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Les Chroniques de Londres
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Se méfier des apparences - Ft Lucinda

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Message() / Sam 29 Oct - 17:08
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Se méfier des apparences.


@Lucinda Conisburgh

Elle ne quittait plus sa tête. Arya. La confusion dans son esprit était grande mais depuis sa récente rencontre avec celle qu’il imaginait être le sosie parfait de son ancien amour, John ne pouvait lutter contre le tumulte qui agitait sa tête. Ses nuits étaient plus douces depuis la balade au marché aux fleurs. Les cauchemars qui le tourmentaient s’étaient apaisés pour laisser place à des souvenirs plus doux, à son visage, son sourire, ses longs cheveux bruns et à cette brève promenade un jour de soleil. Partout où il allait, il espérait alors la croiser de nouveau, sans succès.

La journée s’annonçait douce et John ne supportait plus la présence de sa famille venue en visite à Londres. Ils n’avaient qu’un mot à la bouche : Son mariage. Lui qui était veuf depuis une année seulement, lui qui avait renoncé à bons nombres de ses rêves pour assurer la santé financière des Burgess. S’il n’avait malheureusement pas obtenu le titre de noblesse qui lui revenait de droit après dix années de sacrifices pour la Couronne, il détenait une fortune confortable, sans doute plus grande que celle de certains Comte présents dans le secteur. Mais sans le titre qui allait avec, cela n’avait guère d’importance et John s’en fichait, désormais occupé en secret à intégrer les rangs de l’Ordre. C’était un homme redoutable, entraîné et blessé dans son ego. Des ingrédients qui ne faisaient pas bon ménage ensemble…

Sans dire un mot, il se faufilait dans les couloirs de sa résidence londonienne afin d’échapper au repas de famille à venir. Son self contrôle avait des limites et il ne pouvait pas supporter une seule remarque de plus, ses nerfs étaient à vif et s’il avait été permis d’étrangler sa famille nul doute que certains y seraient passés. Il déambulait donc en ville, respirant l’air frais à pleins poumons pour retrouver la paix intérieure. Vêtu avec beaucoup d’élégance, certains le prenait pour un homme issu de la noblesse car tout chez lui laissait penser qu’il en faisait parti, ses vêtements, son éloquence, ses bonnes manières, l’étrange ora qu’il dégageait et qui faisait à la fois tout son charme et légèrement peur.. Les apparences étaient trompeuses de toute évidence.

Son attention fut attirée par la devanture chaleureuse du salon de thé. Un endroit réputé et toujours bien fréquenté qui le tentait grandement. C’était sans doute l’un des derniers endroits où les chers membres de sa famille viendraient l’y chercher, une perspective réjouissante aux yeux du (presque) quarantenaire. Il pénétrait donc dans l’enceinte du salon, admirant les lieux et adressant quelques sourires courtois aux visages connus. Beaucoup de jeunes femmes (et quelques rares hommes) venaient profiter d’un moment de détente, les yeux rivés sur la boutique de la modiste situé juste en face où tous les crimes étaient permis ; se voler la vedette, rentrer le ventre à outrance pour feindre une silhouette frêle, ressortir vêtu d’un vilain orange criard… Le spectacle était saisissant.

Ce fut enfin au tour de John de passer commande après quelques minutes d’attente. Il prit alors un thé noir, amer et authentique, le seul thé qu’il ne trouvait pas trop fade à son gout. Il se retournait afin de prendre place dans la petite boutique quand il heurtait de plein fouet une silhouette inconnue. Le liquide chaud vint s’étaler sur son veston et brûler ses mains alors qu’il n’avait encore pas eu le temps d’en savourer la moindre gorgée.

Décidément, personne ne fait attention à rien ! Pensait-il…à haute voix.

Il relevait le regard, etonné de voir qu’il s’agissait là d’une jeune femme et non de l’un des serveurs maladroits au plateau chancelant mais il ne put s’empêcher de regarder cette dernière avec condescendance. La demoiselle avait été épargnée et n’était à priori pas blessée mais elle représentait tout ce qu’il ne supportait pas. Des cheveux coiffés au millimètre près, une robe visiblement toute neuve, des manières sorties tout droit des livres de bonnes conduites, aucune expression sincère… Il portait sur elle un  jugement gratuit et sans fondement, venu tout droit de sa mauvaise humeur du jour.

