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Les Chroniques de Londres
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Light itself is a revelation. ft Philéas Conishburgh

Heathcliff Howard
Heathcliff Howard
Duc
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Emploi : Duc de Norfolk, Comte Maréchal d'Angleterre et 1er pair héréditaire de la chambre des Lords. En outre, sa famille est connue pour son élevage de chevaux.
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Date d'inscription : 05/01/2021


Message() / Sam 3 Juil - 22:43
Heathcliff Howard

Ligth itself is a revelation.








La saison s’étendait sur Londres depuis quelques temps déjà. Si beaucoup discutait de la saison des débutantes, pour Emil il s’agissait également d’une saison parlementaire. Et en tant que pair héréditaire de la chambre des Lords – allant avec le prestigieux titre de Duc de Norfolk-, il avait pour devoir de s’y rendre et d’y participer.  Somme toute une saison plus agréable à ses yeux, puisqu’il pouvait en partie exercer son art d’orateur et d’ancien avocat. Ce n’était pas pour rien, qu’il regrettait le temps où il œuvrait simplement dans une étude à Londres. Si son devoir s’arrêtait à être à la chambre, cela lui irait totalement. Or, avec son titre venait les obligations mondaines et pire encore, celui de s’occuper du chaperonnage de sa sœur, pour sa saison à elle. Tout cela était fabuleusement fastidieux et lui épuisait les nerfs. Sans compter que les nouvelles lois et réformes à discuter n’était pas toujours dans sa vision humaniste et progressiste, mais c’était après-tout le jeu de la politique. La colère grondait dans les entrailles du peuple et si lui – et d’autres aussi – pouvait le sentir, certains de ses pairs faisaient semblant de ne pas le voir. Tout du moins espérait-il sincèrement, qu’ils faisaient semblant. Sinon le pire était bel et bien à craindre. Personne n’avait envie en Angleterre d’avoir son 1789. Tout du moins, d’Aetheling tenait-il à ce que sa tête reste bien accrocher à ses épaules et ce le plus longtemps possible.

Pourtant, bien que la saison parlementaire soit riche et intéressante, l’esprit de Norfolk n’y était pas aussi assidu qu’ordinaire. Ses pensées se dispersaient et vagabondaient vers le souvenir d’une jeune brunette. Le poids de son mensonge – aussi innocent soit-il de base – lui pesait de plus en plus. Il s’avait au fond de lui, qu’il devait s’en débarrasser et avouer à la jeune femme ce qu’il était réellement. Cela signerait sans doute la fin de leur bout de chemin en commun. Peut-être même s’attirerait-il les foudres de la jeune femme et qu’elle ne voudrait jamais plus le revoir… Mais elle est si angélique, qu’il a l’impression de la corrompre chaque fois un peu plus, lorsque leurs chemins se croisent. Avouer lui serait douloureux. Ce serait dire adieu à l’oxygène qu’il perçoit lors de ses apartés dans le temps et dans ce monde des plus étrange. Toutefois, Emil s’y résignait de plus en plus. De bien mauvaise grâce, certes, mais il s’y résignait. Son esprit ainsi ailleurs, il n’avait guère été que l’ombre de l’élogieux orateur des autres fois. Qu’à cela ne tienne, il se rattraperait la prochaine fois. Pour l’heure, il était ravi de quitter le parlement en compagnie de son ami et mentor : le comte de Cambridge. Bien qu’il soit malgré lui associé à la torture de son esprit. Après tout, la demoiselle de ses pensées n’est-elle pas domestique à son service.

Regagnant sa demeure en sympathique compagnie, Aetheling fait demander des rafraîchissements dans son bureau, où il s’installe en compagnie de Cambridge. Faisant place dans la pile de livres et autres documents qui habitent le tablier du meuble. Un verre de whisky à la main, il observe l’ambre de la robe du spiritueux, avant d’en prendre une gorgée. Finalement, rompant le silence, il s’exclame. « Je ne sais ce que vous en penser, my lord, mais celui-ci est particulièrement savoureux. Je pense m’en recommander quelques bouteilles. Il m’en faudra pour digérer le mariage futur de ma sœur. » La dernière partie de sa tirade est certes ironique, mais d’une ironie amère. Non, Emil n’est pas prêt pour le départ de Victoria. Il ne le sera sans doute jamais, mais c’est ainsi que vont les choses dans la bonne société de Londres. « Par ailleurs, comment se porte votre fille, Cambridge ? Sa saison se passe-t-elle comme vous le souhaitiez ? J’ai ouï dire qu’elle avait fait une excellente impression à la Reine ? Non pas qu’il fût permis d’en douter avec votre épouse pour la préparer à un tel évènement. »



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Message() / Dim 4 Juil - 22:37
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La Chambre des Lords... pour Phileas c'était avant tout celle-ci et la saison parlementaire qui s'y déroulait qui avait prit le pas d'importance sur la saison des débutantes qui rythmait pourtant le gros de la vie mondaine londonienne. Il fallait dire aussi qu'il avait été élevé dès l'enfance dans l'idée qu'y siéger, et façonner ainsi à sa mesure la destinée de la nation anglaise et ses lois, et que c'était tout simplement un milieu dans lequel il s'épanouissait. S'il n'était peut-être pas l'orateur le plus enflammé de l'assemblée, ses prises de paroles calmes et mesurées n'en étaient pas moins sincères, ni moins écoutée. Bien entendu, il n'était pas d'accord avec toutes les décisions prises par la Chambre, mais c'était bien là le jeu de la politique, on ne pouvait pas toujours imposer ses vues, même si on faisait toujours son maximum pour y porter ses valeurs.

Ces derniers temps toutefois, et bien qu'il soit loin de négliger ses devoirs, Phileas avait parfois du mal à se concentrer uniquement sur les débats du parlement, comme il pouvait le faire habituellement. Ceux qui étaient assez attentifs pour le remarquer attribuaient sans doute la chose au fait que cette année, sa fille cadette – qu'ils prenaient pour son aînée et son unique enfant – faisait sa Saison, avec toutes les tensions et les attentes que cela pouvait soulever dans un foyer. Mais si le Comte se souciait bien entendu de ce qui se nouait pour Lucinda en cette saison des débutantes, il n'était pas plus inquiet que ça à ce sujet. Sa fille était intelligente, bien préparée, jolie et d'une bonne famille, il ne doutait pas qu'elle parviendrait à nouer un bon mariage. Et Dieu savait par ailleurs que sa femme s'en faisait bien assez pour deux – ou pour bien plus – à ce sujet !

Non, c'était autre chose qui travaillait Phileas, quelque chose dont mêmes ses amis dans la Chambre des Lords n'avaient pas connaissance : celle qui était véritablement son aînée, sa fille cachée, Arya. En dépit de sa conception hors-mariage et du fait qu'elle lui avait été cachée pendant des années, il ne considérait pas moins qu'il avait des devoirs envers elle, sans compter l'affection qu'il lui portait et, s'il ne pouvait bien entendu lui offrir un destin à la hauteur de celui de sa sœur, il ne comptait pas pour autant la laisser entrer dans le monde sans rien, ni la laisser dépourvue quand son propre temps serait venu, autant par devoir que par amour. Seulement en la matière, sa femme ne lui laissait guère de marge de manœuvre, elle qui voyait encore aujourd'hui sa belle-fille à la fois comme un affront et comme un danger potentiel pour le futur de sa fille unique et adorée...

Phileas avait bien conscience qu'il allait devoir prendre des mesures en dépit de sa femme, et tant pis pour les conséquences. Pour cela toutefois, l'aide d'un homme de loi s'imposait, sauf qu'il ne se voyait guère faire confiance à aucun avocat de sa connaissance pour une affaire aussi délicate... cela expliquait pourquoi, outre le plaisir de sa compagnie, il avait proposé au jeune Emil de discuter après la séance du jour, chez le Duc et non chez lui, histoire d'éviter que Julianna vienne fourrer son nez dans la discussion à l'improviste ! En effet, lui qui connaissait le noble depuis son enfance, il avait pour lui du respect ainsi qu'une affection sincère et, point cardinal en l'occurrence, une solide confiance. Il savait pouvoir faire confiance à son collègue pour garder le secret autour d'Arya, et il savait aussi qu'il gardait de solides connaissances de sa formation d'avocat, assez pour le conseiller en la matière.

