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Les Chroniques de Londres
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Sous les apparences [PV Mark] ; TW:violences

Léopold Howley
Léopold Howley
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Message() / Mar 14 Fév - 13:28
Léopold Howley

Sans foi, je n'ai plus confiance car c'est ma seule compétence
Goutte le sang sur le sol de la chambre, roule encore et encore sur la chair lacérée et a vif de cet homme qui se fait souffrir lui même. Les chairs à vif, la peau arrachée, écartelée, on peut sentir chaque trace du fouet meurtrier de par le simple regard de celui ou celle qui aura le malheur d'y porter l'attention. Il est à demi-nu, allongé dans cette mare de sang qui s'écoule lentement de son dos, le peu de peau saine restant rougit par une fièvre qui ne le saisis que si rarement, une fièvre dévastatrice, rageuse, impure et diabolique. Le besoin d'exulter, de râler, de hurler et de pleurer. Le besoin de faire quelque chose, de se saigner encore et encore pour faire sortir le mal de cette chair qui n'est que trop petite, trop serrée, trop faible et maudite pour contenir tous les tourments d'une âme déchu, de la tristesse d'un homme qui s'était voulu saint, avant de se révéler démon.
Avait il compter le nombre de coups qui avaient plut, tel les larmes du seigneur tombent du ciel ? Non, il n'avait pas compté comme il pouvait le faire parfois, il n'avait pas mesuré sa force, comme il tente de se l'imposer. Il avait explosé, implosé, s'était sublimé dans cette douleur lancinante, brûlante, laissant son poings se fermer sur le manche de cuir, laissant ses muscles se bander sous la force qu'il mettait dans chaque mouvement, dans chaque coups, dans chaque inspiration erratique alors que le fouet aux longues lamelles de cuir bardés de clous le blessait chaque fois un peu plus. C'était ainsi qu'il faisait pénitence. Qu'il se disciplinait, qu'il demandait pardon à Dieu pour ses péchés, son existence même. Il priait pourtant. N'entendez vous pas cette voix emplit de sanglot ? Cette voix à peine audible tant respirer lui semble difficile ? N'entendez vous pas le sacro-saint notre père alors que de son regard à demi vide les larmes coules, roulant délicatement, tel une goutte de sang le long de son arrête nasale, rejoignant le bout de son nez, le parquet. Qu'il à mal cet homme, non tant dans sa chair qu'il ressent tel l'ardent brasier de l'enfer, tel le rugissement terrible des flammes infernales qui lèche encore et encore son âme damnée. Non, il à mal en lui même. Il a mal de cette déception qu'il est, du pauvre fils, impure, indigne qu'il offre à son père qui a toujours été si bon avec lui, qui a toujours fait de son mieux pour l'élever dans la foi anglicane, dans le droit chemin, lui offrant une place en ce monde un avenir.
Du frère infâme qui ne cesse de voler encore et encore son bonheur à une femme aussi douce et délicate qu'une colombe, qui n'a jamais rêvé que d'amour et de bonheur, d'une famille aimante et soudée. Comment pouvait il lui faire cela ?
Du berger indigne de mener le troupeau, guidant tant bien que mal ces hommes et ces femmes qui se tournent encore et encore vers lui, le visage plein d'espoir, pour obtenir le pardon, la redemption, l'amour d'un père divin dont il n'est pas même digne lui même.
De l'ami qu'il ne sais être, de cette mascarade qu'il ne cesse de jouer, de l'enfer auquel il à soumis cette femme si belle et pure a cause de sa peur, de ses doutes, de son envie d'une liberté qu'il ne pourra jamais avoir et d'un amour qui lui est interdit, banni, maudit. La voici aujourd'hui dans la couche d'un homme qui ne la verra que comme une chose, un objet et tout cela, parce qu'il n'avait pas su poser une simple question, trop effrayé qu'il était, trop persuadé d'avoir le temps.
Il était un homme abject, un pur démon et alors qu'il tentait de nouveau de s'offrir au baiser meurtrier du cuir torsadé, son bras n'avait plus la force, tremblant, couvert de cette pellicule de transpiration, il ne pouvait plus que laisser ses sanglot reprendre, son corps s'avachir un peu plus contre le sol, ses jambes se replier doucement alors que le mouvement, même infime de son corps, de ses muscles, tendait une peau donnant sur une chair à vif. Il pleurait. De sa bêtise et de sa naïveté. Il pleurait d'avoir offert son cœur au démon au regard de braise et à la chevelure de cendre. Il pleurait d'avoir tant aimé cet instant ou il l'avait senti s'insinuait en lui, le faisant vibrer jusqu'aux tréfonds de son âme sur cette chair masculine. Il hurlait de rage d'avoir succombé à la colère face à cet homme indigne qui se sentait bafoué par une amitié réelle. Il aurai du se contenir, faire face dignement et non rendre le coup, mais il avait été faible, il avait laissé la rage l'emporter et maintenant il était là à pleurer...à trembler, à saigner encore et encore...peut etre attendait il la mort ? La rédemption ? Ou un signe de Dieu qui ne viendrait pas...C'est ainsi, à bout de souffle, à bout de force, qu'il ferma doucement les yeux,son corps n'en pouvant plus, son esprit brisé et qu'il sombra dans les méandres de l'inconnu et des ténèbres pour n'être trouvé qu'au petit matin par cette nonne qui le voyant ainsi poussera un cri d'effroi.
C'est ainsi qu'avec l'aide d'autres personnes, elle le fit porter à son lit, appelant le médecin de toute urgence, faisant jurer à chaque sœur de tenir le secret de l'état du prêtre, de ses blessures, bien que certaines se demandaient si cela n'était pas dû à cette altercation avec le marquis de Budehaven. Avait il pu faire cela ? Personne ne le savait. Les questions étaient nombreuses et dans l'affolement personne ne fit attention à l'objet qui était non loin du corps ensanglanté. Il y avait trop à faire, trop à prier, trop à espérer, que le médecin arriverait à temps pour aider le père Howley.

( Pando )

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Léopold écrit en darkgoldenrod
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Mark Healey
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Message() / Lun 20 Fév - 9:57
Mark Healey


Sous les apparences...


C'est quand j'aide les autres que je suis meilleur. Qui serais-je si je n'ai plus la force?

@Léopold Howley & @Mark Healey  

◊ ◊ ◊

Souffle court et erratique, le médecin se redresse dans les draps froissé de son lit. Sa poitrine se soulève avec la difficulté des amants après les ébats, tandis que sa main se pose sur son front et que ses yeux ravalent les larmes amères de sa honte et de sa tristesse. L’autre se serre autour des draps, comme ses dents s’enfoncent dans la chair tendre de sa lèvre inférieur. Sa turpitude est telle, que ses yeux bruns sont fous à chercher la rédemption. Il n’a pas le droit, non, d’instauré ces caresses impies en pensant à l’homme qu’il a pourtant repousser de tout son corps et de toute son âme blessée. Pourtant... Ses songes eux-mêmes semblent le trahir, lorsque dans le secret de la nuit, ce sont ces images érotiques qui se dessinent d’elle-même dans les méandres de son âme, lui rappelant chaque fois son ignominie. L’enfer s’ouvre alors, alors que la jouissance de l’instant lui parvient, lorsque les mains de l’être désiré sont remplacé par celle de son bourreau ; lorsque le fantôme démoniaque revient et qu’il jurerait que son corps d’adulte fait place à celui de l’enfant bafoué ; détruit. Ses deux mains se perdent dans ses boucles noires, alors qu’il ferme les yeux à s’en faire voir des éclairs de lumière ; qu’il contracte sa mâchoire carrée à s’en faire grincer des dents. Ses lèvres forment silencieusement les mots, qu’il a déjà dit et redit en pensant au vicomte : tu vas me détruire. Mais peut-on détruire plus encore quelqu’un qui l’est déjà ?

Nu sous ses draps, Mark revient au monde avec les premiers rayons de l’aube. Ses traits tirés par l’abus d’alcool du jour précédent, il observe cette chambre vide et triste. Son imaginaire dessine le corps fantasmé de celui qui hante ses désirs sous les draps plats à côté de lui. Il est partit, de toute façon. La saison est achevée et le calme revient peu à peu dans son existence. Le praticien pourrait se recoucher, profiter de ce calme après la tempête et redonner un peu de force à sa pauvre carcasse qui sent le poids des années, autant que des traumatismes et des responsabilités. Mais Healey se lève avec la force d’un condamné à mort, pour se rafraîchir de sa nuit mouvementé, cauchemardesque et remettre en place ses masques ; ses protections qu’il a forgé à force du temps. Sa chemise est à peine passée sur son torse, qu’il entend tambouriner à la porte. Pied nu, en pantalon et chemise ouverte, le médecin quitte sa chambre avec précipitation. On ne frappe pas à sa porte ainsi sans raison. Il l’ouvre à la volée et recule d’un pas, surpris et cachant son torse dénudé. « Ma sœur ? » Les mots percutent son âme et réveille sa haine de la religion et de la foi. « Que puis-je pour vous ? » La détresse se lit dans le fond des yeux de la femme pieuse. « Docteur, c’est une urgence. Je ne puis vous en dire plus, mais pour l’amour de Dieu, hâtez-vous. » La supplique est réelle, même si il renâclerait bien à la mention du Divin. Healey acquiesce, laisse entrer la none et se hâte comme elle l’a si bien demander.

Londres au petit matin. Les couleurs de l’aube qui monte et qui enflamme les cieux, Mark aime les regarder depuis sa fenêtre, ou depuis une calèche, ou encore lorsqu’il marche dans les rues en direction d’un patient. Ce jour-là, il n’a pas le temps de s’en émouvoir. En compagnie de la bonne sœur, les rues et les tournants défilent au gré de leur course, qui ne semble guère émouvoir le peu de gens qui sont déjà dehors. Ses chaussures sont à peine lassées, il n’a que son manteau refermé à la hâte sur sa chemise mal boutonnée et aucun chapeau sur sa tignasse qui s’alourdit avec l’humidité de l’aube. Il entre ainsi inconvenant et inconvenable dans les lieux saint, qu’il honnit et maudit d’un regard acéré. Le poids de sa mallette de praticien comme seul réconfort. Figures saintes et autres décorations religieuses ne l’émeuvent pas, il ne les regarde pas. Et finalement, il découvre le pourquoi de tout cet empressement.

La mallette tombe sur le sol avec un bruit mat, tandis que ses yeux s’écarquillent devant le spectacle de l’homme de foi meurtrit jusqu’à l’os. Une fraction de seconde, un battement de cil et l’adrénaline se déverse comme l’eau relâché d’un barrage dans ses veines. « De l’eau chaude, des linges et de la lumière. Vite ! » Aboie-t-il avec le caractère de chien de garde qu’il manifeste parfois. Son manteau tombe au sol, les manches se retroussent à la hâte et la mallette s’ouvre. Les gens se mettent en mouvement et lui aussi. Nettoyer, éponger, suturer et panser. Cela lui prend de longues minutes, durant lesquels il s’applique avec une précision redoutable, où son esprit se focalise sur la tâche à accomplir. Il fait valser contre un mur, le bol à saigner qu’on lui apporter et qui se brise alors qu’il tonne qu’on le laisse professer en paix.

Son travail terminé, sa chemise est rouge du sang du prêtre, ouverte sur son torse afin soulager l’étau d’appréhension qui l’avait enserrer, tandis qu’il est assis sur un tabouret de fortune au chevet de l’infortuné. Entre ses mains, le martinet couvert de ce même sang séché ; l’objet du délit. Mark est silencieux, tandis qu’il surveille son patient et que sa poitrine se soulève avec calme, tandis que son propre sang bout dans ses veines. Il attend que le père Howley ouvre enfin un œil, qu’il revienne au monde. Régulièrement, le praticien change la compresse humide sur le front du pasteur. Il remercie d’un simple mot, les sœurs qui se pressent pour lui apporter tantôt un thé, tantôt un morceau de pain et du fromage, pour le soutenir dans sa veille. « Léopold... » Finit-il par dire au bout d’interminables heures. « Réveillez-vous. Je ne suis pas Dieu, mais je vous l’ordonne tout de même. »

(c) oxymort


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Léopold Howley
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Message() / Dim 5 Mar - 12:03
Léopold Howley

Sans foi, je n'ai plus confiance car c'est ma seule compétence
Un flot cotonneux l'enserre et l'étreint. Il n'est plus, il ne veut plus être, lui l'homme pécheur, lui la caricature de saint, de pieux, cet être immonde et infecte qui ne cesse de montrer par son âme salit et obscure qu'il ne mérite en aucun cas le rang qu'on lui à offert. Qui est-il ? Une illusion, un mensonge. Il ne peut pas être ce prêtre si doux et si gentil qu'il cherche à montrer à tous, bien que cette carapace se soit quelque peu fissuré la veille pour montrer l'homme sous l'habit, la créature seule et blessé, celle qui ne sais plus ou elle est, celle qui est acculée contre le mur, les flammes de l'enfer l'entourant, s'approchant un peu plus à chaque battement de son cœur pour l'enserrer et l'entraîner vers les obscurités d'un ange déchu.

Pourtant, il ne souffre plus, plus vraiment, la douleur reste une musique de fond, un bourdonnement à ses oreilles, lui qui a tant l'habitude de celle ci , lui qui ne vit et respire que pour cette douleur, pour cette sensation dans son dos qui lui rappelle qu'il est en vie, que son âme éternelle pourra, à force de coups, de sang et de pleurs être sauvé par un puissant être divin, un père invisible qui parviendra, in extrémiste, à le sauver des enfers ou son âme est vouée. La question est, y parviendra-t-il réellement, alors qu'il s'avance doucement, pas après pas, dans les eaux ténébreuses de l'abomination ?

