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Les Chroniques de Londres
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[FB] le théatre du deuil [PV William]

Abigaïl Curzon
Abigaïl Curzon
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Message() / Sam 4 Mar - 17:09
Abigaïl Curzon
the art of life is not controlling what happen to us,  but using what happen to us.
@William Lightwood & Abigaïl Curzon.

Décembre 1816

Combien de temps cela fait il ?  Une semaine ? Deux ? Elle ne sait plus trop ou est le compte des jours, ni depuis quand, elle se trouve dans cette position. Assise dans ce siège, droite, digne, elle observe le monde au travers de ce voile moucheté qui semble obscurcir un monde qui a pourtant retrouvé ses couleurs et son oxygène depuis le décès prématuré de Lord Nathaniel Curzon.
Tout avait été si vite. Un repas, parmi tant d'autre, un silence lourd et pesant dans la salle ou le baron et la baronne de Scarsdale dînaient, chacun à un bout de cette immense table, chacun concentré sur son assiette, sa nourriture, sans se regarder, se parler, se reconnaître comme présent en ces lieux. Ignorer ce qui vous déplaît ou vous gêne, une chose qu'il avait rapidement fallut apprendre à la jeune femme. Une épouse n'a pas son mot à dire sur les affaires de son mari. Elle lui doit respect, obéissance, soumission. Elle l'avait bien appris à force de coups, de pleurs et d'intrusion de cet homme et de son père en son sein et sa chair. Pourtant, malgré les éclats et les morceaux de son âme brisée, elle tentait de rester forte. Elle tentait de sourire chaque fois que deux anges roux passaient les portes, d'être une mère dont elles pourraient un jour se souvenir comme douce et souriante, aimante. Mais en dehors de cela, à quoi bon feindre ? Elle était en train de couper avec délicatesse un morceau de poulet quand le baron s'était mis à tousser, encore et encore, essayant de boire, se tenant le cou, devenant rouge, puis bleu et alors que les domestiques s'affairaient, criaient, chercher à aider leur maître, la baronne, elle avait regarder, comme statufiée le visage de l'homme qui l'avait tant blessé bleuir, son regard implorant et effrayant se poser sur elle qui ne reflétait qu'une seule émotion, l'espoir. L'espoir de la délivrance. Et alors qu'il rendait son dernier souffle, son visage s’écrasant lourdement dans la purée présente dans son assiette, les domestiques criant que le baron était mort, elle avait ris. Un rire fou, frénétique, stupide, incontrôlable. Elle avait ris à en pleurer de voir cet homme, ce monstre étalé dans sur cette table, des pleurs de rires, qui devinrent...des pleurs de soulagement, des sanglots incontrôlable alors que les domestiques parlaient déjà d'une crise de nerf, d'un choc, d'une perte d'esprit de la part de la baronne. Seigneur, qu'elle devait aimer son époux...
La suite semblat être un rêve. Que faire a présent ? Il n'y avait personne pour donner d'ordre autre que la baronne et ils la pensé à demi folle. Alors, ils firent...ce qu'ils avaient fait pour feu le père de leur maître. Appelé le médecin et les pompes funébres. L'un attesta du décés, les seconds prirent les disposition pour les obsèques du baron.
Il y eu de ce moment un ballet incessant de personnes tournant autour d'elle. Son oncle, son frère, des avocats, des notaires. On lui expliqua qu'elle ne pourrait pas hérité à moins qu'elle ne soit enceinte d'un héritier mâle à l’instant présent ce dont elle leur assura que non. Le titre, la demeure, la fortune, irait donc à un cousin. Tandis qu'elle. Pauvre veuve, serait renvoyée à sa famille pour...se trouver une nouvelle position ou mourir dans les cellules d'un couvent. C'était ainsi qu'allait le monde. Être mariée ne sauvait pas une femme de la déchéance. Il lui fallait avoir un fils pour être sauve. Et elle n'avait eu que des filles.
Le baron fut enterré un samedi après une messe des plus...hypocrite à son sujet. Les morts deviennent toujours des héros n'est il pas ? Et aujourd'hui ?
Aujourd'hui, elle continuait de recevoir les personnes qui souhaitaient venir lui offrir leurs condoléances. Grapillait des ragots sur la mort du défunt ou se délecter d'une femme qui perdait tout, comme pour se rassurer sur leur positions. Pourtant, une visite lui fut annoncer, une visite qui la surpris de par ce qu'elle ravivait chez elle.
Un homme que son mari avait, fut un temps considéré comme un ami avant qu'il ne disparaisse et qu'elle subisse la fureur de son époux pour avoir...parlé. Pourtant, il était de son devoir de le recevoir, même si elle avait peur, même si elle se demandait pourquoi ce retour présent.
Alors elle était installée sur un siège, dans sa robe noir d’ébène. Un voile cachant son visage de veuve épleurée, attendant qu'on annonce son visiteur du jour.
Cela ne dura que peu de temps avant que  Smith ne vienne lui annoncer l'arrivée de celui ci et que, comme une dame du monde, elle se lève, attendant que l'homme entre dans ce salon au couleur du deuil.

« Lord Lightwood. Votre visite honore cette maison. Je vous en prie, prenez place, j'ai demandé à faire monter du thé et des sandwich. »

La scène venait de s'ouvrir, la pièce de théâtre allait pouvoir commencer et elle tiendrait son rôle de veuve, tel qu'elle le devait.



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Abigaïl écrit en olive
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Message() / Lun 6 Mar - 17:11
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Le théatre du deuil

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Abigaïl Curzon



William était un homme ambitieux. A cause de ce vice, il aimait s’entourer d’hommes comme lui, carnassiers, avides d’argent et de réussite. Ses amis de cœur étaient rares et se comptaient sur les doigts d’une main, mais ses amis de business étaient nombreux. Des hommes plus ou moins doués dans les affaires, ou d’autres facilement influençables que l’on pouvait dépouiller sans trop de difficulté.. Il faisait partie de ce monde là, le côté obscur de la noblesse Londonienne, de ce monde de requin ou les coups bas étaient monnaie courante et pourtant gardé sous silence. Le Baron de Scarsdale lui avait été présenté il y à déjà de longues années comme un homme respectable et bon vivant. Deux qualités sympathiques, mais qui de toute évidence ne rendaient pas riche. Pourtant, malgré une fortune que le Comte jugeait moyenne, l’homme avait su au fil de leurs rencontres gagner sa confiance et plus fort encore ; son amitié.
Leur écart d’âge était anecdotique tant leur humour piquant trouvait en l’autre un public idéal. William eut la chance de rencontrer son épouse ainsi que leurs deux jeunes demoiselles à plusieurs reprises, il partagea de savoureux dîners en leur compagnie et, évidemment, les invita à son tour dans ses appartements à Londres. Une belle histoire digne d’un livre pour enfant…

Souvenirs ~ Gentleman Circle, il y a 3 ans.

Alors que la soirée s’annonçait agréable, agrémentée de délicieux alcool, William savourait la quiétude de ce repère d’homme avec l'insouciance d’un jeune héritier trop vorace en affaire pour désigner accorder un regard sincère à une demoiselle. Les blagues s’enchainaient avec légèreté.

Curzon - Lightwood, quand allez-vous donc cesser d’amuser la galerie pour vous trouver une épouse !
Lightwood - Ne suis-je pas un bon animateur mon cher ? Je doute que vos soirées ne soient aussi dynamiques sans ma présence ! Messieurs, trinquons à notre tranquillité !

Les verres se mirent à s’entrechoquer et de petits curieux vinrent se joindre à cette conversation risquée. Difficile de parler de mariage avec le Comte de Surrey après quelques verres.

L - William tu n’as pas fait ci, tu n’es pas assez attentionné, tu n’as pas vu ma nouvelle robe. Dit-il dans une mauvaise imitation. Non Messieurs, je n’ai pas les épaules pour endurer cela !

Curzon - Oh, vous dramatisez  ! Les choses peuvent vite être réglées ! Il suffit de montrer à son épouse qui commande ! Après quoi, elle ne vous cassera plus les oreilles et sera bien docile.

Si les rires se firent entendre jusqu’à la rue, William resta muet. Il scruta avec attention son camarade qui jubilait de ses propos et se souvint sans mal de certains regards de son épouse et de confidences prononcées a demi mots sans qu'il n'en prenne la pleine mesure. A mi -chemin entre la peur et la haine, il n’avait jamais vu dans les tensions au milieu de ce couple autre chose que de petits conflits conjugaux. Pourtant, en y pensant davantage, il avait déjà vu le même genre de regard qu'adressait cette femme a son époux bien plus tôt dans sa jeunesse..Dans les yeux de son petit frère, adressé à leur bourreau commun…

Ne souhaitant pas se donner en spectacle, William prit soin de rester faussement charmant avant de retrouver son ami en tête à tête dans la pièce d’à côté, proche des vestiaires pour sortir.
Fidèle à ses habitudes, il s’arma de ses talents de comédien pour dénouer les langues.

L - Une bien belle soirée ! Vos conseils m’ont été précieux, il serait peut-être temps que je me trouve une épouse !
Mais… je ne suis pas sûr d’avoir compris vos mots. Ais-je le droit de lever la main sur ma future femme pour la faire taire ?


L’homme s’approcha de lui, murmurant à son oreille ; Évidemment, mais ne vous faites pas prendre.

Son sang se glaça, il déglutit. Il avait offert son expérience à cet homme à la dette facile, avait donné son amitié à un homme qui ne méritait même pas un bonjour de sa part et lui avait sauvé le cul plus d’une fois en lui évitant de parier son argent bêtement. Son regard se fit plus noir que jamais, capable de brpuler vif tous ceux qui s’aventureraient à le confronter et d’un geste brusque, il aggripa le col de ce maudit Baron.

