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Les Chroniques de Londres
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Intéressantes retrouvailles [pv William]

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Message() / Jeu 13 Oct - 10:53
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Intéressantes retrouvailles
    Le 20 juillet 1818
   

   
   
Le mois de juillet était agréable à Chatsworth et le séjour de la famille comtale du Lincolnshire s'était terminé il y a peu. La vie reprenait doucement sa torpeur habituelle et je vaquais à mes occupations habituelles afin de préparer mon entrée dans le monde à la saison prochaine.

Je profitais des beaux jours pour étudier plutôt dans le parc de Chatsworth plutôt qu'à l'intérieur. Afin de ne pas avoir le teint hâlé, je faisais attention de me mettre toujours à l'ombre d'un arbre. Fort heureusement, le parc de notre domaine familial était doté de plusieurs spécimens mais mon préféré était le grand saule pleureur. L'avantage de cet arbre était d'être maintenue dans une sorte d'intimité et de pouvoir voir sans être vue la plupart du temps.

Mon frère aîné Thomas et son épouse n'étaient pas encore rentrés à Knowsley Hall dans le Lancashire. Ils avaient décidé de prolonger leur séjour à Chatsworth pour mon plus grand plaisir. Je me sentais bien seule depuis que Thomas avait convolé en justes noces. En cadeau de mariage mais afin également de permettre aux jeunes époux de pouvoir bénéficier de l'intimité nécessaire à un jeune couple, mes parents leur avait offert de s'installer à Knowsley Hall qui était la demeure ancestrale de notre famille. Nous n'avons acquis Chatsworth que depuis 2 générations mais le domaine était tellement plaisant que la famille y était restée depuis, délaissant Knowsley Hall. C'était aussi une manière pour mon père de s'assurer de l'entretien du domaine historique familial.

Ma belle-soeur et moi nous entendons parfaitement. Nous n'étions pas aussi complices que des soeurs mais nous nous apprécions beaucoup. Je suis chanceuse sur ce point car j'entends souvent dire que ces relations étaient compliquées. Avoir des points communs comme la lecture ou la musique aidait car l'épouse de mon frère était une femme d'esprit, ce qui ravissait le mien.

Toutefois le départ de mon frère aîné de la maison a créé un vide et je n'avais plus la ressource de pouvoir partager mes journées avec une compagnie aussi agréable que celle de mon frère. Il m'avait fallut alors composer avec la solitude, chose à laquelle je n'avais pas été habituée jusqu'à maintenant. J'avais alors commencé à écrire pour passer le temps et tromper l'ennui. J'écrivais des petites nouvelles la plupart du temps lorsque je n'étais pas en leçon ou que je ne jouais pas du piano forte.

C'est pourquoi la plupart du temps, j'allais sous le saule pleureur pour écrire ou lire et laisser ainsi libre cours à mon imagination.

J'étais d'ailleurs en pleine lecture d'un roman d'aventure lorsque j'entendis des bruits. N'attendant pas particulièrement de visite, je ne m'en formalisais guère, sans doute était-ce un petit animal qui faisait sa vie pas loin de moi ? Je ne relevais pas le nez alors de mon livre qui me passionnait.
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Message() / Ven 14 Oct - 18:56
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Ft Emma S.S



Le Bal de la Reine avait été des plus réussi et il avait également lancé le début de l’intersaison. Une petite pause bien méritée qui permettait aux esprits de chaque participants de se reposer pour revenir en forme la saison prochaine. William Lightwood était arrivé en cours de parcours et n’avait malheureusement pas encore fait de demande en mariage tant la tâche s’avérait ardue à ses yeux. S’il avait fait la connaissance de demoiselles au fort potentiel, comme Miss Delucey, Miss Blooming ou encore quelques futures débutantes charmantes, il n’avait pas eu suffisamment de temps pour trouver une alliée idéale. Il fallait trouver une épouse intelligente, au tempérament fort et aux épaules solides pour résister au caractère impétueux du jeune Comte de Surrey.

L’intersaison était signe de douceur, de quiétude, et pour trouver un peu de sérénité rien n’était plus approprié que de quitter Londres quelque temps. Alors, quand un ami de longue date lui avait notifié un séjour prolongé dans la demeure familiale dans laquelle ils avaient passé du bon temps plus jeune, il n’en fallut pas plus pour décider William à prendre la route pour l’y rejoindre.

Son attelage était prêt, avec en tête ses plus beaux chevaux et les plus vaillants pour faire de la route, sa valise était bouclée et il fit ses aurevoirs en hâte au personnel de maison à qui il confiait la responsabilité de sa demeure pendant son absence. Ils étaient tous grassement payés et choyés depuis tant d’années qu’il leur vouait une confiance aveugle et pouvait ainsi l’esprit léger rejoindre son vieil ami d’enfance.

La patience n’étant pas son point fort, le trajet lui parut donc interminable et ses jambes commençaient à s’agiter, désireuses de se dégourdir en plein air afin de profiter du temps radieux qui égayait cette journée. Plusieurs heures après son départ, l’attelage prit une allure plus douce à l’entrée d’un immense jardin parfaitement entretenu. L’ambiance apaisante qui régnait en ce lieu gorgé de souvenirs venait briser la carapace si dure qui faisait de William un homme souvent critiqué. Trop ambitieux, trop fourbe, trop hautain. La réalité était pourtant bien différente et ici, il aurait le plaisir d’être entièrement lui-même.  

Les roues de l’attelage sur les graviers annonçaient son arrivée avec assez peu de discrétion et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, William avait sauté hors de sa cage, sourire aux lèvres, ravi d'être accueilli par Thomas.

Mon ami ! Quel plaisir d’être enfin parmi vous. Vous remerciez votre famille de m’accueillir ainsi au pied levé. Je vous sais bien occupé mais je saurais me faire discret..

Les deux hommes se mirent à rire tant ils savaient pertinemment que cela était totalement faux. William ne savait pas être discret !

Serait-ce votre sœur cadette que j'aperçois ? Voilà bien longtemps que je n’ai pas mis les pieds ici, dans mes souvenirs elle n’était qu’une enfant.


Le Comte avait toujours eu de très bonnes relations avec l’ensemble de la famille Smith-Stanley même s’il n’avait jamais pris suffisamment de temps pour faire davantage connaissance avec la plus jeune. Il remerciait les employés de maison de faire porter ses affaires jusqu’à la chambre où il résiderait les prochains jours.

William, pardonnez-moi, je dois m’absenter. Nous nous retrouvons pour le dîner ce soir si vous êtes d'accord ? Peut-être pourriez-vous profiter de ce beau temps avec ma soeur !? Elle sera sans doute ravie de vous voir.

A peine arrivé et le voilà déjà qui se sauve ! Dit-il en riant tout en validant son offre.

Si cette dernière semblait occupée à lire et avait sans douté été dérangée avec tout ce remu ménage, William ne s’en préoccupait guère et marchait d’un pas déterminé en direction de la demoiselle, suivi à ses côtés de Thomas qui daignait enfin avertir Emma du séjour du Comte dans leur résidence. Mieux vaut tard que jamais….

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Message() / Jeu 20 Oct - 18:11
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Intéressantes retrouvailles
    Le 20 juillet 1818
   

   
   
Les bruits de pas jusque là lointains et indistincts se firent plus prononcés et plus proches. Je relevais la tête alors que mon frère apparaissait derrière le rideau de branches de l'arbre qui me gardait dans une certaine intimité jusque là. Il souleva les branches pour apparaître et put voir que je souriais avec bonheur à l'idée qu'il vienne me tenir compagnie quelques temps.

Toutefois bien vite, je remarquais qu'une autre silhouette derrière lui. Était-ce mon père ? Cela me paraissait assez improbable d'autant plus qu'il m'avait pourtant dit qu'il allait profiter d'une journée de calme pour faire le tour des fermes et parler du domaine avec ses métayers. La silhouette bientôt devint une personne, un homme plutôt dont les traits me paraissaient bien familiers. En tout cas, il était maintenant certain qu'il ne s'agissait pas de notre paternel.

Ainsi, mon sourire jusque là resplendissant s'effaça alors en comprenant rapidement qu'il s'agissait d'une autre personne, d'un inconnu. Je fermais prestement le livre dans lequel j'étais plongée jusqu'à maintenant et me levais d'un bond pour accueillir ce nouveau venu.

- Ma chère soeur, je vous amène de la compagnie. Lord Lightwood nous fait le plaisir de sa compagnie durant quelques temps.

J'eus un instant de surprise, si quelqu'un avait dû passer du temps chez nous j'en aurais été informée et je me serai tenue prête à l'accueillir comme l'usage le voulait. Loin d'en être chagrinée (je ne m'attristais pas pour si peu), j'en étais toutefois embêtée. Père appréciait que l'on ait de nous l'image d'une famille des plus respectables, d'autant plus maintenant alors que l'attention était quelque peu portée sur nous, sortant notre famille du relatif anonymat dont elle bénéficiait jusque là.

Je ne me rappelais que très peu de choses au sujet du Lord qui maintenant me faisait face et à que je saluais par une révérence appliquée alors que lui même baissait la tête. Tout ce dont je me souvenais c'est qu'il était déjà venu passer des vacances chez nous il y a quelques années. Sans doute était-je déjà fort occupée par mes leçons et bien gardée à l'étage par notre gouvernante afin de ne pas déranger les adultes en bas.

- Vous m'en voyez fort surprise mon frère. Veuillez m'excuser, Lord Lightwood mais j'ignorais totalement votre venue, sans quoi je vous aurais accueilli devant la maison comme il se doit. Permettez-moi en tout cas de vous souhaiter à nouveau la bienvenue. Il me semble que vous étiez déjà venus passer quelques temps chez nous il y a quelques années. N'est-il pas ?

Les mains jointes devant ma personne, je me montrais aussi aimable que possible envers notre invité. Je savais le comte très ami avec mon frère aîné. De sorte qu'en général, les amis de mon frère faisaient d'office, partie de mes amis également. Ainsi, loin de me montrer timide, je me sentais plutôt détendue. Assez en tout cas pour tenir la conversation et me montrer conviviale envers le gentleman qui se tenait devant moi.
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Message() / Ven 21 Oct - 16:41
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Ft Emma S.S



William était ravi de cette petite parenthèse bucolique qui s’offrait à lui et semblait être un autre homme. Un homme avenant, charmant, respectueux et souriant, de nombreuses qualités qu’il dissimulait sans mal dans sa vie au cœur de la grande ville. S’il se montrait là-bas sous son meilleur jour, la vie deviendrait un calvaire. Mères en furies, dîners à foisons, arnaqueurs, sa santé mentale reposait sur l’unique fait qu’il soit craint par beaucoup et donc particulièrement solitaire.

Il saluait Emma Smith Stanley avec une discrète révérence et détaillait son attitude avec minutie. La demoiselle était surprise et le sourire en coin de son frère annonçait la couleur. Sans doute avait-il omis de préciser que le Comte serait présent pour quelques jours, de quoi mettre la demoiselle dans l’embarras et gâcher ses éventuels projets. William ne souhaitait être un poid pour personne et saurait s’occuper seul si le planning de la jeune femme était déjà trop rempli.

Je vous en prie, appelez moi William si vous le voulez bien. J’ai vivement besoin de m'éloigner de tous ces codes pendant cette intersaison !
Dit-il amicalement.
C’est exact, j’ai déjà eu le plaisir de venir trouver un peu de paix dans le coin avec votre frère, mais cela remonte à plusieurs années déjà ! Vous étiez plus jeune et très demandée.

Évidemment, la haute société s’offusquerait de tant de familiarité mais ici, William se sentait en famille. Peut-être même plus qu’avec sa propre famille biologique, toujours avide de plus de pouvoir. Le frère de la jeune femme se mit à sourire, se souvenant de leurs derniers séjours dans le secteur, un séjour bien loin du discours du comte qui semblait si sage. Whisky, dames de compagnies, journée de chasse...tant d’activités qui ne convenaient pas aux oreilles d’une chaste demoiselle. Les deux hommes avaient les yeux rieurs, complices et mystérieux puis le frère d’Emma tapait dans l’épaule du Comte pour signifier son départ.

Une chaperonne s’était faufilée à quelques mètres, sans doute missionner par la famille pour surveiller la future débutante tant attendue, malgré la confiance qu’il portait à William.

Puis-je vous tenir compagnie un moment Miss Smith ? Je ne voudrais pas m’imposer mais je serais ravi de pouvoir faire le tour de ces somptueux jardins accompagné. Et je suis certain que vous devez avoir en votre possession des anecdotes croustillantes à propos de votre frère ! Je me ferai une joie de le faire enrager au dîner! dit-il, avec humour.

S’il était bien conscient de bouleverser les plans de lecture de la demoiselle, il espérait vivement que cette dernière accepte de discuter avec lui plus que d’ordinaire.


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Message() / Lun 24 Oct - 10:08
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Je vous en prie, appelez moi William si vous le voulez bien. J’ai vivement besoin de m'éloigner de tous ces codes pendant cette intersaison !

- Oh, dans ce cas, appelez-moi Emma. Je lui souriais avec timidité mais amitié. Il fallait dire que cette petite mascarade créée de toute pièce par mon frère avait le don de me mettre mal à l'aise. Que cherchait-il au juste ? Il sait pourtant que je déteste les surprises. Toutefois il ne serait pas juste de ma part d'en faire pâtir notre invité qui lui, n'y était strictement pour rien.

Je notais également dans un coin de ma tête que William se réjouissait d'un répit suite à la saison. Ainsi, s'il y participait, cela voulait certainement dire qu'il était à la recherche d'une épouse. Mon frère jouerait-il là les entremetteurs ?

Plus je les sondais l'un et l'autre et plus je remarquais leur complicité, leurs échanges rieurs silencieux. Il semblerait que bien des souvenirs remontaient à la surface entre eux. Des souvenirs qu'ils ne pouvaient certainement évoquer devant une dame. La bienséance le réprouverait sans aucun doute vu leurs sourires en coin.

Seule la venue de ma chaperonne Charlotte les sortit de cet échange silencieux dont j'étais seule spectatrice. Ce fut William qui reprit la conversation.

Puis-je vous tenir compagnie un moment Miss Smith ? Je ne voudrais pas m’imposer mais je serais ravi de pouvoir faire le tour de ces somptueux jardins accompagné. Et je suis certain que vous devez avoir en votre possession des anecdotes croustillantes à propos de votre frère ! Je me ferai une joie de le faire enrager au dîner!

- Je vous en prie... Willial..., vous ne vous imposez nullement. C'est toujours un plaisir pour moi d'aller me balader dans les jardins. Le plus souvent mes déambulations sont malheureusement solitaires mais c'est encore plus plaisant en bonne compagnie. J'échangeais alors un regard appuyé vers mon frère qui ne mit pas longtemps à réagir.

- Ouh... touché. Fit-il en simulant le geste d'être touché par balle ou par l'épée lors d'un duel imaginaire. Je le confesse ma chère soeur, je ne viens pas assez souvent pour tromper votre solitude et je m'en excuse platement. Serez-vous assez bonne pour me pardonner ? Fit-il moqueur avec de grands gestes théâtraux assez ridicules de sorte que je ne pus à mon corps défendant, me retenir de rire.

- Fort bien fort bien, je vous accorde ma clémence... Pour cette fois seulement ! Lui répondis-je du même ton.

- Je vous remercie humblement ma soeur. Trève de plaisanterie, je me dois de vous laisser. Père m'a confié une affaire délicate que je ne peux remettre à plus tard. William, je vous laisse entre les meilleures mains qu'il soit. Je vous retrouverai pour le dîner.

Sur ces mots je regardais mon frère promptement s'éloigner, le pas léger, visiblement content de son affaire. Je savais bien que l'usage aurait voulu que nous ne fassions pas toutes ces pitreries en présence d'un gentleman extérieur à notre famille mais il semblait que William et Thomas étaient assez proches pour que notre invité se sente en famille chez nous. D'un coup je me demandais bien ce que mon père pensait de lui. Avait-il bonne réputation ? Sans doute, sans quoi mon frère ne serait pas entrain de littéralement élaborer des plans afin de permettre un éventuel rapprochement. En ai-je seulement envie ?

Moi qui me sentais pour le moment privilégiée d'être hors de tous les affres des saisons avant de plonger dans le grand bain à la saison prochaine, j'avais comme le sentiment qu'elle s'invitait à moi malgré moi. Était-je seulement prête ?

Je me faisais ces réflexions dans l'attente d'être invitée à prendre le bas de William afin de commencer notre ballade.
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Message() / Sam 5 Nov - 15:08
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Ft Emma S.S



William ne put s’empêcher de sourire devant les pic acérés de la jeune femme à l’encontre de son frère. Dans son esprit il pensait “ bien fait pour toi, mon ami”. Le spectacle était saisissant et lui rappelait sans mal sa relation avec son frère cadet, souvent tumultueuse elle aussi. L’arrivée de la chaperonne vint mettre un terme à ces enfantineries et ramener l’ordre malgré un amusement partagé par les 3 jeunes. Emma ne se laissait pas faire et le Comte ne pouvait qu’apprécier ce trait de caractère.
Aussi, il ne sut pas véritablement si sa présence était de trop où si elle était véritablement contente d’avoir de la compagnie mais il ne fit pas de vagues sur le sujet, ne souhaitant pas se retrouver seul à déambuler dans une maison qui n’était pas la sienne malgré tout. Par la force des choses, il ne lui laissait guère le choix d’accepter sa compagnie et se mit à marcher à petits pas pour profiter du plein air et faire plus ample connaissance avec la jeune femme qu’il n’avait connu qu’enfant.

Vous avez bien changé Emma, je ne vous ai connu qu’enfant. Vous étiez d’ailleurs une élève modèle, à l’inverse de votre frère ! Dit-il, rieur.

Ses souvenirs concernant Emma étaient vagues car avec presque dix années d’écart, ils n’avaient jamais eu l’occasion de discuter. Il se souvenait néanmoins de cet enfant modèle lors des repas communs. Elle était la fierté de la famille et il se doutait à présent que le poids qui régnait sur ses épaules était de plus en plus grand. Tout chez elle laissait à penser que son éducation était une réussite parfaite et que les Smith-Stanley devaient nourrir de grands espoirs pour elle.

Quel âge avez-vous désormais ? Il ne me semble pas vous avoir croisé lors de la dernière Saison. J’imagine que cela ne devrait tarder ? J’ai cru comprendre que vous vous sentiez un peu seule dans ce si grand domaine, comment occupez-vous vos journées ?

William se montrait avenant et poli, une facette de sa personnalité aux antipodes de celui qu’il était à Londres. Un homme fier, hautain à ses heures perdues, prêt à tout pour pérenniser la fortune des Lightwood. Toutefois, il ne savait pas vraiment comment se comporter en présence de la jeune femme. Dans son esprit, elle était encore la petite fille de 8 ans aux sourires malicieux mais la réalité était toute autre. C’était devenue une magnifique jeune femme, à la tenue parfaite et à élocution soignée, de quoi en dérouter plus d’un, même William !



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Message() / Lun 7 Nov - 12:38
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Après m'avoir offert son bras, nous nous mettons en marche pour rejoindre les jardins du domaine de Chatsworth. Ma chaperonne nous gardait certes à l'oeil mais restait quelques pas derrière nous afin de nous laisser une impression de solitude que certains pourraient être tentés d'appeler d'intimité. Si tant est que l'on puisse se sentir intime avec quelqu'un qu'en soit, on venait juste de rencontrer...

Après quelques instants, le Comte rompit toutefois le silence.

- Vous avez bien changé Emma, je ne vous ai connu qu’enfant. Vous étiez d’ailleurs une élève modèle, à l’inverse de votre frère !

Je pouffais légèrement de rires. Il était vrai que mon frère malgré toutes ses qualités n'était pas vraiment connu pour être un élève modèle. Plutôt perturbateur, il aimait faire des niches mais savait toutefois se montrer sérieux quand il le fallait. Cela ne l'a pas empêché néanmoins d'exceller dans ses études.

