enfermées dans des gants de velours, es empêchant d’avoir la moindre utilité.

Et même si ce n’était pas cela qui lui faisait peur, elle n’était pas moins prise de panique à l’idée de ce qui l’attendait, de la déception qu’elle allait provoquer et aussi du fait de sa réaction à lui. Une part d’elle savait que c’était une sorte de test et le Comte n’avait clairement pas la réaction requise selon le code du gentilhomme, la réaction qu’elle espérait. Il cherchait à se dérober plutôt qu’à assumer. Si bien qu’elle en venait à douter de ses intentions et de ses sentiments, et la panique devenait angoisse. Elle avait envie de se mettre en boule par terre ou de repartir en courant, mais de peur d’empirer sa situation, elle resta figée, totalement contractée et parcourue de sanglots désormais.

Ce que cela impliquait, elle le comprenait, oui, à sa façon : qu’il ne l’aimait pas autant qu’il le prétendait. Cela impliquait une blessure qui serait difficile à réparer. Son regard triste se planta dans le sien, osant enfin confronter la noirceur de son regard. Ses yeux avaient l’air gris dans la nuit, les rendant encore plus tristes, à la fois ternes et brillants d’humidité. La douleur de son âme se lisait sur tout son faciès.

« J’aimerais ne pas m’en rendre compte. » Elle ferma les yeux, un court instant, tentant de prendre une respiration plus profonde, sans grand succès. Lorsqu’elle les rouvrit, elle aperçut la silhouette enfin qui se rapprochait d’eux. Ses yeux s’écarquillèrent au-dessus de l’épaule du Comte et elle hoqueta, comme si la fin venait de sonner avec cette apparition.

Avant de murmurer pour elle-même : « Je n’étais pas faite pour cette vie. » La résignation semblait la calmer quelques peu.

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Message() / Mer 11 Oct - 22:58
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Flore et Zéphire
  @William Lightwood  & @Abelia Lewes
 

 
 
Dans le pays des Nymphes, Wolf est simple voyageur. Il le sait. Il ne fait que traverser leur vie sans jamais s'y arrêter. Aussi n'en a t'il pas l'occasion. Non. Les visages passent, il les adule, il les adorent. Mais sa malédiction semble tenace... Alors... Il tente de ne plus s'accrocher. Plus facile à dire qu'à faire, tant il vénère chacune de ses rencontres. Certaines sont plus marquantes, plus troublantes que d'autres. L'intrigue. L'amusement, la simplicité. Aodh sourit au moins, tristement mais certainement. Il accorde son bras, sa main pour qui à besoin. Loyal, fidèle. Loup.

Le chant de la cantatrice résonnant encore dans les oreilles. Il avait testé cet opéra dont on conte bien des éloges. Le cœur encore serré par la performance, le baron respire avec une certaine vibration dans la gorge. Il regarde les cieux, le ciel étoilé encore. Il ne doit pas tarder à s'effacer et rejoindre son foyer. La nuit menace et un frisson parcourt son échine. C'est la merde. Il soupire, il s'angoisse, il se tend. Parfois pour se rassurer, il pense aux visages amis, des moments passés, partagés au cours des mois passés. Il tente d'oublier la froideur, la torpeur que lui apportent les ténèbres du jour tombé et de l'absence quelques fois de Séléné. La lumière de la lune, le guide d'un loup bien trop solitaire. Les murmures des bas-fonds l'inquiètent. Wolf essaie de les effacer, de les faire mais c'est plus fort que lui. Ça le ronge.

Soudain, une chevelure finement dressée, une silhouette élancée autant physiquement que littéralement. Le pas est pressé, la chaperonne dans le sillage. Le Comte. Le sourcil gauche s’arque et l’homme s’écarte de son coin pour évaluer la situation. Abelia… Son souffle se coupe, le coeur s’emballe. Qu’a t’il fait, celui-là ? Aodh râle alors qu’il observe la douce fée s’éloigner. Quelle idée en cette nuit… Et toutes les autres. Le danger est réel. Mais ça… C’est le Loup qui le voit. Et dans ses yeux, il voit défiler toutes les fois où son père guettait dans l’ombre ses proies. Proies qu’Aodh se permettait de lui arracher. Il déglutit et suit la lady à mesure qu’elle avance. Ne voulant pas l’acculer, il reste dans une zone où il la voit et elle non, ne voulant être intrusif. Mais…