Il ne sait combien de temps s'écoule dans ce monde étrange où il vit, ce monde étrange ou la fièvre le saisi, le mal s'insinue en ces rêves autant que le bien, des moments de sa vie transformaient, défigurés par la peur et la haine, par l'inquiétude. Des personnes lui tournant le dos, se moquant de son dos, préférant d'autres à lui, car, qui était il donc pour être apprécié ou aimé ? Une corde glissant autour du cou d'un homme à la mèche d'argent, une larme, le craquement sinistre d'un cou. Non, ce n'est qu'un rêve, un terrible rêve, un cauchemar et alors qu'il cherche à courir vers cet homme, à le sauver de son destin, il sent les mains qui le retiennent, qui le tire, qui le restreigne. Est ce réel ? Non, ce ne peut etre réel, ce n'est qu'un cauchemar dont il souhaiterais se reveiller, mais dont il ne parvient qu'a s'enfoncer de plus en plus alors que dans ce monde de chair et de sang ou son corps est actuellement de pauvres sœurs aux visages ruisselants de larmes font leur possible pour l'attirer sur un lit aux draps qui seront tachés de son sang, qu'elle cherche à lui offrir les premiers soin tandis qu'une religieuse au visage pourtant si ferme et sévére se laisse à disparaître dans la peur et l'angoisse pour ne revenir qu'un long moment plus tard, accompagné. Le grand ballet peu commencé.

Dans les limbes de sa peine et de sa douleur le prêtre, lui, vit l'enfer. Il est en ce lieu brulant et rougoyant, entouré de ceux qu'il aime qui le martyrise, l'insulte, l'accuse de ces maux dont il est coupable mais qu'il à toujours cherché à fuir, il voit encore et encore cet homme mourir sous ses yeux sous de si nombreuses façon et cet homme, non ce démon car il a l'apparence du démon avec ses yeux de glace qui semble se satisfaire de son sort, enserrant dans ses griffes une vierge marie dont le visage lui rappelle étrangement une femme à la robe couleur améthyste. Était-il mort ? Cela était possible. Mais en ce cas, pourquoi Dieu ne l'avait pas sauvé des enfers ? N'avait-il pas assez fait pénitence ? N'avait-il pas demandé pardon, encore et encore, n'avait il pas juré de faire de son mieux ? Si. Mais il avait menti, encore et encore, succombant chaque fois un peu plus dans la perversion et l'horreur, jurant de ne plus s'y faire prendre pour finalement commettre l'affront le plus terrible qui soit pour Dieu. Il avait ouvert son corps à un homme et s'était laissé ensemencé par lui, comme la dernière des catins. Non, Dieu n'avait jamais voulu cela, n'étaient ce pas pour cela que Sodome et Gomorrhe avaient brûlé ? N'étais ce pas pour cela qu'il serait à jamais damné ? Où étaient donc ses belles paroles, ses rêves d'espoir, ses études sur le sujet, ses justifications pour les moins intéressantes et travaillées ?

Disparues. Arrachées par les griffes de ces démons qui se jouaient de lui et lui arrachait la peau. Il sentait leurs griffes dans sa chair, la brûlure qu'ils font plonger en son être jusqu'à son cœur, ces tortures qui ne sont en réalité qu'un homme dont la fois semble avoir fondu sous les affres d'un soleil de tristesse et qui pourtant s'échine, encore et encore à sauver cet être infâme qui se trouve sous son regard. Le prêtre ne sait pas s'il doit le remercier ou le maudire de le sauver, de le contraindre à cette vie de misère. Ne serait ce pas plus facile de le laisser mourir là ? De le libérer de ces ténèbres qui le blessent, encore et encore ? L'espoir est il toujours permis ? Il ne saurait pas le dire et le certifier. Pourtant, la douleur finie par lentement s'apaiser. La brûlure par se soulager et alors que l'enfer, semblait doucement disparaître, comme une épreuve qu'il avait dû subir, il revint dans un royaume plus doux. Sa respiration se calmant quelque peu, la fraîcheur d'un ciel d'été semblant s'écoulait sur ses plaies et son visage. Avait-il assez souffert pour que Dieu le pardonne ? N'était-ce pas là qu'une épreuve de plus pour le laver de son péché ? Il ne saurait le dire, mais quand il entendit la voix masculine et profonde appeler du lointain, ses lèvres encore chaudes d'une fièvre qui aura duré un long moment ne purent que susurrer un prénom.

« Ja...cob... »

Mais ce n'était point lui, bien évidemment et alors qu'une lumière diffuse commençait à percer l'horizon que ses paupières se mirent à papillonner lentement, il quitta ce monde étrange que celui des rêves et de l'inconscient pour poser un regard embué et fiévreux sur un homme à l'allure bien triste, avec sa chemise ouverte sur un torse légèrement cuivré, parsemé d'une pilosité qui surprit le prêtre. Avait-il encore fauté ? Non... En bougeant doucement le visage il remarqua, le visage sévère, concerné, du médecin et il tenta un petit sourire, faible fantôme de ce qu'il avait déjà pu offrir.

« Docteur...Que s'est-il... »

La question ne finit jamais, car il remarqua de son lit, de son état, le fouet de discipline encore taché de son sang dans les mains du médecin et d'une déglutition forte, tourna le regard pour ne point montrer les larmes qui perlaient déjà à ses yeux. Il n'était pas sûr d'avoir la force. Pas plus qu'il n'avait conscience qu'il aie pu prononcer à voix haute ce prénom...Qu'allait-il dire au médecin ? Comment pourrait-il comprendre ? Il n'était pas homme de foi, il n'était pas... Pécheur impie...

( Pando )

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Léopold écrit en darkgoldenrod
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Mark Healey
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Message() / Mar 2 Mai - 0:29
Mark Healey


Sous les apparences...


C'est quand j'aide les autres que je suis meilleur. Qui serais-je si je n'ai plus la force?

@Léopold Howley & @Mark Healey  

◊ ◊ ◊

Comment un homme peut-il en venir à se mettre dans cet état ? Si proche de la mort, de son propre fait… S’arracher volontairement des lambeaux de peau sanguinolents, avec un appareil de torture de ce type. Les yeux de Mark s’attardent sur le martinet. Le sang coagulé, séché a pris une teinte brunâtre. Des morceaux de chairs encore légèrement rougeâtres pendent de-ci, de là, commençant lentement à sécher ; à se nécroser. Le médecin soupire largement, tandis qu’il cherche en son for intérieur, les réponses à ses questions. En silence, il fulmine contre la folie des hommes ; en silence, il fait un triste constat. Passant lentement son pouce sur ses lèvres closes, il constate. Ne se flagelle-t-il pas lui-même depuis des années, pour un mal qu’il n’a pas commis, d’une tout autre façon ? Refusant l’affection, parfois sincère, sous couvert qu’il se sent bête immonde. L’impression d’avoir les mains salies du sang des innocents, le corps couvert d’une pellicule putride qui contaminerait n’importe qui si on le touchait réellement… Son cœur est autant en lambeau que le dos de son patient du jour. Il saigne cependant encore et encore, jusqu’à l’épuisement. Alors, Healey se noie volontaire ; se détruit également. Pas de martinet, pas de sang visible, ni d’ecchymose. Son visage est agréable, ses airs avenants, mais derrière tout cela, il se noie. Dans l’alcool, dans la luxure, dans les stupéfiants… Il se détruit de façon plus ou moins consciente pour un crime, dont il est la victime. Il ne vaut pas mieux que l’homme en face de lui. Pour autant, s’il a conscience du pourquoi il se mutile ainsi, précipitant sa chute vers l’irrévocable fin de chacun, il ne sait pas pour l’autre homme.

Syndrome du sauveur. Mark sauve les autres, pour ce qu’il ne peut se sauver lui-même. Il se sacrifiera pour tout le monde, sauf pour lui-même. S’il pouvait s’arracher des lambeaux de cœur, pour le donner aux autres, quand le leur se brise, il le ferait. Il donnerait son sang, sa chair, son épiderme, mais refuse qu’on lui rende la pareille. Parce que lui n’est qu’une bête immonde. Une espèce de créature damné, dont l’âme éternelle rampe déjà sous les roches en fusion des enfers. Enfin, si on croit à cela. Le médecin n’y croit pas, lui. Son âme, elle disparaîtra avec son dernier souffle et il connaîtra peut-être la paix. En attendant, il s’esquinte et s’échine à sauver les gens ; à réparer les vivants. Comme il a réparé le prêtre physiquement. Moralement, ça, il ne sait pas encore quel sera son diagnostic. En silence, sans le savoir, les deux hommes se ressemblent plus qu’ils ne pourraient le penser. L’un se croit pécheur et usurpateur. L’autre est un pécheur et se croit monstre dont on ne doit en aucun cas approcher. Les deux se pensent à bannir et indignent d’être sauvé. Et pourtant, l’un tentera de sauver l’autre et vice-versa. Parce que c’est ce qu’on a inculqué à Léopold, de sauver les enfants de Dieu. Parce que c’est ce qu’on a inculquer à Mark, que la vie humaine est précieuse.

Jacob. Le praticien hausse un sourcil, sortant de sa léthargie. À demi surpris, sans vraiment l’être. Il sait après tout. Enfin, pas l’entièreté, lui n’a eu que la version de l’avocat, pas du prêtre. La lettre il l’a lue, se raidissant à l’idée de ce que ça pouvait amener. Ce qu’il a sous les yeux, serait-il le résultat de tout cela ? Son regard s’assombrit un brin, face à celui qu’il surnomme Leliana, depuis qu’il a eu vent de l’histoire. L’idée fait son chemin dans son esprit, le rendant plus sévère, plus froid encore. L’amour fait souffrir, de cela il a toujours été convaincu depuis très jeune. Lorsqu’il entendait son bourreau lui susurrer qu’il l’aimait tandis qu’il pleurait sous les assauts. L’amour… est-ce que s’en était réellement. Est-ce que l’amour peut conduire un homme à se torturer ainsi ? Les yeux de Léopold s’ouvrent, il croise son regard et il est persuadé que le sien lance des éclairs.

Que s’est-il passé… La phrase se termine d’elle-même dans son esprit. Mécaniquement, le martinet se redresse, laissant ses cordes pendent devant les yeux de l’ecclésiaste. « Je crois, monsieur Howley, que c’est à vous de répondre à cette question. » Le ton est froid, glacial et accusateur ; sa voix claque dans l’air comme un coup de tonnerre sur la plaine. Les larmes se dessinent dans les yeux du prêtre, son regard fuit le sien. Rageusement, Mark lance le martinet à l’autre bout de la pièce. « Écoutez-moi bien, Léopold… » Lance-t-il en se penchant en avant, ses avant-bras reposant sur ses cuisses. « Je viens de passer des heures à vous recoudre, à vous soigner, à craindre pour votre vie… alors, vous allez m’expliquer pourquoi j’ai dû faire ça ? » Sa chemise entrouverte, maculée du sang en train de sécher de l’homme d’église n’est qu’un reliquat de sa peine et ses traits encore plus tiré en sont témoin. « Regardez-moi ! » Tonne-t-il finalement malgré lui, trahissant les peurs qui l’avaient traversé de perdre son patient. « Dites-moi, monsieur Howley… ce qui pousse un homme à se détruire de la sorte… » Volontairement, Mark refuse de l’appeler par son titre de père, trahissant sans doute sa haine viscérale de la religion. Et finalement, dans un souffle seulement audible pour le patient, il demande : « Est-ce à cause de Jacob ? » Son regard se fige, s’adoucissant quelque peu à l’énoncé du prénom de son meilleur ami ; de son quasi-frère. Il trahit en cela un peu de ce qu’il sait ; de ce qu’il est en définitive, malgré le fait qu’il tente encore vainement de le refuser. « J’ai lu la lettre… » Dit-il, voulant dire en ces mots ‘je sais’.

(c) oxymort


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Léopold Howley
Léopold Howley
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Message() / Mer 10 Mai - 12:10
Léopold Howley

Sans foi, je n'ai plus confiance car c'est ma seule compétence
Une armure. Voila ce qu'était l'habit de prêtre. Une armure qui protégeait le monde de Léopold. Léopold du monde. Qui se douterait que sous cette soutane ba tun cœur humain ? Qui vit et aime ? Qui pleurs et crie ? On ne voit pas ce genre de choses dans les prêtres. Non, on ne les voient pas humains, car ils sont censé avoir ce quelque chose de sacré, de respectueux qui les éloignent du monde, de la société. Ils sont une catégorie à part, qu'on aime, qu'on estime, qu'on envie, quon hais. Et pourtant...une fois la tenue tombée, que reste t il si ce n'est les convictions et la foi qu'un homme de plus ? Un enfant de Dieu qui, comme tous les autre subit les affres du destin et de la vie. Il a mal de cette solitude qui l'écrase, de ce poids qui l'asphyxie, de cette sensation qu'il devra toujours en faire plus, toujours donner plus. Pourquoi ? Pourquoi doit il se sacrifier ainsi ?

Parce que c'est sa rédemption pourrait il dire, parce qu'aider les enfants de Dieu, c'est racheter ses péchés. Jésus est mort sur la croix pour racheter les péchés des hommes. Lui, se lacérer le cœur et la chair pour sauver sa paroisse, ses fidèles et lui même des démons qui sévissaient dans la ville de Londres, qui prenaient place dans les cœurs et les âmes de ceux qui l'entourait. Après tout, n'avait il pas croisé son lot de gourmandise, d'envie, d'orgeuil et de paresse ? N'avait il pas entendu nombre de paroissien se confesser de leurs luxures, de leurs adultaires, de leurs tromperies. Prêtre. Quel drole de vocation que celle de supporter la noirceur de l'âme humaine d'écouter chaque jour les pires choses possible, à moins que ce ne soit les plus stupide ? Pourtant, tout ça il en fait sa croix, son monde, son chemin et il le porte avec toute la force qu'il peut, tel un syssiphe grimpant à tout jamais la colline du pardon et de la rédemption.Alors pourquoi ? Pourquoi cette punition qu'il s'inflige ? Pourquoi cette douleur, cette lacération, cette mortification ?

Parce qu'il à mal en son être. Parce qu'il ne sait pas qui il est ou plutot, il ne sait pas pourquoi il est ainsi. Dieu l'a fait faible, Dieu l'a fait empli de tentations pour le mal, pour le démon et voici qu'aujourd'hui il était...Cette chose. Une créature impie et difforme en son être. Il était un homme qui aimait les hommes, il était un homme qui serait à jamais rejeté de la société, mal aimé, repoussé, tué pour le simple fait d'être lui même. Car la question se posait, la question se répété. Si Dieu n'est qu'amour. Aime t il ses enfants qui se tournent vers ceux du même genre pour remplir leurs cœur? Jacob dit que oui. La bible dit que non. Mais la bible n'a t elle pas été écrite par des hommes et non pas Dieu ? Qui, les auraient empêché de péché en modifiant ses paroles pour s'ajuster à ce que eux croyaient vrai et juste ? Et si certains préceptes n'avaient pas été les mots de Dieu, mais de ceux qui ont retranscrit ses paroles pour qu'elles épousent leurs propre croyance ? Certain diraient que c'est la un manque de foi, mais la foi n'est elle pas aussi là pour se remettre en question et remettre en question sa foi ? N' y a t il qu'un seul moyen de croire en Dieu ?

