Une page se tourne pour en commencer une nouvelle ft Arielle

"It's a New Beginning"

Un nouveau jour, un nouveau levé de soleil sur la belle ville de Londres. Ce jour est important pour nous, les Seymour, tout comme il est important celle qui va nous rejoindre. Après tout, le monde n'est il pas un changement perpétuel ? Et l'incendie terrible du marché en était une preuve de plus. En quelques instants seulement, le monde s'était embrassé, enfer sur Terre, flammes aussi grandes qu'un bâtiments, détruisant tout sur son passage, emportant bien des personnes, des plus humbles aux plus nobles, mais au delà du feu, la caractéristique humaine, la peur, l’émeute, les corps qui s'écroulent, sont piétinés, les cœurs qui lâchent, les pleurs et les cris.
Ma mère et moi avions failli faire partie des morts, toutes les deux choqués, blessés, brûlées. Nous avions vu des femmes s'enflammer tel des torches vivantes dans leur robe, nous avions vu le toit s’écrouler, morceaux de verres tranchants mutilant et tuant les survivants. Le Prince de Prusse avait failli brûler vif, le Marquis de Budhaven avait eu l'épaule transpercé et pour ma part, mon crâne avait pris un coup qui, si il ne laisserait pas de cicatrice était toujours douloureux et m'avait obligé à garder le lit plusieurs jours.
Un bandage autour du crane, mes cheveux cachant ce qu'ils pouvaient de cette blessure, nous vivions, presque reclu dans notre demeure. Seul les Gilderstone avaient eu le droit de passage en l'instant pour prendre de nos nouvelles et nous en avions tant besoin. Les corps avaient tous été retrouvé, nommé et les blessés si nombreux allaient de la brûlure légère à la défiguration pure et simple. Des femmes avaient perdu la vue, d'autres étaient défigurées ou garderaient à vie les baisers des flammes sur leurs chair. Nous nous estimions chanceuse, mère et moi de n'avoir que si peu de blessure physique. Mais il fallait suite à cela prendre le pas des églises.
Combien d'enterrements en seulement quelques jours ? De corps à peine reconnaissable par leurs bijoux, leurs armoiries ? Des comtes, Baronnets, Marquis, Vicomtes et tant d'autres petites gens. Le plus douloureux de tous pour nous fut l’inhumation de Lord Sutton, le grand père d'Apolline qui se retrouvait soudain débutante d'un certain âge, sans revenu, sans famille, perdu au milieu de Londres.
Je me souviendrais longtemps de son air hagard et des larmes qui roulaient sur ses joues avant que mes parents ne viennent à l'informer qu'ils la prendrait désormais pour pupille et pourvoiraient à tous ses besoins jusqu'à ce que le nouveau Comte, héritier de son grand père décide de la marche à suivre avec celle ci. Bien sûr courrier fût envoyé à celui ci pour l'informer de la situation par père, mais combien de temps mettrait il pour rejoindre Londres ? Et si il était aux Amériques ? Non que je ne sois pas ravie d'accueillir Apolline telle une sœur chez moi, mais je m’inquiétais pour elle, pour ces changements, cette nouvelle vie, son avenir. Je savais que sa dotte était sécurisé sur un compte par son grand père, mais tout de même.
Aussi, en ce jour ou elle nous rejoignait officiellement, j'avais posé plusieurs questions à mère ainsi qu'à notre gouvernante Mrs Figgs. Ou se trouverait sa chambre ? Allait avoir ce qu'il fallait en ce qui concerne ses dépenses et ses toilettes ? J'étais prête à lui fournir autant de robes qu'elle le souhaitait, l'aider avec les études, le piano, la broderie, je voulais qu'elle se sente chez elle jusqu'à cette proposition que j'avais faite à mère lorsqu'elle nous avait parlé à tous les cinq, les enfants Seymour de son arrivée chez nous.
Aussi, alors que notre Majordome faisait entrer la demoiselle dans ce qui ferait sa nouvelle demeure, je descendais lentement les escaliers dans une robe rehaussée de ruban noir pour signifier le deuil que nous avions  pris avec Apolline. Je lui souriais avec douceur,  venant la prendre dans mes bras pour la serrer doucement.

