Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Les Chroniques de Londres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal


 :: THE ARCHIVE ROOM :: Rp terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Freaky Friday [Emil]

Elea Leveson-Gower
Elea Leveson-Gower
Débutante
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Débutante
Messages : 623
Date d'inscription : 07/01/2021


Message() / Mar 6 Juil - 17:35
Elea Leveson-Gower


FREAKY FRIDAY



Depuis plusieurs jours, Arya était en proie à quelques démons qu'elle n'avait jamais connu jusqu'à présent. Elle avait ce poids sur sa poitrine. Cet espèce de mal être curieux qui l'accablait et pesait sur son âme quelque peu meurtrie de sa récente expérience qui avait laissé un traumatisme impossible à réprimer en elle.
Arya avait eu beau avoir un début de vie rude à cause de la pauvreté, il avait été heureux aux côtés de sa mère qui l'avait chéri comme personne. A sa mort, la Comtesse ne l'avait pas épargné à la voir évoluer sous son toit, mais cela elle l'avait compensé par la chance qu'elle mesurait de vivre dans cette demeure incroyable auprès de son père et sa sœur cadette.
La domestique n'avait jamais été réellement épargnée, mais elle avait toujours su trouver son équilibre ailleurs face à l'adversité afin de conserver ses sourires. Elle était ainsi. Son cœur ne se morfondait jamais. Dans tout malheur, elle cherchait une raison de sourire ailleurs.

Pourtant cette fois, c'était difficile ! Arya était restée plusieurs jours séquestrées chez cet homme et elle ne s'était confiée à personne sur le sujet. C'était une chose qu'elle portait seule et dont le souvenir la faisait crouler sous sa charge au point d'éteindre parfois cette lueur pétillante de vie qu'elle avait toujours dans ses yeux clairs, pour les voiler d'un linceul de crainte et d'effroi qui certaines nuit l'éveillaient en sursaut.
Sa disparition avec inquiété son père qui l'avait bien entendu questionné à son retour, mais elle s'était confondue en excuses et lui avait dit avoir résidé chez Marlène afin de savourer leurs retrouvailles plutôt que de lui avouer la vérité. Qu'aurait-il dit si elle avait su...? Le Comte était si à cheval sur les convenances ! Elle était restait seule avec un homme jour et nuit bien trop de temps ! Certes contre son gré, mais tout de même ! Cela ne changeait rien aux faits... Arya craignait que le regard de son père tant aimé ne change sur elle... Qu'il puisse demander réparation à cet individu ! Mais si c'était le cas, il exposerait de toute évidence le secret de son existence et de ce qui les liait ! Car aucun noble ne se souciait à ce point de la vertu de ses domestiques !
Non. Elle refusait que cela arrive. Le nom de Conisburgh ne serait pas entaché par sa faute ! Elle ne donnerait pas raison à la Comtesse qui depuis toujours clamait qu'elle causerait la perte de cette famille de par le scandale de sa naissance.

Depuis qu'elle avait réussi à quitter les lieux de son emprisonnement, Arya n'avait qu'une envie ; voir Arthur ! Il était la dernière personne à laquelle elle avait pensé lorsqu'elle avait cru mourir des mains de son ravisseur qui l'avait forcé à boire du laudanum qu'elle avait pris pour du poison... Il était celui à qui elle avait pensé tout le long de sa captivité, se demandant si elle le reverrait un jour. Si il serait venu la retrouver au à l'illustre bal masqué de sa belle-mère comme elle le lui avait demandé... Et depuis qu'elle avait retrouvé sa liberté, elle n'avait plus rien d'autre dans sa tête et dans son corps que l'envie, le besoin viscéral de le revoir ! Elle avait besoin de son regard sur elle. De son sourire ! De... de lui. Juste de lui...
Arya marchait à travers les rues de Londres, se dirigeant tout naturellement vers le quartier de Westminster, sa lourde tresse brune tombant sur son épaule jusqu'à sa taille. Elle n'avait pas vraiment idée de l'endroit exact où vivait le Duc de Norfolk, mais toute la bonne Société vivait là bas. Conisburgh House était d'avantage en retrait, ce qui lui valu une bonne heure de marche à travers Hyde Park avant d'attendre les rues résidentielles où se concentrait la noblesse.
Philéas de Cambridge était un homme appréciant le calme et la discrétion, aussi avait-il choisi d'établir sa demeure à Kenskington, non loin du palais portant le même nom, avec vue sur Hyde Park. Les alentours étaient magnifiques et Arya aimait cette maison. Le quartier était tout aussi riche mais plus au calme que Westminster où tout se passait toujours durant la Saison. L'effervescence mondaine y était moins présente.

La jeune femme longea Mayfair Street, puis leva son visage afin d'étudier les façades des maisons toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Le duché de Norfolk était l'un des plus puissants d'Angleterre, aussi la propriété du Duc devait-elle être à la hauteur de cette notoriété. La domestique marcha encore, serrant entre ses mains la pomme qu'elle avait rapporté des cuisines de chez elle pour Platon.

- Bonjour. Pardonnez-moi mais je cherche Aetheling House ? demanda-t-elle à des passants qui ne manquèrent pas de la renseigner.

Arya les remercia chaleureusement, puis suivit leurs instructions. Quelques pâtés de maison et deux coins de rues plus tard, elle arriva face à une propriété si somptueuse qu'elle en resta bouche bée. C'était magnifique et... diablement imposant !
Son cœur s'accéléra dans sa poitrine, cherchant probablement l'écho de celui d'Arthur ! Elle passa le portail puis contourna la bâtisse en direction des écuries, preuve de la fortune immense du Duc. Peu de résidences londoniennes situées au cœur de la Capitale disposaient de boxes ! C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquels sont père avait préféré Kensington.
Arya avança doucement à la fois avec curiosité et discrétion comme si elle avait eu peur de déranger qui que ce soit, jusqu'à ce qu'elle reconnaisse une paire d'oreilles noires familières qui la contamina instantanément d'un large sourire. Arya pressa le pas jusqu'au cheval et passa sa main sur son chanfrein, jusqu'à ses naseaux si chauds et si doux qu'elle gratifia d'un bisou.

- Platon ! Tu as senti la pomme ! s'amusa-t-elle en le voyant fouiller sur et sous sa main.

La jeune femme tira le fruit de sa poche, puis le lui tendit affectueusement.

- Tu as vu Arthur ?

A peine la question posée, elle entendit quelques voix s'élever au loin dans son dos et se retourna. Elle cessa de respirer une seconde lorsqu'elle reconnut son garçon d'écurie qui s'avançait dans sa direction et esquissa un pas vers lui. Elle eu toutes les peines du monde à ne pas courir se jeter dans ses bras tant tout la poussait vers lui, mais elle se retint. Déjà parce qu'il ne comprendrait pas l'origine de son bouleversement et de son soulagement de le retrouver après ce qui lui était arrivé... Et aussi parce que il n'était pas seul.

Un autre homme l'accompagnait !





_________________________________


   
Can you hear me echoing ?
Here comes a wave meant to wash me away
A tide that is taking me under
Swallowing sand, left with nothing to say
My voice drowned out in the thunder
Revenir en haut Aller en bas
Heathcliff Howard
Heathcliff Howard
Duc
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Duc de Norfolk, Comte Maréchal d'Angleterre et 1er pair héréditaire de la chambre des Lords. En outre, sa famille est connue pour son élevage de chevaux.
Messages : 358
Date d'inscription : 05/01/2021


Message() / Lun 30 Aoû - 17:36
Heathcliff Howard

Ligth itself is a revelation.









@Arya Harrington  & Emil d'Aetheling

Le temps est une notion bien relative, dépendante sans aucun doute, de sa place dans la société. Pour les uns, le temps ne jamais vouloir s’arrêté, les heures s’égrainant avec ferveur telles des secondes. Pour d’autres, celui-ci ne semblait jamais vraiment vouloir avancer, enserrant sur eux un étau dur et immuable, qui faisait traîner les journées en longueur. Emil, lui, balançait entre l’un et l’autre. Certaines journées passaient bien trop vite à son goût ; celles notamment où il avait un peu de temps pour lui. D’autres lui paraissait des monstres d’éternité qui l’enserrait dans de puissantes griffes ; notamment celles où il devait être et paraître en société. Londres et sa saison, aussi bien mondaine que parlementaire, avaient cela d’affligeant, que le Duc avait assez peu de temps pour lui. Peu de temps également pour penser à autre chose, qu’à ce qui pourrait lui égayer le cœur et les sens. Pourtant, il s’était échappé il y a peu, en compagnie de son maître d’écurie, Nicholas. Loin de la ville, mais pas trop non plus, juste de quoi ravir ses sens et les jambes de Platon. Il s’était alors confié sur les tourments de son âme à ce dernier. Il le savait, l’homme lui était des plus fidèles et avait toute sa confiance. L’ami des chevaux avait été plus prompt à le comprendre, que ne le fût son bon ami, le Marquis de BudeHaven. Pas qu’il n’ait jamais espéré que ce dernier puisse lui être d’un quelconque réconfort, surtout en matière d’histoire de cœur et de conscience envers une femme.

