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Les Chroniques de Londres
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Bienvenue à Chatsworth [pv Abélia]

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Message() / Jeu 13 Oct - 10:15
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Bienvenue à Chatsworth !
  Le 12 juillet 1818
 

- Emma, mon enfant, j'ai une nouvelle des plus réjouissantes à vous annoncer.

C'est sous cette introduction que le comte de Derby nous rejoignit à la table du petit déjeuner un beau matin de début juillet, un pli qu'il venait de lire dans sa main. Forcément, mais la chose était voulue par le patriarche, ma curiosité était immédiatement piquée. Toutefois il ne me fit pas languir plus longtemps.

- Le comte du Licolnshire nous fait l'honneur de passer quelques jours à Chatsworth prochainement. J'ose croire qu'il viendra accompagné de membres de sa famille dont sa fille Adélia. Il s'avère que cette dernière serait dans vos âges si mes informations son exactes. Je compte sur vous, Emma, pour la divertir et lui présenter Chatsworth.

- Vous pouvez compter sur moi, père. Lui répondis-je alors non sans enthousiasme.

Il fallait dire que jusqu'à maintenant, je n'avais pas souvent l'occasion de faire de nouvelles rencontres avec des jeunes femmes de mon âge. Bien souvent des dames venaient demander à visiter Chatsworth, attirées par la vision romantique qu'on leur en avait dépeints. C'était surtout la perspective de rencontrer le fameux Mr Darcy qui les attiraient mais se trouvaient bien déçues lorsqu'elles apprenaient que ce dernier ne vivait pas ici mais dans la demeure historique de la famille et que non, il n'avait pas inspiré le fameux personnage qui les faisait rêver.

*****

La venue de leurs invités bien que lointaine au début, arriva toutefois bien vite et déjà, les domestiques ainsi que les membres de la maisonnée étaient en place devant Chatsworth afin d'accueillir les invités en provenance du Lincolnshire.

Je me sentais quelque peu stressée à l'idée de rencontrer nos invités. Vais-je être à la hauteur des attentes de mon père et également de celles de nos invités ? Vais-je bien m'entendre avec Miss Abélia ? Est-elle sympathique ? J'avais quelque peu peur de découvrir en elle une petite peste imbue d'elle-même qui rendrait son séjour parfaitement détestable et cauchemardesque. J'avais tenté de glaner quelques informations à son sujet mais mes parents ne savaient pas grand chose. Thomas fit également le déplacement pour l'occasion. Sans doute ces messieurs avaient quelques affaires à voir entre eux, raison d'ailleurs de leur venue plus qu'un séjour de plaisir.

Fort heureusement, le temps était au beau fixe, avec la venue de la fin de la saison à Londres, on savait que les beaux jours allaient durer pour quelques temps. La saison prochaine viendrait bien vite et nous ne manquerions pas de préparer prochainement notre arrivée à Londres et cet évènement qu'était mon entrée dans le monde. Pas que ça intéresse grand monde mais c'était un cap dans la vie d'une jeune femme dans la bonne société londonienne. Si mes parents ne me mettaient aucune pression pour me marier, je savais que si je souhaitais faire une union intéressante et surtout avoir le choix de mon futur époux, je ne devais pas faire de faux pas. Alors j'apprenais beaucoup de choses, l'étiquette, l'art de l'éventail, tenir une conversation, savoir recevoir. Je prenais aussi cette visite comme une sorte de test afin de savoir si j'étais prête à me tenir en tant qu'adulte dans la société et non comme une enfant. Cela ne m'aidait sans doute pas à me sentir détendue alors que la voiture de nos invités se plaçait face à l'entrée afin qu'en sorte leurs éminents occupants.
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Message() / Sam 15 Oct - 8:01
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Bienvenue à Chatsworth !
  Le 12 juillet 1818
 


Nous allions passer quelques jours à Chatsworth, dans le Derbyshire, chez la famille comtale de ce domaine. Je savais qu’il s’agissait d’une idée de la comtesse douairière, savamment glissé à mon père, pourtant elle était restée à Grimsthorpe alors qu’il s’agissait d’un test sur mes compétences. Lady Maud préférait dormir dans son propre lit et éviter les voyages inutiles, ce qui s’entendait parfaitement, même si j’aurais apprécié sa présence et son aisance à entretenir une conversation. Elle avait dit avoir confiance en mes capacités, et je n’étais pas non plus si inquiète… Si ce n’était pour mes parents qui eux ne savaient toujours pas se tenir.

Chasser le naturel, il revient au galop. Pourvu que les Smith-Stanley ne soient pas choqués de leurs extravagances. Mais si j’avais bien compris, le Comte et mon père se connaissaient déjà et devaient discuter affaires. Tant mieux. De mon côté, je devais faire la connaissance d’une jeune femme du même âge environ et qui ferait également ses débuts à la prochaine saison afin de ne pas être trop esseulée dans ce nouveau monde qui m’attendait. Nous étions du même rang et de beauté égale, et ferions une paire divine en société m’avait dit la douairière. J’étais dubitative cependant, car nous serions en concurrence directe : comment créer et entretenir une amitié dans ces conditions ?

Et vu comment avait fini la seule véritable amitié que j’avais connue… Matthew me manquait tant.

Et puis, allait-elle me prendre de haut parce que je n’ai pas grandi dans le même milieu ? Nous n’étions que de riches bourgeois à la base, rien de plus. Et ce détail me fait sentir que nous ne serons jamais vraiment de rang égal, je serais toujours un peu moins qu’une fille de Comte et la cible favorite des coureurs de dot… Assise dans la voiture, mes pensées et mes inquiétudes occupaient mon voyage pendant que mes parents étaient passés des papotages incessants aux ronflements. Comment arrivaient-ils à dormir si profondément durant chaque voyage ? Je l’ignorais, mais j’espérais qu’ils se réveilleraient un peu avant l’arrivée.