C'était une question...comme celle qu'il avait posé à cet homme à son chevet. Cet homme au regard sombre et aux yeux cernés qui le jaugeait avec...haine ? Colère ? Il ne saurait le dire sur l'instant, lui qui avait passé des heures dans les limbes du purgatoire à souffrir encore et encore pour ses péché, à espérer une redemption à prier pour son salut, à prier pour avoir le droit d'aimer. Néanmoins, la vue de cet objet, cette chose qui était devenue familière, qui était devenu une extension même de sa personne souillée, lui rappela bien vite, toute comme la douleur de sa chair ce qui s'était passé et les mots de l'homme à son chevet ne pouvaient signifier qu'une chose. Lui aussi...Savait. Lui aussi avait une vision claire de ce qui était arrivé à l'homme d'église. Il s'était infligé tout cela. Il s'était puni, lacérée, écorché lui même. La question restait pourquoi...c'était cette question qui était posée...cette question qui restait en suspens alors qu'il fuyait le regard du médecin, que sa peau se couvrait de cette pélicule de sueur froide, que son corps se mettait à trembler.

Il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas qu'on connaisse sa honte, lui qui en avait tellement. Subir le regard du médecin était déjà trop, savoir qu'il avait vu son état, que d'autres l'avait vu...était déjà trop. Non, il ne voulait pas, il ne pouvait pas. Il souhaitait fuir..il souhaitait disparaître, mais il ne pouvait pas même se lever. Il était à la merci des reproches, a la merci de la déception, du dégout, de la haine...et il encaissa. Les mots dur, le ton froid, glacial, accusateur. IL encaissa...le bruit du fouet de discipline s'écrasant sur le mur, le faisant trembler un peu plus.

Le médecin était il dans son bon droit ? Oui, bien évidemment. Après tout, il était comme lui, ils étaient les deux face d'une même piece. L'un soignant les âmes, l'autre soignant les corps. Ils s'inquiétaient tout deux du sort de leurs ouailles, de leurs patients, de leur communauté tout simplement. Mais qui aurai dit qu'ils allaient devoir aussi, s'occuper l'un de l'autre ? Un ordre fut...aboyer. Le regarder et le prêtre, aussi fort qu'il était ne pu s'y résoudre, détournant toujours le regard, retenant un sanglot de honte alors qu'il tente une réponse...Faible...timide.

« Je... »

le nom de Jacob est évoqué et la glace envahi le corps du prêtre. Un froid qui transit son âme et son cœur alors que son monde bascule, que sa vie de pêcheur se termine sous ses yeux. La corde...voila ce qui l'attendait, voilà ce à quoi il avait condamné Jacob. La honte qui tomberait sur sa famille, son père qui perdrait sa position, ses paroissiens qui le renierai et iraient peut être même jusqu'à douter de leurs foi, de Dieu, parce qu'ils avaient eu un prêtre marqué par le fer rouge de l'enfer, de la damnation du pêché. Le médecin était au courant. Et si il avait passé des heures à le soigner...etait ce pour le confronter avant qu'il n'assume ses actes ? Ne pouvait il le laisser mourir avec son secret?Tournant lentement le visage vers le médecin, il l'observa, de ce regard vacillant, de cette émotion qui le saisissais sans qu'il ne la ressente vraiment, de ces larmes qui se mirent à couler. Il avait lu la lettre... Jacob les avaient perdu. Encore. Comme il l'avait fait avec sa sœur...ne comprenait il pas ? Ne savait il pas que leur désir été péché capitale pour Dieu et les hommes ? Ne pouvait il brûler cette lettre qui, bien qu'elle n'en disait que peu, pouvait aux yeux d'un expert amener à la compréhension de leur relation déviante, écœurante ? Non...visiblement il ne pouvait pas.

Alors, avec ce qu'il avait de force et de courage, le prêtre ouvrit la bouche...et apres quelques instants...

« Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, tous deux commettent une abomination ; ils seront mis à mort, leur sang retombera sur eux. »

Un sanglot le saisi alors qu'il cité la bible, la très sainte bible qui avait rythmé son existence jusque la...Le médecin souhaitait comprendre ? Bien. Il lui expliquera avant de finir au gibet.

N’ayez de goût que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ. La nouvelle vie que vous menez est cachée au monde, qui ne connaît point cette vie spirituelle et intérieure, dont Jésus-Christ est le principe et le modèle, et qui ne paraît qu’aux yeux de Dieu. Lorsque Jésus-Christ, qui est votre vie, apparaîtra, alors vous aussi apparaîtrez dans la gloire.

« Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, la fornication, l’impureté, les passions déshonnêtes, les mauvais désirs et l’avarice, qui est une idolâtrie,Puisque ce sont ces crimes qui attirent la colère de Dieu sur les enfants d’incrédulité et vous les avez commis autrefois vous-mêmes, lorsque vous viviez dans ces désordres. Mais maintenant éloignez de vous tous ces péchés, la colère, l’aigreur, la malice, la médisance... »

Un nouveau sanglot, alors que le regard s'affermit et que le prêtre observe le médecin...alors que les paroles de ces saintes écritures lui redonne un tant soit peu de courage.

« Je suis un monstre...une créature infâme dont l'âme est souillé par le péché. Je ne cherche qu'a expier...qu'à sauver mon âme des tourments de l'enfer...ce corps n'est rien...cette douleur...n'est rien...rien que je n'ai mérité pour ce que je suis... »

Serrant les poings, rageant de son aveu, de sa faiblesse, serrant les machoire, défiant le médecin, le prêtre, malgré une douleur fulgurante, ondula, cherchant à se redresser, à faire face à cet homme qui deviendrait certainement l'instigateur de sa déchéance.

( Pando )

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Léopold écrit en darkgoldenrod
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Mark Healey
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Message() / Lun 15 Mai - 21:09
Mark Healey


Sous les apparences...


C'est quand j'aide les autres que je suis meilleur. Qui serais-je si je n'ai plus la force?

@Léopold Howley & @Mark Healey  

◊ ◊ ◊

Prêtre. Médecin. Ce sont là des vocations, l’une comme et l’autre. Tout du moins, pour les praticiens qui veulent réellement le bien de leurs patients ; le bien de l’Humain. Car nombreux sont les charlatans seulement attiré par l’appât du gain, par le profit et la bonne situation. Certains de ses confrères ne veulent soigner qu’une prestigieuse clientèle. Mark, lui, ne craint pas d’aller dans les plus basses classes, de se salir les mains ; d’aller là où on a besoin de lui et où on le réclame. C’est un sacerdoce comme un autre, comme toutes ces sœurs à l’hôpital qui donnent de leur temps et de leurs personnes pour aider les médecins qui se pressent au chevet des malades. Les hommes de science de sa trempe donnent sans attendre ni remerciement, ni gratitude. Ils se sacrifient pour la santé d’autrui, oubliant bien souvent la leur, pour la simple félicité d’un enfant qui vient au monde et qui crie dans leurs mains ; le bonheur de la fin de convalescence ; le soulagement d’une fin de vie réussie. Mais il y a les larmes, la douleur, la fatigue et l’incompréhension. Des moments ô combien plus nombreux que la joie. Du plus grand seigneur, au plus petit, Healey les voit comme ils sont. Il soigne les blessures physiques, épanchent celle de l’esprit, au détour d’une confidence ou d’une observation. Et encore une fois, il fera ce qu’il doit faire. Il tentera de sauver ce qui peut l’être.

La colère. Péché capitale, s’il en est. Mais sentiment humain avant toute chose, n’en déplaise à la religion. La colère brûle en lui, car elle n’est qu’une conséquence de son incompréhension face à la situation et de la peur qui lui a dévoré le corps des heures durant. La peur. Il la ressent d’autant plus, lorsqu’il comprend à mi-mot l’implication de son meilleur ami dans tout ceci. Oui, il craint. Il en sait tellement, sur tant de gens. Prêtre. Médecin. Il recueille les confidences ; les confessions. Ils se taisent pour le bien du plus grand nombre ou du plus petit. Se condamnant eux même à des répercussions, si cela s’apprenait. Même si, il est aisé de nier qu’on sache quoi que ce soit ; de feindre l’ignorance. Secret professionnel. Serment d’Hypocrate. Tout est serment ; tout est inviolable. Du moins en apparence. Alors, il confronte oui, le pauvre hère en face de lui, avec plus de rudesse qu’il ne faudrait sans doute. Mais il sait, au fond de lui, qu’il n’y a que comme ça qu’il parlera. Tous ces serments, qui les lient au silence, sont autant de barrières dressée contre lui ; d’infranchissable rempart montant jusqu’aux cieux.

Mais ils s’effondrent alors, lorsque la provocation fait son chemin. La diatribe de verset de la bible lui tombe sur la nuque, comme la lame de la guillotine. Son sang bout dans ses veines, alors que la bile amère et acide à la fois, lui monte dans la bouche. La Bible. S’il y en avait une près de lui, il s’en saisirait pour cracher dessus et la balancer aux flammes. À mesure que cela continue, dans son esprit, une autre voix que celle de Léopold s’élevait, récitant elle aussi des passages de ce soi-disant livre saint. Dans son corps, comme un fantôme, la douleur revient se logé à ses bras, sa nuque, ses jambes son dos… le bas des reins. Les larmes vinrent perler au bord de ses cils, tandis que sa mâchoire se contractait avec une force, dont il n’avait jamais eu conscience jusqu’ici. Sa respiration s’accéléra au point qu’il semblait manqué d’air. Et il sera les poings. Si fort, que ses articulations blanchirent, que ses ongles pénétrèrent la chair tendre de ses paumes à la percée. Je suis un monstre… Ces simples mots trouvèrent un écho dans son âme torturée, déchirée. Ces simples mots eurent raison de sa décence, de sa retenue et il explosa : « ASSEZ ! TAISEZ-VOUS ! » Hurla-t-il à plein poumon, martelant la petite table à côté de lui à la brisé sous l’assaut. « Ravalez vos satanés verset de la bible, Léopold ! Et que la religion aille se faire foutre ! » Qu’elle brûle, elle-même en enfer, au lieu d’y envoyer les autres et les pauvres hères qui n’ont pas demander à être ce qu’ils sont.

Je suis un monstre… une créature infâme… Healey se releva prestement de sa chaise, la faisant voler en arrière, tandis qu’il se mit à arpenter la pièce comme un animal en cage, au bord d’une implosion cosmique. Se qualifier de monstre, pour être comme on est ; pour le fait d’aimer un homme, qui vous aime en retour. Pourquoi cela devrait-il être condamné. Comment peut-on pardonner aux hommes qui collectionnent les femmes et à ceux qui leur font du mal, mais condamnez deux personnes qui s’aiment pour la simple et bonne raison qu’ils sont hommes. « Vous n’êtes pas un monstre. » Dit-il finalement, s’arrêtant dos à son patient. « J’ai vu ce qu’était un monstre, Léopold, et vous n’en avez ni le visage, ni les traits caractéristiques. Voulez-vous que je vous dise, ce qu’est un monstre ? » Le médecin marqua un temps d’arrêt, avalant péniblement sa salive, tandis qu’il fixait le mur en face de lui.

« Un monstre. Il vient à vous sournoisement, vous faisant miroiter que vous êtes spécial. Il s’insinue dans votre quotidien, en père bien veillant et aimant ; en précepteur dévoué à votre avenir. Il vous félicite d’un mot, d’un gâteau, d’une caresse sur la joue… » Tremblant, Mark porte machinalement sa main à sa joue, la trouvant rugueuse d’une barbe de trois jours. « Il vous susurre des mots tendres, cajoleur, enjôleur… Vous faits sentir spécial, là où toute votre vie jusqu’alors, vous n’étiez qu’un parmi tous les autres. Et puis, l’attaque survint. Elle est vive, inattendue, brutale quelques parts et surtout douloureuse… » L’échine se courbe, le regard atteint le sol. « Et vous vous retrouver un jour, coller contre la table en bois de la sacristie, votre pantalon sur les chevilles et cet homme sensé vous protéger, cet homme de Dieu, en train de vous assaillir, comme un chien en rut sailli une chienne… Et vous devenez une chose… Vous n’êtes plus vous, vous êtes une chose… Vous n’êtes plus un enfant de six ans, mais une putain. »

Lentement, l’homme de science fait alors face au prêtre, les larmes dévalant son visage, ses yeux hurlant la haine et le dégoût. « Et ce monstre, vous ne pouvez pas le dénoncer. Personne ne vous croirait. Il est homme de Dieu ! Il est le père d’un troupeau de brebis, dont vos propres parents font partie. Et vous vous taisez, pour le bien de tous. Pour qu’il n’y en ait pas d’autres comme vous. Et petit à petit… vous devenez vous-même un monstre. Vous vous enfermez, dans le silence, dans la douleur, essayant de ne pas entendre ses mots lorsqu’il fait son affaire… Mais ils résonnent encore et encore ! Les ‘je t’aime, Mark’. Les ‘Dieu te voulait femme pour être mienne et il a commis une erreur ente faisant hommes’. Ou encore, les ‘Créature impies et impure, c’est ainsi que tu expieras’. Vous apprenez par cœur les dessins du bois de la table de la sacristie, au point de pouvoir encore les dessiner les yeux fermés, trente ans plus tard. » Mark se penche alors, ramasse la chaise, la remets sur ses pieds et soupire. « Un jour, ça se termine, mais il n’y a pas de soulagement. Le mal est fait. La marque est indélébile. » Il se laisse retomber assis dessus et fixe le prêtre en silence.