Ce fut donc avec la même femme en tête, bien que sous des angles très différents et en l'ignorant mutuellement, que les deux hommes prirent place autour du bureau du Duc ainsi que d'un verre de whisky, Phileas laissant son cadet prendre la parole le premier, un léger sourire montant sur ses lèvres à ses paroles.

« Lucinda... oui, elle s'en sort merveilleusement bien jusqu'ici. Je remercie le ciel pour l'excellente impression qu'elle a fait, autant pour l'effet sur ses chances de trouver un bon parti que parce que cela nous évitera les crises qu'aurait probablement fait Julianna si les choses s'étaient mal passées ! »

Ce n'était que parce qu'il était avec un ami et une personne de confiance que Phileas se permettait cette semi-plaisanterie sur sa vie domestique, qu'il n'aurait certainement pas faites en publique. Mais bon, pour qui avait déjà fréquenté le foyer Conisburgh, ce qui était le cas d'Emil, la relation disons... contrastée entre les deux époux n'était pas vraiment un secret, quoique le Comte ne parle pas pour autant avec amertume ou dédain de son épouse, simplement avec un léger humour – quoique ce qu'il ait dit ne soit peut-être pas totalement faux pour autant !

« J'avoue volontiers que ce genre de questions de chasse au meilleur parti et de tentative d'éblouir la cour plus que toutes les autres débutantes sont des problèmes que je laisse volontiers entre les mains de mon épouse. De toute façon, je ne doute pas que Lucinda se montrera à la hauteur, et j'espère qu'elle trouvera quelqu'un qui lui sera bien accordé. »

On pouvait entendre une sincère affection dans la voix du noble alors qu'il parlait de sa cadette. Même s'ils s'étaient un peu éloignés ces temps-ci, et qu'il avait du mal à comprendre certaines des choses qu'elle partageait avec sa mère, il n'en avait pas moins de l'amour pour celle qui avait longtemps été sa fille unique – du moins à sa connaissance. Cette pensée le ramenant à ce pourquoi il avait voulu voir Emil en privé à la base, il prit le temps de savourer une légère gorgée de whisky avant de reprendre, d'un ton un peu plus grave.

« Excellent, en effet... il laissa son regard se perdre dans le vide un instant avec un léger soupir, avant de se décider à en venir au fait. Je dois t'avouer une chose Emil, même si j'espère le meilleur pour Lucinda ce n'est pas son destin qui m'inquiète en ce moment. Je... il y a un secret que j'ai toujours soigneusement gardé, même envers mes amis, en partie sur l'insistance de Julianna, mais j'aimerais maintenant le partager avec toi, et te demander ton aide, si du moins tu es d'accord. »

Comme toujours, Phileas avait formulé sa demande avec un calme sérieux et une exquise politesse. Non qu'il doute de l'amitié d'Emil et de son envie de l'aider à priori, mais avant de faire peser sur lui ses problèmes, il ne lui serait pas venu à son idée de ne pas lui demander si cela lui convenait.
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Heathcliff Howard
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Message() / Sam 28 Aoû - 18:10
Heathcliff Howard

Ligth itself is a revelation.









@Phileas Conisburgh & Emil d'Aetheling

Pendant un instant, Emil en serait venu à envier quelque peu la position de Phileas. Non pas qu’il soit réellement mieux loti que lui, mais il avait l’avantage d’avoir quelqu’un d’autre que lui, pour s’occuper de la saison de sa fille. Norfolk, lui, se devait de gérer au mieux sur les deux tableaux de saison et sur ses problèmes personnels. Problèmes dont il ne se plaindrait sans aucun doute pas, puisqu’il était finalement le seul à blâmer dans cette sombre histoire. Il pouvait certes, s’en remettre à une prestigieuse Lady de sa connaissance, pour épauler Victoria, à défaut d’avoir leur mère – ou même une épouse -. Si la disparition de la première ne lui était nullement imputable, l’absence de l’autre option était une fois de plus de son fait. Emil avait après tout largement l’âge d’être marié et même père de famille. Dès lors, il aurait pu confier la tâche de la saison mondaine à celle-ci. Cela n’aurait en rien empêcher qu’il ait son mot à dire sur le mariage futur de sa cadette, sans avoir le poids de sa présentation et de ses nombreuses sorties dans le monde sur les épaules. Épaules déjà bien chargées par ses responsabilités de Duc de Norfolk et des titres allant de pair avec celui-ci.

Néanmoins, il n’enviait certainement pas la vie conjugale des plus contrastés de son vis-à-vis, ni même le caractère de son épouse. Si Aetheling appréciait énormément le Comte de Cambridge et même sa fille, il avait toujours eu un peu plus de mal avec la Comtesse. Non pas qu’il se serait permis d’avoir une piètre opinion de celle-ci, mais disons-le, il n’aimait guère sa façon de voir l’avenir de sa fille, ni la façon dont elle avait poussé celle-ci à avoir des attentes aussi prestigieuses. Bien sûr, lui-même n’espérait pas moins qu’un très bon parti pour sa sœur, mais si l’homme ne se devait pas être Duc ou Prince, il saurait s’en remettre. Pourvu qu’il ne s’agisse ni d’un coureur de dote, ni d’un grossier et abject personnage. Dieu merci, pour l’instant, ne se présentait encore à sa porte ce genre de personne. Emil sourit amuser à l’idée de ce qu’aurait pu faire la Comtesse de Cambridge, si sa précieuse Lucinda n’avait pas brillé. « Je n’ose imaginer en effet, vos journées et vos nuits auraient été bien agité, je le crains. » Ironise-t-il en reportant une fois de plus son verre à ses lèvres. « J’aimerai avoir cette chance, mon cher. Je n’ai pas la chance d’avoir quelqu’un d’autre que moi-même, pour ce qui incombe de la saison de Victoria. Néanmoins, je sais qu’elle saura faire la part des choses. J’ai l’impression que c’était hier encore, qu’elles n'étaient tout deux que de petites filles. »

Un éclair de mélancolie joua un instant dans les prunelles claires d’Emil. Il connaissait après tout Lucinda depuis qu’elle était bien jeune. Il gardait un souvenir ému et à la fois amusé, d’avoir été le sujet d’une amourette de petite fille. Il considérerait presque la fille du Comte comme sa propre sœur. Et pour cause, après tout, les deux filles ont exactement le même âge. Se faisant, le Duc prit d’avantage conscience encore du sien et du temps qui avançait inexorablement. Tout ceci – et malgré l’excellent whisky – lui laissa un arrière-goût d’amertume dans la bouche. Mais, il revient bien vite à ses idées actuelles, lorsque le ton de la conversation – badine jusqu’ici- devient des plus sérieux. Intrigué, Emil arqua l’un de ses sourcils, fermant ses trains joviaux pour une mine plus sérieuse et intriguée. Quel lourd secret le Comte avait-il à confier, pour que cela soit si solennel.  Et surtout, pour qu’il ne se soucie guère de l’avenir de sa seule et unique fille. Tout cela était par trop étrange et fit venir en lui un bien vilain pressentiment. Une petite voix dans sa tête semblait lui dire qu’il n’allait guère aimer la suite de cette conversation.