La voiture s’arrêta, le cocher tapa sur la toile pour nous avertir que nous étions arrivés. Ma mère sursauta, puis réveilla mon père. Ils se mirent en ordre promptement et je ne pus que sourire légèrement, attendrie malgré moi.

« Mère, votre coiffure ! » Je tendis le bras pour remettre en ordre ses mèches rebelles. Je vouvoyais mes parents maintenant, ce qui les exaspérait. Puis nous descendîmes, aidés par un valet. Habillée d’un vert tendre et les avant-bras gantés, je fus la dernière à sortir pour découvrir la famille du Comté du Derby, alors que mes parents saluaient déjà le Comte et la Comtesse et je l’imaginais fort bien, tournaient les conventions d’usages à leur propre sauce. Ils avaient encore du mal à se faire à leur propre statut.

Un peu tendue, j’avançais à mon tour et m’inclinais légèrement devant le Comte et la Comtesse, oubliant de sourire dans mon malaise.

- Lord Smith-Stanley. Lady Smith-Stanley. Merci de nous accueillir dans votre demeure. Même si je peinais à en avoir l’air ravie, ce que mon père s’empressa de commenter, à mon grand désarroi.

- Notre fille Abélia est très réservée, aussi étonnant que cela puisse paraître quand l’on voit ses parents, s’amusa-t-il. Il rit et je me dirigeais vers leurs enfants.

- Lord Smith-Stanley, Lady Smith-Stanley, d’abord, pour le fils aîné et sa femme. Un simple signe de tête et je me tournais enfin vers sa cadette, celle avec qui je devais sympathiser. Les consignes étaient très claires. « Miss Emma, je suis enchantée de faire votre connaissance. » Je tentais un sourire, un peu maigre mais pas forcé, puis lui tendit un petit mouchoir brodé d’un myosotis - pas pour la symbolique de cette fleur, simplement parce qu’elle était jolie et délicate et que Lady Maud m’avait encouragé à faire quelque chose que je pourrais offrir. « J’ai brodé ceci pour vous, j’espère qu’il vous plaira. »

Je n’avais pas quinze ans de broderie derrière moi, alors il n’était pas parfait, mais le geste était là. J’aurais voulu lui offrir un dessin à la base, mais l’on m’avait fait comprendre qu’un bout de papier était inutile, contrairement à un mouchoir brodé…

Miss Emma était aussi jolie que ce qu'on m'en avait dit, mais peut-être l'étais-je autant. Elle avait l'air douce et aimable en tout cas, au premier abord.

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Message() / Jeu 20 Oct - 11:47
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Bienvenue à Chatsworth !
    Le 12 juillet 1818
   

   
   
Je regardai le comte et sa famille descendre de leur voiture et saluer ma famille. Semblant simples et jovials, il était certain que le séjour prendrait les meilleurs hospices. Mon père était un homme certes attaché aux traditions mais qui se montrait souple et compréhensif lorsqu'il le fallait. Ainsi il ne releva pas la remarque du comte sur la timidité de sa fille et quant à moi, je souris en direction de la jeune femme pour lui apporter mon appui.

On m'avait indiqué dans quelles circonstances le comte avait pris possession de son titre. Comme pour certains, il n'était pas prévu que ce soit lui le dépositaire de ce titre mais les circonstances imprévues de la vie en avaient fait le comte. Mon père comprenait très certainement qu'il devait être bien difficile d'apprendre, d'appliquer et de faire soi les nombreuses règles d'étiquette que nous avons passé notre enfance à acquérir. Le tout se faisait avec patience, petit à petit, à force de se faire corriger par nos parents. Ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait acquérir en quelques heures mais cette étape pouvait prendre des années.

Je regardai plus particulièrement la jeune Abélia que je suis supposée divertir. La jeune femme, à la blondeur resplendissante, semblait réservée et timide. Je pris ça pour le signe qu'elle devait être une fine observatrice. Il est certain que j'en apprendrai plus sur elle tout au long de leur séjour à Chatsworth. En tout cas, la voir maintenant face à moi en chair et en os piquait totalement ma curiosité.

Miss Emma, je suis enchantée de faire votre connaissance.

- Tout le plaisir est pour moi miss Abélia. Lui répondis-je en rougissant légèrement de timidité.

Après avoir échangé un regard timide, habituel des premières rencontres, je fus surprise qu'elle me tende un mouchoir et regardais avec attention la broderie formant des myosotis. Le tout était fin et délicat, certes pas parfait mais à qui cela importait ? Le geste me touchait énormément.

J’ai brodé ceci pour vous, j’espère qu’il vous plaira.

- Oh, je vous remercie. C'est un ouvrage fort délicat, il est ravissant.

Je tenais mes mains afin qu'elle puisse y déposer délicatement son présent.

- J'ai également une surprise pour vous mais elle vous attend sagement dans votre chambre.

Sans le dire pour ne pas gâcher la surprise, je faisais référence à un bouquet de fleurs de notre domaine que j'avais spécialement composé et déposé sur la table de la chambre d'amis qu'Abélia allait occuper. Je souhaitais y apporter à la fois une touche colorée ornementant la chambre mais également y laisser une gentille intention à l'intention de la jeune femme.

Rapidement, mon père invita nos invités à entrer dans notre demeure. Il n'hésita pas à commenter chaque pièce, chaque espace dans lequel le groupe pénétra, émerveillé par les nombreux tableaux et statues que Chatsworth arborait. Il était certain qu'elle allait régaler les yeux de nos invités. Je restais à côté de miss Abélia, comme une escorte mais restais silencieuse sous les explications de mon père.