Mademoiselle. Dit-il en s’inclinant légèrement. Vous n’avez rien ? Pardonnez ce geste maladroit. Je vous souhaite une agréable journée.

En réalité, il pensait “ Vous auriez pu faire attention…”.
Aucune émotion ni aucun remords ne s’échappait de sa voix, il venait juste d'apercevoir tout un tas d’yeux rivés sur lui prêt à faire son procès s’il ne se montrait pas légèrement aimable…

Derrière lui se trouvait la seule table disponible, et une table particulièrement bien placée pour contempler la ville en effervescence. Une place digne des meilleurs commérages ! Le serveur vint alors lui porter un chiffon propre afin d’essuyer ses vêtements et déposait sur cette dite table une nouvelle tasse de la boisson chaude qui jonchait le sol. Sans trop s’attarder, John fit volte face pour prendre place tranquillement…enfin… c’était ce qu’il pensait… la réalité s’annonçait différente.

JohnBurgess
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Judith Leveson-Gower
Judith Leveson-Gower
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Message() / Jeu 10 Nov - 17:06
Judith Leveson-Gower
Se méfier des apparences - Ft Lucinda 314383lucrezia2

La clémence de la météo londonienne en cet après-midi d’été avait fait sortir de chez eux badauds et gentlemen, marchandes des quatre saisons et élégantes, qui se mêlaient parmi les rues huppées de la capitale dans un mélange confus aussi éclectique que bruyant. Les cochers de somptueux attelages invectivaient les marchands en tous genres dont les charrettes bloquaient la circulation, tandis que quelques cavaliers bien avisés tentaient tant bien que mal de se frayer un passage dans ce chaos de véhicules. C’est au milieu de cette cohue que Lucinda descendit de son propre équipage, consciente qu’elle arriverait plus tôt à sa destination en s’y rendant à pied qu’en attendant que la circulation se fluidifie. Ayant donné les instructions au cocher pour revenir la chercher, elle s’engagea d’un pas énergique dans les quelques rues qui la séparaient de son but, son chaperon sur les talons. L’air était exceptionnellement vif et aucun nuage ne venait estomper les rayons du soleil qui caressaient son visage malgré les larges bords de son chapeau à la dernière mode.

Elle approchait d’ailleurs de la boutique où elle l’avait fait confectionner. Cette modiste était la dernière coqueluche des dames de la bonne société, et sa boutique ne semblait jamais désemplir, tout comme son carnet de commandes. Et aujourd’hui comme de coutume, l’effervescence régnait dans l’échoppe, d’où sortaient régulièrement dames et domestiques chargés de piles de paquets et de boites à chapeaux, tandis que les tissus chamarrés exposés en vitrine semblaient s’animer chaque fois qu’une vendeuse venait les présenter à une cliente. Mais pour une fois, ce n’était pas là que Lucinda se dirigeait. Ses derniers essayages avaient eu lieu quelques jours auparavant et Arya se chargerait bientôt de venir récupérer sa dernière commande, une redingote en velours d’une riche couleur prune, bordée de renard argenté, avec le manchon assorti. Une merveille achetée en prévision du retour de la famille Conisburgh dans le Cambridgeshire. Quitte à se geler dans l’immense manoir familial, autant le faire avec style !