Néanmoins, il se savait incapable de refuser une aide précieuse et bienveillante à celui qui à ce jour, demeurait son mentor. Celui à qui, il devait bien des conseils et soutient, lorsqu’il avait dû endosser ce rôle pour lequel il n’était pas destiné. « Je me disais aussi, que vous aviez l’esprit des plus ailleurs ces derniers temps. Comme chacun, j’ai remisé ça sur la saison mondaine en cours, mais puisque vous me dites cela, je m’interroge en effet… » Commence-t-il par dire, se demandant un instant s’il méritait à ce point, la confiance de Phileas. Non pas qu’il soit mauvaise langue ou sujet au commérage – bien loin de là – mais le secret semblait si lourd pour le Comte, qu’il doutât un instant d’être la personne appropriée pour en être le dépositaire. « Phileas, vous m’avez tant aidé par le passé, que je serai des plus ravi de vous aider à mon tour. Je suis votre obligé, vous le savez. Je ne pourrais jamais vous tourner le dos dans l’adversité… Sans vous, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Alors, n’ayez craintes, je suis des plus disposé à vous aider, dans la mesure de mes moyens, bien entendu. »




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Message() / Lun 4 Avr - 16:06
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Ce n'était pas sans raisons que Phileas avait longuement reporté l'idée d'impliquer même des amis dans ce que l'on aurait pu appeler les « affaires internes » de sa famille. Outre le fait qu'il ne souhaitait pas mettre en porte à faux ceux qui fréquentaient également sa femme, et pourraient se retrouver pris dans leurs petits conflits familiaux, il n'était simplement pas du genre à épancher ses problèmes devant les autres, même au-delà de la question du secret et de la confiance, qui avaient également leur importance, comme de bien entendu. Mais il était ici mis dans un net besoin et, la question de la confiance ne se posant de fait pas avec Emil, qui avait pleinement la sienne, cela expliquait pourquoi il en venait à s'ouvrir à lui.

La réaction du jeune noble fut, du reste, conforme à ce que le Comte avait attendu de lui, se faisant tout d'abord plus sérieux, ce qui n'était guère étonnant puisque Phileas venait d'amener la conversation sur un angle bien plus grave, par ses paroles autant que par son ton et par sa mine, que les bavardages en soit plutôt légers qui avaient précédés, mais aussi en n'hésitant pas à promettre son aide avec sincérité et spontanéité, amenant un sourire léger mais non moins sincère sur le visage de son aîné, qui hocha doucement la tête en signe d'appréciation.

« Soyez certain que votre amitié est appréciée autant sinon plus que votre aide, Emil. Il est plaisant de se voir confirmer ainsi que l'on a encore des amis sur lesquels on peut compter sans réserve, même lorsqu'on en vient à aborder de plus sombres sujets. »

Bien que toujours calme et posée, ce qu'elle était de toute façon la grande majorité du temps, la vox de Phileas s'était également faite plus chaleureuse alors qu'il saluait l'engagement spontané de son cadet. Bien sûr, et celui-ci l'avait évoqué, on ne pouvait pas dire que le Comte n'ait rien fait, en amont, pour mériter l'amitié et le soutient du Duc, mais, quand il était question d'amis, tout du moins, il n'était guère dans les habitudes du Lord de raisonner ainsi, de toute façon. Il avait en son temps aidé Emil par amitié, et si aujourd'hui il sollicitait son aide ce n'était pas dans une idée comptable de remboursement d'une dette – ce qui était, à son avis, une bien piètre façon pour quiconque, et plus encore pour un gentilhomme, de traiter ses amis – mais au nom tout simplement de cette même amitié. Il était de fait heureux de voir que c'était avec la même spontanéité, lui semblait-il du moins, qu'Emil répondait à sa demande.

« Il n'y a l'a, évidemment, aucune question d'état, ou rien de grave de ce genre, je ne me permettrait pas, même si j'en avais, de t'entraîner dans mes ennuis. C'est une question purement personnelle. »

La voix de Phileas s'était faite songeuse alors qu'il contemplait son verre, faisant lentement tourner le reste du whisky à l'intérieur... il n'était pas bien difficile de deviner, surtout en le connaissant bien, ce qui était le cas d'Emil, qu'il retardait le moment de se livrer, ce qui en soit lui ressemblait peu. Peut-être simplement s'était-il par trop habitué au secret ? En tous cas, avec un léger soupir, il fini par relever le regard et, se redressant légèrement, livrer ledit secret, ne faisant alors guère de détour, comme s'il se déchargeait d'un poids que, s'il avait endossé à l'origine à son corps défendant, sur la grande insistance de sa femme qui sur ce point avait obtenu la victoire, quoique évidemment non pas sans concessions inverses, comme c'était hélas souvent devenu le cas entre eux, surtout sur cette question précise.

« Mon secret, c'est que Lucinda n'est pas ma seule enfant. J'ai une fille cachée, et à vrai dire une fille aînée, ce qui tu t'en doutes ne fini par de tracasser Julianna. Je l'ai conçue lors d'une aventure que j'ai eu avant mon mariage avec une lavandière, sans que sa mère ne m'avoue qu'elle était enceinte avant que je ne mette fin à notre aventure pour me marier, et n'ai été informé de son existence que bien plus tard, alors qu'elle avait déjà treize ans. J'aurais pu... j'aurais peut-être dû le révéler alors, mais sur la grande insistance de mon épouse, nous avons gardé le secret pendant des années. »

Bien que cette confession vienne briser le silence imposée sur la famille Conisburgh depuis des années maintenant, et qu'en vérité, en la livrant ainsi à son jeune ami, Phileas sente bel et bien un poids qui semblait s'alléger sur ses épaules, sa voix était restée égale. Plus chargée, dans son fond, d'émotions qu'au part avant, mais sans trembler ni se briser, reflétant le rigide contrôle que le Comte exerçait sur sa diction et son expression, même ainsi.

« Aujourd'hui, elle est adulte, et, maintenant que Lucinda se lance dans le monde, ce qui était la grande crainte de Julianna, j'aimerais assurer l'avenir de mon autre enfant, que je ne peux laisser vivre dans le rôle de domestique au service de sa demi-sœur qu'elle a endossé jusqu'ici... Hélas, je doute que ma femme me laisse faire, car elle a vécu son arrivée dans nos vies comme un affront qui ne s'est guère refermer depuis... c'est pourquoi j'aurais besoin de l'aide d'un homme de loi, mais je n'aurais confiance en aucun homme de loi pour garder une parfaite discrétion... ce qui explique que je me tourne vers toi pour m'aider à assurer le futur de ma chère Arya. »

Phileas avait conclu avec un léger sourire, heureux d'avoir été au bout et de s'être confié à son ami. Il ne se doutait guère qu'en indiquant le rôle tenu par sa fille, puis en livrant finalement, au détour de sa dernière phrase, le nom de son enfant illégitime, il allait probablement déclencher un tout autre émois chez son interlocuteur...
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Message() / Dim 22 Mai - 19:53
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Devenu le plus sérieux des hommes, Emil se tut et pris la peine d’écouter son mentor, sans jamais l’interrompre. Il le voyait et le lisait sur ses traits, cela lui coûtait de se confier sur le sujet en cours. Rassuré d’ailleurs, que ce soit un sujet purement personnel, qui dès lors ne devait pas le pousser à prendre une position politique qui ne l’agréerait pas. Non pas qu’il eut pensé que Phileas pouvait lui demander ce genre de chose ; ni même l’envisager en réalité. Toutefois, il mentirait en disant que cela levait la pression qui venait de prendre l’atmosphère en étau. Les sujets personnels sont souvent plus complexes qu’ils n’y paraissaient de prime abord. De plus, l’intuition de Norfolk le trompait rarement et comme il le pensait précédemment, il n’apprécia guère l’entièreté de ce qui suivit.

Non, il ne jugeait en aucun cas l’homme, qu’il estimait si grandement, d’avoir eu une aventure avant son mariage. Qui serait-il pour faire cela ? Lui-même n’était ni un saint, ni un dévot et avait connu la chair sans être marié. Certes, il s’assurait que jamais il n’y ait d’accident, tel que celui décrit par son mentor. Même si, à entendre ce dernier et en décelant une once de tendresse dans sa voix, cet accident n’en était pas vraiment un à ses yeux et de cela, tant mieux. Aussi, l’enfant était-elle aimée de son père et c’était un luxe que tous les enfants naturels n’avaient pas. Non pas que cela l’étonna réellement de son ami. Cambridge avait une démarche totalement louable en souhaitant mettre sa fille à l’abris, surtout que personne ne pouvait prédire demain. Que se passerait-il, si par malheur, il disparaissait promptement ? À l’entendre et l’en croire, Julianna ne ferait pas grand cas de la jeune femme et elle se retrouverait sans rien. Même s’il ne cautionnait pas cela, il ne pouvait blâmer la Comtesse. Avoir sous son toit une enfant illégitime, aimée de son père qui plus est, devait être difficile. Dès lors, il comprenait mieux l’animosité au sein du couple.