Nous finirent dans le salon où le comte invita ses invités à s'asseoir tandis que ma mère proposa du thé et une collation qui furent les bienvenus. Je m'assis aux côtés d'Abélia et accueilli également le thé et les petits sandwich qui les accompagnait avec bonheur en même temps que tout le monde.

Je profitais que les conversations commençaient à s'élever pour chercher à en apprendre un peu plus sur ma compagne de ces prochains jours.

- Jouez-vous d'un instrument miss Abélia ?

   
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Message() / Mar 1 Nov - 9:51
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Bienvenue à Chatsworth !
  Le 12 juillet 1818
 


« Dans ce cas, j’ai hâte de la découvrir. » Et Abélia commença doucement à se détendre. Son cadeau n’était pas complètement ridicule, comme elle le craignait, ou du moins, il lui semblait que personne ici n’aurait l’impolitesse de le lui dire et c’était l’essentiel. Même si, voilà qu’elle se demanda si on allait se moquer d’elle dans son dos. Et Miss Emma lui paraissait être douce et charmante, polie et bien élevée, tout ce qu’elle espérait. Et sans nul doute avaient-elles tout pour s’entendre.
Ce n’était pas la première fois qu’Abélia se disait que Lady Pelham-Clinton avait du nez, qu’elle savait rapprocher les bonnes personnes entre elles, ce qui rassura la jeune femme.

Elle suivit la visite avec attention, observant finement la splendide demeure des Smith-Stanley, tantôt similaire à Grimsthorpe, tantôt différente, néanmoins tout aussi impressionnante et magnifique. Les tableaux et les sculptures furent ce qui attira le plus la demoiselle, impressionnée, là aussi, par le talent des artistes. Ses parents, comme toujours, n’étaient pas avares en commentaires, et pas toujours très heureux selon Abélia. Son père en particulier aimait bien parler du coût des choses, ou alors comparer avec leur nouvelle demeure alors sa fille sentit le besoin de corriger tout ce qui avait pu être dit ou sous-entendu, ou simplement maladroit.

Qu’on se le dise, Abélia aurait préféré venir seule.

« Chatsworth est un lieu splendide et décoré avec goût, Lord et Lady Smith-Stanley. »
Lord Lewes s’empressa d'acquiescer, comme le bonhomme jovial qu’il est, et dont l’enthousiasme fait parfois pardonner ses maladresses.

La visite passe rapidement par les chambres, le temps de montrer à chacun où ils résideraient alors que les affaires avaient déjà été montées par les domestiques, ce qui permis à la jolie blonde de découvrir sa surprise.
Et elle fut sincèrement touchée par ce présent, offrant un air surpris à la jeune Emma, cachant malgré elle à quel point elle était ravie de cette attention.

« C’est magnifique, je vous remercie, comment avez-vous su ? » Que j’adorais tant les fleurs…

La visite prit fin, les convives furent installés dans le salon, naturellement séparés en petit groupe de discussion, laissant la possibilité pour Emma et Abélia de discuter dans leur coin, sans trop se préoccuper des conversations autour d’elles. Le thé fut servi, mais la jeune femme délaissa sa tasse pour le moment, optant plutôt pour un en-cas. Le voyage lui avait creusé l’appétit.

« Je joue de la harpe, mais je ne suis pas une très bonne joueuse, et vous ? » Pas une très bonne joueuse… Comme quelqu’un qui en joue depuis son plus jeune âge tout de même, mais pas habituée à jouer devant autrui : une joueuse réservée qui ne s’est jamais prétendue artiste et n’a jamais souhaité partager sa musique intérieure. Et ne le souhaite toujours pas. Mais elle le sait, elle y sera forcée tôt ou tard par la société… Car il parait que c’est une façon de se mettre en avant et qu’on apprécie que les jeunes filles de bonne famille fassent des démonstrations de leur talent…

« Je passe plus de temps à dessiner, à peindre et à lire qu'à jouer, pour tout vous dire. J’aime beaucoup les fleurs comme vous l’avez deviné, les regarder, les cultiver, les dessiner. Mon père m’a ramené de nombreuses fleurs exotiques de ses voyages et je crois avoir désormais une très jolie collection. J’espère que nous aurons l’occasion de visiter vos jardins, d’ailleurs, durant notre séjour. »

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Message() / Mar 8 Nov - 15:34
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Bienvenue à Chatsworth !
    Le 12 juillet 1818 @Abelia Lewes
   

   
   
Je répondis à son enthousiasme de découvrir ma surprise par un léger sourire timide. Surprise qu'elle allait rapidement découvrir puisque la visite passait par les chambres de nos invités. Le but était de leur permettre de rapidement se repérer dans les lieux qui pouvaient se révéler labyrinthiques à quiconque ne faisait pas attention par où il passait. Il était fréquent de se perdre dans les dédales de couloirs dont regorgeait Chatsworth et je ne parle même pas de ses nombreux passages secrets menant d'une pièce à un autre ou permettant de rejoindre l'extérieur de la propriété. J'étais presque certaine que le domaine n'avait pas encore livré tous ses secrets, même à ses habitants quotidiens.

Lorsque Miss Abelia découvrit la petite surprise que je lui avais concoctée, je ne m'attendais pas vraiment à une telle réaction. Elle se montrait extrêmement réjouie, ce qui me plut beaucoup mais je ne pensais pas qu'elle lui plairait autant. Après tout, je n'avais pas fait grand chose. Simplement ramasser quelques fleurs dans le jardin, les mettre ensemble de sorte que le tout rendait joli et poser le tout dans un vase avec de l'eau à un endroit que j'avais jugé adéquat et pratique.

Lorsqu'elle se retourna vers moi, le visage visiblement rayonnant de bonheur en me demandant comment j'avais su, sans doute qu'elle adorait les fleurs, je me suis sentie quelque peu décontenancée.