Nicholas avait été clair et l’avait mis en garde de cesser au plutôt la comédie. Comédie qui se répercutait désormais assez méchamment sur son humeur, dès que l’on mentionna simplement le nom de Cambridge. Les remords et les regrets sont un venin insidieux et brûlant. Non pas qu’il s’en sente pour son ami le Comte. Après tout, il ne s’agissait que d’une domestique, qu’il traitait fort bien selon les dires de la demoiselle, Phileas ne ferait que lui tiré l’oreille avec ironie s’il apprenait le fin mot de l’histoire. Non, les remords venaient pour Arya, s’imprimant désormais si loin dans sa chair, qu’il réagissait à toute mention qui pouvait lui rappeler son existence même. Norfolk s’en voulait de cette situation, qu’il aurait dû rompre dès leur dernier jour ensemble sur ses terres. Mettre fin à cette mascarade alors qu’elle avait à peine débuter. Bien sûr, jamais il n’aurait cru la revoir à Londres. Et une fois de plus, il aurait dû tout arrêter, mais avait lâchement continuer. Néanmoins, il n’avait pas cherché à revoir la demoiselle entre temps, attendant patiemment le dénouement funeste, le jour du bal chez Cambridge. Il aurait droit à son tirage d’oreille. À moins qu’il ne cède avant et ne raconte tout à Phileas, lors d’une de leurs entrevues sur des sujets politiques. Il avait donc promis à Nicholas, de tout arrêter, à sa prochaine rencontre avec Arya. Sans savoir bien sûr, qu’il la reverrait bien avant le bal…

Aujourd’hui était un de ces jours qui passeraient bien trop vite à son goût, car c’était le seul jour de relâche qu’il avait. Après une matinée en compagnie de sa sœur et de son cousin, Aetheling avait décidé de passer le reste de sa journée en compagnie des chevaux et de Nicholas pas extension. Il avait amené du Norfolk, quelques-uns de ses plus beaux poulains, ceux qui devaient désormais passer sous la selle pour le débourrage. Si bien des nobles laissaient l’exercice à leurs gens d’écurie, Emil aimait se charger de l’apprentissage de certains d’entre eux ; ne pouvait décemment pas tous les éduquer lui-même par manque de temps. Celui dont il s’était occupé ce jour, était un magnifique pur-sang à la robe baie brûlé, au caractère bien fait, mais non moins trempé, fils de Platon. « Votre Grâce devrait garder celui-ci. » Lui avait alors dit Nicholas. « J’en avais l’intention. Ce sera sans doute un reproducteur de choix plus tard. Et cela laisserait l’occasion à Platon de prendre un jour sa retraite. » Ironisa-t-il alors qu’il ramenait le jeune poulain à l’écurie. Non pas qu’il n’ait qu’un reproducteur, mais Platon restait son premier choix. « La jeune pouliche pommelée a tapé dans l’œil de la fille de Lady Hereford. Elle a fait savoir qu’elle serait curieuse du prix que vous en demanderiez. » Continua l’homme d’écurie avec calme et détachement. « Elle restera également, je ne la vendrais pas. Je pensais déjà vous l’avoir dit. » Emil haussa l’un de ses sourcils, se demandant depuis quand Nicholas ne l’écoutait que d’une seule oreille. « Que sa Grâce se rassure, c’est ce que je lui ai répondu. Elle semblait bien déçue, mais je lui ai proposé de passer à Sandringham House à notre retour, gageant qu’elle trouverait son bonheur. Elle a déjà sollicité un rendez-vous. » Le Duc soupira à la fois de soulagement de s’être trompé sur le compte de son homme d’écurie et de lassitude à l’idée de devoir faire des ronds de jambes à Lady Hereford. « Que ferais-je sans vous, Nicholas… » Commença-t-il par dire avant de se stopper net ses paroles et sa progression.

Un instant, Emil cru que ses yeux étaient abusés de quelques diableries, s’imaginant sans doute que le souvenir d’Arya le hantait trop et qu’il était atteint d’illusion. Mais non. La jeune domestique était bien là, à flatter son meilleur étalon et meilleur ami en ce bas monde. « Votre Grâce ? » S’inquiéta le maître d’écurie. « Que fait-elle ici… » Marmonna-t-il, alors que Nicholas sembla prendre conscience de la présence de la jeune demoiselle. « Oh… Est-ce la demoiselle ? » Emil acquiesça. « Voulez-vous que… » Mais l’homme d’écurie ne pu finir, car Arya remarqua la présence de son maître et se mit à marcher vers eux avec une certaine hâte. « Non ! Je… Nicholas… Elle ne doit pas savoir que… Bref, vous serez le Duc. » Lança-t-il avec son autorité naturelle. « Quoi ? Mais, votre Grâce, vous n’y songez pas… » S’offusqua l’employé, mais se ravisant en voyant le regard d’Emil. « Prenez, ma veste, Nicholas et faites ce que je vous demande, pour l’amour du ciel. Je sais ce que je vous ai promis, mais je ne suis pas prêt à… pas aujourd’hui, non… » Nicholas s’exécuta sans un mot, prenant le vêtement qui reposait en travers de la selle et enfila la veste ainsi que le rôle du Duc. « Merci. » Souffla alors Emil avant de reprendre le chemin de l’écurie avec le faux Duc et le cheval. Le pire était sans doute devant lui.



_________________________________


( Bad dreams in the night)
Out on the wily, windy moors. We'd roll and fall in green. You had a temper like my jealousy. Too hot, too greedy. How could you leave me when I needed to possess you? I hated you, I loved you, too


Revenir en haut Aller en bas
Elea Leveson-Gower
Elea Leveson-Gower
Débutante
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Débutante
Messages : 623
Date d'inscription : 07/01/2021


Message() / Jeu 7 Oct - 17:04
Elea Leveson-Gower


FREAKY FRIDAY



Retrouver Platon ramenait Arya dans le Norfolk et à cet instant où elle avait cru être capable de véritablement respirer pour la première fois. Tant de merveilleux moments étaient liés à ce cheval... Tout avait découlé du simple fait qu'elle l'avait vu et n'avait pu résister à l'envie de flatter de sa main la beauté sombre qu'il était. L'ombre avait attiré la lumière.
Arthur avait tout changé. Il avait donné un nouveau sens à ses journées. Il lui avait fait découvrir l'impatience des retrouvailles, l'excitation d'un instant partagé, l'émoi d'un premier touché... Auprès de lui elle avait appris combien son cœur était capable de battre fort et combien sa peau pouvait frémir pour un souffle partagé. Elle avait ressenti la brûlure délicieuse à ses joues lorsqu'il la regardait. Le bonheur irrépressible qui l'enveloppait dès qu'il lui souriait. Arthur avait amené de nouvelles couleurs au monde d'Arya qu'elle n'avait pourtant jamais vu sombre avant. Il en avait exacerbé les saveurs et décuplé les senteurs. Tout était plus vivide depuis que pour tous deux, il était une fois s'était écrit sur la page vierge de leur histoire à venir.
Sa main sur le chanfrein de l'animal, elle ferma ses yeux un instant en appuyant son front contre lui et se laissa emporter par le tourbillon d'images qui se mirent à danser derrière ses paupières closes. Elle voyait l'océan. Elle sentait le sable sous ses pieds. Sa taille se rappelait l'étreinte d'Arthur alors qu'il l'avait maintenu contre lui lorsque Platon s'était lancé au galop. Ses doigts gardaient la sensation de la chaleur de ses paumes autour d'eux, refermés sur les rênes. Elle entendait leurs rires mêlés alors que le jet d'une touffe d'herbe avait fini en bataille de foin. Elle était à la Cour de la Reine, à danser avec lui sous la lune ronde qui leur souriait et les nimbait de sa lumière douce.