« Si vous êtes un monstre, Léopold, dites-moi ce que je suis. L’antéchrist ? Je hais la religion, pour tout ce qu’elle m’a pris et ne me rendra jamais. Pour tout ceux qu’elle condamne injustement, comme vous ; comme moi. Je suis condamné par votre foi, parce que j’ai forniqué contre mon gré avec un homme ! Alors, je ne crois plus. Je ne croirais plus à une foi qui condamne l’agresseur et l’agressé. Je ne veux pas croire, qu’un homme qui aime sincèrement un autre, dans le plus pur consentement, est condamnable à l’enfer. Et d’un damné à un autre, je préfère me dire que je suis sans foi, que de devoir en plus m’imposer ce fardeau. » Il soupira de nouveau, soulagé dans un sens d’avoir pu confesser sa propre honte, de façon involontaire. « D’un damné à un autre… J’aime un homme, monsieur Howley, je voudrais simplement être avec lui et qu’il me serre dans ses bras. Et j’en suis incapable… à cause du monstre que j’ai essayé de garder dans le placard pendant trente ans ; à cause de la créature damnée, difforme, haïssable, méprisable, que je suis devenu à cause de lui. » D’un geste rageur, le médecin passa sa main sur ses yeux, qui ne voulaient pourtant plus s’arrêté de faire pleuvoir ses maux. « Alors, Léopold… Dites-moi encore, en me regardant dans les yeux, que vous êtes un monstre. »

(c) oxymort


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Léopold Howley
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Message() / Ven 2 Juin - 16:04
Léopold Howley

Sans foi, je n'ai plus confiance car c'est ma seule compétence
Beata Maria... j'aimerais clamer que mon âme est pur et que je puisse être fier de ma vertu, mais le suis réellement ou n'est ce là que le déni d'un homme qui se sait condamné aux tourments éternelle de l'enfer ? Je suis devenu prêtre parce que mon père le voulait, parce que tel était la voie qui était tracé pour moi, le vie d'un évêque, d'un homme pieu, d'un pilier du mon ecclésiaste. Je n'avais jamais voulu de cette charge, de cette robe, de ces vœux. Pourtant, à mesure que j'avais étudié, appris, compris, j'avais découvert Dieu et son amour, j'avais découvert ses miracles, ses fait, ses punition et ses espoirs, j'avais cru comprendre qui était ce père tout puissant qui faisait de chacun de ses enfants quelqu'un de spécial, quelqu'un d'apte à réussir dans la vie qu'il lui offrait, dans ce monde. Mais le plus grand des freins de ce monde est soit même, la plus grande force de notre humanité est le libre arbitre et la possibilité même d'écouter ces voix, ces murmures, ces susurrations qui se glissent en nos cœur et nos âmes, messages des démons qui peuplent le monde et cherche à nous attirer vers les tréfonds de l'enfer. Chacun de nous a les siens, il n'y a aucun doute quant à cela, mais certains semblent bien plus puissant et violent que d'autres.

Moi, j'ai ce démon dans le cœur et le corps. Cette chose ignoble qui me fait admirer la physionomie masculine, la façon dont les muscles se tendent et se contracte, la force d'un bras, la puissance d'un dos, l'epaisseur d'un mollet, la délicatesse d'une machoire, la douceur d'un regard. J'ai ce désir et ce besoin de sentir le regard des hommes sur moi, le regard d'un homme sur moi, de sentir de l'amour, non pas de comme on peut en avoir pour son prochain, son frère, son fils, son père, non. Je veux qu'on me regarde avec tout l'amour que l'on dévoue à un ami, un amant, un époux. En cela je suis coupable d'envie. J'ai pensé pouvoir cacher cela, l'enfouir, le faire disparaître à jamais en priant, encore et encore, en me soumettant à la volonté du seigneur en me punissant, me martyrisant, me disciplinant, chaque coup de fouet arrachant un peu plus de larmes, un peu plus d'âme, un peu plus d'espoir qu'un jour cela s'arrete, que la paix se pose sur mon cœur, comme lorsque j'étais enfant, que je sois simplement normal, banale. Un homme, pas un monstre et en cela, je suis coupable d'orgeuil.

Puis il est arrivé, ce démon aux allures d'ange, ce séraphin fait homme avec ses yeux aussi brillant que les étoiles et son sourire qui avait fait fondre mon cœur. Il m'avait souri et j'étais perdu pour tout autre être sur cette planète, parce que ce simple sourire m'avait détruit, avait achevé de détruire en quelques instant toutes ces années d'effort à me construire, me reconstruire, paraître et être. J'avais renié qui j'étais jusqu'à m'en oublier, je souffrais de ma vision, je souffrais pas passion, je souffrais de me dire que jamais je ne serai aimé, solitude, mal être, dégout de soit, au point que parfois, je me demandais si le seigneur dans sa clémence pouvait m'envoyer un signe pour me dire comment abréger tout cela, sans passer par ce péché qu'était le suicide. Je voulais rejoindre mon créateur, lui demander pourquoi il m'avait fait ainsi, pourquoi il me faisait désirer cet homme qui était à une autre, à une sœur, péché parmi les péché. Je l'avais supplié de me faire oublier ses regards et ses sourires, son rire qui me donnait l'impression de sentir les rayons du soleil sur ma peau, sa chevelure aussi soyeuse que les plumes d'une colombe. Mais j'avais succombé au démon. J'avais fait preuve de faiblesse, d'envie, d'orgueil et j'avais plongé, acceptant l'enfer, la damnation les démon. Goutant sa peau et son être, m'enfouissant en lui pour un instant eternel ou nous étions simplement nous. Deux être humains, deux enfants de Dieu, se contentant de s'aimer, de se promettre l'un à l'autre, de s'accepter. La chaleur de mon cœur avait été brulante tant ce moment l'avait empli, tant il débordé de félicité d'espoir, de joie et de grâce. Mais j'avais succombé à la luxure et j'en payais le prix.

Il n'est rien de plus probant, pour un homme comme moi que de se cacher. Poser un masque sur son visage, porter un costume de scène, mimer, jouer, acter. Mais en cela, j'avais en plus la charge d'une église, la charge d'une communauté, d'hommes et de femmes, d'enfants, qui comptaient sur moi. Comme un loup pouvait il guider une brebis sans l'amener vers les obscurité ou les démons les attendaient pour les dévorer ? C'est pour cela que j'en étais là, blessé, détruit, brisé, les larmes coulant sur mon visage alors que je me cachais toujours, tel un enfant derrière les mots de la bible, derrière les verset qui justifiaient mes actes, derrières les paroles de Dieu qui pourraient peut être me sauver si je me punissait assez, si je montrais assez ma repentance, si je faisait preuve de contrition, d'abandon, de rédemption.

J'avais tenté de l'expliquer à cet homme, ce médecin qui me jugeais, comme me jugerai n'importe quel homme. Dégout, haine, rejet. La déviance d'un homme de foi, la honte sur sa personne. Qui pourrait comprendre ? Qui pourrait aimer ? Qui pourrait supporter de simplement poser le regard sur un être aussi abject que lui ? La potence serait encore trop douce...

Ses mots pourtant, éclatèrent dans la pièce, violent et brutaux, des couteaux explosant dans l'air, blessant un peu mon âme et mon être, me recroquevillant, me couvrant le visage de mes mains. Allait il frapper avec cette arme qui m'avait déjà tant de fois blessé ? Appelé les gardes pour qu'on m’emmène ? Il parlait comme un dément, envoyant paître religion et bon sens, faisant preuve d'une hérésie incroyable alors que ses mots s'envolaient, que sa rage explosée et qu'il cherchait à défendre l'enfant solitaire et abandonné qui dans un tréfonds de mon âme pleurait de ne pouvoir être accepté, simplement, pour qui il était. Il parlait de monstre, il parlait de la lie de l'humanité, il parlait de chose...et alors qu'un instant de passait...je ne pu que dire...

« Qu'est ce qu'un monstre, sinon un homme d'église mentant à tous. Un loup guidant les brebis alors qu'il est damné pour avoir succombé au péché... »

Car c'était qui j étais. Un démon caché, un être goudronné, brûlé, déchiré, qui tentait de chercher la  lumière, de tendre la main vers elle, suffoquant, priant, espérant pour ne voir que les ténèbres se refermer sur lui. Mais le médecin ne s’arrêta pas là. Sa verbe était forte, sa rage plus encore, comme un feu qui avait si longtemps couvé, comme un feu qui explosé et alors que l'homme que j'étais écouté, le prête en moi, l'homme d'église, le fils de Dieu...repris lentement la place, comme une personnalité autre qui s'emparait de moi. Je compatissais, à ce qu'il disait, comprenant fort bien ce qu'il disait, ce qu'il insinuait puis exposé clairement. Il y avait des démons partout, dans les plus hautes sphères de la noblesse comme de l'église. Combien d'enfants, d'hommes, de femmes subissaient leurs assauts et leurs colère ? Combien d'enfant avaient subit bien avant l'âge les affres de la luxure sous couvert des murmures d'un démon qui leur avait fait croire qu'il les aimaient quand ils les désiraient ? Combien de femmes avaient cru au bonheur dans leur robe blanche pour terminé par hurler dans la nuit alors que les coups et les hommes se succédaient sur leurs corps meurtris ? Combien d'être avaient dû s’amputer d'une partie d'eux même pour sauver ceux qu'ils aimaient et laisser les démons les dévorer pour le simple fait de pouvoir offrir la rédemption à d'autres ?

Mark Healey était un ange aux ailes arraché, un enfant qui avait été tué lorsqu'un homme de Dieu avait pris sa pureté. Il comprenait, la souffrance qu'il avait enduré, lui qui avait pris plaisir face contre un bureau à sentir son amant aller et venir en sa chair, il voyait la haine et la douleur d'un enfant forcé à recevoir un homme, à se faire trahir par un monstre et tout cela à six ans à peine...déglutissant lentement, l'homme d'église qui avait repris place en mon cœur, retira mes mains de mon visage et nous ne fume plus qu'un être. Aux larmes ruisselantes, mais au visage compatissant, au regard expressif, alors que la douleur de mon dos me brulait et explosé, que je me redressais et qu'assez proche du médecin pour le faire je lui saisissait la main avec force, avec toute la force que je pouvais car je savais, qu'il voudrait se retirer, s'arracher à moi, à ce que je représentais pour lui, à cette torture, cette trahison, ce vice. Mais je le fit tout de même, cherchant ses yeux, lui montrant mon soutiens, mon courage, mon abnégation. J'étais damné, j'étais destiné à souffrir mille et une mort pour l'éternité, mais lui...je pouvais le sauver, l'aider, le ramener, je pouvais faire en sorte qu'il retrouve la lumière, même ténu et que, si il garderait à jamais les cicatrices des ténèbres qu'il avait traversé , la chaleur de la lumière lui montrerait qu'elles l'ont rendu plus fort.

Il fini pourtant son monologue, son discours, sa confession. Bien des choses avaient étaient dite, bien des choses avaient troublé mon être. Rien plus que de savoir qu'un prêtre avait pu ainsi profiter d'un enfant innocent, qu'il avait bafoué ses vœux pour s'adonner à ce vil péché, mais il y avait tant d'autres choses. Son reniement de Dieu, sa haine de la religion, sa perte, sa détresse, sa solitude, sa peur, son incompréhension de savoir pourquoi, cette chose lui était arrivé à lui, son désir d'empécher cela et le trouble après avoir subi tout cela, après avoir été malmené, déchiré, blessé, souillé jusqu'à l'âme de découvrir que l'on aimait un homme. Un homme qui, si on laissait notre cœur nous guider amenerait à la même situation que celle qui avait détruit tant de chose.

Soufflant quelque peu, serrant les dents dans la tension des muscles de mon dos, je tremblais, mais ne lachais pas le médecin. Je m'y refusais, j'étais prêt à déchirer ma chair un peu plus et reduire son travail à néant pour lui montrer que j'étais là ! Que je l'écoutais, que je l'entendais

« Vous êtes loin d'être un monstre Mark. Comment un enfant innocent qui a subit tout ce que vous avez subit pourrait être un monstre ? Cela n'a jamais été votre faute, jamais été de votre fait si un démon déguisé en homme d'église à fait ces choses abjecte qui me donnerait envie de renier ma foi et mon habit si j'avais ne serait ce que le soupçon qu'il ne puisse bruler dans les flammes les plus terrible de l'enfer ! »

Un nouveau soupir, j'avais mal et une fine pellicule de sueur commençait à couvrir mon corps, mais je ne pouvais m'arrêter, je devait parler, je devais affirmer ma voix, mon discours et il devait m'entendre.

« Cet créature à détruit l'enfant que vous étiez, et paiera à jamais pour cela, mais vous n’êtes pas un monstre ! Perdre la foi ne fait pas de vous un impie ou un démon, douter ne veux pas dire qu'on ne peut plus croire, marcher dans les ténèbres ne veut pas dire qu'il n'y aura plus jamais de lumière ! Quant à votre amour...vivez le Mark ! Vous êtes un homme, un enfant de Dieu, un pêcheur, mais vous n'êtes pas comme moi ! Vous n'êtes pas lié par un pacte, par un serment, vous n'avez pas juré votre vie au seigneur, vous pouvez trébucher et tomber, vous pouvez rager, vous battre, détruire ce qui vous blesse, mais vous pouvez aimer qui vous voulez parce que vous êtes pardonnable ! Vous serez absout si vous le demander, il vous entendra, vous comprendra et ne me ressortez pas vos mots sur vos croyances car si réellement vous n'aviez plus de foi cela ne vous toucherez pas tant ! »

grognant un peu, je sentis mon dos se nimber de la chaleur du sang, alors je me redressais un peu, poussant un cri de douleur léger, serrant les dents, ne lâchant pas un instant le médecin du regard ! Qu'importe mon dos, mon sang, ma vie.

« Moi je suis ce monstre qui mens et qui trahis. Moi je suis celui qui sous la tunique d'un prêtre vous dit les mots bleus, ceux que l'on dit avec les yeux, qui vous font croire au divin, qui vous donne des leçons qui vous fait des sermons alors que je suis damné et souillé par un serment que j'ai renié en acceptant d'aimer un autre homme ! Je suis un menteur, un traite, un démon d'envie, d’orgueil et de luxure, je suis un monstre qui en refusant de quitter une communauté qu'il aime la condamne potentiellement au péché et aux démons qui filtre par mes paroles ! Que pensez d'un prêtre qui lorsqu'il voit cet homme s'agenouiller et demander l'hostie ressent la chaleur du désir prendre son corps ?! Comment faire confiance à quelqu'un comme moi ?! »

Ma voix avait pris de la force, de la consonance. J'avais mal, mais il disait sa vérité, il disait ce qu'il était, ce qu'il voyait dans le miroir chaque matin en se rasant et en se demandant si la lame en glissant serait douloureuse...mais la douleur devenait forte et la force de mon bras tressaillait me forçant à relâcher, à retrouver le moelleux des draps sur lesquels je m'étais élevé d'un bras. Lentement je fermais les yeux, soupirant, laissant de nouvelles larmes coulés elles qui n'avaient pas cessé un instant.

