Maximilien Rosenbach || Rise and rise again until lambs become lions

Que faites-vous à Londres ? La réponse la plus correcte serait : il y passe la saison parlementaire. Comme tout bon gentleman qui se cherche une épouse et un époux pour sa jeune soeur. Hors, pour être complet, Maximilien a passé quatre mois dans les geôles d'une prison londonienne et à une réputation à reconstruire. Sans parler de son moral.

    Votre place dans la société londonnienne actuelle vous convient-elle ?   Elle lui convenait surtout avant qu'il ne commette par accident l'irréparable. Désormais regardé comme un individu peu recommandable, il préférait être le quidam du coin, histoire qu'on oublie son existence. Mais, il avoue sincèrement que sa position est nettement plus enviable que la classe très inférieure. Surtout si elle lui permet de mettre sa petite soeur à l'abri du besoin et des salopards.

    Que pensez-vous de la Reine et du système politique anglais ? Si le système politique à quelques lacunes à combler et/ou améliorer, Maximilien est fidèle à la royauté, à sa patrie, à son pays. Mais il est d'abord et surtout loyal à sa famille. Pour autant, il ne souhaite donc pas la chute de la royauté, sans en être le plus fervent défenseur et partisan.   

La brume. Celle-là même qui avait entouré ce pâle matin de novembre, s’engouffrant dans les iris de l’enfant venu au monde. Il aurait les yeux bleus-gris, comme le ciel ce matin-là ; bleu clément, mais brumeux. Il était né l’héritier du baronnet Rosenbach et c’était jour de liesse. Petit, mais déjà costaud et remuant, ce qu’il ne cesserait d’être à n’en point douté. Affublé du nom de Maximilien Georges Henry Andrew, le commun des mortels l’appellera pour le reste de son existence Max’. D’ailleurs, bien longtemps, l’enfant qui courrait partout dans la demeure familiale su que lorsque son prénom entier raisonnait dans les murs, c’est qu’il avait encore fait une bêtise ou une pitrerie de mauvais goût. Il aurait rendu chèvre les précepteurs, s’il n’avait pas été si enclin et disposé à apprendre. Mais il était épuisant, le blondinet, ne s’arrêtant qu’au point du jour, lorsque le soleil disparaissait à l’horizon et qu’il semblait lui aussi, disparaître pour revenir luminescent le lendemain. Maximilien suivait la course du soleil, se levant débordant d’énergie à l’aurore et s’effondrant épuiser lorsque les derniers rayons disparaissaient à l’horizon.

Le soleil. Il pointa son nez, un beau matin de printemps, sous les traits d’une petite poupée blonde, aux yeux si bleus. Son reflet dans le miroir, son double aimant dans ce monde ; sa petite sœur. La huitième merveille du monde, c’est ce que l’enfant clamait chaque fois qu’il se rendait à la nurserie, impatient qu’elle puisse elle aussi, trottiner dans les couloirs et l’emmener avec lui dans des histoires que son cerveau juvénile inventait déjà pour elle. Elle serait la princesse qu’il irait sauver d’un dragon, la sirène enchanteresse qui égarerait le marin, ou encore la fée qui veillerait sur ses jours. Amoureux fou mais fraternellement de cette jolie blonde, au doux nom de Livia. Jamais très loin d’elle, s’en était d’ailleurs un véritable casse-tête pour leurs parents, qui ne connaîtraient d’ailleurs plus jamais la paix lorsque ces deux là se levaient le matin pour commencer de nouvelles aventures ou de nouvelles frasques. Mais jamais vraiment tranquille la nuit non plus, lorsque Livia réclama à cors et à cris de toujours dormir avec son frère. Les nuits de cauchemars – réels ou simulés allez donc savoir – finirent par avoir raison d’eux et ce fût ainsi, qu’ils passèrent des nuits à se raconter des histoires fantastiques, au lieu de dormir de bonne heure. C’était le temps, de l’insouciances, des jeux d’enfants, un temps qui ne dure pas éternellement.

L’orage. Il s’est annoncé petit à petit. Quelques indices ci et là, telles les miettes du petit poucet, jusqu’à l’arrivée tragique. 1816, année à jamais entachée d’horreur.  Cela faisait deux ans déjà, que le père déclinait, Max’ l’avait vu comme les autres, sans jamais vraiment pouvoir mettre le doigt dessus. Il ne leur facilitait pas la tâche à vrai dire, se cachant pour dissimuler son mal au début et oubliant à la fin. Oubliant tout. Son père, son pilier, son ami… Le découvrir là comme un animal blessé dans son bureau, son cœur s’est ouvert en deux et n’a jamais vraiment eu le temps de cicatrisé. Il n’y avait rien à faire ; il n’y avait plus rien à dire. Aux yeux d’Arthur Rosenbach, ils étaient devenus des inconnus, des étrangers sous son toit. Il n’est pas dans l’ordre naturel des choses, de devenir baronnet du vivant de son père, mais c’est ainsi que ce sont passé les choses. Il fallait relever la bar du navire familial, redorer le blason et Maximilien ne s’en était pas encore sentit les épaules. Heureusement, il y avait sa mère ; heureusement, il y avait sa sœur. Pour combien de temps, encore…