Arya pinça ses lèvres et chassa l'eau saline qui était montée à ses yeux alors qu'elle reculait d'un pas tout en continuant pourtant de couver le cheval d'un regard tendre. Son corps tremblait si fort ! A quel moment s'était-elle laissée dépassée par sa détresse ? Voilà des jours qu'elle la contenait. Des jours qu'elle portait seule ce secret qui lui donnait la sensation de se fragmenter à chaque respiration qu'elle prenait.
Arya s'était vue mourir auprès de Adam. Durant sa séquestration, elle avait cru que jamais elle ne retrouverait les siens mais surtout, que jamais elle ne reverrait Arthur... L'idée avait manqué la rendre folle et l'avait plongé dans un désespoir si profond qu'elle avait cru un instant en perdre la raison. Elle avait pleuré à l'idée de ne jamais revoir son père, sa sœur, Marlène, mais ce qui l'avait retourné à l'en faire hurler, à vouloir s'en ouvrir la poitrine afin d'aller presser de ses mains la blessure béante qui perçait son cœur, avait été de se dire que jamais plus elle ne pourrait être avec Arthur... Elle l'avait invité au bal masqué de sa belle-mère ! Elle devait y être ! Elle devait l'y retrouver ! C'était la chose la plus importante au monde pour elle ! Elle avait même déjà commencé à confectionner sa robe avec la complicité de Marlène. Elle ne pouvait pas ne pas y être ! Que se dirait-il ? Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle s'était défilée ou qu'il n'était pas assez important pour qu'elle se montre ! Qu'elle avait changé d'avis ! Il était important ! Il était même tout ce qui comptait...
La réflexion était sans doute naïve, enfantine, mais perdue dans sa détresse c'était ce qui l'avait effrayé alors qu'on la séquestrait et à présent qu'elle était libre depuis quelques jours, tout ce qui lui importait était de le retrouver. Elle aurait pu attendre le bal comme prévu, ça aurait d'ailleurs été bien plus raisonnable. Bien plus convenable... Mais chaque fibre de son être la pressait jour et nuit d'aller à sa rencontre... Le besoin était devenu plus fort qu'elle.
Elle n'avait pas l'intention de lui dire ce qui lui était arrivé. Elle ne voulait pas l'en importuner. Tout était arrivé par sa faute après tout. C'était elle qui avait suivi cet homme afin de le réprimander d'avoir voler l'argent destiné aux pauvres dans l'église. C'était une erreur qu'elle avait commise et qu'il lui incombait donc à elle et elle seule de porter...
Non elle ne lui dirait rien. Mais elle devait le voir. Juste pour se rappeler au moins de comment respirer car jusqu'à présent, cela lui était devenu horriblement difficile...

Lorsqu'il lui apparut enfin, elle ignora comment elle ne s'écroula pas. Arya renonça à aller à sa rencontre, préférant l'attendre près de Platon. Elle avait peur que ses jambes ne se dérobent sous elle ou que son bonheur autant que son soulagement d'être avec lui à nouveau ne la poussent à un geste qui aurait été jugé bien audacieux, pour ne pas dire parfaitement inapproprié... Etait-ce si mal ? Que de vouloir être dans ses bras...? Elle voulait juste se fondre en lui dans une étreinte qu'elle n'osait même pas espérer possible.
Il avait l'air surpris de la voir, pour ne pas dire choqué. Elle s'empourpra légèrement, mordillant sa lèvre inférieure comme elle avait parfois l'habitude de le faire. Elle se ravisa cependant bien vite, la petite plaie marquant encore sa commissure se rappelant à elle dans un élancement sourd, souvenir de la gifle assommante dont Adam l'avait frappé. Avait-elle fait une erreur en venant ainsi sans y être invitée...? Sans l'avoir prévenu au préalable...? C'était le domaine du Duc après tout ! Elle devait avouer ne pas y avoir réfléchi avant. Elle n'avait qu'écouter cet élan d'elle-même qui l'avait poussé vers lui encore et encore jusqu'à la faire céder...

Il était tellement beau. Elle le retrouvait comme dans le Norfolk, simplement vêtu de sa chemise, ses cheveux sombres tels une nuit liquide et sinueuse tombant légèrement sur son front. Le son de sa voix dont elle ne percevait pas les mots caressa chacun de ses muscles, de ses os, de ses nerfs. Arya se sentit gorgée d'une sensation de sécurité telle à présent qu'il était là si près qu'elle en aurait presque pleuré.
Visiblement ébranlée, elle chercha à dissimuler son état en tortillant ses doigts à travers le tissu de sa robe et en arborant ce masque de convenances que l'institutrice engagée pour elle par son père lui avait appris à façonner. Elle n'y était malgré tout pas très adroite...

- Arthur je... Pardon. Bonjour, se reprit-elle, esquissant une révérence polie comme le voulaient les bonnes manières.
- Miss Harrington je présume ? Arthur m'a parlé de vous.

Arya adressa un regard surpris à l'homme si élégamment vêtu qui se tenait aux côtés de son garçon d'écurie, puis regarda Arthur avant d'acquiescer. Arthur avait parlé d'elle ? Pour de vrai ?
Elle remarqua une lueur presque espiègle passer dans les yeux de l'homme mais elle ne parvint pas à en deviner le sens. Il y avait visiblement une conversation muette entre ces deux là qu'elle ne suivait pas !

- Emil d'Aetheling, Duc de Norfolk. Soyez la bienvenue.
- Oh ! Votre Grâce !

La domestique replongea dans une révérence, plus profonde cette fois. Seigneur était-ce vraiment le Duc qui se trouvait là face à elle ?! Question idiote ! Bien entendu qu'il s'agissait du Duc ! Pourquoi se serait-il présenté ainsi sinon ?

- Votre Grâce je m'excuse de me présenter ici de façon si impromptue mais...

Elle tourna son visage vers Arthur. Aucun mot supplémentaire n'était nécessaire pour décrire ce qui l'amenait ici ; lui. Rien que lui. Mais pouvait-elle dire devant le Duc ce qui lui brûlait les lèvres...? Et Arthur ? Pouvait-il lire cette nouvelle fragilité en elle ?

- Il n'y a aucun mal Miss. Arthur je vous laisse vous occuper du poulain. Oh Nicholas devait curer les boxes mais étant occupé par d'autres... taches lui ayant été confiées aujourd'hui, je vous laisse le soin de vous en occuper à sa place ?

Encore ce même sourire énigmatique étira la bouche fine du Duc qui s'avança vers Platon juste derrière elle. Peut-être avait-il l'intention de le monter ?
Arya osa enfin un pas vers le garçon d'écurie après que Sa Grâce l'ait dépassé puis releva ses yeux bleus vers le visage de cet homme qu'elle aimait à ne plus savoir que faire d'elle-même mais dont elle s'interdisait d'espérer quoique ce soit. Du moins essayait-elle... Arya s'estimait bien insignifiante à côté de l'homme qu'il était et ne s'estimait pas à la hauteur de ce qu'il était, de ce qu'il représentait pour elle mais elle ne pouvait s'empêcher pourtant de vouloir son affection... De vouloir être importante pour lui...

- Je peux t'aider si tu veux.

Faire les boxes ne la rebutait nullement. L'odeur du crottin ne la répugnait pas comme c'était le cas de sa sœur cadette et elle avouait même volontiers éprouver un certain plaisir lorsqu'elle voyait une stalle propre et garnie de paille fraîche dans laquelle le cheval plongeait son nez avec allégresse.

- J'espère que ma visite ne te causera pas d'ennuis...

Est-ce que le Duc ne venait pas d'étouffer un rire dans son dos ? Elle n'en était pas certaine mais l'aurait presque juré.

- Il est beau ! Il ressemble un peu à Platon, dit-elle en observant le poulain qui semblait déborder d'énergie.

Fuyait-elle la conversation ? La question qui finirait sans doute par tomber quant à savoir ce qu'elle faisait ici ? Sans doute. Car elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle dirait alors. Mais dans son esprit, son intention n'était pas aussi perfide. Arya cherchait tout bonnement comme à son habitude à se détourner d'une douleur pour un instant de bonheur.



_________________________________


   
Can you hear me echoing ?
Here comes a wave meant to wash me away
A tide that is taking me under
Swallowing sand, left with nothing to say
My voice drowned out in the thunder
Revenir en haut Aller en bas
Heathcliff Howard
Heathcliff Howard
Duc
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Duc de Norfolk, Comte Maréchal d'Angleterre et 1er pair héréditaire de la chambre des Lords. En outre, sa famille est connue pour son élevage de chevaux.
Messages : 358
Date d'inscription : 05/01/2021


Message() / Lun 22 Nov - 18:16
Heathcliff Howard

Ligth itself is a revelation.