La véritable destination de Lucinda était le salon de thé qui faisait face à la boutique, chez Gunther. Elle avait passé la saison à entendre ce nom sur toutes les lèvres mais n’avait pas encore eu l’occasion de goûter par elle-même les fabuleux sorbets et l’extraordinaire sélection de thés aussi exotiques que coûteux qui lui avaient été vantés. Aussi poussa-t-elle la porte du salon de thé bondé avec une mélange de curiosité et d’avidité à l’idée d’assouvir sa gourmandise. Il régnait dans la salle une ambiance feutrée et conviviale rehaussée par une décoration élégante sans ostentation. A son entrée, un serveur souriant lui remit la carte du jour, que Lucinda parcourut tout en se dirigeant vers le grand comptoir de bois vernis qui occupait le fond de la pièce. Elle commanda une coupe de sorbet à la fraise avec un thé vert de Chine et on lui annonça que sa commande lui serait apportée à table. Acquiesçant d’un élégant mouvement de tête, la jeune fille se retourna pour chercher une place assise… ce qui ne semblait pas si aisé, il ne restait plus qu’une petite table près d’une fenêtre ! Comme elle balayait la salle du regard, son œil vint se fixer sur son propre reflet dans l’un des grands miroirs dorés qui ornaient tout un pan du salon de thé. L’un des rubans de son chapeau s’était défait ! S’empressant de remettre de l’ordre dans sa tenue, elle leva les bras au-dessus de sa tête… et son coude heurta quelque chose de dur avant qu’une exclamation courroucée ne se fasse entendre :

- Décidément, personne ne fait attention à rien !

Comme tout le reste de l’assistance, Lucinda se tourna vers le malotru qui avait l’audace de faire preuve d’une telle grossièreté à son égard. Mais avant qu’elle n’ait le loisir de le remettre à sa place, celui-ci s’adressa à elle de manière beaucoup plus courtoise, comme pour la détromper sur l’idée qu’elle avait dû se faire à son sujet. Consciente que tout le monde guettait sa réaction, elle ne pouvait décemment pas faire une scène alors que l’homme en question s’excusait.

- Non, Dieu merci ma robe n’a pas souffert de votre maladresse Monsieur, lui répondit-elle avec une mauvaise foi évidente et un sourire affable.

Et encore heureux ! Une mousseline de soie rose pâle toute neuve, entièrement brodée de minuscules fleurs violettes. Lucinda n’osait imaginer cette précieuse étoffe ruinée par le liquide brûlant qui s’étendait désormais à ses pieds et s’épanouissait visiblement sur l’élégant gilet de l’inconnu. Sans plus se soucier de l’état des vêtements de ce dernier ni des éventuelles brûlures que le thé bouillant avait pu lui infliger, elle acheva de remettre son ruban en place puis se retourna afin de prendre place sur la dernière table libre… pour y trouver le goujat de tout à l’heure confortablement installé, une nouvelle tasse de thé fumant devant lui. Trop c’était trop ! Cet homme, tout gentleman dont il ait l’air, n’avait-il jamais appris les bonne manières ? La jeune fille s’approcha de la table d’un air pincé, consciente que si les regards n’étaient plus rivés sur eux, toutes les oreilles étaient tendues dans leur direction. Arrivée à sa hauteur, elle s’éclaircit délicatement la gorge avant de s’adresser à lui, contenant avec peine son irritation.

- Monsieur… Comme vous le voyez il ne reste que cette table de libre, commença-t-elle, espérant qu’il comprendrait sa demande implicite. Vous avez-déjà manqué de m’ébouillanter et de ruiner ma tenue tout à l’heure, vous n’allez tout de même pas…

Avant qu’elle n’ait eu le temps de finir sa phrase, un serveur s’avança discrètement vers la table pour y déposer le sorbet et le thé de Lucinda avant de partir sans demander son reste. Maudissant intérieurement le serveur et la rapidité du service de l’établissement, elle jeta un regard furibond à l’inconnu, comme s’il était seul responsable de la suite d’événements qu’avait entrainé leur malencontreuse rencontre. Que faire maintenant ? Elle n’allait tout de même pas manger debout, et elle attirait de nouveau quelques regards curieux en étant restée plantée sur place aussi longtemps. Si être le centre de l’attention était généralement ce qu’elle recherchait, elle ne voulait pas l’être pour les mauvaises raisons ! Réprimant une furieuse envie de renverser la coupe de glace sur la tête de cet homme qui allait visiblement devoir lui tenir compagnie, elle prit place sur la chaise en face de lui. Non sans lui marcher « par inadvertance » sur le pied au passage, dans une tentative de vengeance puérile.
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Message() / Sam 12 Nov - 10:46
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Se méfier des apparences.


@Lucinda Conisburgh

John levait les yeux aux ciel tout en prenant une grande inspiration pour ne pas se donner en spectacle avec une réponse cinglante et parfaitement inappropriée. “Elle n’en vaut pas la peine “ pensait-il intérieurement. Cette journée s’était avérée être un cauchemar dès le réveil et il était venu ici en quête d’un peu de solitude et de repos, en aucun cas il n’avait l’envie de faire les gros titres du Whistledown pour mauvaise conduite envers une jeune femme de la Noblesse. Il n’avait que faire de l'opinion des gens à son égard, que faire de trouver ou non une épouse après douze années d’un premier mariage, mais il souhaitait par dessus tout éviter une nouvelle réunion de famille où sa petite personne serait au cœur de tous les sujets de conversation. Il n’en pouvait plus. “John tu semble triste, John ne reste pas seul, John tu devrais te trouver une occupation, John tu devrais dormir davantage, John la saison commence bientôt, voici une liste des prétendantes éventuelles, John tu vas avoir quarante ans, nous devrions trouver un accord de mariage avec une famille, John, John, John…
Son regard était rivé sur la rue bondée de monde et même l’agitation de cette dernière ne parvenait pas à le sortir de ses rêveries… C’était sans compter sur le retour d’une certaine demoiselle.

Vous avez déjà manqué de m’ébouillanter et de ruiner ma tenue tout à l’heure, vous n’allez tout de même pas…

Son regard ciel se détournait de nouveau sur celle qui venait troubler sa tranquillité, une fois de plus. Aucune émotion ne se dégageait de son visage, il n’avait que faire des petites manières hautaines de cette jeune femme et ne lui devait rien. Pas un sourire, pas un mot, il se contentait de tourner la tête en guise de désapprobation afin qu’elle trouve une place ailleurs, loin de lui.
Quelques secondes plus tard, il sentit la table vibrer sous ses bras et levait les yeux au ciel. Venait-elle de s'asseoir à ses côtés ? Dieu était-il contre lui ? Qu’avait-il fait pour mériter une journée aussi rude pour ses nerfs déjà à vif ?

Serait-ce mon jour de chance ? Dit-il, plein d’ironie.

A bas les bonnes manières, à bas la galanterie. La demoiselle à ses côtés renvoyait sur lui la triste réalité de la haute noblesse, celle qui s’apprêtait à combattre dans l’ombre.  Elle représentait tout ce qu’il détestait ; des phrases pompeuses sans émotion, des robes en mousseline hors de prix, l’impression de dominer le monde et d’être plus important que d’autres… Un jugement hâtif et sans vrai fondement, John avait collé une étiquette à sa voisine de table sans aucun remord.

Ne comptez pas sur moi pour partir d’ici. Ne devriez vous pas allez changer votre robe ? Il semblerait que j’ai froissé cette dernière par ma maladresse. Ne restez donc pas comme cela. Lui glissait-il doucement, à l’abri des oreilles égarées.

Etait-ce une manière de s’adresser à une femme ? Certainement pas ! Certains seraient jugés pour moins que cela. Avait-il peur des représailles d’un tel comportement ? Absolument pas.

John se sentait comme un lion en cage. Il voulait changer le monde, il rêvait de se soustraire à toutes ces règles surfaite mais au lieu de cela, il devait se fondre dans la masse, camouflé dans un costume chic pour donner l’impression aux autres d’être quelqu’un d'irréprochable, soumis aux codes de la haute société…
Conscient d’être allé un peu loin dans ses propos et car cette inconnue n’était pas responsable de son malheur et de ses états d’âmes, il détournait sa chaise de quelques centimètres dans sa direction.

John Burgess, ancien soldat de la couronne. A qui ai-je l’honneur ?

Avait-il vraiment envie de la savoir ? Lui-même n’avait pas la réponse à cette question.


JohnBurgess
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Judith Leveson-Gower
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Message() / Mar 6 Déc - 16:42
Judith Leveson-Gower
Le moins que l’on pouvait dire était que le grossier personnage semblait aussi peu réjoui de partager sa table avec Lucinda que cette dernière ne l’était, à en croire le regard peu amène qu’il lui adressa alors qu’elle s’installait à sa table. Sa remarque sarcastique n’échappa pas non plus à la jeune fille.

- La situation ne m’enchante pas plus que vous, figurez-vous, répliqua-t-elle en dépliant sa serviette avec une petite moue boudeuse. Mais enfin, nous sommes des gens civilisés, nous allons bien nous supporter le temps qui sera nécessaire…

Pourvu qu’il finisse sa tasse de thé rapidement songea-t-elle en entamant son sorbet qui commençait déjà à fondre dans l’élégante coupe en porcelaine. Prenant garde à ne prélever qu’une petite quantité de la glace dans sa cuillère, elle porta le mélange glacé à ses lèvres puis laissa échapper un petit son appréciateur. On ne lui avait pas menti, le sorbet était absolument divin ! Se laissant aller à la gourmandise, elle préleva une bouchée du biscuit servi avec le sorbet et but délicatement une  gorgée de son thé. Aurait-elle voulu donner une leçon de bonnes manières à l’inconnu qu’elle n’aurait pas pu mieux s’y prendre. Ses gestes étaient d’une élégance impeccable, rodés aux heures de leçons de maintien et d’étiquette qu’elle avait reçues depuis toujours. Pas une miette n’avait chuté sur la nappe, pas un tintement de sa cuillère ne s’était fait entendre contre sa tasse, pas un bruit disgracieux n’était sorti de sa bouche alors qu’elle mangeait ou buvait. Toute à sa dégustation, elle en aurait presque oublié la présence de l’homme s’il ne  s’était pas penché vers elle pour lui adresser de nouveau la parole.

- Ne comptez pas sur moi pour partir d’ici. Ne devriez vous pas allez changer votre robe ? Il semblerait que j’ai froissé cette dernière par ma maladresse. Ne restez donc pas comme cela.

A ces mots, Lucinda commença à douter de la notion de « civilité » chez cet homme. Mais que lui avait-elle donc fait pour mériter une telle animosité de sa part ? Après tout, c’est son thé à lui qui s’était renversé, pour commencer ! Plissant les yeux d’exaspération, elle se pencha à son tour légèrement vers lui, bien décidée à lui clouer le bec.

- Quelle prévoyance de votre part Monsieur… J’ai justement une nouvelle toilette qui m’attend en face, murmura-t-elle d’un ton mielleux avec un mouvement de tête en direction de la boutique de mode qui leur faisait face de l’autre côté de la fenêtre. Ma femme de chambre doit aller la chercher bientôt, mais peut-être vous proposez-vous d’y aller à sa place et de m’aider à la mettre par la même occasion ?

Un sourire malicieux étira les lèvres roses de la jeune fille, alors qu’elle se figurait cette scène incongrue, l’homme si revêche qui lui faisait face jouant les caméristes en représailles de sa maladresse. Sans trop réaliser la portée quelque peu ambiguë de ses derniers propos, elle ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire alors que des images saugrenues lui venaient en tête, l’homme vêtu d’une tenue de chambrière, son visage austère encadré du bonnet blanc que portaient les femmes domestiques à Conisburgh house.

- Oh non, décidément vous feriez une terrible camériste, gloussa-t-elle derrière sa serviette, avant de reprendre une gorgée de thé pour contrôler son hilarité.

Si agaçant soit cet individu, elle devait reconnaitre prendre un plaisir non dissimulé à le taquiner. Elle ne savait pas trop si son badinage avait produit son effet sur l’homme, mais ce dernier parut finalement s’adoucir un peu, et ramena finalement la conversation là où elle aurait dû commencer.

- John Burgess, ancien soldat de la couronne, se présenta-t-il. A qui ai-je l’honneur ?

Lucinda leva vers lui des yeux étonnés, gagnée par une considération nouvelle pour ledit John. Il avait beau être un peu rustre, en tant que fidèle sujette de Sa Majesté, la jeune fille éprouvait un grand respect pour les soldats qui défendaient la Couronne.

- Lady Lucinda Conisburgh, se présenta-t-elle à son tour. Ainsi donc vous étiez un soldat ? Avez-vous donc passé tant de temps à l’armée que vous y avez oublié comment vous comporter convenablement avec une dame ? s’enquit-elle, mi-figue, mi-raisin.

Elle n’avait pu s’empêcher de lui lancer cette nouvelle pique, qu’elle adoucit d’un sourire taquin.
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Message() / Ven 9 Déc - 18:52
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Se méfier des apparences ?
Ft Lucinda C - Partie 1 



Pour un homme venu chercher quiétude et solitude, c’était raté. La jeune femme vint s’installer à ses cotés malgré son humeur du jour particulièrement infecte. Il goûtait son thé sans un mot, laissant ses yeux traînés ici et là pour étudier avec plus de précisions l’attitude de sa voisine. Au première abord, tout chez elle avait le don de l’agacer et elle incarnait la parfaite caricature de la précieuse débutante contre laquelle il comptait bien lutter. Les femmes méritaient plus. Elle méritait de pouvoir rire aux éclats, d’écrire ou d’étudier, et ne pas être parqué dans un rôle défini à l’avance ; Une épouse irréprochable et une mère qui donnerait naissance à un héritier. Triste vie..

L’ancien soldat manqua de s’étouffer avec sa boisson lorsqu’elle lui suggéra de prendre le rôle de cameriste pour l’habiller. Evidemment, elle ne devait pas voir le mal dans ses propos mais John ne put s’empêcher d’y voir là une invitation très ambiguë qui le fit sourire également. C’était maladroit mais assez drôle et osé, un trait de caractère qui ne figurait pas dans la liste qu’il s’était faite au sujet de cette poupée de cire. Se serait-il trompé à son sujet ?

Voilà un sujet sur lequel nous sommes d’accord, je n’ai aucune compétence pour ce poste. dit-il, avec un timide sourire et des pensées bien trop perverses pour une jeune dame.

Enfin, il put mettre un nom sur le visage qui se tenait à ses côtés et il ne fit aucun rapprochement avec sa récente rencontre au marché aux fleurs, trop embrumé par ce qui l’attendait à son retour chez lui dans les prochaines heures. Aussi, le nouveau tacle que lui lançait la demoiselle le fit rire de nouveau, quelle audace ! Avait-elle également oublié quelques leçons de bonne conduite ?

Tant d’années au combat, cela cause bien des dégâts, vous avez raison...

Sur tous les plans et pas seulement sur son manque cruel de civisme depuis leurs rencontres. John Burgess était un homme à terre, plus chanceux que d’autres d’être encore vie, mais entièrement brisé de l'intérieur. Sa froideur n’était que le reflet d’une vie de sacrifices, de deuil et de souffrances en tout genre qu’il avait du mal à cacher malgré des sourires forcés de tant à autres.

Pardonnez mon impolitesse Miss Lucinda, la matinée a été plutôt rude et je fais payer ma mauvaise humeur à la mauvaise personne, mes paroles n’étaient pas respectueuses et je vous prie de m’excuser.

Agacé d’entendre sans cesse son devoir de trouver une nouvelle épouse digne de ce nom alors qu’on l’avait éloigné plus jeune de son véritable amour, agacé d’être enfermé dans cette guerre de titres et de paraître qui ne menait nul part, le petit bourgeois s’en était pris à elle sans raison valables et ses excuses étaient sincères.

Il ne me semble pas vous avoir déjà croisé par ici, êtes vous native de Londres ou arrivée depuis peu ?

Une façon plutôt quelconque de renouer le dialogue sur des bases plus saines. Comme toujours, malgré sa sympathie retrouvée, John était un homme froid, au charme étrange et particulièrement difficile à cerner…



With ~ @Lucinda Conisburgh


© Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
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