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Les Chroniques de Londres
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Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire

Abigaïl Curzon
Abigaïl Curzon
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Date d'inscription : 14/02/2023


Message() / Mar 14 Fév - 17:07
Abigaïl Curzon

   Abigaïl Curzon
   La main qui cogne est la même que celle qui caressait...
   

   

   
ft. Amy Adams - crédit
fille cadette

   
nom Curzon, un nom qu'elle a appris à haïr, à craindre, à redouter. Un nom qu'elle a pris le jour où cette main qui l'a par la suite étranglée à passer l'alliance à son doigt. Le nom qu'elle a adopté en délaissant celui avec lequel elle est née. prénom Abigaïl, un prénom parmi tant d'autre, une appellation venue de la bible, venue de la famille de cette femme qui poussa un dernier souffle en lui offrant son premier, un prénom quelle porte comme une armure, comme un fardeau.   âge Vingt-huit hivers habillent cette vie qui est la sienne. Tant d'années de froid et de tristesse, tant de douleurs pour une jeune fille qui dans les temps ou le printemps réchauffait son cœur, faisait des vœux en soufflant sur les pissenlits en fleurs. origines sociales Un chevalier fut son père, un homme bon parti bien trop tôt. Elle fut élevée par son oncle qui récupéra le titre. Bonne fille de la Gentry, elle a grandi dans la petite noblesse.    situation sentimentale Un cœur détruit peut il encore aimé ? Un cœur qui a tant souffert qu'il ne sait plus s'il bat pour vivre ou par automatisme. Son veuvage lui a offert la chance de prendre un peu de temps pour rassembler les morceaux, mais l'intégralité de ce qui reste à elle est tournée vers ses enfants. statut/métier De fille de Chevalier, elle devint baronne de Scarsdale par son mariage, accédant ainsi à la noblesse. Mais l'amour n'est que le masque des pires monstres. Aujourd'hui veuve, elle vit aux dépens de sa famille et devra bien vite trouver à se remarier si elle ne veut pas que ses filles lui soit retirer et que sa vie se termine dans l'austérité d'un couvent. richesse Son frère est chevalier, ce qui lui permet de vivre avec un confort relatif. Veuve d'un homme qui ne lui a rien laissé, Baronne d'un lieu ou elle n'a aucun droit, elle est sans le sou et se contente de ce qu'elle peu pour vivre et s'habiller. orientation sexuelle Autrefois, elle rêvait d'un homme venant l'aimer et la chérir pour l'éternité, elle rêvait de son sourire et de son corps. Aujourd'hui, si elle préfère toujours les hommes, ils lui font peur et elle n'ose plus espérer quoi que ce soit d'eux, outre peut-être la sécurité de ses filles.
   

   Enfant, elle courrait les jardins pieds nus. La sensation de l'herbe sur sa voûte plantaire l'enchantait tout autant que l'odeur des jardins et des plantes qu'elle à toujours adoré ◊ Seconde enfant de la famille, sa mère est morte en la mettant au monde. Si elle ne l'a pas connu, elle se sent coupable de l'avoir tuée et à longtemps pleuré contre l'un de ses portraits quand elle lui manquait ◊ Envoyée au couvent au décès de son père, elle a été réprimandée durant son premier hiver pour avoir volé le petit jésus et l'avoir amené dans son lit pour le garder au chaud. ◊ Elle aurai pu connaître les amours saphiques si sa vertu et sa droiture n'avaient été là. Courtisée par une jeune novice du couvent, elle s'en est plainte à la mère supérieure et a fait envoyer la dite novice dans un autre couvent ◊ Débutante, elle a confondu la limonade avec le ratafia. Heureusement, sa marraine l'a fait évacuée avant que quiconque ne remarque son état d'ébriété ◊ Fiancée à Lord Curzon par son oncle, elle était amoureuse d'un autre homme et dans la discrétion de l'obscurité lui à offert un baiser un soir de bal ◊ Elle n'a jamais été une très bonne danseuse, toujours un peu gauche, un peu en retard, elle fait beaucoup d'effort pour s'améliorer car elle apprécie fortement la musique ◊ Amoureuse des plantes et des fleurs, elle avait entreprit de s'occuper d'une des serres de Kedleston Hall pour en faire son abri. Malheureusement, son époux a fait brûler les plantes en représailles d'une fausse-couche ◊ Jeune mère, elle a tenue à nourrir elle-même son enfant, ce qui n'était pas du goût de son époux ou de son beau-père ◊ Malgré son statut, elle adore jouer avec ses enfants. Vous la trouverez sans difficulté à la nurserie à jouer à la poupée ou a la dînette, à courir dans les jardins en riant à gorge déployée ou à se cacher derrière un rideau pour faire rire ses filles. ◊ Violentée plusieurs fois par son époux et le père de celui-ci, elle a peur des hommes et de leur brutalité et à beaucoup de mal à les laisser avoir un contact physique avec elle.
   
