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Les Chroniques de Londres
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Le grand méchant loup

Adélina Bridgerton
Adélina Bridgerton
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Message() / Lun 28 Juin - 0:37
Adélina Bridgerton


Le grand méchant loup ?



Le marché de East End est clairement très différent de celui de Covent Garden ! J'aimais beaucoup aller là bas avec ma femme de chambre ! C'était toujours si vivant et il y avait toujours tant de choses à voir ! Les odeurs, les saveurs, les couleurs... J'étais souvent presque aussi excitée à l'idée d'aller me promener à Covent Garden que d'aller chez la chapelière, l'orfèvre ou la modiste.
Jusqu'alors je n'avais pas réalisé qu'il était évident que des marchés existent à travers tout Londres... C'est pourtant d'une logique évidente... Les gens ne vont pas traverser la ville chaque fois qu'ils ont besoin de faire leurs achats et il est vrai que je n'ai jamais vu de... pauvres ? errer vers West End. Enfin si quelques uns évidemment mais généralement c'était pour faire la manche ou essayer de chaparder quelques victuailles ou piécettes aux exposants ou aux passants...
Je m'en veux un peu quelque part aujourd'hui d'avoir toujours fui ces personnes comme des pestiférés. Ma domestique ou même ma mère me faisait toujours presser le pas ou m'intimait de ne pas les regarder lorsque nous en croisions et j'obéissais docilement mais aujourd'hui je suis à leur place. Je suis celle dans le besoin. Je réalise que tout n'est pas tout blanc ou tout noir. J'exècre l'idée de voler de par l'éducation que j'ai reçu et les valeurs qu'on m'a enseigné mais je ne condamne plus ceux qui le dont si durement car je réalise que parfois - certes pas toujours pas parfois - c'est de nécessité...

Face au dédale de stands en tous genres, je reste perplexe. Je ne m'attendais pas à cela ! Lorsque j'ai entendu parler de ce marché, j'ai tout de suite venu venir le voir mais à présent que j'y suis, je ne suis plus très sûre... On dirait un gigantesque capharnaüm ! Il y en a dans tous les sens ! Les gens crient, lancent des choses, boivent, jouent...! Je ne m'étais pas attendue à cela !
Ma capeline élimée resserrée autour de moi, un instant je me dis qu'il vaudrait mieux que je rebrousse chemin et revienne une autre fois accompagnée. Pas par ma mère. Nulle doute qu'elle refusera de mettre les pieds dans un endroit pareil. C'est pour elle que notre changement de situation est le plus difficile à accepter... Inutile de lui infliger cette vision là en plus. Maman s'illusionne du fait que tout ça est temporaire et que bientôt papa résoudra les choses et nous permettra de retourner à notre vie d'avant, ce que j'espère aussi sincèrement mais en attendant, je préfère ne pas me bercer d'illusions ou de faux espoirs et vivre les choses au jour le jour...
Oui mieux vaut rentrer à la maison. J'y retournerai avec Luke lorsqu'il ira un peu mieux ! Je suis certaine qu'il aimerait bien voir ça lui.

- Approchez m'sieurs dames ! V'nez voir la bête !

Intriguée, je m'avance plutôt que de tourner les talons et suis la foule. Etant de taille relativement petite, je ne vois pas bien ce qui se passe mais j'entends les gens qui s'exclament autant que le bruit d'un bâton raisonnant contre du fer. Avec habileté je me faufile entre les jambes des spectateurs avant de me figer sur place lorsque je me retrouve presque nez à gueule avec... un loup !
Dans un petit cri horrifié je me recule et tombe sur les fesses ce qui ne manque pas de faire raisonner un tonnerre d'hilarité derrière moi. Je devrais me relever et partir à toutes jambes, pourtant je ne le fais pas. La surprise et la peur passée, je regarde l'animal tapis dans cage alors que son geôlier continue de chercher à l'exciter en frappant les barreaux. La pauvre bête semble terrorisée. Ses poils sont hérissés et ses babines sévèrement retroussées sur ses crocs mais dans ses yeux il y a la terreur. Depuis le sol, je regarde autour de moi toutes ces personnes qui se pressent de plus en plus et je crois même reconnaître quelques visages familiers.
Prise de court, je rabats ma capuche sur mon visage bien que je suis presque certaine que personne ne prêtera attention à une gamine qui traine parterre, mais sait-on jamais. Je suis presque certaine de reconnaître le garde chasse de Lord Tilney et le premier valet de Lord Henslowe. Qu'est-ce qu'ils font ici ? On n'est très éloigné de Westminster et West End !

- La mise en vente de cette bestiole débutera dans 15 ! Au plus offrant !

Qui voudrait acheter un loup et surtout pourquoi ? D'autant que celui ci semble plutôt mal en point ! On n'a du le capturer de façon relativement violente étant donné son triste état... Il n'a d'ailleurs pas l'air bien vieux... Un pincement me saisit le cœur de le voir ainsi.
J'ai l'impression quelque part de me voir moi... Lui aussi est dans un environnement inconnu. Loin des siens. De son environnement... Lui aussi le sort l'a arraché à ce qu'il a toujours connu et à ce à quoi il appartient. Moi aussi lorsque les huissiers sont venus tout nous prendre, je me suis sentie terrorisée... J'étais démunie lorsque de notre maison à Mayfair, on s'est retrouvé dans un minuscule appartement au dessus d'une brasserie de East End... Perdue lorsque j'ai du réapprendre à vivre dans toute cette nouveauté si éloignée de ce que j'avais toujours connu...
Alors que les gens se pressent vers la fameuse estrade où la vente débutera, je me relève et secoue ma robe déchirée et raccommodée de partout.

- Pardon monsieur ?
- Tu veux quoi la drôlesse ?
- Vous le vendez pour quoi ?
- Pour ce qu'ils voudront en faire ! T'en as d'bonnes toi !


Face à ma mine interrogative, le marchand lève les yeux au ciel.

- Une partie d'chasse j'suppose !
- Vous le vendez pour qu'on le tue ?
- Et alors ? C'est un loup qu'est-ce qu'on s'en fout ?! Allez du vent !
- Vous vous pouvez pas faire ça !
- J'peux et j'vais ! Dégage j't'ai dit !


Le malotru me repousse d'un mouvement brusque, me faisant à nouveau basculer sur les fesses. Il crache parterre puis se détourne, retournant à ses affaires. J'ai le souffle légèrement coupé par la chute mais je ne prends pas le temps de le récupérer et fouille déjà dans mes poches à la recherche de quelques pièces. Je n'ai quasiment rien. Autant dire clairement pas de quoi lutter contre les employés de quelques membres de la noblesses venus donc ici acheter de quoi distraire leur maître et leurs convives !
Je ne devrais pas m'en mêler mais je ne parviens pas à me résoudre à laisser l'animal à son sort. D'autant qu'à présent qu'on le laisse tranquille, il a l'air si déprimé que ça m'arrache le cœur. Je veux le sortir de là ! Et le ramener dans la forêt ! Enfin quoique vu l'état de sa pattes je ne suis pas certaine qu'il y survivrait bien longtemps...
Tant pis j'aviserai après ! Au pire je le ramènerai à la maison le temps de le soigner et le relâcher ! Bon il y a de grandes chances pour qu'il me croque avant et que mes parents refusent que je ramène un loup à la maison... mais je m'en fiche là tout de suite tout ce que je veux c'est le sauver. Après je verrai bien ! Chaque chose en son temps !
Bien... de l'argent... Il me faut de l'argent... Je regarde autour de moi, l'adrénaline pulsant dans mes veines alors que je cherche une solution... légale. Il n'y en a pas ! Si on pouvait se faire autant de sous en si peu de temps ça se saurait !

- Bon sang...

Je vais devoir voler...
Mes yeux verts cherchent, scrutent malgré la boule d'angoisse qui s'est formée dans mon ventre, lorsque je le vois. Il me tourne le dos. Il est grand. Bien plus que moi et sa bourse dans sa poche semble bien remplie...
Je déglutis puis inspire profondément afin de me donner du courage. Je peux le faire ! J'ai déjà vu des gens le faire sous mon nez dans la rue ! Je peux y arriver ! Je m'approche, doucement, discrètement puis avec d'infimes précautions, je tends ma main vers la poche de l'inconnu, saisis la bourse, puis... tire dessus.



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Message() / Mer 4 Aoû - 18:33
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Le grand méchant loup ?



