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LE BAL DES OISEAUX-
Alors que l'équinoxe approche, la saison continu, les événements se suivant et il est temps pour le Marquis de Budhaven et sa femme de nous faire preuve de la réussite de leur union en organisation un des plus grand bal de la saison. Amoureux notoires des animaux à plumes, c'est sans surprise que le thème se portera sur les oiseaux et les costumes, mais le couple marié sous fond de scandale précédente saura t elle ravir la bonne société grace à cet événement ? A vous de venir en juger en y participant juste ici !
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() / Jeu 7 Jan - 18:08
Arielle Percy
"if you are depressed, it will cheer your; if you are excited, it will calm you."
'Women are like tea bags. They do not know how strong they are until they get into hot water' - Eleanor Roosevelt
La saison allait battre son plein en cette année de 1813 et le nombre de jeunes débutantes dépassait la centaine avec une grande facilité. Il fallait dire que le nombre de jeunes femmes à marié semblait excéder le nombre de bon parti disponibles en ce pays. À croire que c'était une chasse, un combat au mariage, car comme nous le savons tous, une femme ne peut hériter de son père et se retrouve en fâcheuse posture si elle vient à se retrouver sans époux ni enfant pour assurer ses vieux jours. Qu'il est triste de voir que la femme, malgré ses charmes, ses dons, son intelligence n'est qu'un faire valoir de la masculinité. Et pourtant, c'était un jeu auquel il allait falloir que la jeune Lady Arielle Seymour se plie. Non qu'elle y soit particulièrement consentante, mais l'honneur... L'honneur est tout pour les Seymour. Et il serait parfaitement inconvenant et triste qu'un membre de la famille bafoue cet honneur en refusant de se prêter aux jeux de la bonne société. Nous pouvons bien penser à tout ce que l'on souhaite dans la relative sécurité de son foyer, mais au-dehors, le sourire de façade est de mise. C'est pourquoi cette saison serait celle de la jeune femme aux cheveux de feu. Mais pas seulement. Car en même temps qu'elle allaient débuter bien des jeunes filles qu'elle connaissait depuis l'enfance. Cela ferait il d'elles des ennemies jurées, se battant bec et ongles pour un homme ? Grand dieu que non. Il était certain que si l'une ou l'autre avouée clairement sa préférence pour un gentleman l'autre la soutiendrait ou du moins ne lui mettrait pas de bâton dans les roues. Mais il serait fort étonnant qu'elles en viennent à toute succomber au charme d'un même homme....
Néanmoins, le temps n'était pas encore venu d'en venir à ce genre de pensées. La saison allait débuter sous peu, mais il y avait encore un peu de temps avant cela. Pour l'heure, les jeunes gens de la bonne société pouvaient encore vaquer quelque peu à leurs activités, profiter de leurs amies, de leurs familles avant que tout cela commence et c'était bien ce que comptait faire Lady Arielle Seymour. À peine arrivée sur les terres londonienne la jeune Lady avait fait parvenir à son amie d'enfance un billet l'invitant à la rejoindre en ville pour prendre un thé. Il y avait là-bas un petit salon servant d'exquises pâtisseries, allant des mignardises aux macarons, en passant par les viennoiseries. Et leur thé était absolument délicieux. Quoi de mieux pour bien lancer une saison qui s'avérerait parfaitement trépidante que ce lieu et une discussion fort plaisante avec une amie qu'elle n'avait pas vu depuis fort longtemps ? Le rendez-vous arrangeait avec l'autorisation de son père, la femme de chambre servant de chaperon, la jeune demoiselle s'était préparée pour la sortie avec un grand soin. Une robe d'un vert pâle printanier qui mettait en valeur son teint, une pelisse dans les tons verts, une coiffe digne du temps pluvieux qui s'annonçait et la voilà partie jusqu'au lieu-dit.
Le salon de thé était un lieu exquis. Les murs de ton bleu pâle faisaient ressortit le mobilier plus coloré et les pâtisseries succulentes. Arrivée à l'heure du rendez-vous, la jeune Seymour n'eu aucun mal à trouver une table où s'installer, commandant par avance un petit plateau de mignardise et un thé à la rose, attendant sa compagne, une jeune femme dont l'amitié à transcendé les générations puisqu'elle est héritée de celle de leurs mères. Quand enfin son visage resplendissant passa la porte, elle se leva, pour la saluer, lui prenant les mains avec joie.
«Ma Chère Elinor, quel plaisir de te voir, cela faisait si longtemps. »
Lui souriant avec un immense plaisir, je lui laissais le temps d'ôter sa pelisse et sa coiffe avant de reprendre place à table.
«Je me suis permis de commander quelques délicatesses ainsi qu'un thé à la rose, j'espère que cela te conviendra ? »
Laissant les mots faire place au geste, je laissais la serveuse déposer sur notre table les mets commandé, souriant toujours avec ravissement à ma bonne amie.
« Alors dit moi, comment va tu ? Votre retour à Londres s'est il bien passé ? Es-tu aussi nerveuse que moi à l'idée de la saison qui s'annonce ? »
Le temps paraissait long. Terriblement long. Elinor soupira de façon crispée en songeant quelle période de l'année approchait à grands pas. Elle jeta une brève oeillade à ce Londres luxueux qui apparaissait par la fenêtre puis songea que ce n'était qu'un mauvais moment à passer. N'est-ce-pas ? Mais à quoi bon tenter de se rassurer de la sorte ? La blonde savait pertinemment que ce qui l'attendait ne serait pas une partie de plaisir, loin de là ! Sa campagne lui manquait déjà et la belle se sentit oppressée de ne songer qu'à l'unique perspective de la saison. Sa mère se chargeait suffisamment de lui rappeler, alors peut-être pouvait-elle oublier ça le temps d'un après-midi ?
Son attention se porta sur un billet qu'elle avait reçu le matin même et aussitôt son monde lui parut moins sombre. Ses joues prirent de nouvelles couleurs et voilà qu'elle s'apprêtait à sortir en compagnie de sa femme de chambre dont elle appréciait grandement la compagnie.