- Je pense que sur ce point, n'importe qui peut avoir l'air d'un élève modèle à côté de mon frère.

En évoquant ces souvenirs, je me rappelais de toutes ces histoires que l'on me racontait sur mon frère lorsqu'il était plus petit. Comment il avait collé les chaussures de sa gouvernante alors qu'elle s'était assoupie une fois à la nurserie et toutes ces choses que l'on peut faire quand on est un enfant unique pour tromper l'ennui ou la solitude. Une once de tristesse vint balayer mes yeux en pensant que du fait de notre différence d'âge, je n'avais pas eu la possibilité de connaître mon frère enfant et de partager bien des jeux et chamailleries avec lui. Il n'en restait pas moins que j'adorais mon frère, l'un n'empêchait pas l'autre.

Rompant une fois de plus le silence qui venait de s'installer, William me sortit de mes pensées.

- Quel âge avez-vous désormais ? Il ne me semble pas vous avoir croisé lors de la dernière Saison. J’imagine que cela ne devrait tarder ? J’ai cru comprendre que vous vous sentiez un peu seule dans ce si grand domaine, comment occupez-vous vos journées ?

Je regardais alors mon interlocuteur en fronçant légèrement les sourcils mais le sourire sur le visage montrait de l'amusement.

- Vous prenez de grands risques William à demander à une dame son âge.

Je riais légèrement, contente d'avoir pris au vif mon interlocuteur avant de répondre plus sérieusement à l'essentiel de ses questions.

- Il est prévu que je fasse mon entrée dans le monde à la saison prochaine. Si j'ai grandement hâte de découvrir le monde, la perspective d'être sous le regard des uns et des autres m'effraie quelque peu. Toutefois j'imagine qu'il est du devoir d'une dame de savoir sortir de sa zone de confort, créée avec amour dans un cocon familial, afin de se confronter à la réalité du monde et d'y trouver sa place. N'est-il pas ?

Sans verbaliser la moindre chose je notais cependant que William avait assisté à la dernière saison. Se pourrait-il qu'il se cherche donc une épouse ? Je l'aurais pensé marié comme mon frère... Visiblement, si je lisais entre ses lignes, il semblerait qu'il n'ait pas encore trouvé chaussure à son pied.

Lorsqu'il posa sa question suivante, je rougissais quelque peu, il s'agissait là d'un sujet quelque peu personnel. Peut-être un peu trop pour être évoqué aussi ouvertement avec quelqu'un qu'on connaissait à peine au final mais je tâchais de trouver un moyen d'expliquer les choses avec le plus de détachement possible.

- Nous avons une grande différence d'âge avec Thomas de sorte qu'il était déjà entré à Eaton quand je suis née. J'ai dû apprendre à composer avec le solitude, d'autant plus maintenant qu'il est marié, ce qui est bien normal.  Je trompe l'ennui en multipliant les activités, je fais de la musique, je lis beaucoup, je dessine un peu... enfin... j'essaye. Je pouffais alors légèrement de rires en repensant à mes derniers croquis. Je dois avouer que pour cela je ne suis pas particulièrement douée. J'essaye d'écrire aussi des histoires, ce qui me change beaucoup des correspondances.

J'appréciais beaucoup que William s'intéresse à ma personne mais je devais avouer que je ne savais tout bonnement rien de lui excepté qu'il est un bon ami de mon frère et qu'ils semblent avoir fait les 400 coups ensemble.

- Et vous, outre de briser les cœurs enjôlés des débutantes à la saison dernière, parvenez-vous à avoir quelques loisirs à côté de vos obligations ? Avez-vous des frères et soeurs ?

Le ton léger qu'avait pris cette conversation était très sympathique et j'appréciais beaucoup nos échanges. J'interrogeais du regard William, curieuse d'en savoir plus sur cet homme mystérieux et me demandais si, avide qu'il avait été d'en savoir plus sur moi, il saurait se livrer en contre-partie ?
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Message() / Sam 12 Nov - 14:42
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Ft Emma S.S



Emma Smith Stanley avait reçu une éducation exemplaire. Le comte en avait été témoin quelques années plus tôt mais si cela n’avait pas été le cas, il n’en aurait point douté. Sa tenue, son éloquence, sa prestance, tout était maîtrisé à la perfection et ferait d’elle le bijou de la prochaine saison. Son frère serait-il présent lors de ses débuts ? William ne put s’empêcher de jubiler à l’idée de voir son ami tourmenté face aux prétendants qui viendraient courtiser sa plus jeune sœur. Il se réjouissait de n’avoir qu’un frère et de pouvoir se contenter de rire de ses nombreuses conquêtes sans avoir à subir le poids de lancer une jeune fille dans les tumultes de la Saison, ni craindre un quelconque déshonneur. Tout était plus facile du côté de la gente masculine.

La tournure familière de leur conversation semblait malmener les principes de la jeune femme qui se livrait avec prudence, et elle avait raison ! Si le Comte ne ferait jamais de coup bas à la famille Smith Stanley, par amitié, tous n’avait pas ce privilège et nul doute qu’il finirait ses jours en enfer.

Pardonnez moi mon imprudence, j’ai tendance à oublier certaines règles lorsque je suis loin de Londres. Dit-il, malicieux.
Voilà un planning bien rempli ! et de nombreux talents qui vous seront utiles pour briller plus que les autres. Vos parents doivent être fières de la jeune femme que vous êtes devenue. J’en suis certain.

Pour une fois, ses compliments étaient sincères. Comment pouvait-il penser du mal de la progéniture de cette famille qu’il appréciait tant ? Plus que la sienne parfois. Malgré une facilité déconcertante à tourner la conversation à son avantage, il ne put s’empêcher d’avoir de la compassion à sa solitude. Lui l’aimait plus que de raison, la solitude, mais cette dernière était pleine de vice. Seul, il devenait plus redoutable encore, lui ôtant toute peur d’avoir quelque chose à perdre. Il ne tenait à personne à l’exception de son frère.

Vous avez une drôle de perception de ma personne Miss Smith ! Dit-il, en riant. M’imaginez-vous comme le bureau des cœurs de la précédente Saison ? J’espère que la suivante vous prouvera le contraire.

Rien n’était moins sûr ! William avait du pain sur la planche pour se dégoter une épouse de choix qui ferait honneur à la famille Lightwood. Juliet Blooming et Eva Delucey avaient attiré son attention grâce à leurs tempéraments de feu, synonyme de passion mais aussi de risques évidents. Jane Macartney, dont la saison débuterait en même temps que celle d’Emma, était la promesse d’une grande réussite, sociale et financière. Sans parler des rencontres à venir, William était déjà dépassé par les évènements. Il devrait toutefois s’abstenir de courtiser la soeur de son ami, bien qu’elle ne soit parmi les plus belles et les plus attendues… Un challenge de taille pour un homme comme Lord Lightwood !

Figurez-vous que la Saison m’offre plein de divertissements loin des tâches ennuyantes du quotidien. J’ai le plaisir de monter à cheval aussi souvent que la météo le permet, j’apprécie la boxe bien que cela soit peu approprié à dévoiler à une jeune femme ainsi que le piano.

Il marquait une brève pause.

Vous sentez-vous prête ? Une nouvelle vie s’offre bientôt à vous.



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Message() / Jeu 17 Nov - 11:32
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood



Voilà un planning bien rempli ! et de nombreux talents qui vous seront utiles pour briller plus que les autres. Vos parents doivent être fières de la jeune femme que vous êtes devenue. J’en suis certain. Mes rouges rosirent alors sous le compliment à mon corps défendant. Je lui souris en retour, remarquant bien la sincérité de ses propos.

Vous avez une drôle de perception de ma personne Miss Smith ! Dit-il, en riant. M’imaginez-vous comme le bureau des cœurs de la précédente Saison ? J’espère que la suivante vous prouvera le contraire.

Je levais un sourcil à la fois curieux et intéressé.

- N'est-ce pas le jeu de la saison chez ces messieurs de briser bien des coeurs en privilégiant la raison aux sentiments pour faire finalement leur choix ?

Je le laissais m'expliquer les diverses activités qui lui permettaient de tromper l'ennui. Si la boxe excitait ma curiosité n'en n'ayant pas entendu parler jusqu'à maintenant, je constatais que nous avions en commun un certain goût pour la musique.


- Oh, jouez-vous du piano pour votre plaisir personnel ou appréciez-vous de jouer pour les autres ? Peut-être pourrions-nous jouer ensemble quelques oeuvres si vous le désirez ?

Je lançais cette invitation aussi naturellement que je l'aurais fait avec un ami de longue date. Le comte se montrait si avenant que j'en venais à croire que nous nous connaissons depuis toujours. Ce sentiment était quelque peu étrange mais extrêmement confortable.

Vous sentez-vous prête ? Une nouvelle vie s’offre bientôt à vous.

Le sérieux s'afficha alors sur mon visage et je réfléchis à la réponse que j'allais apporter à mon interlocuteur.

- Bien que nous sommes préparés à cela durant toute notre vie, peut-on réellement dire qu'on est prêt ? Je n'aurais pas cette impudence. J'ai bien conscience d'être privilégiée comme je n'ai pas besoin de me marier pour assurer ma position. Toutefois je souhaite tout de même me marier, au grand damn de mon père. Dans cette perspective, je ne vous cache pas que je nourris l'ambition d'avoir la chance de faire un mariage de sentiments. Trouver un véritable partenaire de vie est chose plus importante à mes yeux que d'acquérir plus de richesses ou de pouvoir. Qu'en est-il pour vous ? J'imagine que vous ne participez pas à la saison seulement pour votre bon plaisir.

J'avais bien conscience que cette période est complexe autant pour ces dames que pour ces messieurs. Je voyais un peu cette période comme un grand marché où chacun tente de trouver son bonheur. Certains parvenaient à faire de belles affaires alors que d'autres faisaient de mauvais choix.

Alors que j'écoutais la réponse de mon interlocuteur, je prenais la direction des jardins afin de pouvoir profiter de quelques bans face aux fontaines ornées de nombreuses plantes en pleine floraison. Le tout était surmonté d'un kiosque ravissant où j'aimais beaucoup passer du temps.
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Message() / Sam 19 Nov - 14:57
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Ft Emma S.S



Une moue dubitative s’empara du visage du Comte, forcé de constater avec le recul que Mademoiselle Smith n’avait pas complètement tort dans ses propos même s’il aurait aimé nier cela en bloc, ne serait-ce que pour la préserver ? Mais à quoi bon ? elles en savaient déjà si peu, étaient toutes si douées et naïves à la fois. Il ne fallait pas compter sur lui pour adoucir la vérité car elle tenait dans ses mains une vérité, aussi brutale soit-elle. De nombreux hommes viendraient la courtiser pour son statut, sa famille, sans se soucier un seul instant des sentiments d’Emma.

Nous avons chacun notre part de responsabilités et je vous mentirais en affirmant que vous avez tort, de nombreux hommes se contenteront de voir ce que vous possédez, plus que ce que vous êtes réellement. Il sera de votre devoir de démêler le vrai du faux, c’est à la fois palpitant et terriblement complexe.

Le destin avait mené Emma dans le chemin du Comte par le biais de son frère aîné, c’était sans nul doute une chance pour eux. William n’était pas particulièrement tendre, séduisant et réputé, il usait de ses charmes pour un tas de raisons, y compris pour charmer les prétendantes et se laisser ainsi le choix du Roi. La beauté sans faille de Miss Smith-Stanley ne l’aurait pas laissé indifférent et cette rencontre était une aubaine pour ne pas se comporter par la suite comme un affreux personnage.
Ici, il était lui-même, un allié loyal de la famille pour les si bons moments passés en leur compagnie. La bienveillance serait de rigueur à l’égard de la future débutante.

Pour tout vous dire, je joue seul la plupart du temps. A l’exception de mes employés de maison, qui font mine de ne pas me voir ni m’entendre pour ne pas m’offusquer en cas de mauvaises notes. Mais… je serai ravi de vous accompagner et ce serait un plaisir de jouer à vos côtés. Après tout, je fais déjà un peu comme chez moi ici. Dit-il, le visage rieur et complice, lui qui avait imposé sa présence.

Tout était si propre, si réfléchi. Emma ne laissait de toute évidence jamais place à l’improvisation et elle avait déjà tout planifié dans sa tête pour éviter les mauvaises surprises. Une éducation stricte quasi militaire qui laissait le Comte perplexe. Qui était-elle vraiment ? Cachée derrière cette élocution si parfaite et ses manières apprises à la perfection. Docile comme un agneau, nul doute qu’il tenterait tôt ou tard de casser cette épaisse carapace, par plaisir et curiosité.

Voilà une mission de taille. J’espère évidemment que vous trouverez ce que venez chercher lors de la prochaine Saison…
Un héritier, il me faut un héritier. Les sentiments sont dangereux, je crains être un homme de raison plus que de passion.


La fortune Lightwood était désormais solide et suffisamment ancrée pour perdurer dans le temps et cela ne serait possible qu’avec une progéniture à ses côtés pour reprendre le flambeau. Un choix très cartésien, loin de toute quête de sentiments quelconque même si, malgré lui, la Saison était un piège redoutable.
A cette instant, il pensait à Juliet Blooming, probablement sur le point d’accepter la demande du Marquis Berkelay alors qu’elle occupait bon nombre de ses pensées pour une raison qu’il ignorait. Il prit une profonde inspiration pour ne pas gâcher les bienfaits de l’instant présent.

Allons jouer un morceau, cela nous fera le plus grand bien. Qu’en dites-vous ? Je me languis de revoir cette si belle maison de l'intérieur.

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Message() / Jeu 8 Déc - 11:31
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood



Nous avons chacun notre part de responsabilités et je vous mentirais en affirmant que vous avez tort, de nombreux hommes se contenteront de voir ce que vous possédez, plus que ce que vous êtes réellement. Il sera de votre devoir de démêler le vrai du faux, c’est à la fois palpitant et terriblement complexe.

Intérieurement, je remerciais le comte pour se montrer aussi honnête envers moi. Beaucoup auraient menti pour me préserver et me maintenir dans l'illusion d'un monde beau et parfait. J'appréciais qu'il ne cherche pas à édulcorer la vérité ou à ce que j'ai une vision mal éclairée des choses. Si je savais déjà à quoi m'en tenir, il ne fit que confirmer mes craintes.

- Merci pour votre honnêteté, j'apprécie beaucoup. Toutefois contrairement à vous, je ne trouve pas cela palpitant mais bien effrayant. Comment peut-on savoir ainsi que l'on ne fait pas erreur sur la personne et que les intentions d'un gentleman sont bien ce qu'elles sont ? Quand tant de choses sont en jeu pour certaines d'entre nous ? J'ai l'impression que tous se donnent à une sorte de mascarade et que seuls peu d'élus peuvent se vanter d'avoir su tirer leur épingle du jeu.

Si je n'avais pu résister à la tentation de dérouler ma pensée à haute voix. J'espérais que cet élan ne me reviendrait pas aussi sec comme un boomerang. Peu d'hommes trouvaient plaisir à ce qu'une femme exprime hautement ses opinions. Serait-ce son cas également ?

Pour tout vous dire, je joue seul la plupart du temps. A l’exception de mes employés de maison, qui font mine de ne pas me voir ni m’entendre pour ne pas m’offusquer en cas de mauvaises notes. Mais… je serai ravi de vous accompagner et ce serait un plaisir de jouer à vos côtés. Après tout, je fais déjà un peu comme chez moi ici.

Je lui rendais son sourire à mon tour. Il était vrai que sa visite était quelque peu impromptue mais je savais aussi combien il était apprécié par la famille. Mon père ne verrait sans aucun doute aucune objection à sa présence, loin de là. Cela faisait un compagnon de jeu et de boisson de plus, lui qui aimait comme l'on dit "les bonnes choses de la vie". Mon père est un homme des plus jovials qui avait la réputation de se montrer chaleureux et convivial. En général, tous se sentaient bien en sa présence. Ma mère était quant à elle plus effacée et plus discrète. Ils avaient l'air d'être les opposés et pourtant, tous ceux qui ont le plaisir de les connaître dans l'intimité de leur demeure lorsque les portes sont closes savent combien leurs points communs sont en vérité nombreux. J'espérais bénéficier d'un tel bonheur conjugal.

Voilà une mission de taille. J’espère évidemment que vous trouverez ce que venez chercher lors de la prochaine Saison…
Un héritier, il me faut un héritier. Les sentiments sont dangereux, je crains être un homme de raison plus que de passion.


Je lui lançais un regard en coin. Si j'étais persuadée que William disait vrai, en revanche je ne donnais pas le moindre crédit au reste de ses propos. Toutefois cela m'intriguait beaucoup.

- Votre propos me semble bien amère. Une peine de coeur en serait-elle donc à l'origine ? Sinon pourquoi considérer les sentiments comme dangereux ? La guerre me semble faire au contraire beaucoup plus de ravages que l'amour...

D'un coup je remarquais que la bonne humeur de mon interlocuteur semblait s'assombrir. Visiblement ses pensées ne sont pas sereines lorsqu'il parle de sentiment. Une femme occuperait-elle donc ses pensées ? Après avoir pris une grande inspiration que je mettais sur le compte du fait qu'il tâchait de se changer les idées, il rompit le silence qui venait de s'installer.

Allons jouer un morceau, cela nous fera le plus grand bien. Qu’en dites-vous ? Je me languis de revoir cette si belle maison de l'intérieur.

- Comme vous voulez. Répondis-je laconiquement tout en tournant les talons.

Je me sentais quelque peu déstabilisée par ce revirement soudain alors que nous arrivions tout juste au seuil de la roseraie. C'était comme si un instant, le bateau qui naviguait pourtant sur eaux calmes se mettait à tanguer et je ne savais plus trop sur quel pied danser. En serait-il ainsi tout au long de la saison ? Était-ce cela le "jeu" dont tout le monde parlait ? Se demander sempiternelle si l'on était honnête, si rien n'était caché sous chaque parole, si d'autres n'occupaient donc pas les pensées de nos interlocuteurs ? Si on était un choix par défaut ou un premier choix ? Toutes ces questions me fatiguaient quelque peu et je n'avais même pas encore fait mon entrée dans le monde ! Je gageais que pour mon propre bien, je n'allais pas me laisser abrutir par tout ce questionnement et que j'allais privilégier mon instinct plutôt que de répondre à des tonnes de questions qui allaient immanquablement me trotter dans la tête.

Lors du trajet de retour, je marchais ainsi plus vite qu'à aller de sorte qu'il n'y avait eu que peu de place pour poursuivre la conversation. De sorte que par l'exercice, mon esprit s'apaisait. Arrivés dans le hall de la demeure, j'avais totalement repris mes esprits. Ainsi je me tournais comme si de rien n'était vers notre invité pour lui proposer :

- Désirez-vous que je vous fasse à nouveau visiter les lieux pour vous permettre de vous repérer ou préférez-vous que nous passions directement au salon de musique ?
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Message() / Jeu 8 Déc - 21:13
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Ft Emma S.S



William était doté d’une honnêteté piquante et souvent critiquée, bien souvent également, il masquait ses craintes et ses doutes derrière un drôle d’humour que peu appréciait. Fourbe, hautain et trop fier, voilà comment on le décrivait la plupart du temps. Façade ou réalité ? Lui-même ne savait plus vraiment qui il était ni comment se comporter de la bonne façon pour adoucir son image. Longtemps il avait pensé que son audace et son arrogance le protégerait. Qu’être craint par tous serait sa meilleure arme pour dissuader les plus audacieux de s’en prendre à lui ou à ses proches. Desormais, tout était différent. Il avait laissé sa carapace de dur à cuir se briser sous les yeux d’une femme, Juliet Blooming et ne cessait de penser à elles.