La clope entre les lippes, fumée brumeuse dans l'air, Aodh se perd dans les rues d'East End. Jour de marché. Jour de balade. L'homme veut se changer les idées et quoi de mieux que les animations brassant de la populace. Tenue sobre, le mâle se faufile avec une nonchalance qui lui est propre. Il erre sans avoir de véritable but. Mais il tend à expirer ses démons qui dansent encore avec les effluves d'alcool de la veille. Le creux de sa paume s'approchent des mirettes pour les frotter un instant, prenant soin de ne pas se brûler. La fumée nocive s'extirpe de ses lèvres. Soupire terrible qui trahit sa fatigue et ses tracas. Mais personne ne viendra lui chercher querelle ou quelconque réponse, puisqu'Aodh ne croiserait vraiment personne de sa connaissance. Il n'a pas eu l'occasion de se faire bien des rencontres depuis son arrivée. La discrétion pour compagne, la solitude pour amie, l'idée lui plaît autant qu'elle l'effraie.

Coinçant la clope, le baron se libère les mains pour s'acheter une pomme, deux. Une qu'il glisse dans sa poche avant de payer pour trois le marchand. Don pour un homme de terre, ne jamais perdre de vue ce qu'il était. Jamais. Ce n'est point de la charité, mais ils travaillent déjà bien dur et la reconnaissance commence par là. Terminant sa cigarette plus vite, il la balance dans les caniveaux. Pichenette bien menée. Les dernières fumées s'échappent avant que le fruit préalablement frotté contre sa veste vient rencontrer sa bouche. Délicieuse. Le jus dégouline légèrement de la commissure qu'Aodh essuie d'un revers de main. Le baron poursuit son avancée, faisant fi des regards alors qu'il pose ses mirettes sur sa pomme.

La chose avec qui l'homme a le moins  de soucis, c'est finalement bien le regard des autres. Il fait juste attention pour que sa propre personne n'entache point la réputation des autres. Le pire serait d'entacher celle d'une femme. C'est bien ce qui le rendrait honteux. L'avantage aussi d'être seul. De ne trainer que ses ténèbres sans jamais les confier, attacher quelqu'un d'autre à sa barque. Ce quelqu'un d'autre n'a point besoin d'une quelconque malédiction ou d'une vie atrophiée. L'oreille se dresse quand ça appelle la foule. Il tilte au mot bête. Le frisson se glisse le long de l'échine. Si c'était une sorte de foire... Aodh ne pouvait supporter tel spectacle. Il ne savait pas s'il s'agissait d'exploitation ou d'aide pour les pauvres démunis et difformes. Il soupire et se tourne cependant. La bête est toute autre puisqu'il en porte le nom. Loup. Aaah. Qu'as tu fait pour te retrouver là-dedans ?Il râle alors le mâle. Posant le regard sur la cage qui entrave l'animal. Un jeune, presque d'un noir charbonneux, ou bien est ce la crasse ?

Aodh jauge son totem, incline la tête, tente de capter le regard du canidé. Mordant une nouvelle fois dans sa pomme, il observe un instant, une gamine laisser échapper un cri avant de tomber sur son séant. Il entend l'annonce d'une future mise aux enchères. Le sadisme n'a donc pas de limite. Le mâle s'étend sur la foule, certains agitent la tête en signe de désaccord et s'écartent. D'autres s'approchent intrigués, ou excités. Puis il y a encore ce bout d'femme. Elle semble insistante. Elle semble vouloir comprendre. S'interposer peut-être. Audacieux, risqués. Elle s'agite alors, s'insurge. Le vendeur la pousse. C'est alors qu'Aodh se fige et serre le poing encore libre. Il a osé, le bâtard. S'il y a bien quelque chose qu'il déteste, Wolf, c'est de lever une main sur une femme qu'importe l'âge.

Dans le flash, il se souvient des coups reçus par le paternel, ceux qui ont effleuré le derme de sa soeur aussi, de sa mère. La rage dans le bide, la colère dans les trippes. Il pourrait abattre ses poings sur sa trogne crasseuse rien que pour ça. Mais l'élan sanguin est refréné. La gamine est hors champs de vision. Perdue dans la foule certainement, résignée peut-être. Aodh soupire alors et s'apprête à partir... Quand un couinement attire son oreille. — J'vais l'regretter... Il se retourne face à l'estrade pour se poser contre un mur non loin. Terminant sa pomme, il la balance dans un tas de détritus avant de se rallumer une cigarette. Le baron observe la foule, jauge et calcule. Il aurait du mal à s'en sortir, mais sa fortune récemment acquise ne lui servait pour l'instant pas à grand chose.

Aodh arque un sourcil et saisit la mimine tentant de le dépouiller. Il râle, grogne. Les yeux se baissent alors, vers le bout d'femme. — Tiens donc... Laissant sa clope entre les lippes, il attrape le col de la gamine pour la soulever et la remettre sur ses deux peutons. T'sais que là... Tu pourrais perdre une main... Il marque une pause alors que quelqu'un s'approche. Cette drôlesse a t'elle essayé de vous voler, mylord ? L'intéressé sourit alors. Nan, elle est juste tombée à mes pieds, ça arrive souvent. Passer pour un goujat de première, vu. L'homme s'efface alors et Aodh regarde la demoiselle dressée devant lui. Bien, t'as une sacrée détermination ma p'tite. t'es point discrète, mais t'as carrément du culot. Il expire sa fumée en regardant sur sa droite avant de reprendre Et tu f'rais quoi avec cette bête à crocs une fois que tu l'auras acheté ? Il ricane un peu, croisant finalement les bras. Tu d'vrais pas êt'là non ? Elle ne se serait pas cachée ainsi. Il attrape le pan haut de sa capuche pour l'attirer à ses côtés, un pivot et hop la voilà à sa droite, les yeux presque camouflés par le geste du mâle qui relâche sa prise.. Range toi là... Observons, et trouvons un plan, tu veux. Il va falloir déstabiliser la foule. Un loup blessé, y a aucun challenge. On peut retirer la plupart des grands de ce monde. C'est pas drôle une bête blessée... Il fixe désormais l'estrade, soudainement intrigué par la suite, situation dans laquelle la p'tite l'a positionné.

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Adélina Bridgerton
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Message() / Jeu 5 Aoû - 16:19
Adélina Bridgerton


Le grand méchant loup ?



Toute petite alors que j'étais sur le marché avec ma maman, j'avais vu un joli ruban dépasser d'un étalage de mercerie. Je l'avais trouvé si beau, que j'avais juste eu envie de l'avoir. J'avais donc tiré dessus afin de le décoincer de sous quelques dentelles et galons, puis l'avais entouré autour de mon poignet pendant que ma mère conversait avec la mercière.
Je n'avais pas pensé à mal, je l'avais aimé si fort que je m'étais dit que c'était ok de le prendre, puisque étant née dans l'opulence, en général il suffisait de demander afin d'obtenir. La femme de chambre de ma mère s'en était cependant rendu compte et le lui avait fait remarquer. Ma maman m'avait alors repris le ruban qu'elle avait rendu à la marchande en m'expliquant pour la première fois, la notion du vol. Je m'étais sentie totalement mortifiée malgré mon jeune âge. Depuis, je n'ai plus jamais recommencé.
Mais là, c'est un cas de force majeure ! Je ne peux pas laisser ce pauvre loup se faire vendre juste pour être massacré ! J'ai déjà vu quelques parties de chasse à cour et je n'aime pas ça... C'est trop cruel pour l'animal qui est poursuivi et cette bête qui est blessée n'aura clairement aucune chance. Ma morale me retient pourtant une seconde. Mon cœur bat si fort, que j'ai la sensation qu'il va bondir de ma poitrine à tout instant ! Mais un dernier regard à la cage me décide. Advienne que pourra ! Au moins j'aurais essayé de le sauver !

Mon souffle en suspend, je tends la main vers la poche de l'homme de laquelle dépasse une bourse qui semble relativement bien remplie. Je déglutis, puis le cordon saisit je tire dessus en priant tous les Saints du ciel pour ne pas me faire prendre !
Je dois en oublier un puisque la seconde suivante, je sens une poigne affirmée saisir mon poignet alors que deux yeux sombres se posent sur moi. J'écarquille les yeux, prise sur le fait et cherche immédiatement à me dégager. Il y a tellement de monde sur le marché que je pourrai sans soucis disparaître à travers la foule, mais encore faudrait-il que je parvienne à le faire me lâcher ! Il a de la force et moi je ressemble à une anguille se débattant entre ses doigts.

- T'sais que là... tu pourrais perdre une main...

Le ventre à l'envers, je tressaute d'effroi, réprime mes larmes et tire plus fort sur mon articulation prête à la disloquer lorsqu'une tierce personne s'approche. L'homme questionne quant à mon acte qu'à ma grande surprise, celui que j'ai voulu voler dément.

- Non, elle est juste tombée à mes pieds, ça arrive souvent.