- Euh... Oui... Enfin, c'est-à-dire que...

Mais je fus coupée dans mon bafouillement par ma mère qui souhaitait poursuivre la visite. De sorte que je n'ai pas pu expliquer à la jeune femme qu'en fait, je n'en avais aucune idée  et que j'avais simplement pensé qu'elle trouverait agréable de pouvoir disposer des senteurs du jardin dans ses appartements.

Par la suite, au salon, nous pures profiter de la configuration des groupes afin de discuter plus complètement avec Miss Abélia qui répondit ainsi à mes questions :

« Je joue de la harpe, mais je ne suis pas une très bonne joueuse, et vous ? »

- Je joue du pianoforte et du violon suffisamment bien pour faire plaisir à mes proches ou leur permettre de pouvoir danser à leur gré lors de soirées privées.

Si j'aimais toujours rendre les soirées privées agréables, je n'aimerai pas en revanche qu'on me demande de jouer devant des inconnus pour me mettre en avant comme si j'étais un bête de somme à vendre. De manière générale, même si j'apprécie être mise dans la lumière quand les circonstances le réclame, je préfère rester dans l'ombre. Je remerciais le ciel de ne pas avoir une mère portée à tout le temps me mettre dans la lumière surtout quand cela me serait particulièrement inconfortable comme j'avais eu l'occasion de le voir parfois.

Lorsqu'elle parla de son amour pour les fleurs une seconde fois, je me disais que j'allais sans doute lui proposer d'aller faire le tour des jardins plus tard dans la journée mais la jeune femme me devança. Je souris face à son enthousiasme.

- J'allais justement vous proposer que nous fassions le tour des jardins un peu plus tard dans la journée si vous le souhaitez. Nous pourrions également profiter du beau temps pour y lire durant votre séjour si vous le souhaitez ?

Reprenant une gorgée de thé délicieusement chaud et légèrement sucré avec une pointe de lait, j'en venais à des sujets un peu plus sérieux.

- J'ai appris les circonstances particulières qui ont amené vos parents à supporter les charges et obligations liées au statut de comte. Il me semble que tout comme moi, vous allez faire votre entrée dans le monde à la saison prochaine ? Comment vous sentez-vous par rapport à cette perspective ?

Si pour certains ce genre de question aurait pu avoir un soupçon de caractère tendancieux, renvoyant la jeune femme à sa condition nouvelle, je me montrais au contraire sincère et bienveillante. La perspective de la saison prochaine me stressait beaucoup alors qu'on avait littéralement passé mon enfance à m'y préparer, je n'osais imaginer dans quel état de stress cette perspective pouvait mettre la jeune femme qui avait eu beaucoup moins de temps pour s'y préparer. En soit, je l'admirais, j'aurais très certainement une peur panique à sa place. Je la regardais, lui souriant amicalement, l'invitant à la confidence sans toutefois l'y brusquer.
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Message() / Mar 15 Nov - 9:28
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Bienvenue à Chatsworth !
  Le 12 juillet 1818
 


Abélia sourit doucement à sa réponse sur la musique, préférant ne pas y répondre. Peut-être joueraient-elles ensemble, ce qui serait inédit et étrange, ou peut-être pas et aurait-elle juste l’occasion de l’entendre. Quoiqu’il en soit, ce devait être par la seule volonté de Miss Emma, elle ne voulait pas le lui demander, ni avoir l’impression de lui forcer la main. C’était aux adultes de faire de telles réclamations, éventuellement. La jeune femme serait contente de l’entendre joué si cela lui fait plaisir, comme elle se contenterait du silence si elle ne souhaitait pas leur proposer une prestation.

Elle préféra donc plutôt parler de ses autres passions, tout en invitant sa camarade à en faire de même. Visiter les jardins et lire à l’ombre, dans la chaleur estivale était une activité absolument parfaite selon elle.

« Avec plaisir. Peut-être pourrais-je emprunter un livre dans votre bibliothèque. » A la vitesse où elle lisait, c’était une occasion rêvée pour découvrir un nouvel ouvrage.

Et puis Miss Emma changea de sujet pour parler de la saison qui arrive et de la façon dont elle se sentait, et la jeune femme ne pouvait que l’en remercier d’aborder cela. Pas sûr qu’elle aurait osé lancer un tel sujet d’elle-même, du moins pas si vite mais elle avait tant d’appréhensions qu’il semblait bon d’en lâcher une partie, surtout que la jeune femme en face d’elle était tout ce qu’il y avait de plus appréciable : polie et charmante, ouverte d’esprit, elle ne lui avait donné l’impression une seule seconde de chercher à se moquer d’elle, et surtout de ses parents. Abélia avait apprécier la façon dont elle avait tourner les choses, la jeune femme en face d’elle semblait sincère et sans émettre le moindre jugement.

« C’est exact, nous ferons nos débuts ensemble. »

Abélia approcha la tasse de ses lèvres.

« Je me sens… » Elle souffla sur le thé puis en but une gorgée qui lui réchauffa la gorge, tout en réfléchissant à sa réponse. « Mes sentiments sont partagés… J’ai vraiment envie de vivre pleinement cette expérience, mais j’ai parfois peur de ne pas être à la hauteur des attentes de la société, peur d’être jugée ou tournée en ridicule. Que personne ne m’invite à danser…Que je ne sois jamais assez bien ? Je ne sais pas si c’est clair… Je n’ai pas grandi dans ce monde, je n’en ai pas les codes. Le moindre détail semble important, ne serait-ce que le choix d’une robe. Et je crains que le moindre de mes faux pas soit jugé plus durement encore… Mais je ne vois pas comment je pourrais ne pas en faire, il y a tant à apprendre. »

Ne parlons même pas des danses…

La jolie blonde détailla un instant ses parents, puis soupira. C’était leur conduite à eux qui l’inquiétait davantage que ses potentielles erreurs. Mais eux n’avaient pas peur du ridicule au moins… Et puis elle y croiserait parfois Matthew, son ex-fiancé et cela serait étrange, en même temps qu’elle avait très envie de retrouver son ami.