Vêtue d'une robe d'un bleu clair qui mettait en valeur sa personne, la Gliderstone glissa hors de la maison. Ses cheveux légèrement dégagés laissaient voir sa nuque gracile tandis que ses pupilles assortis à la teinte de ses vêtements pétillaient d'une hâte incomparable. A bien des égards la saison était un calvaire, mais il y avait aussi les bons côtés : comme celui de retrouver des amis chers à son coeur. Le carrosse déposa le duo de débutante et chaperonne non loin du point de rencontre. Bientôt, elles virent la devanture du fameux salon de thé qui était en vogue cette saison. Ni une, ni deux, elles pénétrèrent dans le lieu-dit. Elinor chercha du regard la rousse qu'elle espérait tant entrevoir et ce fut sans peine qu'elle remarqua Arielle avant de la rejoindre.
"Arielle ! Que je suis contente de te voir !" Répliqua aussitôt Elinor en tenant les mains de son amie. Puis les deux demoiselles se séparèrent afin de s'installer confortablement dans les fauteuils. Libérée de sa pelisse, Elinor se tourna vers celle qu'elle semblait avoir toujours connue. C'était un soulagement de n'être plus seule ici ! Voyant qu'elle avait pris l'initiative de prendre quelques douceurs, l'anglaise esquissa un sourire éclatant. "Au contraire, c'est parfait." A peine avait-elle eu le temps d'être prévenu que déjà on venait les servir. Elinor loucha sur les pâtisseries avant de reporter un regard atterré sur la jeune Seymour. "Oh, ma foi je vais bien. Aussi bien que possible, mais avec mère qui me poursuit chaque jour c'est difficile de le dire. Son désarroi parlait pour elle... "Je suis attristée d'avoir quitter Rosings pour Londres, mais au moins ai-je le privilège de retrouver certains visages qui m'ont manqués. Notamment le tiens, ma chère amie. Hormis cela, je ne vois rien d'intéressant à te raconter. La saison approche trop vivement à mon goût et j'ai l'air d'un cheval qui renâcle déjà devant l'obstacle... Mère va être furieuse." Cette pensée la rendit muette un instant puis elle reprit avec ardeur. "Qu'importe ! Et toi ? Comment vas-tu ? Te sens-tu prête également ?" Ne lire qu'un semblant d'angoisse dans son interlocutrice rassurerait Elinor. Etait-ce la raison principale de cette question ? Impossible de le dire, car elle se souciait aussi d' Arielle, car toutes deux se trouvaient dans une situation similaire. Le calvaire de toutes les débutantes !
Arielle Percy
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Arielle Percy
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La tenue de la jeune Lady était pour le moins sublime. Une robe qui mettait en valeur ses yeux et relever la douceur de son caractère. Nous ressemblions toute deux à des dames, chose drôle quand on sait que nous étions, il y a encore si peu des enfants, de simple jeunes demoiselles et maintenant, nous entrions toutes deux dans l'âge adulte avec une sorte de violence, devenant déjà des proies, des filles à marier. Que c'était triste en soit. Mais pourtant, je le savais, nous ferions face toutes les deux. Nous serrant les mains avec une vive joie, nous prenions chacune le temps de prendre place sur nos fauteuils, nous n’étions plus des demoiselles jouant à la dînette après tout. Faisant ainsi de notre mieux pour nous tenir tel les Ladies que nous sommes, je l'informais rapidement de ma commande, espérant qu'elle soit satisfaisante pour ma bonne amie qui semblât ravie de cela. Les retrouvailles pouvaient donc réellement commencer.
La première chose à faire dans ce genre de circonstances est de prendre des nouvelles de son interlocuteur. Cette douce Elinor semblait tiraillée entre la joie de faire ses débuts et la tristesse d'une mère, qui, comme la mienne ne cessait d'en attendre toujours plus. Elles ont toujours été assez proches et c'était plaisant de voir que leurs sentiments au sujet de la saison approchante était similaire. Chacune semblait regretter d'avoir dû quitter son doux foyer pour revenir à Londres. Pourtant le bonheur de revoir ses amies, ses connaissances, de prendre des nouvelles de ceux qui sont chers au cœur, parvenait à sauver la mise. Les choses étaient ainsi fort intéressantes et c'est en prenant une gorgée de son thé que la jeune Lady Seymour écoutée patiemment, attentivement son amie, jusqu'à ce moment ou la question lui fut poser en retour. Que pouvait-elle dire ? Elle se contenta d'un petit sourire bienveillant, reposant avec délicatesse sa tasse en sa soucoupe.
« Je me sens tel ton reflet. Bien que j'aille on ne peut mieux, je ne cesse d'être poursuivie par les attentes de ma mère. Nunney me manque déjà et l'idée que je ne pourrais peut-être ne pas y rentrer à la fin de la saison si je viens à me marier m'attriste quelque peu. »
Une certaine tristesse prenait place sur le visage de la jeune rousse qui gardait malgré tout un sourire léger.
«Néanmoins, je suis ravie de pouvoir retrouver les personnes chères à mon cœur, tel que toi ma tendre amie. Mais je pense être tel l'oisillon ayant peur de son envol une fois poussée du nid, saurais m'élever ou finirais je au sol ? »
C'était une question que bien des jeunes filles devaient se poser en cet instant et pourtant, elle était d'une grande importance. Bien qu'elle amène à autre chose.
« Quoi qu'il en soit, je suis impatiente d'être au bal de la reine. Je suis assez curieuse de voir les robes, les décors, la danse... Ce sera très certainement sublime. »
Elinor ne pouvait que partager le ressenti d'Arielle. Tout quitter pour le temps de quelques mois à Londres, ce n'était pas aisé. Il fallait dire aurevoir aux vastes maisons, à la campagne et ses paysages délicieux. C'était un véritable crève coeur pourtant nécessaire si on désirait marier sa fille de la meilleure des façons. La Gilderstone étouffa un soupire appuyant les propos de son amie. Elles se trouvaient toutes deux dans la même position et cette après-midi commune chasserait sûrement l'appréhension des présentations. "Je partage ton ressenti. Espérons que les choses se passent au mieux pour nous dans ce cas." La comparaison avec un oiseau tout juste prêt à sortir du nid eut le don de lui arraché un sourire sincère tant cela correspondait parfaitement à leur situation. Peut-être n'étaient-elles pas prêtes, mais cela ne comptait guère dans la balance. Elles allaient devoir voler sous peu, au milieu de la nuée de demoiselles déjà présentes. "Mais déjà je crains les concurrentes que nous aurons... La tache ne sera pas aisée." Cependant, Elinor ne désira pas insister davantage à ce sujet. Ce n'était ni une bonne chose, ni une bonne idée. A tout anticiper, elle ferait sûrement des erreurs et c'est pour cela qu'elle se corrigea, préférant rejoindre les commentaires de la jeune Seymour concernant le bal à venir.