Hein ?! Non mais et puis quoi encore ! Échaudée par une mésaventure qui m'est arrivé il y a plusieurs semaines et peu rassurée par son physique singulier, je lui mets un coup dans le tibia, voulant plus que tout m'enfuir le plus loin possible de lui et de ses intentions de goujat ! La dernière fois qu'on m'a saisie ainsi, j'ai manqué terminer... Je ne veux même pas y penser. Je dois déjà être blême et la panique doit sans mal se lire sur mes traits autant que dans mes yeux verts totalement affolés.
J'affronte son regard, bien qu'incertaine lorsqu'il s'adresse à moi et toussote alors qu'il crache la fumée de sa cigarette. Berk mais qu'est ce que ça pue ce truc ! Je ne comprends pas comment les hommes peuvent apprécier cette activité ! Il y en a beaucoup dans East End qui se baladent avec ces espèces de bâtonnets à la bouche. Bien plus qu'à Westminster ! Ou alors, les aristocrates se cachent mieux que les roturiers afin de s'adonner à ce "plaisir" qui m'est totalement insaisissable.

- Je... je le tuerai pas en tout cas ! j'essaie de lui répondre avec un aplomb fébrile tant il m'impressionne par sa stature autant que son faciès.
- Tu d'vrais pas êt'là non ?
- Et pourqu... HE ! LACHEZ MOI !


Je saisis son poignet à mon tour afin d'éviter de tomber sous la force de la rotation lorsqu'il m'attrape et me fait pivoter avec une facilité déconcertante afin de me poster à ses côtés. Je le dévisage une seconde, ne comprenant pas trop alors que je rajuste la capuche de mon manteau sur mon visage avant de frotter mon poignet enfin libéré. C'est l'occasion ou jamais de prendre mes jambes à mon cou, mais la suite m'intrigue autant qu'elle me prend de court. Il veut m'aider pour le loup...?

Légèrement en retrait par rapport à lui, je le détaille quelques secondes, prenant le temps d'évaluer ses vêtements qui si de premier abord semblent modestes, sont malgré tout d'une bonne facture. Ses mains me font cependant presque hallucinant tant elles sont grandes et puissantes. Je réalise qu'il n'a pas tant serré que ça sur mon poignet. Si il l'avait voulu, il aurait pu le briser en deux avec de telles paluches ! Mais ce qui m'intrigue le plus et me fait me perdre dans ma contemplation, c'est bel et bien son visage. Je n'arrive pas trop à savoir si il me fait peur ou me rassure. Ses yeux ne disent pas la même chose que ses traits ou même que son corps...

- Pardon mais euh... je vois pas trop quel plan vous voulez trouver. Tout ce qu'il veut ce sale type c'est de l'argent !

Il me l'a dit clairement et a visiblement invité son carnet d'adresse des serviteurs de la noblesse afin de le vendre au plus offrant ! Les enchères risquent s'emballer même si en effet, l'animal est blessé. Cela reste un loup à traquer et beaucoup considéreront le trophée comme une récompense suffisante. Une tête exposée sur une cheminée ne dit pas que la proie était blessée ou non lors de sa chasse !
Père avait beaucoup de trophée de la sorte dans notre ancienne maison de campagne, mais je n'allais jamais dans cette pièce...

- Vous allez m'aider à le sauver ? Pourquoi vous voulez faire ça ? J'vous préviens j'ai pas d'argent ! Et j'ai rien d'autre à vous donner en échange !

Leçon durement retenue de mon entrevue avec le Comte de Durham ! Bon sang dans quel embarras je m'étais mise face à lui ! A lui proposer un instant avec moi en échange de sa magie pour soigner mon frère, alors que je ne savais même pas ce que je lui offrais réellement ! J'avais juste vu des filles faire ça dans la taverne au dessus de laquelle je vis avec ma famille. Proposer un moment avec elles afin d'obtenir autre chose en échange. Le soucis était que je ne savais absolument pas ce qui se passait une fois la porte close derrière elles... Sebastian m'avait.. quelque peu éclairée et mise face à mon innocence quant à la chose.

Mais du coup cette fois, je préfère préciser !




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Message() / Dim 22 Aoû - 15:38
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Le grand méchant loup ?



Les mirettes pour arme, carcasse en dominance. Le mâle en impose, il a beaucoup de ça même s'il n'en est rien, plus rien. Des cendres. Il n'est que les bribes de son propre passé. Son passé violent. Qu'est c'qui t'reste, Aodh ? Il n'est que soupirs, errance et incompréhension. Il n'est que Ténèbres et pourtant dans les peurs, on y trouve de la lueur, de la lumière. Aodh est l'homme outil, l'homme arme, l'homme battu autant que l'homme brisé. Des miettes. Il survit, il tente de vivre désormais, avec ses démons qui se lisent si bien sur ses traits. Traits qui font tressauter la p'tite qui tentait de le dérober. Un sourire en coin se dessine car le chat se débat. Il ne griffe point cependant mais frappe. Aïe. Il aura certainement un petit hématome à ajouter à la grande liste. — Et en plus t'as d'la répartie dans les coups ! Soudainement, dans le paysage se dresse sa petite soeur. Ouais, elle te ressemble. Et tu sais que ça j'apprécie. J'te vois avec ton sourire amusé et satisfait. Ouais. Elle te ressemble. Détends toi, c'était pour te couvrir d'une éventuelle réprimande, bien cherchée et certainement bien violente, mais je n'aurais clairement pas supporté.

Elle tousse et l'homme l'écarte autant qu'il détache sa cigarette de son champs. Dans le mouvement, la brunette encapuchonnée lui donne une réponse cependant. Réponse dont il se doutait bien. Il soupire un peu, regarde la foule, sort quelques paroles à son intention. Elle reste, la gamine, elle reste droite dans ses bottes, insiste, campe sur ses positions pour assister l'animal prostré dans cette prison étroite. La détrousseuse finit par le questionner. Il pose un regard en biais sur sa petite carcasse drapée et laisse la sienne se secouer d'un léger rire. Ouais ça veut de l'argent, mais tenter de voler des "braves" gens aussi riches soient ils, ça plaît jamais vraiment. Le loup n'apportera aucune satisfaction, aussi fort soit son instinct de survie, ma p'tite Dame. Imagine tu ramènes un loup éclopé à ton maître friand de chasse, de traque, d'excitation. Il a appelé tous ses comparses. Il s'est vanté d'avoir acquis la bête la plus féroce. Et au lieu de cela, sous les yeux de ta suite, l'animal te laisse des traces de sang partout, ne fait pas 300m une fois lâchée. Cela prend 20 minutes à tout casser. Bof hein. Les phalanges enserrent son menton recouvert d'une légère barbe. Je partirai sur un bon scandale et descendre le prix. Il marque une nouvelle pause puis demande sérieusement. Tu proposes quoi ? Qu'on aille voir l'abruti qui l'a mis dedans pour négocier son achat à un bon prix et annuler l'enchère ? Comme tu dis il a l'air de vouloir la plus grosse somme Le baron réfléchit sinon à cette possibilité. Peut être aurait il la plus grosse bourse ? Mh. Le voler est aucunement une solution.

Aodh râle en observant l'arnaqueur et l'harangueur de foule. Il aspire une taff de sa cigarette pour finalement l'écraser sous sa chaussure évacuant la fumée la tête relevée vers les cieux. Le bout d'femme pose alors une seconde question. Curieux petit chat. L'homme dévoile ses crocs, secoue la tête avant de se pincer les lèvres. ça je sais que t'as pas d'argent. De son air amusé, il passe à un air plus sérieux. Car c'est triste, ce n'est point drôle. Il toise un peu la petite hargneuse. La robe dévoile les tissus d'un passé autre que la pauvreté. Il arque un sourcil et soupire de nouveau. Je n'aime pas les hommes qui se gonflent assez pour lever la main sur une femme aussi fille soit elle. J'ai donc envie de lui mettre des bâtons dans les roues, si ce n'est pas mon poing, vois tu ? Le baron accorde à la brune un regard avant de poursuivre Et je porte ironiquement le nom de ce qui se trouve dans cette cage. C'est peut être un signe. Il marque une pause J'te demanderai rien, ce n'est pas mon genre. J'suis déjà étonné qu'tu sois restée, t'es vraiment déterminée comme demoiselle. Il regarde un instant encore la cage et l'animal qui semble exténué et crispé. Il tente de se contenir le loup, il se redresse, parfois se dandine pour se replacer correctement. Et Aodh voit son propre être enfermé, prostré, mis au silence. Qu'est ce que tu ferais ? ça agit comme un murmure, une courte perdition. Que ferais tu pour sortir un animal brisé, blessé comme ce loup, p'tite ? Comme un appel miroir. Toi, p'tit bout d'femme qui trouve le moyen de te battre pour une bête sortant des Ténèbres, trainant ses démons. Que ferais tu pour apporter cette lumière qui semble avoir disparu dans son regard rongé par les ombres... Que ferais tu ?