@Arya Harrington  & Emil d'Aetheling

Lorsque Nicholas accepta sans un mot de plus de prendre sa place, Emil fût pour un temps soulager de cela, mais cela ne dura pas. Il savait bien que son employé, et ami, jouerait quelque peu de sa position de quelques temps. Une façon détournée et discrète de lui faire payer de ne pas mettre son conseil à exécution et de tout déballer aussi sec à Arya. Toutefois, cela resterait bon enfant, car après tout, Nicholas ne risquerait pas sa place pour autant, ni même le courroux de son maître. Mais il s’amuserait à ses dépens et cela commença dès qu’ils furent en face de la jeune domestique. Il ne parlait pas si souvent d’elle ! Bon, peut-être un peu, surtout lorsqu’ils n’étaient qu’eux d’eux au détour d’une stalle ou d’un entrainement d’un quelconque poulain. Emil ne put refréner le léger regard noir qu’il lança à son double du jour. « Bonjour, Arya. » Dit-il en reposant son attention sur elle, pendant que l’homme d’écurie continuait son jeu d’acteur. Plutôt bon, d’ailleurs. Ses sourcils se froncèrent légèrement en observant la demoiselle, qu’il trouvait bien moins candide qu’ordinaire et même tourmentée. Il revient à la réalité, lorsque son employé ducal lui confia la tâche de curer les box. Vraiment ? Il n’avait rien trouver de mieux que cela. « Bien entendu, Votre Grâce, ce sera fait, avant le retour de Nicholas. Que j’espère prompt. Si votre Grâce s’en souvient, il devait m’aider pour revoir les essieux de la voiture en vue du bal de la Comtesse de Cambridge. » Si Nicholas voulait jouer, il allait jouer. « Tout à fait. Je n’hésiterai pas à le réprimander s’il se trouve en retard. »

Nicholas s’étant légèrement éloigné, Emil pu se reconcentrer sur Arya, qui s’excusait d’être venue sans invitation et s’effrayait à l’idée qu’il puisse subir quelques réprimandes pour sa venue. Lui-même retient à grand peine son envie de rire devant l’inconfort de la situation. Chose que son employé ne sut faire quant à lui. « Sa Grâce sait se montrer bon et magnanime avec ses gens, ne t’en fais pas. Mais je dois effectivement me mettre au travail. » D’Aetheling flatta l’encolure du poulain avant de prendre la direction de la stalle du jeune cheval. « Pour cause, c’est un de ses fils. Il est très prometteur d’ailleurs, comme son père. Sa Grâce compte bien le garder, pour un jour, prendre la relève de son géniteur. Même si, Platon est irremplaçable. Il s’appelle Cicéron. » Emil ouvrit la porte et laissa le cheval retourner dans ses appartements changer de frais pendant qu’il travaillait. Un instant, Norfolk se rendit compte à quel point il était piégé dans le rôle d’Arthur. Cette facilité déconcertant avec laquelle, il replongeait dans ce personnage, alors qu’il ne devait pas. Mais l’oxygène pur qu’il lui permettait ainsi d’acquérir n’avait pas de prix. La présence d’Arya, même si différente, n’avait pas de prix. Comment pouvait-il à ce point s’y noyer ? Comment Dieu pouvait-il lui tendre deux fois le même piège ? Ne pouvait-il pas trouver l’écho à son cœur dans sa classe sociale ? Il faut croire que non.

Quittant Cicéron, Emil prit de quoi s’occuper des boxs inoccupés, car leur propriétaire étaient soit sur la piste d’entrainement, soit en train de se dégourdir les jambes ailleurs. Emil n’avait pas réchigné à la tâche. Curer les box ne le dérangeait pas. Déjà plus jeune, il aimait aider les gens de son père dans ces tâches d’écurie. Raison pour laquelle, son père avait-il tenu à ce que ce soit lui, qui récupère l’élevage à sa mort, malgré que Charles dût hériter du titre. Désormais seul héritier du Norfolk, les deux tâches lui incombait. Aujourd’hui, si quiconque se penchait sur la question, il jugerait dégradant, qu’un duc se plie à ces tâches ‘sales’, mais il n’en avait cure. Nettoyer les écuries lui procurait satisfaction et paix. La tâche mécanique lui vidait l’esprit, et la propreté de la fin de la tâche le ravissait. Il se sentait plus proche de ses chevaux ainsi, en exécutant ces tâches. Il aimait également distribué les rations, lorsqu’il en avait le temps et l’occasion. Alors qu’il enfonçait la fourche dans la paille salie et la soulevait pour la mettre dans la brouette, il arrêta son geste. « Ton maître sait que tu es ici ? » Demande-t-il un instant inquiet de la possibilité de voir arriver Philéas. Reposant son outil sur le sol, tout en tenant le manche, son regard s’assombrit. « Tu es différente, Arya… » Il s’approcha quelque peu de la jeune femme qui se trouvait dans la stalle. « Qu’est-ce qui se passe ? Dit le moi, je t’en prie… » Son inquiétude était sincère et transparaissait dans ses yeux bleus taché de brun.


_________________________________


( Bad dreams in the night)
Out on the wily, windy moors. We'd roll and fall in green. You had a temper like my jealousy. Too hot, too greedy. How could you leave me when I needed to possess you? I hated you, I loved you, too


Revenir en haut Aller en bas
Elea Leveson-Gower
Elea Leveson-Gower
Débutante
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Débutante
Messages : 623
Date d'inscription : 07/01/2021


Message() / Dim 5 Déc - 0:57
Elea Leveson-Gower


FREAKY FRIDAY



Le jeune cheval était aussi fougueux que vigoureux. Arya regardait avec émerveillement autant qu'adoration sa robe légèrement luisante de l'effort qu'il venait probablement de faire dans la carrière non loin et releva ses yeux vers Arthur lorsqu'il l'informa du lien de parenté que le poulain partageait avec Platon.

- Vraiment ?!

Elle le flatta de la main alors qu'elle écoutait son prince lui parler de Cicéron dont elle répéta le nom en lui souriant avec douceur. L'animal tendit la tête à la recherche d'une friandise qu'elle n'avait plus malheureusement. Il devrait se contenter d'une caresse sur le bout du nez, ce qui paru l'outrer profondément.

- Désolée, ton père a déjà tout mangé, s'amusa-t-elle tout en lançant un regard affectueux vers Platon.

Elle s'était attachée à l'animal au fil des jours passés dans le Norfolk avec Arthur. Elle n'oubliait pas tout ce qu'elle avait vécu et expérimenté grâce à lui. C'était sur son dos, qu'elle avait été emmené voir la mer. Qu'elle avait parcouru les terres aussi sauvages que pittoresques du Duc. Et surtout, qu'elle avait appris à monter à cheval pour la première fois. Elle avait d'abord été impressionnée, lorsque Arthur lui avait proposé qu'elle monte toute seule tant ça paraissait lui faire envie. Sur le dos de l'immense cheval, elle s'était d'abord crispée sans le corps de son prince contre le sien pour la maintenir mais doucement, elle s'était détendue. Platon s'était montré doux et patient, comme si il savait qu'il n'avait pas son émérite cavalier sur lui mais une débutante peu rassurée. C'était peut-être un des plus beaux souvenirs qu'elle gardait de ces quelques mois à la campagne ; cette séance d'équitation. Elle s'était sentie grisée lorsque toute seule, elle avait réussi à mener l'étalon et même à le faire trotter, mais rien n'avait valu la fin de la balade, lorsqu'Arthur s'était hissé à cheval à son tour et l'avait laissé les mener, ses mains jamais loin des siennes sur les rennes.

Arya appuyé son menton sur ses mains, elles mêmes reposant sur la porte du box. Elle regarda le garçon d'écurie faire rentrer le poulain qui plongea instantanément le nez dans son fourrage frais, ce qui la fit pouffer doucement. Ses yeux quittèrent néanmoins l'animal pour aller se poser sur Arthur... Elle aimait tant le voir avec ses chevaux. Elle aimait tant le voir tout court.
Dire qu'elle avait cru que ça n'arriverait jamais plus ! Lorsque Adam l'avait forcé à boire cette fiole, elle avait cru venu sa fin, persuadée qu'il voulait lui faire ingurgité du poison. Elle avait pensé à son père, à sa sœur, mais plus que tout elle avait pensé à Arthur... Au fait que lorsqu'il viendrait au bal masqué, il ne l'y verrait pas et songerait qu'elle lui avait posé un lapin quand tout ce qu'elle voulait plus que tout au monde était de l'y retrouver...
Une lueur aussi triste que traumatique passa un instant dans ses yeux clairs alors que ces quelques jours séquestrés revenaient la hanter et l'accabler de leur poids. Être ici avec Arthur lui faisait du bien. Ça lui donnait la sensation de respirer à nouveau correctement mais malgré tout, il y avait toujours ce poids qui refusait de quitter sa poitrine et dont elle ne savait plus comment se délester. Elle était libre pourtant... Elle aurait du cesser de penser à tout ça et elle s'y efforçait de son mieux d'ailleurs afin de ne faire subir à personne ce qui la torturait tant, mais là avec lui, elle réalisait combien elle n'allait pas aussi bien qu'elle avait cherché à s'en convaincre elle ou le monde qui l'entourait.
Tout était toujours plus fort lorsqu'elle était avec Arthur. Le moindre de ses sentiments. Il avait ce pouvoir sur elle. Si il décuplait son bonheur, il était visiblement également capable de la rendre fort vulnérable à sa détresse. Elle mourrait d'envie de la déposer à ses pieds et le supplier de l'en libérer mais elle se promit de ne pas le faire. Elle n'était pas venue là pour ça et elle ne pensait pas être en droit d'exiger cela de lui de toute façon... Elle avait juste voulu le voir. Rendre réel la seule aspiration qui l'avait empêché de perdre totalement pied pendant sa captivité. Et elle s'en gorgeait. Juste en l'observant évoluer; être celui qu'il était. Dieu qu'elle aimait celui qu'il était... Elle suivit le mouvement de sa main sur l'encolure du poulain et se promit de le dessiner plus tard.