La tempête. Elle s’est insinuée dans ses veines, déjà lorsque sa cadette annonça qu’elle ferait de son mieux pour trouver un époux cette saison-là. Non. Il s’était entendu le hurler dans son esprit, alors que ses lèvres étaient demeurées closes et avaient seulement tremblé. Il avait perdu un père, il ne voulait pas perdre sa sœur. Mais le regard de sa mère, doux et aimant, rassurant, avait eu raison de ses craintes. C’était ainsi que devaient être les choses, alors il ferait de son mieux. Peut-être même, trouveraient-ils ensemble, avait-il ironisé alors pour arracher un sourire à Livia ; une façon à lui de l’encourager. Et tout à basculer… Et quand il y repensa ce soir-là, après l’abject chantage, la rage lui avait saisi le ventre au point d’en faire valser les livres de sa bibliothèque. Mais que Dieu lui en soit témoin, si ce soi-disant Lord faisait quoi que ce soit de mal à sa merveille, il saurait comment il se nommait. Il aurait tant aimé se tromper…

L’ouragan. Son cœur séparé en deux morceaux, s’était à nouveau brisé en deux de chaque côté, aux aveux de Livia, grâce au vin qu’ils avaient bu. Il avait senti son âme brûler et consumer tout son être au point d’en devenir un torrent de rage et de colère. Il avait aidé sa sœur à se mettre au lit, la bordant comme jadis et puis… Ses idées se mélangent, comme l’alcool à son sang. Le chemin à cheval n’est plus si clair dans son esprit, pas plus que les mots échanger avec la bête immonde. Il avait jailli de l’ombre, de la nuit, s’en était pris à l’animal et puis… La bascule. Le bruit des chairs qui se déchirent. Le hoquet final et le froid glacé de la mort. Ses mains écorchées par les coups donnés, son sang mélangé au sien et la vision terriblement funeste, pourtant étrangement satisfaisante. C’était un accident, oui. C’était une mort, oui. Mais Livia était libre. Au matin cependant, la honte l’avait saisi au ventre, tandis que sa mère tâchait de lui arracher des mots, encore sous le choc de ce qu’il avait involontairement commis. Il devait s’en vouloir, sans réellement le pouvoir. Lorsque dansait dans son esprit à l’imaginaire vivace, les horribles images de sa sœur souillée par le monstre qui n’était plus. Il n’arrivait pas à s’en vouloir… Il n’y arrive toujours pas ; pas pour ça.

La neige. Car Max’ s’en veut si. Pas pour la vie ôté par accident, mais pour les longs mois d’enquête, les accusations et les mystères. Il s’en veut pour les aveux tardifs. Il aurait dû se dénoncer directement, même s’il n’a commis aucun crime, si ce n’est d’avoir voulu défendre sa sœur ; si ce n’est de ne pas avoir tendu la main pour éviter la chute contre la fourche du suppot de Satan. Mais le résultat est le même. Menottes aux poings, il rejoint la prison dans l’attente du jugement ; dans l’attente de la corde ou du peloton d’exécution. Les mois sont longs, lents, froid et ennuyeux. Le baronnet tourne en rond, comme un lion dans une cage. Les seules visites de sa mère et de sa sœur sont ses distractions, entre les moqueries des autres détenus et les violences masqués de certains geôliers. Le temps passe et finalement…

L’aube. Il n’était pas d’accord avec les méthodes ; pas d’accord que sa sœur retourne à la saison en quête d’un nouveau mari. Il devrait être avec elle et pas derrière les barreaux, mais c’est ainsi. Elle ne devrait pas avoir à mendier de l’aide pour le sortir de là, mais que pouvait-il faire, assis sur cette couche de fortune, attendant la mort. Pour autant, lorsqu’il a revu les rayons du soleil ce jour-là, il était reconnaissant. Que ce soit à sa merveille, à sa mère, à ces amis et familles qui ont plaidé sa cause ; cru en son innocence. Le nom reste à laver, certes, mais au moins il peut vivre. Vivre pour veiller sur Livia, sur leur mère et si Dieu le veut, les voir enfin heureuses à nouveau. Lui, il doit encore se reconstruire de tout cela, mais il y arrivera, car on éteint pas le soleil et on ne chasse pas la brume.

   

Bravo ! Tes efforts sont récompensés, tu es désormais validé(e) ! Tu rejoins le groupe GENTRY. N'oublie pas de faire ta fiche de liens , ton agenda rp et de vérifier que ton avatar, son titre, son logement ainsi que ton métier sont dans les bottins . Tu peux aller demander des liens aux autres membres et même des rp's, ainsi que participer au flood. Encore bienvenue sur notre forum, le staff est enchanté de t'avoir sur son forum et il espère que tu t'amuseras !