L - J’espère ne plus jamais entendre de tels mots sortir de votre bouche en ma présence et ne jamais avoir écho d’une quelconque maladresse à l’égard de votre épouse. Si tel est le cas, je m’occuperai personnellement de vous. Suis-je assez clair ?

Son ton ne laissait aucune place au doute, ni même à cette amitié, enterrée à jamais.


Depuis cette désagréable soirée, William avait longuement hésité à révéler au public la monstruosité de cet homme mais les nombreux rires qui avaient retentis à la suite de ses blagues lui rappelait que beaucoup d’entre eux ne valaient pas mieux. La violence sur les femmes était monnaie courante et protégée par une drôle d’alliance masculine à vomir, et jamais, oh grand jamais, william n’aurait pris le risque que son propre secret ne s’ébruite dans la presse à scandale. Il était bien trop égoïste pour tenter de sauver une dame en détresse au détriment de sa propre personne.

Tel un lâche, il avait donc disparu de la vie des Curzon. De la vie de cet imposteur ainsi que de celle de sa charmante femme et de ces adorables progénitures.. Jusqu’à ce jour.

Vêtu tout de noir par plaisir et non à cause de l’annonce de la mort du Baron de Scarsdale dans la presse, William Lightwood se tenait devant la porte de la veuve en question avec une boule au ventre difficile à résorber. Il n’avait plus donné signe de vie depuis bientôt 2 ans et attendait là, l’air pantois avec un bouquet de fleurs, que l’on daigne annoncer sa présence en vitesse avant que son courage ne s’évade une nouvelle fois...
Si certains ne manquaient pas de conversation dans pareille situation, lui semblait pétrifié sur place. Que devait-il dire ? Pouvait-il se confier ? Devait-il jouer l’ignorant et feindre un emploi du temps trop chargé depuis 2 ans ?

Puis, elle apparut. Malgré sa tenue de deuil et une mine fatiguée, elle gardait sa légendaire gentillesse en le conviant à entrer pour prendre une collation en sa compagnie. Tel un enfant, le Comte se mit à bégayer, ne sachant que faire de son bouquet de fleurs tant la pièce en était remplie.

Lady Curzon, je suis ravi de vous voir. J’ose espérer que vous pardonnerez cette visite imprévue, je ne prendrai pas beaucoup de votre temps.
Voici pour vous.
Dit-il en tendant les fameuses fleurs.

Confortablement installé dans une charmante petite pièce, William fit en sorte de conserver ce drôle de calme (limite angoissant) qui le caractérisait tant. A l'intérieur, son esprit bouillonnait et il n’était pas certain de la marche à suivre pour éviter les faux pas. Souffrait-elle de l’absence de son époux ? Se sentait-elle délivrée ? C’était-il fait des films au sujet de ce mariage ou avait-il lu juste dans les propos de cet homme ? Après tout, les choses n’avaient jamais été dites clairement. Ni par son épouse qui portait un masque indéchiffrable, ni par ce lâche qui aurait nié en bloc la moindre accusation publique. Tant de questions auxquelles il aurait aimé des réponses.  

Voilà bien longtemps que nous ne nous sommes pas vus, vous êtes toujours aussi radieuse et aux petits soins. Dit-il en croquant dans un délicieux sandwich comme s’il était chez lui. Puis-je vous demander comment vous vous sentez ?

Il resta vague, ne souhaitant pas être de ceux qui se délectent des ragots issu d'un décès. Ce n'était pas le but de cette visite.




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Abigaïl Curzon
Abigaïl Curzon
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Message() / Sam 11 Mar - 13:05
Abigaïl Curzon
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@William Lightwood & Abigaïl Curzon.

Il était de noir vêtu, comme si, lui aussi porté le deuil de cet homme qui avait quitté leurs vies. Étaient il resté ami après la disparition de l'homme ? Peut être, elle n'aurai su le dire, elle, la femme enfermée dans cette bâtisse, hantant les couloirs, se cachant de son époux dans la journée pour ne pouvoir que mieux le souffrir à la nuit tombée. Elle s'était retirée au maximum de la vie de son époux, ne souhaitant pas savoir ou connaître ses intention, ses idées, ses journées. Il travaillait, joué, allait se délassé dans les bras de catins, ce qui était pour le mieux, car au moins, il ne l'assaillait pas ces soirs là. Mais tout cela, ne la concernait pas. Elle était mère, un rôle, une position à laquelle elle s'accrochait plus que tout. C'était ce qui la définissait cet amour qu'elle pouvait avoir pour ses enfants, leur éducation, leur sécurité. C'était tout ce qui avait compté dans sa vie sur ces six dernières années Prendre soin de ses filles.
Aussi, ne donna t elle aucun signe de surprise à sa visite, à sa tenue, à son air tendu. Que pouvait il bien faire ici, si ce n'était présenter des condoléances ou se repaître de la façon, pour le moins cocasse dont feu le baron de Scarsdale avait trouvé la mort. Après les salutations d'usage d'une maitresse de maison qui se tenait droite, digne, telle la veuve que l'on attendait qu'elle soit, elle laissa l'homme s'exprimer. Observant un instant le bouquet avant de faire un petit signe de main, un domestique approchant aussitôt du Lord pour le lui prendre des mains.

« C'est fort aimable de votre part d'avoir apporter ce présent. Les domestiques vont les mettre en vase. »

Laissant l'homme en livret récupérer le dit bouquet, l'emmenant avec lui pour pouvoir le disposer dans un vase qui conviendrait au mieux, alors que la baronne invitée son visiteur à prendre place, le thé et les délicatesse se posant dans la suite sur la petite table par une servante des plus dévouée. Qui remplit les tasses des deux personnes avant de s'éclipser. La baronne, toujours dans son rôle se saisi, de ses mains gantées de noir de sa tasse, en prenant une gorgée, laissant le calme et le silence prendre la pièce. Que pouvait elle dire à ce visiteur ? Que le temps était froid ?  Qu'elle appréciait sa visite ? Non. Elle préférait patienter et le laisser entamer la conversation telle qu'il la souhaitée, car après tout, personne ne viens visiter une veuve sans avoir une idée en tête. Il commençant par une banalité qui ne fit point réagir la dame, se contentant de prendre une gorgée de sa tasse pour répondre.

« Effectivement, cela fait environs deux années que nous n'avons eu l'honneur de votre visite à Kedleston. Je ne doute néanmoins que vous ayez conservé votre amitié avec feu mon époux à en juger par votre aimable visite de ce jour. »

Feu mon époux. Cette particule si petit qui changeait tout, qui la ravissait intérieurement, qui emplissait son cœur de soulagement. Feu mon époux. Il n'était plus, le démon était mort, enterré, pourrissant déjà dans les sols gelés du Derbyshire, son âme rôtissant en enfer. C'était là, tout ce qu'elle pouvait souhaiter à ce monstre. Néanmoins, elle ne laissait rien paraître, bien que n'ayant pas oublié la sévère correction qu'elle eu reçu sur le fait qu'elle ai pu parler à  cet homme de sa situation et des violences de son mari, ce qu'elle n'avait bien entendu jamais fait. Aussi,  quand il continua en prenant de ses nouvelles, elle prit un instant de silence, méditant sa réponse. Devait elle continuer dans son rôle ou tenter une poussée ? Après tout, elle était veuve, cela lui offrait une certaine liberté qu'elle n'avait encore point gouté mais les convenances...

Reposant délicatement sa tasse sur la table basses, les chevilles croisées, les mains posés l'une sur l'autre, elle observa le Comte de Surrey avant de répondre.

« Tel une femme ayant perdu son époux et son avenir en ne parvenant pas à lui offrir un héritier et qui rejoindra bientôt d'autres contrées pour laisser le nouveau baron de Scarsdale prendre possession des lieux. Néanmoins je présume que c'était une autre réponse que vous attendiez ? »

Elle l'observa un instant, avant de baisser les yeux vers ses mains gantées, continuant lentement.

« Saviez vous que, suite à votre discussion d'il y a deux années avec mon époux, il a lui même eu un échange des plus...marquant avec ma personne ? Je présume que c'est sur ce point que vous souhaitiez vous entretenir ? »

Elle l'observa de façon franche au travers du voile qui recouvrait une partie de son visage ? Après tout, elle se souvenait fort bien des coups qu'elle avait subit et des douleurs qui en avait suivi parce qu'il avait reçu quelques mots de la part du Comte. Alors maintenant qu'il était là, autant le confronter.


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Abigaïl écrit en olive
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Message() / Dim 12 Mar - 10:23
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Le théatre du deuil

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Abigaïl Curzon



Deux années déjà ? Le temps s’était écoulé si vite. William n’avait pas pris la pleine mesure de cette absence si longue qui rendait plus pénible encore cette visite. Il se sentit gagner par la honte, d’oser se présenter de la sorte, la fleur au fusil après avoir disparu tant de temps. Il déglutit, cherchant ses mots avec difficulté.

Sachez que je ne suis pas ici pour feindre une pitié que je n’ai pas au sujet de votre défunt mari. Je préfère être franc sur ce point là.

Faire semblant d’être attristé ? A quoi bon ? Il connaissait cette femme depuis de longues années et n’avait pas la force de lui mentir ni même de se faire passer pour un homme qu’il n’était pas. Il n’avait de pitié pour personne et sa franchise était souvent décriée et au cœur de nombreux commérages. Cela ne changerait pas, surtout pas aux côtés de la veuve.
Cherchant tant bien que mal à reprendre son assurance légendaire entre deux gorgées de thé, il écouta attentivement les paroles de Lady Curzon en quête d’une vérité qu’il n’avait jamais eu le courage de demander ouvertement.

En effet, les rumeurs dans cette ville se répandent plus vite qu’un feu de paille et tous parlent déjà de votre avenir incertain. Vous savez tout comme moi que vos filles sont une bénédiction et qu’elles vous aiment plus que tout au monde. J’ose espérer que le bonheur, le vrai, ne se trouve pas dans les dorures de ce salon et que la vie qui vous attend vous comblera malgré tout.