Mais ce dont il est témoin par la suite dépasse l'entendement, la raison et encore une fois, les dédales de son âme. ”- C’est pas bon ça…” se murmure t’il espérant être le seul à avoir entendu les haussements de voix, de nudité sur la plage. Le comte se déclare, la Lady se déclare et surtout, il y a… ce baiser… Bordel de merde, on touche le fond Il tapote nerveusement sa cuisse avant de s’élancer. Il fend la faible lumière, bat le pavé de ses savates. Dans un geste mesuré entre le mécontentement et un autre sentiment, il balance sa clope d’une pichenette, expire son dernier nuage avant d’arriver à hauteur du couple. ”- Bonsoir…” telle une brise. Il agite sa main en direction de la chaperonne. ”- Vous êtes un idiot.” Il fixe le Comte. ”- Vous risquez beaucoup.” il regarde avec intensité la lady en appuyant ses mots ”- Et surtout la réputation de Lady Lewes…” Il se redresse face au duo… Au couple ? ”- Vous n’imaginez pas la hauteur de vos dires… Si tant est qu’ils n’aient atteint que moi.”

Il prend une inspiration ”- Lady Lewes, vous aimez le Comte, il vous aime aussi. Je comprends… Plus que vous le croyez.” Plus qu’elle ne l’aimera lui, il le savait depuis leur rencontre. Il n’est point jaloux du comte. ”- Vous n’êtes pas de la basse classe, vous ne pouvez pas vous déclarer aux yeux de tous et dépasser des limites quand vous n’avez pas le recul nécessaire. Bon sang !” Il fulmine et regarde le Comte. ”- Dites moi que j’ai tort et que vous êtes en mesure de l’épouser promptement ?” Il pince l’arête de son nez de fatigue, se pince les lèvres. ”- Vous vouliez corriger vos travers, va falloir commencer… Lord Lightwood.”
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Message() / Jeu 12 Oct - 21:31
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► Opéra |
Flore & Zéphire
Lady Abelia Lewes & Lord William Lightwood


William Lightwood n’était pas un homme apprécié, il n’était pas un homme détesté non plus. L'héritier de Lord Garret du même nom s’était forgé une armure particulièrement solide, une armure qui lui permettait de mettre de la distance entre sa personne et le reste du monde. Des vêtements noirs brodés d’or à chacune de ses sorties, des sourires discrets difficiles à apercevoir et cette drôle d’assurance qui le rendait séduisant et effrayant à la fois. Oiseau de nuit, les hommes de cette ville appréciaient pour la plupart son sens de la fête et si sa réputation pouvait parfois battre de l’aile après une soirée trop arrosée, sa fortune suffisait à faire oublier ces travers. Hommes et femmes n’étaient pas égaux sur bien des sujets.
En clair, le Comte Lightwood était une énigme, sauf.. pour elle. Prévenant, souriant, charmeur, il contemplait Abélia Lewes comme la plus belle merveille du monde et souffrait de son absence à peine fut-elle sortie de son champ de vision, et pourtant, ce soir-là, son courage s’était fait la belle !
Ses muscles étaient tendus au point d’en devenir douloureux et son cœur se déchira sous le regard résigné de sa dulcinée, qui attendait sans doute de lui une réaction plus chevaleresque. Évidemment qu’il l’aimait, évidemment qu’il voulait l’épouser… Pas comme ça, pas si vite, pas à cause d’une soirée gâchée par de sombres révélations, pas au milieu d’une ruelle sans le moindre charme. Depuis des semaines entières, William s’était activé pour régler certaines affaires le plus vite possible, et voilà qu’il se retrouvait au pied du mur. Il suffoquait.