La domestique accompagna Arthur lorsqu'il alla récupérer de quoi curer le box et elle l'imita, se saisissant d'une fourche. Son père n'aimait pas trop qu'elle exécute ce genre de corvée qui n'était pas vraiment digne de sa fille toute bâtarde qu'elle était, mais elle, ça lui plaisait. Il n'était pas rare de la trouver à l'écurie où elle aimait souvent se réfugier pour lire ou dessiner en profitant de l'odeur des chevaux et de la paille fraîche mais régulièrement, elle y allait également pour panser les animaux. C'était dans le Norfolk qu'elle avait pu se livrer au nettoyage des stalles véritablement pour la première fois, faisant fit de salir sa robe comme ses chaussures. La tâche ne l'avait pas le moins du monde rebutée ! Elle s'était même donné pour défi personnel de vider les box sales plus vite qu'Arthur, ce qui leur avait valu quelques bon fou rires ! Aujourd'hui elle ne pourrait sans doute pas y mettre autant de cœur car elle n'était pas vêtue pour que résider à Londres nécessitait plus de bienséance que d'être à la campagne. Sa belle-mère ne lui pardonnerait pas un retour à Conisburgh House crottée et odorant ! Elle prit donc sur elle d'aller plutôt chercher la paille propre qu'elle stocka dans un coin déjà curé du box afin de l'étaler lorsqu'il serait totalement vidé quand Arthur l’interpella.

- Non... Personne ne sait que je suis venue te voir.

Elle avait informé Brenton le majordome qu'elle sortait en ville, mais elle n'avait donné aucun détail quant à sa destination et personne ne le lui avait demandé. L'avantage de n'être que la fille illégitime du Comte... On ne la questionnait jamais plus avant quant à ses sorties quand celles de Lucinda elles, étaient supervisées de très près.
On ne lui avait pas demandé non plus où elle était passée durant ces quelques jours où elle avait été absente... La domesticité l'appréciait, mais Arya était entre deux monde. Elle appartenait à tout, comme à rien. Pas vraiment une fille de la Maison, pas vraiment une servante non plus, les employés avaient du mal à se positionner par rapport à elle ce qui rendait les relations tâtonnantes. C'était d'autant plus vrai ici à Londres où ils ne la connaissaient, pas puisque c'était sa première fois à la Capitale.

- Tu es différente, Arya...

La jeune femme releva son regard vers Arthur, surprise par sa remarque mais incapable de le détromper. Était-elle vraiment différente ? Elle se sentait différente en tout cas... Il y avait cette chose inexplicable qui lui donnait la sensation de suffoquer constamment et dont elle ne parvenait pas à se débarrasser malgré ses efforts pour continuer à être celle qu'elle était toujours. Elle se sentait moins enjouée. Moins insouciante. Elle qui avait toujours un regard passionné et passionnel sur le monde qui l'entourait, qui était toujours curieuse de tout et si prompte à s'émerveiller de ce qu'elle découvrait, se sentait retenue par elle-même. En elle-même...
Lorsqu'Arthur s'approcha d'elle, Arya déglutit sans le lâcher de ses yeux qui commençaient à s'embuer de larmes qu'elle contenait depuis des jours mais qui sous le regard du palefrenier ne pouvaient plus être réprimées. Elles étaient une confession qui ne répondait qu'à lui...

- Qu'est-ce qui se passe ? Dis-le moi, je t'en prie.

Arya tourna son visage vers le Duc qui était non loin, une expression incertaine à ses traits. Elle ne voulait pas qu'il puisse entendre. Personne n'était au courant et personne ne devait savoir. Par miracle, le noble s'éloigna et Arya refit face à Arthur dont l'inquiétude la toucha autant qu'elle la bouleversa. Elle n'était pas habituée à ce que quelqu'un d'autre que son père éprouve ce genre de soucis à son égard. Elle mordilla sa lèvre inférieure comme elle le faisait souvent lorsqu'elle se sentait nerveuse et inspira profondément alors que la sensation de la boursouflure légère de sa lèvre demeurait sur sa langue, vestige du coup qu'elle avait reçu lorsqu'Adam l'avait contrainte à le suivre.

- Je ne veux pas te causer du soucis...

Elle préférait ne pas lui raconter à quel point elle avait été stupide mais face à son expression, elle capitula. Il n'eut pas à insister beaucoup car la vérité était qu'elle avait un besoin énorme de se confier, de se reposer sur lui.

- Tu dois me promettre de ne rien dire à personne d'accord ? Et surtout pas au Comte. Il y a peu, c'était l'anniversaire de la mort de ma maman... Je suis allée à l'église allumer une bougie pour elle. J'y ai accroché sa fleur préférée avec un bout de laine...

Le détail n'était pas vraiment important pour le récit mais Arya le conta néanmoins, comme si elle cherchait à repousser le moment où elle devrait lui dire qu'elle s'était montrée imprudente et parfaitement inconvenante en poursuivant un homme de la sorte dans la rue. Elle avait tant d'estime pour lui, qu'elle était terrorisée à l'idée qu'il en ait moins d'elle...

- J'ai vu un homme voler dans le coffre où on met l'argent pour les pauvres... Avant d'habiter avec le Comte j'ai connu la pauvreté du coup... j'ai remis l'argent qu'il a pris mais j'ai voulu le rattraper. Je pense que je voulais surtout qu'il sache que je l'avais vu plus qu'il me rende la somme mais je l'ai suivi dans la rue afin de le sommer de le faire malgré tout... elle osa un regard par dessous ses cils vers Arthur, puis poursuivit. Je ne l'ai pas rattrapé tout de suite mais j'ai trouvé une lettre décacheté que j'ai ramassé. Il m'a vu avec et il est devenu furieux... Il a voulu que je le suive mais je me suis débattue et il... m'a frappé... J'ai essayé de m'enfuir mais il m'a rattrapé et m'a menacé avec une arme... Il m'a forcé à boire une fiole. J'ai cru que c'était du poison...

Pouvait-elle lui dire qu'elle avait pensé à lui lorsqu'elle s'était crue condamnée...?

- Je me suis réveillée dans une chambre. Il m'a gardé enfermée là bas plusieurs jours et je...

Sa voix se brisa et Arya laissa tomber la fourche qui heurta le sol dans un bruit de bois et de métal alors qu'elle enfouit son visage dans ses mains. Les sanglots commencèrent à secouer ses épaules frêles.

- C'est ma faute je le sais, une jeune fille ne doit pas suivre un homme dans la rue. Je n'aurais pas du le faire ou même lire sa lettre mais je...
J'ai cru que je ne te reverrai jamais,
avoua-t-elle finalement dans un déchirement.

Elle prononça ces mots dans un nouveau sanglot, comme si c'était là l'élément le plus traumatisant de son histoire. Le seul qui comptait véritablement. Pas la gifle, pas l'arme plaquée dans son dos, la fiole de poison ou sa séquestration, mais l'idée de ne jamais pouvoir être avec lui à nouveau...



_________________________________


   
Can you hear me echoing ?
Here comes a wave meant to wash me away
A tide that is taking me under
Swallowing sand, left with nothing to say
My voice drowned out in the thunder
Revenir en haut Aller en bas
Heathcliff Howard
Heathcliff Howard
Duc
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Duc de Norfolk, Comte Maréchal d'Angleterre et 1er pair héréditaire de la chambre des Lords. En outre, sa famille est connue pour son élevage de chevaux.
Messages : 358
Date d'inscription : 05/01/2021


Message() / Dim 20 Fév - 15:41
Heathcliff Howard

Ligth itself is a revelation.