"Il est vrai que je me demande comment tout ceci va se dérouler. As-tu déjà ta robe ? Et crois-tu qu'il nous faut nous préparer à d'éventuelles rencontres et demandes dès les premiers instants ?" Elinor était perdue dans tout ce flot d'informations qu'elle dévorait sans cesse et elle espérait trouver quelques conseils potentiels en cette amie de toujours malgré le fait que leurs éducations soit très similaires. "Rien que de songer à cette nouvelle vie j'en ai des frissons... Et comment savoir si un homme nous plaît Arielle ? Ou même s'il représente une bonne famille ? Un bon parti ? Elle respira rapidement pour poursuivre avec la même verve. "Et si il n'y en a pas un, mais deux ! Comment les départager ?" A grand peine la jeune femme se calma. Elle prit une profonde inspiration avant de saisir le premier gâteau qui lui faisait de l'oeil. "J'ai l'impression d'être dans une véritable impasse ! Même si ma mère et mon frère sont présents à mes côtés, personne d'autre que moi ne peut prendre cette décision, n'est-ce-pas ?" De son regard le plus anxieux elle admira la pâtisserie qu'elle tenait en main. "Ou peut-être que se poser trop de question nuit à tout ceci..." Elle reposa la douceur sur la table, préférant opter pour une gorgée de thé. "N'y as-tu jamais songer Arielle ?" Hasarda Elinor en portant sa tasse à ses lèvres.
Arielle Percy
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Arielle Percy
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Elinor était quasiment ce que l'on pouvait considérer comme une âme sœur. Les réflexions, les pensées, les interrogations qui troublaient le cœur de la jeune demoiselle semblaient également troubler ceux de la jeune Lady. En son regard attristé, je pouvais lire la tristesse d'avoir quitté son foyer, la crainte de ne pouvoir y retourner d'ici la fin de la saison... Une crainte légitime pour toute débutante, mais qui devait être maîtrisée, domptée, afin d'avancer. Après tout, l'honneur d'une famille s'apprécie quand la fille se marie. En trouvant un bon parti, elle gagne la partie. Pourtant, les attentes sont grandes. À en croire sa mère, les garçons aiment les filles calmes et dociles, l'esprit agile, fin, subtil et la taille gracile. Autant de qualité qu'elle pensait ne pas avoir. Comment se dire calme et docile quand on rêve du monde et de ses connaissances ? Comment faire qu'un esprit soit agile quand on demande l'asservissement aux codes de la société. Quant à la subtilité... Ce n'était pas sa première qualité. Néanmoins, le mariage est un long voyage qui peut parfois nous amener sur une rive prospère...
« C'est tout ce que je souhaite à chacune des débutantes... »
Un sourire léger entre tristesse et bienveillance. Vers quelle destination leurs bateaux les emmèneraient elles ? Elle se sentait telle le capitaine d'un navire sur lequel elle n'avait aucun contrôle. Attendant de voir ou il s’amarrerait, espérant ne pas faire naufrage. Mais les autres prétendantes étaient telles des requins, des pirates, souhaitant saborder l'équipage, visant les plus beaux trésors de ces terres...Et c'était certainement ce qu'il y avait de plus triste.
« J'espère simplement que tout cela n'entachera pas de belles amitiés. Ce serait si triste de perdre l'affection de demoiselles pour un galant.. »
Hochant légèrement de la tête en négation, elle reprit une gorgée de thé, l'avalant avec délicatesse, appréciant son parfum de rose léger. Il fallait changer le sujet, partir sur une chose bien plus légère que celle-ci. Et quoi de mieux que le bal ? C'était une festivité, un moment agréable ou elles danseraient, découvrirait le monde et quoiqu'on puisse en dire, bien que l'appréhension leur serre le cœur, elles apprécieraient certainement ce moment. Il était donc intéressant de parler des préparatifs, attentes, tenues, ornements...
«Ma mère a tenté de m'expliquer toute la cérémonie. Entre l'attente dans le cabinet, la présentation à la Reine, puis le bal...J'avoue être effrayée de faire mauvaise impression. Mais pour ce qui est de ma robe, ma mère l'a fait confectionner par une modiste française. Elle est vraiment magnifique. Quant aux rencontres, oui, peut-être qu'on en fera, mais il ne faut pas se focaliser là-dessus, je pense. Quant aux demandes, n'en accepté aucune avant de connaître un minimum votre prétendant. Cela pourrait donner l'impression que vous êtes aux abois. Du moins, selon ma mère. »
Souriant avec tendresse à ma bonne amie, je cherchais à la rassurer autant que je cherchais à me rassurer moi-même. N’était ce pas aussi pour cela que nous nous étions donné rendez vous en ce lieu ? Mais en ce qui concernait les hommes...
«Pour ce qui est des galants... Je ne sais pas. Je pense qu'on le saura le moment venu. Mais si ma mère te dirait d'écouter la raison et ta famille avant d'accepter un prétendant, je dirais... Écoute ton cœur, car c'est toi qui devras passer ta vie avec cet homme... »
Je tendais délicatement la main vers elle, posant celle-ci sur la sienne le temps d'une seconde, comme pour lui donner un peu de courage avant de reporter mon attention sur un petit gâteau.
