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Les Chroniques de Londres
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La musique adoucit-elle les moeurs ? [pv William]

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Message() / Sam 17 Juin - 22:11
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La musique adoucit-elle les moeurs ?
16 mars 1819 soir - feat @William Lightwood  

Assise à ma coiffeuse je me laissais préparer docilement par ma femme de chambre qui coiffait mes cheveux en partie en chignon avec une boucle de cheveux qui retombait sur mon épaule. Je me détendais, adorant que l’on me touche les cheveux alors que j’attachais les boucles d’oreilles qui allaient avec ma tenue bleue. Une robe en mousseline bleue au col empire qui me mettait particulièrement en valeur et rehaussée de broderies d’un bleu plus clair. Je me regardais dans la glace à mesure que la préparation touchait à sa fin.

Ce soir, l’heure était à la détente. La famille se rendait à l’opéra où une représentation était prévue. Sans doute était-ce en partie pour aider ces demoiselles à se détendre ? Demain, à cette heure nous assisterons au bal des débutantes. L’ensemble des débutantes auront été présentées au successeur de feu sa Majesté la Reine Charlotte et tout ceci serait derrière nous. Cette perspective était effrayante. Et si je ne plaisais pas ? L’ensemble de la noblesse britannique assisterait à cette sorte de jugement. Ce serait tellement humiliant…

À cette pensée je pris une grande respiration afin de cesser ces réflexions qui ne faisaient rien d’autre que de me rendre nerveuse.

Une fois prête je remerciais ma femme de chambre et m’apprêtais à rejoindre le hall, entendant de l’agitation au rez-de-chaussée. Je ne compris à quoi elle était due que lorsque je tombais nez à nez avec William qui se trouvait au pied de l’escalier. Surprise je lâchais sans le vouloir :

- William…

Il se retourna sous cet appel involontaire et mes yeux plongèrent dans les siens. Je ne l’avais pas revu depuis notre danse qui m’avait ravie mais qui m’avait fait tomber aussi de bien haut lorsque j’avais lu il y a deux jours la chronique de la fameuse lady Whistledown.

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Message() / Mer 28 Juin - 18:40
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LA MUSIQUE ADOUCIT-ELLE LES MOEURS ?

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Emma Smith-Stanley



De retour à Londres après un séjour dans sa demeure principale à Surrey, William fut le témoin des arrivées massives des familles nobles reprenant possessions de leurs appartements délaissés durant l’intersaison. Alors que la ville commençait à s’agiter en vue des préparatifs du premier bal de la Saison, Lord Lightwood avait fait transmettre une invitation à ses amis proches, la famille Smith Stanley afin de convier ces derniers à ce joindre à lui lors de la dernière représentation à l’Opéra, la veille du bal.

Ces retrouvailles seraient synonymes de détente aux côtés des gens qu’il appréciait et c’était également une façon d’honorer sa parole de passer un peu de temps avec Emma, qui fêtait officiellement son entrée dans la saison. Lors de leur dernière rencontre, à la chasse, le temps passé avec la jeune femme avait été plutôt bref, les activités étant nombreuses et William ayant passé beaucoup de temps avec les messieurs plus qu’avec les dames.

A l’heure convenue avec le patriarche Smith, le Comte se rendit à domicile afin de faire le trajet tous ensemble. Comme toujours, l’accueil fut chaleureux, parsemé de petits tacles de l'aîné, sûrement mérité et surtout bien rendu. Dans le hall, les discussions allait bon train.

C’est toujours un véritable plaisir de vous revoir. Enfin, toi, je préfère te côtoyer à petite dose pour continuer à t’apprécier. lança- t-il provocateur à son camarade d’enfance qui répliqua d’un tacle dans l’épaule.

Soudain, il entendit son nom, prononcé par une voix on ne plus familière et agréable. William se retourna, de noir vêtu comme toujours et adressa un sourire charmant à la jeune femme parfaitement coiffée et apprêtée pour sortir.  

Miss Emma ? Vous avez l’air surprise de me voir. Aurait-on oublié de vous informer de ma présence ?
Comme toujours, vous êtes absolument ravissante.