@Arya Harrington  & Emil d'Aetheling

La douceur et la candeur d’Arya face à l’animal lui touchait le cœur, comme rarement quelqu’un en était capable. Les gens sont en général si détacher des animaux, qu’ils jugent bien souvent comme étant inférieur et donc moindre. Emil n’avait pas cette vision des choses, parce que longtemps, il avait considéré que les chevaux étaient ses seuls véritables amis en ce bas monde. Surtout Iris, la vieille poulinière, depuis longtemps partie galopée au-delà des cieux, à côté de laquelle, il s’était souvent réfugié les nuits de cauchemars. Jusqu’ici, il n’avait que rarement croisé une jeune femme qui voyait les chevaux, comme lui semblait les voir. Et la seule autre qui l’avait vu faire, n’était plus de ce monde. Un sourire amusé et aimable se traça sur ses lèvres, lorsqu’elle s’excusa auprès du jeune cheval de n’avoir rien à lui offrir. Le poulain ne lui en voudrait certainement plus, une fois qu’il aurait le nez dans le foin. De celui-ci, Norfolk espérait sans doute beaucoup qu’il serait aussi admirable que son père, même si jamais Platon ne pourrait être remplacé. Aucun ne se remplace jamais, on vit avec leur absence et on se satisfait de la présence de ceux qui sont encore là.

Cicéron remit au box, Emil redevenu pour un temps Arthur se mit à la tâche, non sans remarquer que sa belle ingénue n’était pas celle qu’il avait l’habitude de côtoyer. Rassuré pour un temps, de ne voir débarquer Phileas, à qui il avait également juré qu’il se confesserait à Arya, ainsi qu’une aide précieuse pour son grand projet concernant la jeune femme. D’Aetheling se demandait encore, comme il avait pu passer à côté de la filiation entre Arya et son mentor, alors qu’elle en parlait en des termes aussi tendre et élogieux, lorsqu’ils étaient encore dans le Norfolk. Comment n’avait-il rien remarqué ? Les paroles de Mountbatten raisonnèrent sous ses boucles brunes, alors qu’il incendiait la jeune femme sans la connaître, arguant qu’elle était fine comédienne et qu’elle cherchait à le duper. Malgré tout ce qu’il savait désormais, il n’y croyait pas ; il n’y croirait jamais. Pas alors, qu’il lisait la détresse sur les traits angéliques de la demoiselle. Emil posa sa fourche contre le mur du box, alors qu’elle commençait à parler. Lui causer du soucis… Ô comme il aimerait lui dire qu’elle ne pourrait jamais lui en cause, car en ces lieux c’est lui le maître. Le mensonge lui pesait en cet instant… Oui, il insista de son regard et son inquiétude à lui se retrouva d’un cran augmenté.

Le poids de ce qu’elle devait confier devait être bien lourd, pour qu’il n’eut pas à ajouter un mot pour qu’elle parle. D’abord évasive, comme voulant éviter l’inévitable ; détourné la conversation et finalement… Norfolk se raidit de plus en plus au fur et à mesure du récit, la colère coulant dans ses veines, avec l’envie de tordre le cou à ce malfrat. Il se fit violence, pour ne pas éclater de colère, chose qui lui ressemblait assez peu à vrai dire, lui qui était toujours calme en toutes circonstances. Mais il n’était pas temps d’éclater et de vouloir ruer dans les brancards, car en vérité, s’il était blessé qu’on ait pu vouloir faire du mal à Arya, c’était elle qui avait besoin d’aide en ce moment. Alors, il franchit la distance entre eux, pour la prendre dans ses bras et la serrer aussi fort qu’il pouvait le faire, sans lui faire mal. Au diable la bienséance, ils étaient seuls dans un box et personne ne les verrait de toutes façons ; au diable de toutes manières, le duc c’est lui. « C’est fini, Arya… tu es là et je suis là… calme-toi… » Il la berce doucement, le temps que se tarisse les larmes qui dévale sur ses joues. Il ne le dira sans doute pas ouvertement, mais que sa seule crainte ait été de ne jamais le revoir lui à toucher l’âme et le cœur. C’est mal et il le sait. C’est mal, parce qu’il lui ment depuis le début ! Et en même temps, il ne parvient pas à le regretter, car dans le cas contraire, ils n’auraient pas cette relation vraie et unique. Mais tout aura une fin… pas aujourd’hui. Non, il doit encore faire semblant pour ne pas briser d’avantage la jeune fille.

Toute cette histoire ne lui dit rien de bon… Personne digne de ce nom ne ferait une chose pareille, à part un vrai tordu. Et alors, qu’il réconforte Arya, il ne peut s’empêcher de penser à un moyen de retrouver le salaud qui la mise dans cet état. Il doit savoir, même s’il ne tentera rien par lui-même, mais il sait comment faire… « Arya… je sais que tu ne voudras pas que je fasse quoique ce soit pour le trouver et je te promets, sur la tête de Platon, que je ne le ferai pas… mais je dois savoir, qui s’était et ce qui a fait qu’il a fait ça. Il faut le dénoncer. Regarde-moi… » Se faisant, il lui souleva le menton de son index. « On ne peut pas laisser un type pareil courir les rues de Londres, tu comprends ? » Puis, de ses doigts, il essuie délicatement ses larmes, en lui offrant un petit sourire canaille, comme il sait si bien le faire. « Tu es belle, même quand tu pleures… comment fais-tu… »



_________________________________


( Bad dreams in the night)
Out on the wily, windy moors. We'd roll and fall in green. You had a temper like my jealousy. Too hot, too greedy. How could you leave me when I needed to possess you? I hated you, I loved you, too


Revenir en haut Aller en bas
Elea Leveson-Gower
Elea Leveson-Gower
Débutante
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Débutante
Messages : 623
Date d'inscription : 07/01/2021


Message() / Ven 11 Mar - 18:23
Elea Leveson-Gower


FREAKY FRIDAY



Elle pleurait tout ce qu'elle avait retenu jusqu'à présent. Toutes ces larmes qu'elle s'était interdite de verser dans l'enceinte de Conisburgh House, même dans l'intimité de sa chambre. Elle avait craint que si elle commençait elle ne parviendrait plus à s'arrêter. Alors au lieu de ça, elle avait étouffé ses émotions pourtant à vif et avait noirci les pages de son cahier avec tant de frénésie qu'elle avait imprégné la pulpe de ses doigts et le dessous de ses ongles de résidus de fusain qui n'étaient pas encore totalement partis.
Cela lui avait d'ailleurs valu une remontrance de la Comtesse. Elle refusait d'avoir une souillon sous son toit selon ses termes et avait interdit à Arya de toucher au moindre cheveux ou à la moindre toilette de Lucinda avant d'avoir ses mains impeccablement propres...

Elle était donc remonté à ses appartements et avait frotté. Encore et encore jusqu'à en rougir sa peau. Mais quelques traces avaient perduré, au même terme que ses souvenirs. Un parallèle entre la réalité et son vécu qui l'avait heurté.
Arya avait cherché à cesser de penser à tout cela, à l'effacer en se persuadant que c'était derrière elle, qu'elle s'en était sortie saine et sauve et que c'était là tout ce qui comptait. Mais la cicatrice en elle bien que la jeune femme s'efforçait à l'ignorer dans l'espoir qu'elle disparaisse, était bien présente et elle suintait. Être face à Arthur en faisait jaillir le sang qui coulait sur elle telle une trainée de souillure qui la mettait à la torture.
Sa peur et sa détresse de ces jours passés lui revinrent telle une vague et l'engloutirent. Arya s'effondra son visage entre ses mains car oui bien plus que tout le reste, ce qui l'avait terrorisée et tenue en agonie durant sa captivité avait été l'idée de perdre Arthur alors qu'elle venait à peine de le retrouver...L'idée que jamais plus elle ne le reverrait ou ne serait avec lui.

Lorsqu'elle se sentit étreinte, portée, Arya ne chercha pas un instant à se défaire de lui. Les convenances, les règles exigées par la Cour et la société avaient été mises de côté depuis longtemps entre eux. Leur histoire avait commencé ainsi bien que dans le plus grand respect mutuel et elle finirait sans doute de la même façon. Respecter le protocole qu'on lui avait enseigné afin de trouver un époux convenable par la suite et qui à présent lui interdisait de le toucher, d'être dans les bras du seul homme qu'elle voulait, de ressentir ce qu'elle ressentait là tout de suite, elle n'en voulait pas. Pas lorsque être dans les bras d'Arthur était soudain devenu la chose la plus naturelle au monde.
Arya libéra son visage larmoyant pour s'accrocher à lui. Elle pressa tout son corps contre le sien comme si elle avait voulu les faire fusionner et nicha son visage contre son torse alors que ses doigts se crispaient à sa chemise. Elle se réfugia dans sa chaleur contre sa joue. Elle inspira l'odeur de sa peau qui agit comme un baume apaisant sur toutes ses douleurs. Etait-ce possible d'aimer un autre être à ce point...? Si elle en doutait elle était à présent persuadée. Elle était totalement et irrévocablement amoureuse de lui.
Dieu lui vienne en aide...