Lâche, il cherchait en silence mille et une excuses plausibles pour qu’ils puissent se sortir indemne de cette situation, pour qu’Abélia ne tombe pas en disgrâce dès le lendemain matin. Son esprit bouillonnait et il en était certain, il y avait une issue quelque part, il y avait un mensonge pour toutes les situations, il suffisait de trouver le bon ! Puis il l’entendit, cette voix grave et si singulière. Cette voix que l’on ne peut oublier si facilement. Avant de se tourner, William ferma les yeux quelques instants, espérant naïvement que le cauchemar cesse enfin, en vain.

Le Comte fit volte face, confrontant ses prunelles sombres à celle de Lord Wolf qui ne laissait échapper aucune émotion de son visage, mais dont les mots lui sciaient les jambes en deux.
Il n’était pas un homme peureux, en vérité, il n’avait même pas peur de grand chose, mais l’idée de devoir s’engager officiellement dans le mariage créait en lui un raz de marée, une bourrasque, une tornade, un peu tout ça en même temps. ”- Vous vouliez corriger vos travers, va falloir commencer… Lord Lightwood.”
Diable ! Que foutait un homme tel que Lord Wolf au beau milieu de la rue à cette heure-ci ! William comprit alors que la représentation devait être terminée et que d’ici quelques minutes à peine, une horde de petits gens titrés sortiraient de la salle pour rejoindre leur attelage ou rentrer à pied malgré la fraîcheur. L’étau se refermait dangereusement et le lion n’était plus qu’un chaton apeuré.

Lord wolf, vous n'êtes pas sérieux ? Pas ainsi, pas comme ça, je.. C’’est impossible !

La gorge sèche, il tourna la tête en direction de la jeune femme pleine de souffrance. C’était une preuve irréfutable, qu’il n’était pas un type bien, pas le genre de Gentleman dont Abelia Lewes avait besoin pour être heureuse. Il n’était pas comme lui, comme cet homme bien habillé qui les grondait comme des enfants et qui comprenait avec clarté les enjeux et les responsabilités qui incombaient à chacun désormais.

Comptez-vous parler ? Le prix de votre silence, Lord Wolf ! Quel est-il ? Regardez donc autour de vous, vous êtes sorti en premier, les demeures ici sont si grandes qu’à peine le pas de la porte passée, vous n’entendez plus un seul bruit.

Etait-il sérieux ? Venait-il d’imaginer Lady Lewes capable de lui tendre un piège ? Souhaitait-il payer son camarade pour qu’il conserve le secret de cet amour ? Était-il tant paralysé par la peur, qu’il en devenait incapable de réagir avec raison et passion ? ABSOLUMENT.
Oui, William Lightwood était un homme ingrat, avide de pouvoir. Un homme éperdument amoureux d’une jeune femme portant le nom d’une fleur qui envahissait désormais les jardins de Surrey, un homme pourtant persuadé ne pas mériter une si belle plante..

A trop jouer avec le feu, on finit par s'y brûler... Et si.. et si le piège était en vérité la solution ? si.. Lord Wolf n'était pas l'épée de Damoclès derrière sa nuque? S'il avait plus de cran, d'audace.. et si Lord Wolf épousait Abélia Lewes ?

Il serra la mâchoire si fort que sa lèvre se fendit légèrement.

Il me faut un verre. Je deviens fou.

Ou deux, trois, une bouteille.

Il fuyait son regard, à elle, tant sa lâcheté était difficile à assumer, pour une fois.





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Message() / Dim 15 Oct - 7:31
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Flore et Zéphire
    @William Lightwood   @Aodh Wolf
   

   
   
La silhouette approche, oiseau de mauvaise augure dans cette nuit déjà tragique ? Les trémolos de la chanteuse n’étaient rien face à l’intensité dramatique de ce qui se déroule à l’extérieur de l’Opéra. Abélia, figée, parvient à peine à pointer du menton l’intrus que son insouciance espère toutefois être un sauveur. Une blanche colombe venue la tirer de ce mauvais pas.

Il se trouve que c’est un loup, un gentil loup, silhouette connue et amie. Cela ne pourrait être pire, elle songe, s’empourprant de honte. Il y aurait eu un monde où leurs destins auraient été liés autrement, elle en était certaine, car elle appréciait sincèrement cet homme. Les mots sonnent comme une leçon de morale et elle regarde par terre. Une autre personne qu’elle aura déçue ce soir, et ce sera pire encore plus tard. Elle se sent minable, briser les règles n’étant plaisant que lorsqu’on n’est pas pris finalement.
Sa colère attire les larmes à ses yeux, elle n’arrive pas à les retenir même si elle les laisse couler en silence, sans sangloter, ses mains triturant son petit sac en tissu afin de passer ses nerfs.