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Adélina Bridgerton
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Message() / Jeu 9 Sep - 1:58
Adélina Bridgerton


Le grand méchant loup ?



Cet homme a le faciès de ceux qui lorsque je suis arrivée pour la première fois dans East End après avoir quitté les quartiers riches de Westminster, me faisait me coller à mon père en détournant pudiquement le regard tant ils me faisaient peur. Je n'étais pas habituée à ce genre de physiques à la "gueule cassée" comme on le disait vulgairement dans ces rues. Toute la noblesse n'était pas dotée d'un physique avantageux certes, mais le fait qu'ils soient toujours bien habillés, rencontrés dans de luxueux salons ou riches ruelles rendait le tout moins impressionnant. Il m'avait fallu du temps avant de commencer à sortir seule dans cette partie pauvre de Londres. Au début mes parents ne voulaient jamais que je quitte notre petit appartement seule, mais il avait bien fallu qu'ils se fassent une raison ; ils ne pouvaient plus me chaperonner constamment ici. Nous n'avions plus la domesticité pour cela, papa était très occupé à s'efforcer de son mieux à nous rendre notre position dans la Société et maman étaient encore plus choquée que moi la nouveauté de sa condition... Elle ne voulait jamais quitter notre logement... Luke mon frère m'accompagnait du coup lorsque je sortais de chez nous, mais il est désormais trop malade pour le faire... J'étais livrée à moi-même et le temps d'adaptation n'avait pas été forcément évident mais petit à petit, j'avais appris à découvrir cette partie de la ville qui autrefois m'était interdite et d'une certaine façon, à l'apprivoiser. J'y avais trouvé ma place, aussi nouvelle fut-elle et je m'étais également découverte moi-même. Face à toute cette précarité, je me suis révélée bien plus débrouillarde que je l'aurais cru et bien plus... déterminée. Des traits de caractère que je m'ignorais lorsque je vivais dans la quiétude chique et fastueuse de Mayfair...

J'aurais fui à toute jambe, si j'avais croisé ce gaillard seule dans la nuit ! Même seule en plein jour je crois d'ailleurs ! Il est intimidant et son physique loin d'être rassurant ! Pourtant, à mesure qu'il me parle, je le dévisage de mon regard mi suspicieux mi annalistique. On dirait une brute mais ses mots détrompent ce que ses traits pourraient sous entendre.
Il me protège ? J'aurais pu avoir de graves ennuies si il avait avoué ma tentative de larcin mais au lieux de ça, il me tire de ce mauvais pas et me garde dans son sillage, faisant barrière de son corps entre moi et le reste du monde. Décontenancée, je reste sur mes gardes mais je me détends légèrement alors que notre attention à tous deux se ramènent vers le loup. Sa vision me pince le cœur. Il semble tellement effrayé avec tout ce monde autour de lui dans cet environnement qu'il ne connait pas ! Je veux le sortir de là ! J'en n'ai rien à faire moi de ce que les romans et contes pour enfant racontent de cet animal souvent dépeint comme une bête cruelle à tuer ! Je ne vois rien d'un monstre moi là tout de suite ! Ou alors si, mais pas dans la cage !

L'homme réfléchit à voix hautes à quelques solutions envisageables afin d'acquérir la bête, me faisant un instant oublier ma retenue le concernant. Je plonge dans la conversation, me creusant les méninges à mon tour. Je ne connais pas beaucoup des personnes présentes ici afin d'acheter le loup pour leur maître mais je devine à certaines de leur vêtures qu'ils travaillent pour de grandes maisons !
Est-ce que mon nouvel acolyte en a autant...? Je baisse mon regard sur ses vêtements. Ils se fondent dans la masse de personnes qui nous entourent, mais je peux dire de façon assurée qu'ils sont de bonne facture. Papa avait ce genre de choses qu'il portait à l'occasion de nos séjours à la maison de campagne...

- Je suis sûre qu'il y en a que ça ne dérangeraient pas tant qu'ils peuvent tuer un loup et accrocher sa tête sur le haut de leur cheminée ! je crache presque.

J'ai toujours été mal à l'aise avec ce genre de pratique. Chasser afin de ramener du gibier oui, bien sûr car il faut bien manger, mais quel plaisir y a-t-il à avoir des têtes d'animaux morts sur ses murs, ça je me le demande bien ! Des trophées on plus on appelle ça... Je me souviens qu'un jour mon père a voulu exposer un faisant empaillé dans un des salons de notre demeure et que ma mère lui a hurlé dessus que c'était hors de question. Luke et moi sommes restés écouter la dispute pendant plus d'une heure à glousser derrière la porte, prenant les paris sur qui aurait le dernier mot. Ce fut maman...

Je suis intriguée... Pourquoi est-ce qu'il veut m'aider à sauver cet animal ? Personne ne s'est avancé pour me soutenir lorsque j'ai essayé de me battre pour le loup. Lui, j'ai essayé de le voler et pourtant il est là à côté de moi à essayer de trouver un moyen de le libérer. Je m'empresse de lui poser la question avant de lui préciser que si il fait ça parce qu'il attend... une faveur en retour il peut se brosser ! Maintenant que je sais que ce genre de marchandage est monnaie bien plus courante que mon innocence me permettait de le savoir je préfère prendre les devants et mettre les choses au clair tout de suite.
Lorsqu'il me détaille, je m'empourpre légèrement, consciente de mon image. Lui n'a pas moyen de me comparer à celle que j'étais avant mais moi je le sais et être regardée de la sorte m'y ramène. Il ne peut pas se rendre compte que j'ai perdu du poids. Que mes cheveux sont moins soyeux qu'ils ne l'étaient. Que mes vêtements élimés n'avaient rien des robes de soie sauvage que je portais avant et pourtant sous le poids de ses yeux j'ai la sensation d'être exposée... démasquée... Ca fait mal même si je sais que c'est idiot car encore une fois, il ne peut pas savoir, n'est-ce pas ?

Finalement, il répond à ma question, brisant l'instant d'inconfort dans lequel il m'a sans doute involontairement plongée. Il n'a décidément rien de la brute pour laquelle je l'avais pris. La violence des hommes envers les dames est une chose que j'ai découvert dans ces quartiers. La première fois que j'en ai été témoin j'en ai été profondément choquée. Plus encore, la première fois que ça m'est arrivé. Moi qui ait été élevée dans un univers de bienséance, de savoir-vivre et de savoir-être, de devoir de courtoisie d'un gentleman envers une demoiselle, lorsque j'ai été brutalisée pour la première fois j'ai ressenti une peur si vivre que je ne suis plus sortie de l'appartement durant plusieurs jours. Ce n'était rien pourtant. Pas grand chose de plus que ce que l'autre goujat possédant le loup m'a fait aujourd'hui mais dans mon monde où un tel geste n'existait pas, j'étais tombée de haut.
Je me surprends à sourire lorsque l'homme avoue avoir envie de coller son poing dans la figure de l'escroc qui cherche à amasser la foule pour les enchères et me complimente - je crois - quant à ma ténacité.

- Vous m'avez collée contre le mur j'vous signale.

Ma voix est mi sérieuse, mi espiègle. J'ai essayé de fuir au cas où ça lui aurait échappé mais il a une poigne si puissante que j'aurais aussi bien fait de me désolidariser de mon poignet pour y arriver ! Puis ensuite il m'a fait virevolter jusqu'à m'acculer au mur... Même si l'envie de courir était là, ça dissuade un peu quand même !
Puis...
Mes yeux se tournent à nouveau vers le loup. Je n'aurais pas été bien loin je pense. Même si j'avais réussi à filer à travers la foule pour lui échapper, je serais revenue sur mes pas pour l'animal... Sa vision était encrée en moi et je ne pouvais plus m'en défaire, je voulais l'aider ! C'était peut-être stupide, un caprice d'enfant, mais c'était plus fort que moi.

- Je veux vraiment pas le laisser là...

Mon expression se charge d'un émoi presque palpable. Encore une fois, ce loup me parait être ma propre réflexion... Perdu dans cet environnement inconnu, effrayé par tout ce qui l'entoure qu'il ne connait pas.

- Moi ?

Ce que je ferais ? Et bien je volerais une bourse, mais cette idée brillante n'a pas vraiment porté ses fruits n'est-ce pas ?

- Je...

Mes yeux clairs vont du loup à Wolf, de Wolf au loup. Malgré la distance entre l'estrade et moi, je croise ses yeux jaunes emplis de combativité autant que de peur. Je presse ma main sur mon ventre noué par une puissante sensation de compassion. Si il est vendu pour être tué à un de ces hommes je crois que j'en pleurerai des jours entiers à m'en rendre malade. Je réalise qu'il doit être jeune car il n'est pas si gros à présent que je prends le temps de le détailler avec plus d'attention.