« Je suis un monstre qui à permis à sa sœur d'épouser un homme qu'il désirait. Je suis un monstre qui vole à sa sœur l'amour de celui qu'elle mérite. Je suis un monstre qui aurai mérité que vous le laissiez simplement se vider de son sang... »

( Pando )

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Message() / Sam 15 Juil - 23:10
Mark Healey


Sous les apparences...


C'est quand j'aide les autres que je suis meilleur. Qui serais-je si je n'ai plus la force?

@Léopold Howley & @Mark Healey  

◊ ◊ ◊

Le mensonge. Il y a-t-il sur cette Terre quelqu’un qui n’en soit pas coupable ? Ils le sont tous ! Tout le monde ment un jour, que ce soit par omission ou volontairement. Parfois, on se complait dans celui-ci, pour échapper un rien à la réalité. Mentir... Healey le fait si bien et depuis si longtemps. Il mentait lorsque chaque matin, il s’en allait à l’église, tâchant de sourire à Madeleine en passant par la porte de la cuisine. Il mentait, lorsqu’il prenait la main d’Isabelle et en lui assurant qu’il allait bien, avec son sourire d’enfant et d’ami aimant. Il avait mentit tout son soûl lorsque cette nuit-là, après ‘l’accident’ dans la tempête qui s’était abattue, il avait serré Ophélia et Neal dans ses bras, en leur jurant que tout irait bien. Car rien n’irait jamais bien... Rien. Et aujourd’hui, il ment encore et encore... Toujours un peu plus à la face du monde. Il porte une multitude de visages pour oublier et tuer l’enfant meurtri qui sanglote encore dans le fond de son âme, de son esprit et dont le cœur exsangue tente encore vainement de saigner. Ils mentent tous.

La ‘bonne’ société Londonienne n’est qu’un mensonge. Ils virevoltent dans cet amas puant de faux-semblants, de paraître et d’hypocrisie ! Alors, comment condamne-t-on un menteur parmi les autres ? Si un menteur est un monstre, ils le sont tous. Et peut-être qu’il y a du vrai là-dedans. Peut-être le sont-ils tous... Peut-être n’y a-t-il rien à sauver dans ce monde finalement. Pourtant, Mark s’accroche aux limbes de bonté de ce monde ; aux résidus de bonheur. De fugaces moments, qui ne font sans doute que passer, mais lui donne une raison de vivre encore ; de se lever le lendemain. Ce qui semble désormais faire cruellement défaut à Léopold ; à celui qui devrait inspiré tout cela aux autres. Qu’est-ce qu’un homme d’église qui ment à tous ? Rien de plus qu’un homme parmi les autres ; un menteur au milieu des faussaires.

Et lui qui avait tant bluffer, venait soudainement de rompre son plus grand masque sous la pression. Tout s’était écrouler comme un château de carte après presque trente année de silence et de souffrance ; de mensonge. Ca fait mal et ça ne fait rien... Il n’avait chercher aucun soulagement en faisant cela, simplement à démontrer qu’il y a pire crime en ce monde que le mensonge et la bougrerie. Qu’une partie infime du poison qui le ronge depuis tant d’année, qui a forcé un enfant à peine ouvert au monde à devenir adulte et à affronter l’horreur du monde. Ce monde condamné par Dieu à ne plus jamais être l’Eden promis. Tant qu’il y aura des hommes, il n’y aura en ces lieux nul paradis, nulle trace d’un Père soi-disant bienfaiteur.

Léopold se leva alors et le médecin ouvrit les yeux si grand qu’il le fusilla du regard pour faire chose pareille. Puis vient le contact. Ses mains qui prirent les siennes avec une force que ne devrait pas avoir un patient dans son état. La force de ses convictions. Et bon sang, Mark pourrait envié cela. La flamme dans les yeux du prêtre, qui lui assure encore et encore qu’il y a une justice dans le monde d’après. Quel monde d’après ? Lui, il espère juste qu’une fois que ses yeux se fermeront, ce sera pour du bon et qu’il ne les ouvrira plus sur rien. Ni enfer, ni paradis. Et ça brûle. Il voudrait le repousser tant le toucher d’un autre homme que celui de son propre frère le dégoûte au plus haut point, lui soulève le cœur ; le touché d’un autre homme de Dieu. Il s’en sentirait presque la nausée. Pourtant, c’est une autre réaction qui émane de lui. Il soutient l’homme qui pourrait chanceler sous l’effort qu’il demande à son corps. Le médecin prend le dessus sur l’enfant qui hurle en lui et se débat ; qui pourrait rendre ses oreilles sourdes aux paroles bienveillantes de son patient. « Bon sang, Howley, allez-vous recoucher ! » Tonne-t-il, l’inquiétude de son travail risquant de se défaire lui enserrant désormais les tripes et ramolissant ses genoux.

Les mots percutent et creusent. Ils se frayent un chemin quelques part, faisant à nouveau pleuvoir des larmes acides sur ses joues douloureuses et encore brûlantes d’avoir subies les précédentes. Non coupable... Ce sont là les seuls mots qu’il a toujours voulu entendre. Que quelqu’un lui dise qu’il n’avait rien fait pour mériter ça. Rien. Le reste, il s’en foutait éperdument. Jugé, non coupable... Qu’une seule personne le regarde comme il est devenu et lui dise cela, avec sincérité. Peu importe qui et ce qu’il représente. Un seul humain. Et dans la myriade de mots qui suivent, même s’il ne dit rien pour l’instant, le médecin n’agrée pas tout. « Je ne vais pas me répéter, Léopold, retourner sur votre lit ou je vous y met de force et je vous attache pour faire bonne mesure. » Mais visiblement, la douleur et les points lâchant finirent par avoir raison du prêtre, sans pour autant arrêter sa litanie et sa diatribes d’invectives envers lui-même. Il se tait, il entend et surtout il écoute.

L’homme d’église à nouveau sur son lit, il le force en douceur à lui tourner le dos. Patiemment et en douceur, il défait les pansements précédents pour voir les dégâts occasionnés par sa brusque relevée. Il soupire alors en voyant les points qui ont lâché, passe sa main sur son visage fatiguée ; exténué. Prenant un nouveau morceau de tissu, il le plonge dans l’eau et essuie le sang qui goutte. « Vous laissez vous vider de votre sang ? Cela je ne le peux pas. » Dit-il sur un ton monocorde et monochrome. Il endigue le flot léger pour mieux voir ce qu’il doit faire, appuyant fermement sur ce qui fait jaillir les flots carmin. « Parce que vous vous tromper mon père, je suis autant lié par serment que vous. Ce n’est simplement pas le même. Je n’ai pas jurer à Dieu, mais j’ai juré de prendre soin de la vie et de l’intégrité d’autrui. Et vous en faites partie, que vous le vouliez ou non. » Fatalité dans toute sa splendeur, une vie est une vie et lui, il en détruit en secret, avant qu’elles aient commencé. « Et je fais des choses, que je tairais, qui vous à l’encontre de mon propre serment. Comme vous. À commencer par le fait de prendre soin de la vie, car je ne prends pas soin de la mienne. »

Une aiguille et du fil. Le médecin enfile l’un à l’autre, pose ses mains fraîches sur le dos brûlant du suppliciés. « Je vous préviens, ça va faire mal, mais vous n’aviez pas qu’à faire l’idiot ! » Tranche-t-il avant de piquer l’aiguille pour refaire ses points. « Nous voici dans une impasse... Vous ne vouliez pas que je vous sauve et je ne veux pas que vous me sauviez. Nous sommes des sauveurs obligés, Howley. Nous pourrions passé des heures à nous renvoyer à la tête l’un de l’autre, que nous sommes des monstres indignent d’être sauvés. Vous ne me laisserez plus jamais croire que j’en suis un, alors que j’en suis persuadé. Et je ne vous abandonnerais jamais aux bras de la mort. Nous sommes dans une impasse, vous ne croyez pas ? » Ironise-t-il alors qu’il œuvre avec sa dextérité chirurgicale. Finalement, l’œuvre à nouveau achevé, il soupire en laissant sa tête retomber en arrière. ‘Quel merdier.’ « Si vous bougez encore de là, je vous assomme. »

Healey se relève, lave à nouveau ses mains et les essuies méthodiquement, avant de retomber assis sur la chaise, ses mains se perdant dans ses boucles noires. « Nous sommes tous des monstres selon vos critères Léopold. » Finit-il par dire en regardant le sol. « L’envie. La colère. L’orgueil. La luxure. La gourmandise. Autant de péché que je possède et qui, selon vos dire vous hantent également. Cela ne fait pas de nous des monstres, juste des Hommes. » Instinctivement, il porte sa main à sa poche et sort son étui à cigarette, dont il en sort une. « Et voilà, ce que je pense de vous. Vous n’êtes qu’un homme, Howley, parmi les autres. Un homme au pied du mur, comme une erreur de la nature et vous mesurez seulement toute l’horreur de notre nature. Quant au malheur de votre sœur, j’y ai ma part de responsabilité. » Portant le rouleau de tabac à ses lèvres, il craque une allumette et boute le feu à tout cela ; goutant l’âpreté de la première bouffé de tabac dans sa gorge.

« Je savais pour Jacob, bien avant vous, je pense. » Il passe sa langue sur ses lèvres, un sourire dérisoire sur les lèvres. « Il est le premier homme que j’ai embrassé de ma pleine volonté, bien qu’embrumé par l’alcool. » Le souvenir bien qu’un peu trouble reste néanmoins vivace dans son esprit, lorsqu’il ressent à nouveau cette vive horreur dans ses entrailles, et qu’il se voit à nouveau brandir un bouclier protecteur face à lui ; face à ce qu’ils sont. « Je l’ai exhorté à rester dans le ‘droit chemin’. À se trouver une femme, pour protéger les apparences, rester dans les lois et éviter ce qui nous attends, vous, lui et moi, si ce que nous sommes s’apprend. Et je l’ai fait aussi, parce que ça me répulsait cette partie de lui ; cette partie de moi. L’idée d’un homme avec un autre m’aurait fait vomir tout mon être à l’époque. Avec le temps, j’ai relativisé. » Il reporte sa cigarette à ses lèvres, reprenant une large inspiration du poison, avant de le souffler lentement. « Jacob n’a jamais aimé votre sœur, pas de cette façon-là. Il la respecte tout au plus et à probablement de la tendresse au demeurant pour elle. Alors, retirez-vous ce poids-là, voulez-vous. Vous n’avez rien voler à Charlotte. Rien. C’est le monde et son jugement qui ont permis que ce mariage existe. Rien de plus et rien de moins. Vous ne lui avez rien voler, parce qu’il n’y avait rien à prendre »

Son pouce glisse alors sur ses lèvres closent, tandis qu’il relève ses yeux foncés dans la clarté de ceux de Léopold. « Quant à vivre mon amour, vous me faites rire. » Le rire d’ailleurs est illusoire, léger, trahissant le malaise de cette simple idée. « Vous voulez m’absoudre d’un crime que vous ne parvenez pas à vous octroyer vous-même. Donnez-vous l’absolution, avant de vouloir me la tendre voulez-vous. » Il tire à nouveau sur sa cigarette, avant de regarder le décorum de la chambre. « Nous ne pouvons pas vivre ce genre d’amour, Léopold, ni vous, ni moi. Le monde nous l’interdit. Nous finirions au bout d’une corde pour simplement aimer. Il y a sans doute une forme de beauté caché là-dedans, mais ça me paraît surtout complètement stupide. Et pourtant, de vous à vous, je fais partie des gens qui voudraient ne pas se réveiller le matin. Pour autant je n’attenterais pas aussi volontairement à ma vie que vous. » Il lève simplement sa main tenant la cigarette. « Je fais ça de façon plus insidieuse. Mais soit... » Il termine cette première cigarette, soufflant la fumée au point d’en faire voler les boucles éparses qui tombent sur son front. « Comment puis-je aimer... Je ne m’aime pas moi-même. Je ne me regarde plus dans le miroir depuis des années. Plus vraiment. Comment puis-je l’aimer lui ? L’idée même qu’il pose ses mains sur mon corps me terrifie, autant qu’elle me tente. Et puis, il est marié. N’est-ce pas là un serment en plus que j’irai entaché ? » Il écrase alors le reste de sa cigarette, avant d’en jeter le mégot au feu.  

Mark inspire alors bruyamment, à s’en remplir les poumons, avant d’expulser le tout dans le même son assourdissant. « Vous me demandiez comment faire confiance à quelqu’un comme vous ? Pour moi, ce n’est pas compliqué. Je préfère octroyé ma confiance en quelqu’un qui a conscience de ses défauts, de ses péchés, quand quelqu’un qui se dresse en sauveur du monde, pur, parfait et inaltérable. J’ai confiance en l’humain, pas en le divin. Dieu ou qui vous voulez, est trop loin de nos réalités terrestres. Et je crois sincèrement qu’il s’en fou. À sa place, je pense que je m’en foutrais aussi d’ailleurs. » Alors, il se releva et repris le fouet qu’il avait lancé un peu plutôt. Il l’observe en silence, avant de regardé une fois de plus le prêtre gisant. « Rien, vous m’entendez, de ce que vous commetté ne justifie ce que vous avez fait à votre personne. Vous m’auriez confesser être le même monstre que celui qui s’est abattu sur moi il y a près de trente ans, je vous aurais laisser crever. Vous m’auriez dit que vous aviez tué des innocents, alors j’aurais accepté votre agonie. Mais non... vous n’êtes coupable que d’un seul crime. Celui qui nous tombe sur tous un jour ou l’autre. Vous êtes coupable, Léopold, d’aimer et vous allez devoir vivre avec ça. Car moi, je vous donne l'absolution. Même si je ne suis pas prêtre. » Et à ces mots, il jette le fouet aux flammes sans une once de regret. « Votre seul problème, c’est d’être prêtre, homme et selon la société contrefait. Je suis médecin, homme et contrefait. Nous devrions formé un club, vous et moi, des hommes sous serments qui l’ont trahi. Si j’étais chez moi, je vous aurais offert un verre. » Prenant le tisonnier, il remue un peu dans l’âtre pour que le cuir soit attaqué correctement.