Ce qu’Emil n’appréciât guère, ce fût d’entendre le prénom de l’enfant au centre de cette discussion. Il se raidit intérieurement et son cœur sembla s’arrêter net. Non, cela ne pouvait… Et pourtant si. Son esprit, son cœur et même son âme hurlaient que si. Lorsqu’il repensait à ces semaines dans le Norfolk… Quel maître laisserait sa domestique vagabondé à son gré ? Quel maître inspirerait pareille tendresse à une servante ? Si, ce n’est une jeune femme dont le maître s’avérait être le père… De même, Arya lui avait elle assurée être au service de Cambridge et il ne connaissait pas d’autre jeune fille de ce nom ! Et puis, en détaillant discrètement et silencieusement son mentor, il y trouva quelques similitudes avec la demoiselle qui occupait tant son esprit ; ses nuits, comme ses jours. Norfolk se sentit tout à coup très inconfortable, même s’il n’en laissa rien paraitre ; absolument rien. « Je vois, oui… » Répondit-il alors à Phileas, en tâchant dès lors de reprendre la conversation de son mieux, en chassant l’horreur qu’il éprouvait d’être face au père de la jeune femme qu’il trompait. « Je pense que le mieux dans ce cas est d’en appeler à sa Majesté, qu’elle puisse la légitimé. Une lettre rédigée par un homme de loi, garantissant les bonnes mœurs et la bonne éducation de votre fille, que je suppose vous lui avez offerte. » D’Aetheling se leva pour prendre l’un de ses livres de lois, qu’il connaissait par cœur, tant il aimait se replonger dedans pour ne jamais oublier cette passion. « Ainsi qu’avec la signature de quelques-uns des pairs d’Angleterre, l’affaire sera vite réglée. D’autant plus si… » Il posa le livre sur son bureau, tournant les pages avec rapidité. « La mienne paraît en première ligne. » Il retourna le livre face à Phileas avant de s’asseoir. « Et j’ai quelques bons amis qui se feraient joie de me suivre dans la démarche, sans rien demander et garantissant la discrétion évidente qu’impose ceci. »

D’Aetheling se reposa sur son siège, faisant face à l’homme qui étudiait la proposition, tout en faisant tourner son verre de whisky dans sa main. Son cœur lui criait le silence ; sa tête lui hurlait la vérité. Et finalement, il trancha. Il ne pouvait pas mentir à cet homme. Non, pas à lui. Pas à celui qui se rapprochait d’un père à ses yeux. « Phileas… » Lorsqu’il croisa à nouveau ses yeux, l’air sembla lui manqué. « Je dois me confier à vous également… Mais je crains, que jamais plus, vous ne me voyiez de la même façon après cela. »




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Message() / Jeu 26 Mai - 11:26
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Les secrets que l'on portaient pouvaient être, sur la durée, de biens lourds fardeaux, Phileas ne le savait que trop bien, et en déposant le sien devant son ami, il se rappela une fois de plus combien cela devait également peser sur les épaules de sa fille, de garder ainsi, profondément ancré, le secret de sa naissance. Il se dit une fois encore qu'il aurait aimé mieux négocier la chose, parvenir à infléchir son épouse, forger une autre fille pour sa fille aînée... mais hélas, le fardeau des regrets était également familier, bien que différent de celui du secret, évidemment. Il espérait bien, de toute façon, avec l'aide d'Emil, alléger également ce fardeau-là, en faisant notamment en sorte de parer au futur d'Arya, et de faire en sorte qu'elle ait droit, elle aussi, à son bonheur futur, tout comme Lucinda. Car, contrairement à ce dont l'accusait parfois son épouse, Phileas n'avait pas une préférence pour son aînée illégitime, ou quoi que ce soit de la sorte. Il souhaitait simplement que ses deux filles aient une vie heureuse, et de fait présentement c'était surtout Arya qui avait besoin qu'il agisse de ce côté, Lucinda étant déjà, lui semblait-il, largement sur la bonne voie.

Quoiqu'il en soit, Emil mit un petit moment à répondre, sans que son visage ne laisse rien voir de ses émotions, mais sans, non plus, que Phileas ne trouve cela très étrange en soit, puisque, après tout, il avait tout de même livré une information qui devait être pour le moins surprenante, tant, supposait-il, on n'imaginait guère l'homme qu'il était cacher le secret d'une enfant illégitime depuis toutes ces années. Sans rien supposer du trouble réel qui agitait à ce moment-là l'âme et l'esprit de son ami, le Comte laissa donc celui-ci digérer les choses, et, de fait, quand il se mit à parler, ce fut rapidement pour proposer une solution détaillée et en soit très pragmatique, livres légaux à l'appui, semblant en soit souligner qu'il avait réfléchit efficacement à la question, même si sa solution n'était pas vraiment de celle qu'attendait Phileas, lequel, toutefois, la considéra avec intérêt, se redressant légèrement pour se pencher sur le livre que lui tendait son ami.

« Hmmm... j'avoue que je n'avais jamais réellement envisager cette approche, sans doute parce que Julianna m'aurait écorché vif si je l'avais formulée à voix haute. Cependant, j'avoue qu'elle a le mérite tout à la fois de la simplicité et de l'efficacité... »

Le Comte avait eut un sourire mi-amusé mi-amer en évoquant sa femme, qui avait en effet toujours hautement refusé toute action allant dans ce sens. Toutefois, à entendre Emil l'évoquer, il devait bien avouer que cette solution lui plaisait assez, même si elle serait de celles qui causerait les heurts les plus forts avec son épouse, de fait. Mais bon, arrivée où elle en était, Julianna se dresserait sans doute contre toute initiative en faveur d'Arya, de toute façon... du moins pouvait-il considérer la proposition du Duc, et voir quelles en seraient les retombées et les ramifications possibles, plutôt que de la rejeter. Ce serait, en effet, un moyen sûr de s'assurer que son aînée soit dignement « dotée » pour la vie qui s'étendait encore devant elle, même si d'un autre côté cela bouleverserait sans doute aussi ce qu'elle attendait de l'existence. Une décision complexe, donc, qui demanderait aussi de s'assurer de certains détails-clefs s'il ne voulait pas qu'elle débouche sur une tentative de meurtre sur sa fille par la belle-mère de celle-ci...

Toutefois, alors qu'il était encore en train d'y réfléchir, et de formuler dans son esprit les différentes questions à poser à Emil, la voix de celui-ci lui fit relever la tête, alors qu'il prononçait son nom sur un ton qui semblait pour le moins troublé. Il croisa le regard du Duc, et le vit en effet en proie au trouble alors que leurs yeux se croisaient, bien qu'il ne pu déchiffrer exactement pourquoi dans celui de son ami, lequel lui fit une annonce pour le moins surprenante, qui fit hausser un sourcil quelque peu surpris au Comte de Cambridge, lequel ne s'attendait certainement pas à ce rebondissement, mais qui au bout d'un instant eut un sourire encourageant.

« Hé bien... je ne pensais pas que te livrer mon secret t'amènerait à faire de même, je dois dire. Mais si, pour une raison ou une autre, je t'ai donné une raison de te livrer en retour, je t'écouterai bien entendu avec la même attention. »

Phileas n'imaginait bien entendu pas un instant ce que voulait réellement lui confier Emil, mais supposait tout de même que l'élément en question devait répondre, d'une façon ou d'une autre, à celui qu'il avait livré, à moins que, simplement, le voir s'ouvrir de ce qu'il portait secrètement depuis bien longtemps n'ait donné envie au jeune homme de poser lui aussi ce genre de fardeau ? Dans tous les cas, Phileas de Conisburgh n'était certainement pas homme à demander à autrui une faveur qu'il n'aurait pas lui-même accordé, et s'il était venu voir Emil pour cette question parce qu'il le considérait comme un ami, il considérait bien entendu mêmement qu'il se devait d'écouter celui-ci pour la même raison, même si avant cela il prit la peine de tenter de le rassurer.