La vie d’une femme était fragile. Tantôt sur un pied d’estale tout en haut de l’échelle, tout pouvait s’écrouler sans crier garde. C’était injuste et l’absence d’héritier mâle marquait en effet le début d’une ère nouvelle…
Conscient qu’il détenait la vérité sur ce mariage malgré les démentis et les non dits, William déposa sa tasse sur la petite table avant de relever son regard sombre et de croiser celui de la veuve au travers du voile, soi-disant éplorée par la perte de son époux. Elle était une comédienne exemplaire, tout comme il savait l’être aussi. Sa tenue d'ébène, son teint pâle et sa voix pleine de faux remerciements, le spectacle était saisissant et pourrait en convaincre plus d’un. Certainement pas lui.

Pour ce que cela vaut, sachez que vous avez mon soutien dans cette épreuve et que vous ne manquerez de rien.

Il y veillerait personnellement. On le disait sournois, égoïste et pourtant, à demi-mot il lui offrait sa protection. Une protection financière dont elle aurait peut-être besoin tôt ou tard, et une protection émotionnelle dont elle se passerait sans doute volontiers. C’était une femme forte, il ne doutait point de cela.
Rapidement, plus vite qu’il ne l’avait espéré, la conversation prit une tournure nouvelle. Les langues commençaient à se délier de part et d'autre et William serra le poing à l’entente des mots prononcés. Il avait recommencé, il avait défié ses mises en garde et n’avait rien retenu de ses paroles. “Brûle en enfer mon cher ami” pensa t-il intérieurement. Ses phalanges blanchies de rage ne laissaient pas de place au doute, tout son être bouillonnait et il tenta de contenir sa rage comme il le pouvait.

C’est exact. Je vous mentirais en vous disant que votre époux et moi-même étions restés en bon terme ces dernières années. Mon absence est d’ailleurs le résultat de certaines divergences d’opinions entre nous… à votre sujet.
Votre cher époux à eu des mots forts malheureux après quelques verres, des mots qui ont fait rire bien trop d’hommes, mais qui ont attisé ma colère. Tout comme ceux que vous venez de prononcer Abigail..


A bas les formules de politesses, les titres et les bonnes manières. Son âme était en feu, hargneux contre lui-même de ne point être intervenu et de ne pas avoir coller son poing dans le visage de ce malotrus. Il se leva d’un geste brusque et se mit à déambuler dans le salon, le visage sombre. Ce n’était point là une démonstration de douleur à la suite d’un décès, c’était bien tout l’inverse. S’il aurait aimé que cet homme soit encore en vie, c’était surtout pour faire avaler ses dents à ce dernier.
Après quelques tours agités, il vint de nouveau s’installer, cette fois-ci aux côtés d’elle. Après tout, elle était veuve désormais et elle ne risquait plus de subir les représailles d’une conversation épineuse, ni même de la trop grande proximité d'un homme.

C’était un mari violent, n’est-ce pas ?

Il était temps de mettre des mots sur des années de faux-semblants.
Qui de mieux placé que lui pour comprendre la douleur que cela représentait. Lui qui avait gardé le secret de son enfance tant d'années avant de se confier à Juliet Blooming sur cette partie sombre de sa vie. Plus que les séquelles physiques que le temps finissait par adoucir, il gardait dans son esprit des souvenirs impérissables de cette époque…



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Abigaïl Curzon
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Message() / Jeu 23 Mar - 13:35
Abigaïl Curzon
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@William Lightwood & Abigaïl Curzon.

Elle l'observait. Sans détour, sans faux semblant ou minauderie stupide. Elle avait gagné ce droit, cette place. Elle était veuve, elle pouvait être cette femme fière et droite, cette femme dont le ton pouvait vous glacer le sang de par sa froideur et son tranchant, bien qu'elle ne l'utilise pas à présent. Non, elle préféré les mots senti et pesé. Elle préféré dire ce qui est, ce qui à été de par les mots et les sous entendu, faire comprendre à cet homme qui avait fuis en lançant une gerbe de flamme vers un homme violent que ce n'était pas quelques mots qui auraient fait la différence, pas quand on disparaît. Pas quand on abandonne la victime une fois la sensation d'avoir fait quelque chose de bien pour sa conscience en se disant qu'après soit peu bien advenir la colère de Dieu. Pourtant, son attitude montrait un certain malaise. Étais ce elle qui le provoquait ? Si c'était le cas elle ne mentirait pas, cela lui plaisait. Aussi, lorsqu'il parla de feindre une pitié, elle haussa un sourcil, sous son voile.

« Et qu’êtes vous donc venu faire en ces lieux après deux ans Lord Lightwood ? Vous repaître du malheur d'une jeune veuve ? Chercher à la séduire ? Ou simplement apaiser votre conscience ? Dites moi, je suis des plus curieuses à ce sujet puisque vous ne semblez point être venu présenter quelques respect au père de deux fillettes éplorée. »

La ton était plat, elle n'accusait pas, ne réprimandait pas. C'était une question ou une suite de question. Qu'importait en soit la raison de sa venue. Il était là après deux ans de silence et bien qu'il ai été un ami de feu son époux, elle ne pouvait dire le connaître réellement. Pourtant, elle jouerai son rôle, parlant de sa situation puisqu'il était sûrement venu pour cela, prendre des nouvelles, savoir ce qu'il en était de la jeune veuve Curzon. La situation n'était pas brillante, il fallait le dire, mais elle serait certainement plus lumineuse que l'idée d'une vie entière sous le joug de Nathaniel Curzon. La réponse offerte fut on ne peut plus clair et limpide. Bien sur qu'on parlait d'elle pourtant cela l'agaça quelque peu, a croire que le monde n'avait d'envie que pour se repaitre de ragot et de malheurs.

« Il n'est point besoin de me rappeler l'affection que mes filles et moi même nous portons réciproquement, après tout, vous ne les avaient jamais croisé. Quant à une vie meilleure monsieur. Le mariage m'a appris que la beauté d'une couverture peut cacher le plus sombre des récits. Néanmoins, je vous remercie pour votre soutien dans cette épreuve. C'est des plus...réconfortant. »

Non ça ne l'était pas. Elle n'en avait que faire en soit. Le soutien. Les condoléances. Cela ne changerai pas son passé. Pas plus que son avenir. Mais cela rassuré les gens, leur donnait cette impression d'utilité sur l'instant. Elle n'allait pas leur enlever cela. Pourtant ce qui l'interessée, elle, était de savoir pourquoi, il avait disparu alors qu'il semblait si proche du baron. Savoir que cela venait d'une divergence d'opinion à son sujet...lui fit hausser un sourcil tandis qu'elle trempait ses lèvres dans sa tasse de thé, ecoutant la fin de ses mots le toisant à l'instant ou il eu l'audace de l'appeler par son prénom, lui qui n'était point intime avec elle.

« Lady Curzon je vous prie. »

Sa réponse sèche l'avait elle agacé ? Elle aurai voulu continuer mais il était dans un état étrange, allant et venant tel un lion en cage. Elle savait qu'au besoin un domestique ne serait pas loin, prêt à l'aider, mais elle l'observait pourtant, proie acculée, prête à se défendre d'un nouveau prédateur potentiel. Ce qui n'arriva pas, l'homme préférant reprendre place pour poser une question dont elle savait, qu'il avait la réponse.
Lentement, elle saisit de ses doigts ganté le voile qui recouvrait son visage en partie, voulant qu'il voit parfaitement son visage, son regard, ses pupilles brillant d'un feu ardent.

« Pourquoi poser une question à laquelle vous avez la réponse Lord Lightwood ? Après tout, ne vous êtes vous point quereller avec lui à mon sujet ? Étais ce parce qu'il vous à expliqué qu'un homme pouvait battre sa femme comme plâtre tant que la baguette n'était pas plus épaisse qu'un pousse ? Ou étais ce parce qu'il à refusé de m'offrir à vous comme paiement d'une dette quelconque ? Est ce pour cela que vous êtes ici ? Obtenir ce qu'il vous a refusé ? A moins que vous ne souhaitez m'offrir la complaisance d'un homme qui une fois sa verve offerte à mon époux à disparu, se persuadant qu'il avait fait au mieux tout en laissant une femme subir les excès d'un homme violent, obligé d'accepter des traitements indigne même d'un animal dans le seul but de protéger ses enfants ? Je vous écoute Lord Lightwood, que venez vous m'apporter aujourd'hui ? Une dette à régler ou le soulagement de votre conscience quant à des actes dont vous aviez connaissance pour lesquels vous n'avez rien fait ? »

Sa voix était devenu de glace, son timbre froid, profond. Elle n'avait pas haussé la voix une seule fois, pas plus que son regard n'avait quitté celui du lord face à elle. Il voulait expier son péché, demander pardon, soulager son âme fort bien. Elle lui offrirait cela bien qu'il ne le mérite pas, tant qu'il cesse ce simulacre de compassion. Car une personne qui se serait réellement senti mal pour sa situation aurai fait plus que menaçait un homme violent avant de disparaître.


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Abigaïl écrit en olive
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Message() / Sam 25 Mar - 11:43
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Le théatre du deuil

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Abigaïl Curzon




S’attendait-il à être bousculé de la sorte ? Non. Abigail Curzon utilisa des mots durs qui le percutèrent de plein fouet. D’ordinaire si fière et hautain, il n’avait cette fois-ci ni la force, ni l’envie de se rebeller, de faire jaillir cette sournoise colère qui bouillonnait en lui. Il était en colère contre cette ordure et plus encore contre lui-même d’avoir manqué de cran.

Vous avez raison, je suis venu apaiser ma conscience. Une visite égoïste, je vous l’accorde.
Comment pourrais-je présenter mes respects à votre défunt mari ? Il pourrait mourir dix fois que cela ne m’attristerai pas...