« Apolline, ma douce Apolline. Je suis aussi ravie de vous voir nous rejoindre qu'attristée par les circonstances qui nous réunissent. »

Lui souriant de plus belle, je l'accompagnais vers les étages, lieu qu'elle n'avait jamais découvert pour l'amener directement à sa chambre. Bien que je doute qu'elle puisse souhaiter se reposer directement, pouvoir prendre le temps de s'installer était important. Lui faisant ainsi la discussion sur des banalité tel que le temps ou sa coiffure qui était très jolie, je lui désigné les différentes portes du couloir. La chambre de Liam, puis la mienne juste en face et à coté celle ci, celle qui deviendrait sienne. Lentement, je lui ouvrit la porte, l'inventant à entrer dans cette jolie chambre qui comprenait un lit, une commode, un bureau, un grand tapis et une jolie fenêtre.

« Nous n'avons pas fait beaucoup de décoration car nous souhaitions que vous puissiez faire à votre goût. J’espère que cela est à votre convenance. J'ai moi même choisi la couleur des rideaux et du tapis, je pensais qu'un rose délicat vous irez à merveille. »

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Je tentais d'être aimable, de sourire, de me montrer avenante. Comment ne pas tenter de l'être, de faire de mon mieux pour lui remonter le morale, lui montrer qu'elle n'était pas seule. Bien sur, je n'avais aucun doute que la perte de son grand père était une chose incroyablement triste et elle qui n'avait que lui, se retrouve aujourd'hui seule au monde. Mais au contraire, elle nous avait nous, mère et moi, ma famille. Nous étions une famille de consolation certes, mais nous étions là pour elle. Nous le serions toujours, même une fois mariée je continuerais de la chérir dans mon cœur, de lui écrire et j’espérais qu'elle trouverais un époux aimant qui saurais lui faire oublier les douleurs de sa jeunesse.

Pourtant, alors que je tentais de parler de banalité, ne sachant trop comment aborder les choses, elle cette petite choses que j'avais connu pleine de vie, souriante, débordante d'énergie n'était plus que l'ombre d'elle même et voir cette larme rouler le long de sa joue, perle saline solitaire me brisa un peu plus le cœur faisant monter les larmes à mes yeux alors, que sans chercher à me contrôler je m'avançais vers elle, la serrant contre mon cœur, sentant moi aussi, une larme couler le long de ma joue.

« Ô Apolline. Appuyez vous sur moi. Je sais que...que ce ne sera jamais pareil, mais je vous promet de vous aider, chaque jour, à apprendre à supporter l'absence de votre grand père adoré. »

Je lui souriais doucement, essuyant une de ses larmes de mon doigts, avant de me racler la gorge.

« J'ai une surprise pour vous. »

J'allais prendre une petite clochette sur le bureau que je fit tinter, m'essuyant rapidement les yeux alors que la femme de chambre d'Apolline, celle qu'elle avait déjà chez son grand père entre un sourire aux lèvres.

« Nous avons engagé votre femme de chambre pour vous accompagner. Que vous ne vous sentiez pas trop perdu. J'espere...que cela saura vous rendre un peu le sourire. »