Des pensées confuses car cette dernière s’avérait être encore plus mystérieuse qu’il ne l’était et les mots d’Emma Smith résonnait avec écho dans tout son être. Comment savoir ? Comment savoir qu’on ne se jouait pas de lui ? Qu’il n’était pas le pantin d’une douce farce ou une simple distraction ? Eva Delucey avait également éveillé sa curiosité, elle criait haut et fort son dégoût pour lui et pourtant, elle ne refusait pas ses invitations.
Simple courtoisie ou éventuel intérêt ? Il n’était plus sûr de rien et toutes ses convictions avaient volé en éclat la saison dernière.
Il écoutait attentivement chacun des mots de sa camarade du jour, décelant sans mal la crainte qui habitait cette dernière sur le sort qui lui serait réservé à ses débuts. La raison lui criait de lui venir en aide en se montrant plus modéré et rassurant, mais à quoi bon mentir pour adoucir des peurs fondées ?

Merci pour votre honnêteté, j'apprécie beaucoup. Toutefois contrairement à vous, je ne trouve pas cela palpitant mais bien effrayant. Comment peut-on savoir ainsi que l'on ne fait pas erreur sur la personne et que les intentions d'un gentleman sont bien ce qu'elles sont ? Quand tant de choses sont en jeu pour certaines d'entre nous ? J'ai l'impression que tous se donnent à une sorte de mascarade et que seuls peu d'élus peuvent se vanter d'avoir su tirer leur épingle du jeu.

J’aimerais pouvoir répondre aux questions que vous vous posez Mademoiselle Smith, je crains malheureusement ne pas avoir les réponses adaptées. Si ma franchise est parfois décriée, j’ose espérer que vous ne vous en offusquez pas. Je pensais moi-même pouvoir jouer à ma guise de mon statut et de la réputation des Lightwood, en réalité, j’ai bien peur que l’on se joue de moi plus que l’inverse. Il ne nous reste plus qu’à espérer, vous et moi, que nous ferons partie des rares élus à réussir…

Les sentiments du Comte étaient contradictoires. Il appréciait particulièrement ces échanges sincères et sans détour mais cela le ramenait au milieu de ses doutes et il se sentit manquer d’air. Il aimait par-dessus tout avoir le contrôle sur sa vie. Fin calculateur, il avait toujours eu le nez pour miser sur les bons investissements, pour obtenir les faveurs des habitants du comté de Surrey, pour manipuler avec précision ses proches lorsqu’ils devenaient trop envahissants mais pour ce qui était de l’amour, il était un parfait débutant lui aussi.

Lorsque l’on s’en va en guerre, nous savons où nous mettons les pieds. Nous connaissons les dangers. L’amour est plus vicieux.. il fait vibrer, et parfois, vous trouble si fort que cela fait ressortir bien des souvenirs et des vices.

En prononçant ses paroles, il se souvenait des cette soirée à l’orphelinat ou la haine et la passion l’avait rendu hors de contrôle, empoignant avec brutalité le poignet de ce cette femme. Cette même femme qu’il revait d’embrasser. Un paradoxe bien étrange à ses yeux…

Emma acquiesça à sa demande de rentrer se mettre au chaud pour jouer un peu de musique. Sans perdre de temps, elle se mit en route à vive allure, se retrouvant ainsi à quelques mètres du jeune homme et plus loin encore de la chaperonne essoufflée. Tout comme elle, William profita de cet instant de marche pour reprendre ses esprits et médités sur les mots qui venaient d’être prononcés à haute voix. Il ne connaissait pas, ou très peu cette demoiselle mais ses propos le touchait directement, ils étaient censés et pleins de bons sens, de quoi se livrer plus simplement… Aussi, il se sentait en sécurité et savait ou du moins espérait que l’affection réciproque de la famille Smith Stanley et des Lightwood était un gage de sûreté, de silence !

Ses yeux se mirent à briller de nouveau une fois dans l’immense hall d’entrée. Tout était conforme à ses souvenirs et il se remémorait les nombreuses farces faites avec le frère d’Emma quand ils étaient plus jeunes. De doux souvenirs, apaisants.

J’aimerais beaucoup que vous me fassiez faire le tour du propriétaire si vous êtes d’accord. Votre maison me rappelle bien des souvenirs ! Votre frère et moi ne pouvons avoir la prétention de dire que nous étions de sages enfants entre ces murs, je me souviens encore des cris de votre Père lorsque nous sommes rentrés couvert de boue…
Pauvre homme.
Dit-il en riant.
Avez-vous parfois de la visite ? Des amies, sans doute ?


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Message() / Ven 9 Déc - 10:42
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood


J’aimerais beaucoup que vous me fassiez faire le tour du propriétaire si vous êtes d’accord. Votre maison me rappelle bien des souvenirs ! Votre frère et moi ne pouvons avoir la prétention de dire que nous étions de sages enfants entre ces murs, je me souviens encore des cris de votre Père lorsque nous sommes rentrés couvert de boue…
Pauvre homme.
Dit-il en riant.

Je partageais son rire et imaginais sans mal les deux garçons faire tourner en bourrique nos parents ainsi que l'ensemble de la domesticité.

- Je comprends mieux pourquoi mes parents rechignent à me marier. J'ai été tellement plus facile à vivre que vous. Renchéris-je ne manquant pas d'afficher un visage complice.

Avez-vous parfois de la visite ? Des amies, sans doute ?

- Nous avons régulièrement des visiteurs en effet. Entre les affaires de mon père et les amies de ma mère. Mais depuis que le roman de Jane Austen est sorti, beaucoup de choses ont changé. Nous accueillons les visiteurs qui souhaitent voir la "maison de Mr Darcy" au cours de leurs pérégrinations. Mais ce sont les domestiques qui s'occupent de montrer seulement quelques parties de la maison. Nous sommes alors cantonnés aux espaces privés quand nous sommes présents de sorte que nous ne rencontrons jamais les visiteurs. Néanmoins comme ces visites se font sur demande, mon père trie sur le volet les personnes qui viennent à la maison. Vous le connaissez, il n'aimerait pas l'idée de nous mettre en danger en ne connaissant pas l'identité des visiteurs.

Puisque le comte avait décidé de visiter une nouvelle fois la maison, je me dirigeais vers les escaliers de l'aile ouest et monta sur la première marche. Prenant un air des plus sérieux, je me mis dans la peau d'un guide touristique, ce qui m'amusait beaucoup intérieurement, ce qui ne manquait pas non plus de faire sourire Charlotte ma chaperonne qui, bien que présente, se montrait des plus discrète derrière nous.

- Je vous propose que nous commencions notre visite par l'aile ouest de Chatsworth. Partie la plus ancienne de la maison, elle en constituait l'ensemble. Restaurée au cours du siècle dernier, on y ajouta l'aile Est et le hall d'entrée qui agrandirent considérablement la maison. Si le comte et sa famille vivent aujourd'hui dans la partie la plus récente de la maison, cette aile est consacrée essentiellement à l'exposition de nombreuses oeuvres d'art - peintures et sculptures - mécénées par la comtesse. Nous allons maintenant les contempler de plus prêt. Si vous voulez bien me suivre...

Je montais les escaliers, suivie de notre invité et pénétrais dans l'aile ouest. Entre les tableaux de maîtres accrochés sur les murs et les sculptures au centre de la pièce, c'était ma partie préférée de la maison car on se croirait dans un musée. Il m'arrivait d'y restais des heures pour contempler mes tableaux préférés en silence et réfléchir aux choses ou simplement pour m'imprégner d'un paysage et y tromper ma mélancolie. Ayant pris un peu d'avance, je laissais le comte prendre le temps de regarder les tableaux au mur et de mon côté, je slalomais entre les sculptures d'un pas lent et silencieux, faisant ainsi totalement oublier ma présence. Je ne manquais pas alors d'observer William, partiellement cachée derrière les sculptures.

Depuis le début de nos échanges il n'avait pas cessé de sembler s'excuser pour qui il est ou pensait paraître. Je comprenais ainsi que l'homme que j'avais face à moi n'était pas celui qu'il était la plupart du temps. Il avait décidé, sans doute parce qu'il se sentait à l'aise parmi nous, entouré de ma famille, de tomber le masque et de se montrer lui-même. Il est vrai qu'en le regardant ainsi contempler les œuvres, parfois se concentrer, il semblait dur et froid. Toutefois, lorsque je me souvenais de nos échanges, de ces petits moments de complicité que nous avons eu, son sourire avait illuminé son visage qui semblait alors beaucoup plus doux, plus jovial. Il s'était montré honnête et bienveillant, comme mon frère aurait pu l'être lui-même. Je comprenais ainsi que son masque qu'il se faisait un devoir de porter à Londres selon ses dires n'était fait que pour le protéger lui et ses proches des velléités des autres. Néanmoins je sentais qu'il y avait autre chose derrière tout cela quelque chose qui expliquait pourquoi il se sentait le besoin de tenir les gens à l'écart et de se montrer bien moins agréable qu'il ne semblait l'être en vérité.

Une énigme à résoudre en somme... Je me félicitais en tout cas de pouvoir bénéficier de cette partie lumineuse de sa personnalité et de ne pas avoir face à moi la part sombre de sa personne. Il me faisait beaucoup m'interroger mais je voyais que ces questions que je me posais était aussi les siennes. Question que la dame de ses pensées semblait peut-être provoquer plus que résoudre. Était-ce donc cela l'amour ? Être tourmenté au point de se perdre ?

J'en étais là de mes réflexions lorsque je me tournais finalement et rejoignis l'une des salles adjacentes pour aller regarder sans conteste un de mes tableaux préférés. Il s'agissait d'une peinture de 1733 du peintre Jacques Domont et représentant un couple, simplement assis ensemble.

le tableau:

Il était très simple et à la fois il exprimait beaucoup. J'imaginais très bien cette scène avec ce couple complice discutant sur un banc dans les jardins de leur domaine. Cette question qu'il posait à sa femme car il nécessitait son avis. Elle qui sortait de sa lecture pour l'écouter et échanger avec lui. Cette main pleine de confiance que son mari avait posé sur son épaule, l'entourant de douceur. Il ressortait beaucoup de bienveillance et de complicité dans ce couple qui était ainsi immortalisé. Je m'assis devant et me perdis dans sa contemplation. Alors me revinrent en mémoire les dernières paroles du comte :

Lorsque l’on s’en va en guerre, nous savons où nous mettons les pieds. Nous connaissons les dangers. L’amour est plus vicieux.. il fait vibrer, et parfois, vous trouble si fort que cela fait ressortir bien des souvenirs et des vices.

Mon regard ne quittant pas le tableau dans lequel je me perdais quand je sentis le comte me rejoindre, sa silhouette se placer à côté de moi pour me rejoindre et regarder également l'oeuvre qui nous faisait face. Je murmurais alors pour moi-même autant que pour lui, lucide.

- Vous faites erreur William. C'est la passion qui trouble et fait ressortir le pire de nous. L'amour c'est ce qui nous rassure, nous calme, nous ressource. Il n'est pas vicieux, mais au contraire, clair et limpide, comme une évidence, comme si les pièces du puzzle de nos vies se mettait enfin en place pour y donner un sens. Il est simple et pur. C'est nous qui luttons contre, nous faisant souffrir parce que l'on ne veut pas se rendre à l'évidence ou tout simplement parce qu'aimer c'est ouvrir totalement son âme à l'autre. Le bon comme le mauvais en priant pour que l'autre accepte notre part d'ombre. C'est donner un grand pouvoir à l'autre, celui d'être en mesure de terriblement nous blesser car elle sait tout de nos faiblesses et de nos bassesses. Cela fait terriblement peur de se livrer corps et âge à quelqu'un mais lorsqu'on décide enfin de le faire, c'est alors enfin la délivrance.

Je le regardais alors n'attendant aucune réponse, n'en souhaitant pas à vrai dire. Je lui souris avec douceur et d'un geste simple et naturel lui prit la main pour l'amener vers moi avant de poser mon autre main sur son avant-bras dans un geste apaisant et bienveillant.

- Je vous souhaite de tout coeur que cette dame de vos pensées ou une autre vous délivre William. Vous ne méritez pas de vous torturer en donnant l'image d'un homme que vous n'êtes pas.

Je lâchais alors avec douceur mon étreinte et me levais, le laissant tout à ses pensées ou à la contemplation du tableau et le quittais là pour rejoindre mes appartements. Je souhaitais rester un instant seule et me reposer avant de rejoindre tout le monde pour le dîner qui allait suivre. Il me fallait également me préparer et cela malheureusement prenait du temps.
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Message() / Sam 10 Déc - 14:49
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Ft Emma S.S



Lord Lightwood n’avait pas mis les pieds dans cette maison chargée de souvenirs, tous délicieux, depuis de nombreuses années. Quand Emma lui proposa une visite des lieux pour retrouver ses marques il acquiesça sans hésitation, ainsi, il se sentirait de nouveau un peu comme chez lui malgré les années passées. Sans dire un mot, il écoutait attentivement la présentation de la jeune femme qui prenait son rôle très à coeur et lui comptait avec bienveillance la vie du Domaine et de l’effervescence qui y regnait suite à la parution du roman de Jane Austen. Il n’avait pas encore pris le temps de lire ce dernier mais en avait entendu beaucoup de bien.

Ses mains étaient reliées entre elles dans son dos pour profiter des lieux et des chefs d'œuvres qui y étaient exposés. Plus jeune, il n’avait jamais fait attention à cela, bien trop dissipé pour réussir à savourer un tableau et en décoder le sens. Les choses étaient différentes aujourd’hui, surtout en présence d’Emma qui regorgeait de ressources et de culture sur bien des sujets. Elle était époustouflante et, comme un frère ou un ami de longue date, il priait pour qu’elle ne soit pas la proie d’hommes vicieux et manipulateurs la Saison prochaine. Elle méritait de briller et d’avoir une place de choix dans la haute société pour enrichir le monde de son savoir et de ses réflexions, si profondes qu’elles heurtaient le Comte au plus profond de lui-même.  

- Vous faites erreur William. C'est la passion qui trouble et fait ressortir le pire de nous. L'amour c'est ce qui nous rassure, nous calme, nous ressource. Il n'est pas vicieux, mais au contraire, clair et limpide, comme une évidence, comme si les pièces du puzzle de nos vies se mettait enfin en place pour y donner un sens. Il est simple et pur. C'est nous qui luttons contre, nous faisant souffrir parce que l'on ne veut pas se rendre à l'évidence ou tout simplement parce qu'aimer c'est ouvrir totalement son âme à l'autre. Le bon comme le mauvais en priant pour que l'autre accepte notre part d'ombre. C'est donner un grand pouvoir à l'autre, celui d'être en mesure de terriblement nous blesser car elle sait tout de nos faiblesses et de nos bassesses. Cela fait terriblement peur de se livrer corps et âge à quelqu'un mais lorsqu'on décide enfin de le faire, c'est alors enfin la délivrance.

Ses paroles résonnaient dans son esprit avec fracas. Il ne sut quoi dire tant il était déboussolé par les propos d’une si jeune femme, pleine de sagesse. Son désarroi devait se lire sur son visage car Emma, bienveillante et délicate, vint poser sa main sur son avant bras comme un gage de réconfort. William était venu chercher dans ce séjour un peu de douceur et il venait à l’évidence de trouver une amie et une alliée de taille pour les prochaines festivités londoniennes. Il ne put s’empêcher de penser à Juliet, liant chacun des mots prononcés à cette soirée à l’orphelinat. Il s’était livré à elle plus qu’à n’importe quelle autre femme, lui comptant à demi mot les souffrances de son passé sans même être certain de pouvoir réussir à accepter les siennes si elle venait à les lui raconter. Cette femme qui hantait ses pensées lui faisait peur tant elle semblait sauvage, indomptable. Peut-être n’était-elle pas faite pour lui ?

Telle une gifle en plein visage, il restait muet devant le tableau choisi avec goût par Emma. Il était si différent ici, plus doux et abordable qu’il vint à se demander si Juliet Blooming aimerait véritablement cette partie de lui ? Moins solide, moins fier, moins fort. Le mystère restait complet et la sœur de son ami d’enfance prit le chemin de ses quartiers personnels pour y trouver un peu de repos.
William s’inclina à son départ, toujours muré dans son silence et ses pensées. Lui aussi allait profiter de cet instant pour se reposer afin de revenir l’esprit léger pour les festivités du soir.

A ce soir Emma. Reposez-vous bien.




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Message() / Lun 12 Déc - 13:16
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood


- Ah, Emma vous êtes ici. Je vous cherchais partout. Levez-vous nous avons du pain sur la plancheDit ma mère en faisant une entrée tonitruante dans ma chambre, suivie de ma femme de chambre et de la sienne, portant des vêtements.

Assez interloquée je regardais ce balais d'un oeil pour le moins circonspect.

- Allons allons debout ! Le temps nous est compté. Pressons, pressons ! Ajouta-t-elle en frappant dans sa main son éventail qui ne la quittait jamais en été.

Je me redressais alors comme soudainement piquée par un insecte.

- S'il m'est inexplicable que vous laissiez notre invité s'occuper seul quand vous avez la chance d'avoir tout le temps du monde pour lui tenir compagnie, il nous faut rattraper cela au plus vite et nous garantir son intérêt. C'est pourquoi nous allons faire une exception et utiliser dès maintenant l'une des tenues que nous avions prévue pour vous pour la saison.

- Mère je vous arrête tout de suite. William n'aura d'autre intérêt pour moi que celui qu'on porte à la soeur d'un ami proche. Toutes ses pensées et son intérêt vont vers une dame en particulier. Lui expliquais-je.

- Oh... Je vois... donc il vous a déjà confié ses projets de demande en mariage à cette dame ? Car aucun billet n'annonce ses noces prochaines.

- ... eh bien... non mais il m'a fait compren...

- Sottises alors que cela mon enfant. Un homme n'est conquis que lorsqu'il s'est engagé voire dans certains cas lorsqu'il a la bague au doigt.

- mais...

- Mon enfant, assez. La plupart du temps un homme ne se rend compte de ce dont il a vraiment besoin que lorsqu'on le lui met bien en évidence sous son nez. Et c'est exactement ce que nous allons faire. S'il ne vous voit que comme la soeur de son ami, il nous faut lui montrer la femme et l'épouse que vous allez devenir. Voilà ce que vous allez faire : chasser totalement de son esprit cette jeune femme à laquelle il pense.

- Mais pourquoi y tenez vous autant ?

- Le comte ne vous paît-il pas ? Vous le trouvez repoussant?

- Euh... non... À vrai dire, je n'y ai pas fait attention...

Ma mère me décocha alors une moue désapprobatrice tout en me regardant en tous sens, me faisant tourner et me retourner encore et encore.

- Ma chérie, le comte est un excellent parti. Étant l'un des meilleurs amis de votre frère, il fait déjà pratiquement partie de la famille ce qui est idéal. En outre, il est loin d'être déplaisant à regarder. Il serait criminel de notre part de ne pas le considérer à sa juste valeur. En outre, avez-vous songé un seul instant à la lumière qui vous mettrait en valeur si vous faisiez votre entrée en ayant déjà un prétendant ? Tous les bons partis seraient particulièrement intrigués et on s'intéresserait à vous. Les hommes sont attirés par les objets déjà convoités. Vous auriez le luxe d'avoir le choix.

J'étais pour le moins perplexe et je doutais que les hommes soient comme des abeilles attirées par le miel uniquement par ce qu'ils risquent fort de ne pas avoir. Peut-être avais-je tort ? En tout cas ma mère semblait particulièrement décidée et je compris rapidement qu'il serait vain de lutter contre sa volonté.

- Bien... voyons voir maintenant... Dit-elle en me plaçant devant elle pour m'inspecter comme un artiste devant sa toile. Nous n'avons pas le temps de faire dans la subtilité d'autant que la concurrence arrive... Nous devons faire vite et bien

- La concurrence mère ?