C’était impoli, mais honnête. Naïvement, il avait imaginé pouvoir se présenter en ces lieux, accorder son soutien à la nouvelle veuve et s’en aller, l’air de rien, un fardeau de moins sur les épaules. Tout ne se passait pas comme prévu et le ton froid qu’employait cette femme, sans une note plus haute que l’autre, l’empêchait de se rebeller.

Je ne voulais pas me montrer impoli Lady Curzon, pardonnez ma maladresse. Il y a des sujets plus délicats que d’autres dans lesquels je ne suis pas à l’aise, qui le serait..

Malgré ses excuses sincères, elle n’en démordait pas. Elle était en colère et avait raison de l’être. Il serra son poing contre lui, cherchant à refouler ses propres souvenirs, en vain. Il se détestait de n’avoir jamais défendu son jeune frère lorsqu’il se faisait rouer de coups lui aussi et s’était fait la promesse de ne plus jamais être aussi lâche et pourtant, il avait failli de nouveau, trop obnubilé par sa réputation et complètement paralysé lorsque l’on parlait de violences en sa présence. Elle pouvait bien lui hurler dessus, défouler sa hargne sur tout son être, il savait mieux que personne ce qu’elle avait enduré toutes ces années.. Cette fois, il ne partirait pas.

Vous êtes bien loin de connaître toute la vérité à mon sujet, Lady Curzon. Peut-être même êtes vous bien audacieuse de porter un jugement sur mes actes, mais je ne vous en veux point. J’ai compris bien tard quel genre d’époux était votre mari, mais vous comme moi savez que le monde se contrefiche des violences faites aux femmes. Pensez-vous que la parole d’un Comte puisse faire le poids contre une horde d’hommes hilares ! Ils riaient, ils riaient tous de bon cœur lorsque votre mari se vantait de sa supériorité ! Qu’aurait-on pensé ? Que je n’étais qu’un affabulateur, jaloux, sans doute épris de la femme d’un autre et prêt à tout pour faire sombrer son mari en disgrace pour obtenir gain de cause ? Pas un instant je n’ai eu de pensées déplacées à votre égard ! Je ne suis pas ce genre d’homme !

Son ton s’était fait plus ferme, colérique, anxieux. Cette femme venait de lui envoyer des vérités en plein visage, il accusait le coup à sa façon.

Croyez-moi, j’imagine sans mal l’horreur que vous avez vécu. Murée dans le silence car les mots d’une femme n’ont pas de valeur dans cette société. Celle d’un enfant non plus, voyez vous…

Le visage de cette monstrueuse femme, de son bourreau, s’affichait à lui avec une netteté déconcertante malgré les années passées. Il se remémora son abominable sourire ainsi que l'ignorance de ses parents face aux blessures de leur deux fils “trop bagarreurs”. Tous ces souvenirs étaient gravés en lui à jamais.

Vous n’oublierez jamais. Le temps efface bien des douleurs, mais pas celles-ci. Vous devrez composer avec jusqu’à la fin de votre vie. Il continuera de hanter vos nuits et sa mort ne suffira pas à adoucir vos cauchemars, ni maintenant, ni plus tard. A présent, vous êtes une femme libre malgré tout ce que cela implique. Et je regrette. Je regrette amèrement de ne pas vous avoir apporté mon soutien lorsque j’ai su. Mais mes aveux ne vous feront pas vous sentir mieux, j’en suis certain.

Il marqua une courte pause pour reprendre ses esprits.

Vous êtes assez forte pour vous en sortir Lady Curzon, mais je vous tend ma main pour vous apporter mon soutien à présent. Êtes-vous certaine de ne pas en avoir besoin un jour ? Vous vous apprêtez à vivre la seconde partie de votre vie, plus douce et plus paisible, j’aimerai en faire partie.



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Abigaïl Curzon
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Message() / Lun 24 Avr - 16:49
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Souhaitait elle faire mal ? Souhaitait elle abattre le bâton de ses mots pour créer la douleur et les hématomes de sentiments sur l'âme de l'homme face à elle ? Rien n'était moins sur, car si elle avait souffert, elle savait que ce n'était pas tant la faute des autres que la sienne pour s'être tut, encore et encore, pour avoir accepter de vivre cela, pour ne pas s'être enfuit, bien avant, car la vie de nonne aurait été un million de fois préférable à cette vie qu'elle avait vécue. Mais elle avait été faible, soumise, peureuse. Ce qu'on lui avait appris à être en somme et ce qu'elle n'apprendrait jamais à ses filles dont elle ferait des femmes fortes et assurée, apte à  se battre pour ce qu'elles veulent et jamais leur mère n'accepterai un mariage pour elles dont elle ne sera absolument sur de l'homme. Pourtant, en cet instant, le venin avait besoin de sortir, le fiel de s'écouler et il 'était là, cet homme, ce pleutre qui avait su, qui avait vu et qui avait détourné le regard après un simple avertissement à son bourreau. Cela lui fit donc le plus grand bien de l'entendre admettre, admettre sa faute, sa couardise, sa pleutrerie. Il avait fait preuve d’égoïsme, de lâcheté, il avait abandonné une femme à sa misère et pourtant...

« Je vous prierai d'avoir un tant soit peu de décence Lord Lightwood. Je vous rappelle que mon époux, qu'importe son caractère était le père de deux demoiselles qui sont à l'heure actuelle effondrée de sa perte ! Si vous n'avez pas un tant soit peu de respect pour celui ci, je vous prierai d'en avoir pour leur chagrin ou de quitter au plus vite cette demeure avec votre conscience et votre égoïsme. »

Il avait été franc, certes et elle le remerciait intérieurement de cela, mais elle était une mère avant tout et malgré tout ce qu'elle avait pu subir aux mains de ce démon qui dansait a présent dans les cercles infernaux, ses filles, elles, aimaient sincèrement leur père ou prétendu  père. Pourtant, il fit preuve d'excuses, de repentir, et à son regard elle savait qu'il était sincère, mais n'eut cure de cela. Elle les accepta certes, mais d'un signe de la main qui signifiait qu'elle ne souhaitait pas se poser sur cela et continuer d'avancer dans cette conversation pour la mener à son terme. Les excuses ne servaient plus à rien, elle en avait trop entendu, trop crus. Combien de fois lui avait on dit que c'était du à l'alcool, une mauvaise récolte, une mauvaise nuit ? Combien de pardon avait elle acceptée d'un homme qu'elle avait aimé avant de se rendre compte que cet amour n'en était pas, qu'il n'était qu'un mirage, un espoir, un désir d'amour qui ne serait jamais satisfait ?

L'atmosphère était tendue, presque à couper au couteau, l'homme semblait troublé par tant de velléité de la part de la veuve, mais n'était ce pas la liberté d'une femme que d'être veuve ? N'avoir plus aucun homme pour lui dicter ses actes, son comportement, être maîtresse de sa destinée, le temps du moins de son deuil ? Car bien vite, elle le savait, elle ne serait plus l'épouse de, mais la sœur de. Elle reviendrait dans le giron de sa famille, retournerait là ou elle avait commencé. Femme fragile devant épouser un homme pour le bon plaisir des hommes de sa famille, marchandise, objet de convoitise, si on peut convoiter un temps soit peu une marchandise abîmée comme elle amenant à sa suite deux enfants d'un jeune âge. Pourtant, l'homme après un instant de...contemplation ? D'introspection ? Reprit. Ses mots...firent hausser bien haut les sourcils de la dame qui, sentant ses mains trembler d'une rage contenu, se dût de poser sa tasse avant de ne la faire choir sur le tapis et de la briser. Les mains ainsi libre, elles les serra, l'une contre l'autre à s'en faire blêmir les articulations, ses lèvres ne formant plus qu'un mince trait alors qu'elle se concentrait sur les motifs floraux de ses gants de dentelles de noir. Il s'imaginait ? Il osait s'imaginait ? Non, personne ne pouvait s'imaginer et puisqu'il semblait vouloir jouer sur les mots, vouloir lui faire croire qu'il avait subit bien des atrocités, elle allait se faire un plaisir de lui donner un détail des plus crue. Il avait été battu durant son enfance ? Il était un homme, il pouvait maintenant se défendre, il pouvait maintenant faire sa vie, mais elle ?

« Permettez moi de vous retourner vos mots. Vous êtes bien audacieux Lord Lightwood. Vous me dites à demi mot avoir eu une enfance difficile et j'en suis désolée pour vous. Mais vous êtes aujourd'hui un homme de pouvoir, libre de ses choix et de ses actes, ayant certes souffert mais pouvant se relever. Vous souhaitez vous imaginer ce que j'ai vécu ? Laissez moi éclaircir votre imagination. J'ai subi le roseau plus que de raison durant ces dix dernières années pour toute sorte de raison. J'ai subi le roseau à ne plus pouvoir marcher, à hurler de douleur et prier pour que le seigneur m'accueille enfin à ses côtés. J'ai subi les assauts d'un époux qui ne voyait en moi qu'un ventre, qui pensait que la violence était un moyen de parvenir à ses fins et qui, quand il n'y parvenait demandé à d'autres membres de sa famille de faire ce que lui n'a jamais su faire ! Votre imagination se porte t elle toujours bien ? Car aujourd'hui que je suis veuve, je n'ai pas retrouvée ma liberté. J'ai été une demoiselle vendue à un homme par ma famille, pour un mariage de raison. Je suis une veuve sans héritier qui devra accepter d'ici quelques temps le giron et les assauts d'un nouvel homme pour le salut de mes filles. Je vous met donc au défi de chercher à me comprendre ou de vous mettre à ma hauteur tant que vous n'aurez pas subit ce genre d'assauts en votre chair. »

Ses dents grincées. Son ton resté aussi froid que la glace, que la mort, son regard un brasier ardent. Elle était en colère, non contre lui, mais contre le monde des hommes qui la réduisait à cela. Un ventre, un objet, une possession qui pouvait aussi bien gagner un bon qu'un mauvais maître. Elle était un animal...