Elle se sentait tant invincible et intouchable jusque là auprès du Comte, dans ses bras, contre ses lèvres. Rien ne semblait pouvoir l’atteindre… Comme elle avait eu tort, comme elle s’était offerte à un homme qui… En valait-il la peine ?

Le baron le somme de l’épouser. C’est ce qui doit en effet, une leçon maintes fois entendue et répétée… Pas assez semble-t-il. Elle murmure de façon inaudible : « Pas ici, pas comme ça. » Ce que le Comte répond en même temps… Et pourtant, son cœur se brise à l’entendre dire, surtout lorsqu’il ajoute que c’est impossible. A-t-il un jour eu l’intention de l’épouser ? A-t-il vraiment rêvé de la même chose qu’elle ? Elle se sent nauséeuse soudain tant la douleur est atroce.

L’idée de l’épouser est si pénible que ça ? Elle ne prend plus la peine d’écouter la suite, même si ses oreilles entendent toujours. Elle continue de fixer le sol, meurtrie. Du mouvement du côté de l’Opéra attire son regard, les premiers spectateurs sortent. Abélia fait alors signe à sa chaperonne de se rapprocher d’elle. Elle qui a assisté à la scène sans oser agir, elle qui a failli à son devoir et sera renvoyée au petit matin, par sa faute. La jolie blonde prend le bras de sa domestique, qu’elle lui serve au moins de béquille car elle a mal au ventre et peine à se tenir droite. Et qu’ils offrent une scène à peu près normal, d’une jeune femme accompagnée et visiblement souffrante, accompagnée de deux gentlemen. Même si l’un des deux n’en est pas un.

Jusque là plutôt apathique face aux propos de ces messieurs, bien que meurtrie par l’un et honteuse vis à vis de l’autre, les derniers mots du Comte lui font enfin relever le regard. Celui-ci est furieux alors que ses doigts se resserrent si forts autour du bras de sa chaperonne que celle-ci proteste discrètement. Vous me faites mal, Milady… Abélia ne devrait pas lui en vouloir, la pauvre femme n’y est pour rien, elle a tout fait pour essayer de la semer. Une fâcheuse habitude. Pourtant elle ne peut s’empêcher de se dire qu’elle le mérite et met quelques secondes à relâcher sa prise.
Il devient fou… Que devrait-elle dire, elle ? Si elle n’est pas folle, qu’est-elle donc ? Elle est triste oui, infiniment triste mais elle est aussi terriblement en colère même si elle ne sait pas comment l’exprimer. Elle se sent trahie et humiliée, et les paroles de la douairière prennent le dessus sur ses propres sentiments… Certains hommes chercheront vos faveurs en vous faisant miroiter leur amour pour vous, vous devez être prudente, Lady Abélia.

Prudente, elle ne l’a pas été. Elle lui faisait confiance… Alors qu'il voulait juste profiter d'elle. Ainsi est-ce la réalité ?

Excédée et épuisée, elle n’a nullement la force de se battre pour essayer de comprendre et de connaître la vérité. Il est clair qu’il ne souhaite pas l’épouser, sinon il n’utiliserait pas des termes comme “impossible” pour décrire la situation. Et puis, comme elle l’a déjà exprimé, la basse classe ne lui fait pas peur. Le plus dur restera d’affronter la Comtesse ainsi que sa famille, les ragots et les regards. Peut-être est-ce l’occasion rêvée de voyager avec son père, de retourner dans les Indes qu’elle a presque entièrement oubliée.

« J’aimerais rentrer. »

Au prix d’un effort surhumain, voilà tout ce qu’elle parvient à dire, le regard dans le vide entre les deux hommes. Elle n’ose pas tendre vers le baron mais s’il le pouvait, elle préfèrerait rentrer avec lui et profiter une dernière fois de son amabilité. Être dans une voiture avec le Comte et sa chaperonne est au-dessus de ses forces. Il n’y a guère d’autres choix pourtant et plus rien à discuter de toute façon.