« Et puis, entretenir une conversation n’est pas dans ma nature. Elle grimaça légèrement, avant de sourire doucement et sincèrement. Je suis contente de faire votre connaissance, j’aurais grand besoin d’une amie lors des bals et des évènements. Cependant, si ma famille devenait la risée de la société londonienne, je crois que vous devriez d’abord penser à vous-même et à votre avenir. Il me faudra certainement plus d’une saison pour me faire accepter, mais je suis une personne déterminée et j’y parviendrais. »

Elle ne voulait surtout pas entraîner qui que ce soit dans sa disgrâce, bien qu’elle ne savait pas tellement comment cela fonctionnait. Si tout le monde l’ignorait - quoiqu’elle savait que les chasseurs de dots seraient sur son dos et donc qu’elle devrait bien avoir quelques prétendants, même si pas les plus heureux - elle ne souhaitait pas que la demoiselle soit associée à elle et ignorée de la même façon.


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Message() / Jeu 17 Nov - 11:55
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Bienvenue à Chatsworth !
    Le 12 juillet 1818 @Abelia Lewes
   

   
   

Je sirotais encore un peu de thé en écoutant les réponses de miss Abelia.

« Avec plaisir. Peut-être pourrais-je emprunter un livre dans votre bibliothèque. »

- Oh bien sûr ! Je vous montrerai la bibliothèque personnelle dont je dispose dans ma chambre lorsque l'occasion nous le permettra.

« Je me sens… Mes sentiments sont partagés… J’ai vraiment envie de vivre pleinement cette expérience, mais j’ai parfois peur de ne pas être à la hauteur des attentes de la société, peur d’être jugée ou tournée en ridicule. Que personne ne m’invite à danser…Que je ne sois jamais assez bien ? Je ne sais pas si c’est clair… Je n’ai pas grandi dans ce monde, je n’en ai pas les codes. Le moindre détail semble important, ne serait-ce que le choix d’une robe. Et je crains que le moindre de mes faux pas soit jugé plus durement encore… Mais je ne vois pas comment je pourrais ne pas en faire, il y a tant à apprendre. Et puis, entretenir une conversation n’est pas dans ma nature. Je suis contente de faire votre connaissance, j’aurais grand besoin d’une amie lors des bals et des évènements. Cependant, si ma famille devenait la risée de la société londonienne, je crois que vous devriez d’abord penser à vous-même et à votre avenir. Il me faudra certainement plus d’une saison pour me faire accepter, mais je suis une personne déterminée et j’y parviendrais. »

L'écoutant avec attention, j'oscillais entre lui sourire et hocher la tête pour lui montrer qu'elle avait toute mon attention. Lorsqu'elle me précisa qu'elle est contente de faire ma connaissance, je lui souris avec bienveillance. Se faire des amis est aussi important sinon plus que d'éviter de se faire des ennemis. La suite de son propos me rendit en revanche presque inquiète en tout cas je me montrais d'autant plus sérieuse en l'entendant.

- Vous savez miss Abélia... Même en ayant été préparées toute notre vie à ce qui nous attend, je doute qu'aucune de nous ne se sente véritablement prête à ce qui nous attend. Sentez-vous rassurée sur ce point. Je crois qu'il n'y a pas plus difficile juge que nous-mêmes. Quand bien même vous feriez un faux pas, les choses sont rattrapables tant que vous restez dans les limites imposées par la bienséance. Rassurez-vous donc sur ce point. En outre, la bonne société est sans doute aussi avisée des derniers évènements ayant eu lieu dans votre famille et saura se montrer indulgente. Après tout, vous faites partie des nôtres désormais. Vous risquez plus d'être la source des railleries que d'être mise au banc de la société. Si c'est cela qui vous fait peur alors, rassurez-vous. En outre, si cela agréée à mon père, vous pourrez compter sur notre amitié et notre soutien. Cela devrait apaiser quelque peu les mauvaises langues qui voudraient vous tirer vers le bas.

Tout comme la jeune femme, je savais bien que nous ne pourrions éviter ni les unes, ni les autres, de nous faire des ennemis. Le tout serait de bien choisir ses amis.

En tout cas, j'étais quelque peu rassurée de savoir que j'aurais une amie de mon côté en la personne de miss Abelia. Je ne manquais pas de voir les regards dirigés parfois vers nous et un espèce de contentement de nos parents de nous voir bien nous entendre visiblement.

- En parlant de livres, quel genre de romans aimez-vous ?

Je tâchais de redonner à notre conversation un tournant un peu plus léger.
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Message() / Mer 23 Nov - 9:46
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Bienvenue à Chatsworth !
  Le 12 juillet 1818
 


« C’est bien ce qui m’inquiète, être la source de raillerie. »

Abélia avait écouté attentivement, bien qu’elle regardait de temps en temps en direction de leurs parents, entendant certaines bribes de dialogues. Ils avaient l’air de parler d’épices, comme c’était étonnant. Les parents d’Emma, ainsi que son frère et sa femme avaient l’air charmants et ne semblaient pas ennuyés par les bavardages de Lord et Lady Lewes, ou alors ils le cachaient formidablement bien. Sans doute Emma avait-elle raison, ce monde de la noblesse n’était peut-être pas le monde de requins que l’on décrivait et qu’ils étaient indulgents et ouverts tant qu’on se montrait bien éduquée, ce qu’elle était. Alors, elle se laissa rassurer par la jeune Emma, qui était sage et bienveillante.