« Néanmoins vous avez raison sur un point. Je n'oublierais jamais, car ce n'est pas le genre de chose que l'on peut oublier bien qu'on le souhaiterais. Je ne vous ai pas attendu pour me réveillant en hurlant, mais je n'ai rien de libre, je ne suis qu'un oiseau à qui on donne l'espoir de la liberté avant de le mettre en cage. Mais je le ferais pour mes filles, car il n'y aura jamais rien de plus précieux à mes yeux que ces enfants. Mais je vous suis on ne peut plus gré de votre soutien actuel, Lord Lightwood. »

Une larme roula le long de sa joue. Colère ? Souffrance ? Elle ne le savait pas vraiment, mais cette larme traitresse, fut suivie d'une seconde, montre de toute la douleur, de toute la haine, de toute la détresse du cœur et de l'âme d'une femme qui n'avait à la base rêvé que d'une famille.


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Message() / Mer 26 Avr - 11:22
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Le théatre du deuil

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Abigaïl Curzon




La douleur. Une douleur vive, aiguë, qui lui déchirait les entrailles à chacun des mots prononcés par la veuve en colère. William prit peur de son propre reflet, le reflet d’un homme égoïste, se vantant d’être courageux alors même qu’il n’avait pas été capable de s’opposer à un ignoble confrère violent. Il se rappela la promesse qu’il s’était faite de ne plus jamais se laisser maltraiter et de protéger à jamais son plus jeune frère, plus fragilisé que lui par les sévices de leur enfance. Et voilà qu’il avait échoué une fois encore, n’avait pas trouvé la force de se rebeller davantage au risque de quoi ? De mettre sa réputation en péril ? Un bien maigre tribut à payer pour le bien être d’une femme, d’une famille, de deux petites filles inscouciantes.

D’ordinaire trop orgueilleux pour accepter les critiques, cette fois-ci, il garda le silence. Un silence quasi religieux et de rigueur, conscient qu’elle était dans son droit de déverser sa rancœur et ses souffrances sur un homme venu la saluer comme le dernier des idiots, les mains dans les poches. A quoi s’attendait-il ?
A une chaleureuse embrassade ? A des paroles conciliantes ? Son front se plissa, comme s’il cherchait à s’épargner les visions d’horreur qu’elle lui détaillait avec sang froid. Il en eut des hauts le coeur et se détesta encore un peu plus de ne pas avoir été là pour elle.

Vos filles ne sont pas là. Nous sommes dans cette pièce deux adultes et n’avons pas à feindre quoi que ce soit. Je suis près à encaisser vos paroles et vos reproches, mais ne me demandez pas de jouer la comédie au sujet de feu votre époux.

C’était trop lui demander. De modérer ses propos pour faire croire à qui veut l’entendre que la mort de cet homme était un drame, un tragique coup du sort alors qu’en réalité il ne s’agissait que d’un merveilleux karma même si malheureusement, il n’avait pas assez souffert pour payer son comportement. Jamais, oh grand jamais, William ne pourrait voir en ce monstre une once de bonté. Il avait perdu son respect le jour même où il avait tenu ce discours plein de sous-entendu. Il avait perdu son respect en tant qu’homme, en tant qu’époux et également en tant que père. Il ne méritait pas les louanges et la tristesse de ses propres filles. Evidemment, il garderait ses pensées pour lui au risque de voir Abigail se jeter à son cou toutes griffes dehors.

La tasse de thé manqua de tomber au sol tant elle tremblait de nerf. Où était donc passé l’épouse docile, endurant les assauts de son mari violent ? Comment cette femme, hargneuse et courageuse avait-elle pu se laisser dominer de la sorte pendant autant d’années ? C’était inconcevable.
Il ne la quittait pas du regard, osant se confronter à la dure réalité de la souffrance de cette femme dans ses yeux torturés, malgré l’effort que cela demandait. Son venin, elle pouvait le déverser à sa guise, il acceptait à bras ouvert sa sentence et le poids des mots prononcés par celle qui était l’unique victime de son manque de courage. Ca ne lui ressemblait pourtant pas, de rester assis sans hausser le ton ni même tenter de se défendre à coup de paroles acerbes, lui qui maîtrisait si bien l’art de blesser ses adversaires avec des mots tranchants. Il était venu ici, entre ces quatres murs, lui apporter son amitié et si laisser sortir sa rage parvenait à apaiser un minimum son esprit, alors il resterait à l’écouter. Encore et encore.

Sans doute avait-elle raison. Leurs situations étaient différentes. Il était né homme, avait hérité d’un titre et avait donc le privilège de pouvoir désormais vaquer à ses occupations sans personne pour lui dicter quoi faire, qui être ni comment l’être. Pour elle, pour ses filles, tout serait différent. Tôt ou tard on attendrait de cette dame un nouveau mariage, pour l’honneur. William se crispa à nouveau, ne sachant quelle réponse apporter pour lui apporter du réconfort. Son destin était scellé, par sa seule condition de femme, tout deux le savaient. Et il n’était pas venu jouer la comédie.

Vous avez raison Ab.. Lady Curzon. Vous avez raison sur de nombreux points. Les sévices que nous avons endurés ne sont pas comparables. Si vous pensez que mon statut suffit à me faire oublier mon passé, vous faites fausse route. Nous n’étions que des enfants.. Mais il est vrai que j’ai une chance que vous n’avez pas. J’ai la chance d’être à présent libre de mes actes, de mes choix. Qu’ils soient bons ou mauvais..
Que souhaitez-vous donc entendre ? Souhaitez-vous que je m'apitoie sur votre sort à votre côté ? Est-ce donc cela que vous attendez ? Souhaitez-vous voir défiler des gens qui n’ont jamais su voir entre les lignes vous adressez leurs plus plates condoléances ? Vous savez ! Vous savez que bon nombres d’entre eux étaient au courant ! et que personne n’a eu le courage de venir à vos côtés ! Je ne fais pas exception Lady Curzon, vous le savez !
Dit-il en essayant de se contenir.

Vous pouvez m’assaillir de votre haine, je vous écouterai sans limite. Vous pouvez déverser votre colère sur mes épaules, frappez, criez, mais permettez-moi de prendre la parole quelques instants avant.

Il déglutit, conscient qu’il était là dans une position inconfortable sur une pente très glissante.

Deux choix s’offrent à vous à présent, je ne vous apprend rien, mais je vais les dire à haute voix pour que vous en preniez la pleine mesure.
Vous pouvez vous apitoyer sur votre sort et accepter sans broncher un nouvel époux car oui, c’est ce qui vous attend pour survivre ! Vous pouvez repenser à votre passé en boucle et vous finirez par vous noyer dans votre souffrance.
Ou vous pouvez aussi démarrer une nouvelle vie !Vous trainerez à vos chevilles le poids de toutes ces épreuves à jamais, mais vous pourriez découvrir la vie sous un angle nouveau. Vous pourriez trouver un mariage d’amour, un homme bienveillant qui soignera vos blessures, trouver des amis loyaux et avoir une vie plus paisible. Noircir le tableau de votre avenir ne vous mènera à rien ! Aujourd’hui plus que jamais, vous devez vous montrer forte et douloureusement optimiste pour la suite.
Si vous optez pour le premier choix, je n’ai plus rien à faire dans cette pièce ! En revanche, si vous acceptez de sourire à nouveau, je tâcherai d’être à la hauteur.. cette-fois..


Assis en retrait pour se préparer à encaisser les coups de nouveau, William croisa les bras, immobile. C’était si facile, si condescendant de voir les choses sous cet angle et pourtant..si vrai.

Lady Curzon. J’entends vos mots et ils résonnent en moi avec fracas..
Mais il est trop tard… Je ne peux corriger mes erreurs tout comme vous ne pouvez revenir en arrière pour changer les choses…


Il tenta une nouvelle approche, ouvrant sa main dans sa direction avec l’espoir que les choses s'apaisent un peu au risque de manger ses propres doigts en pleine face.




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Message() / Mer 10 Mai - 13:05
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D'ou sors cette rage ? D'ou sors cette colère qui bout en elle, qui ne cesse de grossir, de grandir, tel un démon qui semble prendr ele contrôle de son corps, de son âme ? Elle n'avait pourtant jamais été ainsi. Elle n'avait fait qu'encaisser, souffrir, baisser la tête et prier. Dieu qu'elle avait prié pour un monde meilleur, pour que les coups de baton en achèvent de sa vie, pour que le sommeil l'emporte et que plus jamais elle ne puisse voir le lever du jour. Oui, elle avait prié pour que le seigneur la libère. Cela avait pris un long moment mais il l'avait entendu. Et maintenant quoi ? Maintenant elle se défoulait sur un homme qui n'y pouvait rien ? Qui n'avait rien pu faire ? A moins qu'il n'avait rien voulu faire...
La conversation, bien que sous des égards de politesse relative montait lentement et si la dame gardait un ton aussi glacé la toundra des steppes glaciales de  sibérie.  Elle avait mal en soit. Elle avait mal d'avoir été cette chose, de savoir que d'autre savaient, ce qui lui été arrivé, ce qu'elle avait subit, enduré et que malgré cela...ils avaient simplement détourné le regard, comme si le fait de ne pas le voir, le faisait disparaître. Elle avait été une mendiante d'espoir, une mendiante d'amour, une mendiante en quête d'un sauveur qui n'avait été autre que la mort elle même.
Pourtant, elle restait cette créature blessée, elle avait juste changé, passant d'épouse à veuve, devant défendre certains principes qui la répugnait et si elle haïssait cet homme qui reposait aujourd'hui dans une tombe qu'elle n'irait jamais fleurir, ses filles l'aimait et pour elles...elle exigerait un respect minimal qui ne semblat point plaire à l'homme qui retorqua, embrasant le regard de la dame.