Son sort est scellé.
Elle, Abélia, si douce et obéissante… Personne ne l’aurait cru capable d’une telle erreur !

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Message() / Jeu 26 Oct - 0:09
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Flore et Zéphire
  @William Lightwood  & @Abelia Lewes
 

 
 
La situation est particulièrement lunaire. Jamais Aodh aurait pensé à se retrouver dans tel étau. L'inquiétude bascule très franchement pour la Lady. Car les hommes ici, en ce monde s'en sortent que trop. Elles... les Dames... n'ont rien, ne sont rien ou du moins sont celles que nous voulions bien qu'elles soient. Fille, Femme, épouse et mère. C'est tout. Si on lui avait dit un jour qu'il serait là dans la rue, noble, à raisonner deux pauvres fous d'amour ? de quoi ? A force, le baron en perdrait la raison lui même. Toutes ces intrigues, ces drames. Il se sait parfois trop impliqué, il en perd un bout de coeur. Un bout de ce qui reste. Le regard se dresse dans celui du comte. Et... Wolf sait que les nobles sont tordus mais là...

La négative pour réponse, le regard d'Aodh papillonne de surprise. "- Excusez moi ...?" bredouille t'il comme pour qu'on lui répète ce que semble dire en choeur la Lady. "- Vous êtes un idiot doublé d'un rustre." Et alors vient le coup de grâce... Le paiement. Payer pour son silence. Le baron déglutit. Désarçonné par ce manque total de maîtrise de la personne en face de lui. Il n'y a pas de tact, pas de gant. "- Vous êtes d'une naïveté sans nom et vous manquez de délicatesse." il incline sa tête vers la belle dont il hurlait le nom à la lune précédemment. "- Les fenêtres s'ouvrent sous la curiosité. Vous en oubliez le torchon qui essuie tous les séants de la noblesse... Le Whistlesdown." Il marque une pause et reprend. "- C'est mal me connaître, Lord... Par respect pour Lady Abelia je ne dirais mots. Quant à vous..."

L'homme se dresse sur sa carcasse, reprend une posture ferme. "- Vous manquez pas de culot... De rattraper une lady en pleine rue, lui affirmer vos sentiments pour, devant moi, les balayer d'un revers de mots et de promesse d'argent. Vous imaginez même pas le poids de vos actes et de vos dires, William..." Il fustige mais toujours dans une tonalité de la confidence. "- Vous êtes tout dans cette société, elle n'est rien." Alors qu'aux yeux d'Aodh, les femmes ont une importance sans limites. Il a toujours été plus que sincère avec la gent féminine. Il a toujours été lui, vrai. "- Et pourtant dieu sait que les Dames sont les pièces centrales de ce monde ! " Il reprend "- Il vous arrivera rien à vous, si les potins s'en prennent à votre histoire. Que non. Le pire qui aurait pu vous arriver c'est que vous vous retrouviez mariés dans les jours à venir, ce qui aurait pu vous arranger mais non... Voilà que c'est impossible... Pas comme ça. Mais réfléchissez, bon sang ! Pourquoi est ce impossible ? Alors que vous vous y risquez ? Si cela n'avait pas été moi, qu'on vous aurait sommé de vous marier, que vous ne puissiez pas acheter son silence. Que vous n'aillez pas d'autres choix. Vous auriez dit quoi ? Que ce serait il passé, William ?"