(c) oxymort


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Message() / Mar 8 Aoû - 14:11
Léopold Howley

Sans foi, je n'ai plus confiance car c'est ma seule compétence
Hurle cri et mord le démon en mon ame alors que je l'expose et que je l'affiche aux yeux du monde, aux yeux de cet homme qui m'observe de son regard semblant bruler des flammes de l'enfer qui m'attends. De la haine et de la colère qui habite un homme qui ne croit plus en Dieu depuis bien longtemps, pas plus qu'il ne croit en l'humanité et pourtant, il se dévoue à la sauver. Quelle drole d'idée que de chercher ainsi à se sauver par le sauvetage d'autrui. Et pourtant n'était ce pas ce que cherchais encore et toujours les hommes et ces hommes en particulier ?
N'avaient ils pas déjà offert leurs âmes aux flammes de l'enfer en espérant pouvoir sauver autant de personnes que possible ? Que ce soit par la prière ou la médecine, les mains couvertes d'une eau bénite ou du sang de ceux qui voguent entre la vie et la mort ? Ils étaient là, ces héros du quotidien, ces âmes tristes blessées, écharpées, déchiquetées, qui tentaient de recoller les morceaux de leurs êtres en arrachant chaque jour un peu plus de qui ils étaient pour l'offrir à la première personne pouvant en avoir besoin.
Pourtant il s'embourbait dans les mensonges et l’omission, la dissimulation et le vice, lui l'homme de Dieu qui se sentait sale et souillé, qui se sentait offert au démon de l'envie et de la luxure pour avoir couché avec un homme comme on couche avec une femme, pire même, il avait offert son cœur à un homme, lui qui se cherchait une épouse et malgré le fouet qui avait mordu et lacéré sa chair, malgré la chaleur grandissante de son sang souillant sa peau humide de transpiration, il avait continué, encore et encore, jusqu'à en perdre la force et la connaissance. Pourquoi demanderait vous ? Simplement parce qu'il ne pouvait se pardonner, parce qu'il ne pouvait regretter. Son péché était là. Ne pas parvenir à regretter ce qu'il avait fait. Ne pas être apte à demander un réel pardon, car Dieu savait ô combien savait il seulement à quel point ces instants avaient été merveilleux, à quel point il les chérissaient, à quel point il voulait encrer à jamais en lui cette sensation délicieuse du corps de son amant se fermant sur lui, de ce visage exultant, de l'odeur de sa peau, de sa transpiration, du goût de ses baisers. Même ce qui s'était passé la veille, lui qui s'était offert à un homme, il ne saurait le regretter réellement, il ne saurai dire qu'il regrette ou qu'il n'a point apprécier sentir cet homme le posséder et le faire sien. Mais lui...lui l'homme au regard de braise et de colère, l'homme qui semble brûler de l'intérieur depuis tant d'année qu'il n'en reste de son âme que les rougeoiement de braises incandescentes... il pouvait encore être sauvé. Il pouvait guérir. Là ou le feu de la haine avait ravagé un monde, pouvait pousser dans les cendres une forme de soulagement de renaissance et en cela, il ne pourrait abandonner. Peut etre, après tout, le seigneur l'avait il mené sur cette voie pour qu'il entende la confession du médecin et qu'il soulage son âme ?

Se dressant de toute sa force, il avait alors offert à cet homme un plaidoyer, il lui avait offert tout ce qu'il restait en lui de force, de courage, de volonté pour lui faire passer son message, pour le faire écouter ses mots, les entendres tout du moins, lui affirmer, encore et encore qu'il était innocent, qu'il était victime, qu'il était tout sauf sale, triste, miséreux. Il était un enfant qu'on avait maltraité et qui avait vu un homme tentait de se construire sur les cendres et les débris d'une enfance volée. Il était un enfant dan sle corps d'un homme qui craignait encore qu'on ne le martyrise, qui craignait les coups et la luxure, qui craignait qu'on ne puisse l'aimer pour ce qu'il est, qui craignait d'aimer pour ce qu'il pensait être.

D'ou lui venait cette force, il n'aurait su le dire. Il n'avait que cela à se raccrocher, ce qu'il voulait être, ce qu'il esperait être. Un sauveur. Une oreille, une épaule, une aide pour surmonter les ténèbres d'un monde qui ne cessait de disparaître dans les brumes de la tristesse et du malheur. Il voulait être un flambeau et même si le médecin n'était pas prêt à écouter, il entendait, il le soutenait même, lui lançant ces invectives de retourner au lit, de ne point saccager son travail, mais quelle importance, en l'instant que son dos quand on parlait de sauver un homme ? Alors il continua, encore et encore, répétant ces mêmes mots. Non coupable. Innocent. Victime. Des mots qui se devaient d'entrer dans le cœur de Mark Healey, qui se devaient de s'y graver et de l'aider à guérir de ce que ce démon en soutane avait pu lui faire. Pourtant à force de répéter, à force de se tendre, la sueur l'avait repris, la chaleur, la fatigue, la douleur et ce fut alors que le médecin l'appelait par son prénom, qu'il retourna à ses draps, grimaçant de douleur, suant à grosses gouttes, mais ne lâchant pas vraiment le médecin de ses mots et de sa volonté, même si, alors qu'il reprenait son œuvre avec un certain mécontentement, qui pourrait l'en blâmer, il lui dit qu'il pouvait laisser cela ainsi, le laisser rejoindre cet autre monde ou les flammes infernales...ce qu'il ne put.

Chacun d'entre eux était lié au serment d'une vie, à une promesse qui lié leurs cœurs et leurs âmes. Il comprenait cela, il l'entendait et le respecter. C'était aussi pour cela qu'il ne dit rien, qu'il se contente de serrer les dents et de grimacer alors que le médecin se remet à l’œuvre et qu'il parle, lui offrant en quelques mots la confession qui, sous les mots et les quelques sous entendu furent rapidement compris. Euthanasie. Avortement. Des choses que la religion abordée, rejetée et pourtant...bien des questions se posaient à ces sujets.

« Ne trouvez vous pas cela des plus contraire, que de parler de soigner le monde, sans vous compter au dedans ?  Votre vie vaut tout autant que celle de quiconque et Dieu...est bien plus magnanime et compréhensif que certains veulent bien le croire. Il est facile de croire en Dieu paternel sévère et apte à la punition ou au courroux. Mais je crois et prêche un Dieu d'amour et de pardon. Un Dieu qui reconnaît la valeur de chacun, les souffrances de chacun. Un dieu qui utilise parfois un homme pour aider un vieillard à le rejoindre paisiblement ou une femme ayant subit l'affront d'autrui à éviter de laisser grandir la graine de la haine en son sein. Je sais que je suis un prêtre des plus...particulier. Mais si un serment vous lie, alors respectez le en premier lieu envers vous même. Tout comme j'ai tenté de le faire à ma façon... »

Se cherchait il des excuses ? Oui, quelque peu. Comment ne pas le faire alors que la honte l'étreignait d'avoir été trouvé en cet état ? De s'être ainsi ouvert de son secret au docteur et d'entendre tant de confessions qu'il en a le tournis. A moins que ce ne soit la perte de sang ? Le médecin devait reprendre son travail, recoudre sa chair en morceau et bien qu'il lui lance une remarque cinglante, le prêtre se contentant de grimacer à nouveau, serrant les draps dans sa poigne alors que la morsure de l'aiguille faisait s'enflammer son dos. Néanmoins, le médecin était pluridisciplinaire. Et alors qu'il se faisait chirurgien, il se faisait psychologue. Des sauveurs obligés. Voila qui était amusant, mais les amenaient effectivement vers une impasse, du moins en apparence. Pourtant, l'homme de Dieu ne répondit pas sur l'instant, préférant écouter et méditer ses paroles, se concentrer pour ne pas crier sa douleur et alors qu'il lui intime l'ordre de ne point sortir de son lit, le prêtre...hocha lentement de la tête.

« Je n'en suis sorti que parce que vous aviez besoin d'entendre certains mots Mark. Je sais que vous ne les croyez pas, je sais que vous les rejetez, mais vous les avez entendu...et je serai prêt à finir déchiqueter pour vous les répéter encore et encore si cela m'offrait une chance de vous y faire y croire. Car elles sont vrai. Nous ne sommes pas dans une impasse. Nous sommes chacun d'un coté d'une porte...il suffirait que nous acception de tourner la poignée pour se rejoindre et s'entendre... »

Il savait fort bien, qu'il n'était pas prêt à cela. Il savait parfaitement qu'il ne pouvait entendre et accepter les mots du médecin et pourtant... pourtant, il cherchait à lui offrir cette porte de sortie, cette opportunité d'avancer et de laisser la noirceur et la tristesse au sol tel une cape trop lourde qu'il avait porté bien trop longtemps.

Ainsi allongé dans son lit, le visage tourné vers le médecin, le dos lui semblant être une fournaise, il l'écoutait, encore et encore, prenant chaque mot, parole, intonation. Il y avait du vrai dans ce qu'il disait, mais il y avait tant encore....chacun était habité des différents pêchés capitaux, c'était ce qui nous faisaient humain que de les vivre et de les ressentir. Mais il fallait les contenir, les combattre, faire en sorte qu'elles restent tapis dans l'ombre et non y succomber et s'y soumettre tel qu'il l'avait fait. Surtout lui, surtout celui qui devait montrer la voie et l'exemple... pourtant, le médecin portait sa croix comme chacun et alors qu'il s'ouvrait un peu plus, parlant cette fois de l'homme et non de l'enfant, Léopold l'écouta. L'observa.
Il avait connu Jacob avant lui, il avait embrassé Jacob avant lui et pour une raison qu'il ignorait, cette simple révélation fit se tordre quelque chose en son corps, comme un pincement, une tristesse, une colère, qu'il n'était en aucun droit autorisé à ressentir.  Il se trouvait coupable pour cette pauvre Charlotte...il n'avait aucune idée d'à quel point il était lui même coupable.

Fronçant quelque peu du nez à l'odeur acre de la cigarette et du tabac, il laissa pourtant l'homme de médecine à sa cigarette alors qu'il continuait son monologue. L'écoutant parler d'absolution, l'observant sourire de cet air triste et détaché, lui parler de mort et d'abandon, de poison apte à l'amener à ne plus se réveiller et l'homme de Dieu ne peut que ressentir une profonde tristesse le prendre aux tripes alors qu'il l’écoute et sait...qu'il ne dit que la vérité... pourtant...

« Le monde est teinté de nuances que nous ne percevons pas tous Mark. Comment voir la teinte d'une couleur alors que les œillères de notre vie nous empêche d'en apprécié toute la beauté et la perspective ? Vous avez parlé de Jacob...de cette faute que vous souhaitez prendre à votre charge. Pourtant...j'ai embrassé Jacob avant même que ma sœur ne pose ses yeux sur lui. J'ai encouragé ma sœur en lui présentant l'homme et en lui offrant ma bénédiction alors même que je savais quel démon se tapissait en lui et en moi, chacun appelant l'autre encore et encore. JE l'ai fait en connaissance de cause. Alors qui, de vous ou de moi est le plus coupable d'avoir laissé une femme épouser un bougre ? »

Il s'humecta quelque peu les lèvres, asséchée par la fatigue et la fièvre. Il n'aurai pas dit non à un verre d'eau mais...ne dérangerait pas plus le docteur qu'il ne l'avait déjà fait.

« Nous sommes tous apte à succomber au péché. La est notre nature d'humain, le relent vicié d'un pêché originel qui se transmet à chaque nouveau né. Pourtant, comment être un guide et un homme de Dieu lorsque l'on se laisse aller à se péché ? Ne devrais je pas être un exemple ? Car moi, je le crois. Je devrais montrer à chacun que le pêché et le vices sont des choses que l'on peut repousser, que l'on peut rejeter et non pas s'y adonner tel que je l'ai fait. Voila pourquoi je ne peux m'offrir l'absolution Mark. Parce que je suis un loup déguisé en berger. Parce que je tente de devenir cet homme que j'aimerais être sans y parvenir. Si ma voie avait été autre, si je n'avais pas rejoins les rangs des hommes de Dieu, peut être aurais je pu accepter plus facilement ma condition et mon pêché. Mais ce n'est pas le cas. Néanmoins je comprends votre souffrance. »

Il sourit légèrement, avec tristesse les yeux dans le vague

« Comment parvenir à aimer un homme, alors que c'est un homme qui vous à voler votre enfance ? Comment ne pas se demander si au final, on ne l'avait pas cherché, si on ne l'avait pas provoqué car cela était en nous depuis l'enfance ? Comment ne pas croire ces mots ignoble qu'il vous à cracher tel un venin démoniaque quand, adulte, c'est un autre homme qui aiguise vos sens... C'est un chemin difficile que le votre, j'en ai conscience. Pourtant je me répète...ce démon est le seul et unique fautif. Ne laissez pas une possibilité de bonheur, même discrète être gâchée par un suppôt de Satan... »

Il toussa un peu, sa gorge asséchée, encore une fois, il ne demanda rien, le médecin avait assez fait, il ne voulait pas le déranger, il préférait l'écouter,l'entendre, lui parler, le faire réfléchir et peut etre, l'aider à guérir en son âme et son cœur. Se raclant ainsi quelque peu la gorge, il reprit lentement.

« Nous devons vivre nos espoirs et notre attrait en secret certes. Nous devons apprendre à les accepter certes. Mais comme vous le disiez vous même...n'y a t il pas quelque chose de beau en cela ? L'amour ne vaut il pas la peine de se battre ? Certes, je ne sais comment faire, je doute, j'ai peur et je chavire. JE croule sous le poids des apparences, des attentes et des espoirs que l'on porte en moi, que je porte moi même. Vous pouvez juger mes actes, vous pouvez m'offrir cette absolution, cela ne changera en rien ce que j'ai fait, ce pour quoi je l'ai fait. J'ai fait ce que je pensais être juste. J'ai fait ce que je pensais être droit pour sauver mon âme éternelle. Je ne suis certes pas le monstre qui vous à ravi votre innocence d'enfant ou un meurtrier assouvissant sous le couvert du nom divin des meurtres en pagaille, mais je reste un monstre aux yeux du monde. Je dois apprendre à vivre avec, je dois apprendre à m'accepter, je dois apprendre à m'aimer. Autant de choses que vous devez faire vous même, car le miroir n'a point vue mon visage depuis bien des années. Car mon seul confesseur est Dieu lui même, car je pense qu'il y a du bien plus en vous que vous n'accepterez jamais de l'admettre. Mais pour cela, il faut faire le premier pas et se dire que c'est possible.... Chose simple à dire mais dont je suis encore incapable moi même... »

Un larme solitaire roula et alors qu'il partait en réflexion, en introspection, il observa le médecin jeter au feu son fouet de discipline...jouer du tisonnier pour le bruler et alors qu'il observer l'objet de ses sévices partir dans les flammes, il se mordit la lèvres...jusqu'au sang, fermant les paupières avec force, se battant contre lui même jusqu'à quasiment cracher ses mots à suivre dans une certaine gêne.