Alors qu'Arthur reprend la parole avide de quelques détails qui pourraient le mettre sur la piste de son ravisseur, elle fuit son regard et secoue la tête tout en resserrant sa prise sur lui. Elle ne veut pas revoir cet homme ou risquer d'être à nouveau confrontée à lui. Il ne lui a pas fait de mal, pas vraiment, mais elle n'a pas oublié les menaces qu'il a fait planer sur elle. Cet homme a été un plongeon bien trop abrupte dans la réalité de ce monde pour Arya qui avait vécu presque dix ans cachée au sain de la sécurité de la demeure de son père. Elle savait la rudesse de l'existence et de la pauvreté pour l'avoir expérimenté aux côtés de sa mère durant de nombreuses années, mais elle n'avait jamais eu idée de la noirceur qui pouvait peupler certaines âmes...
Lorsqu'il lui intime de le regarder et prend son visage avec une délicatesse qui la bouleverse, Arya déglutit et lui obéit. Elle se noya dans le regard d'Arthur et se fit violence pour ne pas se rendre à nouveau à ses sanglots tant le regarder bouleversait tout jusqu'au tréfonds de son être.
Elle comprenait ce qu'il lui disait oui... Il avait raison, on ne pouvait laisser un tel personnage courir librement les rues de Londres mais elle refusait d'être la cause du moindre trouble et en particulier pour lui. Elle n'était personne et ne méritait pas qu'on retourne la Capitale pour elle. En particulier si cela mettait Arthur à risque.

Au cœur de tout cette gravité pourtant, il parvint à la faire sourire lorsque ses doigts vinrent essuyer ses pleures avec une douceur infinie et qu'il lui offrit ce sourire si particulier qui n'appartenait qu'à lui. Arya s'empourpra jusqu'à la moelle et lui offrit enfin un sourire à son tour malgré les larmes qui brillaient toujours dans ses yeux clairs.

- J'ai juste ramassé sa lettre... elle lui redit. Elle était décachetée mais insignifiante dans son contenu.

D'où le fait qu'elle n'avait pas compris la démesure de l'action de cet homme qui l'avait enlevé. Après tout il n'était question dans les écrits que du temps à Londres, des visites touristiques de l'auteur de ces mots et de son aversion pour le lait dans son thé...

- C'était une lettre écrite en français et adressée à un sultan. Mahmut je crois... L'auteur l'appelait "son frère" et a signé Sehzade Süleyman.

Elle n'avait pas la moindre idée de la signification de ce mot à la consonance si étrangère et la façon dont elle butta sur le mot le prouvait.

- L'homme qui m'a séquestré a dit s'appeler Adam Kürt et être le domestique du Sehzade mais je... je suis presque sûre que c'était lui l'auteur. Il a dit que ma curiosité pouvait causer une guerre entre l'Angleterre et l'Empire Ottoman. Je lui ai répondu que je doutais que l'Angleterre déclare la guerre simplement parce qu'un royal touriste Ottoman n'apprécie pas le lait dans son thé...

Et pourtant malgré cette répartie affûtée qu'elle avait brandit tel un bouclier afin de masquer sa crainte à son geôlier, elle était inquiète face à Arthur. Est-ce qu'elle pouvait véritablement être responsable d'un acte capable d'un tel impacte simplement parce qu'elle avait ramassé une lettre dans la rue ?

- J'ignore où le trouver... Et tu as raison je ne veux pas que tu le cherches Arthur ! Il avait quelque chose de... de glaçant.

Elle frissonna comme en écho à ses propres mots et le regarda intensément.




_________________________________


   
Can you hear me echoing ?
Here comes a wave meant to wash me away
A tide that is taking me under
Swallowing sand, left with nothing to say
My voice drowned out in the thunder
Revenir en haut Aller en bas
Heathcliff Howard
Heathcliff Howard
Duc
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Duc de Norfolk, Comte Maréchal d'Angleterre et 1er pair héréditaire de la chambre des Lords. En outre, sa famille est connue pour son élevage de chevaux.
Messages : 358
Date d'inscription : 05/01/2021


Message() / Dim 22 Mai - 19:50
Heathcliff Howard

Ligth itself is a revelation.









@Arya Harrington  & Emil d'Aetheling

Alors qu’il peine à garder son calme, Emil se fait le roc sur lequel la jeune femme peut s’appuyer ; qu’elle puisse se confesser et peut-être retrouver quelque peu la paix de son âme, si durement malmenée par un quidam. Pourtant, son sang dans ses veines s’était fait lave en fusion, brûlant son âme de sa rage et de sa colère. Il la fit taire d’un revers de main imaginaire dans son esprit, car il ne pouvait décemment agir de lui-même. Mais l’idée même qu’on ait pu vouloir du tort à Arya, qu’on ait seulement touché à l’un des cheveux de sa tête, lui fit horreur ; rendant la bile qu’il ravalait particulièrement acide et amère. L’individu paierait, sinon il ne s’appelait plus d’Aetheling et ne serait plus digne d’être Norfolk. Il avait suffisamment d’influence pour qu’on remue ciel et terre pour faire ce qui se devait être fait. Non pas qu’il souhaite la mort de qui que ce soit, mais un séjour au frais serait appréciable, lui semblait-il.

Dès lors, il écouta les informations données par sa jeune amie avec attention. La candeur et l’innocence d’Arya le prirent à la gorge ; bien conscient contrairement à elle, de l’impacte de cette découverte. Ainsi donc, les Turc espionnaient la couronne britannique. Mieux encore, le propre frère du Sultan était l’espion en question. Non pas qu’il fût réellement surpris. Les grandes puissances s’espionnent sans cesse depuis des millénaires. Mais, une telle information devait parvenir aux oreilles de qui de droit et il s’y emploierait donc. Sans rien en dire à Arya ; préservant sans aucun doute un peu de sa naïveté, qu’il savait cependant bien moindre qu’il ne le supposât précédemment. Il jouerait le jeu de celui qui ne comprenait guère, même si l’inverse le faisait plus encore bouillir sur place. Béni soit sa maîtrise de lui-même ; béni soit son tempérament calme, masquant la tempête. « Effectivement, on ne déclare pas une guerre pour un thé. » Répondit-il avec un sourire amusé tout de même, masquant donc le fait qu’il comprenait mieux le sous-texte, qu’elle ne le saurait. « C’est bien la preuve que ce sinistre individu est quelque peu tordu. »

Une fois de plus, Emil serra la jeune femme dans ses bras et posa son menton au sommet de son crâne, fixant un point devant lui, sans réellement le voir. « Ne t’en fais pas, je ne ferais rien. » Ô pieux mensonge, qui n’en était un que par omission. Arthur ne ferait rien ; Emil ferait ce qu’il devait faire en sa qualité de Duc, de pair héréditaire d’Angleterre et défenseur de son pays. « Tranquillise-toi, je pense que ce monsieur n’est plus à Londres. Et il serait mal avisé d’y revenir pour un long moment. » Il clôt ses yeux polychromes pour un instant, inspirant calmement et appréciant la simple proximité d’Arya dans ses bras ; la chaleur de leur étreinte ; l’odeur de ses cheveux ; leurs cœurs semblant battre à l’unisson. Dieu, il avait pourtant juré qu’il n’aimerait plus jamais de la sorte ; juré qu’une fois la vérité éclatée, il n’approcherait plus Arya. Cela lui pesait déjà…

Alors oui, il profitait de ce nouvel instant volé, dont il ne dirait rien au père de la jeune fille ; ce seul instant d’intimité proche qui leur serait permis pour le reste de leurs existences. Lentement, il se détacha d’elle, prenant son visage en coupe, avant de lui sourire avec affection. « Est-ce que tu te sens mieux, maintenant que tu as dis ce que tu avais sur le cœur ? » Demanda-t-il avec une sincère inquiétude. Il ne dépasserait jamais la bienséance, même lorsqu’il était dans le rôle du palefrenier taquin et canaille ; même si les lèvres pulpeuses d’Arya l’invitaient silencieusement à ce qu’ils les frôlent des siennes. C’était une frontière qu’il s’interdisait de franchir, par égard pour Arya ; par amitié pour Phileas. Même s’il savait que bien d’autres que lui, aurait profité de tout ceci, comme l’invitait Adrian à le faire. Trop gentleman sans doute ; trop bien élevé… Ou tout simplement trop amoureux et trop conscient qu’une fois la vérité lancée, un tel geste serait le déshonneur de la jeune femme. Et il ne le voulait en aucun cas.