Les épaules s'affaissent. "- C'est Lady Abelia qui subira la réputation défaillante de ce genre d'événement, William. Pas vous. C'est d'une violence, c'est d'une honte..." Le Comte veut boire un verre. "- Allez y donc. Boire. Vous êtes déjà fou. Inconscient même. Et mettez y l'argent que vous m'avez proposé, au moins cela servira à une fin moins insultante." Pris par sa propre frustration, sa colère, ce ressentiment pour ces hommes qui se croient tout permis, il prend un peu de recul et manque de rencontrer le corps d'Abelia. Il se recentre. Et même si la Lady partage les sentiments de l'homme qu'Aodh est en train d'acculer, elle ne mérite pas tel traitement en place publique. Cette dernière brise le silence. Inspiration. Expiration. Wolf souffle vers la lune et se retourne doucement vers la Lady. "- Veuillez m'excuser, Lady Abelia. Il s'incline doucement et lui accorde son attention presque entière, guettant l'homme en perdition non loin d'eux. "- Souhaitez vous être raccompagnée par le Comte comme prévu initialement ? Ou souhaitez vous que je vous accompagne jusqu'à votre demeure ?"
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Message() / Ven 27 Oct - 14:49
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► Opéra |
Flore & Zéphire
Lady Abelia Lewes & Lord William Lightwood


Il perdait le contrôle. Le contrôle de lui-même, de ses sentiments, de sa colère, de son amour. Il perdait le contrôle face à elle, face à lui, face à cette femme dont les yeux brillaient de souffrances, face à cet homme dont les mots le heurtait comme des poignards bien affutés. Son regard devint aussi noir que les ténèbres, un regard qu’il posa avec la rage au ventre contre son bourreau du moment ; Lord Aodh Wolf.
Les poings serrés, le Comte Lightwood eut envie plus d’une fois de lancer ses phalanges en direction de la mâchoire de l’homme en question, pour le faire taire, pour qu’il ne se mêle pas de ses affaires, mais il n’en fit rien, sans doute car au fond de lui, il savait, que toutes ces horribles paroles n’étaient que vérité à son sujet.

La vérité blesse, la vérité fait mal. Certains l’acceptent et agissent. D’autres l’entendent, mais préfèrent le dénis, pour se soustraire à leurs obligations. Dans quel camp était-il, le Comte de Surrey ?

Épargnez-moi donc votre diatribe enflammée, Lord Wolf ! Il ne me semble pas avoir commandé une leçon de morale d’un homme qui n’a point d’épouse à son bras ! Lady Georgiana porte-t-elle votre nom à la place du sien ? Monsieur le sauveur de ces dames !? Ne me donnez pas de leçon, je vous en prie.

L’attaque. William Lightwood était transi de honte, de peur, de doute et de maladresse, un tas d’émotions particulièrement difficiles à gérer lorsqu’elles venaient à se mélanger les unes aux autres. Plutôt que des excuses, il préféra l’attaque. Rendre coups pour coups chacune des répliques de cet audacieux qui le traitait de fou sans l’ombre d’un remord. L’était-il ? Assurément. L’avouerait-il ? Jamais !

Il inspira profondément, ravalant sa colère avec difficulté pour tenter de reprendre le contrôle de la situation. La rage qui avait envahi le corps des deux hommes, pour des raisons bien opposées, ne faisait plus d’eux des alliés dans cette affaire et William devait se rendre à l’évidence : Lord Wolf ne parlerait pas, par loyauté envers Lady Lewes, mais d’autres le feraient à sa place. A peine eut-il levé les yeux qu’il aperçut de menues silhouettes refermer les rideaux avec hâte.

Mais réfléchissez, bon sang ! Pourquoi est-ce impossible ? Alors que vous vous y risquez ? Si cela n'avait pas été moi, qu'on vous aurait sommé de vous marier, que vous ne puissiez pas acheter son silence. Que vous n'ayez pas d'autres choix. Vous auriez dit quoi ? Que se serait-il passé, William ?"

C’est déjà le cas, regardez plus haut.

Le fou, l’irresponsable, reprenait petit à petit ses esprits. Il était allé trop loin, s’était laissé emporter par la folie d’une pareille situation. Non, il ne voulait pas de ça, il ne voulait pas d’une demande hâtive au milieu de la rue, il ne voulait pas d’un arrangement pour l’honneur, ne voulait pas avoir à négocier corps et âme avec une Douairière enragée, la main de sa chère protégée. Oh non, il avait espéré mille fois mieux, pour cette si belle créature.

Pardonnez-moi, Lord Wolf. Mes mots m’ont échappé, j’ai perdu le sens de la raison. Je...

Il se retourna enfin vers elle, l’objet de ses désirs, de ses craintes et de sa folie.

