J’ai lu, j’ai lu, j’ai lu...
Tel un vin nouveau, que l’on goûte, avant d’en reprendre, j’ai commencé à lire un premier roman. Puis, j’ai eu envie de continuer. Emportée par l’ivresse de l’histoire, d’un coup, sans m’arrêter, je lisais, je lisais, je lisais...
Je n’en dormais même plus. Je voulais connaître la fin .J’étais rentrée dans l’histoire. Je côtoyais les personnages, je les voyais, je les entendais.
Étourdie, enivrée, par la danse des caractères, des signes, de la ponctuation... je ne pouvais plus m’arrêter.
Grisée par les mots, saoulée, exaltée : j’étais transportée dans un autre monde !
Et puis, vexée de ne lire que ce qui jugés qu'un écrit valait la peine d'être connu: j’ai décidé d’éditer !
Contaminée par la griserie de la lecture, j’ai voulu faire découvrir les textes qui faisaient battre mon cœur : d’un claquement de doigt ! Comme on apprend à faire un bon vin, j’ai appris à choisir, à reconnaître, à m'affirmer... pour obtenir un bon cru...
Et maintenant, je m’enivre moi-même avec avec les mots que j'imprime, emportée par cet élan créatif. Par ce besoin d'offrir au monde de quoi sustenter son âme.
Les images se construisent seules, sans effort. Elles se suivent, se suivent, se suivent... Je dois mettre un point final à ce livre ! Avant d’entamer la lecture d'un autre, puis d'un autre et encore un autre.
Puis, je me suis mise à penser, penser à ceux qui ne pouvaient découvrir la beauté des mots, des phrases qui se suivent, des images qui s'imposent en votre esprit et j'en ai ressenti la plus vive des peine. Comment pouvait on survivre sans la beauté de la littérature, sans pouvoir découvrir des mondes, des aventures, des récit qui vous nourrissait le cœur et l'âme ? Sûrement, étais ce pour cela que j'avais accepté la demande de Connor, ce garçon aux airs de voyous qui était plus doux et gentil qu'il ne le laissait paraître. Mais quand on grandi tel un loup, pas étonnant qu'on cherche à y ressembler. Pourtant, sur les quelques moments ou nous nous étions laissé aller à ces instants de luxure, cherchant autant à fuir quelque chose l'un que l'autre, j'avais vu un jeune homme doux et attentionné, qui cherchait le plaisir de sa partenaire. Il vous dira qu'il est professionnel, qu'il veut être payé, mais je ne le croirait pas. Cela ne m’empêchait pas de le nourrir quand il taper à ma porte, affamé, de lui raccommoder quelques chemises ou lui offrir un lit quand il ne savait ou dormir. C'était ainsi. Il géré la sécurité de l'entreprise de ma marraine et moi je veillais sur lui. A croire que j'étais un coeur trop tendre à la recherche de personnes à protéger.
Mais aujourd'hui, il n'était nul question de protégé, plutôt d'aider, de faire évoluer d'enseigner. Il voulait apprendre à mieux lire, il voulait développer son vocabulaire et je me disais que cela lui serait toujours utile. Alors j'avais accepté et lui avait donné rendez vous ce jour dans cette petite maison au dessus de l'imprimerie. J'avais préparé un ragoût, doutant fortement qu'il ai pu manger à sa faim dernièrement et un livre destiné à l'apprentissage de la lecture. Certes, il était plus souvent donné aux enfants, mais j'avais pour principe qu'il ne fallait pas avoir honte de s'instruire et qu'il fallait commencer aux bases.
C'est ainsi, qu'installée devant la cheminée, ma robe tout autour de moi je lisais un roman qu'on m'avait soumis à l'édition, attendant l'arrivée, de mon invité le plus charmant.
(