   
Que faites-vous à Londres ? En plus d'y vivre auprès de son frère, la jeune femme tente de s'y reconstruire, de recoller avec des éclats de son cœur pour parvenir à faire ce qui doit être fait maintenant que la période de deuil s'achève. Se trouver un nouvel époux, devenir la femme d'un nouveau lord et tenter de lui offrir un héritier. Bien que son but premier en se remariant, sera de mettre ses filles à l'abri.
    Votre place dans la société londonnienne actuelle vous convient-elle ?   Baronne ou chevalière, épouse ou veuve. Quelle importance ? À quoi bon rêver d'un autre lieu, d'une autre vie quand tout ce que l'on a est celle-ci ? Une veuve sans le sou ne peut être satisfaite de sa position dans la société, de voir qu'elle n'a rien et serait bien démunie sans l'aide de sa famille. Mais c'est ainsi que son les chose, qu'elles l'ont été et le seront. Alors à quoi bon ?
    Que pensez-vous de la Reine et du système politique anglais ? La Reine est celle qui dirige le pays et elle fait de son mieux pour que tous soient satisfaits. Il y aurait bien des choses à changer, tel que cette loi autorisant un époux à battre sa femme tant que le bâton n'est pas plus large que le pouce ! En tant que femme, elle devrait avoir plus de compassion pour celles qui subissent cette loi infâme. Mais outre cela... Qu'y a-t-il à lui reprocher ?

   

   
votre pseudo Lykath Votre âge physique ou mental ? Comment es-tu arrivé ici ? bah j'ai suivi un corgi et depuis je suis ici! Remarques à faire sur le forum ? c'est ma maison jolem! Présence sur le forum ? 5/7 jours. Autre chose à ajouter ? vive the plot!

   
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Abigaïl Curzon
Abigaïl Curzon
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Message() / Mar 14 Fév - 17:09
Abigaïl Curzon

    Histoire de dire
    Ce qui ne peut danser au bord des lèvres, s'en va hurler au fond de l'âme
   
Allongée dans son lit, elle rêve. Elle rêve de ce qu'était sa vie. De ce qu'elle aurait pu être, de ce qu'elle désirée, souhaitée, espérée et de comment tout cela lui a été volé, brûlé, parti en fumée comme tant de choses dans cette vie si légère et fugace. Pourtant, tout n'avait pas toujours eu ce goût de cendre et de tristesse. La vie n'avait pas été faite que de noirceur et de grisaille. Il y avait un temps, ou le soleil perça au travers les nuages, offrant des petites gouttes de bonheur, des rayons de lumière vous réchauffant le cœur, des rêves fait de nuages aux formes extravagantes. Mais tout cela... Pourra-t-il revenir ?