Le bal des débutantes aurait lieu le lendemain, il n’était plus question de tourner autour du pot ! William devait trouver une épouse cette année pour ne pas avoir à subir une troisième saison, et pour cela, il était déterminé à jouer les parfaits gentleman et laisser le destin faire les choses. Il lança un regard taquin à son frère qui venait de rouler les yeux au ciel après avoir assisté aux compliments de son ami.

Délicatement, le jeune homme vint se placer sur le côté de la jeune femme, croisant son regard ciel l’espace de quelques secondes. Il s’adressa dans un premier temps au père de famille, avec qui il partageait une grande amitié également.

Vous permettez que j’accompagne votre fille ce soir, Lord Smith-Stanley ?
Si elle est d’accord, bien évidemment.
Dit-il en questionnant du regard la jeune femme.



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Message() / Jeu 29 Juin - 10:50
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La musique adoucit-elle les moeurs ?
16 mars 1819 soir - feat @William Lightwood  

Je répondis à son sourire charmant à tomber par un sourire plus timide.

- Miss Emma ? Vous avez l’air surprise de me voir. Aurait-on oublié de vous informer de ma présence ?
Comme toujours, vous êtes absolument ravissante.


- Il semblerait en effet que je n'ai pas été mise au courant. Je vous remercie. Répondis-je en terminant de descendre les escaliers.

La raison de mon maintient dans l'ignorance était simple. Ma famille elle aussi lisait la fameuse chronique de lady Whistledown et me connaissait comme personne. Ils avaient parfaitement conscience que j'aurais absolument tout fait pour ne pas être mise en présence de lord Lightwood, que je redoutais de le revoir. Mais ils nous aimaient tous deux et ne souhaitaient sans doute pas qu'une telle chape de plomb plane au-dessus de leur tête. Par ailleurs, j'avais aussi grandement besoin de me changer les idées. La journée de demain me rendait très nerveuse et William était l'un des rares avec mon frère à savoir me rassurer. Ce dernier avait essayé sans parvenir au moindre résultat. De leur point de vue, cette soirée me ferait du bien. Avoir William auprès de moi me ferait du bien.  Comme ils se trompaient ! Et maintenant, j'allais devoir prendre sur moi toute la soirée en espérant que les évènements à venir n'allaient pas empirer un peu plus les choses afin de ne pas m'ôter le sommeil la veille d'une journée si importante.

Je m'attendais à ce que mon père sonne le glas du départ, me laissant marcher derrière toute cette petite troupe comme je le faisais d'habitude. Visiblement William en avait décidé autrement pour ma plus grande surprise. D'un mouvement, il se plaça à mes côtés avant de demander à mon père.

" Vous permettez que j’accompagne votre fille ce soir, Lord Smith-Stanley ?
Si elle est d’accord, bien évidemment."
Demanda-t-il en m'interrogeant du regard. Regard que je tiens, me demandant ce qu'il cherchait au fond. Comment pouvait-il donc se montrer si attentif, si charmant envers moi alors qu'au fond tout Londres savait maintenant que ses pensées étaient dévouées à une autre ? Qu'attendait-il donc de moi ? Je cherchais ces réponses mais n'y trouva rien d'autre que l'impression qu'il était content d'être ici, présent là et maintenant. Avec les derniers évènements, j'avais totalement oublié sa promesse faite à Chatsworth d'une soirée en famille à l'opéra une fois que nous serions à Londres. Une soirée pour passer du temps ensemble, apprendre à me connaître, laisser le temps doucement faire son œuvre et nous lier l'un à l'autre. Je ne pouvais m'empêcher de me demander à quoi bon aujourd'hui ? En un sens je m'attendais à ce qu'il disparaisse de nouveau, comme il l'avait fait lorsqu'il avait terminé ses études. Pourquoi me torturer ainsi si son choix était fait comme le Whistledown semblait le dire ?