« Mais, en effet, vous serez là. » Et elle lui sourit doucement, le visage illuminé par ce début d’amitié qui se profilait et qu’elle trouvait jusque-là très plaisant. L’amitié était une chose qu’elle chérissait particulièrement, mais le temps qu’elle rêvasse et qu’elle se fasse distraire par sa propre famille, la fille du comte du Derby avait changé de sujet, aussi elle marqua une légère hésitation.

« Quel genre de roman ? Hum. J’aime beaucoup les histoires de voyage. Mais vous ne m’avez pas dit Miss Emma, vous ne m’avez pas dit comment vous vous sentiez vis à vis de vos débuts ? Avez-vous des attentes particulières pour cette saison ? Des critères dans la recherche d’un époux ? Et comment vos parents voient les choses ? La comtesse douairière me pousse à trouver rapidement, mais je crois que j’aimerais davantage observer pour cette première saison, que véritablement chercher… »

Ceci étant, elle n’avait peut-être pas besoin de chercher, puisqu’il y avait toujours l’arrangement entre les Pelham-Clinton et les Nightingale, et le Marquis était un voyageur, la seule chose dont elle avait peut-être osé rêvé. Elle aimait les romans d’amour pourtant, certains du moins, mais cela lui semblait si… si… étrange ? Elle n’avait jamais eu de tels sentiments et elle n’arrivait pas à comprendre l’attrait. Les histoires qu’elle préférait étant les plus tragiques, comme dans Shakespeare. Mourir pour quelqu’un, voilà qui lui semblait complètement fou et surtout complètement idiot.


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Message() / Jeu 8 Déc - 12:02
Invité
Bienvenue à Chatsworth !
    Le 12 juillet 1818 @Abelia Lewes
   

   
   

« Quel genre de roman ? Hum. J’aime beaucoup les histoires de voyage. Mais vous ne m’avez pas dit Miss Emma, vous ne m’avez pas dit comment vous vous sentiez vis à vis de vos débuts ? Avez-vous des attentes particulières pour cette saison ? Des critères dans la recherche d’un époux ? Et comment vos parents voient les choses ? La comtesse douairière me pousse à trouver rapidement, mais je crois que j’aimerais davantage observer pour cette première saison, que véritablement chercher… »

Le revirement de conversation me surprit tellement que je manquais d'avaler mon thé de travers ! Visiblement miss Abélia se sentais plus à l'aise maintenant que la glace était brisée et lui demandait à son tour de se livrer à elle. La demande était juste puisqu'elle n'avait pas manqué de se montrer honnête envers moi en ne me cachant pas sa terreur à l'idée d'être la risée de la bonne société londonienne et ainsi de compromettre ses chances.

Je pris soin de reposer la tasse avant de faire des dégâts avant de poser mes mains sagement sur mes cuisses.

- Il n'est pas difficile d'imaginer que la comtesse douairière ne souhaite que votre bien à vous et vos parents en assoyant durablement la position de votre famille par votre mariage.

Je laissais l'idée faire son chemin avant de finalement répondre à la question de la jeune femme.

- Pour vous répondre, je me sens aussi nerveuse qu'on peut l'être à l'idée d'entrer dans la cage aux lions. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre tant les limites sont ténues. S'il est certes plaisant de s'intégrer à la bonne société, de porter des robes magnifiques qui nous mettent en valeur, je ne souhaite pourtant pas participer à une sorte de marchés aux bestiaux. J'aimerais pouvoir avoir le choix autant que je me souhaite que ce choix ne soit pas à faire tant les choses sont évidentes et coulent de source. Voyez-vous miss Abélia, j'ai conscience d'être dans une position des plus privilégiées en ne nécessitant pas un mariage pour bien vivre. Il importe peu à mes parents d'être mariée ou non. Toutefois je souhaite également, tout comme eux l'ont fait, m'établir, être heureuse en ménage et fonder une famille. C'est fort ambitieux de ma part, j'en ai conscience car les mariages d'amour sont rarissimes mais sans sentiments je ne m'engagerai à rien. J'espère simplement ne pas faire erreur dans mon choix futur en étant manipulée par quelque vaurien intéressé seulement par la fortune de ma famille.

J'avais parlé en toute sincérité comme si j'avais toujours connue mon interlocutrice. Je repris ma tasse dans mes mains et me délecta de retrouver le délicieux goût sucré des herbes chaudement entourées d'eau.

- Nourrissez-vous des rêves miss Abélia, des passions ?

Apprendre à la connaître m'intéressait beaucoup car si nous paraissions lisses pour la plupart, je savais bien que les choses étaient plus compliquées que cela et que certaines cachaient sous ce masque leur véritable nature. Je ne doutais pas après cet échange que nous pouvions nous entendre très bien et même devenir de proches amies.
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Message() / Ven 9 Déc - 16:46
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Bienvenue à Chatsworth !
  Le 12 juillet 1818
 


Abélia avait cette fâcheuse tendance à passer du coq à l’âne, certainement parce qu’elle gardait trop pour elle le cheminement de ses pensées. Son monde intérieur était enfin bien plus grand que l’air doux et sage qu’elle présentait la plupart du temps, elle savait faire preuve d’imagination, parfois trop et surtout elle aimait réfléchir à tout un tas de sujets, quitte à perdre le fil d’une conversation. Mais elle espérait que la demoiselle à côté d’elle ne la trouverait pas malpolie car elle appréciait sa compagnie et avait bien envie de s’en faire une amie.
Mais il lui semblait aussi avoir grand besoin de son expérience, ou du moins de son opinion, d’où son souhait d’insister un peu sur le sujet.