Ses rêves la ramènent en ce temps lointain, si lointain ou elle n'était qu'une enfant, une petite fille aux cheveux roux courant dans une maison bien trop vaste, riant avec un son aussi clair que celui des cascades glissant sur les rochers. Elle gazouillait, les yeux pétillants de malice et de joie. Où sont partis ces regards si heureux ? Ont ils disparu définitivement ou ne sont ils qu'aux abonnés absents ? Elle ne saurait pas le dire. Pourtant, elle se souvient, de cette maison heureuse, joyeuse ou elle grandissait en compagnie de ce frère aîné. Elle se souvient des courses-poursuites, des bagarres et des jeux. Elle se souvient des envolées joyeuses dans les bras d'un père qui faisait son possible pour qu'ils soient heureux, des baisers fugace sur ses cheveux et de la nourrice qui s'occupait principalement d'eux chaque jour. Comment s'appelait-elle déjà ? Hortense ? Oui, c'est cela, la douce Hortense qui lui avait brossé les cheveux et appris à s'habiller comme une dame. Qui lui avait offert autant d'amour qu'une mère tout en conservant cette place si particulière que celle de nourrice dans une famille de la petite noblesse.

Elle se souvint de ses rêves, de ces après-midi d'été ou elle courrait pied nu dans les jardins sous les reproches de cette douce nourrice, de ses rires qui fusaient tels des oiseaux, des roulades dans les fleurs et de leur parfum, des vœux faits sur un pissenlit en fleurs qui s'envolait au grès des vents emportant un peu de cette demoiselle avec eux. C'était les temps heureux, les temps joyeux ou l'insouciance de l'enfance et totale, ou l'on ne se pose pas de question sur le lendemain, ou l'on profite tout simplement d'être en vie.

Puis vinrent les premiers nuages. Le départ d'un père pour ses affaires, la tempête qui a englouti son bateau et tout l'équipage, le deuil qui s'en est suivi. Elle se souvint des robes de couleurs qui avaient disparu de sa garde-robe et du noir qui avait envahi sa vie et celle de son frère. Des pleurs continuel qui l'avait prise et de l'arrivée d'oncle Henry. Un homme sombre et taciturne qui ferait de sa vie, l'enfer qu'il est aujourd'hui.

Il ne savait pas éduquer les enfants, n'en avait pas, n'en voulait pas. À quoi bon quand son frère était de toute façon héritier du titre, de l'argent et qu'il n'avait qu'un rôle d'intendant, de gestionnaire jusqu'à ce que celui-ci ait l'âge de diriger lui-même ? Il n'avait rien et en voulait profondément à son frère de le laisser dans cette situation. Alors, il fit ce qu'il avait à faire. Envoyant le fils à l'école pour son instruction, la fille dans un couvent ou on l'on ferait d'elle une vrai lady, digne d'épouser les plus grands. Elle n'avait que dix ans et elle se souvins encore de ses pleurs dans la calèche qui l'emmenait loin de cette maison ou elle avait grandi, de ce jardin fleuri, d'Hortense et de son frère. Elle se souvint de l'accueil froid des religieuses, des murs austères, de l'eau froide et des réveils à l'aube pour les prières. Des cours de maintiens, de Français, d'étiquette, de couture et de broderie, des coups des règles qui tombaient bien trop souvent et de la tristesse de ces dortoirs ou elles étaient entassées, jeunes filles de la haute bourgeoisie, de la petite noblesse, se liant d'amitié, se soutenant face à la dureté des nonnes.

Dans ce rêve chaotique, qui la faisait pleurer et gémir, rappelant bien plus le cauchemar que le rêve, elle revit ses menstrues et combien on lui parlât du péché originel, de la femme impur et de comment gérer ces pertes. De combien son corps à changé en quelques années, se transformant lentement en celui d'une jeune femme, gracieuse et délicate, attirant sans le vouloir les regards d'une novice qui, cherchant à la séduire finie dénoncée et chassée du couvent, lui offrant quelque appréciation des supérieurs pour sa loyauté et sa droiture, mais la colère de celles qui avaient déjà succombé et voyait celle que leur cœur prenait pour amour disparaître. Alors elle subit. Les réveils intempestifs, le vol de couverture, les robes abîmés et les morceaux de bois ou de verre dans les chaussures. Oui, les femmes peuvent être cruelles entre elles quand l'amour est en jeu.