«Puis je présume que nos parents feront des manigances pour nous aider. Les miens ont déjà commencé. Mon père s'est arrangé pour que le Duc de Norfolk vienne dîner en notre demeure et étrangement, je me suis retrouvée assise à ses côtés pour le dîner... La saison n'a pas commencé qu'on tente déjà de me présenter des prétendants... »
La saveur sucré de la pâtisserie que goûta Elinor l'apaisa un instant. Elle inspira doucement en mâchant calmement tandis que son amie tentait de la rassurer vis à vis de leur situation. Il était agréable d'échanger à ce sujet c'était certain ! Une poignée de doute s'ôta de ses épaules à mesure qu'elle terminait le met qu'elle avait encore en main. Elle opina également du chef aux mots de la rouquine, car la perspective d'entrer en conflit avec plus d'une personne ou deux ne lui plaisait pas. Elle n'était pas comme ça, elle ne voulait pas le devenir qui plus est ! "Oui, tu as totalement raison. Il serait dommage de perdre des connaissances de longue date pour un simple galant." Elle retint un sourire complice puis trempa à son tour ses lèvres dans son thé. C'était un pure délice ! L'arôme florale qui s'en dégageait était très appréciable. Il apportait une légèreté nécessaire à l'instant dont Elinor se régala véritablement. A mesure qu'elle se délectait de sa boisson, la jeune femme prit note des moins mots énoncés par son amie de longue date. Elle ne la quitta pas des yeux, hochant parfois la tête pour montrer à celle-ci qu'elle avait toute son attention. En vérité, elle sentait un brin sa tête tourné face à tous ces détails, mais elle tint bon, optant pour une attitude de grande dame dont sa mère serait sûrement fière. Et dire que ce n'était qu'une façade. "J'espère simplement trouver une chaussure à mon pied... Mais ta mère a raison sur un point : on ne peut pas paraître désespérées dès le début, cela affolerait ces messieurs. Déjà qu'ils ont l'air bien malhabiles d'ordinaire..." Un rire franchit la barrière de ses lèvres. Elinor s'amusait follement. Elle voyait la pression s'amenuisé et la confiance affluait doucement sur son derme. Au fond, elle trouvait noble à ces jeunes gens de se pencher sur toutes ces demoiselles qu'on leur présentait. Elle se perdit un instant dans ces pensées puis tilta cependant face à la dernière remarque d'Arielle. "Alors, toi tu espères un mariage d'amour ?" La question était posée. Les deux iris azurées scrutèrent le visage avec une minutie chirurgicale tant elle désirait une réponse à cette question. Elinor ne se leurrait pas en matière d'amour. Elle, elle n'espérait rien. Les sentiments étaient peu de chose face aux arrangements potentiels et elle songeait qu'Andrew ne la laisserait peut-être pas partir si facilement. D'une certaine façon c'était une manière de faire qui convenait à Elinor, elle espérait simplement ne pas trop se perdre dans un mariage barbant. Mais à quoi bon tirer des plans sur la comète ? La jeune femme s'échappa aussitôt de sa réflexion pour reprendre la conversation avec dynamisme, sa tasse de thé désormais vide. Lorsque la rouquine mentionna le dîner auquel elle avait assisté, la Gilderstone afficha un sourire taquin. "OH. Et comment était-ce ? Le Duc était-il plaisant ? Elle n'en avait que faire la concernant, elle ne s'intéressait pas à ce parti, mais elle avait à coeur d'écouter son interlocutrice. Elle se pencha donc vers elle, un rictus amusé au coin des lèvres. "Etait-il bel homme ? Ou possédait-il un nez crochu ?"Dit-elle sur le ton de la plaisanterie.
Arielle Percy
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() / Mer 20 Jan - 19:26
Arielle Percy
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Les pâtisseries étaient un vrai réconfort. De la douceur, du sucré, des goûts parfumés qui envahissent le corps et l'esprit qui aide à faire d'un instant, un moment plus doux et agréable. C'était une conversation somme toute importante qui se passait là, la conversation entre deux amies deux jeunes filles qui entraient dans le monde, découvrait la société et tout ce que cela pouvait impliquer. Notamment, le mariage, ce mot presque grossier qui pouvait autant susciter l'excitation que la peur chez les jeunes femmes. Après tout sont elles vraiment préparé à tout cela ? Les années passées à apprendre le maintien, l'étiquette, la broderie, la musique. Toutes ces choses qu'une femme doit savoir faire, comme tenir une maison. Tout cela en vue d'un unique événement qui est le but même d'une vie. Faire un bon mariage. Faire des enfants. Comment ne pas être effrayée par tout cela ? Mes mots tentent donc d'apaiser, rasséréner mon amie en lui montrant qu'elle n'est pas seule, que tout se passera bien, qu'il faut faire preuve de patience, de tempérance. Et visiblement, mes mots touchent et atteignent leurs buts. J'en suis ravie, satisfaite à l'idée d'avoir pu aider et trempe à sa suite mes lèvres dans le liquide aux senteurs fleuries. Quelle douceur que ce breuvage, il n'y a pas à dire le thé est une délicatesse que seul les plus sauvages ne peuvent apprécier. Mais je comprenais tout à fait l'inquiétude de mon amie quant à la crainte amoureuse, la crainte de rester seule. Et puis ce trait d'humour qui me fit rire de concert avec elle.
« Ces pauvres messieurs ne comprendront pas ce qui leur arriveront avec d'aussi brillantes et jolies débutantes que nous. »
Une façon de dédramatiser les craintes de mon amie, tout comme le fait de parler des nobles seigneurs avec qui elles pourraient être présentées. Mais la question du mariage d'amour... Qui n'en reverrait pas ? Qui ne voudrait pas être heureux pour toujours ? Prenant le temps de la réflexion, je posais ma tasse en sa soucoupe, baissant doucement les yeux, comme pour maximiser mon innocence. Comme on me l'avait appris en sois.
« Et bien, qui n'en rêverais pas ? Néanmoins, j'aimerais surtout une personne qui m'acceptera tel que je suis et ne me verrai pas comme un trophée ou un artefact à exposé qui ne servira que pour... Alimenter leur postéromanie. Mais j'ai bien peur qu'il n'y ai que des muches et des mirliflores à rencontrer... »
Remuant lentement la tête, comme attristée par cette information, je soupire, continuant sur les informations concernant ma mère et son envie de me marier à un homme, un duc de notre connaissance qui fit sourire instantanément Elinor. Voilà, nous étions parti en mode jeune fille riant et déblatérant sur un galant. De vraies midinettes, mais... C'était agréable non ? Roulant, finalement des yeux à son idée de nez crochu, je pris un macaron en lequel je croquais, avalant tranquillement ma bouchée avant de répondre.
« Le dîner était excellent si c'est ta question. Nous avons eu un Rosbif absolument succulent. Quant au Duc. Ma foi... Il est fort bel homme. Il est de belle carrure et surtout très intelligent... Il m'a écouté parler de politique, d'histoire et m'a répondu, sans me dire que ce n'était pas un sujet pour les dames... J'ose avouer... Qu'une fois la saison commencer, j'aimerais apprendre à mieux le connaître, mais ça ferait peut-être un peu trop plaisir à ma mère... Puis il est le frère d'une de mes bonnes amies. Peut-être connais tu Victoria D'Aetheling. Ce serait sûrement gênant pour elle de me voir courtisée par son frère... Bref, je ne devrais pas penser à cela. »
Je haussais légèrement les épaules, finissant mon macaron avant de sourire à mon amie.