La tension qui régnait soudain était nettement palpable. Mon père attendait de moi une réponse. Ma famille était dans l'attente de ma réaction et quant à moi, je bouillais intérieurement, les détestant tous de me placer dans une position qui me semblait si impossible, si dure à porter présentement. Tiraillée entre le souvenir de notre baiser et de l'autre, l'avoir vu à la chasse badiner avec miss Abélia avec qui la rumeur le disait aujourd'hui en couple, comme si je n'avais jamais existé à ses yeux.

- Quel meilleur partenaire que vous pour apprécier une soirée musicale, lord Lightwood. Répondis-je d'un ton neutre, ne le quittant pas des yeux et associant ce compliment d'un léger sourire forcé. Même si le coeur n'y était pas, je me devais bien de donner le change.  

La tension se relâcha soudainement et mon père initia enfin le mouvement avec un " À la bonne heure." Pour ma part, je laissais William me donner le bras et me dirigeais à ses côtés vers la sortie. Nous suivions mon frère et son épouse, fermant ainsi la marche. Devant notre hôtel particulier à Londres, les voitures nous attendaient. Mon père, ma mère ainsi que mon frère et son épouse prirent place dans la première voiture, nous laissant seuls dans la seconde.

"Non mais c'est une blague !" me dis-je intérieurement, pestant. Il y a quelques semaines, j'aurais béni cette manœuvre mais là... Je me sentais parfaitement coincée. Nous n'allions pas passer un trajet sans discuter en se regardant bêtement. Il était maintenant impossible de me dérober. Remontant mes jupes, je pris place dans la voiture, dans le sens de la marche, lui laissant le loisir de se placer à mes côtés ou face à moi (ce n'est pas la place qui manquait !). Une fois installés, la voiture se mit en marche. Nous avions quelques instants de route avant d'arriver à destination. Assez pour converser. Je regardais un instant la route défiler, laissant le silence régner et chacun dans ses pensées ou ses contemplations. Le soleil se couchait et les rues se vidaient à l'exception des nombreuses voitures qui se dirigeaient vers l'opéra. Je regardais ces gens à pied qui rentraient chez eux, certains riant, plein de bonheur et me rappelais qu'avant de venir à Londres j'étais tout aussi heureuse et même plus. J'avais le coeur nourri d'espoirs et cela me suffisait. Mon sourire m'avait quitté pour laisser place à un visage sérieux et nostalgique. Sans le regarder je lui posais alors la question qui me brûlait les lèvres et me torturait le coeur depuis 2 jours.

- Est-ce vrai William ? Avais-je finalement sorti d'une voix faible. Il m'en coûtait de poser cette question dont la réponse me terrifiait. Je la redoutais, m'attendant à ce que mon coeur soit brisé par la réponse à laquelle je m'étais résignée. Après tout, ne l'avais-je pas vu badiner discrètement avec miss Abélia à la partie de chasse royale ? Lady Whistledown ne venait-elle pas simplement confirmer ce que j'avais cru voir puis sitôt oublié à cause de cette danse magnifique que nous avions partagés ?

Je fis une pause, me forçant à tourner mon regard bleu d'eau, triste vers lui avant de poursuivre. Ce que dit le Whistledown à propos de vous et de miss Abélia... Avez-vous vraiment l'intention de la demander prochainement en mariage ? Lui demandais-je, l’interrogeant du regard, espérant de tout mon coeur qu’il me détrompe et m'attendant à la fois à ce que cette rumeur puisse être fondée.

Le sujet était d'importance. J'avais conscience d'avoir été des plus directes et de ne pas être embarrassée des convenances mais ce n'était pas la première fois. Ce trajet était l'occasion de pouvoir être honnêtes l'un envers l'autre, sans avoir peur d'être écoutés par des indiscrets. La dernière fois que nous avions eu une telle occasion, c'était cet été à Chatsworth. Je lui avais livré mon coeur et cette fabuleuse soirée avait été couronnée par mon premier baiser. Promesse d’un avenir des plus radieux et maintenant, je me trouvais dans la position que tout ça ne fut qu'un écran de fumée. Des espoirs tombés en ruine, arraché par la simple venue dans le tableau d'un ange mystérieux aux cheveux d'ors.
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Message() / Dim 2 Juil - 11:27
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LA MUSIQUE ADOUCIT-ELLE LES MOEURS ?

