Une tasse de thé pour délier les langues ( Ft. Apo)

Le bal était terminé depuis quelques jours et j’en gardais de bons souvenirs, ayant déjà hâte de me rendre au prochain. Il est vrai que parfois la vie de noble ne me plaît pas tout le temps, mais pour le coup, j’ai pris un réel plaisir à me rendre aux différents bals proposés dans l’année. Mais le prochain événement attendu par de nombreuses personnes se trouve être l’ouverture du marché couvert. La Reine elle-même est fière de ce nouveau marché. Ainsi donc, mon grand-père a décidé de s’y rendre en personne afin de voir ce nouveau bâtiment. Je l’accompagnerais donc en compagnie bien évidemment de ma femme de chambre et du majordome.

Mais aujourd’hui, je reçois la visite d’un bon ami, le comte de Northumberland. Mon grand-père et sa tante échange beaucoup de lettres afin que nous puissions nous rencontrer régulièrement dans l’espoir, pour mon grand-père tout du moins, que nous nous fiançons un jour. Sauf qu’il y a aucuns sentiments amoureux de chaque côté, nouant une profonde amitié à la place. Certes, il est dit que parfois les époux sont amis avant de devenir amants, mais pour le coup, aucun de nous ne souhaite s’unir à l’autre.

L’horloge sonne tandis que l’homme frappe également à la porte, se présentant au majordome. Il entre dans le salon et me salue en m’offrant une révérence, révérence que je lui rends à mon tour. Nous nous installons alors dans le salon et il me demandant comment je me porte ?

- Je vais très bien, je vous en remercie. Et vous, comment allez-vous ?

Les domestiques nous apportent le thé tandis que mon ami me pose alors une question à laquelle je ne m’y attendais pas.

- Effectivement je la connais, c’est une bonne amie. Pourquoi, il s’est passé quelque chose avec Lady Seymour ?

J’espère que ce n’est rien de grave, cela serait embêtant.

Je suis heureuse de recevoir la compagnie de mon ami Aidan, même si mon grand-père en attend plus de cet homme, comme des épousailles. De toute façon, je crois que mon grand-père pari sur plusieurs chevaux, dans l’espoir que l’un d’entre eux finit par me demander en mariage. Et je n’aurais évidemment pas mon mot à dire sur tout cela.

Nous nous installons dons dans le petit salon, mon grand-père pas très loin afin de nous surveiller. Nous échangeons les banalités afin de savoir comment l’autre se porte et je souris quand il me répond qu’il va bien.

- Je suis heureuse de le savoir alors. En espérant que cela reste ainsi.

Les domestiques nous apportent le thé et je les remercie avant de servir mon hôte. Il faut que je m’entraîne afin de faire bonne figure les prochaines fois car ce fût une catastrophe quand Lady Arielle ainsi que les autres membres du club des shining girls sont venues. Aidan me pose alors une question à laquelle je dois dire, je ne m’y attendais pas. Je lui réponds qu’effectivement je connais Lady Arielle et je lui demande s’il s’est passé quelque chose avec cette demoiselle.

- Je vois. Auriez-vous quelques doux sentiments à son égard ?

Je lui offre un petit souris taquin tout en buvant une gorgée du thé encore chaud. Je l’écoute alors me poser de multiples questions sur sa personne et un léger rire me prend alors.

- Doucement mon ami, laissez-moi vous répondre. Je vous pardonne pour votre curiosité, Lady Arielle est une jeune femme très agréable. J’apprécie beaucoup sa compagnie, elle m’a énormément aidé quand je suis arrivée à Londres et me soutien beaucoup durant cette saison. Je vous laisserais la découvrir par vous-même. Mais je crois qu’elle aimerait beaucoup vivre autrement que comme une simple Lady. Elle aimerait faire un mariage d’amour et vous verrez qu’elle possède de nombreuses connaissances, qu’elle doit malheureusement cacher car cela est mal vu pour une femme de trop en savoir.

Lady Arielle est une jeune femme que j’apprécie beaucoup et que je remercierais jamais assez de m’avoir aidé à m’intégrer dans cette nouvelle vie, bien différente de celle que je menais avant.

- Moi ? Non, je dois dire que pour le moment je n’ai pas trouvé un prétendant. Après il y en a un qui attise mon intérêt mais je ne le connais pas assez encore. Donc je préfère en apprendre davantage avant et savoir si les choses pourraient être réciproques.

Je suis toujours ravie de discuter avec Lord Percy, c’est une agréable compagnie et nos conversations sont des plus intéressantes. D’ailleurs, elle l’est encore plus aujourd’hui quand il me parle de Lady Seymour. Un petit sourire amusé se glisse sur mes lèvres quand il me parle d’elle et je lui demande alors s’il a développé des doux sentiments à son égard.

- Je vous taquine mon cher vous devriez le savoir. Mais vous me flattez, je suis heureuse de ne pas être comparée à une plante verte. Et j’apprécie discuter en votre compagnie également.

Je lui offre un sourire avant de boire une gorgée de mon thé encore brûlant. Un autre petit sourire amusé se glisse sur mon visage quand il me pose de nombreuses questions sur la demoiselle. Je lui réponds alors avec les informations que je connais sur la demoiselle, mais je lui dis également qu’il faudrait qu’il apprenne à découvrir la demoiselle par lui-même. C’est de cette façon qu’il sera s’il l’apprécie ou non.