Elle lui sourit doucement, elle avait l’habitude de provoquer ce genre de réaction finalement et reprit une gorgée de ce délicieux thé tout en attendant sagement que la réponse arrive. La première la laissa pensive, et elle acquiesça doucement du menton, tout en reprenant une gorgée désormais tiède. Il était juste, en effet, de penser que la Comtesse douairière s’inquiétait de l’avenir de son titre et de son domaine, car tant qu’Abélia n’aurait pas de fils, celui-ci ne serait pas sécurisé… Et cette sécurité était importante pour sa vie et celle de ses parents sans doute. Elle ne comprenait pas bien en quoi, mais cela lui donnait matière à réfléchir. Et puis, elle venait d’avoir vingt-et-un ans, ce qui faisait d’elle l’une des débutantes les plus âgées…

La jolie blonde écouta la suite avec encore plus d’attention et de compassion. A la fois inquiète par les craintes de Miss Emma qui s’ajoutaient aux siennes, et impressionnée par le fait qu’elle sache déjà ce qu’elle voulait. Abélia aimait les romans d’amour, comme les autres, ou du moins, un bon roman est un bon roman, peu importe son sujet mais elle ne savait pas trop quoi en penser vis à vis de la vie réelle. Les livres ressemblaient à de jolis fantasmes, certainement trop dans l’émotion pour elle… Tous ces hauts et ces bas dans l’humeur, ce désespoir pour si peu de bonheur et parfois une fin tragique. Elle n’était pas certaine de vouloir vivre tout ça.
Elle ne savait que trop rien, en fait.

« Je vous le souhaite Miss Emma, et je ne crois pas que vous soyez trop ambitieuse. Peut-être faut-il juste se laisser assez de temps ? Quant aux vauriens, j’imagine que nous pourrions nous entraider ? Observer les prétendants l’une de l’autre pour s’assurer qu’ils soient corrects. D’ailleurs, j’espère qu’avoir une amie vous ferait vous sentir moins dans un marché aux bestiaux. Vous m’avez offert votre soutien et j’espère bien en faire de même. D’ailleurs, un homme peut-il être le prétendant de plusieurs jeunes femmes ? » Comment cela se passerait-il si elles avaient des prétendants en commun ? Ou encore si elles admiraient toutes les deux le même homme ? Abélia avait du mal à imaginer ce scénario comme possible évidemment, elle se sentait tellement loin de tout ça… Mais si cela devait arriver, ma foi, il lui semblait aujourd’hui que sa décision serait évidente : Miss Emma d’abord. L’amitié comptait beaucoup pour Abélia qui venait de perdre son meilleur ami, et il était évident que l’amour comptait plus pour la jeune femme en face d’elle que pour elle-même.
Et puis, elle était peut-être toujours fiancée de toute façon… Cela réglait tous soucis.

Elle offrit un sourire sincère à Emma, s’ouvrant petit à petit à cette rencontre et aux belles promesses qu’elle renfermait. Et puis son visage s’illumina à la question de la jeune femme, rien qu’à penser à ses fleurs.

« Je suis férue de botanique et de dessins… Et je combine les deux d’ailleurs. J’ai une très jolie collection, enfin divisée en deux, à Grimsthorpe et à Londres. J’espère que vous viendrez les voir un jour. J’adore particulièrement les fleurs exotiques et leurs parfums incroyables ! C’est toujours un plaisir pour moi que de faire visiter les serres. J’aime aussi parcourir la campagne et dessiner les petites fleurs que je trouve, la marche me fait du bien. » Puis elle murmura plus bas : « J’avoue que j’aimerais voir mes dessins utilisés par la Royal Society un jour, car je suis très méticuleuse pour les représenter le plus fidèlement possible. » Et reprit normalement avant que les parents ne les soupçonnent de messes basses. « Je dessine aussi tout ce qui me tombe sous les yeux : des objets, des portraits… Y-a-t-il quelques activités manuelles qui vous plaisent à vous aussi ? Beaucoup de jeunes filles font de la broderie, comme vous l’avez vu je m’y essaye également… Et comme vous l’avez vu, j’accuse beaucoup de retard. »
Et elle rit doucement.

Voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas eu une conversation où il lui semblait avoir le droit de dire des bêtises, ou de commettre des erreurs, ou encore d’avouer ses (petits) vices cachés.

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Message() / Ven 16 Déc - 13:51
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Bienvenue à Chatsworth !
    Le 12 juillet 1818 @Abelia Lewes
   

   
   

« Je vous le souhaite Miss Emma, et je ne crois pas que vous soyez trop ambitieuse. Peut-être faut-il juste se laisser assez de temps ? Quant aux vauriens, j’imagine que nous pourrions nous entraider ? Observer les prétendants l’une de l’autre pour s’assurer qu’ils soient corrects. D’ailleurs, j’espère qu’avoir une amie vous ferait vous sentir moins dans un marché aux bestiaux. Vous m’avez offert votre soutien et j’espère bien en faire de même. D’ailleurs, un homme peut-il être le prétendant de plusieurs jeunes femmes ? »

La question de miss Abélia était tout à fait pertinente mais je n'en avais pas la réponse. Je ne doutais pas en revanche que si la saison faisait des couples et apportait sa source de scandales, elle pouvait tout aussi bien affecter durablement des amitiés pourtant sincères sur l'autel des objectifs individuels.

- Je pense que rien n'empêche un gentleman de pouvoir courtiser plusieurs dames en même temps pour se donner plus de chances. Toutefois je gage que vous et moi sommes des femmes intelligentes, nous aurions grand intérêt à ne pas garder de cachotteries entre nous de sorte que nous ne soyons pas désagréablement surprises d'apprendre que nous sommes courtisées par le même homme. En outre, nous ne recherchons pas les mêmes choses et n'avons pas les mêmes besoins, je suis certaine que si cela devait arriver nous saurions aviser sereinement les choses sans mettre à mal notre amitié. Ne pensez-vous pas ?