« N'ai craintes, toutefois, je doute que ce que tu auras à me livrer change la façon dont je te vois, Emil. Je te connais assez et depuis assez longtemps pour savoir que tu es un homme de bien, aussi parle sans crainte devant moi. »

Ce que Phileas voulait dire par là, c'était évidemment qu'il ne considérait pas que le jeune homme puisse porter le genre de secret qui auraient été à même de changer son regard sur lui – comme par exemple une trahison, ou ce genre de choses – tout simplement parce qu'il avait confiance en lui, une confiance qui se refléta dans le sourire encourageant qu'il lui adressa, mettant sans hésiter de côté – du moins le pensait-il – la question de sa fille le temps de découvrir ce que voulait lui livrer Emil et, qui sait, de l'aider en retour, sans penser un instant que cette confiance témoignée ne ferait peut-être que peser plus lourd le secret, justement, que le Duc se devait de déposer devant lui...
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Message() / Ven 10 Juin - 13:56
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La solution trouvée était certes efficace et non moins rapide. Bien sûr, elle pouvait comporter une petite enquête des agents de sa majesté auprès de la jeune femme, afin de s’assurer qu’elle fût digne de porter le titre de Lady. De cela, Emil était certains que ce serait vu comme une formalité, de part les potentiels signataires de la lettre de recommandation. Que ce soit Cambridge ou lui-même, étant des pairs sans tâches. Que ce soit Mountbatten ou Berkeley à qui il irait demander appui. Ces quelques noms pèseraient assez dans la balance. Qui irait dès lors même, oser penser que le Comte-Maréchal d’Angleterre en personne, se compromettrait en signant une demande de cette ampleur ? Personne. D’Aetheling n’usait jamais de son statut très privilégie dans les pairs d’Angleterre. Mais pour Phileas et l’affection qu’il lui portait, comme un fils à son père, il le ferait. Mais plus encore, pour la sécurité, l’honneur et l’avenir d’Arya, il irait même jusqu’à traverser l’océan, alors qu’il en avait la phobie. Même si de ce fait, il devait s’ouvrir le cœur en deux devant son père. « Même si j’estime votre épouse, Phileas, il n’est pas nécessaire qu’elle sache tout de cette procédure. Et je gage néanmoins, qu’elle est assez intelligente et compréhensive, pour comprendre que c’est avec amour que vous feriez cela. Afin de garantir l’avenir de vos filles, leur sécurité et la pérennité de votre nom. Et surtout, qu’elle n’oserait pas attenter à votre intégrité, sous peine d’avoir de sérieux ennuis. » Cette dernière phrase, il l’avait dites avec un humour certains. La Comtesse ne pouvait pas sérieusement attenter à la vie de Phileas ou même d’Arya, surtout avec des noms pareils sur un papier, qui saurait où chercher alors.

Bien sûr, Emil se doutait que Cambridge aurait d’autres questions sur les démarches et les tenants ainsi que les aboutissants d’une telle mise en œuvre. Hélas, la culpabilité est un poison amer, qui coulait dans les veines d’Aetheling, comme un serpent ramperait sur le sable du désert. Une culpabilité qui le rongeait depuis si longtemps, qu’il en avait promis à Nicholas d’agir au plus vite ; de crever l’abcès. Pourtant, la première fois qu’il énoncerait la vérité, ce ne serait donc pas devant Arya, mais devant son père. Même si son mentor tentait de lui assurer qu’il ne le jugerait pas, le duc était persuadé du contraire. Comment se pourrait-il être autrement ? Lui-même se jugeait avec une telle fermeté, qu’il lui était inconcevable qu’on ne fasse pareil en retour. « Les révélations que j’ai à faire, son de près liées à notre affaire actuelle. Et je te demande humblement, de me pardonner d’avance, si en quelques façons, je t’offense en les faisant. »

Emil inspira longuement, ne sachant réellement par où commencer, tant il y avait à dire ; tant il y avait à demander pardon. « J’ai rencontré Arya. Je peux même dire que j’ai longuement appris à la connaître. » C’était le moins que l’on puisse dire. Les journées entières dans le Norfolk à discuter, à se promener ou encore à lui apprendre à monter à cheval. « Elle s’est présentée sur mes terres, pendant votre séjour non loin de là. Je ne lui ai pas dis qui j’étais et à l’heure actuelle, elle l’ignore toujours. » Ses doigts se crispèrent sur son verre de whisky, alors qu’il baissait ses yeux polychromes fuyant quelque peu le regard de son ami. « Elle croit que je suis palfrenier. Ne me demande pas pourquoi j’ai fait ça… Je crois que je l’ignore… Ou que je le sais, qu’importe. Elle m’a offert, ce que personne d’autres ne m’a offert depuis des années : la simplicité. C’était si simple de mentir et de profiter de l’instant… J’étais moi, avec elle. Je n’étais pas Norfolk, je n’étais pas d’Aetheling, ni le Comte-Maréchal d’Angleterre, j’étais juste Emil… ou plutôt Arthur… »

La douleur dans sa poitrine était telle, qu’il lui semblait que son cœur allait exploser à tout instant, car le temps était désormais venu, où Arthur allait mourir et Emil triompher pour toujours. « Je te jure cependant, sur ce que j’ai de plus cher… Sur ma vie, ma sœur et Platon, que je n’ai jamais attenté à sa moralité. Elle est irréprochable et moi de même. Il n’y avait rien de malin dans ce que j’ai pu faire. Jamais. Elle est… beaucoup trop précieuse à mes yeux pour que je lui ai fait d’autre mal que de lui mentir. Et c’est déjà bien assez pour que je me condamne aux enfers de moi-même. » Un nouveau soupire, et il passa une main rageuse sur ses yeux clairs, avant de conclure. « Je lui dirais bientôt la vérité, elle le mérite. Et je jure sur mon honneur, que jamais plus je ne l’approcherais après cela. Maintenant, tu comprends pourquoi je suis si prompt encore à t’aider. Que ce soit par amitié pour toi, mais surtout… par amour pour elle. »



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Message() / Dim 21 Aoû - 18:39
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Phileas eut un sourire légèrement doux-amer aux premiers propos d'Emil à propos de sa femme... même si le jeune noble avait souvent fréquenté leur demeure et eut l'occasion de discuter avec Julianna, quasiment personne ne connaissait réellement son épouse dans toute sa... complexité, aurait-il pu dire, pour ne pas formuler de mots moins appropriés à son sujet. Il doutait sérieusement qu'elle soit heureuse pour Arya si jamais il finissait par concrétiser la proposition de son ami, que du contraire, et il ne doutait pas qu'il aurait droit à plus d'une scène une fois qu'elle connaîtrait ses projets, même si en effet le mieux était encore sans doute de la mettre devant le fait accomplis, sans lui laisser l'occasion de manœuvrer en amont pour tenter de contrer les choses d'une façon ou d'une autre, que ce soit en tentant de le dissuader ou par une autre voie.

« Hé bien... je ne peux que souhaiter que Julianna soit aussi philosophe que tu l'imagine une fois mise devant le fait accomplis, même si j'ai quelques doutes à ce sujet. Mais en effet, tu as raison, mieux vaut qu'elle ne l'apprenne qu'une fois la chose concrétisée, pour lui éviter de faire quelque bêtise... et pour épargner mes nerfs comme mes oreilles, en sus. »

Pour dire l'exacte vérité, Phileas avait plus que des doutes sur la réaction de sa femme – il aurait sans doute était plus correct de dire qu'il doutait à peine légèrement que sa réaction soit exécrable – mais c'était une façon polie de le présenter, et il n'était pas homme à faire autrement quand il le pouvait... après tout, en dépit de cette affaire et de tout ce qui tournait autour, Julianna restait sa femme, et, à l'origine, il pouvait comprendre ses motivations, même si c'était peut-être justement cette compréhension qui l'avait laissé être entraîné à livrer les choses aussi loin. Mais il était de toute façon trop tard pour les spéculations et les regrets à ce sujet, tout ce que pouvait faire le Comte c'était de prendre les choses en main maintenant, avec l'aide d'Emil.