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Emma Smith-Stanley



Ce qu’il redoutait était arrivé. Ce maudit feuillet du Whistledown avait parcouru la ville à une vitesse éclaire, y comprit dans la demeure londonienne des Smith-Stanley et William le comprit, lorsqu’un silence quasi religieux s’installa dans le hall, faisant cesser les bruits des rires amicaux. Emma lui tendit son bras, mettant un terme à cette drôle d’ambiance pesante et à tous ces regards malaisants qui naviguaient entre le Comte et la jeune femme.
Deux attelages patientait à l’avant et, comme un coup du sort, William comprit qu’il serait seul avec la belle (accompagnée d'une chaperonne de confiance), face à lui-même, face à ses choix. Il s’installa sans dire un mot, cherchant un sujet quelconque qui pourrait renouer le dialogue. La météo, le bal, l’Opéra, il se tortura l’esprit en quête d’un échappatoire mais la nouvelle débutante se saisit de cette opportunité d’être seule à ses côtés pour foncer tout droit dans le sujet tant redouté.

Il déglutit. A présent, il devait s’activer à trouver les mots justes pour ne pas gâcher cette soirée avec des pleurs, de la rancœur ou tout autre sentiments négatifs.

Vous ne perdez pas de temps…

Cette discussion, il l’avait craint le jour même où il avait posté cette invitation, redoutant plus que de raison la diffusion de ce journal dans lequel son nom figurait malgré sa discrétion.

Je..
Emma. Je vous ai promis d’être sincère avec vous, dans toutes les situations possibles et celle-ci ne m’est pas agréable. Je mentirais si je tentais de nier les mots que vous avez sans doute lu, comme tout le monde dans cette ville..


Impossible de lui mentir, elle ne le méritait pas et sa loyauté envers lui était sans limite. Il était un homme de parole et devait à présent assumer, trouver des mots justes pour décrire la spirale infernale dans laquelle il était pris au piège. Le tourbillon de ses propres émotions qu’il ne maîtrisait plus.

La famille Lewes et la mienne sont devenus très amis lors de l’intersaison, nos mères partagent un humour très similaire et pourraient parler ensemble des jours entiers sans qu’il n’y ait le moindre blanc. Abélia et moi avons en effet passé beaucoup de temps ensemble ces derniers mois, rien de tout cela n’était prévu.

Ni leur rencontre, ni leur entente, encore moins leurs éclats de rires.

Elle ne me laisse pas indifférent.
Vous savez toléré la noirceur de mon âme, vous savez me protéger de moi-même, de cette rage qui sommeil en moi.
Miss Lewes ne sait pas le tiers de tout ce que vous connaissez à mon sujet, mais elle parvient à adoucir cette partie sombre, à me rendre meilleur, plus solaire, à ma façon.
Alors que faire ? Je dois à présent me demander quelle vie je souhaite... Il n'est pas question de quelques vacances, de quelques week-end partagés, mais d'une vie entière de dévotion. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère.


La bombe était lancée, prête à exploser. L’habitacle de la petite voiture lui parut plus étroit que jamais, bien qu’ils ne soient que deux à la partager.

A ce jour, aucune demande en mariage n’a été prononcée et je m’accorde du temps pour y voir plus clair, j’ai failli manqué de clairvoyance avec une demoiselle, Miss Blooming. A tout point formidable, mais pas faite pour moi. Je ne veux pas faire d’erreur et je vous ai promis du temps pour apprendre à vous découvrir. Cette soirée n’est pas le fruit du hasard, je l’ai personnellement organisée pour honorer ma parole, et je vous apprécie. Je vous apprécie d’une façon différente, plus rationnelle sans doute, car j’ai confiance en vous, mais il est vrai que cette jeune femme, Miss Lewes, occupe une partie de mes pensées ces derniers temps.