- Je ne sais pas trop... Je veux juste l'emmener loin... Regardez il a l'air totalement effrayé et eux ils rient !

Je réprime les larmes qui cherchent à gagner mes yeux clairs.

- Je pense que j'aurais essayé de le voler lui, puisque je n'ai pas réussi à vous voler vous... je reconnais. J'aurais peut-être essayé d'ouvrir sa cage pour l'emmener ?

Mais je réalise que ça aurait été stupide. Déjà parce que vu son état de stress il m'aurait sûrement attaqué. Je n'aurais clairement pas eu assez de temps pour l'amadouer et gagner sa confiance ! Sans doute aurait-il refusé de me suivre de toute façon. Sinon il se serait enfui mais un loup lâché dans la ville ? Il aurait été abattu immédiatement et je n'aurais plus eu que mes yeux pour pleurer en plus de culpabiliser jusqu'à la fin de ma vie...

- Je pense que votre idée de scandale peut marcher.

A force de vivre ici, j'avais découvert le pouvoir de la foule. Il suffisait que Wolf contredise le vendeur quant à l'état du loup et remette en question son intégrité et la valeur de sa marchandise et d'autres accuseraient l'écho.

- Les enchères commencent vite ! Venez !

J'attrape sa grosse main calleuse de la mienne et l’entraîne à travers le peuple jusqu'à la petite scène improvisée. Le loup grogne alors qu'on fait retentir un bâton sur ses barreaux afin de lui faire montrer les dents autant que sa férocité... Accrochée à l'avant bras de Wolf, je me dandine d'un pied sur l'autre, impatiente et relève mes yeux vers lui, le pressant d'interagir !

- Nous commençons les enchères messieurs !

Le bonimenteur vante sa possession, argumente sur le fait que la blessure est superficielle et qu'après quelques jours immobile, il cavalera comme si de rien n'était pour offrir la meilleure distraction possible à la noblesse friande de chasse !




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Message() / Dim 24 Oct - 20:41
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Le grand méchant loup ?



Les bras se croisent et la mine est fermée, en pleine réflexion. Une main passe sur la barbe, tandis que les lippes expirent la fumée nauséabonde. La gamine parle, s'exprime. Autant par les mots que par la gestuelle nerveuse et discrète. Aodh ne sourcille que peu. Il continue son analyse de la foule, des personnes présentes. Il râle un peu aux propos de la gosse qui n'a pas tort. Quoi qu'il arrive, un loup ça fait son petit effet au dessus de la cheminée de la maison de chasse. La paluche repasse sur la trogne avant de choper la cigarette puis de la balancer l'éteignant sous son pied. Expirant la dernière bourrasque, il jauge encore un peu. L'ambiance est étrange et électrisante. Il ignore depuis quand il n'avait pas vu telle démonstration souvent réservée aux bestiaux. Il soupire, le baron, il extirpe sa fatigue et ce manque léger d'assurance.

Qui ne tente rien n'a rien. Sa soeur lui avait montré cette innocence, son épouse aussi, sa mère et Moon. Toutes les femmes de sa vie lui avaient montré cette part de légèreté, d'empathie, dans la vie. Ces petites choses. Petites ou grosses bêtes qui méritaient de vivre au delà de leur identité. Les mains d'une douceur, d'une tendresse pouvaient traverser les barrières de violence, de froideur. Parfois, Aodh s'était senti ainsi. Entre les phalanges de ses femmes. Toujours un moment d'attention, de toucher rassurant, réconfortant et parfois guérisseurs. Bien souvent, l'ancien fermier avait retrouvé une sorte de pardon, de rédemption, d'humanité.

La hargne dont faisait preuve la petite, lui rappelait sa soeur. Et ça le rendit soudainement inquiet et triste. Il tangua un peu pour se replacer et reprendre sa constance jusque là gardée. Sa remarque le sort de sa torpeur. Il sourit et laisse sa carcasse se secouer d'un spasme amusé. — "Fallait que je te jauge un peu. J't'ai pas fait grand chose" Le sourire s'étire montrant les dents. Les mirettes sont taquines. "Si t'es encore là c'est que tu n'm'vois pas comme une menace finalement" Le sourire s'efface en retournant vers la foule. Et toi, que vois tu de moi, gamine ? Qu'observes tu depuis tout à l'heure ? Que décris tu ? Quelle idée te fais tu de moi ?

Elle confirme cependant ce pour quoi elle reste encore. Elle explique, voix tremblante, nouée. Wolf pose un regard intrigué sur la petite qui se tient le ventre. Mmh. Par réflexe fraternel, il pose une main sur l'épaule de la petite brunette. "T'inquiètes pas va. On va voir ce qu'on peut trafiquer pour le libérer ce loup." Il la regarde un peu, regard se voulant rassurant avant d'enchainer "On essaie au moins, on ne regrettera rien."

Quelque chose attire son regard et il sourit alors. Sourire en coin. Léger mais présent. Une joyeuse troupe de petits malins. Il se redresse alors. N'a pas le temps de dire ouf que la petite lui saisit sa paluche de sa petite mimine. Il arque les sourcils, surpris de telle approche. La main est froide et dégage pourtant cette chaleur humaine qui manquait au Baron. C'était quelque chose de rare et ça le remplit soudain de cette reconnaissance et de ce bien être. Sinéad encore dans le viseur, petite soeur si spontanée, et démonstrative. Il sourit doucement, se laissant embarquer alors que le vendeur se met à brailler.

D'un signe de main et d'un regard, il demande au chef de la petite bande de le rejoindre. "Tu nous aiderais à rendre ça intéressant pour ma petite protégée et moi ? J'veux lui faire un cadeau" Il sourit et le jeune se dandine regardant le spectacle. "J'gagne quoi? On gagne quoi mes copains et moi." Aodh se doutait bien qu'il fallait un échange. "Si vous êtes doués, leur bourse à eux et moi je vous offre votre repas de ce midi. Tu vois ce petit minois ? elle veut juste sauver l'animal. Ce serait une bonne action." Il regarde sa bande. "On en fait quelques uns pour vous aider, et pas que ce soit trop flagrant et on voudra aussi le repas de ce soir." Aodh n'en attendait pas moins. "Bien. Que quelques uns ce sera plus discret. Si vous avez d'autres techniques, hésitez pas" Posant un regard sur la petite maigrichonne qui mériterait bien aussi un repas, Aodh se demande encore un peu dans quoi il s'est embarqué avant d'entendre de nouveau la voix désagréable du vendeur et de sentir la prise de la gosse se raffermir sur son bras.

"Quelle preuve avez vous de sa guérison rapide ?" Les regards divergent. "C'est bien beau de nous promettre monts et merveilles. Mais le risque est fort à prendre." Il marque une nouvelle pause, avant de regarder ses comparses enchérisseurs. "Y a pas de challenge surtout si les chasses démarrent dans quelques jours, parfois sous grandes pompes. Il ricane un peu "Il est où le mérite et la satisfaction si notre cher ami comte, baron, ou autre que nous souhaitons impressionné ne l'est soudainement pas et que.." Il grimace "Grosse déception non ? Votre maître serait content vous ? Il vous punirait de quelle manière s'il était déçu de cet achat fort exotique et exaltant qui finalement s'avère être un échec cuisant ?" A en croire les yeux arrondis face à Wolf, l'homme est inquiet et se raidit. Il déglutit et décide de se retirer. "Moi je vous le prends hein. Je commence à 10." Un autre homme s'éloigne. Le vendeur grogne et trépigne, s'insurge, menacerait presque tandis que la petite meute des rues s'éparpille. C'est discret, c'est efficace. Ils ne sont point nombreux pour rester sous le seuil de menace.

Prédateur Aodh soutient le regard du vendeur qui ne l'effraie point. Son aura masquerait presque la gamine se tenant à son bras. La joute camoufle ce qui se trame. Et le vendeur repart dans ses arguments, il bégaie un peu, perturbé, assurance presque en berne. L'aplomb n'est point son fort. Vite déstabilisé, le discours devient hasardeux. Dans la foule, deux personnes plus grandes chuchotent et murmurent, rumeurs de maladie de la bête se basant sur le poil miteux. La bande a de la ressource. ça s'étend sagement, fait son chemin. Et l'homme cache un sourire carnassier en coin, laissant le plan se dérouler, gardant pour lui les éventuels mots à éparpiller pour encore décrédibiliser la vente. "Je vous en débarrasse volontiers." Certaines personnes s'agitent, s'en vont ou prises de panique par la disparition de leur bourse s'effacent pour aller quémander l'aide des forces de l'ordre. Aodh soupire. "Ce sera toujours un peu d'argent pour cette bête plus que douteuse." Le baron n'ose pas un regard vers la p'tite se contente de poser une paluche sur la sienne. Encore un réflexe. Protection, réconfort, calme.
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Adélina Bridgerton
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Message() / Mar 26 Oct - 18:35
Adélina Bridgerton


Le grand méchant loup ?