Et justement, celui-ci en vint à ce qu'il voulait lui-même lui avouer, Phileas se disposant à l'écouter jusqu'au bout avant de répondre... et de fait, il commença par hausser un sourcil quand son ami lui avoua tout d'abord que ce qu'il avait à dire était directement lié à ce qu'ils venaient de traiter, voyant mal comment Emil venait se connecter à tout cela, mais en dépit de cette surprise il le laissa poursuivre, et ensuite... hé bien ensuite, on ne peut pas dire que les révélations du Duc surprirent moins son aîné que l'originale, que du contraire !  Sa fille avait été discrète – et très probablement le Comte avait lui-même peu d'attention pour ce genre de détails romantiques chez autrui, tout en ayant été concentré sur d'autres sujets que d'imaginer des histoires de cœur à son aînée illégitime, également – et il n'avait certes pas soupçonné quoique ce soit de ce que lui exposa son ami...

D'abord surpris, le visage du noble se figea bientôt dans ce masque impassible qu'il adoptait, sans même plus y prendre garde désormais après tant d'années, lors des conversations politiques tendues par exemple, attendant simplement de voir jusqu'où allaient aller les révélations d'Emil... il y avait là quelque chose d'à la fois terriblement banal sur le fond le plus strict – un jeune noble qui s'éprenait d'une jeune femme de moindre condition, et toute l'impossibilité que cela pouvait porté – ponctuer certes de l'incongruité de la volonté du Duc de prendre le nom d'un autre, ce que Phileas, pourtant, quelque part, pouvait comprendre. Mais bien entendu, le fait que ce soit Arya qui se trouve au cœur de tout cela rendait la chose tout sauf banale ou ordinaire...

Finalement, quand la voix du jeune homme ce fut tût, et qu'il eut livré tout ce qu'il avait voulu livrer, Phileas resta silencieux encore quelques instants, comme s'il digérait tout ce qui venait d'être dit, prenait le temps d'intégrer cette nouvelle donnée de la réalité : sa fille et son ami avaient noué une douce mais platonique romance, chacun sous une identité d'emprunt à sa façon, sans qu'il n'en voit quoi que ce soit. Même pour quelqu'un comme Phileas, cela faisait beaucoup à intégrer, mais il fini par laisser échapper un doux soupir, en reprenant les derniers mots d'Emil.

« Par amour, n'est-ce pas... ah, l'amour, que de folie accomplit-on en son nom ? »

La voix du Comte contenait une étrange douceur, sur le mode doux-amer, comme si plus que furieux il était quelque part triste de la trajectoire de ces deux jeunes gens. Il n'avait pas mentit, plus tôt, quand il disait avoir confiance en Emil, et dans le fait qu'il soit quelqu'un de bien. Il ne doutait pas de sa parole, et du fait que jamais, au-delà du fait qu'elle se trouve ici être sa fille, il n'aurait profité de la confiance d'une innocente jeune femme pour batifoler sous un nom d'emprunt. Une part de lui ne pu s'empêcher de ce dire, en cet instant, que s'il n'avait pas imposé il y avait longtemps le joug du secret à sa fille, elle et Emil auraient pu se rencontrer dans de toutes autres circonstances, sans qu'il soit besoin de mensonge d'un côté comme de l'autre.

« Je te crois quand tu me dis qu'il ne s'est rien placé de déplacé, et de toute façon sur ce point comme sur beaucoup j'ai confiance en Arya... une confiance que j'aurais sans doute dû matérialiser il y a longtemps. Si je n'avais pas autant attendu, vos histoires ne se seraient pas entremêlées de cette façon là... enfin, tu n'as pas à craindre que je te poursuive avec une fourche pour avoir attenté à la pudeur de ma fille, ne t'en fais pas. »

Phileas eut un pâle sourire devant sa propre maigre tentative d'humour, l'un comme l'autre visant avant tout à rassurer Emil, alors que lui-même avait encore du mal à faire le tri dans toutes ses émotions. Bien évidemment, si quiconque de moins bien intentionné s'était avisé de profiter de sa fille, justement, ou de lui faire du mal d'une quelconque manière, il se serait montré bien moins indulgent, mais cela ne semblait décidément pas être le cas ici.

« Je crois quant à moi comprendre la raison de ce mensonge... le fait de te dire que pour une fois tu étais sûr que quelqu'un t'appréciait pour ce que tu es et non pour ton rang, ou ta charge... dans notre monde hélas, il est aisé de douter de la sincérité l'amitié que tous te portent quand le sort t'a autant favorisé. Même si malheureusement, tout mensonge a toujours ses conséquences, en fin de compte. Et je comprend mieux en effet, au-delà de notre amitié, ton zèle à assurer le meilleur futur possible pour Arya. »

Pour tout dire, le Comte ne savait trop que faire de toutes ces informations nouvelles... il savait qu'il faudrait qu'il en parle à sa fille, mais il se disait qu'elle comme Emil avaient sans doute mérité une occasion de s'expliquer eux-mêmes, sans qu'il se fasse le relais de la vérité entre eux plus qu'ils ne l'avaient déjà fait. Après une pause songeuse, il reprit toutefois, en redressant son regard pour croiser celui de son ami avec franchise.

« Quant au fait de ne jamais la revoir, ma foi... sache que malgré les questions de rang, mon amitié est sincère, et c'est donc en tant qu'ami que je vais te donner le conseil que je t'aurais donné si tu étais venu me parler de tout cela sans qu'il s'agisse de ma fille : laisse-la donc choisir elle-même si elle souhaite te bannir de sa vie ou non, avec le recul. Tu n'étais pas le seul à cacher qui tu étais après tout, même si de son côté c'est moi qui avait choisi de poser ce mensonge. Je vous  laisserai dénouer tout ceci, et voir comment vous souhaitez conclure votre histoire une fois tous les mensonges éventés...  »

Après tout, Phileas ne souhaitait pas d'Emil renonce à son bonheur – et, plus encore, que si c'était ce qu'elle souhaitait, ce qui ne pouvait savoir ou non à ce stade, qu'Arya doive renoncer au sien – à cause d'une interdiction de sa part. Sans tous les mensonges dont, au final, il ne pouvait s'empêcher de se sentir la cause – après tout le jeune Duc n'aurait eut aucune raison de mentir pour se mettre au niveau social de sa fille s'il n'avait pas imposé d'abord à celle-ci de taire qui elle était et qu'il l'avait reconnu dès l'origine – il n'aurait après tout eu aucune raison de s'opposer à ce que l'un et l'autre tentent de se fréquenter, alors pourquoi le leur aurait-il interdit maintenant ?
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Message() / Mar 30 Aoû - 16:46
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Jamais Emil ne se targuerait de connaître Lady Juliana. Après tout, en ce monde, les hommes ne côtoient-ils pas plus les autres hommes, que leurs épouses ? L’inverse serait encourir les rumeurs de liaisons scandaleuses. Dès lors, ils apprenaient à connaître sommairement les épouses de leurs confrères de la chambre lors de dîner mondain, de bal ou autres évènements de ce genre. Que pouvait-il donc savoir de la puissance vocale de la Comtesse, lorsqu’elle découvrirait le pot au rose ? Tout ce qu’il pouvait faire, c’était souhaité que son ami et mentor, ne finisse pas sourd. Toutefois, le secret de ce qu’ils projetaient de faire était plus que souhaitable et évidemment, serait respecté. Ce n’était pas d’Aetheling qui allait en dire un traitre mot. Pas plus qu’il ne dévoilerait le noms des hommes à qui, il projetait de demander le soutient. Même si, il serait de bon ton, que Phileas les rencontre. « Je m’en voudrais sincèrement, que tu finisse sourd, mon cher ami. »

Les révélations lancées, le silence installés, Emil se trouvait dans une position qui lui était insupportable. Dans ce silence poli, le Duc de Norfolk se flagellait encore en son esprit ; à défaut de sa chair. Il n’était pas dévot au point de faire une telle pénitence et laissait cela aux extrémistes qui pouvaient peupler ce monde désuet. Tout ce que pourrait dire son ami et mentor ne saurait apaisé son âme tourmentée, même si c’était un pardon. S’il le vilipendait, cela ne ferait qu’aggraver les choses, mais peut-être aussi, que c’était cela que Norfolk attendait. Peut-être qu’il voulait qu’on le juge, comme il se jugeait, afin de trouver une quelconque affirmation dans sa vision des choses. Finalement, lorsque le Comte reprit la parole, Emil releva ses yeux clairs sur lui. Oui, que ne fait-on pas par amour, mais quels maux n’inflige-t-il pas également ?