« Et toi, ne souhaiterais tu pas un mariage d'amour ? Laisseras-tu ta mère gérer les choses pour toi ? »
Elinor s'amusa du trait d'esprit de son amie tandis qu'elle prenait une nouvelle gorgée de thé. Le parfum délicat de celui-ci macula la totalité de son palais à mesure que la jeune femme reprenait son sérieux afin de poursuivre la conversation plus posément. A l'aide d'un mouchoir, elle tapota ses lèvres puis esquissa un sourire délicieux à l'intention de la rouquine. Arielle formulait un désir des plus simple en vérité et cela permettait aux deux demoiselles de s'entendre sur un point : celui de faire un mariage équilibré, dont la qualité principale serait un respect de leur personne et de leur indépendance.
Alors qu'elle allait mordre dans un nouveau met sucré, Elinor écouta attentivement le portrait que peignait la rouquine à ses côtés : celle de la réception du Duc de Norfolk au sein du domaine familiale Seymour. Elle imagina aisément la scène, retint un gloussement inconvenant ou deux en voyant déjà la chère duchesse comploté pour marier les deux jeunes gens. "Et votre mère n'a encore rien fait ? Ma foi, tu m'en vois surprise." Le rire disparut peu après, laissant place à une étincelle tendre dans les iris d'une clarté propre au jour. Elinor posa finalement une de ses paumes sur le poignet de celle qu'elle connaissait depuis toujours.On pouvait admirer leur complicité de loin par ailleurs, et ce, notamment, grâce à ces attentions. "Je suis enchantée de voir que cette rencontre "organisée" ne t'a pas trop peser visiblement. Toutefois, je saisi la gêne qui te vient à l'esprit concernant Victoria, mais je ne peux que t'encourager à voir ou la saison te mènera. Tu es vive Arielle ! Instruite, bien élevée, possédant un rang certain et tu es fort jolie, il n'y a pas de doute à avoir concernant ton succès futur." Les jointures, délicatement présentes sur l'articulation, la serrèrent lentement et sans brutalité. Voilà le soutien discret qu'Elinor apportait à Lady Seymour. Elle poursuivit cela en faisant une risette brève et se mit à boire son thé à nouveau, dont le parfum éveilla tous ses sens. Mais voilà qu'une question pertinente ne tarda pas....
Elinor reposa sa tasse dans un mouvement gracile avant de reporter son attention sur le plafond, comme si ce blanc crème allait donné une réponse à sa place. Qu'espérait-elle ? La perplexité avait envahie tout son visage désormais et même si en son coeur se trouvait une réponse, elle préféra afficher une légère hésitation. A fond, elle n'était pas sûre de savoir ce à quoi elle aspirait: de l'amour, ou une entente cordiale entre son époux et elle ? Son petit nez se retroussa quand elle se décida à formuler ce qu'elle pensait à voix haute. "Hum... Je présume que si ? Mais je doute de trouver tout ceci en une seule et même personne. A voir !" Confia la future débutante. Une touche de romantisme demeurait donc dans son coeur ? Cela paraissait surprenant tant elle voyait cela comme impossible. Elinor préconisait une situation enviable, avec suffisamment de moyen pour ne pas perdre son train de vie actuelle, mais de là à tomber amoureuse, il semblait y avoir un monde. Suite à toutes ses réflexions, la blonde inspira lourdement. "Certes, ils ne sont pas tous des esprits brillants, mais peut-être que l'autre sexe va nous surprendre cette saison ma chère amie." Une conviction dont elle ne parvenait pas à se défaire. "Pour ma part, un mari capable de penser et d'agir par lui-même, sans sa mère par exemple, me suffirait. Surtout si il n'est pas sur mon dos !" Puis elle continua, l'air mutin. "Hum... Je te ferais bien le portrait de l'homme idéal, mais ce serait s'avancer. Je crois que pour la première fois de ma vie je m'en vais affronter une merveilleuse aventure ! Comme quand j'étais enfant ! Cela est excitant." Admit la demoiselle. Les codes n'étaient rien à la perspective de cette nouvelle expérience. Cependant, ce qui lui pesait le plus était ce masque à porter... "Ne trouves-tu pas qu'il est préférable d'envisager cela comme... une expédition ? Avec ses défauts et contraintes ? Oh ce n'est guère agréable, je sais que nous partageons cette opinion, mais s'abandonner au marasme m'achèverait.Déjà que l'on me rabâche comme me comporter à longueur de temps à la maison..." Ainsi Elinor se confiait en mangeant tranquillement. Un après-midi dont la douceur lui mettait du baume au coeur.
Arielle Percy
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Arielle Percy
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Ne rien faire, n'est ce pas un mensonge sardonique quand on parle de ma mère ? Elinor me souris calmement, tentant de me rassurer je le sens. Pourtant je ne suis que feu et lave, comment parvenir à cacher mon émois sous ce maquillage ?J'avais beau me goinfrer, cacher mon désarrois au fond d'une tasse de thé, Je n'en étais pas moins troublée. Après tout qu'est ce qu'une jeune fille comme moi pouvait espérer ?Le duc était un homme d'esprit, quand je n'étais qu'une jeune fille à l'esprit empli de gaminerie.Je rêve de liberté, d'intégrité, quand la femme ne peu être que domestiquée et enchaînée. Le duc avait dû me trouver naïve tandis que je restais dubitative.
Elinor me gratifia d'un rire si clair, que je cru défaillir. Sa voix était si douce que j'en senti en moi une secousse. Elle était mon ami et de cela, je la gratifie. Alors qu'elle tente de me rasséréner, moi qui suis si perturbée par cette rencontre peur désirée. D'un mot délivrée elle offre à mon âme une certaine liberté. Ne pas me poser et laisser le temps couler, rien ne sers d’espérer, il vaut mieux constater. Elle loue ma vivacité, j'aimerais louer sa loyauté, elle me parle de mon succès mais qui peut l'assurer ?