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Quel mots peuvent aider une personne en deuil ? Quel paroles peuvent parvenir à alléger, ne serait ce que légèrement la souffrance de celui qui subit cette affreuse blessure, entaillant son cœur à jamais, laissant une cicatrice qui sera toujours là, se contenant simplement de perdre en douleur avec le temps. Je ne pouvais dire que j'avais ressenti ce genre de douleur, ce genre de deuil.  Je n'avais jamais perdu aucun parents et si l'un de mes grand père n'était plus, il était décédé avant ma naissance, m’empêchant de connaître cette douleur qu’était la perte.
Pourtant, j'avais ressenti un pincement, un bref aperçu de ce qu'était cette douleur de la perte lorsque le fils du Baron de Cheshire avec qui j'avais entamé une cours délicieuse avait péri dans un terrible accident de voiture peu avant le mois de mai.
Oui, cette saison de 1818 avait connu son lot de malheur et pourtant, elle resterait à jamais celle ou Apolline et moi-même avions pris place dans cette société. La guidant, pas après pas jusqu'à cette chambre qui serait désormais la sienne, j'avais ressenti toute l'émotion de nos retrouvailles, de nos pertes, de cette nouvelle vie qu'on lui offrait avec, malgré tout, un goût des plus amers pour elle. Comment ne pas l'avoir quand, venant de France pour rejoindre son grand-père, elle se retrouvait maintenant chez de parfait étranger, perdant encore et encore tout ce qu'elle connaissait.
J'avais néanmoins tenté de la faire sourire, de lui remonter un peu le moral, de lui montrer qu'elle n'était pas seule, que je resterais, à jamais son amie et la soutiendrais du mieux que je puisse. Lui offrant mes mots les plus doux je la serrais contre mon cœur, comme je l'aurai fait pour une sœur, ce qu'elle était en quelque sorte à présent alors que, de nouveau elle me remerciait et je ne savait que dire.

« Vous faites partie de la famille Apolline. Nous avons promis à votre cher grand-père de vous apporter notre patronage durant cette saison. Comment pourrions nous vous laisser livrer à vous même en ces temps si difficile ? »

Je lui souriais, toujours peinais pour elle, ne sachant si j'avais su réchauffer quelque peu son cœur blessé. Je ne savais comment lui exprimer l'affection que nous avions tous pour elle. Que nous ne faisions pas cela car nous nous sentions obligé, que c'était de bon cœur et qu'elle était, une membre de la famille à part entière à nos yeux. Peut être la surprise préparée pour elle permettra de lui faire comprendre.
Faisant ainsi sonner la clochette je laissais entrer dans la pièce la femme de chambre de la jeune lady, un large sourire aux lèvres dans sa tenue aux couleurs de notre famille d'un beau bleu lavande comme toutes les femmes de chambre de la famille Seymour. Aussitôt, elle sauta au cou de celle ci et je ne pu retenir un petit rire amusé, ravie de la voir sourire, même un peu, alors qu'elle me remerciait à nouveau.

« Vous n'avez pas à me remercier. Nous sommes amie, sœur et j'ai pensé que tous ces changements étaient déjà assez douloureux pour vous. »

Me tordant quelque peu les doigts en m'expliquant, je continuais de sourire doucement.

« Anna, êtes vous bien installée ? Joséphine vous a t elle fait visiter les lieux ? Avez vous besoin de quelque chose ? »

C'était des questions simples, mais chez nous, nous prenions à cœur le bien être de nos employés. Nous ne serions pas aussi a l'aise sans toutes ces personnes qui travaillent pour nous et gagner leur confiance, leur être reconnaissant, était la meilleure façon de nous assurer  un personnel de fidèle et de qualité.

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Ce n'était que peu de chose en soit. Une chambre correcte, de l'affection, de la gentillesse. Ne devrait on pas tous se tourner vers autrui pour l'aider, le sauver, notamment quand cette personne est une jeune femme qui s'est rapidement imposée à vous comme une amie ?
Cela ne faisait que quelques mois que nous connaissions la petite fille du Comte de Dorset. Pourtant, sur sa demande, de par son amitié avec mes parents, ma mère avait accepté le patronage de la jeune Apolline et m'avait demandé de l'aider, de la guider, afin de me préparer également à une vie qui serait bientôt la mienne. Celle d'une épouse, d'une maîtresse de maison qui devrait aider son époux dans la gestion du domaine, les bonnes œuvres, la réputation sociale. Je m'étais ainsi mise à l'action, avait aidé de mon mieux ma jeune amie et la considérée, maintenant qu'elle était officiellement la pupille de mon père, comme une sœur à part entière.
C'était pour cela, que j'avais travaillé si dur pour aider à préparer une chambre neutre qu'elle puisse personnaliser au mieux, selon ses goûts afin de faire celle ci sienne. Que je m'étais arrangé auprès de ma mère pour faire engager Anna qui pourrait ainsi mieux suivre sa jeune maîtresse et permettre une passation en douceur.
Devant les remerciements de celle ci, les mots délicat de sa femme de chambre sur son installation je ne pouvais que sourire, doucement, aimablement, acquiesçant à peine, modestement, car je ne voulais retirer aucun orgueil de tout cela.