Fort heureusement, vint le jour où on l'appela à sortir du couvent pour faire son entrée dans le monde sous le patronage d'une amie de son oncle. C'était la saison de l'année 1808 et si saison, elle eut, ce ne fut que de nom. Présentée à la reine comme tant d'autres, elle fut fiancée dans la semaine au fils du baron de Scarsdale par un accord avec son oncle. La question de l'amour ne se posait pas. C'était un parti convenable qui lui permettrait de toucher la noblesse et elle devait se sentir honorée. Bien sûr, elle s'y attendait un peu, mais elle fut surprise malgré tout d'être si vite fiancée quand son frère finissait ses études. Peut-être était ce pour le mieux. Après tout, n'avait, elle pas appris au couvent que le but premier d'une femme était d'épouser un homme et de lui offrir une descendance ?

Pourtant, au cours des quelques mois qui la séparèrent du mariage, elle fit la rencontre d'un autre monsieur, un puîné qu'elle prit en affection et à qui elle offrit un seul et unique baiser d'amour par un soir à l'abri des regards. Mais la vie n'est pas un conte de fées et les baisers d'amour ne font que peu. Elle se retrouva rapidement mariée et quitta son nom pour celui de son époux, devenant ainsi baronne de Scarsdale. Bien sûr, son époux semblait des plus doux et bienveillant, elle pensa même qu'elle pourrait en tomber amoureuse. Malheureusement, l'avenir lui prouverait le contraire, dévoilant derrière le minois charmant et le sourire aimable un démon épris de violence, de domination et de torture.

Cela ne commença pas directement, non. C'était insidieux, pervers, cruel. La nuit de noces fut douce, un mari aimant, attentionné, demandant s'il faisait mal, demandant si cela aller. Bien sûr, ce fut quelque peu douloureux et elle n'y trouva pas son plaisir, mais ce fut fait et au petit matin elle était une femme, une épouse et dans l'espoir de Nathaniel Curzon, son époux, enceinte. La vigueur des Curzon était selon lui légendaire. Sauf qu'elle ne le fut pas immédiatement. Cela prit quelques mois, d'actes répétés, devenant de moins en moins doux et tendre, de plus en plus sauvage et abrupte, comme si l'homme était agacé, mécontent, colérique de ne point voir sa femme s'arrondir, de ne point avoir le retour de la femme de chambre qu'il lui avait attribuée, véritable espionne, sur ses saignements. Puis vint le moment où les saignements cessèrent. C'était environ six mois après leurs épousailles, un délai correct bien qu'un peu long, mais il redevint aussitôt doux comme l'agneau, souriant à sa femme, la cajolant, l'attachant à lui de cette manière perverse et dévoyée, la laissant croire que, s'il avait été quelque peu mécontent, c'était sa faute à elle, car elle n'était pas parvenue à tomber enceinte malgré ses assauts répétés. C'était environ six mois après leurs épousailles, un délai correct bien qu'un peu long, mais il redevint aussitôt doux comme l'agneau, souriant à sa femme, la cajolant, l'attachant à lui de cette manière perverse et dévoyée, la laissant croire que, s'il avait été quelque peu mécontent, c'était sa faute à elle, car elle n'était pas parvenue à tomber enceinte malgré ses assauts répétés. Et quand elle perdit l'enfant avant la fin du premier trimestre, elle s'en voulut, se maudissant de n'avoir pas su garder le petit et subissant les foudres de son époux.

Celui-ci connaissait la loi. Un homme était en droit de discipliner sa femme si besoin était tant que l'arme utilisée pour la rosser ne dépassait pas l'épaisseur de son pouce. Alors, il la fessa, encore et encore, la faisant hurler, pleurant, supplier. Mais il n’arrêta que lorsque le sang perla sur les fesses diaphanes de sa femme. Espérant que cela lui servirait de leçon.