Il ne m'a pas fait grand chose non. Pour une gamine des rues sans doute. Pour une jeune fille ayant été éduquée pour exister uniquement dans les riches salons londoniens, c'est une autre histoire mais je ne peux pas lui dire ça.
En revanche il a raison. Même si il m'impressionne, si je ne suis pas spécialement à l'aise face à sa large carrure et la rudesse de ses traits qui dénote tant de tous ces aristocrates que j'ai pu fréquenter au cours de ma vie, il a quelque chose qui fait que je ne le ressens pas - plus - comme une menace. Alors qu'il appelle un petit groupe de garçons à lui. Moi je reste accrochée à son bras, légèrement en retrait comme si je cherchais à me protéger derrière lui de cette troupe de garnements qui me dévisagent. Me jaugent. Je fais partie de leur monde, sans en faire partie et je le ressens si fort que je déglutis tout en évitant de les regarder.
Wolf négocie avec eux et je l'écoute faire alors que je détaille les traits de son visage, mes doigts toujours agrippés à son bras. Il ne fait pas si peur que ça finalement. Enfin j'irai pas l'embêter, surtout vu la taille et la force que semblent contenir ses paluches mais... Son regard raconte quelque chose. Tout comme chacun de ses traits. Il a l'air d'être mon opposé. Il ne fait pas partie de ce monde, tout en en faisant partie... Du moins c'est l'impression que j'ai et ça m'intrigue. Je me demande ce que c'est que son histoire, à lui. Il a l'air de porter plusieurs vie sur ses épaules.

Lorsque le vendeur reprend la parole, je tire sur son bras, impatiente. C'est maintenant qu'il faut agir ! Je vois déjà plusieurs hommes à la recherche de leur bourse afin d'enchérir ! Je ne veux pas que ce loup finisse en trophée ! Alarmée, je le regarde se tapir dans le fond de sa cage. J'ai le cœur qui se fend à le voir aussi effrayé. Aussi perdu. Il est captif d'un univers qu'il ne connait pas et se bat malgré tout pour sa survie. Comme moi...
Wolf patiente encore, laissant la foule s'échauffer puis enfin, il prend la parole. Relevant mon regard vers lui, je reste suspendue à ses lèvres face à sa tirade alors que le marchand lui, blêmit. Visiblement, ce n'était pas là le genre d'encensement qu'il attendait ! Je trépigne sur place alors que petit à petit, les acheteurs potentiels s'effacent. Mon palpitant va exploser tant je veux que ça marche, qu'on arrive à sauver cet animal !
Aodh pose une main réconfortante sur la mienne et soudain je m'entends crier :

- Il a probablement la gale ! Il faudra abattre la meute !

Un loup chassé bien que boiteux, peut passer si le Seigneur a vraiment le goût de la traque d'un animal aussi rare. Une meute de chiens en revanche, c'est plus coûteux. Je n'ai jamais participé à la moindre chasse mais je me souviens que mon père lui, adorait ça et qu'il était très fier de sa meute. Si le loup a une maladie et que les chiens l'attrape, il faudra tous les éliminer pour éviter la propagation.
Le bonimenteur tente une dernière fois de faire entendre ses argument, d'assurer le public de la bonne santé de l'animal mais l'attrait semble être rompu entre lui et son audience. Les gens doutent, se retirent, hésitent. Il n'y a plus que mon compagnon de mascarade qui semble véritablement intéressé par le loup. Je retiens mon souffle, priant de tout mon être pour que ce satané marchand cède ! De toute façon il ne pourra pas en gagner autant qu'il voulait à présent que le doute a été semé dans la tête des domestiques venus en quête de nouveauté pour leur maître !

- 20 ! négocie l'immondice d'homme qui nous toise depuis sa scène ridicule.
- Dites oui ! j'implore Wolf. Dites oui je sais que vous avez plus là dedans !

Je n'ai peut-être pas réussi à lui voler sa bourse mais j'ai quand même réussi à la toucher tout à l'heure et le tintement était assez équivoque ! Il faut qu'il accepte !




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Message() / Jeu 18 Nov - 22:12
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Le grand méchant loup ?



La tension de la gamine lui parcourt les phalanges, remonte sur son bras et lui picote l'échine. Elle se met dans un état intérieur monstre. Et alors qu'Aodh discute avec le groupe de gamins voleurs, il la sent se cacher comme se fondre dans sa carcasse. Elle semblait évoluer dans cet univers avec très peu d'aisance. Il est étrange de voir ce petit bout d'femme d'une trempe téméraire mais peu courageuse. Elle s'attaquait à un vendeur mais s'effrayait devant un groupe de gosse. Il se demandait si ce n'était point l'impulsivité qui l'avait guidé et cet autre aspect, ce petit truc qui fait qu'elle ne venait pas de là. Les gamines de rues et de campagne ont cette hargne autant que cette

Wolf reste aux aguets, bien ancré sur ses deux pieds. Il couvera la jeune demoiselle. Qu'importe ce qui se mettra devant elle. Et ce n'était clairement pas des gosses qui allaient lui marcher dessus. La pression, la poigne ferme le saisit. Elle est jeune et se laisse emporter par ses émotions. Mais il ne la jugeait point, lui qui s’est souvent laissé envahit par les siennes. La colère surtout. Quand il a fallu répondre au père, à ses amis, à des hommes douteux. Quand il a fallu se battre contre les ennemis de la couronne. Quand il a fallu… Survivre finalement. Aodh ne s’est accordé que très peu de moment pour vivre. Vivre pour lui aussi. Lui qui a donné beaucoup. Pour Sinéad, pour Aislin sa mère, pour son épouse et son enfant, pour Moon, pour la Roi et La Reine. Une bonne part de femme. Peut-être commençait-il tout juste à découvrir une nouvelle facette de la vie. Une nouvelle page. Mais il n’arrive point encore à s’y autoriser en sachant les deux femmes de son sang encore dans la nature dans une situation incertaine. Un jour peut-être.

Le vendeur s’agite, commence, Aodh défend, balance et contredit. Joue le trouble fait. Ouais. Il joue à ça pour une gamine. Gamine, qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam. Mais là encore. L’image qu’elle lui renvoie est trop troublante pour qu’il passe à côté. Et puis. A défaut de la connaître au moins aura t’il essayé. Elle se prend au jeu, la gosse. Elle balance les rumeurs, les inepties. Et le vendeur change de couleur comme on laverait un linge tâché. Blanc. Blême. Il le haïra certainement. Aodh pourrait se prendre la volée du siècle s’il recroisait son chemin un jour. Enfin… S’il s’y prenait avec des copains. Car Aodh était loin d’être une fillette sans défense, et loin d’être soumis aux coups.

De son estrade bancale, le braconnier se prend l’envie de négocier. La somme atteint la vingtaine. Intérieurement, Wolf sourit. Il a fait perdre pied et à mener l’homme là où il voulait qu’il soit. Le baron se fige un peu quand la gamine insiste et s’acharne sur sa manche, avec un regard digne d’un chiot en supplique. Tournant la tête vers elle, Aodh pose un regard dans les mirettes. Il laisse échapper un râle qui pourrait se montrer menaçant. Il fronce ses sourcils et son nez défoncé. - Dis donc, jeune fille. Ne te vante point d’avoir chercher à m’octroyer ma bourse Il rit très légèrement, juste laisse sa carcasse se secouer un peu. S’il te plait, fais pas tout ce cinéma veux tu. Il a pris à l’hameçon. Il va me demander plus si tu fais ça. Il sourit tous crocs dehors avant de reporter un regard plus sérieux sur le magouilleur. 20. C’est vous faire un cadeau. Mais va pour 20. Il soupire, se détache de la gamine. Il écarte un peu les bras, puis les mains atterrissent en un claquement sur les cuisses. Il se dirige vers le vendeur. Lui sortant la somme pour la lui donner.

Volant un gant au vendeur, Aodh arrime la cage et se surprend du poids de la bête. Bien maigre. Franchement, 20…. T’es gagnant, maraud. Se moquer de tes acheteurs de la sorte. Se faufilant dans la foule, il se dirige vers la gamine. Viens… On s’en va. Et ne retourne pas, continue d’avancer. Les mouvements de foule les couvriront jusqu’à leur retrait. Croisant le leader des jeunes, plus à l’écart, il les paie alors; Somme due avant de reprendre le chemin.
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Adélina Bridgerton
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Message() / Dim 5 Déc - 23:12
Adélina Bridgerton


Le grand méchant loup ?