« C'est tout ce qu'il y a de plus normal Apolline, ne vous inquiétez pas. Anna, pourriez allait aider les valets dans le transfert des effets de votre maîtresse ? Vous saurez mieux qu'eux ce qui lui tiens à cœur. »

Un nouveau sourire entendu, alors que la femme de chambre quitte les lieux et qu'Apolline, égale à elle même dans cette candeur qui la caractérise malgré notre différence d'age, me parle de ce lieu.

« Il est vrai que c'est un grand changement pour vous. Il nous faudra à tous un temps d'adaptation. Mais nous ferons de notre mieux pour vous aider à traverser cette épreuve difficile. »

Un nouveau tour de la pièce avant de présenter la porte à la jeune femme.

« Vous sentez vous prête à visiter la maison ? Vous ne connaissez pas encore les parties familiale et Anna ne devrait pas tarder à revenir pour déposer les affaires de votre ancienne chambre. Mère et moi avons pensé que cela vous permettrez de vous sentir plus facilement chez vous. »

Un haussement d'épaule, quelques pas vers la porte et l'attente de savoir si mon amie souhaite visiter ou prendre un peu de repos tranquillement, attendant sa femme de chambre pour organiser son petit monde.

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Nous sommes tous d'accord pour valider le fait que le quotidien changera pour tout le monde. Avoir une nouvelle personne en la maison est une chose importante. Et si l'idée était que la prochaine demoiselle qui rejoindrait la maison serai la future Duchesse de Gloucester, c'est à dire la future femme de mon cher frère. Or, nous avions accueillis une pupille qui était la petite fille du Comte de Dorset. Connaissant ma chère mère, elle prendrait à cœur son avenir et lui trouverait rapidement un prétendant digne de sa beauté et de son intelligence. Mais ce ne serait certainement pas ce qui se passerait sur l'heure. Avant tout il fallait qu'elle reprenne confiance en elle, qu'elle sache qu'elle était aimée, qu'elle n'était pas seule. Cela prendrait quelques semaines ou mois. Mais je doutais que mère ne cherche pas à lui trouver un prétendant avant la fin de la saison.

Souriant avec chaleur à mon amie, je la guidait, sur son consentement en dehors de la chambre, laissant les employés de maison travailler et faire ce qu'ils devaient pour l'aider à son emménagement. Il faudrait qu'elle apprenne à se retrouver en la demeure. Sortie de la pièce je lui montrait ainsi les deux chambres face aux notre, séparé par la balustrade donnant sur le grand hall du rez de chaussée.

« Vous avez face à nous les chambres de Liam, Simon, Ferdinand. Nos chambres sont sur le même couloir, ainsi que celle d'Elizabeth. La votre est un peu plus petite, j'espère que vous ne nous en tiendrez pas rigueur. Faisant centre la chambre du Duc et de la Duchesse. C'était auparavant deux chambres mais mes parents n'en ont fait qu'une. Vous trouverez peut être cela surprenant ou choquant, mais malgré leurs nombreuses années de mariage ils aiment toujours à partager leurs nuits. »

Je lui souriais avec amusement, l'amenant jusqu'à un petit salon aux murs couleurs lilas, la couleur favorite de ma mère.

«Ici est le petit salon familiale. Là ou nous aimons nous retrouver et partager des moments quand nous ne recevons pas. Vous verrez cela peut être chaleureux et parfois turbulents. »

En passant je lui montrait les tableaux, celui de mes parents fait peu après leur mariage. Celui de toute notre fratrie également, faite peu avant le début de la saison.