« dans l'armoire... une alcove avec deux autres...et du vin...brulez moi ça et servez nous un verre...puisque nous formons un club autant se traiter en ami. Du moins si vous le voulez bien. »

( Pando )

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Mark Healey


Sous les apparences...


C'est quand j'aide les autres que je suis meilleur. Qui serais-je si je n'ai plus la force?

@Léopold Howley & @Mark Healey  

◊ ◊ ◊

Il était bien évidemment contraire au principe même de la médecine, qu’un médecin ne prenne pas soin de sa propre vie. Qu’il prône un mode de vie sain et loin des addictions – alcools, tabac, drogues, vie de débauche...-, alors que lui-même y plongeait à corps perdu ; à cœur désaxé. Un bon soignant, un bon sauveteur, est quelqu’un qui reste en vie. Ses mots, il les avait graver en lui, au point qu’il les répétait comme un mantra depuis des années à ses futurs jeunes collègues. Et lui dans tout cela ? Il faisait l’exacte opposé. Il s’autodétruisait consciemment, comme le prêtre le faisait. Mais la destruction est lente, et en dehors de cela, il reste un praticien efficace et efficient. Un prêtre à moitié mort vidé de son sang ne l’est pas. Et enfin, il ne faut pas oublier que la société n’a pas d’égard pour les gens comme eux. Ils sont un service que l’on achète à leurs yeux, faisant fi du fait qu’au-delà de ces professions, ils sont des hommes. Des Hommes dans toute la complexité que cela représente, avec des sentiments, des émotions, des rêves, des cauchemars et surtout, un corps qui ressent la fatigue, la maladie et les effets du temps qui passent. Un jour viendra, ou même en dépit de ses consommations abusives diverses, Mark ne saura pas se lever le matin, épuisé jusqu’à la dernière fibre musculaires. Simplement épuisé physiquement et psychologiquement ; usé jusqu’à la moelle des os par ce métier qu’il n’avait – de prime abord – pas choisi d’exercer. Le métier l’avait choisi, c’est ce qu’il aimait à dire.

« Cela s’appelle le sacrifice, mon père. » Ironise-t-il alors, qu’il range ses affaires médicales. « Le monde pompe ma propre santé pour garantir la sienne. Je suis un service qui s’achète, ne l’oublier pas. Les gens oublient que je suis un être humain. Avez-vous déjà entendu, lors des soirées, quelqu’un qui me demande sincèrement comment je vais ? Non, ça n’existe pas. Par politesse et courtoisie, ils commencent par-là, mais dès qu’ils ont eu l’ombre d’une réponse, ils passent au sujet de leur propre santé. Du moment où j’ai prêté serment, je suis devenu un serviteur de la santé d’autrui et au diable la mienne. Mais ce sont des choses qu’on apprend pas à l’école. C’est à force du temps qu’on s’en rend compte. » Il hausse simplement les épaules et soupire avant de rire quelques peu aux paroles du prêtre. « Vous saisissez le paradoxe de ce que vous dites ? Vous prêchez un Dieu d’amour, de paix, de compassion, un Père bien aimant... mais vous vous arracher la peau du dos pour chercher son pardon ? Allons, Léopold... Si votre Dieu est un père bien aimant, conscient des douleurs de sa Création, il ne lui viendrait jamais à l’idée de vous demander de vous arracher la peau. Alors soyez-honnête au moins envers vous-même. Soit, vous reconnaissez que votre prêche est absurde, soit que votre punition corporelle étai idiote, mais votre Dieu ne peut pas vous aimer et vous demander de vous estropier. Aucun père aimant son fils dans ce monde ne demanderait pareille punition pour un crime aussi dérisoire. » Ses paroles étaient certes dures, mais au moins, elles provoqueraient un électrochoc et un début de réflexion sans doute.

Tout comme lui-même avait besoin d’entendre certaines choses et de les ancré en lui, Léopold avait besoin de la même chose. D’être mis chacun face à la réalité des choses, face à l’absurdité de leurs comportements destructeurs et la nécessité de perdurer pour l’amour des autres. « Et moi je serais prêt à vous traiter encore d’idiot longtemps, jusqu’à ce que vous compreniez à quel point ça l’est. Et je continuerais à être sur votre dos et à le réparer aussi longtemps qu’il est nécessaire. Mais nous savons vous et moi, que plus une idée perdure dans l’esprit d’un homme, plus elle s’y enracine et il est encore plus difficile de la lui faire sortir de là. » Toute la beauté, l’horreur et la complexité du cerveau humain en somme. Et peut-être aussi parce qu’à force d’être dans le noir, on s’y habitue et qu’on est trop ébloui par la lumière qui apparait alors si soudainement. « Et lorsque la lumière apparaît, violente d’éclat, l’esprit craint cette nouveauté, et supplie pour s’adapter. » L’image de la porte le fit sourire d’un air las et désabusé. Qu’est-ce qu’il pouvait détester les portes en vérité, depuis qu’il avait entendu si souvent celle de la sacristie se refermer sur lui et que ses yeux ne voyaient plus que la table en bois, contre laquelle il serait rapidement penché, oubliant tout le reste, qui n’étaient alors plus que ténèbres. « Il est des portes qu’on brise, Léopold, d’autres qu’on ouvre et enfin, celles qu’on garde fermée. Mais il y a une chose vraie, c’est qu’on peut toujours communiqué, même derrière une porte. » Par coup, par voix... Les portes laissent toujours passé quelque chose.

Ah Jacob... La situation avait un degré de perplexité, qui jusque-là aurait sans doute pu lui échapper. Et puis, avec les mots du prêtre, Mark sembla un instant y voir plus clair. Son regard sombre ne comportait aucun jugement, aucune colère, mais une froide fatalité. « Et que pensez-vous du rôle de Jacob lui-même dans cette histoire, Howley ? » Son sourcil se hausse alors, inquisiteur. « Qui mieux que lui savait tout dans cette histoire ? Il se connait mieux que vous et moi. Il connaissait déjà ses sentiments pour vous. Il aurait pu ne pas courtiser votre sœur et choisir une autre femme. Alors, pourquoi Charlotte ? Vous oubliez de le tenir responsable pour une part de tout ceci. Nous sommes tous fautifs, Léopold. Lui, vous et moi. Mais vous savez a qui doit incomber la plus grande part de responsabilité dans cette triste histoire ? » Il marqua une pause afin de camper sa position. « Le monde. Notre monde. » Et il soupira encore fois un peu plus las de tout cela qu’avant. « Le monde qui nous dit qu’un homme ne peut pas aimer un autre homme ou une femme aimé une autre femme. Un monde qui nous oblige tous à la reproduction, à la pérennisation d’un titre ou d’un nom. Un monde qui force des mariages tristes, pardonnant secrètement l’adultère, tout en bannissant le chagrin des cœurs brisés. Un monde qui dit tout et son contraire. Et dans le monde, mon cher Léopold, je place autant les gens, que les lois et la religion. Notre existence est une grande illusion. Nous ne vivons que pour servir, par le travail, comme par le sang. Si le monde était juste et aimant, vous seriez avec lui en ce moment à vous aimer à la face du monde et Charlotte n’aurait jamais été sa femme. Mais le monde n’est pas juste et la vie non plus. »

Ce faisant, ses doigts cherchèrent une nouvelle cigarette pour l’allumer en soupirant. Un loup dans le troupeau de brebis du Seigneur... l’image le fit sourire d’une certaine dérision. Puis, il haussa les épaules  en soufflant la fumée de sa nouvelle cigarette. « Vous savez ce qu’on dit sur les moutons ? Si un se jette d’une falaise, le reste du troupeau suivra et le berger n’y pourra rien. Ce pourquoi, il a des chiens de berger. Et qu’est-ce qu’un chien, Léopold ? Si ce n’est un loup qui a évolué pour devenir le meilleur compagnon de l’homme ; le plus brave des bergers ? Je pense, que vous n’êtes ni un loup, ni un berger. Vous êtes le mélange des deux ; vous êtes ce chien de berger. La meilleure évolution du loup pour devenir le plus efficace des bergers. Guide et protecteur à la fois. Vous connaissez suffisamment le péché pour avertir les gens de son danger et assez pour comprendre lorsqu’ils y succombent. Parce que je ne crois pas, qu’une seule personne en ce bas monde puisse vivre une vie entière sans jamais dévié du droit chemin. Encore une fois, pour faire cela, il faudrait être surhumain. » Il suffisait d’interroger l’histoire pour se rendre compte que, même les plus hauts dirigeants de l’Église, quelque soit la religion, succombaient à un péché. « Au final, je pense qu’il vous faut simplement accepté que tout homme de Foi que vous êtes, vous êtes et demeurer jusqu’à votre mort, un humain. Chose que j’ai accepté. Vous savez c’est tout aussi être un loup à la place du berger, que de faire ce que je fais... que ce soit par les actes répréhensibles que je pratique ou les poisons qui m’enserrent la chair. Ne suis-je pas censé, moi médecin, montrer aux gens qu’il faut avoir un mode de vie sain ? Et regardez-moi, Léopold... il ne se passe pas un jour sans que je ne fume, que je ne boive ou que je connaisse la chaire. » Pour les substances hallucinogènes, il restait plus en retrait, par acquis de conscience quant à la nécessité d’agir en urgence.

Sa cigarette tremble un instant contre ses lèvres, alors qu’il venait de l’y reporter. Au coin de ses yeux bruns, une nouvelle larme se dessine, mais il se force à la ravaler. Oui, comment aimer et être aimer d’un homme après tout ça... Cela lui paraissait comme une montagne insurmontable ; infranchissable. Mark tire une longue bouffé de son poison fétiche, à moins que celui qu’il préfère entre tous soit celui de la chair. Il n’en sait trop rien. Il se complait, c’est vrai, dans l’étreinte éphémère des femmes. Dans la chaleur de leurs rondeurs, la volupté de leurs soupires... Il a beau désiré ardemment les baisers du Vicomte, il ne veut, ni ne peut renoncer à ceux des femmes. « Vous n’avez pas idée, Léopold... Je ne serais jamais l’homme d’une seule femme ; jamais celui d’un seul homme. » Son sourire est noir d’ironie. De celle qui l’a conduit à cet état de fait. « Parce que je désire les deux sexes. Autant l’un que l’autre, de façon totalement similaire. Je suis juste bloqué par mon passé, rebuté par lui, d’être touché d’un homme. Mais s’il n’avait pas été là... j’aurais été encore plus dépravé que je ne le suis, je suppose. » Si le péché de luxure devait avoir un visage, il pourrait avoir le sien, sans le moindre soucis. Le médecin fronça les sourcils en entendant son patient tousser. Alors, par automatisme et rempli un verre à une cruche d’eau, tout en écoutant la suite du discours, qui semblait parfois sans fin, du pasteur.

« N’est-ce pas là toute l’ironie tragique de nos existences, Léopold ? Voir le bon partout sauf en nous ? » Il déposa le verre face au prêtre et soupira. « N’est-ce pas le but de l’absolution ? Avoir conscience de l’existence des actes répréhensibles de quelqu’un, les entendre, les accepter, mais toute de même juger que la personne mérite le pardon ? Les gens bons par nature ne se donnent jamais l’absolution. Parce qu’ils n’acceptent pas de se pardonner eux-mêmes. Je ne me pardonnerais jamais ce que je suis devenu, mais vous voulez m’absoudre. Dans cette même logique, vous ne vous pardonnerez jamais vous-même, alors je veux vous absoudre. Comme vous me dites que je suis une victime, vous en êtes une également. Dites-moi seulement, Léopold, avez-vous choisi cette voie de serviteur de Dieu ou bien vous l’a-t-on imposée ? » Et une fois encore, il reporta sa cigarette à ses lèvres, avant de soupirer en expirant la fumée. « Vous voulez être un bon berger pour votre troupeau, mais vous ne savez pas accepter votre propre bonté et l’absolution qu’on veut vous tendre... Dans ces conditions, il est difficile d’arriver à votre idéal, vous ne pensez pas ?  Encore une fois, je pense qu’avant toute chose, vous devez accepter que vous n’êtes qu’un homme... le reste viendra ensuite, je suppose. » Il ne pouvait oui, que supposer, car incapable tout comme le pasteur, de voir au-delà des ombres pour l’instant. « Maintenant, cesser de tenir le sermon et buvez votre eau. »

Même si, au final, pour une fois un verre d’alcool aurait été le plus salutaire qu’un verre d’eau, comme le soulignait le médecin avec son tact de légende. Un sourcil se haussa lorsqu’il entendit à nouveau la voix du prêtre et qu’il évoqua à mi-mots, l’existence d’autres objets de torture. Il secoua sa masse capillaire bouclée et envoya au feu le reste de sa seconde cigarette. Il faudrait vraiment qu’il diminue sa consommation. Il ouvrit l’armoire, trouvant les objets de son ire, qui rejoignirent promptement le premier au feu, non sans un claque de langue réprobateur. Il ne parvenait pas à comprendre comment on pouvait se faire souffrir à sang de la sorte. Le sang est trop précieux pour qu’on le gâche ! Puis, revenant à l’armoire, il prit deux verres et la bouteille de vin de messe. « Eh ben... il semble que la religion ait quelques bons côtés. » Ironise-t-il en lisant l’étiquette, avant de servir les verres. Il donna le sien à Léopold, posa la bouteille entre eux – puisqu’il avait brisé la table – et se reposa sur sa chaise. « À la vôtre, Léopold. Au club des damnés que nous formons vous et moi. Et à la fin de cette foutue saison... » Il inspira l’odeur du vin, avant d’y tremper les lèvres et de soupirer d’aise. « Ah... voilà qui fait du bien. » Et du plat de sa main, il se frotta les yeux.