Je peine à garder mon calme alors que l'affrontement se fait entre Wolf et le vendeur. Ma main froisse nerveusement le tissu élimé de ma robe alors que l'autre demeure accrochée à la manche de ce lui que j'ai voulu voler mais qui malgré tout se tient là à mes côtés, à tenter de libérer un loup fort mal en point...
Je ne sais pas à quel moment j'ai eu autant de chance quant à ce retournement de situation car comme il me l'a dit lorsqu'il m'a attrapé, j'aurais pu perdre ma main pour avoir tenté de voler un riche, mais je n'oublierai pas d'en remercier le Seigneur ce soir lors de ma prière juste après l'avoir supplié pour la énième fois de faire en sorte que mon frère guérisse et que mon père réussisse à arranger notre situation.

Tendue sur mes jambes afin de mieux voir, je m'étire autant que je le peux et guette les expressions de l'un comme de l'autre. Lorsque le charlatan fait mine d'être ouvert à la négociation, je me pends à Wolf et lui secoue le bras comme un prunier en le sommant d'accepter ! Mon ton est aussi autoritaire que suppliant. Un instant, j'oublie que je ne suis plus une lady en devenir et que cette façon de m'adresser à lui ne m'est plus autorisé... Déjà en ce temps d'opulence et de luxe, maman m'aurait reprise si je m'étais autorisé à m'adresser à quelqu'un de la sorte... Je m'empourpre légèrement lorsque je me rends compte de mon impudence et ce d'autant plus que Wolf me reprend.
Heureusement, il rit ce qui me rassure. Il a beau m'aider, je ne le connais pas finalement. Je ne sais rien lui et il m'intimide toujours énormément avec sa large stature et ses traits burinés. Il a ce sourire plaisant malgré tout mais je ne peux m'empêcher de m'écraser comme une souris face à lui. Je n'ai nulle envie de recevoir une de ses larges paluches où que ce soit sur moi en signe de réprimande ! L'aperçu qu'il m'a donné de sa force m'a suffit lorsque j'ai essayé de me défaire de sa prise un peu plus tôt ! J'aurais aussi mieux fait de me séparer de mon bras afin de lui échapper !

Docile, voulant que tout ça marche, je lui obéis et me tait mais je m'accroche désormais à deux mains à lui. Je retiens mon souffle et demeure suspendue aux lèvres du braconnier. Je veux qu'il dise oui ! Je veux qu'il accepte le marché et qu'on puisse repartir avec ce loup qui n'a rien demandé à personne ! Je veux qu'il soit libéré ! Qu'il puisse retourner à sa vie à laquelle on l'a arraché... Qu'il puisse retourner parmi les siens...
Mes yeux verts se posent sur lui et je le regarde avec une compassion bouleversante alors que je le vois toujours tapis au fond de sa cage, tremblant et grognant. Il a peur. Il est perdu. Il est comme moi lorsque je me suis retrouvée du jour au lendemain de Westminster à East End. Il ne comprend pas ce qui lui arrive et ne sait pas comment exister ici... Il est plus courageux que moi cela dit. Car il montre les dents. A moi il m'a fallu du temps avant d'oser mettre le bout de mon nez dehors sans trop de crainte. J'ai toujours un peu peur de le faire d'ailleurs, même si il m'est désormais plus aisé de prendre sur moi depuis que j'ai appris à découvrir ce quartier et à ne plus en voir que la noirceur de la pauvreté.

- Mais va pour 20.

Je ramène vivement mon visage vers Wolf et sautille sur place alors qu'il s'avance afin de conclure l'arrangement et payer le bonimenteur. Je n'attends pas une seconde pour courir jusqu'à la cage et tombe presque à genoux devant. Le loup se sentant sans doute agressé, me saute au devant et fait claquer sa mâchoire à quelques centimètres à peine de mon visage, me faisant sursauter et tomber sur les fesses à la renverse. Grondant, son poil poisseux hérissé, il darde sur moi ses yeux jaunes avant de reculer et je me redresse plus doucement.
J'ai du l'effrayer, sotte que je suis ! Mais je voulais tellement voir si il allait bien ! Avec des gestes lents, je lui montre mes mains comme si il pouvait en comprendre l'innocence et me mets à lui parler d'une voix apaisante.

- Doucement... Ça va aller on va t'emmener loin d'ici. N'aie pas peur.

Evidemment il ne comprend sans doute rien du tout mais après la violence qu'il a du subir ces derniers jours, je veux essayer de le rassurer et lui montrer qu'il ne risque plus rien.
Je laisse Wolf arrimer le cage et recule légèrement afin de ne pas le gêner. Il m'invite à le suivre et je ne me fais pas prier, oubliant toutes les règles de prudence enseignées par ma mère de ne jamais suivre un étranger. Je vais pour me retourner afin de jeter un dernier regard à celui à qui on a réussi à reprendre le loup, mais Wolf me dit de ne pas le faire et une fois de plus, je l'écoute et presse le pas, nous laissant engloutir par la foule.
Au moment où nous quittons la zone de marché, où les rues se font plus vides et les regards moins présents, je me retourne et vais vers la cage arrimée afin de regarder l'animal. Il y a moins de bruit ici ce qui parait moins le stresser, mais il a toujours cette lueur craintive dans ses larges yeux jaunes. J'observe sa patte qu'il ne pose pas et dont les poils sont ensanglantés. Je déglutis, mal à l'aise et horrifiée. Je n'ai jamais vu de blessure ouverte de ma vie ou même de sang. Enfin si, lorsque Luke une fois est revenu en saignant du nez à la maison mais ce n'était pas en une telle quantité et surtout, bien moins impressionnant !

- Où est-ce qu'on va ?

Mon idée première était de le relâcher mais à présent que je peux l'observer plus avant, je me dis qu'avec une blessure comme celle-ci il n'ira pas bien loin et risque de se refaire capturer. Ou directement tué...

- Faut le soigner non...? Avant de le relâcher je veux dire...

Mais est-ce qu'il se laisserait toucher cela dit ? Rien n'est moins sur car le loup parait prêt à mordre quiconque l'effleure. Je ne peux pas l'en blâmer... Il n'y a qu'à voir comment l'autre espèce de monstre abattait constamment son bâton sur les barreaux de la cage afin de l'agacer. Et je suis prête à parier qu'il a reçu quelques coups à même sa gueule ou le reste de son corps.

- Je connais une apothicaire qui fait des décoctions. Je pourrais lui demander si vous voulez ? Mais j'ai pas de sous pour la payer...

Le peu d'argent que je gagne je le lui donne, mais c'est pour aider mon frère à retrouver la santé... J'ai beau vouloir aider ce loup de tout mon cœur, je ne peux pas gaspiller la moindre pièce pour lui... Et je refuse de demander à Hermès quoique ce soit. Il me donnerait sûrement de l'argent si je le faisais mais je m'y refuse. J'ai bien trop peur que ça soulève des questions de sa part auxquelles je ne veux surtout pas répondre...



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Message() / Ven 1 Avr - 14:15
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Le grand méchant loup ?



Le Baron se presse, la poignée de la cage lui blanchit les phalanges sous le poids du jeune loup. La carne n’est pas bien pleine, c’est maigre. La douleur conduit à la privation. L’animal claque des dents. Il est en rogne. Il a même menacé la p’tite lorsqu’ils étaient encore avec le vendeur véreux. Un animal blessé est rarement accueillant et encore moins un animal sauvage. Dans un coin de la rue, Aodh s’arrête, prend une pause et pose la cage. La gamine a des questions, il n’a pas forcément pensé aux réponses. Mais l’intrigue de cette affaire ne le déroute point et il semble vouloir poursuivre. ”— Dans un premier temps, nous allons le charger comme on peut en voiture et le ramener chez moi. Ou bien devrions nous payer une charrette de ces braves gens. dit il avec un temps de réflexion. Ou du moins un trajet si ces derniers peuvent remonter jusqu’à ma maison. ajoute t’il en indiquant d’un coup de menton les paysans non loin. Ouais nous allons lui apporter les soins, s’il le veut ce bougre. Il marque une pause et reprend en souriant C’est un animal sauvage, il va falloir un temps avant qu’il se laisse approcher sauf si… Il médite un instant sur la proposition de trouver une apothicaire. Chose assez rare, une femme en profession. Dans un battement de cœur qui déraille, ses songes le ramènent à Moon. Elle aurait su et elle le savait. Il me semble qu’il y a des plantes ou des concoctions qui aident à dormir peut être trouverait-on le nécessaire pour l’endormir et le soigner.