- Je vous remercie de vouloir nous aider. En espérant qu’un jour les choses changent pour les femmes. Vous ne serez sans doute pas déçu avec Lady Seymour. Elle est cultivée et connaît de nombreuses choses. Mais je vous laisserais découvrir cela par vous-même.

Du moins j’espère qu’ils auront l’occasion de se rencontrer. Sinon je pourrais peut-être donner un petit coup de pouce au destin en les présentant durant une soirée. Le comte me demande alors s’il y a un prétendant qui a attiré mon attention. Pour tout dire, pas vraiment. Il y a bien un homme que je trouve intéressant, mais ce n’est rien de plus.

- Nous sommes amis effectivement. Il n’y a pas grand-chose à dire, nous nous connaissons à peine. Je laisse le temps faire les choses et je verrais bien par la suite.

Cela me fait toujours plaisir de passer un peu de temps en compagnie du comte. Nous nous entendons à merveille, au grand dam de mon grand-père qui attend bien plus de cette relation. Malheureusement pour lui, cela n’ira sans doute pas plus loin, même si on dit souvent qu’il faut se marier à son meilleur ami car on ne risque pas d’être déçu.

Je remercie alors mon ami pour son compliment et je lui souris quand il me dit que je connais sa franchise. Je commence à la connaître effectivement et je dois avouer que j’apprécie plutôt que d’entendre les gens vous faire des éloges, alors qu’ils pensent le contraire, afin de faire bonne figure dans la société.
Nous parlons ensuite de Lady Arielle et je découvre donc que le comte semble apprécier la compagnie de mon amie. Je lui donne alors quelques informations sur la jeune demoiselle, mais je lui explique alors que c’est mieux de découvrir par soi-même le caractère de Lady Seymour.

- Je serais ravie de vous aider et de vanter vos qualités auprès de la Lady si vous voulez. J’ai cru comprendre effectivement que le prince s’intéresse à Lady Seymour. Mais vous avez une alliée dans votre camp.

Je lui offre un sourire avant de boire une gorgée de mon thé encore fumant. Puis je lui parle alors d’un homme qui m’intéresse mais il n’y a rien entre nous, nous sommes simplement des connaissances. Je n’ai pas encore trouvé celui qui fait battre mon cœur pour le moment, mais j’espère que cela viendra un jour.

- Je serais enchantée de votre aide et je vous fais confiance pour me trouver une bonne personne. C’est le frère aîné de Lady Seymour, Lord Seymour.

Je baisse les yeux rapidement sur ma tasse. Cela me fait très étrange de dire cela à voix haute. Heureusement pour moi, le comte entame une nouvelle conversation et je lui réponds avec un sourire.

- J’en ai entendu parler effectivement. Je compte m’y rendre en compagnie de mon grand-père. Cela est bien dommage que vous puissiez vous y rendre, mais je vous raconterais la journée avec plaisir lors de notre prochaine rencontre. Je crois que la Reine est très fière de ce nouveau bâtiment et puis il y aura sans doute des nouvelles choses importées de pays étrangers.

De nouveaux tissus, de nouveaux aliments, bref tout pleins de nouvelles choses qui vont nous donner envie.

Je découvre donc que mon ami possède de doux sentiments envers ma chère amie, Lady Arielle. Il est vrai que le prince de Prusse semble s’intéresser à mon amie et je lui offre un sourire quand il me dit qu’il aimerait éviter un mariage conventionnel pour mon amie.

- Peut-être que cela ne serait pas un mariage conventionnel ? J’essayerais de me renseigner auprès de Lady Arielle si elle possède quelques sentiments pour ce prince. Pensez-vous qu’elle possède des sentiments pour vous mon ami ? Dans ce cas, je n’ai pas besoin de vanter vos qualités si elle les connaît déjà.

Je lui offre un sourire, tout en buvant une gorgée de mon thé. Je trouve cela touchant qu’il veuille offrir un mariage d’amour et je l’espère sincèrement que les choses se passeront bien, si évidemment mon amie possède aussi des sentiments pour cet homme. Vient alors mon tour et je lui apprends que le frère de Lady Arielle, Liam Seymour, me plaît, mais je ne sais si je possède véritablement des sentiments pour cet homme.

- Je vous remercie mon ami. Mais je ne préfère pas. Je préfère que les choses se fassent d’elles-mêmes et surtout de voir si cet homme me plaît ou si c’est plutôt de l’amitié que je ressens pour lui.

Je souris. Certes c’est un très bel homme et il a de magnifiques cheveux roux, mais je voudrais savoir si tout cela est passager ou bien si de réels sentiments se développeront pour lui par la suite. La conversation dévie alors sur le marché qui va bientôt ouvrir ses portes et je lui dis alors que je compte m’y rendre en compagnie de mon grand-père.

- Effectivement vous avez le temps. Je ne pense pas qu’il va disparaître de sitôt. Je vous raconterais ma visite avec plaisir si vous le voulez.

Cela nous donnera l’occasion de nous revoir. Puis il se lève alors, m’expliquant qu’il doit partir car il doit rendre visite à sa tante. Un petit sourire amusé se glisse sur mes lèvres quand il parle à nouveau de Lord Seymour.

- Ne vous en faites pas mon ami, j’en parlerais avec Lady Arielle. Saluez votre tante de ma part. Je vous souhaite une bonne journée et à bientôt.

Je lui offre une légère révérence tandis que je l’observe s’en aller. Il va maintenant falloir que je me renseigne auprès d’Arielle à présent.