(c) oxymort


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Léopold Howley
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Message() / Lun 4 Déc - 13:35
Léopold Howley

Sans foi, je n'ai plus confiance car c'est ma seule compétence
L'objectification de l'homme. Voila qui est une chose que le prêtre connaissait bien. Ce fait de se faire dénier sa propre existence, sa propre réalité de par ce que l'on est, ce que l'on incarne. Les hommes dans ce monde oublient souvent que derrière des métiers ou des actes, ils y a des hommes et des femmes qui cherchent à subsister, à faire de leur mieux et à vivre. Que ce soit un prêtre ou médecin, ils avaient au final les même soucis. Celui de disparaître sous le titre de leur profession sous l'uniforme de leur emploi. Il comprenait fort bien ce que voulait signifier l'homme qui rangeait de façon méticuleuse ses instruments dans sa sacoche. Lui même n'était pas vu comme un homme, il était un prêtre, un homme d'église, une soutane. On n'osait jamais le contrarier ou aller à son encontre, on était souvent mielleux avec lui de peur de le fâcher et ainsi, de fâcher le seigneur, on lui demandait toujours conseil sur la vie, on lui parlait toujours des problèmes, des pêchés, des actes qui amenaient remords et regrets, mais jamais personne ne lui demandait comment il allait, comment il se portait, si il souffrait. Non. Il n'était là que pour écouter et conseiller, dénué de ces sentiments, doutes, peurs qui font des hommes des êtres humains. Pourtant, il écouta, encore, ce qu'avait à dire le médecin, sa conception du sacrifice et ne pouvait que la rejoindre.

« N'est ce pas le propre de l'humanité que de chercher à comprendre autrui en l'enfermant dans une boite ou l'on peut se dire qu'on sait parfaitement qui il est ? Un médecin n'est qu'un médecin. Tout comme un prêtre ou un boulanger. Nous disparaissons derrière nos utilité car cela permet à autrui de savoir ce que l'on est, sans chercher qui l'on est. Après tout, qui écoute et rassure un prêtre, qui peut se douter qu'un prêtre est un homme comme ceux qu'il confesse, car la soutane fait de nous...des envoyés de dieu et donc pour tous, des êtres touché par le divin qui ne souffrons pas des vicissitudes de la vie. »

Un triste sourire, une acceptation, car au final que pouvaient ils faire, ces hommes réduit à leur emploi que d'accepter cela ? Se battre serait renier leur vocation et donc au final, eux même. Néanmoins alors qu'ils parlaient, alors que les arguments se suivaient et s'exposer, le médecin le confronta à ses actes et paroles, laissant ainsi au prêtre échapper un lent soupir.

« un père aimant ne signifie pas un père sans autorité. On peut aimer ses enfants sans pour autant tolérer ou accepter certaines de leurs erreurs. N'est ce pas pour cela qu'est fait l'éducation ? Pour apprendre aux enfants à se comporter correctement ? Notre seigneur aussi aimant soit il doit parfois faire face à certains choix. Sans quoi, pourquoi aurait il sauvé Noé et les animaux de son arche en laissant le reste de cette ancienne humanité périr dans les flots ? Aimer veut dire faire ce qu'il y a de mieux pour aider son enfant à progresser et parfois cela peut prendre la forme d'une fessée. La punition que je m'inflige peut sembler cruelle à notre père ou à vous, elle peut sembler trop violente. Pourtant elle me permet de me soulager de ma culpabilité et de ma souffrance mentale, elle me permet d'avancer dans cette vie malgré mes pêchés. Les punitions que l'on s'infligent à soit même ne sont elle pas toujours plus dure qu'elles ne le devraient ? Après tout, si j'expie ma faute par la douleur physique, ne cherchez vous pas à expier celle dont vous pensait être coupable en vous abîmant dans le travail et les substances afin de vous oublier totalement car...au final, vous n'aimez pas ce que l'on vous à fait croire être ? »

Il ne pouvait s'en empêcher. Chercher à faire comprendre, à raisonner. Il était un homme d’introspection et si il pouvait faire la lumière sur ses douleurs et ses vices sans pour autant parvenir à s'en détacher. Il était parfois tout aussi apte à voir dans les gestes, les postures et les paroles, ce que ceux qui venaient à lui cherchaient à cacher. Il avait conscience en un sens que se flageller continuellement n'était pas une solution et pourtant cela le soulageait en son esprit. C'était bien là le souci. La satisfaction de la douleur, cette impression de se purifier par le feu de la douleur qui avait, comme le disait si bien le médecin prit racine en lui, enserrant son cœur et son esprit, s'armant au fil des années d'épines qui s'accrochaient un peu plus profondément à son être pour le faire prisonnier et victime de ces pensées malséantes et masochiste. Pourtant, il n'avait rien à répondre à cela. A quoi cela servirait il d'appuyer les faits du médecin ? Ils savaient tout deux qu'il avait raison. Ils savaient tout deux que les mots qu'il envoyait au prêtre avaient valeur pour l'homme de science.

Aussi lui offrit il quelques conseils de plus par l'image d'une porte, d'une aide, d'une épaule et d'une oreille. Des choses qu'il offrait sans attendre rien en retour. Il savait que bien des portes ne pouvaient être ouvertes ou défoncés. Que certaines resteraient à jamais close, mais qu'on pourrait toujours parler au travers de celles ci, glisser un mot par le sol, s'observer par la serrure et offrir le courage nécessaire pour qu'un jour, la porte puisse s'ouvrir et nous offrir un peu plus de paix et de sérénité.

« Nous sommes donc chacun d'un côté d'une porte close que l'on ne peut ouvrir...mais au moins pouvons nous entendre et qui sait...peut être un jour la porte s'ouvrira pour nous permettre de nous rejoindre et d'aller faire quelque activité qui nous ramènerons à l'innocence de notre enfance. Tel que faire un bonhomme de neige. »

Un sourire timide et doux illumina le visage du prêtre. Une tentative d'alléger la douloureuse atmosphère qui les accablaient l'un l'autre. Pourtant, vint le nom de Jacob et une question qui se posa...quel rôle avait Jacob dans tout cela ? La question se posa. Du pourquoi. Pourquoi était il dans sa vie ? Pourquoi avoir courtisé Charlotte, l'avoir épousée, lui avoir fait des enfants. Pourquoi s'être laissé entraîner dans cette situation alors même qu'il savait pertinemment quel était sa nature profonde et son attrait pour les plaisirs du corps masculin. Pourtant, bien que le médecin cherchait à partager les torts ou à les attribuer quasi tous à celui qui était à l'origine de ses désirs et de ses vices. Pourtant...il ne pouvait le blâmer. Il ne pouvait se dire qu'un home qui avait tant combattu pour lui, qui avait tant chercher à rester prêt de lui par tout les moyens était fautif. Égoïste peut être, certainement même, mais après tout, peut on réellement en vouloir à une personne d'aimer et de vouloir rester auprès de la personne pour qui son cœur bât ?
Non, Mark avait raison sur un point. C'était notre monde et notre société qui avait de ces choses une honte et un crime. Pourtant, cette société était faite par les hommes et non par Dieu...

« Vous avez raison sur bien des points Mark. Néanmoins qui à crée cette société ? Dieu à offert aux hommes des mots pour nous guider, mais au fil des siècles, ces mots sont ils restaient les mêmes ? Ils ont été retranscrit par ses apôtres avant d'être de nouveau retranscrit par des moines durant des siècles durant. C'est l'homme qui a forgé cette société, qui à choisi de placer la pérennité d'un nom avant le bonheur, qui cherche à s'élever encore et encore. Après tout, de toutes les espèces que notre seigneur à mis sur le monde, nous sommes les seules à avoir instauré la notion de travail et d'argent. Nous sommes ceux qui avons domestiqué le monde pour en faire notre domaine. Certes, il nous laisse faire nos choix et vivre avec ses conséquences, mais est il réellement responsable des choix que l'on fait ou que l'on accepte ? Ne sommes nous pas, après tout ces moutons qui suivons le troupeau ? Ne sommes nous pas ces loups et ces bergers qui rattrapons ou dévorant tout ceux qui tente de s'éloigner du chemin dicté par le troupeau qu'est la société ? »

Une certaine tristesse paraissait dans la voix de l'homme et pourtant...pourtant il continuer de dispenser ses paroles d'espoir et de rédemption alors qu'il ne s'en croyait pas digne un instant.Il cherchait à ramener dans le troupeau un homme qui ne voulait pas y figurer tout cela pour quoi ? Parce qu'il était ce chien de berger dont le médecin parlait, la cigarette entre les doigts, la fumée nauséabonde s'échappant de ses lèvres. Il était cet animal qui guide et protège envers et contre tout. L'image était bonne et pourtant...pourtant elle le blessait en un sens. Car il ne voulait pas être un oppresseur. Il ne voulait pas forcer les hommes à suivre le chemin qu'on leur désignait. Il souhaitait les aider et les conseiller. Il souhaitait leur offrir le choix et la réflexion, la possibilité d'être eux même, de quitter ces habits de moutons pour se révéler tel qu'ils auraient toujours dû être.

Alors les mots du médecin lui firent l'effet de ce fouet qui avait lacéré sa chair. Il n'était qu'un homme, il n'était qu'un homme se cachant derrière une soutane. Il n'était pas tel que les autres le voyaient, tel qu'il se voyait au travers de leurs yeux. Il n'était pas infaillible, il n'était pas sans pêché, il n'était pas parfait, il n'était que lui, qu'un pauvre bougre au cœur blessé qui cherchait sa place dans la société, qui cherchait à être entouré et apprécié en dispensant tout cet amour, toute cette compassion qui lui habitait l'âme dans le triste espoir d'en recevoir en retour, d'être vue, d'être apprécié, d'être validé en tant qu'homme, en tant que membre entier de cette communauté. Il avait peur du regard des autres, il avait peur du rejet, il avait peur de la solitude, il avait peur de ne jamais être assez, de toujours décevoir, de toujours faire de son mieux sans que jamais cela ne soit suffisant et cela....Cela lui tira un sanglot, cela lui fit enfouir le visage dans son oreiller le temps de se calmer, de respirer, de reprendre une contenance acceptable. Cela lui pris quelques instants durant lesquels l'odeur de la cigarette sembla imprégner l'air ambiant, durant lesquels l'homme de médecine dépeint sont propre portrait gangrené par la solitude et la tristesse, la douleur et le rejet de soi même. Et pourtant...

[color=goldenrod« Pour les poisons qui enserrent votre chair, il suffirait d'une simple volonté pour cesser. Pour abandonner le tabac, réduire l'alcool, faire de votre corps un temple sain... Quant à vos actes...Je ne saurai vous blâmer totalement. Bien que je sache que cela est mal selon notre foi...ce que vous faites sauve des vies. Quel intérêt pour une famille d'avoir tant d'enfant à nourrir que beaucoup mourrons de faim et de souffrance ? Quel intérêt pour une femme violenté par un homme de devoir avoir sous les yeux le fruit de cette agression ? Vous aidez votre prochain du mieux que vous le puissiez... Il faudrait seulement accepter de vous aider vous même...et de vous pardonner pour ce dont vous n'êtes pas responsable... »[/color]

Les yeux encore embué de larmes, la respiration difficile de par la douleur et la brulure de sa chair, le prêtre continua son discours et ses mots jusqu'à tirer du médecin l'avoue d'un amour entier. L'amour des êtres et non des sexes. C'était là une belle chose de pouvoir aimer l'humanité sans se bloquer sur un genre tel qu'on nous apprend à l'être. Pourtant...

«  Vous n'avez pas été touché par un homme Mark. Vous avez été abusé par un monstre qui avait l'apparence d'un homme. Certes, cela peut sembler du pareil au même, mais pensez à une femme qui aurai été violentée. Devrait elle perdre espoir et confiance en tous les hommes ? Ou les hommes, les vrais, les bons, devraient ils l'aider à se reconstruire, lentement, à son rythme et lui prouver qu'un monstre ne fait pas homme en son intégralité ? Peut être devriez vous laisser à cet homme la chance de vous prouver qu'au delà des corps...il y a les sentiments et que c'est là bien plus important que le contact de la chair... »

Lui disait il ce qu'il souhaitait entendre lui même ? Peut être...mais après tout, n'étaient pas dans le même bateau, ramant en sens inverse pour tourner en rond éternellement et éviter d'avoir à accoster sur un rivage qui leurs semblaient de par bien des aspects trop effrayant ? N'étais ce pas parce qu'ils se trouvaient tous les défauts du monde qu'ils utilisaient ce stratagème d'offrir à l'autre les conseils et les mots qu'ils avaient toujours espéré entendre eux même ? Offrir l'absolution à l'autre quand ils ne pouvaient se l'offrir à eux même ? C'était ainsi que deux serviteurs des hommes œuvraient, se confrontant au final dans ce qui aurai pu être une guerre pour devenir...une camaraderie ? Mais les questions se succédaient et la plus dur fini par arriver. Avait il choisi... Non...oui...le savait il vraiment ? La réponse fini par venir dans un sourire amusé...

« Je ne sais pas...mon père avait choisi cette voie pour moi et je la refusais... pourtant aujourd'hui que j'y suis, je me rend compte que je suis à ma place et que je ne souhaiterais rien d'autres. Quant à s'accepter...il faut pour cela trouver le bon miroir, celui qui nous renverra un reflet honnête. Il s'agit souvent d'une personne d'ailleurs...d'un ami... du moins...si la personne accepte ce titre. »

Un sourire timide alors qu'on l'intimait à prendre quelques gorgées de son verre d'eau avant de dévoiler le lieu ou étaient entreposé le vin, ou était caché les dernières traces de sa honte et de sa douleur. Il n'en fallut pas plus pour que le feu en soit agrémenté et que des verres se remplissent du liquide carmin. Un toast fut porté, le verre fut bu, à demi et un sourire amusé teinta les lèvres du prêtre.

« Merci pour votre aide Mark...peut être pourrez vous venir prendre un verre en ma compagnie, quand vos démons vous assaillerons à nouveau ? Et je ferais de même... n'est ce pas ce que font les membres d'un club ? Même si ils sont damné ? »

( Pando )

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Léopold écrit en darkgoldenrod
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