Elle ne put s'asseoir pendant des semaines, gémissant de douleur, pleurant sur son triste sort alors qu'à peine remise de sa perte, l'homme, le démon qu'elle avait épousé revenait à la charge, qu'elle le veuille ou non. Qu'elle supplie ou non. Qu'elle regarde le plafond d'un œil vide, poupée de son aux larmes roulant sur ses joues tandis qu'il besognait. Sa vie était devenue l'enfer et elle ne pouvait y échapper. Elle avait tenté, une fois, écrivant une lettre à son frère, le suppliant de l'aider, lui parlant des sévices qu'elle subissait. La lettre fut interceptée. Et elle fut battue de plus belle, laissant son corps couvert des bleus et des marques de la canne. Seul son visage et ses bras étaient épargnés, partie du corps pouvant être vue lors des quelques moments mondain où on la forçait à se présenter pour l'honneur des Curzon.

Durant deux années, elle fut violentée de la sorte, battue, forcée, humiliée. On l'obligea à prendre des cours avec des catins pour apprendre à contenter un homme, boire des mixtures et des breuvages pour booster la fertilité avant qu'enfin, elle ne soit de nouveau enceinte et si elle mena la grossesse à terme, l'enfant ne survécut que quelques jours, ce qu'on lui reprocha, à nouveau. Ce fut à ce moment que l'enfer qu'elle croyait vivre devint plus profond, plus violent, brûlant. Le baron de Scarsdale, père de son époux, en avait assez des essais infructueux de son fils. Il n'était pas capable de faire un fils ? Qu'à cela ne tienne, lui y étais arrivé et il saura recommencé, l'important était que l'enfant soit de leur sang non ? Alors, de nouveau, dans cette prison qu'était devenue sa maison, son lit, sa vie, elle subit les assauts du père un soir, du fils le second et ainsi de suite, la laissant mourir en son âme un peu plus chaque jour. La laissant telle une coquille vide, observant les jardins par la fenêtre, sa seule joie en ce monde, ces parterres de fleurs, ces arbustes et ces arbres, ces oiseaux qui voletaient de droite à gauche, libres.

Deux ans de plus pour une grossesse, dû à son époux puisque le baron était en déplacement pour ses affaires. Quoiqu'on puisse en dire, elle en était rassurée et pourtant, elle craint, durant toute sa grossesse, la perte, la mort, les sévices. Elle se demandait parfois, si se laisser glisser dans les profondeurs du lac non loin ne serait mieux que vivre cette vie de misère. En septembre 1812, elle donna naissance à une petite fille en pleine santé, joufflue et pleine de vie qu'elle chérit de tout son être à l'instant même ou elle pu la prendre dans ses bras, son époux déçu de voir là une fille et non un héritier. Pourtant, elle avait mené une grossesse à bien, ce qui signifiait qu'il parviendrait à lui faire un fils et après quoi, elle pourrait bien aller au diable.
Se retournant dans son sommeil, le rêve devint moins douloureux, moins agité par la douleur et la férocité de la vie. Plus doux de par cet enfant délicat qu'elle faisait téter longuement à son sein meurtri, ses cris et ses rires la ravissait, la ramenait quelque peu dans ce monde de vivant, lui offrait un espoir, un avenir, quelque chose à quoi se raccrocher. Ô bien sûr, la vie ne changea point vraiment. Les coups continuaient de pleuvoir pour tout et pour rien. Cette jolie serre qu'elle s'était aménagée fut détruite, qu'elle se concentre pour faire un héritier plutôt que jardiner. Mais chaque fois que les choses devenaient trop dures, elle observait cette enfant aux joues roses et aux cheveux roux qui faisait son bonheur et se disait qu'un jour, le ciel deviendrait bleu à nouveau, qu'enfin, elle aurait droit à un peu de bonheur. Alors elle fit ce qu'elle put pour cacher sa souffrance à sa fille. Elle souriait, chose qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps bien que ce soit faux et pour rassurer la jeune enfant. Elle chantait, elle jouait de la musique, comme un automate certes, mais elle faisait de son mieux pour paraître joyeuse et pleine de vie telle qu'elle devait être pour son enfant.
Bien évidemment, on remarqua son attachement à la chair de sa chair et la menaça. Un héritier où la lui enlèverait, on l'enverrait en pensionnat pour jeune fille, elle ne la reverrait plus. Mais le souci venait il vraiment d'elle ?