« Mes filles ne sont peut être pas dans cette pièce, mais je vous rappelle que vous êtes ici en ma demeure et que je vous prierai de vous plier à la politesse minimale ! Le baron ne mérite peut etre pas la moindre compassion, mais j'exige que l'on garde un respect de base ! »

Son ton avait forci légérement et ce n'était là qu'un début. Il avait voulu jouer, il avait voulu se faire compassion, se faire comprehension, mais il ne pouvait, il ne pourrait jamais comprendre entièrement ce qu'elle avait vécu, ce qu'elle vivait toujours, ce qu'elle vivrait éternellement. Alors elle lui donna un avant goût de cette vie qu'elle allait vivre, de celle qu'elle avait vécu et oui, elle devait l'admettre elle prit un plaisir malsain à le voir trembler, à le voir se décomposer partiellement aux mots qui le frappait de plein fouet. Elle avait mal. Si mal et pourtant...pourtant c'était si bon de se libérer ainsi, de sortir ces horreurs, de les exorciser par des mots. Ils avaient tout deux subit certaines choses. Et une partie d'elle, la partie qui cherchait à protéger deux enfants pleurant la mort de leur parent, voulait le reconforter, l'écouter le consoler. Malheureusement pour lui...elle était noyé dans le feu d'un désespoir qui n'avait que trop longtemps couvé.

Terminant sa diatribe, quelque peu essoufflé, essuyant avec une rage qui n'aurai pas être là cette larme traîtresse qui coulait sur sa joue elle écouta le comte et son air triste, pénitent. Il lui accordait quelques points, quelques concessions, néanmoins il se fourvoyait. Jamais, il ne pourrait oublier, elle en avait aussi conscience qu'il avait conscience qu'elle même n'oublierai pas. Mais avant même qu'elle puisse lui répondre, il continua et la crucifia. Que souhaitait elle entendre...elle ne le savait pas elle même. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle souhaitait entendre, de ce qu'elle souhaitait qu'il dise. La rage l'avait submergée, la colère, la honter, la rancoeur. Elle avait laché son fiel et maintenant...quoi ? A quoi cela servait il ? Etait elle mieux ? Plus heureuse ? Voulait elle qu'on l'a plaigne comme une chose fragile ? Qu'on l'ignore ? Qu'on joue à celui ou celle qui ne savait pas alors que...certains savaient ? En riez ?

Elle ne savait que dire. Son feu avait été soufflé aussi vite qu'il s'était embrasé, la laissant plein de doute, de rancœur, de tristesse. Dieu que cette tristesse était immense, tel une vague géante la noyant, l'emportant, l’empêchant de reprendre son souffle...pourtant elle écouta...Entendit...figée qu'elle était dans son siège, les mains serraient les accoudoirs...que voulait elle...qu'esperait elle ? Le comte donnait des possibilité et elle avait déjà choisie la sienne, à l'instant ou ce monstre était mort, elle avait choisie d'avancer mais...
Une main se tendit vers elle. Une main large et ferme, une main qui appelait à la paix, à l'apaisement, à la guérison de ces blessures qui deviendraient des cicatrices et elle eu un instant, bref, ou elle l'observa tel une chose étrange, tel un objet qui était plus utilisé pour faire souffrir que pour consoler. Devait elle la saisir ?

Son visage...lentement se tordit. Ses lèvres, sa machoire, se mit à trembler...ses larmes se mirent à couler et alors qu'elle observait cette main...une partie d'elle... une partie qui était morte depuis longtemps...fit son oraison.

« Je n'étais qu'une jeune fille...je ne rêvais que d'un mariage heureux avec un monsieur, d'une famille...je voulais simplement un peu d'amour...et cet homme... »

Un sanglot se perd dans sa gorge  alors qu'elle ferme ses paupières, qu'elle laisse couler ces larmes.

« Il fut un temps où cet homme était bon. Où sa voix était douce, ses paroles étaient agréables. Je pensais pouvoir l'aimer aveuglement et le monde me semblait être une chanson dont la mélodie m'envoûtais...puis tout à changé... »

Lentement, elle releva son voile, dévoilant au comte son visage, ses larmes et surtout un tache rosé prêt de son œil. Un blessure qui finissait de guérier.

« A cette époque. Quand l'espoir était permis...que la vie valait d'être vécue.  Je rêvé d'un amour éternél, d'un Dieu sauveur. Mais j'étais jeune...insouciante. Le démon à surgi de la nuit, poussant ses hurlements, utilisant ses griffes, annéantissant tous mes espoirs, faisant de ma vie un cauchemar... »

Elle déglutit, ouvrant doucement les yeux.

« J'ai rêvé d'une vie bien différente de cet enfer que j'ai vécu. Mais...cette vie à tué ce rêve et aujourd'hui...J'ai cette colère en moi. Cette rage d'avoir tant souffert, cette haine de savoir que tant de personnes ont simplement détourné le regard. Je me sens brisée Lord Lightwood...et si je n'avais mes filles...nous ne serions pas là, à discuter. »

Elle n'avait pas su saisir sa main. Pas physiquement. Elle ne pouvait s'y résoudre à ce contact avec un homme. A cette main qui avait si souvent sévit sur son corps. Elle avait peur des hommes en un sens, peur de ce qu'ils pourraient lui faire, de ce qu'ils étaient capable de faire. Mais malgré tout...elle était prête à accepter sa proposition.

« Je ne saurai être optimiste pour l'instant. Je ne saurai espérer. Mais avec le temps...peut etre ? En attendant, soyez optimiste pour moi je vous prie William...aidez moi, à traverser ces ténèbres je vous prie. »

Au final ce n'était que cela, un appel à l'aide. Une demande d'espoir, une supplication.


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Abigaïl écrit en olive
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Message() / Sam 13 Mai - 15:27
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Le théatre du deuil

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Abigaïl Curzon




William Lightwood avait une bonne étoile. Plusieurs journaux mondains dans lesquels ont y dépeignait un homme odieux, avide de pouvoir et manipulateur avaient été interceptés de justesse. Tous pensait connaitre cet homme vêtu de noir et d’or en toutes circonstance sur le bout des doigts. Ses propres amis se meprennaient à son sujet, le voyant comme un roc imperméable aux mots et aux attaques. Un homme sans coeur ni compassion.

Pourtant, il n’y avait pas d’homme plus vulnérable que lui à cet instant précis. Brisé par les mots prononcés par Lady Curzon, il semblait avoir quitté son corps et n’être plus qu’un pantin, inerte. Son cœur saignait de tous les côtés, assailli par un nouveau coup de couteau à chaques mots lancés par la veuve, chaques visions d’horreur dans son esprit, à chaques détails de ce calvaire sur lequel il avait fermé les yeux. S’il avait trouvé la force de répondre avec poigne dans un gant de velours pour ne pas l'abîmer davantage, il se sentait à présent vidé et redoutait la prochaine joute verbale. Les échanges entre les deux fusaient et les domestiques de passage dans la pièce filaient aussi vite que l’éclair pour ne pas s’attirer la foudre de Lady Curzon, enragée ou de William Lightwood qui faisait comme chez lui.

Cet homme était un menteur Lady Curzon, il a profité de votre amour et de votre bienveillance. Vous n’y êtes pour rien, vous aviez raison de rêver d’amour et d’un mariage heureux. C’était votre droit le plus légitime, et vous n’auriez jamais dû avoir à vivre de telles souffrances.

La veuve leva son voile, laissant apparaître son visage fatigué et encore marqué par un coup trop récent. Le Comte ferma les yeux, conscient qu’il ne s’agissait pas là d’une maladresse, d’une chute ou d’une porte qui aurait heurté ses pommettes…

Ne vous posez pas des questions auxquelles vous ne trouverez pas la réponse. Pourquoi a t’il fait ça ? Pourquoi a-t-il changé ? Qu’aurais-je pu faire ?
Je me suis longtemps questionné sur le sujet, et depuis que j’ai cessé de le faire, je me sens un peu mieux. Il va falloir vous armer de courage pour avancer et mettre un voile opaque sur votre passé. Ne le soulevez jamais, laissez ces souvenirs le plus loin de vous.


Non, William Lightwood n’était pas un monstre, pas un homme dédaigneux et hautain. Il avait bon cœur, la preuve. C’était simplement un homme que l’on avait brisé plus jeune et qui avait grandi plus fort, imperméable aux émotions pour que plus jamais on ne puisse l’atteindre à nouveau.

… Mais elles sont là..vos filles.. Et plus que jamais elles ont besoin de vous. Aujourd’hui pour affronter un deuil douloureux pour elles, plus tard pour que la mère protectrice que vous êtes, veille sur elles et les empêche de souffrir. Vous devez rester debout, lucide et déterminée pour leur offrir un avenir paisible.

Plus détendu par la nature de ces récents échanges, rassuré également par le fait qu’enfin Abigail vide son sac, s'épanche sur ses souffrances comme un premier pas vers la guérison, William referma la main..pour cette fois. Un jour elle la saisirait, elle était assez forte pour remonter la pente, il en était persuadé.