Lady Lewes, me permettez-vous de vous raccompagner jusqu’à chez vous ? Je ne vous blâmerai pas si vous préférez la compagnie d’un homme à l’évidence plus sage que je ne le serai jamais, mais.. j’aimerais monter dans cet attelage à vos côtés. La chaperonne vous attend, elle est au bord de la crise cardiaque. C'est à vous de décider.

Le cœur lancé à la vitesse d’un cheval au galop, il était prêt à tout entendre. Voudrait-elle rentrer avec un homme sage et réconfortant, ou avec celui qui venait de piétiner son cœur sans vergogne ?

Le Comte Lightwood tendit sa main en direction de son confrère, espérant qu’il comprenne, ou à minima tolère, cette soudaine panique qui s’était emparée de tout son être, en dépit de son amour pour elle.. la future Comtesse de Surrey.

Il la regarda fixement, attendant le verdict. Lequel de ces deux hommes rentrerait avec elle ? Un choix lourd de sens et de conséquences.


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Message() / Dim 29 Oct - 7:36
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Flore et Zéphire
    @William Lightwood   @Aodh Wolf  
   

   
   
Le ton montait entre les deux hommes, les paroles n’étaient plus respectueuses et si la jeune femme n’aimait pas ça, elle admettait intérieurement que la situation le justifiait. De toute façon, elle n’écoutait pas, elle se sentait trop mal pour ça, une nausée tenace. Elle était écoeurée, dégoûtée, ne savait plus quoi penser. La déclaration d’amour avait tourné au drame. Tantôt elle essayait de comprendre le Comte, mais elle ne pouvait pas, ce qui la faisait se sentir si mal. S’il l’aimait, pourquoi ne pouvait-il l’épouser ? C’était la question qui tournait en boucle et ne pouvait trouver de réponse acceptable. La seule possible étant qu’il ne l’aimait pas, qu’il avait menti, et elle ne pouvait l’envisager. Le baron ne semblait pas plus comprendre, ce qui ne l’aidait pas à y voir plus clair, mais au moins lui, la défendait.

Ce qu’elle ne méritait pas.
Car quand elle n’essayait plus de comprendre William, elle pensait à ses propres mots, à ses propres gestes, et cela ne la faisait pas se sentir mieux. Elle avait envie de se recroqueviller sur elle-même, de se cacher au premier endroit venu. Elle avait envie de vomir. Pourtant n’avait-elle pas dit qu’elle était prête à tout perdre par amour pour lui ? Le dire et le vivre étaient deux choses bien différentes, parce qu’elle pensait que le Comte ne la laisserait jamais se perdre. Maintenant elle n’était plus sûre de rien. Et le regard du baron, bien qu’aidant et compatissant, ne la faisait pas se sentir mieux. Elle avait tellement honte, se sentait si mal vis à vis de lui, qu’elle avait encouragé à la courtiser. Elle appréciait cet homme et tout aurait pu être différent si elle lui avait laissé le temps de conquérir son coeur.

Avec le peu de courage qui lui restait, elle parvint à demander à ce qu’on la ramène et alors le gentilhomme qu’était Lord Wolf lui proposa un choix. Un choix dont la réponse devait être évidente pour sa chaperonne. Il y avait d’un côté le gentilhomme aux bonnes manières, de l’autre le goujat qui avait abusé d’elles et refusait de prendre ses responsabilités, pour cette dernière. Abélia voyait les choses autrement. D’une part, parce que son amour ne s’était pas envolé miraculeusement, et même s’il  en souffrait, elle gardait espoir que le Comte ait de bonnes raisons de dire ce qu’il avait dit. Peut-être était-il simplement maladroit dans sa façon de formuler les choses ? Il ne pouvait pas penser qu’il était impossible de l’épouser, elle ne pouvait croire une chose pareille sans mourir de l’intérieur. Si c’était le cas, alors tout ce qu’ils avaient vécu étaient faux. Impensable. Et elle voulait des réponses. De l’autre, il y avait le Baron et la garantie de rentrer en paix jusque chez elle, la garantie de ne pas entendre des choses qu’elle ne voulait admettre. Quoique. Ses paroles avaient déjà l’air d’une leçon de morale, même si bienveillantes, que dirait-il une fois que le Comte ne serait plus là ? Et puis, la jolie blonde était morte de honte face à lui, elle osait à peine lever le regard dans sa direction alors l’affronter durant tout un trajet dans les rues de Londres ? Elle n’en avait pas la force.