« Comme vous le voyez les parties familiales sont assez simple. Nous aimons aller au petit salon, mais le gros des choses se fait au rez de chaussée. Voudriez vous que je fasse également la visite ? Ou préférez vous que l'on aille se reposer au salon ? »

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Bien sur, je savais qu'Apolline ne me tiendrai en aucun rigueur d'avoir une chambre un peu plus petite que la mienne ou celle de ma sœur. Après tout, nous lui avions fourni une de nos plus belle chambre, mais il était difficile de déloger ma sœur de la sienne. Pourtant, si je me mariais d'ici la fin de la saison, ou le début de la prochaine, je n'avais aucun doute qu'Elizabeth accourrais en celle ci et qu'Apolline pourrait donc récupérer la sienne comme un jeu de chaise musicale. Quant aux garçons...Entre Eaton et Cambridge, sans compter nos demeures secondaire dont celle que père a déjà cédé à  Liam, en faisant un petit duc par avance, l’entraînant à gérer son domaine, ils ne seraient pas les plus dérangeant.
Lui faisant ainsi la visite de l'étage, qui était en soit fort peu impressionnant, surtout empli de nos chambres et d'un salon privatif, j'avais souri à l'évocation d'Apolline, portant mon regard vers la porte de cette chambre parentale.

« Vous avez raison. J'espère que dans une vingtaine d'année je partagerais toujours la chambre de mon époux et que nous nous aimerons comme mes parents. Même si je ne doute pas un instant que je risque d'être aussi fatigante que ma mère par moment. Elle a coutume de dire que le sang, n'est pas de l'eau. »

Lui proposant de passer à l'étage inférieur, là ou tout se joue et ou les invité ont plus souvent tendance à être reçu, elle acquiesce me proposant que l'on termine par un retour au salon que je valide d'un léger hochement de tête, sonnant déjà une bonne qui ne tarde pas à arriver.

« Je vais faire visiter la demeure à Lady Sutton. Pourriez vous nous apporter du thé dans le salon lilas d'ici une vingtaine de minutes ? Amenez également quelques biscuits je vous prie. Les spéciaux. Miss Colleen saura desquels je parle. »

Offrant un sourire bienveillant à la bonne, je la laissait repartir avant de désigner le grand escalier à mon amie.

« Comme vous le voyez nous avons un escalier double qui rappelle les chambres. A gauche vous avez un portrait de mes trois frères et à droite ma sœur et moi même. Au centre un portrait de mes parents fait peu après leur mariage. On dit que je ressemble beaucoup à ma mère. »

Arrivant aux pieds de l'escalier je lui montrait la grande pièce face à nous.

« Cet espace nous sers de salle de bal quand nous souhaitons en organiser un. Sur notre droite se trouve deux chambres d'ami. Il nous arrive de recevoir de la famille éloignée à l'occasion et sur la gauche se trouve le bureau de père ainsi que notre bibliothèque. Il y a également des salles de toilette et des pots de chambres attenants aux chambres et à la bibliothèque. »

Avançant d'un pas lent, je continuais ma visite, laissant le temps à mon amie de prendre connaissance des différentes informations offertes. Arrivant au centre de la salle de réception qui donnait à l'étage sur les balcon donnant aux chambre je désignais la gauche, puis la droite.

« Bien sur vous avez l’entrée principale à gauche, sur la droite le salon de réception que vous connaissez déjà. En face de nous la grande salle à mangée, là ou nous avions tout débarrasser pour organiser le concert. Pour le reste ce sont les quartiers des domestiques et les cuisines. Voila vous connaissez un peu mieux la demeure Seymour. Elle est assez grande pour tous nous abriter, mais bien plus petite que notre demeure du Gloucestershire. »

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Ressembler à mère n'est pas une insulte ou une peur pour moi. Certes, je la vois actuellement avec l'âge qui est le sien, la posture, le corps, les rides d'expression et le regard de braise. Je la vois comme une fille voit sa mère, pourtant, si je parviens à me détacher de tout cela, je vois bien d'autres choses. La femme forte, la femme dont la beauté n'a jamais été éclipsée durant toutes ces grossesses et années. La femme qui fut le diamant de sa saison il y a des années de cela et qui a réussi à prendre un homme non pour son titre mais pour son cœur. Une femme dont le corps et la posture montre les cinq grossesses qui l'ont traversée, les méandres d'un temps qui n'est pas toujours plaisant ou conciliant, mais malgré cela, la fierté et l'honneur qui l'habite. Alors oui, je suis fière d'avoir une ressemblance physique avec ma mère. Pour le caractère...disons que j'espère ne pas finir aussi revêche et manipulatrice sur certains points que celle ci. Je suis d'ailleurs persuadée qu'elle réfléchie déjà à savoir, quel prétendant, elle chassera pour Apolline. Mère est une amazone de la saison, à n'en point douté.
Néanmoins, je souriais doucement au compliment de la nouvelle membre de cette famille.