Je ferai de mon mieux, je vous en fait la promesse. Je m’assurerai que tout aille bien pour vous, et je ne cesserai pas de rester optimiste à vos côtés. Je le serai pour deux. Je vous imagine déjà dans une splendide robe, moins terne que celle-ci, vos cheveux de feu lâchés, en train de rire aux éclats avec vos deux enfants.
Bientôt, vous vous rendrez au théâtre ou à l’opéra sans craindre son regard, vous partirez à cheval et le vent dans votre cou ne réveillera aucune douleur de la veille.. Vous pourrez lire des livres, blottit dans vos draps sans qu'il ne vienne s'y engouffrer à moitié ivre en rentrant du bar. Bar où je suis souvent, je l'admet.
Dit-il pour ajouter une pointe d'humour.
Lady Curzon, vous avez la vie devant vous.
Qui voulez-vous devenir à présent ? Quels sont vos rêves ? Vous en avez encore, enfouis quelque part…




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Message() / Dim 4 Juin - 11:12
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Cet homme était un menteur. Il était bien plus que cela. Cet homme avait été un démon et tortionnaire, une créature revenu des enfers pour la faire souffrir, la brisée, l’humilier et la transformer en pantin sans vie. Là avait été son but. Eteindre la lumière dans ses yeux pour la transformer en poupée vivante, inapte à parler, lire penser. Un simple objet que l’on posait dans un coin, que l’on utilisait quand on le souhaitait, qu’on pouvait martyriser et violer tant qu’il était possible de le faire. Cet homme n’avait jamais mérité son amour, pas plus que sa bienveillance. Pourtant, si  il n’avait jamais réussi à obtenir le premier, lui qui n’avait jamais vraiment chercher à faire la cours à sa femme, elle lui avait offert de prime abord le second ; bienveillante de nature, elle avait voulu voir en cet inconnu qu’elle devait épouser un homme bon qu’elle saurait apprendre à apprécier. Elle avait rêvé de cs choses que les sœurs lui avaient apprise. Une famille heureuse, un mariage qui se passait bien entre deux époux qui sauraient s’apprécier, se faire confiance, s’aimer peut etre. Elle avait rêvé d’une vie dans les jardin et les szerres à profiter des fleurs et de leurs odeurs, leurs couleur, elle avait rêvé d’etre une femme libre une fois mariée. Libre de vivre, d’aimer, de chanter et danser, de profiter de ce monde au bras de son époux. Elle n’avait été qu’un oiseau mis en cage et sans cesse torturé, brisé, déplumé. Ravalant une boule de chagrin, un sanglot qui la prenait maintenant, elle, la veuve joyeuse qui n’avait pas pleuré depuis le décès de son époux, elle ne savait plus contenir tout cela,c omme si Lord Lightwood de ses mots et de sa capacité à subir son courroux, sa rage, son désespoir avait ouvert les vannes d’un barrage qui ne cesserai peut etre jamais de se déverser.
Bien sur, elle se posait mille et une question, qu’un homme, peut être saurait apaiser de ses réponses. Pourquoi ? Comment ? Qu’avait elle fait ? Mais y avait il réellement une réponse ? Elle n’en était pas sur et ruminer ne servait à rien, mais comment arrêté quand la blessure, fraiche ne cesse de vous lancer le cœur et l’âme ? Le comte tenta un conseil et elle ne pu que fermer un instant les paupières, ses larmes coulant de plus belle, silencieusement, dignement.

« Je n’aurai jamais de réponse au pourquoi de ce supplice. Je ne peut que me dire que cet homme était un dérangé et un sadique tel que son père l’avait éduqué. Néanmoins…je ne laisserais jamais ces souvenirs disparaitre sous le voile opaque du passé. Ils sont mien, ils ont fait la femme que je suis devenu, ils feront de moi la mère qui saura protéger ses enfants d’un tel comportement. Ils feront de moi celle qui sera prête le jour où, devant me remarier, mon futur époux pourrait se revéler aussi mauvais que le précédent. On ne connaitre sa destination en ignorant son point de départ Lord Lightwood. »

Certes, il avait quelques mots de réconforts ou du moins tentait il de sa maladresse toute masculine, mais il tentait et elle lui en était reconnaissante bien qu’elle l’ai affligé de bien des mots sous le coup d’une colère qu’elle avait depuis bien trop longtemps refoulé. Il lui parla ainsi de ses filles du besoin qu’elles avaient de leur mère et le regard de cette mère plongea dans celui de l’homme face à elle. Dur, résolu, malgré les sillons des larmes sur son visage.

« Je n’ai jamais manqué à mes filles. Même en pouvant à peine marcher j’ai toujours gardé un sourire aux lèvres et me suis occupé d’elles. N’ayez aucun doute que je le serai toujours même si cela doit me couter ma santé ou ma vie. Mais l’avenir est incertain et je ne sais quel démon au visage d’ange je pourrais devoir épouser pour leur assurer cet avenir…néanmoins, comme avec leur père, je les protégerait et n’ai pas peur de me damner en tuant le premier qui osera les blesser, lord Lightwood. »

C’était une promesse pour  sure. L’assurance que, quiconque tenterait de blesser ses filles, de les battre, d’abuser d’elles…finirait sous l’ire de leur mère et elle avait bien trop appris de son défunt époux pour offrir la moindre once de compassion ou de pitié à la pauvre âme qui tenterait la chose. Peut etre aurait elle besoin d’aide. Un jour. D’ailleurs, elle en avait déjà besoin, mais elle ne pouvait l’avouer, l’accepter et prendre la main d’un homme, d’une de ces créatures qui lui avait fait tant de mal… Non. Ce n’était en rien possible. Raison pour laquelle cette main tendu par le comte resta vide, bien qu’elle l’ai saisie par les mots. Il était optimiste. C’était…agréable, bien que fou et incensé. Elle n’imaginée rien de tout ce qu’il disait. Elle ne se voyait pas ainsi, car elle ne l’avait jamais été. Le couvent était stricte et son mariage ne lui avait offert aucune liberté. Pourtant elle espérait, quelque part, que ce qu’il puisse dire était vrai.

« Cela fait longtemps que j’ai perdu mes rêves Lord Lightwood. Ils ne sont plus que poussière dans le vent. Tout ce que je souhaite, c’est mettre mes filles à l’abri et les rendre heureuse… car pour moi…je pense qu’il est trop tard et que le mal fait à tué celle que j’aurai pu être pour ne laisser rien de plus qu’une coquille…dans laquelle vit l’âme d’une mère. »

Elle eu un sourire triste. Un sourire de désillusion. Pourtant, elle espérait en ces choses dont il avait parlé. Courir, libre, vivre sans la crainte du fouet ou de le voir la posséder de nouveau sans son accord. Oui. Peut etre apprendrait elle à reconstruire avec le temps la femme qu’elle pourrait etre, à rassembler les morceaux brisé jusqu’ faire quelque chose de nouveau. Qui ne serait jamais elle. Pas tout à fait. Mais… un peu… tout de même ?

« Mais…j’aimerais…reprendre ma serre…et y faire pousser des fleurs…j’ai toujours aimer cela. »


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Abigaïl écrit en olive
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Message() / Dim 11 Juin - 12:55
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Le théatre du deuil

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Abigaïl Curzon




William faisait de son mieux pour tenter de rassurer la femme à ses côtés, conscient que ses efforts seraient vains. Il n’avait pas enduré les mêmes supplices qu’elle et se surprenait même à penser qu’il avait eu une part de chance, dans son malheur, mais il se souvenait des attaques de cette femme sur lui ou sur son frère comme si les faits s’étaient déroulés la veille. Il savait qu’Abigail ne pourrait jamais oublier, ni même se remettre totalement de cette vie de torture et de souffrances silencieuses. Elle devait apprendre à composer avec, malgré les vestiges de ce passé brutal. William ne voyait que son visage, mais il était convaincu que quelque part sur son corps, à des endroits que personne ne pouvait voir, il y avait des traces indélébiles qui lui rappellerait à jamais les attaques de son époux. Ce monstre avait quitté ce monde, mais il avait enmené avec lui une partie de l’âme de cette femme forte. Sa candeur, son innocence, son bonheur, tel un voleur, il s’était octroyé le droit de prendre avec lui un morceau de dignité et William sentit le poids de ses propres remords lui lacérer l’estomac.

Devant la détermination de cette mère capable de tout pour protéger ses jeunes enfants, il suffoquait. L’immense miroir en bout de pièce l’effrayait, il se sentait juger, par son propre reflet. Lui qui se ventait de cette fortune bâtie à partir de rien, qui s’amusait à terrifié de son air hautain les jeunes débutantes trop naïves, qui était fier d’être devenu un homme reconnu et respecté, ne voyait plus que ses innombrables échecs devant lui dont le plus honteux de tous : être resté dans le déni sans venir en aide à cette femme.

Son petit jeu d’intimidation n’avait pas eu l’effet escompté sur le bourreau, mais il n’était en vérité pas surpris. Après cette seule et unique remontrance, il s’était sentit un peu mieux, comme s’il avait agit pour une bonne cause et fait son possible pour que la situation cesse. En vérité, il savait que ça ne serait pas le cas, mais avait préféré fermer les yeux tel un cheval de course avec des œillères, pour ne pas avoir à jouer les chevaliers sauveurs au risque de mettre sa réputation et ses longues années de travail en péril. Ce miroir, au fond de la pièce, lui laissait entrevoir le petit garçon prostré dans un coin, immobile et incappable de défendre son frère cadet…

Voilà une excellente idée… des fleurs..

Il aurait aimé lui offrir plus que cela, plus que des morceaux de rêves tachés de noir, mais le comte devait se rendre à l’évidence ; certaines choses ne pouvaient s’acheter malgré toute la fortune du monde.
L’argent ne ferait pas le bonheur de cette veuve et il n’avait qu’une seule arme à déployer pour l’aider à avancer dans cette nouvelle vie : son amitié.

Je ne me pardonnerai jamais. De vous avoir laissé seule dans cette situation et d’avoir osé fermé les yeux. Pas moi ! Pas moi ! Comment ai-je pu ?!

Il se leva d’un bon, renversant l’un des vases sur la table à cause d’un geste trop brusque. Sa colère n’était dirigée que sur sa propre personne et il devait se rendre à l’évidence, il n’avait pas d’autre choix que d’accepter avoir échoué, une fois encore.

Délicatement, il revint proche des canapés et posa un genoux sur le sol, levant un regard suppliant et plein de sincérité en direction de la veuve aux cheveux de feu.