- Votre père ne vous l'a pas dit ? Il a invité Jane Macartney à séjourner quelques temps à Chatsworth pendant l'intersaison. Elle sera des nôtres demain. Peste soit cet homme, il met à mal nos projets avec son invitation mais avec un peu de chance, miss Jane sera trop fatiguée par le voyage pour se montrer demain soir de sorte que nous avons du temps devant nous pour avancer.

Je la regardais, l'oeil vif en plein dans un afflux de réflexion. Grand dieu ! Alors c'était donc ça l'effet que faisait la saison sur nos mères qui bien loin de leur caractère maternel à toujours chercher à nous protéger se transforment d'un seul coup en véritable général d'armée, élaborant des plans et des stratégies pour placer au mieux leur progéniture...

Durant des heures on me prépara, me parfuma, ma tenue fut choisie avec soin, ma coiffure fut élaborée. Ce fut l'effervescence autour de moi.

***********


L'heure du dîner arrivait, mes parents, mon frère et ma belle-soeur ainsi que notre invité étaient réunis dans le hall, attendant que l'on sonne l'heure du dîner et que les portes de la salle à manger s'ouvre. Les conversations allaient bon train et on entendait de l'étage les rires fuser. Une bonne ambiance régnait.

Profitant d'une occasion, ma mère s'approcha du comte et lui glissa.

- Si je ne doutais pas de l'amitié que mon fils vous porte depuis toutes ces années, je remarque désormais qu'il vous tient en grande estime Lord Lightwood. Vous inviter pour que vous ayez la primeur de découvrir et peut-être de gagner le coeur de sa soeur avant que la saison ne la mette en lumière est une idée de génie venant de lui. Miss Emma a beau être la prunelle de mes yeux, vous avez pu constater par vous-même que je ne me trompe pas en avançant qu'elle sera sûrement l'un des plus beaux joyaux de la prochaine saison. Et comme tout joyaux de la saison, elle sera entourée d'une multitude d'attentions diverses. Il serait grandement dommage pour vous de laisser un tel joyaux vous filer entre les doigts, ne croyez-vous pas ?

N'attendant pas de réponse particulière mais ayant rempli son office comme elle le souhaitait, ma mère lui sourit et retrouva mon père, la mine satisfaite de son oeuvre.

Comme j'en avais eu l'instruction, j'attendis que Gladys ma femme de chambre vienne me chercher pour descendre à mon tour pour le dîner. L'attente m'avait parue interminable et je me sentais nerveuse à l'idée de me montrer. En me regardant dans la glace j'avais été impressionnée par ma beauté. Je n'avais plus du tout l'air d'une petite fille, loin de là et j'en prenais soudainement conscience.

Lorsque Gladys frappa à ma porte, je pris une grande respiration. L'heure était venue de faire mon petit effet. Je me présentais alors et descendis les escaliers tous sourires. Les yeux étaient rivés sur moi et voyant la tête béante de mon frère, je n'eus pas de mal à afficher mon plus beau sourire.





Tout au long de ma descente j'en profitais pour regarder le comte et me rappeler des propos de ma mère le concernant. Je n'avais pas remarqué jusque là, qu'elle avait raison et qu'il était plutôt bel homme. C'était fou comme parfois la perspective apportée par d'autres pouvait soudainement mettre en lumière ce que jusque là on ne voyait pas.

Je n'eu ainsi aucun mal à plonger mon regard dans le sien alors que je descendais les escaliers et à reporter sur lui mon sourire le plus charmeur. Arrivée en bas des escaliers je le rejoignis ainsi que tous les autres.

Mon père allait très certainement donner le bras à ma mère de même que mon frère avec son épouse, il lui reviendrait alors de me donner le bras et je ne doutais pas que le plan de table élaboré par le général allait comprendre forcément que j'allais être placée à côté de lui tout au long du dîner. Elle avait pensé à tout, c'était une certitude. Seulement les réactions du comte allaient-elles être celles attendues par la comtesse ? Allait-il si facilement oublier celle qui occupe ses pensées comme elle le prétendait ?
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William finit par rejoindre la chambre, si spacieuse et lumineuse qui lui avait été réservée. C’était un homme solitaire qui appréciait le silence et sa propre compagnie, aussi, alors qu’il n’avait aucun mal à entendre l’agitation des domestiques dans les couloirs pour la préparation du repas du soir, il profita de cet instant pour ouvrir un livre.
Il déplaçait un large fauteuil en cuir à proximité de la fenêtre qui donnait sur les immenses jardins et se plongea dans la lecture avant que le sommeil ne vienne frapper à sa porte. Lentement mais sûrement, ses paupières se fermaient pour l’emporter dans des rêves délicats.

Quelques heures plus tard, un domestique vint frapper à sa chambre pour prendre de ses nouvelles et l’informer du repas à venir dans une heure. Le soleil s’en était allé et l’ambiance était différente. Alors que la nature se couchait paisiblement, la vie semblait renaître dans l’enceinte du bâtiment. N’était-ce donc pas un simple repas de famille ?

Ses bagages avaient été soigneusement sortis afin que ses vêtements ne soient pas abîmés par le voyage, délicate attention, pensa t-il.
Il choisis avec goût un costume noir brodé d’or avec le veston assorti, sa marque de fabrique. Le tissu était de qualité et la sobriété lui donnait un air distingué qu’il appréciait plus que des couleurs trop vives qui ne correspondaient en rien à sa personnalité plutôt froide.

Fin prêt pour se présenter dans le hall et rejoindre ses hôtes et amis du jour, William sortit de sa chambre en adressant à chacun des employés sur son passage, d’aimables salutations. Une marque d’affection et de reconnaissance appréciée à Surrey et qui dénotait avec le reste du personnage, ou bien peut-être était-ce à l’inverse, le signe d’une face cachée…
Il descendit les escaliers et trouva son cher ami d’enfance, l’accueillant d’un chaleureux souvenir.

Lightwood ! Dit-il, ravi. La sieste fut-elle agréable ? Tous les employés de cette maison n’ont cessé de me dire à quel point vous faites un bruit insupportable lorsque vous dormez.

William sourit, amusé de constater que malgré les années aucun d’eux n'avait gagné en maturité. Du moins, à l’abri des regards de sa chère épouse…

Voyons-donc ! J’espère pouvoir compter sur notre amitié pour que vous ne répendiez pas la rumeur. Dit-il, pour rentrer dans son jeu.

Quelques instants plus tard, un visage particulièrement familier vint se joindre à la lui. Le visage d’une Mère, la comtesse Smith-Stanley, qui l’avait vu grandir et courir dans ce hall. Il s’inclinait poliment mais n'eut pas le temps de prendre de ses nouvelles que la conversation prit une tournure des plus singulières. Pour ne pas dire étrange. Sa gorge se noua et ses joues se mirent à le brûler. Il aurait aimé se cacher dans un trou de souris et lançait à son ami d’enfance des regards accusateurs, souhaitant démêler le vrai du faux.
Ses pupilles s’écarquillaient au fil des mots, jamais, oh grand jamais, il n’avait eu une quelconque pensée au sujet d’Emma Smith-Stanley ! Aussi charmante soit-elle, le Comte l’imaginait encore enfant.
Evidemment, il ne put livrer cette pensée à la Mère de cette dernière, si engagée dans son rôle !

Hum, je.. Evidemment, Miss Emma est devenue une charmante jeune femme. Je..

Par chance, William n’eut pas à se justifier davantage car plus personne ne l’écoutait. Les regards étaient tous rivés sur le haut de l’escalier et la mou déconfite de son ami d’enfance interpella William qui tournait le regard à son tour.
Dieu du ciel. Emma Smith. Pensait-il, l’air niais.

Celle-ci, il ne l’avait pas venu venir. Elle apparaissait à eux, parée d’une somptueuse robe. Leurs regards se croisèrent, de façon bien plus intense que lors de cette promenade dans le jardin. Que se passait-il donc ici !? La Comtesse jubilait et ses ambitions pour William et Emma étaient on ne peut plus claires.

Les couples étaient formés d’avance pour cette soirée et, en parfait gentleman, le Comte vint à la rencontre d’Emma. Il prit sa main gantée dans la sienne et s’inclina devant elle, plutôt perturbé par la tournure de cette visite.

Miss Smith-Stanley, vous êtes particulièrement ravissante.


Pouvait-il tenir des compliments de la sorte à la petite sœur de son ami ? Où était passée la jeune enfant qui se cachait à la porte pour espionner son frère ? La Comtesse venait-elle vraiment de proposer sa fille au Comte ?

Déboussolé, William resta silencieux jusqu’à l'ouverture des portes.




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Message() / Mar 13 Déc - 16:52
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Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

J'abandonnais ma main au comte de Surrey lorsqu'il la prit dans la sienne et alors qu'il s'inclinait, je fis également une révérence des plus gracieuse.

- Miss Smith-Stanley, vous êtes particulièrement ravissante.

Si avant la jeune fille aurait profondément rougit, il n'en était rien. Étrangement et depuis que je m'étais regardée dans le miroir ainsi apprêtée, c'était comme si l'ensemble de mon être - corps et âme - avait réalisé que je n'étais plus une enfant.

Ainsi, je m'illuminais sous le compliment, gratifiant William de mon plus beau sourire. Autant sincère que naturel et trahissait le plaisir que j'avais à le surprendre ainsi. Mes yeux brillaient de joie.

D'une voix suave et délicate qui en ferait fondre plus d'un je lui répondis dans un murmure, tout en gardant mon regard plongé dans le sien.

- Emma, ce sera toujours Emma pour vous William.

Je ne voulais pas mettre fin à l'intensité de ce moment. Soudain c'était comme si tout ce qui se trouvait autour de nous s'était figé et que la salle était vide. Je ne voyais rien autour, mes yeux étaient tout simplement plongés dans ceux de l'homme qui me faisait face. J'avais pu étudier son visage en de diverses occasions. Il s'était montré fermé et concentré lors de la visite, presque froid et hautain d'un aspect extérieur et au contraire rieur et illuminé lorsqu'il m'avait taquiné lors de notre promenade ou avec mon frère. J'y décelais soudain autre chose de différent, que je n'avais pas encore vu jusqu'à maintenant. Son regard était en quelque sorte plus doux. J'étais fascinée par toutes ces compositions mais je crois que c'était bien celle-ci que je préférais de loin.

Je le sentis déposer avec une certains délicatesse certes un peu robuste mais parfaitement masculine, la main qu'il tenait au creux de son bras et me conduire vers les portes de la salle à manger qui ne tardèrent pas à s'ouvrir. Il m'emmena jusqu'à ma place à ses côtés et le lissa tirer ma chaise pour me permettre de m'assoir en même temps que les autres dames. Il prit place ensuite à son tour. Nous faisions face à mon frère et son épouse. Ma mère et mon père se trouvaient chacun à un bout de la table.

Ma mère prit le parti de questionner mon frère au sujet d’aménagements qu’il comptait réaliser dans le domaine familial qu’il occupait maintenant qu’il était marié. La demeure n’ayant pas été habituée depuis quelques années, il leur avait fallut fournir de nombreux efforts afin de la rendre de nouveau moderne et agréable à vivre. Elle m’invita du regard à m’occuper de mon voisin pendant ce temps. Je n'avais aucun mal pour comprendre les messages subtils qu'elle m'adressait de sorte que je ne tardais pas à me tourner vers mon voisin de table et à entamer la conversation.

- Avez-vous eu vent du roman de miss Austen qui nous a si soudainement mis en lumière ?

Alors qu'auparavant ma timidité juvénile m'intimait de fuir le regard des hommes, je n'hésitais plus désormais à regarder mon interlocuteur et à l'interroger du regard.
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Message() / Mer 14 Déc - 20:34
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Tout semblait différent. Tout était différent.
William ne savait plus où donner de la tête tant la situation lui apparaissait surréaliste. Il était venu passer quelques jours à Chatsworth pour se vider la tête et celle-ci n’avait jamais autant bouillonné qu’un l’instant précis. Il s’installait à sa place en respectant le plan de table à l’évidence soigneusement réfléchi par la Comtesse de Derby. Ses mots résonnaient avec fracas dans son esprit confus et il se murait dans une bulle silencieuse, trop étonné de la tournure de cette soirée.

Emma Smith Stanley se retrouvait naturellement à ses côtés. Jadis petite fille aux yeux malicieux, elle se présentait à lui bien autrement que dans les jardins.
Rayonnante, désirable, sûre d’elle. Tout avait changé en quelques heures à peine, le temps d’une sieste. Sa voix et son attitude étaient différentes, elle n’était plus la petite soeur de son amie mais bel et bien une splendide jeune dame.

..Il serait grandement dommage pour vous de laisser un tel joyaux vous filer entre les doigts, ne croyez-vous pas ?

Avait-il dormi trop longtemps ? Cette phrase résonnait en boucle dans sa tête, si bien qu’il n’entendit même pas Thomas s’adresser à lui.

William, vous sentez-vous bien ? Vos songes semblent bien loin de nous !

Si les deux hommes se tutoyaient aisément en petit comité, les formules de politesses étaient de retour au besoin. Le Comte lui adressa un sourire en coin avant de s’étirer les épaules vers l’arrière pour retrouver sa lucidité.
Était-il au courant de ce qui venait de se passer ? Anxieux, il ne put que s’imaginer leur amitié vaciller si ce n’était pas le cas.

Vous l’avez dit vous même, j’ai dormi comme un loir ! Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits. Quelle splendide table, nous sommes toujours reçus des princes dans cette maison. C’est un véritable plaisir d’être de nouveau parmi vous. J’espère que ma présence ne modifie pas vos plans, je tenais à vous remercier pour votre accueil. J’ai eu le droit à une visite guidée des plus détaillées grâce à votre chère sœur, qui ne m’a pas abandonnée, elle ! Dit-il, en riant.

La timidité ne faisait pas partie de son vocabulaire et pourtant ! Ses mains étaient moites et il pouvait se mettre à bégayer à tout moment. Il évitait avec précaution de tourner son regard vers la demoiselle à sa droite, ne sachant que faire, que dire. Chance pour lui, Emma brisait le silence avec un naturel déconcertant.


J’ai bien peur que non, malheureusement. J’ai entendu beaucoup de bien de cet ouvrage mais le temps m’a cruellement manqué ces dernières semaines. Je vous mentirais en affirmant être un très bon lecteur ! Je mets un temps fou à finir un livre en entier... Je finis toujours par dormir !  
Dit-il en riant. L’avez-vous terminé ?

Peut-être pourrait-elle lui lire quelques passages, pensait-il en secret. Rongé par une anxiété nouvelle, il ne se prononca pas davantage. Non loin d’eux, la Comtesse ne cessait de jeter de bref regards, peu discrets, sur le comportement de sa progéniture. Tout était surréaliste !
Cette femme l’avait élevé comme son propre fils lors de vacances en ces lieux. Elle était sans doute loin de se douter l’homme qu’il était devenu…
Il avait causé la ruine de plusieurs familles, ne respectait les règles que lorsque l’envie lui prenait - très rarement - et était un homme bien trop exigeant, pour lui-même et pour les autres.

Après une grande inspiration, il semblait de retour à table, ses songes mis de côtés au moins jusqu’à ce qu’il soit seul.
Si les paroles de celle qu’il considérait comme une seconde mère l’avait fortement déstabilisé, il devait bien lui accorder quelques vérités. Emma allait briller. Si son entrée au bal était aussi saisissante que son apparition, angélique, lors de cette soirée alors, tous les regards seraient rivés sur elle.

Miss Smith, la Saison approche à grands pas. Avez-vous réfléchi à vos ambitions futures ? Qu’attendez-vous de votre mariage ?

C’était loin d’être une question très subtile ni même approprié à l’ambiance familiale de la soirée mais, pris au piège dans un tourbillon d’émotions, il préférait poser des questions claires pour en apprendre davantage sur cette nouvelle Emma…

Pardonnez-moi d’être un peu absent. Votre.. Les mots de votre mère m'ont troublés. Elle vous imaginait à mes côtés lors de la Saison prochaine !  

Prêcher le faux pour savoir le vrai. Cela manquait de tact mais autant aller droit au but sur la raison de son état second.

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Message() / Jeu 15 Déc - 16:09
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Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

- Vous l’avez dit vous même, j’ai dormi comme un loir ! Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits. Quelle splendide table, nous sommes toujours reçus des princes dans cette maison. C’est un véritable plaisir d’être de nouveau parmi vous. J’espère que ma présence ne modifie pas vos plans, je tenais à vous remercier pour votre accueil. J’ai eu le droit à une visite guidée des plus détaillées grâce à votre chère sœur, qui ne m’a pas abandonnée, elle !

J'envoyais à mon frère un sourire des plus triomphants alors que je prenais mon verre de vin pour y tremper délicatement mes lèvres. Ce n'était que pure mensonge et je le savais bien, j'avais laissé le pauvre comte planté là devant l'un de mes tableaux préférés. Toutefois je préférais jeter un voile sur ce passé peu glorieux.

J’ai bien peur que non, malheureusement. J’ai entendu beaucoup de bien de cet ouvrage mais le temps m’a cruellement manqué ces dernières semaines. Je vous mentirais en affirmant être un très bon lecteur ! Je mets un temps fou à finir un livre en entier... Je finis toujours par dormir !Dit-il en riant. L’avez-vous terminé ?

- Je suis votre opposé sur ce point. Lorsque je lis un livre qui finalement me plaît, je le dévore. C'est plus fort que moi, je veux absolument savoir comment ça se finit sans en perdre une seule miette. Il ne m'a fallut que 2 jours pour venir à bout de celui-ci. Je fis une légère pause. Je dois admettre que je n'imagine pas du tout le comte apprécier ce genre de littérature toutefois, je n'hésitais pas longuement avant de proposer. Je pourrais vous en lire quelques passages si vous le désirez. Nous échangeâmes à nouveau ce regard intense mais allié cette fois à une certaine complicité. Cela me coupait le souffle. Quelque chose avait subitement changé lorsque j'avais fait mon entrée mais je ne pouvais pas dire que ça m'était désagréable, loin de là.

Après un léger silence, je le vis prendre une grande inspiration et redevenir en quelque sorte maître de lui-même. Il revient vers moi pour cette fois m'interroger.

- Miss Smith, la Saison approche à grands pas. Avez-vous réfléchi à vos ambitions futures ? Qu’attendez-vous de votre mariage ? Pardonnez-moi d’être un peu absent. Votre.. Les mots de votre mère m'ont troublés. Elle vous imaginait à mes côtés lors de la Saison prochaine !

Ces dernières paroles m'intriguèrent que lui avait donc dit ma mère pour le troubler à ce point ? En tout cas je remarquais qu'il ressentait visiblement le besoin de reprendre le contrôle et donc de dominer son interlocuteur en le questionnant. Je l'imaginais alors à tous ces bals et ces dîners pendant la saison. À combien d'autres femmes avait-il posé ces mêmes questions ? Je repris une gorgée de vin, donnant l'impression que je cherchais la bonne réponse alors qu'en vérité je savais parfaitement quelle était la prochaine étape de cette conversation. Il venait justement de me donner l'occasion dont je rêvais. Elle nécessitait juste que je ne me dégonfle pas ni ne me trahisse. Des plus sérieuses je lui répondis alors avec une assurance que je découvrais moi-même.

- Mon ambition et mon attente est que vous respectiez votre parole donnée et que nous officialisions enfin notre union William. J'avais conscience que ces paroles avaient l'effet d'une enclume. Je dus me faire violence alors pour ne pas éclater de rire en voyant soudain l'air livide de mon voisin de table. Enfonçant le clou, je lui lançais un regard faussement désapprobateur. Je vois... Vous me faites donc l'affront d'avoir oublié... Je ne suis pas surprise, je m'y attendais. Je reprit alors un visage plus doux et ajoutais. Rassurez-vous j'ai de quoi vous redonner la mémoire.

Je détachais alors mon bracelet et en retira un petit objet sans le montrer pour le moment, gardant la surprise. D'un geste doux et délicat je pris la main de William tout en prononçant pour l'apaiser.
- Vous permettez ?  

Il se laissa faire sans difficulté, d'un geste doux et délicat, je retournais alors la paume de sa main vers le haut, comme dans une caresse, et y plaçais le petit objet. Il s'agissait d'un vieil anneau de fortune fait en fer et entouré de deux petits rubans enlacés. L'un était blanc et l'autre rouge. La vue de cet objet évoquerait sans aucun doute des souvenirs, je le voyais bien. D'un air malicieux, je relatais alors le souvenir dont il était question.

- Comme j'étais beaucoup plus petite que vous je n'avais pas l'occasion de participer à vos jeux et étais souvent cantonnée à la nursery sauf une fois, un après-midi. Souvenez-vous nous avions perdu Perle, notre chienne, le matin et nos parents l'avaient enterrée dans le jardin avec une petite cérémonie familiale après le déjeuner. J'avais 7 ans et vous 16 je crois. C'était l'un des derniers étés que vous aviez passé chez nous. Après l'enterrement, mon frère était rapidement reparti jouer avec votre jeune frère Gabriel mais j'étais quant à moi, inconsolable. Perle m'avait prise en affection et autant elle me protégeait, autant elle était également ma compagne de jeu. Vous aviez décidé de rester avec moi, vous vouliez me consoler et m'avez prise dans vos bras pour me permettre de laisser libre cours à mes larmes. Lorsque je n'en ai plus eu nos frères sont revenus vous chercher pour jouer mais vous avez voulu rester pour me changer les idées et m'aviez proposée de jouer ensemble. Ils sont repartis et je vous avais proposé de jouer à la maîtresse ou de célébrer notre mariage. Vous m'aviez étonnée et vous aviez choisi le mariage, m'expliquant que l'autre jeu vous évoquait de trop pénibles souvenirs. Nous nous étions déguisés, vous vous souvenez ? Avec les vieux vêtements de la malle poussiéreuse que l'on avait trouvée dans le grenier. Comme vous étiez élégant dans la veste militaire rouge avec des galons d'officier et j'avais pris un tissu en dentelle qui était tellement long que l'on avait réussi à en faire à la fois ma robe et mon voile. On avait réquisitionné Gaspard le fils de la cuisinière pour célébrer la cérémonie qui s'était tenue dans le kiosque de la roseraie. Cela avait été charmant. Vous nous aviez confectionné ces alliances et pour qu'elles soient plus agréable à porter nous avions pioché dans mes rubans à cheveux. Blanc et rouge pour moi pour vœux d'honnêteté et d'affection et blanc et bleu pour vous, vœux d'honnêteté et de loyauté. Dans la joie et l'émotion du jeu je vous avais dit que lorsque je serai en âge, je vous épouserai. Vous m'aviez répondu en me promettant que si à cet âge vous seriez encore libre, vous le feriez. Vous le disiez sans y croire, je le savais bien, mais nous nous étions promis de conserver chacun notre alliance et de ne pas la perdre. Vous souvenez-vous maintenant ? Lui demandais-je en l'interrogeant du regard, l'air complice. Je faisais ainsi resurgir nos secrets et amusements d'enfants. Cette même complicité perdue avec l'âge et la distance mais qu'il était néanmoins si facile de faire renaître pour devenir ensuite autre chose : de la confiance.

D'un geste des plus naturels, je plaçais ma main sur la sienne, mon alliance de fortune entre nos mains, plongeant à nouveau mon regard dans le sien. Ma main sur la sienne était tellement fine et petite. Des mains de pianiste. Pensais-je. Sa main était moite, sans doute tout ceci le rendait nerveux à son corps défendant. Je ne tardais pas à le rassurer sur le champs.

- Ne vous sentez nullement piégé si c'est là ce que vous ressentez William. Respirez. Nous étions enfants et bien sûr, je ne considère pas que ce genre de promesse faite à l'âge de 6 ans nous tienne ensuite à l'âge adulte. Jamais je ne vous ferai une telle chose, vous me connaissez suffisamment pour le savoir.

Je repris avec précaution mon alliance et la replaçai sur la chaîne délicate de mon bracelet. Ce petit anneau depuis mes 6 ans ne m'avait jamais quitté. Loin de m'évoquer un amour d'enfant que j'aurais nourri pour William - tout ceci n'avait été pour moi comme pour lui qu'un jeu - il me rappelait surtout que même lorsque je me sens seule, en vérité, je ne le suis pas et que j'ai toute une famille aimante et même plus avec William et Gabriel, qui m'entoure. Ne parvenant pas à rattacher la chaîne autour de mon poignet, je le lui tendis après une légère hésitation et lui demandais en l'interrogeant du regard.

- Accepteriez-vous de me venir en aide s'il vous plaît ?

Le laissant faire je profitais qu'il se rapproche pour lui glisser le plus sérieusement du monde, tombant le masque, sachant que mes propos allaient considérablement changer les choses.

- Vous pouvez vous jouer de qui vous voulez William mais de moi jamais. Nous nous connaissons depuis l'enfance. Nous sommes bien au-dessus de ces petites intrigues de salon vous et moi. Vous avez beau vous être éloigné, avoir pris des responsabilités et vécu votre vie de votre côté, ou même nous avoir oublié... Je sais quant à moi parfaitement qui vous êtes. Vous en doutez mais croyez-moi sur parole. Je vous rappelle que je suis tenue par le serment de toujours être honnête envers vous. Je connais vos qualités - oui, même celles que vous cachez aux autres - et je soupçonne très fortement vos défauts. L'expérience me fait certainement défaut mais je ne suis pas sotte. Vous n'êtes pas un agneau, loin de là. Et pourtant, cela m'importe peu car j'ai toujours eu profondément confiance en vous. Je sais que nous faisons partie de ce cercle privilégié de personnes qui vous sont chères et que jamais, vous ne chercherez à heurter. C'est pourquoi vous préférez continuer à me voir comme une enfant. Vous ne souhaitez pas prendre le risque de perdre l'amitié de mon frère ou de ma famille. Il est plus simple pour vous de me balayer d'un revers de la main, comme vous l'avez fait cet après-midi. Vous pensez avoir raison, sans doute, en me préférant une passion qui vous dévore mais vous avez tort car elle risque au contraire de vous consumer parce que de toute évidence, elle vous aveugle et vous empêche de voir ce qui est évident. Finalement, vous faites le contraire de ce que vous prétendez chercher étonnamment... Je laissais la portée des mots se faire un instant, mangeant mon entrée afin de ne pas attirer les yeux de nos convives sur notre conversation. Je repris ensuite.

- Ce soir vous avez ouvert les yeux et entrevu ce à côté de quoi vous pourriez passer et soudainement, vous me montrez un intérêt que jusque là vous n'aviez pas. Vous qui pensez être le loup et qui me voyez comme l'agneau, vous faites erreur. La preuve, vous pensez contrôler la situation en me posant ces mêmes questions que vous avez sans aucun doute répétées inlassablement durant la saison, vous attendant à ce que j'y apporte une réponse comme l'enfant soumise, cherchant à paraître lisse et parfaite, que vous pensez que je suis. Au contraire, vous ne contrôlez strictement rien et vous vous en rendez bien compte maintenant.

Je finis mon propos en lui faisant cette fois face et en plongeant une nouvelle fois mon regard dans le sien, comme si je m'adressais à son âme, le lançant en quelque sorte au défi.

Au final et malgré les années que vous avez passé ici, vous ignorez tout de moi. Je ne vous cache pas que vous m'avez beaucoup déçue. Peut-être suis-je exactement ce que vous recherchez ? Toujours est-il que ce n'est pas ainsi que vous le découvrirez lord Lightwood.

Si j'avais répondu simplement à sa question comme l'auraient fait les autres jeunes femmes à qui il a demandé exactement la même chose, il aurait su que je cherchais avant tout un véritable partenaire de vie, quelqu'un qui me respecterait, en qui j'aurais confiance (de sorte que chacun pouvait avoir ses secrets, cela ne mettrait pas à mal la relation conjugale) et qui aurait également suffisamment confiance en moi ainsi que d'estime pour me demander mon avis sur les choses mais surtout, quelqu'un qui aurait de la considération pour son épouse et ce point lui avait fait jusque là cruellement défaut.
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Message() / Sam 17 Déc - 15:31
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Ft Emma S.S



- Mon ambition et mon attente est que vous respectiez votre parole donnée et que nous officialisions enfin notre union William.

William ne pouvait commettre aucun impair en ces lieux chargés de souvenir. Il se tenait droit, poli et chaleureux mais lorsqu’Emma Smith prit la parole, il manqua de s’étouffer. Les regards se posèrent sur lui avant qu’il ne fasse un signe de la main pour rassurer ses hôtes. Il déglutit, les yeux écarquillés comme deux billes rondes. D’où tenait-elle cela ?! Un mariage ?

Avant qu’il n’eut le temps de répondre, Emma reprit la parole pour apporter plus d’explications à ses propos. Elle se saisit de sa main pour y déposer un vieil anneau rafistolé. Le Comte se mit à sourire instantanément tout en écoutant le récit d’Emma. Ses souvenirs étaient si précis qu’il se sentit projeté dix ans plus tôt, se remémorant la scène dans sa tête et ne pouvant s’empêcher de sourire. Comment avait-elle fait pour se souvenir de cela pendant tant d’années ?

Grâce à vous je me souviens, cela fait si longtemps. Vous avez une mémoire infaillible, Emma. Et.. Vous avez conservé cet anneau tout ce temps ? J’espère que votre futur époux vous offrira une bague plus charmante que celle-ci ! Dit-il en riant, l’anneau de fortune coincé entre ses doigts. Il l’analysait en le faisant tourner sur lui-même. Cette époque était si douce, le mariage dont tous les adultes parlaient temps semblait être un jeu d’enfant..La réalité était bien différente…

Vous avez raison sur de nombreux points. Jamais je ne ferais de mal à cette famille et j’ose admettre que je n’avais pas cerné, jusqu’à maintenant, la femme que vous êtes devenue. Les années ont passées et pour ma défense, vous n’étiez qu’une petite fille qui nous écoutait en cachette lors de mes dernières vacances en ces lieux. Mais peut-être ne prenez-vous pas la pleine mesure de l’homme que je suis devenu, vous non plus. Vous et votre famille comptez bien trop pour moi pour que je m’en prenne à vous mais… certains n’ont pas ce luxe. Je ne suis plus l’enfant innocent qui fabriquait des bagues de fortune et riait aux éclats dans les couloirs. J’ai de nombreux boulets à mes chevilles, à jamais. Et certains viendront s'y ajouter au fils des années, car vous avez la chance de ne m'avoir connu que sous mes meilleurs jours..

Ses yeux s’étaient plongés dans le regard sombre de William, le défiant avec audace. Jeune fille chétive à l’éducation irréprochable, devenue une femme ambitieuse et déterminée. Oui, il se trompait à son sujet, c’était une évidence désormais mais, pourrait-il mettre entre parenthèses sa profonde amitié avec son frère pour découvrir les secrets cachés d’Emma Smith Stanley ? Un jeu bien dangereux !
Son analyse était plutôt juste et le Comte se sentit comme cet immense tableau visité le même jour et détaillé avec précision par la jeune femme. Elle savait lire entre les lignes et percevoir des aspects que beaucoup ignorait, mais, si elle se sentait prête, l’était-elle vraiment ? Aucune leçon ni aucun livre ne pouvait compter de façon assez précise la dureté du monde dans lequel elle allait être plongée d’ici peu de temps.

Vous savez, j’ai bien du mal à définir ce que je recherche et aucune liste ne me viendra en aide tant j’ai du mal à m’y tenir.

Emma cochait de nombreuses cases. La belle famille parfaite, une élocution irréprochable qui s’accorderait à la perfection avec les responsabilités d’une Duchesse mais, elle semblait pourtant si fragile. Comme un délicat papillon qui pourrait se briser au moindre obstacle, voilà l’image qu’il se faisait d’elle. Si la douceur de sa voix l’emportait sans mal dans de grandes discussions, avec une légèreté et une complicité rare, il craignait pouvoir briser ses espoirs ou pire encore, son coeur.
Toutefois, elle marquait un nouveau point ; William cherchait peut-être au mauvais endroit.

Tous les jours il ne cessait de penser à elle, Juliet Blooming. Cette femme au tempérament de feu qui, au seul son de sa voix suave, pourrait charmer n’importe quel serpent. Juliet ferait une alliée de taille car elle était tout aussi sournoise que lui, mais, à trop se défier, n’allaient-ils pas finir par couler ensemble ? Et si la passion n’était pas la clé d’un mariage réussi ? Emma venait de soulever bien des interrogations dans l’esprit du jeune Comte.

Comment pourrais-je découvrir qui vous êtes vraiment, Emma ? Dois-je vous rappeler que vous êtes la petite sœur de mon plus vieil et sans doute plus fidèle ami ? Il me tuerait juste en s'apercevant du regard que je vous porte à l’instant présent. Serait-ce votre Mère qui vous à mis des idées dans la tête à mon sujet ?

La confusion était grande. William était perdu dans un étrange tourbillon de souvenirs, d’émotions et de craintes. Lui qui aimait tout maîtriser n’était que l’ombre de lui-même.


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Message() / Lun 19 Déc - 16:33
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Grâce à vous je me souviens, cela fait si longtemps. Vous avez une mémoire infaillible, Emma. Et.. Vous avez conservé cet anneau tout ce temps ? J’espère que votre futur époux vous offrira une bague plus charmante que celle-ci !

Je trempais mes lèvres dans mon verre de fin tout en lançant un regard en coin à mon voisin d'un air des plus évocateurs, comme si je parlais de lui.

- Je l'espère aussi.

Cela me faisait plaisir en tout cas qu'il se souvienne et de voir ce visage s'illuminer. Sans doute n'en avait-il pas conscience mais il était particulièrement beau lorsqu'il était ainsi, souriant, aimable, avenant.

Vous avez raison sur de nombreux points. Jamais je ne ferais de mal à cette famille et j’ose admettre que je n’avais pas cerné, jusqu’à maintenant, la femme que vous êtes devenue. Les années ont passées et pour ma défense, vous n’étiez qu’une petite fille qui nous écoutait en cachette lors de mes dernières vacances en ces lieux. Mais peut-être ne prenez-vous pas la pleine mesure de l’homme que je suis devenu, vous non plus. Vous et votre famille comptez bien trop pour moi pour que je m’en prenne à vous mais… certains n’ont pas ce luxe. Je ne suis plus l’enfant innocent qui fabriquait des bagues de fortune et riait aux éclats dans les couloirs. J’ai de nombreux boulets à mes chevilles, à jamais. Et certains viendront s'y ajouter au fils des années, car vous avez la chance de ne m'avoir connu que sous mes meilleurs jours..

- Ce n'est pas parce que nous vivons en campagne que nous n'avons pas vent de ce qu'il se trame en ville, Lord Lightwood. Comme je vous l'ai dit, je parle en connaissance de cause, je suis loin d'ignorer que vous n'êtes pas un agneau sans défense.

Je laissais là planer la suite, le laissant parfaitement entendre que nous étions au courant de sa réputation. Comment ne le pourrions-nous pas ? Nous n'avions jamais caché les liens qui nous unissait à William ou à Gabriel de sorte qu'il était fréquent que l'un de mes parents ou les deux aient vent par leurs connaissances des nouvelles les concernant.

- Vous savez, j’ai bien du mal à définir ce que je recherche et aucune liste ne me viendra en aide tant j’ai du mal à m’y tenir.  

- Il me semblait pourtant au contraire que votre objectif est des plus clair : Trouver une femme qui vous convienne et vous donne un héritier. Simple, non ?

Je le regardais cette fois d'un air des plus taquins, faisant référence aux paroles que nous avions échangé un peu plus tôt lors de notre balade.

Nous furent coupés par l'entrée que l'on nous retirait alors que d'autres domestiques installaient le plat sur la table. Nous nous servirent alors chacun avant de continuer notre repas et ainsi les conversations.

Comment pourrais-je découvrir qui vous êtes vraiment, Emma ? Dois-je vous rappeler que vous êtes la petite sœur de mon plus vieil et sans doute plus fidèle ami ? Il me tuerait juste en s'apercevant du regard que je vous porte à l’instant présent. Serait-ce votre Mère qui vous à mis des idées dans la tête à mon sujet ?

Je lâchais un soupir d'exaspération tant pour les questions qui m'étaient posées que pour ses propos suggérant que je n'étais pas capable de me faire une opinion par moi-même sans que ce ne soit dû à l'intervention de quelqu'un d'autre. Je notais toutefois le retour de mon prénom dans la conversation et non plus du Miss Smith-Stanley, ce qui me tira un léger sourire en coin de satisfaction. Je regardais alors à nouveau mon interlocuteur et relevais un sourcil de défi.

- Ouvrez-moi votre coeur William et je vous ouvrirai le mien. Comment mieux apprendre à connaître une personne qu'en s'intéressant véritablement et sincèrement à elle ? Vous pourriez découvrir que je suis largement capable d'avoir mes propres opinions et mes propres objectifs.

"Et toc !" Pensais-je, cachant mon sourire de satisfaction en goûtant de mon plat, la dent carnassière. Après avoir avalée ma bouchée, je n'oubliais pas qu'il me fallait répondre à un autre point de crainte soulevé par mon interlocuteur.

- Je ne sais absolument pas d'où vous tentez cette image parfaitement erronée de mon frère ! Thomas, tout comme mes parents, ne veulent que mon bonheur et le vôtre par ailleurs. Si ce bonheur ne tient qu'à l'union de nos familles, il sera le premier à se réjouir, d'autant plus que vous savez très bien qu'il vous considère déjà comme son frère et mes parents vous voient comme un second fils. N'en serait-il pas autrement pour vous si les rôles étaient inversés ? Ne préfèreriez-vous pas confier un être cher auprès de quelqu'un dont vous savez tout plutôt qu'entre des mains inconnues qui peuvent s'avérer être totalement différente de ce qu'elle paraît ? En outre, je vois plutôt cette proximité comme une chance car elle est le gage que ni vous ni moi ne chercherons à se jouer de l'autre.

Si je faisais là appel à l'homme de bon sens, c'était avant tout parce que je décelais que ce n'était ni le désir, ni l'envie qui lui manquait mais qu'il avait tout simplement peur. Voir cette première ciselure dans le masque jusque là parfaitement hermétique de l'homme responsable et aimant contrôler les choses me confortait dans mon désir de voir plus loin si la personne qui se cachait sous ce masque était bien celle que moi je voyais au fond de lui depuis toujours.
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Message() / Jeu 22 Déc - 17:06
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Ft Emma S.S



- Ce n'est pas parce que nous vivons en campagne que nous n'avons pas vent de ce qu'il se trame en ville, Lord Lightwood. Comme je vous l'ai dit, je parle en connaissance de cause, je suis loin d'ignorer que vous n'êtes pas un agneau sans défense.

Comment cela pouvait-il être autrement ? Il avait payé bien des hommes pour ramasser les caricatures publiées à Londres par cet inconnu, cet Hermine, mais cela n’avait pas empêché ses propres de recevoir le dit journal. Il fut rassuré en un sens. Rassuré de savoir qu’il était là, en terre connue avec de véritables amis, qui ne jugeaient pas sa valeur sur quelques erreurs passées. Et futures, soyons lucide..

Après toutes ces années passées à l'écart de votre famille, vous me voyez ravi d’apprendre que j’ai toujours gardé une petite place dans l’esprit de celle-ci.

Flatté, rassuré, il put enfin détendre un peu sa garde pour rentrer plus personnellement dans cette conversation des plus déroutantes.
Elle marquait un point au sujet de l’héritier. Il n’avait aucune prédisposition pour le mariage, lui qui aimait tant sa vie de solitaire, mais tous attendaient avec impatience la naissance de la future génération. Il tentait de se convaincre corps et âme qu’il suffisait de choisir une femme agréable et que la vie se chargerait du reste, d’une cohabitation cordiale à laquelle il s’habituerait. La fin de sa première Saison avait sonné et ses convictions avaient volé en éclat. Il avait découvert la passion, il avait ri, s’était énervé aussi… Des sentiments contraires qu’il ne savait pas remettre en ordre dans son esprit, esprit qu’Emma venait de brouiller davantage !


- Ouvrez-moi votre coeur William et je vous ouvrirai le mien. Comment mieux apprendre à connaître une personne qu'en s'intéressant véritablement et sincèrement à elle ? Vous pourriez découvrir que je suis largement capable d'avoir mes propres opinions et mes propres objectifs.

Vous ouvrir mon coeur ? Ses lèvres s’étiraient dans un sourire en coin. En voilà une idée ambitieuse ! . William ne laissait jamais apparaître ses sentiments ni ses pensées profondes, il montrait aux autres seulement ce qu’il jugeait bon de dévoiler, pour en tirer profit la plupart du temps. Je doute être capable d’une telle chose, ni même véritablement comprendre ce qu’il serait utile de faire pour cela. Mais je vous en prie, à vous l’honneur. Dites-moi en plus à votre sujet, je vous laisserai ensuite me poser la question de votre choix. J’y répondrais sans détour ni faux-semblants

Le jeu. L’humour. Délicat refuge pour y dissimuler ses craintes, William acceptait de se mouiller en proposant un deal - qu’il regrettait déjà - à la jolie Emma, plus surprenante de minutes en minutes.

Il resta perplexe, décortiquant un par un les mots de la jeune femme au sujet de son frère et de la famille d’une façon générale. Il fixait l’homme en question, riant aux éclats au côté de son épouse. Sans doute y avait-il une part de vérité dans ces propos même si William ne voulait pas l’accepter véritablement. Il était pris au dépourvu, pris en otage dans le regard ciel d’une créature plus que redoutable.


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Message() / Lun 23 Jan - 17:19
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Après toutes ces années passées à l'écart de votre famille, vous me voyez ravi d’apprendre que j’ai toujours gardé une petite place dans l’esprit de celle-ci.

Fronçant légèrement les sourcils je ne pouvais laisser cette affirmation sans réponse.

- Vous savez très bien que mes parents vous considèrent comme un membre de cette famille et ce depuis bien longtemps.

Une fois servie je commençais à manger alors qu'il me répondait.

Vous ouvrir mon coeur ?Ses lèvres s’étiraient dans un sourire en coin. En voilà une idée ambitieuse !

- Qui vous dit que je manque d'ambition William ? Lui répondis-je tout en buvant un peu de mon vin, l'air mystérieux.

Je doute être capable d’une telle chose, ni même véritablement comprendre ce qu’il serait utile de faire pour cela. Mais je vous en prie, à vous l’honneur. Dites-moi en plus à votre sujet, je vous laisserai ensuite me poser la question de votre choix. J’y répondrais sans détour ni faux-semblants.

Ainsi donc il ne réalisait même pas, lui qui semblait être si attentif à contrôler l'image qu'il donnait de lui, que bien souvent il était trahit par ces mêmes sentiments qu'il était censé parfaitement maîtriser et cacher. D'ailleurs cette soirée en avait elle-même été la preuve. Me faisant cette réflexion, un sourire en coin se dessina sur mon visage.

- Soit et que voulez-vous savoir de moi en premier William ? Lui demandais-je, profitant de cet instant pour terminer mon plat tout en attendant sa question. Je me demandais bien par quoi il allait commencer.
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Message() / Ven 27 Jan - 10:03
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Ft Emma S.S



Cette soirée… Cette soirée était pleine de surprises. Bonnes ou mauvaises ? William ne savait pas encore comment se positionner face à cette question. Il découvrait la soeur de son ami sous un angle nouveau, audacieuse et bien loin de l’image de la biche apeurée qu’il s’était construite à son sujet. Tout cela le laissait perplexe, confus et déstabilisé car s’il y avait bien un sujet qu’il ne maîtrisait pas, c’était bien les femmes ! De sournoises créatures pleines de charme et plus rusées que prévu…

William enchaînait les verres de vin, cherchant dans l’alcool de qualité mis sur la table, un semblant de calme dans son esprit chamboulé. Son regard était fuyant, hésitant à venir se confronter aux pépites bleus ciel de celle qui se tenait à ses côtés, le poussant dans ses retranchements sans ménagement.

Que voulait-il savoir d’elle ? Devait-il se contenter des questions que l’on apprenait dans ces innombrables leçons, par respect ? Combien d’enfants voulaient-elles ? Où voudrait-elle voyager ? Évidemment que non. Elle attendait plus et le Comte se mit à patauger, plongeant une nouvelle fois ses lèvres dans le liquide rougeâtre.

Je vous sais proche de votre famille, ce repas en est une preuve supplémentaire. Que diriez-vous d’un époux qui entacherait l’image de celle-ci par ses méfaits ?
S’il est une chose aisée d’être suffisamment fort pour résister aux assauts sur notre propre personne, qu’en est-il lorsque cela touche les gens que l’on aime ?
Je me mens à moi-même en me promettant de changer, de m’adoucir et de ne plus causer du tord autour de moi mais… ce ne sont que des rêves. On ne change jamais vraiment.


Et sur ce point, il en savait un rayon. Il essayait depuis des mois de se racheter une conscience et de balayer les mauvaises actions de son quotidien et pourtant, il avait fait mal à une femme, physiquement (sans grande intention de violence, malgré tout) et avait piégé une très jeune demoiselle dans un deal particulièrement machiavélique, moyennant son entrée dans la saison contre un mariage forcé si elle ne respectait pas sa part du marché. La détresse et les larmes de cette si jeune créature ne l’avait pas fait faiblir. Pas un frisson, pas une once de pitié, seulement cette ambition cruelle de récupérer son argent, à n’importe quel prix. Et ça, quelle femme serait en mesure de le cautionner ? De comprendre et de défendre des choix aussi infâmes ? L’amour pouvait-il être assez puissant pour balayer la rancœur et la honte d'un époux dangereux par son ambition envahissante, pour lui et pour les autres ?

C’est à vous. Je répondrai avec franchise, je vous l’ai promis. Dit-il en plongeant son regard sombre dans le sien, sans se détourner, en gage de promesse.


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Message() / Dim 21 Mai - 12:00
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Je vous sais proche de votre famille, ce repas en est une preuve supplémentaire. Que diriez-vous d’un époux qui entacherait l’image de celle-ci par ses méfaits ?
S’il est une chose aisée d’être suffisamment fort pour résister aux assauts sur notre propre personne, qu’en est-il lorsque cela touche les gens que l’on aime ?
Je me mens à moi-même en me promettant de changer, de m’adoucir et de ne plus causer du tord autour de moi mais… ce ne sont que des rêves. On ne change jamais vraiment.


- C’est peut-être une vision un peu trop progressiste pour beaucoup mais je crois sincèrement en cette vérité. Les femmes ont le don de changer les hommes que ce soit en bien ou en mal. Je n’ai aucun mal à croire que vous saurez devenir l’homme que vous souhaitez devenir en vous liant à une femme qui saura faire ressortir le meilleur de vous.

Le dîner touchait à sa fin et rapidement, on amena quelques douceurs sur les tables.

- Que pensez-vous de l’adultère William ? Les chroniques de Londres n’ont de cesse de mettre en lumière ces hommes préférant leurs maîtresses à leur épouse. Serez-vous également ce genre d’époux ? Je profitais d’avoir fini ma question pour goûter l’une des pâtisseries qui se trouvaient dans mon assiette. Je n’osais pas regarder mon voisin dans les yeux. Si William n’avait pas été pratiquement un membre de notre famille, jamais je n’aurais osé poser une telle question. Toutefois outre d’avoir une véritable réponse je testais également mon interlocuteur. Il avait promis la franchise. Respectera-t-il cette promesse ?

Je ne pus empêcher un petit sourire en coin de se dessiner sur mes lèvres alors que je laissais le doux nectar sucré du fruit que je goûtais envahir mes papilles. Le dessert fini, ma mère se leva de sorte que je dus la suivre au petit salon pour laisser les hommes entre eux, prendre un digestif et fumer tout en discutant de tout et de rien ensemble.

Mon père offrit un digestif à Peter et William et les invita à se servir.

Mon père : - Eh bien, Charlotte s’est surpassée ce soir. Fred, vous lui transmettrez mes compliments. Ce à quoi le majordome acquiesça tout en débarrassant la table.

Mon frère s’approcha de William qui semblait tout chiffonné comme si on venait de le passer à la machine à laver et lui donna une franche tape sur l’épaule comme pour le féliciter de s’être montré si valeureux.

- Eh bien mon cher ami, tu as finalement réussi à survivre à ce dîner. J’ai eu quelques inquiétudes pour toi quand tu as failli t’étouffer. J’espère qu’Emma ne t’a pas trop malmené ? Jusqu’à maintenant, elle a eu le don de faire fuir tous les prétendants que mère a voulu lui présenter depuis que père a décidé qu’elle ferait sa saison cette année. L’un d’entre eux se noyait tellement dans le vin pour trouver des réponses à ses questions qu’il a fini par rouler sous la tavble. Tu imagines? Littéralement, sous la table. Mère ne savait plus où se mettre. Ne le prends pas pour toi mais je crains que contrairement à ce que nos parents espèrent, elle est bien décidée à ne pas se marier ou alors j’imagine qu’elle préfère choisir elle-même son futur époux plutôt que de s’en voir imposer un par notre mère. Tu la connais. Il ajouta à cette dernière affirmation un petit clin d’oeil complice.

*****************


Cette soirée m’avait malgré moi rendue nerveuse. Je sentais ce moment de solitude avec ma mère et ma belle-soeur va me permettre de respirer un peu. La comtesse me gratifia de compliments et se montra heureuse de la tournure des évènements. Visiblement, la bonne marche de son plan lui tenait à coeur. Je ne savais quant à moi quoi en penser. Après tout, cet après-midi même n’avait-il pas précisé que ses pensées étaient occupées par une autre ? Arriverais-je à la chasser de son esprit pour prendre sa place ? Je doutais de ma capacité à rivaliser avec une beauté de Londres. Avais-je tort ?
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Message() / Sam 3 Juin - 10:01
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Ft Emma S.S



William ne quittait pas des yeux les serveurs, attendant avec impatience l’arrivée du dessert pour pouvoir s’éclipser dans ses appartements gracieusement mis à sa disposition par sa famille de coeur. Cette discussion avec la jeune Emma l’avait bousculée et il avait besoin de prendre du recul pour y voir plus clair. La demoiselle n’avait pourtant pas dit son dernier mot et semblait déterminée à le tourmenter davantage, jusqu’à la fin du repas. A peine eut-il mis l’un de ses délicieux gâteaux dans sa bouche, en quête d’un peu de réconfort avec une petite note sucrée qu’Emma lui posa une question particulièrement osée. William s’étouffa avec son biscuit.

Thomas (frère - pnj) - William ! Allez-vous bien ? Vous avez la mine pâle, mon ami. Est-ce les bavardages incessants de ma chère sœur qui vous donnent la nausée ? Dit-il en riant. Dieu sait que les femmes sont de vraies pipelettes !

Son épouse lui lança un coup de coude discret pour calmer l’audacieux avant que l’assemblée se mette à rire et détourne son attention du Comte qui retrouvait des couleurs. Sans tourner le regard, bien trop gêné par la nature des échanges en cours, il respira profondément pour trouver une réponse appropriée.

C’est une question complexe que vous me posez. Une jeune femme célibataire peut-elle véritablement intéroger un homme sur ce sujet ? Dit-il, sourire en coin.
Je suis même plutôt étonné que cette notion vous soit familière.

Les mères en disaient si peu à leurs filles sur les zones d’ombres du mariage… pour les protéger sans doute..

J’imagine que certains ont leurs raisons et que d’autres non. Tous les mariages ne sont pas des comptes de fées. Beaucoup d’unions sont de simples accords familiaux, en dépit du bon sens et de tous sentiments. J’imagine qu’il faut plus que cela, plus qu’un bout de papier pour former un couple suffisamment solide capable de résister au temps et aux épreuves.
Je n’ai aucune idée du genre d’époux que je serai, mais vous l’avez dit vous même, certaines femmes ont le pouvoir de changer un homme. En bien, ou en mal.


Il retournait les paroles de la demoiselle pour se couvrir lui-même. Le Comte de Surrey avait la réputation d’être un homme appréciant faire la fête au sein du Gentleman Circles. Personne n’était dupe, des femmes de basses classes se rendaient souvent dans ce genre d’endroit, et le comte savait se laisser séduire par le charme indéniable de ces charmantes créatures… tantôt brunes, tantôt blondes, tantôt fines, tantôt plus généreuses, sa réputation n’était pas celle d’un saint. Emma Smith semblait en savoir suffisamment à son sujet pour avoir eu également écho de cela…

L’interrogatoire touchait à sa fin. Enfin, le patriarche interpella son invité du soir pour passer un moment entre hommes, comme au bon vieux temps. William se leva de sa chaise, le visage à moitié déconfit.

Le devoir m'appelle Miss Smith. Je vous souhaite une belle fin de soirée, Emma.

Avec élégance, il se leva et s’en alla rejoindre ses compères pour déguster un peu d’alcool et profiter de la présence de son ami d’enfance.

Une chance pour moi que la bouteille de vin ait été suffisamment éloignée dans ce cas ! Je m’en serai voulu de donner un tel spectacle à ta famille. Dit-il avec humour.
J’ai bien peur que cette Saison à venir te donne du fil à retordre, mon ami. Nul doute que ta charmante soeur ne se laissera pas berner facilement.

William n’en dit pas plus, préférant garder pour lui le contenu des échanges passés avec la cadette. La conversation pris une toute autre direction, permettant au célibataire de détendre ses épaules contractées et de faire le vide dans sa tête. Plus tard, il repenserait à cette soirée…


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Message() / Jeu 8 Juin - 19:13
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Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Bien. Emma vous allez jouer pour nous ce soir. Profitons des avancées que nous venons d'obtenir pour vous sublimer encore plus ce soir mon enfant.

Dit ma mère tout en appelant un domestique pour lui demander de mettre en place le salon de musique en vue d'un interlude musical. Promptement, le majordome alla chercher quelques bras supplémentaires afin de mettre en place les sièges, le pupitre, apporter mon violon. Bref installer rapidement une sorte de mini salle de concert.  Je regardais tout ceci de façon assez incrédule mais laissait faire. Impossible de faire revenir ma mère à la raison quand elle était décidée à ce point. Après tout, elle avait eu raison pour la robe et ses désirs allaient à la rencontre des miens, même si je les avais enfouis au plus profond de moi et qu'ils avaient soudainement rejaillis. Pourquoi donc lutter ?


**********************************************

Une chance pour moi que la bouteille de vin ait été suffisamment éloignée dans ce cas ! Je m’en serai voulu de donner un tel spectacle à ta famille. Dit-il avec humour.
J’ai bien peur que cette Saison à venir te donne du fil à retordre, mon ami. Nul doute que ta charmante soeur ne se laissera pas berner facilement.

- Je n'en doute pas mon ami, même si tu as offert par le passé quelques spectacles mémorables à cette dite famille Répondit Thomas en rigolant tout en prenant une bouffée de ce merveilleux cigare que faisait venir son père.

- Du souci ? Je crains beaucoup plus pour la santé mentale de mère que pour ma soeur mon ami. J'ose seulement espérer que les ambitions de ma soeur pour elle-même ne la feront pas souffrir. Profitant que leur père soit occupé à parler à la cuisinière que le majordome avait fait monter pour recevoir les compliments de leur maître, Thomas s'empressa d'ajouter.

- Écoutes William... En raison de notre amitié je ne peux me taire. Tu n'es pas sans avoir remarqué que ma soeur nourrit pour toi quelques sentiments depuis l'enfance. Vu son attitude envers toi ce soir, la façon dont elle a semblé agréablement surprise de ta réaction lorsqu'elle est apparue aux escaliers, force est de constater que ces sentiments sont assez sincères et puissants pour qu'elle ne t'ai pas oublié et ce, malgré ces années loin de son entourage. Thomas fit une pause, le temps pour son ami de digérer l'info qui soit pouvait le réjouir ou le paniquer mais en tout cas peut-être le surprendre. Il reprit en posant sa main sur l'épaule de son ami.

- Je ne sais quelles sont tes intentions envers elle ni si tu nourris également quelques sentiments pour ma soeur. Saches que si tu en venais à envisager de demander sa main, rien ne me ravirait plus que de t'appeler mon frère. Toutefois si tu venais à ne pas la choisir, que ce soit pour une autre dame ou rester seul, je n'exigerai de toi qu'une chose : Épargnes-la. Ne la fais pas souffrir plus que nécessaire. Traites-la avec respect et considération pour les sentiments qu'elle te porte. Il lui avait posé cette exigence en le fixant dans les yeux comme pour lire la réponse en son âme. Rien n'irait à l'encontre de leur amitié qui avait déjà été éprouvée par le passé, pas même le fait de briser le coeur de sa soeur. Néanmoins Thomas ne pouvait ignorer son rôle et se devait de la protéger. Même contre elle-même et contre son coeur. Ceci étant dit, il termina son cigare avant de l'écraser dans le cendrier en cristal.

- Bien sûr, je ne t'ai rien dit et cette conversation n'a jamais eu lieue. Si je crains la colère de ma mère, crois-moi, elle n'est rien en comparaison de celle d'Emma lorsqu'elle se sent blessée et trahie. Et pour l'avoir vue, il n'y a rien de plus culpabilisant au monde que voir qu'on l'a blessée.


*********************************************

Les hommes de retour, ils furent accueillis au salon où la surprise du concert musical les attendait. Je me tenais en retrait, soudain je me sentais timide. J'avais été exposée un peu plus tôt dans la soirée mais descendre un escalier dans une belle robe n'était rien à jouer publiquement. C'était comme donner une fenêtre sur son âme en quelque sorte.

- Nous nous sommes dit que vous ne seriez pas contre un petit intermède musical. Clama ma mère avec ravissement en invitant ces messieurs à prendre place puis moi à m'approcher avec mon violon que je tenais dans les mains.
- Emma va nous apporter un moment délicieux en nous jouant un air de violon. Je te cède la place ma chérie.

J'approchais alors sous l'invitation maternelle pendant que chacun se plaçait de façon confortable. J'avais déjà joué de nombreuses fois devant ma famille mais jamais encore devant William. Il m'avait dit un peu plus tôt qu'il jouait du piano. Je ne doutais pas qu'il était bon pianiste de sorte que je m'attendais à une oreille plus critique que celle de mes parents.

- Je vais vous interpréter une sonate pour violon solo de Jean-Sébastien Bach. Dis-je avec simplicité, sondant du regard celui si sérieux de notre invité, ce qui ne manqua pas de me déstabiliser un peu.

Sur ces mots je plaçais mon violon, plaçais correctement mes doigts sur l'archet et laissa mon esprit se laisser emporter par la mélodie que j'allais jouer et le son que je souhaitais obtenir. Je faisais le vide dans ma tête. Plus personne n'existait en cet instant. J'étais seule. Je respirais et laissa l'archet frotter la corde. Ni trop appuyé ni trop léger, juste ce qu'il fallait pour qu'un son clair se dégage. Mes doigts s'emparèrent de la mélodie que je jouais dans ma tête il y a un instant. Mon corps était détendu mais mes doigts étaient agiles. J'avais tellement répété ce morceau qui était des plus apprécié qu'ils le connaissaient par coeur. Mon visage était apaisé, tout à la musique que je jouais, fermant mes traits lorsque j'exprimais une tension, les libérant quand l'harmonie se faisait. Le morceaux était un peu technique car il s'agissait d'une musique pour un seul instrument mais j'en maîtrisais le sens car dans la musique c'était bien le plus important, cet art d'exprimer des choses. J'exprimais ainsi le passé, le présent et le futur. Ce passé qui m'avait fait parfois souffrir, le présent qui me réjouissait et le futur que je voulais éblouissant.

Le morceau terminé je jouais la dernière note en prenant soin de la mener jusqu'au bout et même une fois que le son ne se faisait plus par l'archet, je lui laissais quelques instant pour être transporté par le silence avant de relâcher ma position et d'attendre la réaction de mon auditoire. J'espérais que cette partition avait été appréciée par la personne dont l'avis importait le plus en cet instant pour moi : William.
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Message() / Dim 11 Juin - 11:19
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Ft Emma S.S



Accompagné par les hommes de la maison dans un coin de la splendide salle de dîner, William savourait un verre pour digérer et manqua de s’étouffer une fois encore. Décidément, les Smith-Stanley étaient décidés à le malmener et à le faire mourir de honte sans crier garde. Son ami d’enfance s’était engouffré à son tour dans une conversation délicate, sans filtre ni tabou. William écouta attentivement ses propos, avec cet air sombre qui lui donnait un certain charme à ses heures perdues. En quelque sorte, il fut soulagé par les paroles prononcées par cet homme qu’il appréciait tant depuis son plus jeune âge.

Je ne sais que répondre à tout cela mon ami, je dois bien admettre ne jamais avoir envisagé les choses de cette façon. La dernière fois que j’ai rencontré ta soeur, elle était bien plus jeune et à mille lieues de la femme qu’elle est devenue bien qu’elle est toujours été plus sage et appliquée que nous fort heureusement !

Les deux hommes à l’âge plutôt rapproché avaient fait les cents coups ensemble. Des soirées en pagaille, des amourettes avec de jolies créatures en quête d’aventures avec de riches hommes, bien loin des étiquettes de la haute société. C’était sans doute pour toutes ces raisons là que William fut surprit d'obtenir malgré tout la bénédiction de son ami à côtoyer sa cadette compte tenu de certains aspects de son passé peu honorable. La famille Stanley était soudée et ne semblait accorder que peu d’importance aux rumeurs et aux scandales, ils étaient tous suffisamment soudés pour affronter les obstacles sans craindre pour leur avenir. En cela, William était admiratif. Particulièrement fusionnels avec son plus jeune frère, ils avaient vécu une enfance beaucoup trop sombre pour réussir à recoller les morceaux d’une famille rongée par le silence et l’ignorance des coups reçus.
Si les violences subies par les deux Lightwood était un secret sagement gardé et protégé, la famille Smith Stanley n’était pas dupe sur le sujet et depuis toujours, William avait été invité pour être mis à l'abri, comme s’il était un membre à part entière de cette demeure.

Je te promets de ne pas la faire souffrir, je vous dois bien ça avec tout ce que vous avez fait pour moi durant toutes ces années.
Je garderai le silence sur cette conversation, loin de moi l’envie de voir cette maison être mise à feu et à cendre par deux femmes redoutables!
Dit-il en riant amicalement.

La maîtresse de maison reprit la parole pour annoncer une petite pause musicale pour adoucir la soirée avant que chacun ne retourne dans leurs appartements. Amoureux de la musique depuis toujours, William avait su trouver refuge dans le piano et ne pouvait qu’apprécier l’idée d’un concert privé pour se détendre. Si beaucoup de jeunes débutantes se vantaient être des musiciennes accomplies, ses oreilles avaient souvent saignées à entendre les fausses notes jouées par ces ignorantes. Emma ne faisait pas partie de cette catégorie là, il l’avait déjà entendu s'entraîner plus jeune et savait qu’elle était douée dans l’art de dompter les partitions les plus complexes.
Il resta debout dans le petit salon, son verre à la main et les yeux rivés sur la demoiselle qui s'apprêtait à bercer l’assemblée.

L'atmosphère était étrange et les récentes allusions d’un mariage entre deux membres de cette pièce n’y étaient pas pour rien. Il sentait le poid des regards ainsi qu’une pointe d’appréhension dans le regard ciel de la jeune femme qui était en place. Les premières notes raisonnèrent sous les yeux admiratifs de ses parents, de son frère et de sa belle sœur. Ils étaient fiers d’elle et William fut attendri de constater une telle complicité. Jaloux, presque.
Vêtu de noir et d’or comme à son habitude, il contemplait la scène avec bienveillance, sans bouger de sa place, se laissant transporter par la musique jouée qui vibrait dans son être.
Le premier morceau terminé, les applaudissements furent unanimes et, bien que plus mesuré que les autres spectateurs, William fit claquer ses mains à son tour, accompagné d’un sourire discret à l’égard de la jeune femme.
A son tour, il se sentit pousser des ailes et quitta son recoin dans lequel il se sentait protégé pour se rapprocher du centre de la pièce. Les regards se tournèrent instantanément sur lui, plongeant la pièce dans un silence presque pesant.

Miss Smith-Stanley, vous permettez que je me joigne à vous ?

Le coeur lancé à vive allure, il s’installa avec la boule au ventre sur le piano situé tout prêt de la demoiselle. Rares étaient ceux qui avaient eut le loisir de l’entendre jouer à l’exception de son frère et d’une jeune femme qui l’avait libéré de bien des fardeaux. Ses doigts étaient tremblants, hésitants. Le Comte inspira profondément avant de poser une première note ratée sur le clavier du piano luxueux qui lui faisait face.
Honteux, il tourna les yeux sur Emma comme pour trouver du courage.
Il fit le vide autour de lui, balayant de ses pensées les regards curieux qui scrutaient le moindre de ses faits et gestes et reprit de nouveau. Les notes suivantes s’enchainèrent avec douceur et maîtrise. William était transporté dans un autre monde, plus vulnérable et accessible que jamais, il laissait tomber son armure le temps d’un morceau connu de tous.

A la fin, il resta immobile, comme s’il allait attendait son jugement.

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Message() / Lun 12 Juin - 19:48
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Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Une fois ma prestation accomplie je dois admettre que je me suis sentie quelque peu déçue que les applaudissements de William furent plus mesurés que ceux du reste de ma famille. Sans doute n’était-ce pas le bon moyen de l’impressionner. J’imagine que bien souvent au cours de la saison, il a dû assister à des soirées musicales de la sorte dont les interprètes étaient bien plus douées. Si je souris en remerciement des applaudissements ce ne fut toutefois qu’un sourire de façade, je le confesse. Bien sûr j’avais remarqué son petit sourire discret qui avait tendance à me faire fondre surtout quand il était fixé sur moi mais je ne notais tout de fois pas que j’avais fait forte impression et c’était ça qui me décevait le plus. Je voulais toucher son coeur plus que la raison et je tâchais de chercher le moyen d’y parvenir. Je n’avais plus envie d’être regardée comme la petite soeur de substitution mais bien comme une femme.

En revanche je fus surprise de le voir se lever et se diriger au piano en me lançant en chemin :

« Miss Smith-Stanley, vous permettez que je me joigne à vous ? »

- Bien sûr, je vous en prie. Lui répondis-je, plongée dans mes pensées et quasi machinalement. Je lui cédais alors la place, bien heureuse de me retrouver dans la peau du spectateur.

Il me semblait que pendant toutes ces années, je n’avais pas eu l’occasion de l’écouter jouer une seule fois. Je me demandais ce que ce geste signifiait. Était-ce là une façon de remercier ma famille pour son amitié ? Ou peut-être la simple démonstration qu’il se sentait bien et à son aise avec nous ?

Un premier son hésitant se fit entendre. Ses mains semblaient trembler. Je souffrais pour lui de le voir s’infliger cela. Soudain son regard chercha le mien et le trouva. Il avait la mine piteuse, honteux mais je lui souris avec bienveillance et fis un imperceptible mouvement de tête pour l’encourager.

Je ne sais si cela le rassura mais il reprit contenance, inspira et reprit. Posant des notes douces et mélodieuses. J’étais captivée par la douceur et l’expressivité dont il faisait preuve. Plus que de jouer et de maîtriser techniquement un morceau comme certains, il se livrait. Je comprenais alors pourquoi il jouait si peu souvent en public et n’appréciait que très peu l’exercice. Il se livrait, faisait tomber son masque de dureté et permettait qu’on le voit totalement. Il se rendait vulnérable et jamais je ne l’avais autant admiré qu’en cet instant.

Lorsque la mélodie prit fin il resta en place et le silence se fit. Ce genre de silence où chacun est encore plongé dans ce monde où la musique nous avait emmenés. Sortant de ma torpeur je fus la première à faire retentir mes applaudissements, réveillant le reste de ma famille qui congratula d’applaudissements fournis notre invité.

Je le laissais profiter de cet instant bienfaiteur avant de me lever et de le rejoindre pour lui murmurer.

- Vous plairait-il que nous régalions notre auditoire et famille d’un duo ? lui demandais-je en lui désignant la couverture d’un morceau que je travaillais justement en ce moment.

Mon regard était interrogatif et lui laissait tout le soin de se sentir à l’aise de me répondre favorablement ou non comme il le souhaitait. J’aurais détesté qu’il se force à me faire plaisir et j’espérais qu’il le savait.
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Message() / Sam 17 Juin - 9:55
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Ft Emma S.S



Emporté par la mélodie, William s’enferma dans une bulle dont lui seul avait la clé pour ne pas se laisser submerger par ses émotions. Le morceau terminé, il tourna le regard sur ses hôtes et les quelques secondes de silence lui parurent durer des heures entières. Une chance qu’Emma lance en premier des applaudissements, activant ainsi l’enthousiasme générale dont il avait besoin pour se rassurer sur sa prestation.

La demoiselle s’avança à ses côtés pour l’inviter à accorder leurs notes ensemble et William lui adressa un sourire accompagné d’un hochement de tête pour valider son offre. Avec plaisir, prenez place.

La partition désignée par la jeune femme lui était inconnue et il prit donc quelques instants pour se familiariser avec celle-ci afin de ne pas se ridiculiser, laissant à la future débutante le temps de s’installer avec son instrument. Complices, ils échangèrent un regard, lançant sans plus de mot le début de leur duo.
Emma était douée, plus que beaucoup d’autres demoiselles et William n’eut aucun mal à s’engouffrer dans ses notes pour y glisser les siennes avec harmonie. La musique s’engouffra dans toute la pièce avec plus d’intensité et de force que leurs solos précédents. Tous les membres de cette famille étaient subjugués par la beauté du morceau joué, l'aîné profita même de l’occasion pour faire danser son épouse à petits pas dans un coin de la pièce. Le Comte, peu habitué à ce genre de dîner en famille, où la bonne humeur était maître des lieux, savoura l’instant, regrettant également n’avoir jamais assisté à de pareilles retrouvailles au sein de sa propre demeure. Si l’entente entre les Lightwood s’était améliorée avec le temps, les non-dits restaient trop présents dans leurs esprits pour partager des moments comme celui-ci.

Malgré quelques dérapages, quelques décalages de partition, les invités n’y virent que du feu et les deux musiciens rattrapèrent leurs erreurs en toute discrétion pour se synchroniser à nouveau. La fin du morceau sonna et les applaudissement tintèrent de nouveau, admiratifs du duo improvisé. William se tourna vers Emma et lui lança un clin d’oeil l’air de dire “Nous avons assurés, Miss Smith Stanley “ .

Légers, envoûtés et euphoriques, tous furent unanimes lorsque la maîtresse de maison proposa de jouer les prolongations autour d’un thé et de quelques parties de cartes pour les messieurs.

Le frère d’Emma s’approcha de son ami, le conviant à s’allier à lui.

William, joins toi à moi ! Je ne savais pas que tu étais un musicien talentueux, mais je sais en revanche que tu es un grand joueur de cartes !

Le Comte se mit à rire, déclinant avec politesse l'invitation faite.

Je ne voudrais pas risquer de perdre ! Tu n'as jamais été un très bon stratège dit-il provocateur et amusé. J’espère que tu ne m’en voudras pas, mais le voyage m’a épuisé et je préfèrerai me contenter d’une infusion avant de rejoindre mes quartiers.

Déçu, mais compréhensif, son ami d’enfance posa sa main sur son épaule pour rejoindre son père au petit salon.
William se leva du banc de son piano, s’approcha d’Emma, l’esprit lavé de ses tourments grâce à la musique.

Emma, souhaitez-vous vous joindre à moi pour une dernière tasse avant que je m’écroule de fatigue ? Dit-il, exténué, mais ravi de cette journée passée aux côtés des Smith Stanley.


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Message() / Mer 21 Juin - 14:22
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

« Avec plaisir, prenez place. »

Sous son invitation, je remis mon violon sur mon épaule et pris place. L'interrogeant du regard, j'attendis qu'il soit prêt et attendit son signe de tête pour commencer. Les mélodies de chacun se liaient et se délaient, s'accompagnant parfois en dissonance et à d'autres, en harmonie.

Bien sûr, nous n'étions pas des musiciens professionnels et il nous est arrivé de parfois rencontrer quelques couacs mais nous parvinrent l'un et l'autre à nous rattraper. Cela n'empêcha toutefois pas ma famille d'apprécier cet interlude musicale au point que mon frère invita Charlotte à danser, ce qui me surprit mais également me ravit. J'échangeais régulièrement des regards complices avec mon partenaire de jeu. Certaines fois, nous souriant même.

Le morceau terminé, ma famille n'attendit pas cette fois pour applaudir ce duo improvisé avec des applaudissements nourris et le sourire aux lèvres. Ma mère en particulier rayonnait. Je dus me pincer discrètement les lèvres pour me retenir de rigoler tant par la nervosité qui me quittait enfin que par l'amusement que je ressentais. Je tournais alors la tête et reçu par un sourire le clin d'oeil que me lançait William qui affichait un air à la fois rayonnant et satisfait. Nous faisons une bonne équipe, c'était désormais indéniable.

Ma mère alors invita l'assemblée à poursuivre la soirée par quelques jeux de cartes afin de permettre à leurs musiciens du jour de se reposer. Alors que j'étais tournée pour confier mon instrument au majordome de la maison, j'entendis l'invitation de mon frère et la réponse faite par notre invité.

En me retournant, il se trouvais désormais proche de moi et m'invita en ces mots :

« Emma, souhaitez-vous vous joindre à moi pour une dernière tasse avant que je m’écroule de fatigue ? »

- Avec plaisir William. Lui répondis-je, encore euphorique de ce petit concert improvisé, ma joie se lisant aisément sur mon visage.

Je le suivis alors vers le canapé du petit salon où nous prirent place. Le thé ne tarda pas à être déposé sur la table basse et je nous servis deux tasses.

- Désirez-vous du lait ou du sucre dans votre thé William ? Lui demandais-je en l'interrogeant du regard, le sourire aux lèvres.
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Message() / Mer 28 Juin - 17:23
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Ft Emma S.S



William s’installa dans un fauteuil confortable de l’autre côté de la pièce et attendit le service du thé. A bout de force après les nombreux rebondissements de cette soirée, accumulés à la fatigue du voyage, il resta silencieux quelques minutes avant que la demoiselle ne reprenne la parole.

Un peu de lait, je vous remercie.

L'atmosphère était de nouveau détendue et le Comte également, commençant à digérer les diverses informations de cette soirée avec plus de rationalité. L’idée d’un mariage entre les deux familles lui avait semblé folle, Emma n’étant à ses yeux encore qu’une enfant, mais cette époque était bien révolue et les nombreux atouts de la demoiselle la plaçait finalement en tête de liste des prétendantes éventuelles.
La jeune femme le connaissait depuis si longtemps qu’elle avait déjà assisté à ses crises de nerfs et ses colères noires lorsqu’il avait été question de sujets sensibles avec son frère. Elle savait également qu’il n’était pas un mauvais bougre sous ses airs parfois hautains et la famille Smith Stanley n’était pas dupe sur les affaires douteuses de l’héritier. Cela ne semblait pas les effrayer et c’était un argument de poids, car malgré toute sa bonne volonté, William était un homme ambitieux et challenger, incappable de reculer devant le moindre obstacle quand il s’agissait d’agrandir la fortune familiale. Depuis que son frère cadet avait obtenu le poste de gouverneur, il s’était assagi, par respect pour l'emploi de ce dernier et également car Gabriel rapportait beaucoup d’argent à la famille lui aussi, de quoi le délester d’une charge.

Je suis navré de ne pas avoir su apporter de réponses convenables à nos échanges, Miss Smith Stanley, je dois bien admettre avoir été déboussolé par la nature de ces derniers.
Voilà si longtemps que je n’étais pas venu ici que je n’avais pas su voir à quel point vous aviez changé. Vous êtes une femme de caractère, cela me saute aux yeux à présent, et je dois bien admettre que j’apprécie ce trait de votre personnalité. Vous n’avez pas froid aux yeux, et vous semblez comprendre qu’il m’arrive parfois de ne pas être un homme irréprochable..
Le poids qui trône sur les épaules des demoiselles est immense à l’approche d’une Saison, mais nous avons aussi notre lot de responsabilités, et je suis bel et bien capable de tout pour mettre ma famille à l’abri des dettes. La fortune de nos familles n’est pas inépuisable, il faut sans cesse veiller à ne pas commettre l’irréparable. Cela implique de faire des choix, des bons et des moins bons.. de prendre des risques…et de veiller à ce que cela ne nous retombe pas dessus…


Enième mise en garde, il tentait de s’assurer qu’ils étaient tous les deux bien sur la même longueur d’ondes. L’épouse qu’il choisirait ne devrait pas être prise au dépourvu, elle devrait devenir un pilier, capable de sourire dans n’importe quelle circonstance et de dissimuler avec tact les arrangements passés par son époux.
Avait-elle la capacité de faire cela ? A n’en point douter. La nuit serait agitée, pleine de questions existentielles en tout genre.

Je vous propose la chose suivante.
Apprenons à mieux nous connaître, je veux dire, de façon plus authentique. Pas simplement comme l’ami d'un frère ou comme  la soeur de ce dernier. Nous avons de nombreuses anecdotes à raconter sur notre passé, mais aucune qui nous lie réellement. Que diriez-vous d’une sortie en famille sous un angle nouveau, à l’opéra peut-être ? Nous partageons de toute évidence une affection commune pour la musique.


Assis au fond de son siège, sirotant à petite gorgée la boisson chaude agrémenté de lait par la jeune femme, son ton était sympathique, ouvrant des portes jusqu’ici clauses.

Votre frère m’a demandé de ne point vous faire souffrir, et l’idée de le faire me serait insupportable avec tout le respect que j’éprouve pour vous, Emma.
Je serai donc parfaitement honnête envers vous tout au long de la Saison prochaine, et j'attends la même chose de votre côté.
Le choix d’une épouse ou d'un mari ne doit pas se faire sur un coup de tête, et passer du temps ensemble nous aidera à y voir plus clair. Evidemment, vous serez informée de mes intentions, qu'elles soient à votre égard ou envers une autre.


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Message() / Jeu 29 Juin - 17:16
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

« Un peu de lait, je vous remercie. »

J'ajoutais alors un peu de lait dans la tasse dans laquelle je venais de servir du thé et la lui tendis, laissant un aimable sourire s'afficher sur mon visage. Puis je me sers ma propre tasse avec un peu de lait et un sucre.

Je suis navré de ne pas avoir su apporter de réponses convenables à nos échanges, Miss Smith Stanley, je dois bien admettre avoir été déboussolé par la nature de ces derniers.
Voilà si longtemps que je n’étais pas venu ici que je n’avais pas su voir à quel point vous aviez changé. Vous êtes une femme de caractère, cela me saute aux yeux à présent, et je dois bien admettre que j’apprécie ce trait de votre personnalité. Vous n’avez pas froid aux yeux, et vous semblez comprendre qu’il m’arrive parfois de ne pas être un homme irréprochable..
Le poids qui trône sur les épaules des demoiselles est immense à l’approche d’une Saison, mais nous avons aussi notre lot de responsabilités, et je suis bel et bien capable de tout pour mettre ma famille à l’abri des dettes. La fortune de nos familles n’est pas inépuisable, il faut sans cesse veiller à ne pas commettre l’irréparable. Cela implique de faire des choix, des bons et des moins bons.. de prendre des risques…et de veiller à ce que cela ne nous retombe pas dessus… Je vous propose la chose suivante.
Apprenons à mieux nous connaître, je veux dire, de façon plus authentique. Pas simplement comme l’ami d'un frère ou comme  la sœur de ce dernier. Nous avons de nombreuses anecdotes à raconter sur notre passé, mais aucune qui nous lie réellement. Que diriez-vous d’une sortie en famille sous un angle nouveau, à l’opéra peut-être ? Nous partageons de toute évidence une affection commune pour la musique... Votre frère m’a demandé de ne point vous faire souffrir, et l’idée de le faire me serait insupportable avec tout le respect que j’éprouve pour vous, Emma.
Je serai donc parfaitement honnête envers vous tout au long de la Saison prochaine, et j'attends la même chose de votre côté.
Le choix d’une épouse ou d'un mari ne doit pas se faire sur un coup de tête, et passer du temps ensemble nous aidera à y voir plus clair. Évidemment, vous serez informée de mes intentions, qu'elles soient à votre égard ou envers une autre.


J'avais profité de ces instants pour boire mon thé à petites doses, réagissant parfois à ses propos comme lorsqu'il me précisa sa promesse faite à mon frère. Je fronçais les yeux en me demandant ce que mon frère avait bien pu lui confier me concernant et n'aimais pas beaucoup ces confidences.

Lorsqu'il eut fini, je reposais ma tasse vide, l'incitant à en faire de même.

- Je vois... Lui répondis-je en me levant. Dans mon mouvement, je lui pris délicatement la main et l'incita à se lever avec moi. Venez avec moi. L'invitais-je.

Le reste de ma famille était tout à leur partie de cartes. Celle-ci était visiblement endiablée vu les différentes exclamations que les uns et les autres laissaient échapper lorsque l'un d'eux avait fait un bon coup. Nous avions donc le bénéfice d'être totalement ignorés. Ainsi, nous sommes passés plutôt inaperçu lorsque nous avons quitté nos places. J'ouvris la porte fenêtre donnant sur la terrasse et sortit, entraînant William dans mon sillage. J'avais besoin d'air et d'intimité à la fois. Volontairement, je laissais la porte-fenêtre légèrement entrouverte derrière nous afin de respecter la bienséance tout en nous permettant d'avoir de l'intimité. Nous pouvions donc parler seuls sans avoir peur que nos confidences ne soient entendues par d'autres oreilles que les nôtres. Arrivés devant la rambarde en pierres, j'ôtais mes gants et les posais sur la pierre froide. La douce fraîcheur du soir me faisait du bien et je lui offris ma gorge, levant la tête vers le ciel étoilé, le laissant tout à sa propre contemplation. Je ne m'étais pas rendue compte que cet intermède musical m'avait donné chaud. J'en profitais pour réfléchir à ce que j'allais lui répondre et à la façon avec laquelle m'y prendre. Décidée après quelques courts instants, je me retournais alors vers William qui me faisait désormais face.

- Vous permettez ?... Lui demandais-je avec douceur pour la forme plus que pour le fond. Je franchis alors l'espace qui nous séparait et lui saisit à nouveau la main que je tenais il y a quelques secondes. Je relevais alors avec délicatesse et douceur sa manche et sa veste afin de dévoiler sa peau jusqu'à laisser voir ses premières cicatrices. Le sentant se raidir, comprenant alors ce que je mettais en valeur, je respectais ses sentiments et n'allais pas plus loin que nécessaire. Dans un geste apaisant et des plus doux, je posais ma main libre avec tendresse sur ces marques d'un douloureux passé, les rendant invisibles à l’œil. La caresse était douce de sorte à apaiser par le toucher les souvenirs pénibles que leur seule vue mettait en lumière. Mes pouces caressaient avec douceur et légèreté sa peau mise à nue. Je perçus alors qu'il se détendait quelque peu, semblant accepter la caresse que je lui prodiguais.

- Thomas nous a parlé des cicatrices de Gabriel, un jour où ils faisaient du sport ensemble. Il a eu chaud et a retiré sa chemise en oubliant ce qu'il devait cacher. Il a confirmé ce jour ce que mon frère avait cru voir un jour sur vous aussi. Il a demandé à mes parents ce qu'il convenait de faire pour protéger ses amis, les préserver. C'est pour cette raison que mes parents vous ont invité vacances après vacances afin de ne pas vous laisser autant que faire se peu, à la merci de votre ou de vos bourreaux. Ils m'ont informée de la situation quand j'ai été en mesure de comprendre. Malgré parfois vos colères et vos réactions violentes qui me firent pleurer plus d'une fois, je savais au fond que ce n'était pas vous. Malgré tout, jamais encore je ne vous avais révélé que je savais, jamais je ne vous ai posé de questions ni voulu en savoir plus ou même les voir. Plus encore, jamais votre secret n'a été ébruité par ma famille et encore moins par moi. Nous avons tâché de vous protéger sans que vous ne vous en rendiez compte durant presque toute votre enfance pour vous préserver. Commençais-je, plongeant mon regard dans le sien, le laissant jauger combien mes propos étaient sincères. J'espérais le toucher au coeur, non pas qu'il comprenne mais qu'il ressente combien nous étions plus liés à lui qu'il ne l'avait jamais envisagé. Moi la première de tous. Il ne l'avait sans doute jamais remarqué mais s'il se sentait toujours aussi bien et apaisé avec nous c'est parce que, petit à petit, tout comme l'on redonne confiance à un animal sauvage, nous l'avons apaisé avec patience puis nous l'avons profondément aimé. Plus qu’être l’objet de sa passion qui, s'il se laissait aller, viendrait sans doute sans mal (j'en avais eu la preuve par son regard sur moi qui avait changé à l'instant où j'étais apparue dans les escaliers), je voulais avant tout être pour lui celle qui lui apportait du bien être, l’attirant par l’apaisement, l’équilibre et la simplicité que je pouvais lui apporter. Petite, j'avais toujours été celle qui le consolait, celle devant qui il avait pu pleurer enfant car jamais je ne l'avais jugé ou je ne m'étais moquée de lui pour cela. J'avais gardé pour moi seule ses confidences. Je savais lui apporter le calme dont il avait parfois désespérément besoin et ça, il semblait l'avoir oublié. Son corps maintenant détendu me donnait la preuve que j'en étais encore capable et que si son esprit n'y pensait plus, son corps quant à lui s'en souvenait.

Alors tout aussi délicatement et avec un respect infini, je replaçais sa manche correctement, me doutant que ça le mettrait plus à l'aise de ne pas laisser ces cicatrices qu'il avait toujours pris soin de cacher aux yeux des autres, à l'air libre. Je ne tenais plus sa main mais je m'aperçus néanmoins qu'elle était restée dans la mienne, comme abandonnée. Je n'en dis rien, j'aimais tellement ce contact de sa peau contre la mienne que le rompre me serait trop cruel. Il était toutefois libre de le faire s'il le voulait. En revanche, je ne me sentais pas la force de m'éloigner pour reprendre une distance plus respectable, ce que la bienséance m'aurait en d'autres circonstances, intimé.

J'étais si proche de lui que je ne l'avais jamais été depuis que nous sommes adultes. Enfants, ce n'était pas pareil. Ces moments avaient été rares mais ils avaient eu le bénéfice d'exister et de semer une graine qui depuis, n'avait jamais cessé de grandir. J'avais nourri de tendres sentiments pour cet enfant devenu homme et force était d'admettre que ces sentiments ne m'avaient jamais quittée malgré son absence. C'était lui que mon coeur avait choisi et j'espérais sincèrement qu'en retour, le sien en viendrait à la même conclusion, même si pour cela, il avait besoin de plus de temps.

J'étais si près de lui que je pouvais sentir la chaleur qui émanait de sa personne. Elle était douce et agréable. Elle m'enivrait presque, m'appelait. J'aurais tant aimé me blottir contre lui, le sentir entourer mon corps de ses bras dans un geste tendre et protecteur. Tentant de ne pas me laisser plus envahir par ces pensées, je poursuivis mon propos. Toutefois ma voix reflétait à mon corps défendant, l'émoi que je ressentais.

- Ce que vous me demandez n'est rien de plus que ce que j'ai toujours fait pour vous. Seulement, vous en ignoriez tout mais aujourd'hui, je n'ai plus envie de me cacher ou de me taire, surtout pas avec vous mon cher, très cher William. Continuais-je toujours caressant la peau de sa main de mes doigts avec douceur et tendresse sans le quitter du regard. Des larmes d'émotion montaient à mes yeux tant je me livrais. Je n'avais pas prévu la tournure que ces évènements prenaient soudainement et dévoilais mon âme à nu, déposant mon coeur à ses pieds. La dernière chose que j'aurais voulu était de dévoiler ainsi la teneur de mes sentiments. Plus que tout, je ne voulais pas lui faire peur mais je sentais qu'il le fallait. Il devait savoir. Me livrer ainsi me coûtait plus qu'il ne pouvait l'imaginer. J'étais terrorisée à l'idée qu'il me rejette alors que je me livrais ainsi, plus honnêtement et sincèrement que je n'avais jamais osé le faire. C'était un peu comme plonger dans le vide en espérant qu'un fil nous retienne ou qu'un matelas confortable amortirait notre chute. J'aurais voulu en dire plus mais l'émotion me coupait littéralement la voix. J'étais totalement plongée dans son regard, cherchant dans ces yeux noirs de jais la réponse aux questions que je me posais. Jamais encore nous ne nous étions regardés ainsi, si proches, avec tant d'intensité. Cédant à notre proximité, à sa main toujours dans la mienne, je m'approchais de plus en plus de lui, réduisant un peu plus à chaque seconde la distance qui séparait nos visages, mes yeux ne quittant pas les siens, le moment s'intensifiant de plus en plus. Jusqu'à ce que finalement, mes lèvres atteignent leur but et touchent enfin les siennes dans un contact d'une douceur et d'une tendresse sans équivalent. Sa chaleur m'envahissait. Mes yeux se fermaient et mon esprit me quittait totalement, mes lèvres s'imprégnant de ce contact empli d'une légère maladresse qui trahissait qu'il s'agissait là de mon tout premier baiser. J'avais eu beau l'imaginer de mille façons mais jamais je n'aurais souhaité l'échanger avec un autre que lui. Cette fois, contrairement à toutes les autres, il était bien réel et je le vivais comme je l'avais toujours rêvé, avec cet homme que mon coeur avait choisi.
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Message() / Sam 1 Juil - 17:40
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Ft Emma S.S


La tasse de thé rapidement avalée, William s'apprêtait à se lever pour saluer ses hôtes et rejoindre sa chambre lorsque Emma le devança, d’autres projets en tête. Il se leva sans broncher, suivant la demoiselle jusqu’à la terrasse accolée à la pièce de réception, offrent tout de même une certaine intimité. La nuit était déjà installée depuis plusieurs heures et les vastes jardins semblaient devenus tout petits, dans le noir.
L’air frais s'engouffra dans sa nuque, comme une délicate caresse, mais ce fut une autre sensation qui le fit réagir avec plus d’ardeur. La jeune femme s’aventurait sur un chemin dangereux, osant remonter le rebord de sa manche pour dévoilé l’indévoilable.
William se raidit, capable de rentrer dans une colère noire à faire trembler les plus audacieux, puis il se souvint, de ce geste malheureux à l’encontre de Juliet Blooming et du chaos que cela avait créé. Il se ravisa, la mâchoire serrée, immobile et rigide.
Ses yeux se posèrent sur ses blessures, sur les vestiges de ce passé qui le hantait encore malgré une amélioration. Le simple fait de dénuder ses cicatrices ou, pire encore, de les toucher, ravivait en lui un tonnerre grondant, un déluge d’émotions contraires.

Il se concentra sur les vas et viens de ses doigts, prenant conscience au fil des allers retours qu’il ne ressentait aucune douleur, physiquement parlant. Les plaies étaient cicatrisées et seul son esprit continuait à saigner.

Pitié, ne parlez pas de ça. Pensa t-il intérieurement.

Trop tard. Emma se confia à lui avec sincérité, lui révélant connaître toute la vérité depuis plusieurs années. Les Smith-stanley ne l’avaient donc pas invité aussi souvent par simple hasard, ils l'avaient protégé, lui et son frère. William déglutit, dénouant les nœuds dans ses épaules en laissant sa nuque craquer à gauche, puis à droite, avant de respirer à nouveau une fois le tissu baissé. Cette partie sombre de sa vie était douloureuse, l’homme bienveillant qu’il savait être se transforma instantanément en cet homme sombre et dangereux que beaucoup redoutaient. Son regard noir était de retour, non pas par haine ou désir de blesser la demoiselle, mais car tout lui faisait encore si mal, comme si tout c’était passé hier.

Toutes les familles ont des secrets, Miss Smith, dont certains plus complexes que d’autres. Gabriel et moi porterons à jamais le poids de notre passé, mais nous avons grandi, nous avons changé et nous n’en parlons plus. Vous avez de la chance d’avoir une famille aussi protectrice et aimante que la vôtre, nous n'avons malheureusement pas connu cela. Gabriel a obtenu un poste honorable, et j’ai hérité d’une vaste fortune également, cette histoire ne doit jamais sortir en dehors de ces murs, c’est impératif. Si une rumeur venait à s’ébruiter sur notre passé, cela ruinerait des années de travail et de réussite.

Depuis son adolescence, une fois l’auteur de ces coups renvoyé, William s’était attelé à devenir le genre d’homme que l’on craint et que l’on admire plus qu’un gentil bonhomme sympathique. Il s’était armé, avait revêtu ses costumes noir et or inlassablement chaque jours, n’accordant ses sourires qu’à de rares privilégiés. Il ne voulait plus être une victime, plus jamais.

Il s’était trompé au sujet d’Emma. Elle était douée d’une clairvoyance naturelle sur les gens et était, tout comme lui, capable de mentir ou de dissimuler des vérités. En cela, il l’admirait.
Redoutable demoiselle protégée par un visage d’ange, la tromperie était bluffante.
Leurs regards se croisèrent à nouveau pour ne plus se détacher. Elle s’avança, d’un pas, puis d’un autre, et William sentit son parfum ennivrer ses sens. Caché par l’inclinaison favorable de la terrasse, il resta immobile, incappable de repousser les avances audacieuses de la jeune célibataire. Lentement, il sentit ses lèvres se poser sur les siennes et une délicate chaleur vint délier les muscles de son corps.
Puis, il réalisa, recula, se mordant les lèvres pour être certain de n’avoir pas rêvé. Le stress s’empara de son être, et sa voix se fit plus basse.

Emma… nous n’aurions pas dû. Vous n’êtes pas n’importe quelle demoiselle, je n’aurai pas..
Savez-vous ce que cela impliquerait si quelqu’un venait à apprendre ? Si l’on nous avait vu…


Il se mit à marcher de façon désordonnée, faisant attention à ne point attirer l’attention.

J’ai bafoué votre honneur, c’est impardonnable…
Ce baiser, tout comme ces marques que vous avez découvert sur mes bras, tout cela doit rester secret… Je dois pouvoir vous faire confiance… il en va de notre réputation à tous les deux.


Tous ses gestes étaient désordonnés, en pagaille. Gabriel, il devrait en parler à son frère pour se rassurer. Les règles étaient simples, s’il s’accordait à les suivre, William devait épouser cette femme, mais personne ne les avait surpris…

Nous devons rentrer, j’ai besoin de réfléchir.

Elle comprendrait, ou pas. William était un homme calculateur, qui venait de perdre l’absolu contrôle de la situation, de quoi lui faire perdre tous ses moyens…
Après un ultime regard, et car il était un homme, face à une ravissante demoiselle, il fit volte face jusqu’au salon, pour ne pas risquer de faiblir, à nouveau.

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Message() / Sam 1 Juil - 21:01
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Intéressantes retrouvailles
Le 20 juillet 1818  @William Lightwood

Quel bonheur incroyable ce fut de le sentir me rendre mon baiser. Je m’abandonnais totalement à cette douce étreinte même si elle fut des plus fugaces. Son odeur, la chaleur de son corps, la douceur de ses lèvres en demande d’être nourries par cette étreinte. Tout m’attirait et rien ne m’aurait permis de lui résister en cet instant.

Puis la réalité vint vite, bien trop vite à mon goût. Il marchait de façon désordonnée, paniquant de ne plus avoir le contrôle. Pourtant ce n’était pas faute de l’avoir prévenu. Il ne me connaît pas. Il me voit comme une enfant, innocente, manipulable. Il n’en était rien. Je savais parfaitement ce que je voulais et je n’avais besoin de personne pour me dicter à qui m’intéresser ou non.

Le voir paniquer ainsi, confus me donna presque envie de rire mais je respectais son sentiment et le laissa retourner dans le salon. Je ne pouvais pas dire que je n’étais pas déçue. J’aurais voulu que cette étreinte lui ouvre les yeux, qu’il me prenne dans ses bras mais il me fallait me rappeler que la dure réalité n’était pas un rêve. Loin de là parfois.

Je ramassais alors mes gants, les remettant au passage avant de le suivre dans le salon d’un pas normal, comme si rien ne s’était passé, comme si nous avions seulement été prendre un peu l’air.

- Calmez-vous William, je vous en prie. Vous allez alerter mes parents et tout sera découvert. Lui chuchotais-je tout en l’invitant à me suivre dans un coin à l’opposé de la pièce, sur un banc se trouvant près d’une fenêtre, où mes parents ne pourraient pas nous entendre.

- Vous oubliez que cette famille que vous m’enviez est aussi la vôtre William. Nous unir ne ferait que rendre officiel ce lien qui existe déjà dans nos coeurs. Pourquoi pensez-vous que ma mère ait insisté pour que je porte cette robe normalement prévue pour mes débuts ou que mon frère vous ait fait venir avant mon entrée dans le monde ? Tous le souhaitent, moi la première. Vous en comprenez la raison maintenant. Vous savez tout désormais. Lui répondis-je en ne le quittant pas des yeux. Je ne doutais pas que s’allier ma famille par une union serait un argument de poids. Tant sa position que sa fortune était intéressante à qui saurait l’utiliser convenablement. C’était sans compter sur le profond amour que les miens lui vouait et qui lui serait définitivement acquis par un mariage.

- Vous m’insultez en pensant après tout cela, à la lumière de tout ce que je vous ai révélé que j’irais révéler quoi que ce soit. Me suis-je insurgée, mon regard azur se faisant froid comme la glace, de sorte que l’on comprenait aisément qu’il s’agissait là d’un reproche.

- Pour cela en plus de me contrefaire de ma ruine il faudra en premier lieu que je veuille la vôtre. Ai-je vraiment besoin de vous dire que c’est la dernière chose que je souhaite ? Pourquoi croyez-vous donc que je vous ai amené sur la seule terrasse de la maison sur laquelle il n’y a aucune vue ni fenêtre. Me pensez-vous donc stupide William ? Les larmes de déception, de colère me montèrent aux yeux alors que je répondais à chacune de ses paroles d’un ton bas pour n’être entendue que de lui seul. Une larme s’échappa finalement et roula le long de ma joue.

- Vous devez pouvoir me faire confiance ? … Il me semblait pourtant avoir à bien des occasions prouvé que c’était le cas. Souvenez-vous, faites appel à vos souvenirs et osez me dire qu’une seule fois je n’ai pas gardé vos secrets ou pas pris votre parti ? Je vais vous le dire, jamais. J’ai toujours été votre amie et j’ai largement prouvé ma valeur depuis bien longtemps. C’est vous qui m’avez oubliée. La blessure était vive et alors que ma voix paraissait calme, les larmes coulaient franchement cette fois. Me montrant particulièrement déçue et ne le cachant absolument pas, lui jetant presque un regard méprisant, je me levais dépitée. J’en avais assez entendu pour ce soir. Je me dirigeais vers la sortie et m’arrêtais un instant pour lui jeter un dernier regard avant de quitter la pièce pour rejoindre ma chambre.
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