« Ma douce Elinor, vous êtes un vrai trésor. Sachez que je ne serais que pacotille, car c'est votre charme qui brille. Je ne serai le diamant, votre succès sera bien plus éclatant. »
Sa main sur ma peau, je la serrait tel un cadeau. Notre amitié transcendant les rivalités, l'enfance avait solidifié notre confiance et l'amitié de nos ascendants avaient fait fleurir celle de leurs descendants. Reprenant un peu de thé, histoire de laisser cette confidence au passé, je savourais la saveur parfumée, me rappelant les jardin d'été. Mais les question restée à poser et je me devais de m'y atteler. Prenant mon courage deux mains, je posait des question sur un sujet des plus incertains. L'amour était un sujet de détour et d'atour. Mais il requerrais de la bravoure pour en faire son parcours. Et si je rêvais d'une union, Elinor craignais une désillusion. Comment ne pas comprendre cette peur d'un cœur si tendre. Les hommes étaient tel les pommes. Il fallait croquer dedans pour savoir si il étaient succulent. Car bien des galants n'ont qu'un physique de charmant. Pourtant mon amie me conseillée de me laisser surprendre et je pouvais la comprendre. Il fallait leur laisser une chance, bien que je doute que quiconque n'encense mon intelligence. Pour Elinor c'était l'indépendance, comme ce serait une belle délivrance que d'entrer dans la vie conjugale auprès d'un homme apte à couper le cordon ombilical. Pourtant elle n'avait pas d'idéal et préférée jouer de l'expérimental. Cette saison serait une aventure et il ne servait à rien de se confondre en conjecture. Elle souhaitait que je me prenne à imaginer, que cette saison soit une expédition, mais je la voyais plus comme une compétition. Pourtant à son air attristé, je ne pue que me résigné. Souriant de mon air le plus charmant, j'acquiesçais à ses paroles passionnées.
« Vous avez bien raison Elinor, Se projeter peut nous faire du tort. Soyons nous même , acceptons cela comme un baptême. Bientôt nous serons femme et nous attiserons les flammes. Laissons les papillons que son ces polissons être attiré par la lueur de notre cœur et peut être qu'ainsi, notre saison sera se révélera un paradis ? »
A la mention de son succès potentiel, Elinor tordit son minois en une grimace qui désapprouvait totalement tout ceci. Elle n'appréciait guère l'idée d'être porter en joyaux de la saison, car cela impliquait qu'elle attirerait toute l'attention sur sa personne. Une perspective qui manqua de lui donner la nausée tant elle doutait déjà de savoir comment ne pas se brûler les ailes. La jeune femme tenait à être la plus "exemplaire" possible et à force d'user de ce masque à longueur de temps, elle avait peur de le voir imploser lors de la saison. Déjà qu'elle trouvait contraignant de toujours faire des courbettes, mais si en plus elle devait y accorder un intérêt tout particulier pour ne pas se ridiculiser face à un prince, ça se compliquait. Pas facile de rester impeccable quand sa part cachée tentait de se révéler un peu plus chaque jour. Cette pensée arracha un soupire douloureux à la jeune femme qui préféra écarter la possibilité de se voir craquer à mi-chemin. Elle adressa un regard bienveillant à sa grande amie puis soupira. "Nous verrons cela. Je ne suis pas pressée de voir le regard de la reine se poser sur moi en vérité. Je sais que l'on attend toutes ceci, mais c'est si... si... difficile." Elle peinait à trouver les mots juste sur ce qu'elle ressentait. L'angoisse d'échouer ? Ou de trop réussir ? A trop y réfléchir, elle en venait à se faire du mauvais sang. "Qu'importe !"
La conversation la mena ensuite vers le déroulement de la saison et bientôt les demoiselles adoptèrent la même vision : celle d'opter pour profiter pleinement de ces mois à venir. La jeune Gilderstone s'amusa de la réaction de la rouquine et acquiesça. "Comme tu y vas Arielle ! Attiser des flammes ? Quel défi !" Elle plaisanta gaiement, goûtant une nouvelle fois à son thé dont les subtilités titillèrent délicatement son palais. "D'autant que la majeure partie de ces messieurs doivent déjà avoir côtoyer de charmantes compagnies." Un gloussement léger échappa à la blonde bien qu'elle tenta de toutes ses forces de le retenir. Son oeil s'était paré d'une étincelle moqueuse, mais elle ne doutait pas que la gente masculine soit bien plus préparé qu'elles ne l'étaient en vérité. Pauvres jeunes esprits si candides ! Elle-même n'avait pas conscience de ce qui l'attendait et cela était sûrement pour le mieux. "Allons ma bonne amie ! As-tu des projets avant ce début de saison ?" Le bal ne tarderait pas, c'était certain, mais il restait encore une poignée de jour dont les jeunes femmes pouvaient profiter à leur guise. Elinor comptait dédié ce court lapse de temps à la lecture, ne pouvant se promener dans Londres à sa guise. Que sa campagne lui manquait bonté divine ! C'était un crève-cœur constant ! Il demeurait pourtant impossible de retourner dans le Suffolk, la capitale retenait sa famille au complet, sans compter sur les attentes qu'on avait fondé en elle.
Arielle Percy
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Arielle Percy
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'Women are like tea bags. They do not know how strong they are until they get into hot water' - Eleanor Roosevelt
La grimace faite par Elinor n'était que reflet de mon propre sentiment à l'idée de finir sous les projecteur. Et pourtant, voir un si joli minois faire une telle grimace me fit pouffer de rire. Qu'y pouvais je si les grimaces m'ont toujours fait rire comme une idiote et si Elinor était douée pour faire des visages pour le moins ubuesque ? Néanmoins, je comprenais parfaitement son ressenti. Etre sous le feu des projecteur n'était pas forcément quelque chose qui nous attirait l'une ou l'autre. Nous étions des jeunes filles au tempérament plutôt simple et si nous savions apprécié un peu de lumière nous ne voulions pas le premier plan. Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher de penser à la joie que ressentirais ma mère à me voir devenir le diamant de saison. Nous ne pourrions plus échapper à ses remarques et cancannement, elle se parerait de robes et bijoux sublime, se vantant d'être la mère du diamant de la saison et ferait son possible pour me marier dans les mois à venir. Non que ce ne soit son plan, mais autant je peux espérer rester célibataire cette saison en étant simple débutante, autant en étant remarquée par la Reine, elle risque de ne plus me lâcher.