Un an et demi après la naissance de ce premier enfant, elle fut grosse à nouveau. Aucun doute sur le père encore une fois, bien que cela lui déplaise au plus grand point, elle savait que c'était son beau-père qui était à l'origine de cette grossesse. Elle ne savait pas si elle devait aimer ou haïr cet enfant, mais après tout, y pouvait il quelque chose ? Elle pria, pourtant pour le pardon, pour la délivrance, pour que ce péché qu'elle subissait ne lui soit pas reproché sur son âme. Lé réponse vint alors qu'elle atteignait son sixième mois de grossesse. Une pneumonie emportant cet homme vil vers les enfers, faisant d'elle la baronne officielle et de son mari le baron. L'enfant naquit en février. Une petite fille de nouveau. Elle en aurait ri. Cet homme infâme qui se targuait de savoir faire des fils, qui l'avait malmenée, violentée, bafouée, humiliée... Avait produit une fille.

Bien sûr, ce ne fut pas du goût de son époux, de nouveau, qui souhaitait plus que tout un héritier. Ne savait-elle donc faire que des filles ? N'était-elle pas apte à produire un héritier ? Pour la première, elle se rebella. Lui jetant au visage qu'elle ne faisait que porter l'enfant et que le souci venait de lui, de son père. Que l'enfant n'étais pas sa fille, mais sa demi-sœur. Elle fut rossée... À ne plus savoir marcher pendant des jours. Mais qu'importait. Elle avait glissé le doute dans l'esprit de l'homme, elle lui avait fait miroiter la possibilité qu'il ne soit pas apte, que son père lui-même ne le soit pas et que peut-être... N'était-il qu'un bâtard. Sa mère étant morte, il serait difficile d'en savoir davantage, mais elle était ravie de cette petite perfidie.

Un an et demi de plus. Ses filles grandissaient à vue d’œil, des beautés parfaite. L'une rousse, l'autre blonde. Toutes deux avaient ses yeux, son sourire et elle se réjouissait de savoir qu'elle lui ressemblait plus qu'à leurs géniteurs. Nous étions au début de l'année 1816. Elle aurait vingt-six printemps cette année. Déjà huit années de cauchemars et pourtant, le ciel, l'aida, la délivra de la façon la plus stupide qui soit. Son glouton d'époux qui ne savait pas manger proprement, s'empiffrant tel un porc, s'étouffa avec l'os d'une aile de poulet. Le temps que les serviteurs accourent, cherche à l'aider à respirer, lui déboutonne le plastron, il était trop tard. Nathaniel Curzon, baron de Scarsdale, était mort. Sa surprise et son choc furent réels. Non de tristesse et de désespoir, mais de cette idée que ses bourreaux...Étaient mort. Qu'ils rôtiraient en enfer pour l'éternité, qu'elle allait enfin pouvoir vivre ! Un rire, nerveux, se fit entendre alors dans toute la demeure alors que les serviteurs observaient cette femme aux airs de folle qui riait au-dessus de la dépouille avachie de son époux fraîchement décédé.