Religieusement, Emil écouta Phileas parler, tout en cueillant la sagesse de ses paroles, il ne pouvait pourtant pas se sentir digne de tout cela. Avant d’être Duc, avant même d’avoir eu le titre d’héritier, il était avocat. On lui avait enseigner l’importance de la vérité, de l’équité, de la justice en soi. Pour lui, il avait trahi tout cela et en pleine conscience. Impardonnable, c’est ainsi qu’il se voyait et même une confession au cœur du saint des saints n’y changerait pour lui rien au monde. Et ce même si Phileas avait tout à fait raison ; avait absolument tout compris. Lorsqu’il était encore le second, Emil avait eu la chance d’être apprécié pour qui il était et non ce qu’il recevrait en héritage ; apprécié pour le travail accompli et pas le confort de sa naissance. Ainsi, il avait trouvé des amis ; ainsi avait-il trouvé l’amour une première fois. Depuis sa vie lui semblait un assemblage de faux-semblants sans nom et pis encore depuis qu’il se devait trouver une épouse. Sans doute était-ce là le pourquoi de son célibat actuel à l’âge de trente ans révolu. Il ne doutait pas de l’amitié sincère de Phileas, il le connaissait depuis bien avant cela après tout. Peut-être oui, que les choses auraient été différente, si son mentor avait reconnu sa fille dès qu’il eut connaissance de son existence, mais qui pouvait lui en vouloir dans ce monde ? Pas Emil en tout cas.

« Mon zèle n’est-il pas quelque part, le seul moyen que j’ai de faire pardonner ma faute ? Comment pourrais-je encore la regarder, après que le masque soit tombé, Phileas ? De ma vie, je n’avais jamais menti de la sorte et surtout, je n’en avais jamais retirer la satisfaction que j’éprouvais à profiter de celui-ci. Oui, je m’en suis voulu chaque jour depuis, mais je ne parvenais pas à m’en défaire. Et le simple projet de le faire, me déchire l’âme à un point que je n’aurais seulement pu imaginer. » Cela revenait-il à dire que la douce fille de son vis-à-vis tenait son cœur dans sa main et pouvait le détruire d’une pression de ses petits doigts. Longuement Emil soupira, tout en passant une main tremblante dans ses boucles brunes. « Toutefois, je te remercie de ne pas m’en tenir rigueur et surtout, de ne pas projeter en quelque façon de me courser avec une fourche. » Ironise-t-il à demi en sourire à peine à son ami.

« Pour l’affaire nous occupant, je tâcherai de trouver d’autres noms à ajouter à cette lettre que le tien et le mien. Dans le but d’accroitre nos chances, mais surtout la légitimité de ceci. » Emil termina son verre de whisky. Un instant, il se tût, avant de reposer son attention sur son ami face à lui. « Phileas, promet moi une seule chose. C’est la seule condition pour que je t’aide à mener tout ceci à bien. » Son regard se fit assuré et quelque part suppliant. « Ne lui dit pas, que c’est moi qui ai fait ça. Si, elle ne veut plus jamais me voir, autant qu’elle l’ignore. Et si elle veut continuer à me voir, je ne veux pas qu’elle s’imagine avoir une quelconque dette envers moi. Et d’ailleurs, toi non plus. Je le ferais parce que je l’aime. Je le ferais parce que tu as toujours été bon, loyal et quelque part aimant avec moi. Je ne le fais pour aucune autre raison et certainement pas, pour qu’on s’imagine me devoir quoi que ce soit. Est-ce que j’ai ta parole ? »


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Message() / Mer 2 Nov - 0:20
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Phileas ne s'attendait certes pas à ne pas être le seul à avoir des révélations à faire au sujet de sa fille, et à vrai dire il était encore en train de réellement digéré celles que lui avait apportée Emil... ceci dit, même si les sujets étaient en soit bien différent, le long exercice de la politique lui avait au moins appris à être capable de réagir au mieux même quand la surprise l'habitait encore, et même quand il n'avait pas encore réellement fini de décanter les choses dans son esprit, ce qui était assurément le cas. Il lui faudrait un moment pour que tout se mette en place correctement, assurément, mais c'était maintenant que son ami avait besoin qu'il soit capable d'en discuter, surtout que, au-delà de l'affection qu'il portait au jeune Duc, laquelle était tout à fait réelle, la façon dont il négociait la chose se retrouvait également, au-delà, à affecter potentiellement sa fille, au travers justement de la relation qu'il venait de découvrir entre les deux...

Quelque part, et en dépit de la tromperie dont il avait fait preuve envers nul autre que sa propre fille, la réaction d'Emil ne pouvait d'ailleurs que renforcer la bonne opinion que le Comte avait de lui depuis longtemps et de manière générale... après tout, c'était bien parce qu'il avait, à la base, de hautes considérations morales, que sa tromperie envers Arya lui semblait si profondément grave. Combien de leurs pairs avaient déjà mentis plus d'une fois en politique et ne craindraient pas de faire de même pour séduire une belle jeune femme ? Le fait même que le jeune homme ne soit pas de cet acabit-là aurait fait de lui une fréquentation appréciable pour sa fille, si les circonstances avaient été plus simples – et ce point, bien entendu, ne faisait que faire peser une fois encore sur Phileas le fait que si elles étaient si compliquées, c'était avant tout à cause de ses propres failles, parce qu'il avait si longtemps retardé le besoin de régler sa situation – bien plus en soit, pour le père qu'il était, que le rang ou l'argent – même si le fait qu'il n'ait jamais associé Arya à l'idée d'un mariage de haut rang participait sans doute à rendre ce point secondaire pour lui, ce qui n'aurait peut-être pas été le cas autrement.

Quoiqu'il en soit, il écouta une fois encore la réponse du Duc jusqu'au bout, sans l’interrompre, autant parce qu'il sentait bien que le jeune homme n'était guère dans un état où le couper aurait été une bonne chose que lui-même avait bien besoin de tout le temps qui pouvait lui être octroyé pour digérer tout cela et remettre les choses en place dans son propre esprit. Pourtant, quand vinrent ses dernières paroles, il poussa un léger soupir, et ne pu s'empêcher de rebondir sur autre chose, pour commencer, que sur celles-ci, secouant doucement la tête en réponse.

« Hmmmfff... je pense que tu fais erreur, sur ce point. Je vois bien en quoi cela s'accorde avec toute la noblesse qui te caractérise, mais tu oublies peut-être de voir que si ce mensonge la faisait douter de ton amour, avoir une preuve de sa réalité pourrait contrebalancer cela, et lui prouver que les sentiments qu'elle aurait ne sont pas vains, à supposer qu'elle en ait, ce que encore une fois je ne peux décider à sa place... tu ne veux pas l'enchaîner avec une impression de te devoir quelque chose, et je ne peux que l'apprécier surtout s'agissant de ma fille, mais un geste d'amour peut révéler bien plus que cela entre deux êtres, tu sais ? »

Le Comte parlait avec sincérité, non pas tant en tant que père pour le coup, puisqu'une fois encore il ne savait rien de ce que pouvait ressentir sa fille à ce sujet, mais en tant qu'ami, puisqu'il était par contre très facile de voir ce que ressentait son ami à ce sujet ! Il soupira néanmoins une seconde fois et poursuivit en hochant la tête.

« Toutefois, si tu y tiens je ne m'opposerai pas à ta volonté, et je te donne ma parole de ne rien lui dire du rôle que tu auras joué dans tout ceci, à moins que tu ne le fasses toi-même, ou ne m'en donne la permission. En cela comme dans le reste je ne veux pas m’immiscer entre vous deux... je ne puis toutefois étendre ma parole au fait de ne pas considérer avoir une dette envers toi pour cela en mon cœur, même si tu refuses que je te la réclame. Tu m'aides à réparer le tord que j'ai bien involontairement fais à ma fille, et de cela, même à mon corps défendant, je ne puis que t'être reconnaissant, dussé-je le taire sous ton commandement. »

Car pour Phileas, et toute inattendue qu'elle soit, la révélation apportée par Emil venait seulement confirmer son erreur, et renforcer le poids de la faute morale qu'il avait commise envers Arya. Il s'était laissé trop longtemps convaincre par sa femme de la garder dans l'ombre, et cette ombre s'était projetée jusqu'à ses histoires de cœur... même si Emil le lui demandait de toute ses forces, il ne pourrait s'empêcher d'être reconnaissant envers celui qui lui apportait ainsi la solution pour, à défaut d'effacer sa faute, ce qui était hélas impossible, du moins la réparer dans le temps présent, et éviter que la négativité de ses conséquences ne s'étende encore.