Les doigts tapotent le menton, pensées qui tanguent. Je te donne ce qu’il faudra. Aodh pose son regard amusé puis un peu plus sérieux Faudra revenir nous voir par contre, je ne te donne pas pour que tu t’enfuies avec. Il noircit son regard pour la blague, feint la sévérité puis illumine son visage. Tu me ramèneras de quoi calmer la gueule de bois et de quoi la créer aussi. Il rit un court instant. Bien allez, remuons nous. C’est pas comme si nous avions la journée et lui la patience.

Wolf se dirige alors vers sa voiture et constate que l’arrière est suffisamment large pour accueillir la moitié de la cage, arrière adapté habituellement à une malle de voyage. Je pense que de la corde pour l’attacher devrait suffir. pour la garder en place le temps de rejoindre la demeure. Il réfléchit, pose de nouveau la cage et regarde s’il a une corde qui traîne dans ses affaires mais ce n’est pas le cas, il se retourne alors vers la gamine. Tu irais chercher au marché ou qu’qu’part de la bonne corde s’il te plait, le temps que j’essaie de l’installer et de le garder hors d’atteinte de mauvaises mains ? Aodh regarde au loin, guettant les potentielles menaces. C’est quoi ton nom au fait, p’tite ?
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Adélina Bridgerton
Adélina Bridgerton
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Message() / Ven 6 Mai - 13:29
Adélina Bridgerton


Le grand méchant loup ?



Si maman me voyait...
Voilà ce à quoi je ne cesse de penser alors que je suis le baron à travers les ruelles en demeurant toujours à proximité de la cage du loup blessé. Je suis crottée d'avoir été plusieurs fois bousculée et mise à terre, je suis un étranger qui a une bête sauvage pleine de sang chargée sur son dos et par dessus tout, j'ai essayé de voler... Mes parents n'ont jamais levé la main sur moi de leur vie mais quelque chose me dit que si ce détail leur revient aux oreilles, j'aurai droit à la première correction de la mienne... Papa a trop d'honneur pour tolérer ce geste et maman est encore plus à cheval sur les manières depuis que nous vivons à East End. C'est comme si elle avait peur que j'oublie mon éducation et d'où je viens à force de vivre ici... Elle ne me passe aucun faux pas, aucune erreur de posture ou de langage.
Quelque part je comprends pourquoi elle fait ça ; elle se raccroche à ce qu'elle peut afin que l'espoir qui demeure en son cœur qu'on retourne prochainement à notre vie d'avant ne meurt pas totalement, mais tout ça est diablement pesant.

Quelque part, cette incartade avec Wolf et le bonimenteur est comme une bouffée d'air. Je dois toujours faire attention à tout lorsque je suis chez moi. Je dois plus encore prendre garde à la moindre chose que je dis ou fais lorsque je suis à Aspley House à servir Hermès pour des raisons évidentes...
Mais ici avec le baron pour une raison que je ne saisis pas trop, je me sens en confiance. Il m'intimide toujours car il a une carrure impressionnante cependant à présent que je le regarde à mesure que mes petits pas cherchent à suivre les grandes enjambées des siens, je ne trouve plus son visage si effrayant. Je le trouve même intrigant et me surprends à le détailler alors qu'il pose la cage au sol. Je me demande quel âge il a. Il a quelque chose dans ses traits et ses yeux que je n'ai jamais vu avant dans l'aristocratie qui m'a toujours entourée... Quelque chose de marqué et pourtant de contenu.
Je n'ai pas encore eu l'occasion de faire mon entrée dans le monde, mais de part le nom de ma famille j'ai tout de même côtoyé bien des nobles et je pense pouvoir dire que aucun à Londres ne lui ressemble.
Sauf peut-être celui chez qui je me suis introduite une fois et qui m'a collée une peur bleue...

Doucement je m'approche du loup en prenant soin de ne pas répéter l'erreur que j'ai faite plus tôt de venir vers lui trop vite et m'accroupis à son côté tout en posant mes questions au baron. L'animal est tapis contre les barreaux de sa cage et tremble ce qui me serre le cœur. Le pauvre... Moi aussi je me suis retrouvée ainsi, la première nuit où nous avons emménagé dans ce petit appartement au dessus de la brasserie... Une fois mes parents et mon frère couchés, une fois toutes les bougies soufflées, je me suis tapie dans un coin mes jambes repliées contre moi et j'ai laissé libre court à ma détresse autant qu'à mes larmes que j'avais contenu toute la journée. Mon frère était venu m'enlacer au bout de quelques minutes, sans doute réveillé par mes sanglots étouffés.
Voir ce loup si apeuré me donne l'effet de contempler ma propre réflexion une fois de plus...

- Je suis sûre qu'elle aura ce qu'il faut. Elle est vraiment douée, elle a bien aidé mon f... je me coupe et pince mes lèvres avant d'en dire trop. Elle sait ce qu'elle fait.

Je suis presque sûre que Moon elle aura de quoi aider à soigner cette pauvre bête. Elle est la première personne dont les décoctions marchent vraiment pour aider mon frère ! Il n'est pas encore guéri, mais il respire déjà bien mieux qu'avant et a le sommeil moins agité.

- Vraiment ? je lui demande lorsqu'il offre de me donner ce qu'il faut pour la payer.

Je suis déjà impatiente de courir jusqu'à la boutique de Moon afin de lui demander de l'aide ! Mais mon entrain est cassé dans l'œuf alors que le Baron ose me soupçonner d'être capable de m'enfuir avec son argent ! Bon je ne peux pas vraiment le blâmer étant donné les circonstances de notre rencontre, mais je ne peux m'empêcher de me tourner vers lui et de gonfler mes joues en une grimace outrée.

- Je n'en avais pas l'intention ! Pour qui vous me prenez ?!

Je manque de lui sortir toute une tirade quant aux valeurs de mon éducation mais là encore je me force au silence de justesse. Je ne peux pas parler des miens... Personne ne doit savoir à Westminster que les Bridgerton sont toujours en ville et pire, vivent à East End dans des conditions plus que précaires au lieu d'être dans leur maison de campagne dans le countryside...

- Calmer la gueule de bois et la créer ? Quoi ? je trottine derrière lui.

Je le suis jusqu'à une voiture parquée non loin qui me rappelle douloureusement une de celles que nous avions avant et avec laquelle maman et moi nous rendions souvent en ville...

- Pardon ? Oh euh oui ! Bien sûr ! Je m'appelle... Honorine.

Adélina est un prénom trop peu commun que j'ai peur qu'il reconnaisse. Je préfère lui donner mon second prénom. Celui par lequel Hermès me connait également en tant que demoiselle...

- Et vous alors ? je lui demande avec aplomb.

Je suis supposée l'appeler monsieur le baron. Ou baron Wolf je suppose. Mais pour une raison là encore inconnue de moi-même, je sens que je peux lui demander cela sans qu'il ne s'en offusque. J'ai vu son sourire tout à l'heure, lorsqu'il a révélé sa taquinerie après m'avoir provoqué.

Une main sur ma hanche, l'autre tendue vers lui, j'attends qu'il me donne l'argent puis je le cache dans mes poches et file chercher de la corde. Je n'aime pas trop l'idée de retourner sur la place du marché de East End qui est si différente de celle que je fréquentais à Covent Garden...
Mais je prends sur moi ! Je pense au loup qui attend et resserre ma capeline autour de moi alors que je m'enfonce à travers la foule qui me bouscule sans prendre garde à ma présence. Ici je suis tel un fétu de paille insignifiant qu'on ne regarde même pas quand à Westminster, on s'écartait respectueusement afin que je passe comme les bonnes manières le voulaient. Je ne me démonte pourtant pas et joue des coudes jusqu'à enfin trouver un cordier dont le regard me met légèrement mal à l'aise. Lorsqu'il m'annonce le prix du cordage que je veux lui acheter je manque me décomposer sur place. Tant que cela ?!
Je soupèse les pièces dans ma poche. Une somme qui quelques mois plus tôt m'aurait paru dérisoire mais qui aujourd'hui m’apparaît comme une fortune que je rechigne à dépenser aussi facilement, même si elle ne m'appartient pas. Puis je n'ai pas la moindre idée de combien est supposé coûter une corde moi ! Un ruban, une dentelle, une ombrelle, un chapeau, oui, mais une corde ?

Finalement je capitule après avoir essayé de négocier quelque peu et la corde sous le bras je retourne en courant jusqu'à Aodh Wolf. Je lui rends son argent restant avant même de lui confier ce qu'il m'a envoyé chercher comme pour lui faire un pied de nez.

- Votre argent et votre corde, Sir.

La cloche de l'église la plus proche raisonne et me rappelle à l'ordre. La journée est déjà bien avancée et je dois rentrer... Avec un regret évident je regarde le loup.

- Je vais devoir rentrer chez moi... Mais si vous m'y autorisez je viendrai chez vous apporter les onguents et décoctions de l'apothicaire dont je vous ai parlé !



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