J’espère qu’un jour vous me pardonnerez et me laisserez une chance de faire amende honorable. Je n’attends rien de vous Lady Curzon, je veux être à vos côtés lorsque vous en aurez besoin. Je veux être le bras que vous viendrez saisir lorsque vous vous sentirez suffoquer au milieu d’un bal ou d’une assemblée trop envahissante. Je veux être celui à qui vous écrirez si vos finances vont mal, celui à qui vous offrirez un verre pour vider votre haine sans honte ni tabou. L'épaule sur laquelle vous déchargerez votre colère si vous en avez besoin...
Ne vous méprenez pas sur mes propos, je n’ai aucune pitié pour vous, bien au contraire. Je ne cherche pas à laver ma conscience, il est trop tard pour cela, je veux simplement croire que je peux devenir quelqu’un d’autre.. une meilleure version de moi-même…votre ami, peut-être.


William vint enfouir son visage entre ses mains et relever la mèche brune de son front avant de reprendre la parole une dernière fois.

Mon frère et moi-même avons été battus de longues années, puis enfermés des journées entières dans le noir. J’ai d’abord cru qu’on méritait ces punitions, puis j’ai compris que ce n’était pas le cas. J’ai essayé de dire la vérité, et nos parents ont fermé les yeux.
Tu dois devenir un homme fort William ! “ me disait mon père pour faire cesser mes supplications. Je ne sais pas ce qui m’a le plus brisé. Les coups ou l’ignorance ?
Je n’ai jamais levé la main sur vous et ne le ferais jamais, et pourtant, j’ai l’impression d’avoir participer à votre souffrance, à ma manière..


Vulnérable, William reprit place sur le sofa les mains tremblantes de haine envers cet homme qu’il avait un jour eu la naïveté de considérer comme un ami. Il releva les yeux sur Abigail..



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Abigaïl Curzon
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Message() / Mer 21 Juin - 12:45
Abigaïl Curzon
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@William Lightwood & Abigaïl Curzon.

Les souvenirs se succèdent dans l'esprit de la femme dont les joues s'humidifient pour sa plus horrible colère et frustration. Elle ne veut plus pleurer ! Pas pour lui. Pas pour ce qu'il lui a fait. Il ne mérite pas ses larmes, ses pensées, ses attentions. Il ne mérite rien cet homme qui se croyait intouchable, invincible, inattaquable de par son statut de baron. Un pauvre baron, le bas de l'échelle des titres noble et pourtant, il aurait été prince qu'il ne se serait pas mieux comportait. Il l'avait fait hurler et pleurer. Il l'avait fait souhaiter la mort et la damnation, la délivrance plutôt que de subir encore ne serais ce qu'une seule fois les coups de cet époux qui l'observait de son regard malveillant, qui riait avec son odieux père de savoir comment était la catin. Un pauvre baron, le bas de l'échelle des titres noble et pourtant, il aurait été prince qu'il ne se serait pas mieux comportait. Comme si elle était morte. Oui, c'était ce qu'ils disaient. C'était ce sur quoi ils riaient. Comment un père et un fils pouvaient, ils rirent de ces choses, se partager une femme. C’était immoral. Indécent. C'était péché, mais étais ce le sien ? Elle en parlerait au prêtre... Elle se confesserait et... Peut-être...Que Dieu lui pardonnera ce pourquoi elle n'était pas responsable.

Pourtant, à l'idée d'un avenir, elle ne voyait que les ténèbres et l'horreur. Peut être le ciel se dégagerait il dans l'avenir, mais elle n'avait qu'une peur. Devoir épouser un nouveau monstre. Revivre l'enfer des coups et des violences, ouvrir son lit contre son gré, porter l'enfant d'une personne qui la haïssait et la faisait souffrir par plaisir. Alors penser à des choses agréables... Il avait détruit des instruments de musique, car elle aimait en jouer. Avait brulé des livres pour qu'elle ne puisse les lire. Avait saccagé sa serre et fait jeter du sel sur les plantes, car il savait combien elle aimait jardiner. Il lui avait tout pris, il avait cherché à en faire une poupée vidée de son âme, malléable et utilisable à volonté. Il avait presque réussi. Alors se reconstruire... Penser à des choses qu'elle pourrait faire... Elle n'osait pas tant, de peur qu'on le lui arrache et pourtant... Les fleurs. Faire pousser des fleurs. Faire naître la vie et la beauté. Se détendre dans une roseraie. Voilà ce qu'elle aurait aimé pouvoir faire à l'avenir.

Néanmoins, l'homme reprenait sa diatribe, parlant de combien il était désolé, combien il ne pouvait se pardonner et alors qu'il demandait comment il avait pu... Se levant d'un geste rageur, faisant choir un vase qui se brisa, répandant eau et fleur, la maîtresse de maison, elle, eu un mouvement de recul, encore trop habitué aux cris et au coups, qu'elle n'avait su retenir avant de reprendre rapidement contenance, serrant ses mains l'une en l'autre.

« Je vous prie de retrouver vos sens Lord Lightwood. Je ne tolérerai plus ce genre d'excès en ma demeure. Quant à votre question, vous avez fait comme tous les autres. Détourné le regard, fermé les yeux ou ris de la situation. À votre choix. »

C'était... Méchant et mordant. Mais véridique. Il avait fait ce que tous avaient fait. Non, il avait fait pire, car il avait voulu servir de moralisateur et avait causé par la même une rosée dont elle se souvenait encore tant, il lui avait fallu du temps pour réussir à marcher correctement. Devrait-elle dire qu'elle se pensait enfin enceinte d'un garçon et qu'elle avait fait ce qu'elle être une fausse-couche peu après ? Non, cela ne servait à rien... Si ce n'est à répandre fiel et venin. Mais elle n'était pas ainsi. Elle ne le laisserait pas la transformer en cette vipère.

Tentant de garder son sang-froid, sa dignité, observant le Lord face à elle, son sourcil s'arqua de surprise en le voyant mettre genou au sol. Souhaitait-il donc lui demander sa main ? Si peu de temps après le décès de son époux ? Voilà qui était fort incommodant et tout à fait grotesque. Pourtant, loin de faire une demande de la sorte, il lui offrit un serment. Une amitié. Une main tendue. Aurait-elle souhaité pouvoir saisir tout cela ? Certainement. Mais en l'instant... Elle ne pouvait se prononcer. Écoutant plutôt avec intérêt le témoignage des souffrances qu'avait vécu l'enfant devenu homme, et cela... Ne fit que laisser couler un sang aussi froid que la glace dans les veines de la veuve.

« Comprenez bien que je ne suis pas en état d'accepter ou de rejeter votre proposition Lord Lightwood. Je suis encore sous le coup des émotions de ma vie conjugale et du décès de mon époux. Néanmoins, je vous dirai que ce que vous me demandez, ne pouvez s'accorder qu'avec une certaine confiance que vous n'avez pas gagné. Je suis des plus désolées pour ce qui vous est arrivé enfant. Moi-même serait prête à tuer toute personne osant porter la main sur mes enfants. Néanmoins... Je sais que les coups m'ont brisée. Que l'indifférence des personnes aux alentours m'a brisée. Que votre intervention grotesque et inutile m'a valu des coups à ne plus savoir marcher. Vous dites pensait avoir participé ? En parlant ainsi à feu le baron... En ne faisant rien de plus. En détournant le regard. Vous avez participé. Et c'est pour cela que vous êtes ici aujourd'hui, n'est ce pas ? Pour implorer mon pardon. »

Prenant une lente respiration, la dame observa l'homme, le toisant, le jugeant. Elle le laissa reprendre place puis reprit.


« Vous ne l'avez pas. Pas encore. Il me faudra du temps pour vous pardonner. En attendant, soyez présent et gagnait ma confiance et mon amitié. Car je ne doute point que j'en aurai besoin quand le temps d'un prochain mariage sera venu et que je vous en serai reconnaissante. Mais pour l'instant... »


Sonnant une clochette pour appeler quelques domestiques, la dame se leva, observant le lord.

« Je pense qu'il est temps que vous preniez congé. Je vous remercie encore de votre visite et de vos bons mots Lord Lightwood. »

Congédier. Elle ne voyait que faire d'autre. Elle reviendrait vers lui qui voulait faire amende honorable, mais elle ne pourrait le faire qu'une fois sa colère, sa douleur, sa rage seraient passé... Peut-être quand elle aurait quitté cette maison dont chaque pièce lui rappelait ses tourments... Qui sait ?


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Abigaïl écrit en olive
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Message() / Jeu 29 Juin - 19:22
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Le théatre du deuil

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Abigaïl Curzon





Tout était trop frais, encore beaucoup trop ancré dans le moindre pores de cette femme battue et abusée à de nombreuses reprises. William comprit alors qu’aucun mot ne parviendrait à calmer la rancœur bouillonnante de le corps de la veuve et il l’écouta, avec attention, sans se montrer ni impatient, ni vexé par ses vives paroles.
Après tout, elle avait raison et plus que des mots, il faudrait des actes pour gagner sa confiance et se faire pardonner sa lâcheté.

Dans un sens, ils se ressemblaient tous les deux, à vivre aux côtés de leurs démons, à se battre sans cesse contre ces images sombres, le jour comme la nuit. Malgré des échanges houleux, William se conforta dans son idée qu’un jour, elle pourrait avoir besoin de lui et que cette fois-là, il serait présent et prêt à tout.

Ne souhaitant pas brouiller leurs échanges plus que nécessaire, l’homme se releva, acquiesçant sans broncher à la requête d’Abigail de quitter cet endroit. Il n’y avait pas plus à dire en pleine période de deuil, mais leurs chemins se recroiseraient tôt ou tard.

Je vous remercie de m’avoir accordé un peu de votre temps, Lady Curzon. Prenez soin de vous.

Il se releva, s’inclinant légèrement devant la dame, par respect avant d’être escorté par un employé de maison jusqu’à la porte d’entrée.
Une fois à l'extérieur, l’air frais s'engouffra dans ses poumons et il se sentit mieux, un peu moins sale et malhonnête.

The end.



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