Néanmoins, mon amie semblait déjà fort tourmentée à cette idée et le soupir mélancolique qu'elle produisit me fendit quelque peu le cœur. Je la laissais donc clore plus ou moins le sujet, acquiesçant quelque peu à ses mots. Il était vrai que je n'étais pas plus pressée qu'elle de voir le regard de la reine sur moi. Nous n'étions que peu de jeune débutante rousse et si certaines ont la chance d'avoir une teinte allant vers l'auburn ou le blond, je me trouvais dans plutôt dans la teinte des carottes et des oranges, ce qui n'étais pas des plus joli à mon goût. Je laissais donc la présentation, parlant plutot de la saison, parlant de flammes que nous attiserions dans le cœur des messieurs et la réaction d'Elinor fut tout simplement merveilleuse. Prenant une pose faussement charmeuse, je fit un effet de bouche accompagné de battements de cils plus qu'exagérés.
« Qui pourrait resister à d'aussi belles débutantes que nous très chère ?! »
Quelques battements de cil de plus et je me mit à rire légèrement, avant d'attraper une mignardise que je croquais doucement, goûtant la saveur délicate d'un mini éclair au café, laissant l’arôme de la crème épaisse la garnissant m'emplir la bouche. Dieu que j'aimais ces patisseries, mais un sujet plus interessant s'aborda. Celui des messieurs ayant déjà cotoyé bon nombre de charmante compagnie.
« Ne trouvez vous pas cela des plus injuste ? Ces messieurs qui peuvent sortir au monde bien avant nous, s'en faisant une idée, découvrant ses merveilles, cotoyant bon nombre de jeunes filles de façon amicale ou galante, alors que nous arrivons à notre première saison aussi ignorante qu'un oisillon sortant de sa coquille. »
Est ce que je repartais sur les inégalités homme et femme ? Sur le fait que nous étions tout aussi capable qu'un homme de faire les choses, que nous étions des marchandise ? Qu'on nous demandait de nous couvrir, de jouer l'ignorance, de nous marier rapidement car les demoiselles n'étaient apte à se contenir face à l'homme, quant c'est l'homme qui ne peut se retenir de ses émois envers les jeunes femmes ? J'ai lu bien assez de roman pour voir que ce sont toujours les femmes qui sont accusés de tentatrice quand c'est le regard des hommes qui est plein de désir. Un rien semble les emoustillé, d'une nuque à un sourire, tout est bon pour dire qu'une jeune femme cherche à attirer le regards. Mais là n'est pas le sujet.
« Enfin, qu'importe. Nous ferons des ravages et laisserons derrière nous un bataillon d'amoureux transit, tel des aphrodites et des Athéna des temps moderne on nous enviera pour notre beauté et notre esprit ! »
Je me mit à glousser de concert avec mon amie. Dieu qu'il était bon d'alléger ses craintes en si bonne compagnie. Mais une nouvelle question venait. Celle des préparatifs. Avais je réellement des plan ? Oui et non dirons nous...
« Eh bien, je dois retrouver votre sœur chez la modiste, nous sommes devenu bonne amies suite aux échanges épistolaire qui nous ont rapprochait durant l'année. Puis mon frère Simon doit faire un nouveau portrait de moi. Etant bel artiste je ne doute pas qu'il sera fameux. Mère souhaite pouvoir l'utiliser pour me trouver de bon parti à marier. Autrement, j'ai quelques livres à lire et un peu de tranquillité à prendre avant que l'effervescence de la saison ne me happe. Et vous, quel sont vos projets ? »
Elinor laissa échapper un rire à demi-étouffer face aux dires de sa compagne de l'après-midi. Il y avait quelque chose de rafraîchissant chez Arielle dont elle ne parvenait pas à se passer ! Les deux jeunes filles se connaissaient depuis de nombreuses années à vrai dire et elles s'étaient vu grandir tandis que leurs mères conversaient non loin de là. Tout en se calmant, elle conserva son sourire et reposa son regard sur la rouquine située non loin de là.
"Il est vrai ! Ne sommes-nous pas la fine fleur de la saison ?"
Cette plaisanterie l'amusa à nouveau tandis qu'elle engloutissait un dernier gâteau avec une envie certaine. Rire du monde ainsi que de soi ouvrait l'appétit. Elinor ne prétendait pas faire partie des demoiselles les plus belles de Londres, surtout qu'elle passait après sa soeur et la tache était difficile, plus qu'il n'y paraissait d'ailleurs. Mary était parfait en tout point, chose qui affolait sa cadette, car celle-ci craignait toujours de faire un impair. La pression s'était nouée autour de sa gorge, de sa langue et de son esprit pour le faire finalement rentrer dans le moule que la société avait façonné. La chose n'avait pas été aisé, en vérité, elle était toujours laborieuse... Chassant ces pensées en se focalisant de nouveau sur la conversation, Elinor haussa les épaules face à l'avis aiguisé d'Arielle sur la question du rôle des hommes et de leur pouvoir dans la société.
"Je crois que nos mères sont aussi à blâmer pour cette ignorance. Elles ne nous préviennent guère de ce qui s'en vient. Certes, ces messieurs ont des privilèges que nous n'avons pas, mais nous pourrions, si nous le désirions à mon sens, être plus curieuses également. Toutefois, je ne peux m'empêcher de noter que ce sont aussi eux qui sont envoyés à la guerre... Vous admettrez, très chère amie, que cela n'est pas enviable. Il y a donc du bon et du mauvais partout."
Du moins, elle préférait tourner les choses de cette façon. La pillule était plus facile à avaler que de songer qu'elle était belle et bien enfermée dans un monde qui pour l'heure ne lui laissait pas le choix.
La jolie blonde affiche un sourire en coin tandis qu'elle termine sa dernière tasse de thé. A trop manger et boire, elle commençait à se soucier des mensurations de sa robe... Sûrement que Madame Beauchamp ne serait pas enchanté de modifier les cinq robes qui l'attendaient. La comparaison à de véritables déesses acheva de la distraire. Oh, elle s'y voyait... Mais tout de même...
"Arielle, fit elle hilare, nous vois-tu réellement ainsi ? Mon dieu ! Je crains d'en être bien loin pour ma part."
Il fut bientôt temps de parler des préparatifs ainsi que de tout ce que cela incombait. La jeune Gilderstone laissa son amie dépeindre son programme avec attention. Visiblement, c'était aussi chargé que le sien.
"Mais vous êtes accablés par le devoir Lady Seymour !"
Une phrase tournée de façon profondément taquine pour tourmenter son amie. L'oeil rieur, la belle reprit.
"Je dois rendre visite à Andrew sous peu, parler avec mère de quels bijoux elle m'autorise l'usage, voir également pour mes robes et j'espère flâner un peu à Londres. Malheureusement, je doute que cela soit possible... Nous verrons."