« Je suis heureux toutefois d'avoir pu t'inspirer des sentiments si positifs que tu veuilles me dispenser de toute dette à ton égard, mais tu sais entre amis on peut se rendre des services, et éprouver de la reconnaissance, sans en tenir le compte pour autant. C'est pour moi à cela que l'on reconnaît l'amitié véritable des simples relations d'affaire cordiales. C'est pourquoi je t'ai demandé ton aide sans d'abord te tenir compte de ce que j'aurais fais pour toi pour la mériter, et c'est pourquoi, je l'espère, si je peux un jour encore t'aider tu n'auras pas à me rappeler cette occasion où tu es venu à mon secours pour mériter le mien. »

Emil retrouvait sans doute là le Phileas dont il avait plus l'habitude, celui qui se montrait droit non parce qu'il se serait consciemment et constamment forcé à l'être mais parce qu'il était ainsi forgé, tout simplement, et qui trouvait précieuse l'amitié sincère, au-delà des liens d'influence qu'elle permettait ou non de tisser, même s'il aurait fallu être de mauvaise foi pour nier qu'elle tissait également cela, au final. Le Comte ne tarda toutefois pas à soupirer doucement en revenant à leur sujet principal.

« Pour le reste... je l'ai dis, je ne m’immiscerai pas entre vous, encore moins sans connaître les sentiments d'Arya, et je ne me prétendrai pas plus expert en amour, qui n'est certainement pas le sujet où je pourrais revendiquer de grandes réussites... »

Voilà bien une chose certaine, pour cet homme qui n'avait aimé une fois, mais sans pouvoir concrétiser cet amour, et n'avait su construire une telle émotion dans son couple au fil des années. Mais s'il ne connaissait pas l'amour, ou si peu, il connaissait bien Emil, en revanche.

« Toutefois, je te connais assez pour voir qu'il n'y avait aucune mauvaise intention dans ta tromperie, et s'il y en avait dans la sienne alors elles étaient miennes, puisque c'est moi qui l'avait imposée. Ne condamne pas votre histoire avant d'avoir entendu ce qu'elle a à en dire, autant pour son bien que pour le tient. »

Après tout, elle était sa fille, et lui son ami... il aurait voulu pouvoir forger, de quelque façon que ce soit, une issue heureuse pour l'un comme pour l'autre, mais il ne pouvait hélas, en la présente, que laisser les laisser tracer leur destin, et espérer qu'il leur soit favorable...
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Message() / Mar 20 Déc - 17:25
Heathcliff Howard

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Emil fixa le fond de son verre vide, les traits tirés par la réflexion qui faisait son cours dans son esprit tandis qu’il écoutait les paroles de son ami. Peut-être oui, qu’il faisait trop de mystère pour quelque chose qui n’en avait pas besoin, mais c’était ainsi et il ne reviendrait pas sur cette décision. Noble ? Peut-être. Cependant, pour une fois, il lui semblait demandé cela surtout par une certaine forme d’égoïsme en vérité. Celui des gens qui ne veulent pas souffrir deux fois. Si Arya ne voulait plus entendre parler de lui, il préférait qu’elle ignore sa place dans tout ceci. Pour ne pas voir de la colère dans ses yeux bleu, ni l’entendre dire qu’elle était redevable contre son gré. Il ne voulait pas plus qu’elle se sente redevable dans le cas opposé, uniquement parce qu’elle lui avait déjà offert plus, qu’il ne pourrait jamais lui rendre. Elle avait ressuscité son cœur meurtri des abîmes dans lesquels l’avait plongé la morte de Caroline. Et en cela, il était reconnaissant, même si c’était pour mieux le tordre par la suite et le faire souffrir plus avant. Quel geste d’amour supplémentaire pouvait-il faire de plus, me direz-vous ? Il allait demander la plus grande des faveurs à la reine pour elle. Il lui avait offert son cœur sans conditions et salit son âme du mensonge, à en faire pénitence éternelle. « Alors, je lui dirais moi-même, ce que j’ai fait, quand je le jugerais opportun. » Dit-il en relevant son regard sur son ami.

Oui, il le ferait, mais pas avant que tout soit accompli, qu’il soit assuré qu’elle soit à l’abris d’une nouvelle situation, qui lui revenait. Non pas par sa naissance, mais par la noblesse de son cœur ou encore la pureté de son âme. Sous ses airs candides, Arya était plus nobles de cœur, que ne le sont rarement les véritables nobles de naissance. « La reconnaissance me suffit amplement, Phileas. » Dit-il alors, en posant son verre vide sur son bureau. Emil n’était pas homme à réclamer, sauf s’il y était contraint et forcé. Peut-être également, parce que si ce projet se concrétisait, il aurait bien plus à demander à Cambridge, qu’un renvoie de faveur. « Je le sais, ce pourquoi je sais à qui demander de contre signé cette lettre que je ferais. Des amis, des vrais, du genre qui poseront sans doute quelques questions de circonstance, avant d’imposer sceau et signature, sur ce papier. Des gens sur qui je peux compter et qui peuvent compter sur moi, sans que nous ne tenions le compte de nos coups de mains respectifs. » Emil soupira longuement en pensant à Mountbatten, qui s’était pourtant moquer de lui, lorsqu’il l’avait surpris avec Arya dans les jardins de la reine. Berkeley, qui ne manquerait pas de faire retentir son rire sonore dès qu’il aurait vent de l’affaire. Wilhelm, qui sans doute rirait un peu quand même. Il n’y a que lui, qui ne rirait pas ; qui ne plaisanterait pas.

Ne pas condamner leur histoire... Voilà bien quelque chose qui résonnait étrangement dans le cerveau de Norfolk. En vérité, ne l’avait-il pas condamné bien avant de savoir qu’il pouvait y avoir une issue favorable à tout ceci ? Après tout, l’amour pour une domestique, lorsqu’on est duc, ne peut mener nulle part. Certes, une issue se dessinait à l’horizon, mais ce n’était encore qu’une esquisse. Tant que la reine n’aurait pas approuvé et signé, Emil ne se donnerait aucunement le droit d’espérer. Car l’espoir fait bien trop mal, lorsqu’il s’éteint brusquement. « J’ai toujours été pragmatique. Si, la reine refusait, ta fille resterait une bâtarde, condamné à la domesticité par la force des choses. Quel avenir, il y aurait-il pour cette histoire ? Je ne pense pas que de me voir l’entretenir comme maîtresse, serait quelque chose que tu souhaiterais, pas plus que je ne le souhaite. » À la différence de quelques-uns de ses bons amis, il trouvait cette situation fort dégradante. « Maintenant, si la situation changeait... » Il reposa ses yeux clairs sur son ami et mentor. « M’accepterais-tu pour gendre, Phileas ? » La question était sortie d’elle-même trahissant sans doute les sentiments trop profonds que lui inspirait la jeune femme et sa volonté ferme de n’en être dès lors jamais plus séparé. Même si... Eh bien même si la jeune femme devrait cependant être présentée dans les formes à la cour ; même si, son accession à la noblesse ferait parler et que dire d’apprendre que le premier pair héréditaire d’Angleterre épouserait une bâtarde... Eh bien oui, de toute cela, Aetheling se moquerait éperdument, si il pouvait vivre le reste de ses jours dans les yeux d’Arya.



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( Bad dreams in the night)
Out on the wily, windy moors. We'd roll and fall in green. You had a temper like my jealousy. Too hot, too greedy. How could you leave me when I needed to possess you? I hated you, I loved you, too


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