Comment accuserait-elle le coup de cette annonce ? Saurait-elle apprécié sa sincérité ou aurait-elle envie de l’étrangler pour son audace après ce baiser partagé et cette danse délicieuse à la partie de chasse ?

Abélia et William partageaient bien des secrets ensemble, tout comme il en avait aussi avec la jeune femme. Il se maudit, de cette situation désastreuse, pire encore, car Emma ne savait rien de ses quasi fiançailles avec Adeline Bridgerton…
Il soupira, exténué de lutter contre ses propres démons.

Comment vous sentez-vous ? Souhaitez-vous reporter cette représentation ? Je peux me porter malade auprès de votre famille si ma présence vous importune.



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Message() / Dim 2 Juil - 13:09
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La musique adoucit-elle les moeurs ?
16 mars 1819 soir - feat @William Lightwood  

Vous ne perdez pas de temps…

Sous cette réflexion, j'eus un sourire en coin.

- Pourquoi nous gâcher la soirée quand on peut évacuer tout de suite les sujets désagréables ? Je n'avais jamais caché ma franchise. En outre, nos rapprochements cet été m'avaient en quelque sorte donné le droit de savoir. Je ne m'en privais pas.  

Je..
Emma. Je vous ai promis d’être sincère avec vous, dans toutes les situations possibles et celle-ci ne m’est pas agréable. Je mentirais si je tentais de nier les mots que vous avez sans doute lu, comme tout le monde dans cette ville... La famille Lewes et la mienne sont devenus très amis lors de l’intersaison, nos mères partagent un humour très similaire et pourraient parler ensemble des jours entiers sans qu’il n’y ait le moindre blanc. Abélia et moi avons en effet passé beaucoup de temps ensemble ces derniers mois, rien de tout cela n’était prévu. Elle ne me laisse pas indifférent.
Vous savez toléré la noirceur de mon âme, vous savez me protéger de moi-même, de cette rage qui sommeil en moi.
Miss Lewes ne sait pas le tiers de tout ce que vous connaissez à mon sujet, mais elle parvient à adoucir cette partie sombre, à me rendre meilleur, plus solaire, à ma façon.
Alors que faire ? Je dois à présent me demander quelle vie je souhaite... Il n'est pas question de quelques vacances, de quelques week-end partagés, mais d'une vie entière de dévotion. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère. A ce jour, aucune demande en mariage n’a été prononcée et je m’accorde du temps pour y voir plus clair, j’ai failli manqué de clairvoyance avec une demoiselle, Miss Blooming. A tout point formidable, mais pas faite pour moi. Je ne veux pas faire d’erreur et je vous ai promis du temps pour apprendre à vous découvrir. Cette soirée n’est pas le fruit du hasard, je l’ai personnellement organisée pour honorer ma parole, et je vous apprécie. Je vous apprécie d’une façon différente, plus rationnelle sans doute, car j’ai confiance en vous, mais il est vrai que cette jeune femme, Miss Lewes, occupe une partie de mes pensées ces derniers temps. Comment vous sentez-vous ? Souhaitez-vous reporter cette représentation ? Je peux me porter malade auprès de votre famille si ma présence vous importune.


Je l'avais écouté jusqu'au bout, sans le couper et comprenais à la fois ce qui l'attirait chez la belle blonde autant que pouvais voir ce qui semblait totalement échapper au beau brun ténébreux qui m'accompagnait. Ce que j'avais redouté était en parti vrai et en même temps non.

- Il est normal qu'elle vous adoucisse et qu'elle vous apaise puisqu'elle ne connaît rien de la noirceur qui peut vous habiter. Que penserait-elle de vous si elle aussi savait ? Pensez-vous qu'elle fermerait les yeux sur votre passé, sur vos actions douteuses et qu'elle vous accepterait entièrement ? J'étais tentée d'ajouter "comme moi je le fais" mais je m'en gardais, laissant planer la suite de cette phrase sans le dire mais mon regard plongé dans le sien me trahissait. Il connaissait la teneur de mes sentiments et saurait très bien déchiffrer mes pensées maintenant qu'il savait tout. Il n'était donc pas nécessaire d'en rajouter. Je me contentais donc d’afficher un petit sourire triste.

Ses propos me révélèrent aussi que la fameuse jeune femme de Londres qui occupaient ses pensées à son arrivée à Chatsworth était cette Miss Blooming, cette belle blonde avec qui il avait échangé au petit-déjeuner de la chasse royale. Je me fis soudain la réflexion qu'il s'agissait de deux blondes alors que j'étais plutôt auburn. Étrange...

- Elle occupe vos pensées comme Miss Blooming avant elle... Cela ne vous a pas empêché de m'embrasser et permettez-moi de douter qu'il s'agissait là d'un geste rationnel de votre part, William. Ajoutais-je mais en observant son visage réagir, je compris qu’il y avait quelque chose d’autre.

- Oh je vois… elle aussi… et j’imagine que ce n’est pas elle qui vous a embrassé par contre… la chanceuse… Repris-je, le coeur un peu plus brisé.

- Et j’imagine qu’au contraire aucune de vos pensées ne m’est dédiée… Complétais-je avec tristesse mais en soit résignée. Des larmes coulant le long de mes joues à mon corps défendant. Je laissais un nouveau silence se faire avant de sécher mes larmes et de reprendre sérieusement. Je ne le regardais pas, je ne le pouvais plus. Sa seule vue risquait de me tirer de nouveau des larmes que je ne voulais pas laisser couler. Pas pour lui. Plus jamais.

- En tout cas peu importe ce que vous décidez William, vous devriez prendre quelque peu vos distances de miss Abélia. Lui conseillais-je avec sagesse. Me doutant qu'il pouvait voir ça comme une tentative de manipulation de ma part. Il fallait dire que j'y avais intérêt. Avant de vous revoir miss Abélia et sa famille nous ont rendu visite. À cette occasion, je lui avais promis mon amitié. Je ne cache pas que depuis j'ai eu beaucoup de mal à tenir cette promesse mais croyez bien que je dis ça avant tout par amitié pour elle. William... si vous n'êtes pas décidé et que vous voulez vous laisser le temps de réfléchir, alors ne lui donnez pas trop d'espoir. Aujourd'hui on parle de vous comme d'un couple et non seulement comme d'une possibilité, comme si les choses étaient faites ou en voie de se faire. Imaginez combien ce serait cruel pour elle d'avoir été si proche de vous et de vous voir finalement la rejeter. Et si à cet argument seul, vous n'êtes pas décidé, pensez aussi à ses chances. Si être convoitée par un homme apporte à une dame de nombreuses attentions, être trop liée à l'un d'entre eux fait au contraire fuir les autres. D'autant plus si la question d'une demande semble presque évoquée dans des chroniques. Vous ruineriez ses chances. Pensez-y.

Ma béa envers miss Abélia étant réalisée, je me sentais plus sereine bien que mon coeur était brisé. Qu'il me demande comment j'allais m'avais surprise. Il était temps que j’y réponde. Je me redressais alors et fit appel à toute la fierté dont je pouvais alors disposer.

- Faites comme bon vous semble. Je pense que Thomas apprécierait votre compagnie plus que moi. Lui répondis-je entre mes dents avant de me murer dans le silence.

De toutes les personnes au monde, il était la dernière que j’avais envie de voir. Toutefois je respectais son lien avec ma famille et ne ferait plus que tolérer sa présence. J’avais du ressentiment mais je n’étais pas cruel. Je me fichais que sa raison m’apprécie, c’était son coeur que je voulais et visiblement celui-ci appartenait désormais à une autre. Je décidais de verrouiller le mien afin avant tout de me préserver. Peut-être la saison m’apporterait-elle le bonheur de croiser le chemin d’un homme plus digne de se le voir offrir.
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Message() / Dim 2 Juil - 20:09
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LA MUSIQUE ADOUCIT-ELLE LES MOEURS ?

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Emma Smith-Stanley



Les paroles de la jeune femme le heurtèrent en plein coeur et son souffle se coupa net. En un sens, elle avait raison. Abélia Lewes ne le connaissait pas aussi bien et n’avait eu qu’un avant goût de ses excès de colère, contrairement à elle. Pourrait-elle l’accepter, avec ses bons et ses mauvais côtés ? Le temps de la saison permettrait de lever le voile sur cette question douloureuse. William ne l’interrompit pas, l’écoutant avec attention sous les yeux sévères de la chaperonne. Lorsqu’il fut question du baiser, le regard de l’homme se fit plus sombre et colérique, il bouillonnait. Diable ! Il comprit que tout cela n’était que des suppositions, une façon subtile de prêcher le faux pour savoir le vrai, mais il ne tomberait pas dans ce piège divin, la disgrâce ne s’associerait ni au nom de Miss Lewes, ni à celui d’Emma et encore moins au siens.

Ça ne l'était pas, ça n’était pas rationnel. Vous êtes une femme formidable et incroyablement belle, et sans doute ne suis pas à la hauteur de vos qualités, de l’affection que vous me portez. Rien de tout cela n’était prémédité, ni ce baiser échangé avec vous, ni cette rencontre avec celle dont le nom vous incommode.

Il marqua une courte pause avant de reprendre.

Vous vous hâter dans des suppositions légères et dangereuses, et je ne tolérerai pas que de telles rumeurs infondées s'ébruitent. Vous savez tout comme moi à quel point la société ne cautionnerai pas une telle chose sans un mariage. Miss Lewes et moi même ne partageons que des moments surveillés, à distance raisonnables, en tout point conforme aux règles.

La suite des propos de le demoiselle se transforma en une succession de coups de poignards en plein abdomen. Elle avait raison, les risques étaient grands, pour tous. Il découvrit avec horreur les larmes roulées sur les joues de la débutante, s’insultant lui-même d’avoir bafoué, une fois de plus, l’une de ses promesses : ne jamais la faire souffrir.

Vous voir ainsi me brise le coeur, Miss Smith-Stanley, il n’a jamais été dans mes intentions de vous faire du mal. J’aurai aimé pouvoir clamer haut et fort que je vous aime, comme vous pourriez le faire à mon égard, mais je n’y parviens pas. Malgré les innombrables attentions dont vous faites preuves, malgré votre dévotion et la certitude qui m’habite que vous pourriez être une épouse formidable et protectrice..mes sentiments vont à une autre, en dépit de tout bon sens, de toute logique, des multitudes de risques que je lui fais prendre sans avoir la certitude d’un jour, avoir le courage d’aller plus loins. Je suis ce genre d’homme, le genre d’homme instable et solitaire, capable de briser des gens alors que je rêve de ne plus le faire. On ne combat pas ses démons aussi facilement, d’un simple claquement de doigts, et je le regrette.
Soyez assurée que je ne regrette pas notre baiser et les nombreux souvenirs que je partage avec vous, mais je ne peux me permettre de vous causer plus de tort et de voir la tristesse et le dégoût envahir votre regard si lumineux. Nous prendrons quelques distances, pour retrouver nos esprits.


L’homme tendit alors le poing, le claquant de toutes ses forces contre la vitre de l’attelage.

Halte ! Je m’arrête ici, mon état de santé ne me permet pas de poursuivre cette soirée.

Pur mensonge, il n’avait aucune sorte de maladie, aucune que l’on ne puisse soigner du moin. Le Comte Lightwood était victime de ses sentiments, de sa maladresse et d’une amitié sur le point de se briser à coups de malentendus et de déception.

Miss Smith-Stanley, transmettez mes excuses à votre famille ainsi qu’à Thomas, je vous prie. Le bal à lieu demain, c’est sans doute l’un des jours les plus importants de votre vie et vous ne devez pas avoir à subir ce moment, par ma faute.
J’espère que nous nous reverrons, autour d’une tasse, à refaire le monde comme nous avons toujours su le faire et dans un contexte plus favorable.


Le visage fermé et des doutes pleins la tête, William sortit de l’attelage à présent arrêté pour s’échapper dans la ruelle adjacente. Il rentrerait à pied, après un verre, ou peut-être dix…



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