« Vous êtes trop douce Apolline. Mère m'a informée qu'un portrait de votre personne devait être récupéré chez votre grand père, ainsi qu'un portrait de lui. Afin que vous puissiez en garder souvenir et que vous rejoigniez ce couloir ou trône tous ceux qui font partie de cette famille. »

Une façon simple d'affirmer qu'elle faisait en quelque sorte partie de la famille à présent. Finissant la descente de l'escalier, je lui présentait les lieux du rez de chaussée, qu'elle connaissait déjà un peu mieux pour etre venu plusieurs fois avant les terribles incident qui ont mené à cette situation et gloussa légèrement à sa remarque sur la taille de la maison.

« Le duché de Gloucester est ancien et prestigieux. Ma famille, comme nos ancêtres ont toujours vécu dans un château du Gloucestershire. Néanmoins nous avons également une maison secondaire qui se nomme Highgrove Park. Il est prévu que Liam en prenne la direction une fois marié. Jusqu'au jour ou il deviendra Duc. »

Souriant un peu plus, je finis avec elle la découverte des lieux, avant de reprendre le chemin des marches, la conduisant au petit salon privé de l'étage ou thé et gâteaux nous attendaient.

« J'espère que vous vous sentirez vite chez vous mon amie. Si jamais je puis faire quoique ce soit pour vous y aider n'hésitez pas. »

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Si il y avait une chose que les Seymour savaient faire, c'était recevoir. Et quand il s'agissait de recevoir en prime une personne qui avait tout perdu, une personne qui deviendrait de ce jour et jusqu'à ce qu'un possible membre de la famille reprenne les rennes du Comté de Dorset. Aussi, montrer à la jeune femme qui les rejoignait qu'elle avait sa place parmi la famille. Qu'elle était un membre à part entière de celle ci dès ce jour. C'était la moindre des choses et les remerciement d'Apolline n'y changeraient que peu de choses, car ils n'avaient vraiment pas fait cela pour ça.

« Ce n'est que peu de chose voyons, inutile de nous remercier pour si peu, vous savez bien que vous êtes ici chez vous à présent. Ce qui signifie aussi que vous êtes maintenant dans la ligne de mire du dragon...attention aux prétendant ! »

D'un petit rire amusé la jeune rousse continua la visite, tranquillement, a pas lent, redécouvrant quelque peu sa propre demeure en même temps que la jolie brune alors qu'elles parlaient des autres demeures dont la famille était propriétaire. Un haussement d'épaule rapide se fit alors que la demoiselle parlait d'Aubray Hall.

« Nous en avons quelques une. L'idée étant qu'un jour mon frère aîné puisse reprendre le titre et que mes deux autres frères aient chacun une demeure à eux pour y vivre avec leurs familles. Moi et Elizabeth et bien...nous aurons les demeures de nos époux. Tout comme vous en soit. »

Un nouveau sourire, un peu triste et résigné cette voix. L'idée de quitter sa demeure de toujours, la maison de ses parents pour la maison d'un homme qu'elle ne connaît peut être pas encore. Ou peut être pour celle d'un homme qu'elle connaît mais...le changement est effrayant. Quoiqu'on puisse en dire c'est une aventure que d'être femme et devoir tout abandonner pour épouser un homme, sa famille, son titre...son domaine.