Elle était résignée et cela se sentait. Un soupire franchit le seuil de ses lèvres.
"J'aimerais vous voir plus souvent, mais avec le bal et les visites qui suivront je m'inquiète de me perdre en compagnie masculine. Où serons mes amies ?"
Posant sa main sur celle de la rousse, Elinor inspira. Elle n'avait nullement hâte que la saison se poursuive de façon effrénée, bien que ce serait sûrement le cas...
"Nous nous écrirons, n'est-ce-pas ? Je viendrais vous voir quand le temps me le permettra..."
Une promesse dite avec douceur et détermination. Il fallait bien se soutenir au vu de ce qui les attendaient, car ce n'était pas le soutien ambitieux de leurs mères qui s'en chargeraient.
Arielle Percy
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() / Jeu 18 Mar - 22:34
Arielle Percy
"if you are depressed, it will cheer your; if you are excited, it will calm you."
'Women are like tea bags. They do not know how strong they are until they get into hot water' - Eleanor Roosevelt
La fine fleur de la saison, c'était une façon on ne peut plus amusante de le dire, il était vraie que nous étions fort belles toutes les deux, de sublimes jeunes femmes, de nouvelles débutantes, prete à entrer dans le monde à devenir les fleurons de la bonne société anglaise. De nouvelles versions de nos mère peut etre, de jolies demoiselles qui resterons amies à jamais, qu'importe, l'âge, le temps, le mariage, les enfants. J'en glousse, amusée, ravie, heureuse. Elinor est ma meilleure amie depuis que nous sommes en âge de marcher, alors rire avec elle, soulager ses angoisses, utiliser l'humour c'est ce qu'il y a de mieux. Prenant de concert avec elle une patisserie que je degustait avec plaisir, il faudrait que je note tout ce que j'ai mangé ce jour, pour demander de l'aide à la création de ces patisseries. J'adorerais devenir une bonne cuisinière et patissière, sans compter que savoir faire ce qu'on aime le plus est une chose on ne peut plus agréable.
Continuant de parler avec elle de la saison des choses qu'on nous apprends ou non, elle me suivit, parlant de nos mère et de l'éducation qu'on nous donné. C'était vrai, les mères cachaient bien des choses à leurs filles. Pourquoi les garder dans ce silence, dans ce secret, ne pas leur offrir les mêmes armes que celles qu'elles offrent à leurs fils? Néanmoins, elle avait raison sur une chose. Nous n'avions pas à aller à la guerre...et de cela nous pouvions être reconnaissante, bien que...
« Des infirmières sont sur le front. Des fils, des époux, des frères. Nous n'allons pas en guerre, mais nous vivons celle ci autrement, nous attendons les lettres qui prennent des semaines à venir, nous pleurons nos disparu, nous mettons au monde des enfants qui finiront par mourir sur le champ de bataille. »
Nous avions tous connu des femmes qui avaient perdu fils, neveu, cousin, frère...c'était une autre façon de vivre la guerre, moins dure, mais tout de même. Certes on pouvait penser que c'était mieux qu'etre dans notre situation, mais la guerre touchait tou le monde. Néanmoins je voulais allerger la situation, nous comparant à des déesses ce qui fit rire de plus belle mon amie.
« Et pourquoi pas ? Se voir mieux que l'on est peut faire du bien au morale et donner du courage. »
N'étais ce pas une bonne chose que de rire, de se prendre pour mieux qu'on est ? Sans parler de tout ce que j'avais à reprendre comme activité avec ma mère pour le début de cette saison. Pas tant mais j'en parlait comme de rien, comme de tout, car cela me fatigué déjà. Elle aussi semblait avoir bien des choses à faire, cela m'amusait de voir tout ce qu'il y avait a faire pour une présentation et une entrée dans le monde. A croire qu'on nous mettait au monde adulte Néanmoins la crainte de se perdre me fit sourire au plus haut point.
« Pensez vous vraiment que je vous laisserais vous éloigner ? Jamais ! Vous m'avez à vie ! »
Je ris un peu, alors que je reprenais une gorgée de thé, jetant un œil à l'horloge, écarquillant les yeux.
« Grand dieu, dites moi que cette horloge avance ! Mère va m'assassiner, je devais travailler mon violoncelle ! »
Posant ma tasse précipitamment, je me relevais, passant ma pelisse avec l'aide de ma douce Joséphine.
« Veuillez m'excuser, je dois me sauver, sinon je risque de finir enfermée en haut d'une tour. »
Lui serrant délicatement la main, lui souriant, je payais pour nos consommations avant de me sauver...pourvu que je ne sois pas trop en retard !
Elinor esquissa un sourire franc au vu de la réponse si vive de son amie de toujours. Voilà qui ne l'étonnait guère venant de la rouquine. Elle ne changeait pas ! Peu importait le temps qui passait. Arielle conservait toute sa combativité et Elinor l'imaginait difficilement sans. Elle lui serra légèrement le poignet en signe de leur amitié avant de remarquer que la pendule affichait une heure des plus tardive en effet. Toutes deux risquaient gros à demeurer ici à converser. Retenant un rire, la blonde acquiesça vivement face aux dires des plus justes de sa compagne puis se leva.
"Je crains que non malheureusement."
Voilà qu'elles devaient déjà se quitter et ce dans une précipitation certaine. Les retrouvailles enfantines pouvant durer un jour ou deux avaient bien changés. On troquait de longues heures de discussion pour des entrevues plus brèves. Faisant signe à sa dame de chambre, Elinor chassa les quelques miettes pouvant s'être perdues à la surface de sa robe avant de saluer chaleureusement Arielle.
"Faites donc ma bonne amie. Nous nous reverrons bientôt."
La comparaison avec le destin tragique d'une princesse amusa la Gilderstone qui gloussa malgré toutes ses bonnes leçons concernant les convenances. Il était vrai que la Duchesse n'était pas des plus souples...
"Je vous ferais porter des confitures ainsi que des petits gâteaux si cela arrivait."
Elle devint plus sérieuse suite à sa plaisanterie et salua une dernière fois son amie avant de le regarder partir à vive allure. Un soupir plus tard, Elinor se tournait vers sa suivante afin de récupérer son vêtement.
"Allons, il nous faut rentrer nous aussi."
Le duo ne tarda pas, s'éclipsant avec toute la discrétion du monde. Seul un parfum de rose et de thé flottait là où les futures débutantes avaient siégés.
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