Aucun de ces deux choix n’étaient parfaits. Elle regarda tour à tour les deux hommes, indécises, mais pas dans les yeux. Et puis son cœur décida pour elle, trouvant une excuse parfaitement bidon.

« Il vaudrait mieux que Lord Lightwood me raccompagne, puisque nous sommes venus ensemble. »

Un peu de déni pour finir. Peut-être qu’il y avait un monde où s’ils prétendaient que rien de tout cela ne s’était produit, alors la vie suivrait son cours, ignorante de ce drame nocturne. Le Comte s’était excusé auprès du baron, peut-être qu’un second miracle pouvait se produire ? Elle serra le bras de sa domestique, prête à suivre l’homme qu’elle aimait, qu’elle espérait aimer pour de bonnes raisons.


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Message() / Mer 1 Nov - 16:49
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Flore et Zéphire
  @William Lightwood  & @Abelia Lewes
 

 
 
Aodh assène, étale. Il est fureur, frustration. Il est surtout ahurie par ce comportement. On les tire à quatre épingles pour ne pas faire de pas de travers. On leur impose les convenances, la discrétion. Le Loup, on lui a inculqué le respect, il n'a jamais rien considéré pour acquis. Et la preuve en est encore ce jour. Rien. Il n'a rien. L'amour ne l'a jamais réussi. William ne manque pas de le lui rappeler, étalant de nouveau cette confidence de salon déjà ébruitée par le papier mondain. Georgiana. Georgie.. Wolf se retourne vers Lightwood. La douleur se fait vive. La claque est réelle, bien placée. Peut-être l'a t'il mérité. Certainement. Mais l'âme est trop défoncée pour laisser passer. Wolf est droit comme un "i", ses pieds s'enfoncent dans le sol. Déstabilisé, il encaisse. Il prend. Il analyse. Le regard se fige sur le Comte qui s'agite, qui respire grandement. Il finit par s'excuser. Des bredouilles. Un petit seau d'eau sur le brasier. Aodh ne dit mot. L'inspiration se fait profonde, l'expiration se fait forte et discrète. Les poings restent rangés. La réponse tombe comme un coup de marteau sur une enclume. Lady Abelia ne le choisit pas et Aodh ne saisit pas la main tendu par le Comte. "- Un homme peut être sage mais il n'est pas celui qu'elle aime." Il laisse flotter ce murmure avant de reprendre. "- Puisse votre demande en mariage être à la hauteur de ce que vous vouliez avec le scandale de ce soir." Il hausse les épaules. "- Gardez vos excuses auprès de votre argent. Cela vous sera utile." Il incline la tête, le loup tandis que les mains se serrent dans son dos. "- Vous êtes comme tous les autres, bien trop chanceux. Vous pourriez être comme moi." Sans la personne aimée à son bras, seul. "- Mais vous avez bien trop d'ego pour le réaliser." termine t'il en redressant la tête l'air incisif. Idiot. Il se retourne une nouvelle fois vers Lady Lewes. "- Alors… je n'insisterai point, Lady Abelia. Je vous souhaite donc un bon retour chez vous. Puisse le repos vous être favorable. Si vous avez besoin de quoi que ce soit... " Le Baron sourit doucement à la blonde, c’est triste, cet étirement de lippes. Il regarde le ciel passablement étoilé. "- La nuit est si belle..." Une larme perle dans le coin mais l'homme s'éloigne déjà après s'être incliné à l'attention de la jeune femme. Il est épuisé, Aodh. De ces femmes qu’on ballote au gré des sentiments, des impulsivités malhabiles.  "- Mylord ?" demande le cocher alors qu'il arrive à sa hauteur. D'un geste de main, le baron lui intime de rentrer sans lui. "- Je vais... marcher.". Il marchera sous la lune, et supportera péniblement qu’elle s’efface au profit des ténèbres qui l’effraient tant.
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