Les obsèques furent données peu de temps après cela. Le titre, puisqu'elle n'avait pas eu d'héritier mâle, transmis à un cousin de feu son époux. Un homme froid et sévère qui lui offrit trois mois pour mettre ses affaires en ordre avant de prendre possession de tous les biens qui lui revenaient et d’emménager à Kedleston Hall. Vêtue de noir de pied en cap, cachant son visage comme le voulait la coutume, elle fit ce qu'elle avait à faire contactant sa famille pour voir avec eux la marche à suivre, car elle était de nouveau à leur charge. Son oncle fut sans appel. Qu'elle aille au couvent et envoie ses filles à l'orphelinat ou tout autre institut qui s'occuperait d'elle. Son frère, lui, fut plus doux et l'invita à venir vivre en sa compagnie et celle de sa jeune épouse pour le temps du deuil. Quittant ainsi le Derbyshire en compagnie de ses enfants, elle eut l'impression d’être cet oiseau qui sort enfin d'une cage où il a trop longtemps été enfermé et maltraité. Néanmoins, la cohabitation chez son frère ne fut pas des plus aisés. L'épouse de celui-ci n'appréciait pas, que sa belle-sœur emménage avec leurs nièces. Elle l'appréciait pour une visite, mais pas pour vivre avec eux. Elle mit donc les choses au clair. Elle était la maîtresse de maison, on devait lui obéir et elle devrait se remarier dès que la période de deuil se terminerait. Si cela l’effraya, elle n'en montra rien, se voulant docile, elle avait bien assez appris à le faire. Elle reparlerait avec son frère, tenterait de ménager la monture, de se donner du temps pour guérir de ces blessures invisibles qui marquaient son cœur et son âme. Durant une année, elle vécut comme jamais. Profitant de la tranquillité de la demeure de son enfance pour éduquer ses filles, jouer avec, rire, courir, danser. Sa belle-sœur, la nommée, la veuve joyeuse, mais qu'importe. Ses enfants avaient le droit à un peu de bonheur. Puis vint le moment ou son frère lui dit qu'il était temps de quitter le noir et d'entamer le retour à la vie. Elle passa ainsi du noir aux gris, aux mauves, aux bleus. Des couleurs sombres, mais qui amènerait vers l'inéluctable. Quand la saison de 1818 se termina sur un concert donnait par sa majesté, le couperet tomba. Elle devrait revenir dans le monde à la saison prochaine et se trouver un époux. Sans quoi... Son frère ne pourrait plus l'aider.
C'est ainsi qu'elle ouvrait les yeux, sur un matin d'août, l'intersaison à peine commencée. Se demandant où trouver les forces de se lever. D'avancer, de se préparer à cette saison à venir sans avoir la nausée. Et si aucun homme ne voulait d'une femme aussi abîmée ? Alors elle prendrait le premier venue, tant que ses filles étaient sécurité, elle pourrait tout affronter. Elle l'avait déjà fait.
   

   

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Abigaïl écrit en olive
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Message() / Mer 15 Fév - 11:21
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Rebienvenue avec ce perso Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 3981476725
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Message() / Mer 15 Fév - 17:42
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Rebienvenue parmi nous Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 3981476725 Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 2242772373
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Message() / Mer 15 Fév - 17:50
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Rebienvenue avec cette charmante dame Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 3047362544
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Message() / Mer 15 Fév - 21:31
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Bienvenue Lady Curzon Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 4132329572 Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 444443749 Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 1730138348
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Heathcliff Howard
Heathcliff Howard
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Message() / Jeu 16 Fév - 10:05
Heathcliff Howard
Rebienvenue à la maison Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 1730138348

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( Bad dreams in the night)
Out on the wily, windy moors. We'd roll and fall in green. You had a temper like my jealousy. Too hot, too greedy. How could you leave me when I needed to possess you? I hated you, I loved you, too


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Message() / Jeu 16 Fév - 12:28
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Rebienvenuuuuue Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 4132329572 Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 4132329572
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Message() / Jeu 16 Fév - 14:39
Invité
Rebienvenue avec ce personnage très touchant Abigaïl Curzon • Ce qu'une mère peut faire 444443749
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Whistledown
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Message() / Dim 26 Fév - 11:51
Whistledown
Tu es validé(e) !


Bravo ! Tes efforts sont récompensés, tu es désormais validé(e) ! Tu rejoins le groupe GENTRY. N'oublie pas de faire ta fiche de liens , ton agenda rp et de vérifier que ton avatar, son titre, son logement ainsi que ton métier sont dans les bottins . Tu peux aller demander des liens aux autres membres et même des rp's, ainsi que participer au flood. Encore bienvenue sur notre forum, le staff est enchanté de t'avoir sur son forum et il espère que tu t'amuseras !
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