Pourtant, le moment n'était pas à l’appesantissement. Il était à la bienvenue au sourire et à la douceur. Raccompagnant ainsi sa nouvelle sœur vers le salon du premier étage. Elles prirent place dans les différents siége autour du thé et des biscuits servit, une nouvelle question se posant. Il fallut quelques instants à la Lady pour y répondre, pesant ses mots afin de ne point donner mauvaise image de sa fratrie à son amie.

« En règle générale oui. Nous nous entendons tous bien, malgré des caractères assez différents. Je suis plus proche de Liam mon ainé bien que nous ayons une complicité avec chacun. Elizabeth me donne un peu de fil à retordre. Elle est...un peu mon opposé et nous ne nous comprenons pas toujours. Mais c'est ça aussi être sœur. »

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Discussion de femme, prise de conscience de son avenir. N’est-il important de comprendre tout cela ? De voir comme le monde aide les hommes quand il ne laisse aux femmes que de miettes ? Mais est-il réellement bon de parler de cela avec Apolline alors qu’elle expérimente si durement la réalité de sa condition féminine ?
Arielle en a conscience, Apolline à perdu bien plus qu’un grand-parent. Elle a perdu en quelque sorte une place dans la société. Femme d’un âge qui peut être vue comme avancé, non mariée, sans famille, si les Seymour ne l’avait recueilli comme pupille, elle n’aurai eu d’autre choix certainement que de finir en un couvent ou elle aurai été prise en charge par les sœurs et sa vie, aurait été vouée au seigneur. Ce n’est pas la pire des vies, il faut se l’avouer et l’admettre, mais elle méritée tellement mieux.

Aussi, discuter des demeures familiales, de ces maisons, manoir et autres cottages qui, petit à petit seraient transmis à ses frères pour leur donner un toit où vivre et élever leurs familles lui faisait quelque peu mal au cœur. Elle n’aura rien de tout cela. Elle n’aura que les souvenirs d’avoir été la fille du duc et de la duchesse de Gloucester. Quelques bijoux peut-être. Des livres, des tableaux, selon les instructions de ses parents à leurs départs et du bon vouloir de son frère qui deviendra alors duc. Mais elle n’aura rien, car elle ne sera plus une Seymour, elle sera…autre chose. La femme d’un noble, la duchesse, marquise, comtesse de quelque lieu, adoptant une nouvelle demeure, fondant une nouvelle famille. C’était ainsi que le monde tournait malheureusement et si elle n’avait pas tant à s’en plaindre dans le fond, elle pensait à toutes ces femmes qui se trouvait démuni car elles ne pouvaient rien posséder en leur nom propre. Apolline acquiesça, affirmant qu’il était bon que chaque homme de la famille ai sa propre demeure et elle ne pu qu’acquiescer doucement.

« Il faudra bien que chacun fonde sa famille. J’espère simplement que la demeure de mon futur époux ne sera pas trop éloignée. Je serai triste de ne pouvoir voir ma famille durant trop longtemps. »

Elle ne voulait pas s’appesantir là-dessus, préférant laisser la conversation se suivre et se poursuivre, parlant de sa relation avec sa fratrie. De ce lien si fort entre elle et Liam, de l’espièglerie et des farces de Simon, du sérieux et du devoir de Ferdinand, de la douceur et de la rêverie presque niaise d’Elizabeth. Le lien n’était pas le même avec chacun d’entre eux et pourtant elles les aimaient tous à part égale. Mais elle ne voulait trop influer sur les relations que pourrait avoir Apolline avec ceux-ci et préféra donc la laisser les découvrir petit à petit. Finissant leur thé, la discussion se tarit, Apolline devant être épuisée de toutes ces choses et souhaitant prendre le repos, la jeune Seymour acquiesça doucement, de ce sourire si doux et familier qui est le sien.

« Bien sûr. Prenez le temps qu’il vous faut. Votre femme de chambre viendra pour vous aider à vous changer pour le souper familial de ce soir. En attendant prenez vos aise et reposez-vous. »

La laissant partir, elle resta un moment dans le petit salon, observant le ciel par la fenêtre, se perdant dans ses pensées avant de laisser ses mains courir sur un instrument qu’elle aimait tant et qui lui permit l’espace d’un moment, de rêver et d’oublier.