Je n'imaginais absolument pas une seule seconde faire un pacte impliquant que l'une ou l'autre doive se retirer au profit de son amie. Ce genre de choses ne fonctionnent jamais du reste et les amitiés en viennent toujours à être détruites. En outre, miss Abélia et moi étions des personnes aux personnalités totalement différentes, je ne doutais pas que nous n'aurions pas les mêmes prétendants.

Je suis férue de botanique et de dessins… Et je combine les deux d’ailleurs. J’ai une très jolie collection, enfin divisée en deux, à Grimsthorpe et à Londres. J’espère que vous viendrez les voir un jour. J’adore particulièrement les fleurs exotiques et leurs parfums incroyables ! C’est toujours un plaisir pour moi que de faire visiter les serres. J’aime aussi parcourir la campagne et dessiner les petites fleurs que je trouve, la marche me fait du bien. J’avoue que j’aimerais voir mes dessins utilisés par la Royal Society un jour, car je suis très méticuleuse pour les représenter le plus fidèlement possible. »

J'écarquillais les yeux, surprise de découvrir chez la jeune femme une telle ambition. Il est vrai que d'ordinaire les jeunes débutantes ne parlaient que mariage et prétendants puis une fois mariée que d'enfants et de mariage. Toutefois il était fort agréable de voir les talents de ces dames s'exprimer autrement comme c'est le cas par exemple de miss Austen. Malheureusement, je craignais que la gente masculine ne voit pas cela d'un très bon oeil.

- Et pourquoi pas ? Regardez miss Austen, elle est publiée et parvient même à vivre de ses oeuvres. Bien sûr, je ne vous souhaite pas de faire le choix de rester vieille fille mais cet éléments indique qu'il vous faudra plus que trouver un bon pari miss Abélia, vous aurez besoin d'un homme compréhensif qui vous permette d'atteindre ce but. En tout cas je serai plus que ravie de voir vos œuvres, si vous me le permettez ? Je comprends mieux maintenant votre impatience à l'idée de visiter nos jardins. Lui dis-je, le sourire amical aux lèvres.

« Je dessine aussi tout ce qui me tombe sous les yeux : des objets, des portraits… Y-a-t-il quelques activités manuelles qui vous plaisent à vous aussi ? Beaucoup de jeunes filles font de la broderie, comme vous l’avez vu je m’y essaye également… Et comme vous l’avez vu, j’accuse beaucoup de retard. »

- Si vous considérez la musique comme une activité manuelle alors oui en effet. Je m'essaye aussi au dessin mais je vous confesse n'être absolument pas douée pour cela. Dis-je en pouffant de rires derrière ma main. Sinon je m'essaye aussi à l'écriture mais je suis loin d'avoir le talent de miss Austen je pense

Je terminais mon thé sur cette note et reposais ma tasse avec délicatesse.

- Désirez-vous que nous allions aux jardins sans plus attendre ? Demandais-je à la jeune femme, l'interrogeant du regard.
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Message() / Mer 28 Déc - 8:54
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Bienvenue à Chatsworth !
  Le 12 juillet 1818
 


Être courtisée par plusieurs hommes en même temps, avoir des prétendants en communs, elle trouvait cela si étrange… Mais Emma avait entièrement raison, le mieux serait de rester honnête entre elles afin de s’éviter de mauvaises surprises. Ce qui ne changeait pas son sentiment profond que l’une d’elle rêvait d’amour alors que l’autre ne savait pas ce qu’elle voulait, et que donc de toute façon, le premier cas ne lui arriverait probablement pas. Et en parlant d’honnêteté, il faudrait qu'elle lui raconte à l'occasion ses fiançailles rompues et cet arrangement étrange qui lui retombait dessus... Quand elle trouverait le moment propice.

Elle acquiesça vivement, même si ce ne serait pas évident. Abélia est une personne honnête, capable de franchise, mais surtout très réservée… Elle n’avait pas l’habitude d’avoir un confident autre qu’elle-même. Même à Matthew elle ne disait jamais tout, surtout avec les années, quand il était devenu homme, et elle, femme. « Je suis tout à fait d’accord. »

Voilà qui clôturait ce vaste sujet… Ou pas vraiment. Car n’était-ce pas le cœur de leur avenir, celui qui définirait presque totalement leur vie future ? Car dès qu’elle parlait d’avenir, la question du mariage revenait se mettre d’elle-même au milieu de la discussion. Et Abélia regardait très sérieusement la demoiselle en face d’elle, car grâce à elle, elle venait enfin de trouver un objectif, un critère dans sa recherche d’un époux.

« Je suis l’unique héritière d’un Comté, je n’ai aucun autre choix que de me marier. Mais merci pour ce précieux conseil, je ne manquerais pas d’interroger - subtilement - mes prétendants sur la question. »

Abélia imita son hôte et termina également sa tasse, puis la reposa en souriant doucement, l’air pensive. Beaucoup de choses avaient été dites et elle devrait y repenser calmement, lorsqu’elle serait seule dans sa chambre. Puis son sourire s’agrandit, elle avait en effet très envie de prendre l’air et de marcher, en plus de voir, elle l’espérait, des fleurs et un joli jardin.

« Oui, allons faire un tour dans les jardins ! Ensuite nous pourrions nous asseoir pour lire un peu ? J’aimerais beaucoup lire vos écrits, Miss Emma, et je vous dirais ce que j’en pense si vous le souhaitez. »

Elle prendrait son carnet à dessin également. Pour lui montrer, dessiner quelques fleurs ou même le portrait de la demoiselle.

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