_________________________________


( Bad dreams in the night)
Out on the wily, windy moors. We'd roll and fall in green. You had a temper like my jealousy. Too hot, too greedy. How could you leave me when I needed to possess you? I hated you, I loved you, too


Revenir en haut Aller en bas
Elea Leveson-Gower
Elea Leveson-Gower
Débutante
Rang sur le forum : Administratrice
Emploi : Débutante
Messages : 623
Date d'inscription : 07/01/2021


Message() / Dim 5 Juin - 14:19
Elea Leveson-Gower


FREAKY FRIDAY



Ce poids qui comprimait sans cesse sa poitrine depuis qu'elle avait été relâchée de sa captivité, ce mal être qui l'oppressait à chaque fois qu'elle respirait, tout semblait disparaître alors qu'elle était dans ses bras.
Arthur faisait disparaitre ces ombres qui la hantaient de jour comme de nuit et contre lesquelles elle se débattait en silence et seule depuis beaucoup trop de temps... Il était la lumière salvatrice perçant ce ciel trop sombre qui rendait tout trop noir dans le nouveau quotidien de la jeune femme depuis qu'elle avait été capturée. Il lui redonnait ses couleurs et la rendait à la lumière à laquelle elle ne pensait pas avoir le droit d'appartenir, mais qui la touchait malgré tout chaque fois qu'elle était avec lui. L'air ne semblait plus si difficile à respirer pour Arya, parce qu'il était là. Elle avait la sensation d'enfin réussir à s'oxygéner correctement et de sortir d'une trop longue apnée portée par son étreinte. Son cœur cognait avec une force presque douloureuse dans sa poitrine sur l'écho des battements de celui de son prince qui la serrait à nouveau tel le désert attrapant enfin la pluie mais elle s'y abandonna telle une suppliciée heureuse d'être condamnée.
Elle voulait tout ressentir de cet instant et tant pis si elle devait en imploser. Elle avait eu bien trop peur de ne plus jamais revoir Arthur. Alors que son ravisseur l'avait forcé à boire cette fiole qu'elle avait cru être du poison destiné à la tuer afin de la faire taire à tout jamais, elle avait certes eu une pensée pour les siens mais tout son désespoir s'était surtout rué vers le garçon d'écurie. Elle s'était sentie au désespoir de ne jamais plus pouvoir être avec lui. De ne pas être capable d'honorer ce rendez vous qu'elle lui avait donné au bal masqué de la Comtesse. On disait que lorsque l'on était proche de la mort notre vie défilait devant nos yeux, mais tout ce qu'avait vu Arya avait été le visage d'Arthur. Alors que le liquide glissait sur sa langue, qu'elle le sentait descendre le long de sa gorge jusqu'à aller s'insinuer dans son système, il avait été la seule chose qu'elle avait... ressentit à travers tout son corps ; lui, avec ses yeux, son sourire, son touché... La sensation de lui avait enveloppé son corps et caressé son derme comme si elle avait cherché à éprouver une dernière fois un instant avec Arthur avant de quitter ce monde, puis elle s'était évanouie en fermant ses yeux sur son visage, des larmes roulant sur le sien.

Arya se blottit contre lui et le respira sans honte tout en crispant ses doigts sur son dos puissant comme si elle voulait les faire se fondre l'un dans l'autre pour ne plus jamais lui être arrachée... Quiconque les surprendrait ainsi hurlerait sans le moindre doute en scandale et à l'indécence mais là tout de suite, être ainsi avec le garçon d'écurie lui paraissait la chose la plus pure du monde...
Elle releva son visage vers lui, rassurée lorsqu'il lui promit de ne pas agir quant à l'individu qui l'avait séquestrée. Rien que de repenser à cet homme lui glaça le sang et elle en frissonna de la tête au pieds malgré la chaleur agréable de cette journée. Arya ne voulait pas imaginer Arthur face à cet Adam... Il ne lui avait pas vraiment fait de mal à outre mesure - Dieu merci - mais comme elle l'avait dit à Arthur, il avait quelque chose de glaçant...

- Merci...

Elle retourna contre lui mais cette fois, l'étreinte fut plus apaisée. Elle n'avait plus l'urgence de la peur et du désespoir. Elle n'était plus empreinte de ce besoin d'être rassurée et protégée. Plus nourrie par cet effroi qu'elle avait ressenti à l'idée de ne plus jamais pouvoir être avec lui et qu'elle avait voulu faire disparaître en l'étreignant autant que possible afin de prouver à tout son être que tout cela était bien réel et qu'il pouvait se gorgée de cette réalité. Non cette étreinte là, elle était juste... désirée. Naturelle. Aussi naturelle que de respirer ou même que de simplement exister.
Elle ferma ses yeux et l'apprécia dans sa simplicité. Elle était avec lui. Elle entendait le bruit des chevaux dans les boxs et du cœur d'Arthur à son oreille alors que le vent soufflait délicatement quelques embruns qui ajoutaient une douceur à ce moment hors du temps.

Elle regretta qu'il se détacha d'elle mais ils ne pouvaient décemment pas demeurer ainsi pour toujours, n'est-ce pas ? Elle le laissa prendre son visage entre ses mains et se sentit fondre sous son sourire si tendre. Bon sang ce qu'il était beau... Arthur avait ce visage parfaitement séduisant que tout le monde était capable d'apprécier et admirer sans mal mais ce qu'elle voyait elle de lui allait bien au delà de tout cela. Elle le trouvait beau parce qu'il avait ce charme presque enfantin dans son sourire. Il avait cette espièglerie dans son regard ponctué d'ambre et cet altruisme qui la bouleversait jusqu'à l'âme. Il aimait les animaux dont il prenait soin dans le Norfolk. Il appréciait les beautés du monde qui l'entourait et surtout, il la regardait comme jamais personne ne l'avait fait...

Arya avait souvent été bouleversée par les yeux d'Arthur posés sur elle mais cette fois fut plus intense que toutes les autres. Il y avait une gravité dans l'instant qu'ils étaient en train de partagé qu'elle ne comprit pas mais qui la saisit jusqu'à l'âme. Elle sentit cette attirance. Ce besoin incompréhensible pour son innocence d'aller plus près de lui encore, quand bien même ils étaient déjà si proches. Elle baissa son regard sur ses lèvres et mordilla la sienne alors qu'une curieuse chaleur la saisissait des pieds à la tête avec tant de violence qu'elle en frémit.

- Oui...

Comme elle l'avait fait lorsqu'elle l'avait retrouvé dans les jardins du Palais le soir du bal des débutantes, elle avança sa main afin d'aller lisser cette petite ride qui se dessinait entre les sourcils légèrement froncés d'Arthur et lui sourit avec une sincérité retrouvée à présent qu'il avait apaisé sa blessure si profonde :

- Je me sens mieux d'être avec toi.

Comme toujours.
Il ne saurait jamais combien elle avait pensé à lui et à leurs retrouvailles afin de s'empêcher de perdre totalement espoir durant ses jours d'enlèvement. Il avait été sa plus grande force dans ce pire instant.

- Je crois que je devrais rentrer... Je te retiens de tes tâches et j'en ai moi même qui m'attendent.

La Comtesse et sa sœur étaient de sortie ce qui lui avait permis de s'éclipser afin de venir trouver Arthur, mais elle ne tarderaient pas à rentrer et il faudrait qu'elle aide Luci à se préparer pour l'événement mondain de la soirée, quel qu'il fut.
Arya alla gratifier Cicéron et Platon d'une caresse chacun et déposa un baiser sur les naseaux chauds du dernier avant de se retourner vers Arthur avec un sourire à ses lèvres. Il lui faudrait sans doute encore un peu de temps afin de se remettre totalement de cette mésaventure qui lui était arrivé et laissait un traumatisme en elle, mais grâce à lui elle savait qu'elle y parviendrait. Parce que tout était plus beau dans un monde où elle pouvait être avec Arthur bien qu'elle s'interdisait de penser à un avenir possible avec lui.

- N'oublie pas le bal !

Sur ce, elle offrit une dernière caresse à Platon et quitta la demeure du Duc de Norfolk afin de rejoindre celle de son père. Pour la première fois depuis de nombreux jours, elle se sentait enfin plus légère et ne regarda pas une seule fois par dessus son épaule alors qu'elle marchait dans les rues.



_________________________________


   
Can you hear me echoing ?
Here comes a wave meant to wash me away
A tide that is taking me under
Swallowing sand, left with nothing to say
My voice drowned out in the thunder
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Message() /
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas



Page 1 sur 1Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-



Sauter vers: