Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Les Chroniques de Londres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal


 :: THE ARCHIVE ROOM :: Rp terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Le dormeur du val

Invité
Anonymous
Invité


Message() / Mer 14 Déc - 18:47
Invité

Le dormeur du val
@John Burgess

Il y a des dates qui marquent un esprit et qui ne peuvent jamais être oubliées. Des dates qui ne figurent dans aucun livre d’histoire, ni aucun mémorial ou événement commémoratif. Ces dates sont seulement marquées dans les esprits des hommes qui les ont vécus, comme une trace violence laissée par un fer portée à vif, comme les coups de feu qui résonnent encore dans leurs oreilles à eux, ceux qui ont survécu.

La guerre laisse des traces, parfois visibles, parfois non, et pourtant toujours terribles. Alistair n’en parlait jamais, il avait comme tiré un trait sur cet épisode de sa vie, tourné une page et c’était tout comme s’il ne l’avait jamais vécu. Du moins pour les autres. Les souvenirs étaient toujours enfouis, très très loin dans son cœur. Même s’il avait été plutôt épargné, maintenu loin du danger pour aider à la stratégie et à la logistique, un rôle essentiel, mais dont il ne tirait aucune fierté. Même s’il acceptait le fait qu’on ne puisse envoyer l’unique héritier d’un important duché vers une mort probable, cela aussi faisait partie de son devoir depuis toujours : rester en vie. Et il n’avait pas fait dans la bravoure inutile et suicidaire, il s’était tenu à sa place.

Et puis il était rentré, avec des honneurs qu’il ne pensait pas mériter, et des médailles dont il n’avait que faire, avec une partie de ses hommes. Mais malheureusement pas tous. Et une date particulière, où nombre d’entre eux avaient péris, le hantait. Même si on lui disait qu’il avait pris les bonnes décisions, qu’il avait sauvé plus d’hommes qu’ils n’auraient jamais pu espérer grâce à sa réactivité et à son sang-froid dans une situation bien délicate, Alistair ne l’acceptait pas.

Ils étaient morts ce même jour, des années plus tôt et dans le cimetière de Londres se trouvaient quelques tombes vides dédiés à ses hommes qui n’avaient eu le choix que d’offrir leur courage et leur vie pour la patrie. Le Marquis y repensait chaque année, muré dans un étrange silence, mais cette fois, il était là à Londres, sous une chape grise et morne qui convenait fortement malgré la période estivale, alors il se rendit devant ces tombes, pour y lire les noms et se souvenir d’hommes qu’ils ne connaissaient même pas.

Aussi, il ne fut pas surpris de voir un autre homme, un ancien soldat, s’y recueillir. Un vieil ami sans doute, même si après la guerre, ils n’avaient jamais cherché à se recontacter. Ils n’avaient pas de bons vieux souvenirs à se remémorer après tout.

« John… Vous permettez ? » Alistair hésita, puis n’ajouta rien de plus. Pour dire quoi ? Une marque de politesse déplacée ? Remarquer l’évidence ? Il n’avait pas hésité par contre à l’appeler par son prénom, tant ici tout semblait plus intime et personnel, à l'opposé de la fête de la rosée. Et il espérait bien que l’ancien militaire en ferait de-même.

Il se recueillit en silence un moment à côté de lui, un temps qui lui sembla nécessaire et propice, et puis il demanda enfin :

« Reconnaissez-vous certains noms ? »

Alistair aurait aimé connaître l’histoire de ces soldats, même si cela ne changerait rien.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Jeu 15 Déc - 15:16
Invité
 



Le dormeur du val
Ft Alistair Graham- Partie 1 




La guerre était dévastatrice. Ceux qui avaient la chance de rentrer chez eux en vie étaient changés à tout jamais. Autrefois rayonnant et chaleureux, John n’était plus que l’ombre de lui-même depuis déjà bien des années. Il s’était sacrifié pour le peuple, pour les terres, pour un tas d’autres motifs, pensant un jour trouver un véritable sens à tous ces combats, en vain. Rien ne pouvait justifier les atrocités qui se passaient là bas, des scènes d’horreurs à ne plus en finir, des corps inertes, des vies brisées, des familles en deuil.. Et cela n’était que la partie immergée de l’iceberg.

Les soldats passaient le plus clair de leur temps ensemble, se faisant d'innombrables promesses les uns aux autres qui voleraient en éclat au rythme des coups de feu. John était l’un des meilleurs. Fin stratège, toujours lucide et au sang froid hors pair même dans les situations de crise, il avait fait preuve de tant de courage que son orgueil fut piqué à vif lorsque ses amis finirent par être anobli alors que lui, trop discret, restait sur le banc de touche, marqué à vie au fer rouge par toute ces horreurs.

Ses souvenirs le hantent sans cesse. Ils étaient imprégnés dans sa tête avec une grande netteté, écrit sur son corps pour lui rappeler chaque jour ce qu’il avait vécu.. un cercle sans fin dont il ne se libérerait jamais. S’il tentait de reprendre sa vie en main du mieux possible, une date ne s’effacerait jamais.

John, ne m’abandonne pas.
John, pitié ne part pas, ramène moi. J’ai eu une petite fille, j’aimerais la rencontrer..


Ses mains tremblantes comprimaient son torse qui dégoulinait de sang et tout son être était enragé. Il savait. Il savait que c’était trop tard. Qu’il ne pourrait pas le ramener au camp sans y laisser sa vie, et qu’il perdait trop de sang pour atteindre la ligne d’arrivée.
Il s’était mis à genoux dans la terre imbibé d’eau et une épaisse pluie lui martelait le visage. La tête de son ami reposait sur ses genoux, tous deux cachés derrière les vestiges d’un vieil attelage.

Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Je suis certain que cette demoiselle sera fière de son Père. Reste tranquille, je vais m’occuper de tout.

Évidemment, tout n’était que mensonge pour apaiser l’esprit tourmenté d’un soldat sur ses dernières secondes.
Les tirs ne cessaient pas un instant et il eut besoin de bien des ruses pour rejoindre le camp et suivre les nouvelles instructions. A cœur vaillant, rien d’impossible ! John vivait en colocation avec sa haine qui le rongeait silencieusement de l'intérieur.

Il devait y retourner, suivre les nombreux soldats qui venaient de partir pour l’assaut quand un main l’attrapait fermement.

N’y allez pas. C’est un piège. Je vous ordonne de rester ici Burgess !
Des dizaines d'hommes viennent de partir, ils ont besoin de nous !
Ils vont tous mourir. C'est un guet-apens, ils sont trop loin pour les rattraper. Vous ne bougez pas de là.

Alistair Graham. Grand officier affecté temporairement en renfort. Si tout cela
semblait irréaliste ; qu’un petit groupe d’hommes soient interpellés de justesse par un nouvel officier venu de nul part, ordonnant de désobéir aux ordres premiers…
Une boucherie. Un massacre. Un piège bien rodé qui n’avait épargné personne…


John était là, immobile dans un cimetière à lire inlassablement le noms de ces vaillants soldats qui avaient péri lors de cette journée sombre.
Un homme vint se joindre à lui, une bien drôle de coïncidence lourde de sens. Il tenta de lui répondre malgré le chagrin qui dévorait son âme et sa voix tiraillée.

Lord Graham. Dit-il en inclinant la tête.
Evidemment, approchez.

Sa respiration était lente et ses yeux ne quittait pas la pierre gravée en l’honneur de ses amis. Son nom aurait dû apparaître sur cette liste…

Je connaissais beaucoup d’entre eux Monsieur. Douze ans dans ces camps, ça laisse le temps de rencontrer du monde. D’en perdre aussi..
Ne vous rappelez-vous pas du second ? Il aimait chanter le soir pour nous divertir ! C’était un homme joyeux..et qui chantait terriblement faux. Le quatrième était mon ami, il venait d'être père et n'a jamais rencontré sa fille.
Dit-il, avec nostalgie et amertume.

Et vous ? Vous souvenez-vous d'eux ?

© Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Ven 30 Déc - 22:43
Invité
   
Le dormeur du val
     @John Burgess  
   

   
« Je vous en prie, appelez-moi Alistair. »

Face à la mort, ils étaient tous égaux, ils n’étaient que des hommes luttant en vain contre l’inévitable. Alistair n’avait pas eu peur de la mort, il avait eu peur de quitter ce monde sans laisser sa trace, ou dans une souffrance intolérable. Mais il avait eu de la chance, il était resté loin des combats, avec les officiers les plus hauts gradés, à utiliser ce qu’il avait appris à l’université. Peut-être avait-il eu un bon instinct, peut-être avait juste mieux regarder les cartes… Ou plus longtemps. Trop longtemps. Car quand il avait averti ses supérieurs, il était déjà trop tard. Alors il avait pris un cheval pour tenter d’arrêter le régiment qui se dirigeait droit dans un goulot d’étranglement, certainement entourés d’ennemis, mais il avait aussi été trop tard. Il n’avait pu arrêter que quelques hommes.

Douze ans…
Il n’avait fait qu’une année, et c’était déjà beaucoup trop.

L’ancien soldat grimaçait, mais c’est tout ce qu’il laisserait entrevoir de sa peine. Lui comme John étaient des hommes qui savaient retenir leurs larmes, cacher leur peine. Un homme ne pleure pas, ils avaient tous entendu ça dans leur enfance et s’étaient appliqués à s’y tenir. Alistair pouvait compter les fois où il avait pleuré dans sa vie : la mort de sa mère, celle de sa femme… Quoique pour le second, il ne pouvait déjà plus compter exactement. Mais quand ces hommes étaient morts, il n’avait pas pleuré, personne n’avait pleuré. Pourtant il était certain que tout le monde avait eu le cœur qui saigne et le regard vide.

Et puis il eut un léger sourire à l’évocation de quelques souvenirs plus heureux, alors que certains détails lui revenaient.

« Ah oui, je me souviens de sa voix maintenant. Terriblement faux, c’est encore peu dire. » Et puis il eut le cœur lourd en songeant au soldat suivant. « Lui je me souviens, nous avions reçu les faire-parts de naissance le même jour, et j’avais sorti une bouteille d’un bon vieux Tullibardine que j’avais gardé pour une grande occasion. J’avais envoyé un cadeau pour sa fille mais je n’ai jamais eu le courage de rendre visite à sa veuve… »

Les visages lui revenaient, se replaçaient devant leur nom. Et il était quelque part heureux de pouvoir se souvenir avec John, raviver sa mémoire et continuer d’accomplir son devoir de ne pas les oublier.

« Oui, ça me revient maintenant. Il pointa une tombe du doigt. McIntyre, bien sûr ! Ecossais, roux comme le feu et un accent du fin fond des Highlands… Tellement prononcé que personne n’y comprenait rien. J’étais presque son traducteur attitré. Et lui, Wilson, qui racontait tout le temps des histoires vulgaires que personne n’avait envie d’entendre… Et qui disparaissait dans un bordel à la moindre occasion. Pas certain de vouloir me souvenir des horreurs qu’il racontait, et pourtant cela nous faisait rire. »

Il secoua la tête en souriant, puis eut un léger hoquet et enfin son visage redevint triste et vide. Que n’aurait-il pas donné pour entendre à nouveau cette voix qui chante faux, cet accent à la limite du patois et ces histoires de cul qui ne le regardaient pas le moins du monde. Mais cela ne servait à rien de le dire, ni de remuer le couteau dans la plaie. Pour lui, ils n’étaient que des soldats qu’il avait à peine côtoyé. Pour John certains de ces hommes étaient des amis, et l’écossais ressenti une grande empathie pour lui. Il se baissa alors pour ramasser un bouquet de petits myosotis… forget-me-not… Et les posa sur la croix du soldat qui n’avait jamais revu sa fille.

« Leur avez-vous rendu visite, à sa fille et sa veuve ? »

   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 31 Déc - 14:28
Invité
 



Le dormeur du val
Ft Alistair Graham- Partie 1 




Les images étaient d’une netteté troublante. Les hommes que décrivait un à un Alistair Graham, se tenaient devant eux, avec leurs sourires, leurs yeux bordés de cernes mauves, leurs bière à la main, victorieux. Rien ne s'était effacé de sa mémoire, ses souvenirs étaient intacts comme au premier jour. Pourtant, il ne restait d’eux qu’une liste de noms gravés en leur honneur sur un bloc de marbre. Certains corps n’avaient jamais été retrouvés, d’autres étaient trop abîmés pour être ramenés aux familles sans leur causer davantage de peine. Un bloc de pierre, voilà tout.. Ces cœurs vaillants, courageux et pour la plupart, loyaux.

John contempla le bouquet déposé délicatement sur la croix de l’homme qui avait marqué sa vie au fer rouge. Son ami, du début à la fin, aussi tragique soit son histoire. Il se souvenait de son regard implorant la grâce de Dieu de lui laisser rencontrer sa progéniture…
Les yeux de John étaient de la même couleur que le ciel, pur et limpide mais face à ses souvenirs, ils devenaient froids, livides.  

Jamais.

Son coeur se serra si fort qu’il crut s'effondrer sous le poids de la douleur. Pourtant, il ne bougea point. Ses genoux verrouillés sur eux-mêmes pour ne pas voir fléchir ses jambes, son visage stoïque, la mâchoire serrée et immobile. Un orage grondait à l'intérieur alors qu’il semblait en paix à l'extérieur.

Je n’en ai jamais eu la force, Alistair. Regardez-moi, là, debout devant son nom et en pleine santé, après un mariage malmené par plus de six fausses couche, sans femme, sans enfant, sans frère ni soeur. Juste bien trop d'argent à emporter dans ma tombe.
Quelque part, une femme et une petite fille pleurt la disparition de cet homme qui aurait dû pouvoir veiller sur eux. Il aurait dû pouvoir le faire !
Dit-il en serrant ses ongles sans la paume de ses mains.
ça aurait dû être moi. Je n’aurais rien laissé derrière mon départ, tout aurait été si simple. Alors comment… Comment oser affronter la peine de cette famille… Je n’ai jamais trouvé cette force.

Certains hommes pensaient que le destin de chacun était écrit, que l’on ne pouvait pas se battre contre sa destinée. John pensait que si destin il y avait, c’était une p*te. Point.

Puis-je vous poser une question ?

Le temps où les deux hommes s’étaient cotoyés n’étaient qu’un souvenir, une dette. John ne savait pas vraiment où situer les limites avec cet homme strict et respectable. Étaient-ils amis ? Simples soldats polis ? Malgré ces doutes subsistants sur la nature de leur relation, Alistair était peut-être le seul à pouvoir répondre à ses interrogations sombres sans passer pour un fou.
Il se lançait.

Avez-vous trouvé un sens à ce que nous avons fait ? Là-bas ?
J’ai tué des hommes de mes propres mains pour les ambitions, les rêves, les batailles de quelqu’un d’autre que moi-même. Tout cela est-il vraiment nécessaire ? Ces vies volées et celles brisées. Pas un homme au front ne revient entier, pas un.



© Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Lun 23 Jan - 21:48
Invité
Le dormeur du val
     @John Burgess  
   

   
Regardez-les, oui. Deux hommes déchirés par des destins trop similaires. La veuve pleure son époux, et eux… Eux pleurent leurs femmes. Peut-être qu’il a raison, peut-être que c’était eux qui n’auraient pas dû rentrer à la place de ce soldat. Alistair doit bien admettre y avoir songé durant les heures les plus sombres, tantôt rongé par la colère, tantôt par le chagrin. Il aurait préféré ne jamais revenir plutôt que de subir une telle trahison, s’était-il dit d’abord. Puis il avait songé qu’il aurait préféré ne jamais revenir si ça avait pu la rendre heureuse, de façon moins égoïste. Mais lui avait deux filles et un père qui l’attendaient, un domaine et un pays qui avaient besoin de lui. Voilà ce qui l’avait fait tenir durant toutes ces épreuves. Son père en particulier, soutien indéfectible et vieil homme solide, jusque là du moins.
Maintenant Alistair s’en voulait de ça : il s’était reposé sur le Duc trop longtemps, et l’homme était épuisé.

« J’ai souvent eu ces pensées moi-même. Je ne sais pas combien de fois il m’a fallu entendre que j’avais tort pour commencer à y croire… Mais la vie est parfois étrange, John, et peut-être que cette femme trouverait un peu de bonheur à faire votre connaissance. Qui peut le dire ? Mais je vous comprends, et je ne vous demande pas d'avoir la force là où je ne l’ai pas eu moi-même.
Je me demandais juste si… Peu importe.
» Si elle avait refait sa vie. Si elle se portait bien. La question resterait en suspens, le seul moyen de répondre serait de lui rendre visite.

C’était le soldat qui avait une question, et l’ancien officier l’invita à poursuivre d’un simple geste et d’un hochement de tête. Et puis il acquiesça doucement en l’écoutant. Il n’avait lui-même jamais eu de problème avec cela, mais il comprenait que des soldats puissent se la poser. Jamais le Marquis n’avait été pour une quelconque guerre, néanmoins, il voyait cela comme un mal nécessaire et espérait qu’il n’y en aurait pas d’autres avant bien longtemps sans être totalement naïf : Les guerres se succédaient inlassablement dans l’histoire des pays.

« A l’échelle de l’individu, toute guerre est un drame. Et croyez bien que je ferais tout ce qui est mon pouvoir pour que la paix que nous connaissons aujourd’hui perdure… Ces ambitions, John, était celles de Napoléon. L’égo démesuré d’un seul homme a ruiné la vie de millions de personnes… Que ce soit nos soldats, ou les soldats français, sans parler des civiles bien sûr. Mais pouvions ignorer l’appel à l’aide de nos alliés ? Laisser une armée dévaster toute l’Europe ? Attendre qu’elle accoste sur nos côtes ? Pensez-vous que cette femme aurait été plus à l’abri s’il en avait été ainsi ? Oui, nous avons vu l’horreur là-bas, des vies volées, des vies brisées ou mutilées… Ces cauchemars qui nous hanteront jusqu’à la fin de nos joueurs. Mais nous avons aussi rencontré des hommes, des femmes et des enfants qui nous ont remercié… Des vies que nous avons sauvées, des champs que nous avons rendus à leurs agriculteurs, des enfants qui ont retrouvé leur famille grâce à nous, à vous. Il y avait de la beauté.
Et elle valait tous ces sacrifices.

Il y en a encore, John. Il n’est pas trop tard pour la voir, ou pour la créer. Il n’est pas trop tard pour fonder une famille et leur transmettre ce que vous possédez.

Cette guerre avait un sens et elle était absolument nécessaire pour notre Royaume et pour d’autres pays. Mais elle ne peut faire sens dans nos cœurs si nous continuons de vivre dans le passé, obsédé par le pire en oubliant de voir le meilleur.

Arrêtez de vivre, ce n’est pas leur rendre honneur.
»

Il s’était quelque peu emporté, et l’on sentait dans son discours la passion d’un homme qui croit en ce qu’il fait et en ce que la Chambre des Lords décide. Même si Alistair pensait davantage à sa femme qu’à la guerre, car il n’était clairement pas aussi marqué par elle que les soldats. Il n’avait servi qu’une année, envoyé avec d’autres pour le dernier effort de guerre et pour achever l’armée de Napoléon une bonne fois pour toute alors qu’elle était au plus mal.

La dernière phrase, il essayait encore de s’en convaincre pour son propre cas, celui de son épouse décédée. Elle ne sonnait pas tout à fait juste, il devait bien l’admettre.

   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Ven 27 Jan - 10:40
Invité
 



Le dormeur du val
Ft Alistair Graham- Partie 1 




Était-ce possible ? De trouver la force de se présenter, comme le lâche qui n’a pas pu ramener un Père et un Mari en vie dans son foyer, comme il l’avait promis à son ami. Mais que valait vraiment ce genre de promesses ? Faites sur les camps pour se sentir soutenu, plus forts…
Comment pouvait-on se promettre de rentrer en vie, de se protéger quoi qu’il en coûte alors même que la mort guettait à chaque recoins ? Tous étaient conscients que ces belles paroles n’avaient aucun sens… mais ils s’y accrochaient malgré tout, car ils n’avaient rien de mieux à proposer qu’un peu d’espoir.
John faisait partie des rares hommes à avoir consacré autant d’années de sa vie à l’armée, un tiers de sa vie précisément. Il en avait prononcé un tas de promesses en l’air…

Vous vous demandiez juste si elle allait bien ? Si elle s’en sortait ? Si cette fillette ne manquait de rien ? Si son épouse était remariée à présent ? Je me pose également ces questions chaque année lorsque je viens ici. Un jour peut-être aurais-je les réponses à celles-ci.. et j’espère qu’elles seront bonnes, ces réponses !


La famille Burgess ne manquait de rien. D’être anobli comme certains de ses confrères, peut-être, mais certainement pas d’argent. Il en avait suffisamment pour vivre encore deux fois sans se poser de question. Alors oui, il aurait dû se présenter à cette famille, leur apporter de l’aide si cela avait été nécessaire. Ne pas laisser une jeune Mère seule. Il le ferait. Il irait.

Le moment était particulièrement nostalgique, loin de l’euphorie de la fête de la Rosée, ou de l’agitation de Londres. Tout était calme, morose et emprunt de souvenirs douloureux et pourtant, John réussit à trouver du réconfort dans les paroles d’Alistair. Les deux hommes n’avaient pas le même parcours, pas les mêmes attaches à ce monde mais il marquait un point ; les choses pouvaient encore changer.

J’aurais dû rendre les armes bien plus tôt. Je me suis laissé emporté, j’ai délaissé mon épouse et m’en suis rendu compte qu’une fois qu’on me l’avait ôté. J’en veux à la guerre et je m’en veux à moi-même. C’est un combo monstrueux, je vous l’assure.
Sans doute ai-je oublié toutes ces personnes reconnaissantes auxquelles vous faites allusion. Je n’arrive à me souvenir que des cris, des pertes, du sang, de la froideur qui guidait mon âme qui m'assaille désormais à coups de poignards invisibles. Là-bas, je n’ai jamais faibli. Je n’ai jamais eu peur, jamais verser une seule larme, j’ai toujours agit méthodiquement pour sauver ma peau et les paysages de terreurs et de sang qui se dressaient sous nos yeux ne me faisaient ni chaud ni froid. Une bombe à retardement, voyez-vous…que je paye au prix fort.


Ces images si longtemps refoulées ne quittaient plus ses nuits et ses envies de vengeances le rongeaient de l'intérieur. Il rêvait désormais d’un monde plus juste, pour les soldats, pour les femmes, pour les paysans ignorés.. Il nourrissait son espoir dans un nouveau but, plus noble à ses yeux que ces boucheries à ciel ouvert.

Nous marchons un peu ?

Des tombes comme celle-ci, il y en avait des tas.. John voulait leur rendre hommage également, même s’ils ne les connaissait pas personnellement. Il se mit à marcher, invitant Lord Graham à se joindre à lui pour quelques pas.

Alors comme ça, la rumeur dit que le Futur Duc de Montrose fera partie de la prochaine Saison ? Est-ce bien vrai ? Vous sentez vous prêt à refaire votre vie ou le faite vous pour le titre qui vous attend ?

Le mariage de convenance était une pure folie. John le savait désormais. Il aspirait à mieux, à une communion d’âme, à un amour passionnel et immédiat en dépit des titres et de la richesse. Il n’avait plus l’âge d’attendre dix années de plus pour entrevoir une once de sentiment, marié de force un nouvelle fois à une inconnue. Si mariage il devait y avoir chez les Burgess, alors il faudrait se satisfaire de son choix… Quel qu’il soit.



© Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 28 Jan - 18:07
Invité
Le dormeur du val
     @John Burgess  
   

   
« Le temps a passé. Les veuves de guerre touchent une rente leur permettant de vivre correctement. En réalité, nous n’avons pas vraiment besoin de le savoir pour connaître la réponse… Mais oui, je me la pose quand même. Avez-vous déjà pensé que votre épouse aurait pu être plus heureuse si vous n’étiez pas revenu ? Cette question me hante. »

Alors étrangement, il voudrait entendre parler de peine et de tristesse, de deuil difficile, parce qu'hormis son père, qui l’aurait réellement pleuré s’il n’était pas revenu ?

Comment lui dire qu’il était d’accord ? Aucun homme n’aurait dû servir aussi longtemps, mais cela ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie. Le passé ne se changeait pas et il venait de faire un plaidoyer sur ce fait. La guerre leur faisait perdre leur humanité, il le comprenait bien, même s’il ne l’avait pas vécu assez longtemps pour le ressentir pleinement. Une petite moue en signe de compréhension, il se retint de poser sa main sur son épaule.

« Demandez aux autres s’ils se souviennent dans ce cas. »

A ceux qui sont restés plus longtemps et qui ont de véritables anecdotes à raconter. Le Marquis acquiesça et suivit le pas, regardant les tombes défiler autour d’eux, d’un côté la guerre, de l’autre des civils, et autant de façons de mourir. Il ne fut pas mécontent que le sujet change un peu, même s’il n’était pas moins complexe et délicat.

« C’est vrai, même si la Reine m’a un peu forcé la main… Pardonnez la formulation. Disons que je ne pensais pas l’annoncer là, mais vous connaissez sa Majesté, elle sait se montrer persuasive, surtout lorsqu’elle est mécontente. J’espère être prêt John… Le titre exige un fils, et cela fait évidemment partie des raisons… Mais ce n’est pas ce qui me motive. Les bons moments passés avec mon épouse me manquent, les plus difficiles aussi, ceux qui restent toutefois surmontables. Je ne suis pas assez fou pour espérer trouver l’amour, simplement une personne avec qui je voudrais partager ma vie. Et puis de façon très pragmatique, je vais être Duc et il y a tant de mauvais maris… Dont je ne crois pas faire partie. Alors comment ne pas faire profiter de ma situation et de ma protection à une jeune femme ? Je n’ai pas assez chéri et protégé la première, et je voudrais une chance de me rattraper, une chance de lui donner tout ce que je n'ai pas su donner à l'époque. »

Tout cela n’aurait pas de sens sinon, n’est-ce pas ? Cela faisait étrangement du bien de se confier à un homme comme John, un homme qui pouvait le comprendre dans ses pensées les plus sombres et dans sa recherche de lumière sans jamais le juger.

« Et vous John, y avez-vous déjà songé ? »

Dans la tête du Marquis, le soldat devait être très épris de sa femme pour être encore si endeuillé après tant d’années, mais il n'osait le demander de façon trop abrupte même s'il se demandait pourquoi il n'était pas remarié.

   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 4 Fév - 10:51
Invité
 



Le dormeur du val
Ft Alistair Graham- Partie 1 




Il y a peu de temps, je vous aurais dit oui sans l’ombre d’un doute. Qu’elle était bien trop solaire pour partager sa vie avec un homme comme moi.

Il marqua une pause, se remémorant le visage délicat de cette femme qu’on lui avait imposé par une alliance entre deux familles plus que par amour.

Aujourd’hui, je suis sûre du contraire ! et c’est d’autant plus douloureux. Elle était si heureuse de me retrouver ! Elle passait des heures à se préparer avant mon retour. Ensuite, elle me racontait chaque détails de sa vie avec une telle précision qu’on aurait pensé qu'il s'agissait d'une une lecture. Si j’ai eu l’audace de trouver ça trop exagéré, je donnerais cher pour l’écouter une fois de plus me conter ses journées avec tant de passion. Notre vie à deux a été compliqué et nous avons perdu six enfants, pas même nés… mais son amour pour moi n’a jamais faiblit, pas un seul instant et je pense pouvoir affirmer sans me tromper que si elle avait eu le choix de refaire sa vie avec un autre, elle ne l’aurait pas fait.
J’ai tant de choses à lui dire, tant d'erreurs à me faire pardonner. C’est sans doute encore plus douloureux que tous ces souvenirs de guerre.


Tout en continuant ses pas, adressant des regards de paix à ces nombreuses pierres sur lesquelles étaient gravés le nom de tous ces soldats tombés au front, il continua d’écouter avec attention les mots du futur Duc qui faisaient échos à ses propres pensées, sur certains points du moins.

C’est une belle vision des choses. Nul doute dans ce cas que la future élue aura beaucoup de chance de tomber sur vous.
Avez-vous déjà quelques demoiselles en vue ?
Dit-il, rieur et curieux.

John n’était pas certain de la réponse à donner, la présence de sa défunte femme était encore de partout autour de lui. Il la voyait, la sentait. A chaque événement heureux comme la fête de la Rosée où il l’avait imaginé danser, comme dans les moments tristes, où il l’imaginait poser sa main délicate sur son épaule en lui murmurant que tout irait mieux le lendemain.

Difficile à dire. Ma mémoire me fait défaut, aviez eu la chance inouïe de rencontrer mes chers parents ? De drôles de personnages qui peuvent vous ronger la peau jusqu’au sang lorsqu’ils ont une idée en tête ! Malgré qu'ils soient aussi très charmants. Dit-il en riant.
Ils veulent un nouveau mariage. Ils ont de l’âge et sont fatigués, il n’ont jamais eu d’autres enfants et j’ai visiblement hérité de ce gêne, de ne pas pouvoir procréer aussi facilement que la plupart. J’ai peur de finir seul, une fois qu’ils m’auront quittés.
Mais je n’ai pas votre force. J’ai l’impression de déshonorer ma défunte épouse, comme si elle pouvait souffrir de là où elle est de me voir avec une autre, plus attentionné que je ne l’ai jamais été avec elle.
Vous devez me trouver un peu fou, je vous en donne la permission.


Il s'esclaffa, conscient que ses paroles refletaient sans mal un esprit bien tourmenté.

J’imagine que c’est un véritable bonheur, n’est-ce pas ? D’avoir vos filles à vos côtés ?

John adressa un sourrir sincère, imaginant l’homme à ses côtés rire aux éclats avec ses princesses. Une image délicate, qu’il espérait vivre un jour au fond de lui.

Rien n’est jamais simple. Il y a bien une dame qui à su attirer mon attention mais elle et moi ne sommes pas du même monde et mes parents seraient fou.
Mais enfin.. je n’ai aucun titre à défendre pour ma part, alors à quoi bon chercher à s’élever et briller à mon âge !




© Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Ven 10 Fév - 11:12
Invité
Le dormeur du val
     @John Burgess  
   

   
Le plus difficile à entendre, malgré la guerre et l’horreur de celle-ci, c’était bien ces enfants que le couple Burgess n’avait jamais eu. Et alors ce geste avorté plusieurs fois se termina enfin, sans rien dire, Alistair posa sa main sur l’épaule de son ami, un court instant mais suffisant pour lui témoigner son empathie. Que pouvait-il faire ou dire de plus ? Il imaginait sans aucun souci la douleur de perdre un enfant, même avant qu’il ne soit né. Ce n’était pas quelque chose de rare, même si le sort s’était acharné dans leur cas. Il avait envie de lui promettre que cela serait différent avec une autre, qu’il pourrait fonder cette famille dont il rêvait, mais il n’en savait rien, il n’était pas Dieu, juste quelqu’un qui avait envie d’y croire.

De l’espoir, il en avait pour lui-même, bien qu’il n’agissait pas vraiment de façon aussi optimiste qu’il voulait bien le dire. Les nuits n’étaient pas moins difficiles, la peine pas moins douloureuse et la culpabilité, toujours présente, toujours accablante. Il espérait qu’une demoiselle saurait lui montrer le chemin à suivre. Mais aurait-elle vraiment de la chance ou essayait-il seulement de s’en convaincre ? Car Maud n’avait pas dû s’estimer chanceuse, même si les circonstances l’accablaient elle plus que lui.

La question et le visage soudain lumineux de John le fit sourire, et il le regarda avec la même curiosité que la sienne. Il y eut bien un nom qui lui vint en tête, une demoiselle pour qui il avait de l’affection et à qui il s’était confié mais de là à dire qu’il envisageait quoique ce soit… Il s’efforçait surtout de ne pas y penser. Et lorsqu’il songeait aux autres demoiselles qu’il avait rencontrées, il avait plutôt l’impression que sa quête était désespérée…

« Ce genre d’information se doit de rester confidentiel, fit-il, un peu taquin. J’essaye surtout de ne pas y songer pour le moment, même si j’ai eu l’occasion de rencontrer quelques débutantes ou futures débutantes, et qu’elles m’effraient plus qu’autre chose pour la plupart… Elles sont si jeunes, John ! Comment pourraient-elles être intéressées par un homme de dix-huit ou vingt ans leur aîné ? Je me sens, malgré tout ce que je viens de vous dire, un peu trop vieux pour tout ça… Mais j’y travaille. » Le Marquis sourit, avant de renvoyer la balle à son interlocuteur qui n’avait pas mérité mieux. John n’en saurait guère plus, même s’il y avait bien un nom, une demoiselle qui sortait du lot, et sans penser à tout cela, il avait, du moins, envie de passer du temps avec elle. Il s’était même mis à lire John Keats.

« De ce vous disiez, votre femme vous aimait et voulait vous voir heureux… Certains disent que dans la mort comme dans la vie, cela ne changerait pas… Quoiqu’il en soit, je ne vous trouve pas fou. Je ne suis pas certain que j’aurais pu voir mon épouse heureuse avec un autre sans ressentir une profonde colère… Mais j’étais vivant pour ressentir cette colère alors… » Un aveu à demi-mot qu’il n’avait jamais fait à personne. Cette trahison avait été insupportable, elle l’était toujours, il suffisait de voir son visage se refermer, son visage si contracté à l’instant. Mais il avait été vivant, et sans doute que la mort donnait une perspective différente aux évènements. Même s’il y avait de l’amertume à se dire qu’il aurait pu mourir et qu’elle aurait été une veuve heureuse, dans les bras de son amant. Bien que sans fils et obligée de se remarier sans doute… Et certainement pas avec lui.

Il fut heureux que la conversation dérive sur ses filles, celles qui faisaient son bonheur au quotidien, alors il renia l’amant et la colère pour penser à leurs petites mains et leurs adorables boucles.

« Un bonheur que je vous souhaite. Un bonheur si immense que je voudrais en avoir trois ou quatre de plus ! Elles grandissent bien trop vite, croyez-moi. Deirdre est le portrait de sa mère, Ceana elle, ressemble à la mienne. Elles sont adorables. Vous devriez venir les rencontrer à l’occasion, lors d’un pique-nique sur la Tamise peut-être ? »

Ils avancèrent un instant en silence, observant les tombes autour d’eux, chacun perdu dans ses pensées, ressassant certainement cette discussion à cœur ouvert. Songeant à des choses plus belles ou plus tristes, qui pouvait le dire ? Et puis le soldat brisa le silence, se confiant à nouveau.

« Serait-ce la demoiselle de la fête ? Une brune au sourire rayonnant et contagieux ? Pourquoi ne conviendrait-elle pas ? En tous les cas, je vous comprends, j’ai moi-même rarement rencontré une personne aussi lumineuse qu’elle. »


   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité


Message() / Sam 25 Fév - 10:03
Invité
 



Le dormeur du val
Ft Alistair Graham- Partie 1 




D’ordinaire sur la défensive, la main amicale qui vint se poser sur son épaule lui apporta un peu de réconfort. Le soutien d’un homme qui lui avait sauvé la vie comptait beaucoup à ses yeux. Il se sentit même un peu malheureux d’avoir listé ses tourments de la sorte alors que sans lui, sans Alistair, il ne serait plus de ce monde et n’aurait pas le droit à cette seconde chance que la vie lui offrait.

Aussi, si la mort de son épouse avait déchiré son coeur et son âme, c’était peut-être le seul électrochoc qui avait réussi à le sortir de cette vie de soldat. Sans son départ, sans doute aurait-il continuer à délaissé sa femme, à donner sa vie pour un combat dont il ne comprenait pas le sens. La vie lui tendait désormais les bras, une vie différente et qui ne pourrait pas être plus rude que la précédente.
De nouveaux combats dont il ne parlerait pas en présence d’un ancien chef d’armée, de nouvelles rencontres… Au fil de cette promenade commémorative, John sentait le poids de ses tracas se délester de ses épaules, une délicate sensation, comme s’il pouvait de nouveau respirer convenablement.

Un large sourire étira son visage marqué lorsqu’il comprit que l’écossais à ses côtés avait bel et bien une personne en tête. Évidemment, il détourna la conversation avec tact et humour pour ne pas avoir à révéler l’identité de cette jeune dame.

Vous êtes un homme d'expérience mon cher ! Les jeunots de vingt ans ne nous arrivent pas à la cheville. Nous avons, je l’espère, appris de nos erreurs ! N’est-ce pas là une arme de taille pour rivaliser face à ces hommes insouciants et ignorants ? Je suis certain que les quelques rides qui parcourent nos visages nous donnent du charme !

Bien sûr, il n’était pas véritablement convaincu par cela mais il ne put s’empêcher de rire. Deux vieux gaillards tourmentés approchant la quarantaine ce n’était en effet pas très sexy sur le papier, mais John préférait tourner la chose à son avantage.

Rapidement, il déglutit. Si l’aveu n’était fait qu’à demi-mots, John Burgess comprit sans mal les paroles de son confrère. Impossible pour lui de prendre la mesure de la colère qu’il avait dû ressentir face à cet affront. Malheureusement, bien des mariages cachaient ce genre de secrets. Des amants, des amantes.. Etait-il véritablement possible d’aimer qu’une seule personne tout au long de sa vie ?

Ne sachant que répondre sans raviver de douloureux souvenirs, le bourgeois garda le silence avec un regard bienveillant qui parlait à sa place. Par chance, la suite de la conversation reprit de sa légèreté, une douceur bienvenue. Ses filles étaient à l’évidence le talon d’Achille de cet homme difficile à décrypter. Dès lors qu’il commença à parler d’elles, son visage se fit plus tendre, émerveillé. Il en rêvait. De ressentir à son tour cette fierté que tous les parents aimants avaient en commun. Un jour peut-être…

Je serai plus que ravi de rencontrer ces demoiselles ! Je doute qu’elles aient le même engouement que moi de rencontrer un vieil ami de leur père, mais j’espère qu’elles feront semblant ! Dit-il, riant de bon cœur.

Il marqua une courte pause tout en songeant à Arya. En vérité, il ne connaissait que très peu cette jeune femme et son coeur n’était plus à prendre, mais sa présence l’ennivrait, lui rappelant son premier amour de jeunesse. L’amour avec un grand A.

Il me semblait que ce genre de chose devait rester confidentielle ? dit-il, provocateur.
Elle est plus que cela. C’est une demoiselle pétillante qui ne sait pas voir le mal. Il est vrai que sa présence me fait perdre la notion du temps, mais c’est surtout parce qu’elle me rappel une jeune femme que j’ai aimé avant d’être marié. Julia. Vous l’auriez adoré ! Elle était si solaire et sa bonne humeur était contagieuse.. même si cela semble dur à croire ! Dit-il en désignant de ses mains sa propre personne.
Nous aurons sans doute bien assez de temps pour penser à tout cela, profitons de l’intersaison pour nous octroyer une petite pause avant le début de la Saison.


Je.. sans doute est-ce très maladroit de ma part, mais… Comment va votre père ?
Les rumeurs vont vite à Londres et beaucoup pensent que vous serez le nouveau Duc avant le début de la Saison. J’ose espérer que son état de santé n’est pas si grave que l’on peut l’entendre ?


© Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Message() /
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas



Page 1 sur 1Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-



Sauter vers: