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Les Chroniques de Londres
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« Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux. »

Alfred Leland
Alfred Leland
L'amoureux des épices
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Message() / Lun 28 Juin - 23:22
Alfred Leland
« Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux. [Dixit S. Black xP] »

Alfred était sortit ce jour-là en cheval. Il avait plu toute la matinée et il avait entendu le bruit régulier des gouttes contre sa fenêtre pendant au moins deux heures tandis qu'il travaillait et faisait les derniers comptes de la maison. Puis, peu après le déjeuner, l'averse s'était calmée et alors qu'on ne s'y attendait plus, le ciel commença à se dégager et bien que le temps demeurait couvert, il y faisait bon et on sentait la chaleur des rayons du soleil passer au travers des nuages. Comme Alfred ne se sentait guère l'envie de retourner la tête dans les chiffres pour cette après-midi, il décida d'aller monter son cheval dans un des grands parcs Londoniens. Evidemment son compagnon équidé préférait les grands espaces verts de leur contrée natale pour courir crinière au vent et Alfred aussi, mais jusqu'à ce que la saison soit terminée, il fallait faire avec ce qu'on avait.

C'est ainsi que vêtu d'un simple veston rouge par-dessus sa chemise, il plaça son chapeau sur la tête et sortit préparer son cheval. Il ne laissait jamais ces tâches à leur palefrenier car il avait toujours aimé s'occuper lui-même de son cheval. Son cheval, c'était sa responsabilité. Alfred avait toujours eu un grand sens des responsabilités. C'est d'ailleurs pour cela qu'il s'était souvent plié en deux voire plus pour sortir sa famille de leurs difficultés finançières. Heureusement, aujourd'hui,  il avait réussi à établir une certaine balance entre dépenses et recettes de la maison et son père n'avait pas eu son mot à dire dans l'affaire. Si pendant des années il avait tenté de ménager son père parce qu'il le savait très perdu depuis le décès de son épouse, cela n'excusait pas le fait de balancer leur argent par les fenêtres. Ce n'était que récemment qu'il n'avait fait preuve de l'autorité nécessaire pour affronter son paternel. Alfred avait pris des mesures et fait preuve d'une autorité inflexible qu'il ne s'était jamais connu auparavant. Aussi, si son père demeurait réticent de ses manœuvres, il n'avait rien osé lui répondre lors de la dernière discussion qu'ils avaient eu à la fin du mois d'Avril.

L'air au-dehors était encore emprunt par l'humidité qu'il y avait eu dans la matinée. Il aimait cette odeur à vrai dire. Presqu'autant que l'odeur de la nature quand il se promenait chez lui dans la campagne verdoyante qu'il affectionnait tant et qui lui manquait toujours plus chaque jour qu'il passait à Londres. Alfred n'était pas un homme de la ville. Il préférait la vie paisible de la campagne, ainsi que l'ambiance également. Il décida ce jour-là d'aller se promener jusqu'au Parc sans Souci qu'il appréciait particulièrement et alors qu'il parcourait les allées du parc au petit trot il lui sembla entendre des bruits de voix plus loin au devant. Plutôt des cris de colère à l'égard de la frêle créature qui se trouvait au milieu d'un groupe de jeunes en face de lui. Ceux-ci semblaient donner des coups de bâtons et des coups de pieds sur quelque chose... Ou sur quelqu'un qu'il ne voyait pas.  Alfred pressa sa monture d'un coup léger de talon pour parvenir aux côtés d'eux au plus tôt puis il mit pieds à terre. « Voudriez-vous bien me dire ce que vous faîtes ? Laissez donc cette pauvre individu innocent ! Vous devriez avoir honte ! » s'écria t-il sur un ton d'autorité qu'il n'employait que rarement. Le groupe de jeunes déguerpit à toute vitesse et alors Alfred posa les yeux sur la créature en question qui était recroquevillé par terre...

Ce n'était pas un enfant.  Au plumage noir comme la cendre, de toute évidence il s'agissait d'un corbeau. Les corbeaux attiraient souvent la peur chez les gens, de par leur couleur... Et certains pensaient qu'ils étaient de mauvais présage. Alfred ne croyait en rien à ces superstitions car il pensait que toutes créatures sur Terre était une créature de Dieu, mais vraisemblablement le groupe de jeunes gens qu'il avait chassé n'était pas de son opinion. Alfred s'agenouilla près de l'oiseau. Il ne bougeait pas. Etait-il mort ? Fustigeant contre les gens qui n'avaient aucun cœur. Pourquoi l'Homme voudrait-il toujours se croire supérieur aux autres espèces en faisant toujours preuve de violence ?   Alfred s'agenouilla contre le pauvre oiseau et toucha délicatement le corps encore chaud. Il crut ressentir encore un pouls léger à travers les plumes de l'oiseau. Que faire ? Il ne savait pas vraiment quoi faire à vrai dire... Il n'avait pas l'habitude de récupérer des oiseaux ou des animaux blessés. C'est alors que l'évidence le frappa. Le Marquis de Mountbatten saurait ce qu'il faudrait faire bien sûr... Pouvait-il se rendez chez lui ? Il est vrai que la dernière fois, il n'avait pas été très heureux de le voir débarquer à l'improviste. Mais aujourd'hui, il y avait une urgence... Il y avait une possibilité que cet oiseau ne survivrait pas la soirée sans des soins appropriés et Alfred se sentait bien impuissant de savoir quoi faire. Il ne saurait même pas dire où est-ce qu'il était blessé, s'il l'était. Finalement, il retira son chapeau, le posa à l'envers par terre avant de se saisir de l'oiseau délicatement entre ses mains et de le placer à l'intérieur de son chapeau. Comme un nid. Il ramassa ensuite son chapeau et remonta sur son cheval  tout en faisant bien attention à son chargement. Il mit ensuite son cheval au pas et prit la direction de la sortie du parc.

Il lui fallut remonter jusqu'à Westminster et il lui fallut environ trois quart d'heure pour arriver dans Mayfair Street. Alfred n'était jamais venu dans la maison Londonienne du marquis de BudeHaven, mais dans l'aristocratie de Londres tout le monde savait un peu près où untel habitait. De plus, Westminster était vraiment l'endroit  principal de l'aristocratie. Alfred descendit de cheval lorsqu'il s'arrêta devant la maison. A ce moment-là, il se rendit compte que le ciel se couvrait à nouveau de ces nuages gris qui annonçaient une pluie imminente. Il grimpa les quelques marches qui le mena à l'entrée de la maison et d'une main il fit tinter la cloche de l'entrée. Le majordome ne tarda pas à venir ouvrir et Alfred le salua alors tout en énonçant son identité et en continuant ainsi :

« Monsieur le Marquis de BudeHaven est-il présent ? Je sais que je viens à l'improviste, mais si vous voulez bien lui dire que c'est une urgence, je suis certain qu'il comprendra... » et à ces mots, il indiqua ce qui se trouvait dans le creux de son chapeau. L'oiseau bougeait à peine, mais on voyait bien qu'il respirait encore ; faiblement certes. Alfred releva le regard vers le majordome qui inclina légèrement la tête vers lui avant de lui répondre : « Je vais transmettre le message à monsieur. Voudriez-vous bien entrer en attendant ? » ajouta t-il tout en s'écartant de la porte pour le laisser passer. Alfred fut ravi de s'exécuter car au-dehors il commençait tout juste à pleuvoir. Il remercia le majordome avant que celui-ci ne referme la porte derrière lui et ne le conduise dans le petit salon en attendant qu'il aille prévenir le maître des lieux.

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Adrian Mountbatten
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Message() / Jeu 15 Juil - 1:10
Adrian Mountbatten


ALFRED & ADRIAN

Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs.



Depuis le tournois de Vauxhall, Adrian fait tout ce qu'il peut pour s'occuper l'esprit et ne pas penser au fait que Juliet est de retour. Philip a au moins le plaisir de ne plus le voir trainer au lit puisque le marquis redoute les nuits autant que le sommeil. C'est toujours le moment où elle trouve le moyen de venir le hanter derrière ses paupières closes !
Du matin au soir, l'ancien militaire s'évertue donc à toutes sortes de choses. Les sessions à la Chambre des lords lui occupe pas mal de temps, mais jamais assez aussi consacre-t-il les heures qu'il lui reste en occupations en tous genres, de l'équitation au soin de ses oiseaux, en passant bien évidemment par la musique où il se réfugie beaucoup seul dans son salon prévu à cet effet. Chez lui il est libre de s'y adonner comme il l'entend sans que personne n'ait rien à y redire.
Mais plus régulièrement pour le plus grand malheur de sa mère et de son majordome aux sentiments si paternels, c'est le ring de boxe qui l'accueille ! Adrian ne manque presque plus une occasion d'y aller et le pire est qu'il n'y va même pas pour se battre, mais plutôt pour se faire battre. Il a affronté bon nombres d'adversaires bien moins bons que lui qu'il a fini par étaler d'un crochet redoutable du gauche mais avant d'en arriver là, le marquis semble prendre un malais plaisir à se laisser tuméfier... Il recherche la douleur physique afin de faire disparaitre - ou tout du moins atténuer - celle de son cœur qui l'empêche de respirer. Car si il est honnête avec lui, c'est bel et bien de la souffrance qu'il éprouve encore bien plus que la rage. Revoir Juliet fait remonter en lui des blessures qu'il croyait refermées mais dont il se rend compte de la sensibilité toujours présente. Elle l'avait blessé à vif et profondément. Il s'est cru guéri mais en réalité il n'a fait que maintenir les lèvres de sa plaie l'une contre l'autre pour l'empêcher de saigner abondamment. Pourtant, elle l'a drainé un peu plus chaque jour et aujourd'hui elle est à nouveau béante. Il hait devoir se remémorer tout ce qu'ils ont été. Mais surtout, il hait avoir douloureusement conscience d'à quel point tout ça n'était que mensonge et trahison. Juliet ravive tout ! Tout ce qu'il pensait avoir enfoui !

Assis à sa table de travail, Adrian fait bouger ses articulations sensibles et encore rougies malgré les bandes de protections qu'il portait durant son dernier match. Sa lèvre bleutée et légèrement enflée lui fait encore mal, tout comme son arcade sourcilière légèrement entaillée mais il s'en moque. Il sent à peine tout ça... Sur le coup alors qu'il se trouvait sur le ring les coups reçus avaient été salutaires mais ça n'avait duré qu'un temps. A peine redescendu de l'estrade, son insupportable palpitant était revenu l'oppresser de ses battements difficiles et la colère l'avait à nouveau envahi.
Il n'y a qu'auprès de ses animaux, qu'il parvient quelque peu à retrouver la paix. Même ses domestiques qui bien que conscients du caractère parfois bourru de leur maître ne le craignent pas vraiment le reconnaissant comme quelqu'un de bon, rasent les murs depuis qu'il est rentré de Vauxhall quelques jours plus tôt. La Comtesse douairière elle-même semble impuissante à aider son fils et pourtant Dieu sait à quel point Adrian l'aime et méprise le fait de la voir souffrir par sa faute à le voir dans cet état. Il voit bien ses regards lorsqu'il rentre couvert de sang ou affublé de nouvelles marques sur son corps. Mais il en a besoin. C'est son exutoire.

A cette heure de la journée cela dit, il ne peut décemment pas déjà retourner à la salle. Il a terminé les soins à ses protégés, assez malmené son piano pour la journée, aussi trouve-t-il sa quiétude dans son autre passion ; les gemmes.
Ajustant la lumière de la lampe afin de mieux distinguer les couleurs d'un grenat bleu d'une rareté sans nom, il se laisse absorber par ses reflets autant que sa brillance. Une beauté qu'il a fait ramené de Russie quelques semaines plus tôt et qu'il n'a pas encore eu le temps d'examiner convenablement. Déjà dans sa tête, mille idées lui viennent quant à quoi en faire et ses doigts commencent à griffonner quelques montures de collier qui rendraient hommage à sa splendeur, lorsqu'on frappe à la porte de son cabinet.
Le Marquis se redresse dans un soupire et pianote impatiemment sur le bois de son bureau alors que Philip apparaît. L'homme sait qu'Adrian a horreur d'être dérangé lorsqu'il est dans cette pièce. Bon à vrai dire, il déteste toujours être dérangé quoiqu'il fasse. Mais plus encore lorsqu'il est dans l'observation de ses pierres ! Néanmoins comme à son habitude, le domestique fait l'air de rien et s'avance avant de s'incliner avec toute la bienséance qui le caractérise.

- Mylord, Sir Alfred Leland demande à vous voir.

Ce type là a le don de venir chez lui non annoncé et dans ses pires moments décidément ! Est-ce que l'éducation se perd à ce point dans cette fichue Capitale que tout le monde pense pouvoir débarquer chez lui sans y avoir été invité ? Sans rire, c'est un véritable ballet depuis le début de la Saison !

- Je suis occupé.
- A l'évidence...
sourit Philipe pleinement conscient que bien que passionné par ce qu'il fait, Adrian ne cherche qu'une excuse pour ne pas lever ses fesses de sa chaise. Si je puis me permettre Mylord, vous devriez aller le voir. Monsieur Leland a amené avec lui un oiseau qui semble fort mal en point.

Adrian relève ses yeux vers son domestique, son intérêt visiblement piqué à vif. Sans chercher à argumenter d'avantage, il repousse sa chaise, se lève, puis se hâte de rejoindre son non-invité dans le hall. Le regard clair du marquis se pose instantanément sur le chapeau que tient Alfred entre ses mains.

- Monsieur Leland... dit-il pour les convenances, son éducation lui collant malgré tout à la peau. Parfois...

Son coeur se recroqueville sur lui-même alors qu'Adrian s'avise de l'animal. Le plumage noir lui rappelle instantanément Haven et le ramène à ce jour affreux où il avait cru la perdre après qu'elle se soit retrouvée perdue dehors à la suite d'un orage. Fort heureusement, il n'a pas besoin d'y regarder à deux fois pour se rendre compte qu'il ne s'agit pas d'elle.
Pour autant, il n'en est pas moins soucieux car la bête semble en effet, mal en point. Les maxillaires de Mountbatten se crispent alors qu'il devine ce qui a bien pu lui arriver... Haven avait manqué subir le même sort, si cette fille n'avait pas empêché le pire... Prudence, si il se rappelait bien son prénom.

- Il faut faire vite.

Et même en faisant vite, il n'était pas certaine de pouvoir le sauver. Adrian s'interdisait toute émotion dans de pareilles situations. Pas par manque de cœur, mais au contraire parce qu'il en avait bien trop. Leur perte était trop douloureuse autrement et il l'avait assez expérimenté au début de ses activités ornithologiques pour le savoir. Il avait du apprendre à se blinder et à se détacher un minimum. Il ne s'autorisait à s'attacher à ses protégés qu'une fois certain qu'ils étaient tirés d'affaire.
Adrian prend le chapeau et voulant agir au plus vite, il retourne dans son cabinet où se trouve un des nombreux nids de Haven occupant la demeure. Philip revient sans même y avoir été invité avec de quoi soigner le corbeau ayant assez vu son maître faire pour savoir de quoi il a besoin. Avec une infinie douceur, il dépose l'animal et l'extirpe du chapeau afin de mieux pouvoir l'ausculter. A l'aide d'une pipette, il lui donne un peu à boire puis détaille ses ailes, son bec, ses pattes.

- Si il survit ce sera un miracle.

Foutus abrutis et leurs superstitions à la con ! Est-ce qu'on le voit caillasser tout ce qui l'insupporte lui ?! Heureusement que non où la population de Londres se baladerait armée de parapluie afin de se protéger de ses jets constants ! En particulier les mères... La pire espèce !
Un battement d'ailes familier se fait entendre derrière lui, mais Adrian ne se retourne pas pour saluer Haven venue visiblement se rendre compte de qui occupe sa place et ce qui se passe dans la pièce, curieuse qu'elle est !

- Pousse-toi ! lui dit-il lorsqu'elle s'envole à nouveau pour venir dans son lit de fortune occupé par un autre !

Le corbeau croisse en ouvrant ses ailes en signe de protestation - aussi caractérielle qu'Adrian il faut croire -, mais ne part pas, regardant de ses yeux curieux son congénère blessé dorloté par les mains soigneuses de son maître.




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Alfred Leland
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Message() / Dim 25 Juil - 22:57
Alfred Leland
« Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux. [Dixit S. Black xP] »

Alors qu'il entrait dans la demeure Londonienne du marquis de Budehaven, Alfred n'espérait qu'une chose. Enfin deux. La première étant qu'il espérait avant toutes choses ne pas tomber à un très mauvais moment car il se souvenait de la première fois où il était allé lui rendre visite chez lui et si finalement, tout s'était déroulé plutôt bien, il n'avait pas vraiment été bien accueilli au départ. C'était tout à fait compréhensible évidemment, car Alfred n'avait pas prévenu de sa venue. Et aujourd'hui, il n'avait pas non plus prévenu... Même s'il avait une excellente raison ou plutôt une urgence et qu'il voyait mal Adrian le mettre à la porte. Car il se souvenait encore très bien du lien incroyable qui semblait unir le mâitre des lieux à ses animaux.

La deuxième chose qu'Alfred espérait c'était qu'il espérait être venu assez vite pour que l'oiseau soit sauvé et surtout qu'Adrian puisse faire quelque chose pour lui. Il l'avait observé la dernière fois prendre soin de l'un de ses oiseaux et en étant totalement sincère, il avait été impressionné par son savoir-faire mais également et surtout sa dévotion pour ses animaux. C'est donc pour cela que lorsqu'il avait trouvé cet oiseau cet après-midi, un seul nom s'était imposé à son esprit : Adrian Mountbatten. Il saurait forcément quoi faire, du moins c'était ce qu'il pensait. Alfred n'avait pas exactement l'habitude de s'occuper d'oiseaux et il ne voulait pas risquer de faire une bêtise qui coûterait la vie de la pauvre bête s'il avait une chance de survivre aux coups reçus par les jeunes gens qui l'avaient violenté. Pour lui, il ne faisait aucun doute que même s'il n'était pas le bienvenue aujourd'hui, et bien Adrian ne pourrait résister à ausculter l'oiseau blessé pour voir si quelque chose pouvait être fait pour le sauver. Il ne connaissait pas le marquis de Budehaven depuis très longtemps et n'entretenait pas avec lui des correspondances fréquentes mais s'il avait bien compris une chose le concernant, c'était qu'il n'hésiterait pas à déranger son emploi du temps pour s'occuper d'une créature innocente et blessée tel qu'un oiseau.

Lorsqu'Adrian Mountbatten arriva et se tint en face de lui, son attention fut aussitôt attirée par le chapeau qu'Alfred tenait entre ses mains et il le laissa le prendre. Bien qu'il demeurait très inquiet par l'état de l'oiseau, il répondit toutefois à la salutation d'Adrian et répondit lui-même un « Bonsoir Monsieur Mountbatten. »

Il lui suffit de quelques coups d'oeil seulement pour qu'Adrian juge la situation de l'oiseau très critique et les mots qu'il dit à Alfred qui attendait anxieusement son avis ne lui disait rien qui vaille. Il fallait faire vite. Hochant la tête doucement mais sans un mot, il laissa son confrère de titre  retourner dans son cabinet avec l'oiseau dans ses mains et Alfred le suivit. Non pas qu'il se permettait cette liberté, mais il était évident qu'il serait invité à le suivre dans le cabinet même s'il ne le lui avait pas dit. C'était lui qui lui avait apporté l'oiseau après tout.

Il avait eu l'occasion de le voir s'occuper déjà un peu de l'un de ses oiseaux dans sa demeure en Cornuailles, et cela avait attisé sa curiosité même si cela n'avait pas duré longtemps. Il n'avait lui-même pas suffisamment de notions pour pouvoir prendre soin comme cela d'une bête blessée mais Alfred était toujours enthousiaste pour apprendre ce qu'il ne savait pas. Qui sait, la prochaine fois que cela se produirait (si cela se reproduisait), il saurait quoi faire et ne serait pas obligé de venir déranger Adrian chez lui. Aussi, alors que le majordome apportait déjà à son maître tout ce qu'il fallait pour s'occuper de l'oiseau (sans qu'un seul mot ne soit échangé!), Alfred se rapprocha davantage pour observer les mains habiles du maître des lieux ausculter l'oiseau. Il ne pouvait s'empêcher d'être impressionné par toute la délicatesse dont il pouvait faire preuve quand il s'agissait de prendre soin des animaux...

Les traits de son visage légèrement crispés en attendant le bilan de l'auscultation d'Adrian sur l'oiseau, Alfred ne pouvait s'empêcher de se sentir quelque peu inutile à côté de lui. Que pouvait-il faire ? Y avait-il quelque chose qu'il pouvait faire ? Il entendit alors l'hôte de la maison lui dire que s'il survivait, ce serait un miracle. Sans un mot, Alfred hocha légèrement la tête puis avant qu'il ait pu dire quoique ce soit, le même corbeau qu'il avait déjà vu quand il était allé le voir en Cornuailles arriva et manifesta son mécontement à l'idée que sa place était occupée par un autre corbeau qu'elle. Comment s'appellait-elle déjà ? Alfred ne se souvenait plus... Ou avait-il entendu son nom la dernière fois ? Il ne s'en souvenait plus. En tous cas, Adrian la rabroua tandis qu'il s'occupait de l'oiseau blessé. Haven, sans pour autant partir, se mit à observer elle aussi ce qui se passait et elle devait se demander qui était donc cet oiseau qui avait pris sa place ce soir. Alfred était convaincu que les animaux comprenaient bien plus que ce que les gens voulaient faire croire.

« Pardonnez-moi... S'il y a t-il quoique ce soit que je puisse faire pour aider, vous pouvez me le dire. Je serai ravi de me rendre utile. » tenta Alfred avec une légère hésitation tout en étant pas certain de ce qu'il pouvait faire mais s'il y avait quoique ce soit à faire, alors il voulait juste qu'il sache qu'il pouvait l'aider...

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Message() / Dim 8 Aoû - 15:00
Adrian Mountbatten


ALFRED & ADRIAN

Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs.



- Quelle effroyable attitude Adrian !

Le jeune garçon serre les dents alors que la badine s'abat sèchement sur son dos, lui arrachant une plainte difficilement contenue en plus d'une nouvelle larme équivalente à de l'acide sur le sillon qui en a déjà accueilli tant d'autres.

- Ne pleure pas et cesse de geindre ! Garde ces coquetteries pour toi et ne montre jamais aux autres que tu es faible ! Crois tu que tes frères se montraient aussi émotifs ?!

Nouveau coup, nouveau sursaut de son petit corps mis à mal. Il sent sa couenne le chauffer comme jamais et le liquide poisseux couler le long de son échine choquée. Il déglutit et retient son souffle alors que son regard est fermé sur le monde avec toute la force dont il est capable pour se donner le courage dont il a besoin pour faire face... Il pense à Ackley, il pense à Charles et son cœur se fissure mais sa volonté de ne pas s'écrouler sous la raclée qu'il reçoit elle, grandit. Pour eux il doit être fort... Pour eux il doit être courageux et résister ! Le bâton ne doit plus s'abattre que 13 fois... 12 fois... 11 fois...
L'adolescent veut obéir. Il veut contenir tout ce que son père fait pleuvoir sur lui mais il a si mal... Il a l'impression que ses jambes vont se dérober sous son corps éprouvé et pourtant il sait qu'il ne peut pas se le permettre ! Le Comte prendrait cela pour une nouvelle marque de fragilité et le lui ferait payer encore, hors il n'est pas certain qu'il supportera un second châtiment comme celui ci aussi rapidement...  

- Compte ! hurle son père alors que le bois frappe le dos de sa progéniture.  

Sa voix est éraillée mais il s'y oblige... Il compte. 17, 18... 19... Il fait de son mieux pour plaire à ce père qui le déteste et toujours plus bravement il se plie à ses volontés aussi cruelles soient-elles... Même sous sa main qui le tape, Adrian veut être à la hauteur de ce que le Comte attend de lui... Il refuse de le décevoir plus qu'il ne vient déjà de le faire...
Mais plus que de lui donner l'attitude qu'il attend sous son passage à tabac, le jeune garçon veut rattraper sa faute de lui avoir retiré ses deux fils préférés... Sans doute est-ce pour cela que toujours il serre les dents plus fort et se résilie à subir... Que constamment il se laisse corriger sans jamais rien répliquer... Sa culpabilité est plus douloureuse que tout ce que son paternel lui fera jamais... Alors malgré son très jeune âge, il endure en se disant que c'est le moins qu'il puisse faire... Que quelque part, c'est ce qu'il mérite pour avoir volé la vie de ses deux aînés, juste pour avoir voulu être aimé.  

- Si tu persistes à te comporter ainsi personne ne t'estimera jamais ! Tu n'es pas une femme mais un homme alors montre le !

Les poings serrés à s'en ouvrir les paumes, le désormais futur Comte de Devon relève finalement ses yeux larmoyants et contracte sa mâchoire. Le supplice sera bientôt terminé.

****************

Adrian ignore pourquoi il repense à ça alors qu'il s'affaire auprès du corbeau... Pourquoi il entend les coups de badine lui cingler l'oreille autant que les reproches de feu son père alors que l'oiseau tremble entre ses mains. Sans doute parce qu'il sait ce que ça fait, que d'être passé à tabac comme l'a été cette pauvre créature. Sans doute parce qu'il se voit à sa place. C'est idiot, mais malgré tout une abjecte vérité. Car lui, c'était son propre sang qui le méprisait au point de le laisser dans des états parfois si pitoyables qu'il ne pouvait plus bouger. Philip trouvait parfois des excuses toutes faites auprès du Comte afin de laisser son jeune maître se remettre de ses mauvais traitements mais Adrian n'avait jamais de répit bien longtemps. Le Comte de Devon n'était pas un homme de patience et l'éducation de son désormais seul et unique fils primait sur tout le reste !

Le marquis regarde Alfred lorsqu'il ose lui proposer son aide. Mountbatten n'est pas vraiment habitué à laisser quiconque l'assister lorsqu'il s'occupe de ses oiseaux en dehors de ses gens très qualifiés qu'il a initié lui même à ce genre de soins.
Mais il s'agit d'un cas de force majeur et Adrian a décelé en Cornouailles lors de la dernière visite d'Alfred chez lui, une certaine inclinaison pour les animaux. Il lui avait suffi de voir de quelle façon il s'était soucié du bien être de sa monture avant de songer à son propre confort.

- Il a une aile en sale état. Je ne sais pas si elle est récupérable.

Haven aussi a un handicape. Un handicape qui l'empêche de s'élever dans les airs lorsqu'elle se retrouve au sol, mais qui ne l'empêche pas de voler pour autant. Il n'a jamais eu d'oiseau incapable de se servir de ses ailes auparavant et ignore quoi faire. Vivrait-il bien la chose ou vaudrait-il mieux le laisser s'éteindre ?
Haven achève de le décider alors qu'elle se couche dans son nid, près du blessé. Adrian la caresse avec affection. Il verrait en temps et en heure. Pour le moment, le laisser mourir dans un tel état de souffrance est exclu. Il peut tenter de sauver son aile. Il ne l'a jamais fait mais qui sait...

- Imbibez ce linge dans l'écuelle et donnez le moi. Prenez en un aussi si vous voulez.

L'eau à l'odeur peut agréable mélange quelques produits issus de plantes destinés à désinfecter autant qu'à soigner les blessures. Il espère que cela sera suffisant.

- Il faut nettoyer ses plaies et le tenir au chaud.

Adrian panse les blessures du corbeau avec une infinie précaution, refusant de s'émouvoir pour le moment de l'état critique dans lequel se trouve l'oiseau. Il mure ses émotions et son attachement pour les animaux de peur de se laisser distraire. Il ne voudrait pas manquer un truc juste parce qu'il était trop chagriné.
Le corbeau propre, Adrian débouche une fiole odorant la menthe poivrée et en imbibe ses mains avant de venir délicatement masser le corps douloureux de l'animal. Philip lui passait cet anesthésiant naturel parfois sur le corps lorsqu'il était plus jeune afin d'endormir ses douleurs. Il se dit que ça ne peut être que bénéfique.

Estimant avoir fait tout ce qu'il peut, Adrian se recule finalement et regarde son nouveau protégé niché contre Haven. Il semble plus calme. Ses yeux sont fermés et son souffle beaucoup plus régulier bien qu'encore légèrement saccadé. Il va le laisser se reposer et reprendre des forces avant de s'occuper de son aile qu'il faudra repositionner...

- Elle va l'aider à se réguler. Le reste dépend de lui. Je pense que vous l'avez amené juste à temps Leland. Avez-vous vu les responsables ?

Adrian n'aime pas la chasse. Pour... bien des raisons. Mais la traque à l'humain, là tout de suite il ne dirait pas non !




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Alfred Leland
Alfred Leland
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Message() / Dim 22 Aoû - 7:00
Alfred Leland
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Alfred observait les mains habiles d'Adrian ausculter l'oiseau. Il l'observait et apprenait comme ça. Même enfant, il avait toujours eu un esprit vif et curieux pour apprendre, et grâce au ciel, cette envie d'apprendre n'avait fait que se renforcer avec les années. Plusieurs fois dans son enfance, il avait trouvé des oiseaux soient tombés de leur nid ou des oiseaux blessés mais à l'époque, il n'en savait pas suffisamment pour pouvoir leur avoir sauvé la vie. Pourtant, chaque fois qu'il voyait une vie s'éteindre, déjà à l'époque c'était comme si une partie de lui s'éteignait elle aussi. Il savait qu'il était le seul de sa famille à se ressentir ainsi autant de compassion et d'empathie pour un animal... Il n'avait jamais vu son père accorder un réel intérêt à un animal et sa sœur se serait certainement moquée de son frère si elle l'avait vue pleurer sur le corps d'un animal. Ils avaient également eu un chien des années auparavant. C'était à l'époque où sa mère était encore là, au moment où il y avait encore de la joie dans leur maison. Quand il était enfant, il allait toujours courir dehors avec lui dans le parc et c'est à un âge avancé qu'il s'éteint éteint mais Alfred se souvint avoir été le seul de la famille à être resté auprès de lui lorsqu'il était partit. Treize ans de bons et loyaux services. Il n'osait même pas imaginer quand il serait l'heure de mettre son cheval en retraite. Les chevauchées sur son dos allaient terriblement lui manquer. Bien sûr, il y aurait d'autres chevaux et chacun d'entre eux étaient uniques

Il ne voulait évidemment pas s'imposer. Il avait proposé  son aide juste au cas où qu'il y ait quelques petites choses qu'il pouvait faire mais il n'aurait pas insisté davantage s'il lui avait dit qu'il valait mieux qu'il le laisse faire. C'est juste qu'Alfred n'aimait pas rester les bras croisés à rien faire s'il pouvait faire quelque chose même ne serait-ce qu'apporter des bandages ou une coupelle d'eau mais son majordome semblait de toutes façons déjà avoir tout préparé. Son regard s'assombrit lorsqu'il lui fit part de son pronostic à savoir qu'il avait une aile en mauvaise état. Bien qu'il ne pouvait se sentir véritablement coupable, il se mit à espérer être cinq minutes plus tôt pour faire fuir plus tôt les bourreaux du volatile. Etait-il trop tard alors ? Y avait-il une chance que son aile puisse guérir ? Ou valait-il mieux que sa vie s'achève ? Les Hommes étaient cruels, ce n'était pas la première fois qu'il en faisait la constatation, mais s'en prendre à des créatures plus petites et plus fragiles que soi, cela relevait de la plus basse des bassesses !

Aussi, lorsqu'il lui demanda d'aller imbiber ce linge dans l'écuelle, Alfred s'executa aussitôt trop content de se sentir un peu utile d'une quelconque manière, puis il revint le lui donner. Il observa ensuite Adrian nettoyer ses plaies puis l'envelopper au chaud avec d'infinis précautions. Lorsqu'Adrian déboucha une fiole pour en masser le corps de l'animal blessé, il crut sentir une certaine odeur de menthe poivrée. Alfred ne s'y connaissait pas vraiment en remède médicale mais il lui semblait avoir entendu un jour que c'était utiliser comme une sorte d'anesthésiant ? Alfred posa les yeux sur l'oiseau, l'observant attentivement. Il se dit que la nuit prochaine allait être décisive. S'il passait la nuit, alors il aurait peut-être une chance de survivre ? Pour l'heure, il semblait plus calme, sa respiration un peu plus régulière. Se tournant vers lui, Adrian lui expliqua qu'Haven qui était allongée à côté du corbeau blessé allait l'aider à se réguler mais que le reste dépendait de lui uniquement. Puis, il lui demanda s'il avait vu les responsables... Alfred grimaça légèrement tout en répondant.

« Je sais qu'ils étaient quatre ou cinq, d'environ treize-quatorze ans mais je n'ai malheureusement pas eu le temps d'enregistrer les caractéristiques de leurs visages... J'étais davantage préoccupé par le sort de l'oiseau et la volonté de les chasser je dois avouer. Je suppose que la nuit sera décisive ? S'il réussit à survivre la nuit, il aura alors une chance sur deux de survivre ? »


HJ: J'espère que ça t'ira !! « Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux. » 4132329572 « Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux. » 4132329572
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Adrian Mountbatten
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Message() / Mar 14 Sep - 2:15
Adrian Mountbatten


ALFRED & ADRIAN

Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs.



Adrian n'a jamais été un grand amoureux de la nature humaine... Elle est attirée par ce qui est sans défaut et parfait. Par sa propre notion de ce qu'est la normalité et la beauté. Les êtres abîmés comme lui, comme ce corbeau, ne sont pas faits pour être acceptés et aimés. Le Marquis a accepté cette vérité le concernant il y a bien longtemps maintenant et s'en accommode très bien - du moins est-ce qu'il s'évertue à croire - mais lorsqu'il en vient à des créatures telles que cette pauvre bête, il ne parvient pas à passer au dessus.
Il ne s'attend pas à ce qu'on comprenne la raison pour laquelle il se soucie tant des animaux. Personne ne l'a jamais fait et ce, depuis qu'il est petit. Son père lui disait que les bêtes étaient là pour être mangées ou domptées. Non câlinées et dorlotées ! A l'armée il a vu de nombreux chevaux n'être traités que comme de vulgaires moyens de se déplacer. Combien sont tombés au combat sans même être pleurés par leur cavalier ? Il se souvient d'un jour où après une bataille remportée grâce à sa stratégie militaire, d'horribles complaintes l'ont tiré de sa tente. Les hommes étaient sur le terrain ensanglanté à chercher les blessés. Au milieu de ces hommes agonisant, il y avait un cheval dans la même souffrance. Le marquis se revoit se précipiter auprès de lui afin de l'examiner brièvement. Il n'y avait plus rien à faire, aussi avait-il tiré son pistolet pour abréger ses souffrances. On l'avait regardé tel un être étrange, lui qui venait de gâcher une balle pour un cheval. Pleurer n'était pas viril. Encore moins digne d'un militaire pourtant une perle saline avait bel et bien tracé son sillon sur sa joue poussiéreuse alors qu'il s'était relevé. Il l'avait effacé, cachée à tous alors que la voix de son père susurrait à son oreille combien il était faible.

Il ne comprend pas pourquoi on s'est acharné de la sorte sur ce pauvre oiseau. Il ne comprend pas comment quelques semaines plus tôt, un groupe de garnements s'était également acharné sur Haven... Bon sang si il avait mis la main sur eux...!
Le corbeau, tout comme le loup souffre d'une atroce réputation à cause de ces ridicules contes et histoires destinées à moraliser les enfants et voilà le résultat ! Quel plaisir peut-t-il y avoir à caillasser un animal sans défense, il se le demande ! Ca le dépasse complètement ! Qu'y a-t-il d'amusant ? Il faudrait qu'on le lui explique un jour ! Il exige de savoir auprès d'Alfred si ce dernier a vu les coupables, mais il se doute bien que même si c'est le cas, il ne les retrouvera pas... Et quand bien même le ferait-il, que pourrait-il dire ? Pas grand chose. Au moins pourrait-il les rosser un bon coup afin de leur faire passer l'envie de recommencer certes ! Ca le soulagerait certainement !

Adrian regarde Alfred avec un intérêt méfiant. La première personne qu'il a rencontré ici avec une véritable affection pour ses bêtes, c'est Emil. Il commence à se rendre compte qu'Alfred Leland partage sans doute ce même trait de caractère. Il se rappelle que lors de sa venue en Cornouailles afin de lui exposer sa requête quant aux histoires monétaires de son père, il avait exigé en priorité à ce qu'on soigne son cheval avant de se soucier de lui-même. Et voilà qu'aujourd'hui, ce dernier s'est assez soucié d'un oiseau blessé pour couper ses plans de la journée et le lui apporter. Si il se laissait aller à se poser la question, Adrian dirait qu'il commence à apprécier Alfred...
Même si il persiste à venir chez lui non annoncé...

- Si il passe la nuit c'est qu'aucune lésion interne pour laquelle je ne peux pas grand chose ne l'aura emporté. Je pourrai alors réparer son aile de mon mieux mais je ne suis pas certain qu'il pourra à nouveau voler correctement. C'est cassé trop près de son dos...

L'animal est trop faible pour qu'il fasse quoique ce soit là tout de suite. Il doit d'abord se reposer. Recouvrer des forces et de la chaleur dans son corps traumatisé. La menthe poivrée devrait l'y aider en plus de la présence de Haven près de lui.
Adrian la flatte de la main avec tout l'amour qu'il éprouve pour elle, puis se recule et va se laver les mains dans une écuelle.

- Je suis navré Leland la bienséance voudrait que je vous propose un verre mais j'ai quelques achats à faire pour lui.

Et hors de question d'envoyer un de ses domestiques, comme peut s'en rendre compte le fils Leland. Son plan pour la journée était initialement de rester enfermé dans son bureau avec ses pierres et une bonne bouteille, mais l'arrivée de l'animal change ses plans. Un peu plus et il en serait presque reconnaissant envers Alfred ! Grâce à lui il a autre chose à se soucier que du retour de Juliet en ville et il est trop heureux d'y plonger tête baissée. Enfilant son veston, le Marquis sort une bourse d'un tiroir qu'il range dans sa poche intérieure. Il n'a clairement pas assez de menthe poivrée pour soigner correctement l'animal et a besoin d'un peu plus de choses qu'il n'en a ici. Sa véritable infirmerie étant en Cornouailles, lorsqu'il se déplace à Londres avec Haven pour seule compagnie ornithologique il n'apporte toujours que le stricte minimum.

- Si vous le souhaitez, vous pouvez revenir demain. Si prendre de ses nouvelles vous intéresse...

Adrian Mountbatten, vient d'inviter quelqu'un chez lui ! De son plein gré ! Date à marquer dans les anales s'il vous plait ! Lui même peine à croire qu'il vient réellement prononcer ses mots. Il grandit et devient plus sociable ! Philip va être fier de lui ! Sa mère n'en parlons pas... Elle serait capable de l'embrasser, le félicitant de s'être fait un ami...
Le marquis se dit qu'il fait ça par pure soucis d'éducation mais il sait qu'il est de mauvaise foi. La vérité est que ça lui fait plaisir, d'avoir quelqu'un comme lui dans son entourage. Il n'en a jamais vraiment eu, s'étant toujours cru à part d'éprouver autant d'empathie pour la faune en générale... A la place d'Alfred, il voudrait savoir ! Sans doute n'en dormirait-il pas de la nuit d'ailleurs. Alors plutôt que de le voir se pointer une fois de plus à sa porte non invité, il prend les devants !

******************
Son visage légèrement tiré par la fatigue d'avoir demandé à être réveillé à chaque heure de la nuit afin d'aller voir si son nouveau protégé allait bien, Adrian après avoir pris son petit déjeuner, se rend dans sa volière à l'arrière de son domaine où il a fait transporter le corbeau. Haven sur son épaule il observe le blessé et s'évertue à plier et déplier son aile avec précaution afin de voir où exactement se situe la fracture, lorsqu'il sent une présence dans son dos.

- Ah bonjour Leland. Entrez et refermez derrière vous. Vous tombez bien. Venez le tenir voulez vous ?

Le moment ne va pas être agréable. Ni pour le corbeau, ni pour lui. A présent que l'animal a survécu, Adrian s'est déjà autorisé à s'attacher à lui et s'est fait pour mission personnelle de s'occuper de lui comme il le ferait pour n'importe lequel de ses protégés.

- Maintenez le bien. Tenez le ici et maintenez son bec qu'il ne vous pince pas. Il faut que je place son aile dans le bon axe.

Une fois la prise assurée, Adrian prépare l’atèle de fortune qu'il a fabriqué et parlant d'une voix douce au corbeau, il le masse afin de le détendre. Le caresse. Il ne veut pas que les soins soient fait dans la violence. Jamais.
Une fois qu'il sent l'animal plus apaisé, il œille vers Alfred afin de le prévenir qu'il va agir, puis saisit l'aile qu'il replie dans le bon sens. Le corbeau croisse et se rebelle, cherchant à échapper à la douleur mais fort heureusement les deux hommes travaille vite et en un temps record, l'oiseau est pansé et bandé.

- Vous pouvez le lâcher. Il devrait aller bien. Maintenant il faut juste de la patience et du repos.

Haven manifeste sa présence en tirant sur le col de son maître tout en battant de ses ailes, n'aimant pas être délaissée. Adrian lui sourit puis s'avance d'un tiroir duquel il sort une gourmandise qu'il lui donne avant de sortir deux verres. Un pour lui et un pour Alfred, qu'il remplit.

- Où en êtes vous des affaires de votre père ? Les choses se sont-elles arrangées ?

Adrian se laisse asseoir sur un banc, invitant Alfred à faire de même si il le souhaite.

- J'espère que rester ici ne vous dérange pas.

Le confort et la richesse de l'intérieur de son salon serait plus convenable et propice à ce genre de conversation, mais le Marquis préfère rester ici auprès de l'animal au moins encore pour un temps et si il ne se trompe pas sur Alfred il est certain qu'il ne s'en montrera pas offusqué !




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Message() / Dim 19 Sep - 4:49
Alfred Leland
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Alfred était soucieux de la santé de l'oiseau. Depuis qu'il était enfant, il avait à cœur de s'occuper de ses animaux sans laisser leurs domestiques le faire à sa place. Il se souvenait d'un chien qu'ils avaient eu quand il était enfant et un jour qu'il avait été très malade, il avait refusé de quitter son côté jusqu'à ce qu'il se sente mieux, et ce malgré les insistances de ses parents. Il s'était même endormi à côté de lui... Cela avait bien fait rire sa sœur à l'époque. Il est certain que même à l'époque, elle n'aurait jamais fait une telle chose ! Elle tenait trop au petit confort de son lit... Alfred l'aimait aussi mais quand le bien-être d'un animal qu'il tenait passait avant tout, cela ne le dérangeait pas de mettre de côté son confort personnel. Il écouta donc la réponse que lui fit Adrian avec le plus grand sérieux, toujours admiratif du savoir-faire d'Adrian quand il s'agissait de soigner les bêtes

« Je vois... Il n'y a donc plus qu'à espérer qu'il survive la nuit. »

Bien sûr, le fait qu'il ne pourra peut-être jamais voler à nouveau était un problème, car tous oiseaux étaient fait pour voler, pour connaître la liberté de voler et la vie avait-elle même un intérêt si un oiseau ne savait même voler ? Cela ne serait-il pas mieux finalement il ne passait pas la nuit ? Enfin, il fallait rester un peu positif et espérait pour le mieux. Peut-être qu'il volerait à nouveau finalement mais que cela prendrait plus de temps pour se rétablir comme il le faut. Quand Adrian lui dit que  la bienséance voudrait qu'il lui offre un verre mais que cela ne pouvait se faire aujourd'hui car il avait quelques achats à faire, Alfred hocha la tête. Oui, évidemment, il comprenait. Il n'était pas venu ici pour boire un verre de toutes façons, mais pour lui apporter cet oiseau. Le plus important était de se procurer tout ce qui était nécessaire pour soigner l'oiseau au mieux. Quand Adrian lui proposa de revenir faire un saut chez lui le lendemain afin de prendre des nouvelles, Alfred fut étonné par une telle proposition mais également ravi. Il avait hâte de savoir si l'oiseau survivrait ou non et s'il avait une chance de savoir voler à nouveau.

« Je serai ravi de revenir demain prendre de ses nouvelles en effet, merci de le suggérer. »

Ce fut sur ces mots qu'il prit congé rapidement après cela car il ne voulait assurément pas retarder Adrian dans les courses qu'il devait faire. Il rentra directement chez lui ensuite et après avoir demandé à son majordome s'ils avaient eu du courrier aujourd'hui et avoir reçu une réponse négative, il rentra dans son bureau le teint un peu sombre, les pensées amères tournées vers la jeune Prudence qui avait su gagner son admiration. Il s'attendait encore à recevoir une lettre explicative de sa part qui viendrait l'aider à comprendre pourquoi on ne la voyait plus en public du tout... Mais visiblement, il devait se faire une raison. Après vérification des dépenses de la maison de la journée, il alla s'allonger dans sa chambre mais ne s'endormit qu'aux alentours d'une heure du matin et dès cinq heures, il était déjà prêt à repartir pour prendre des nouvelles du blessé.  Cinq heures n'étant pas une heure convenable pour débarquer chez quelqu'un (même s'il était invité cette fois-ci), il descendit prendre son petit-déjeuner à la salle à manger où il prit un thé et mangea quelques scones distraitement. Puis, il prépara son cheval pour se rendre chez Adrian.

Lorsqu'il arrive dans la demeure Londonienne, Alfred demanda après le maître des lieux (en précisant cette fois qu'il était bien attendu cette fois car il souvenait très bien être venu à l'improviste les deux premières fois) puis il se fit conduire à la volière qui se situait à l'arrière de la maison. A peine était-il entré qu'il entendit la voix d'Adrian s'adresser à lui et lui dire de refermer la porte. Ce qu'il fit puis il fit ce qu'il lui demandait : il vint tenir l'oiseau, non sans crainte de serrer trop fort l'oiseau entre ses mains. Au moins, il était rassurant de voir qu'il avait survécu la nuit... Mais Alfred était inquiet. Serait-il capable de voler à nouveau ? Seul le temps pourra le dire. Il était fort possible qu'il n'y parviendrait plus jamais... Il n'était pas certain de pouvoir suivre les indications d'Adrian comme il le voulait et avait un peu peur de faire mal à l'oiseau en le tenant, mais il hocha la tête et tenta néanmoins de suivre les commandes qui lui étaient données. Au début, l'animal était nerveux. Alfred sentait les battements du cœur de ce dernier cogner contre sa paume et il s'agitait beaucoup, mais alors qu'Adrian le massait doucement et le caressait, il sembla se détendre. Alfred fut fort impressionné. Il avait déjà remarqué cela auparavant en Cornuailles mais son comportement envers les animaux était incroyable. Lorsqu'il remit l'aile dans le bon sens, l'oiseau s'anima à nouveau tout en croassant mais Alfred (et un peu avec l'aide d'Adrian parce que seul, il n'était pas sûr qu'il serait parvenu à retenir l'oiseau complètement), ils parvinrent à panser l'oiseau et enfin celui-ci put se reposer. (même si c'est Adrian qui fit le plus gros travail évidemment, Alfred s'était juste contenté de maintenir l'oiseau le plus fermement qu'il put). Il avait bien moins l'habitude de faire ce genre de choses. Il relâcha l'oiseau quand il lui fut demandé et il laissa Adrian s'éloigner. Alfred put enfin reprendre son souffle.

« Je suis heureux qu'il aille bien, et qu'il ait survécu sa première nuit... Le plus dur est sûrement passé. » fit-il tandis qu'il observait Adrian se diriger vers un tiroir, en ressortir une gourmandise pour son bel oiseau Haven qui avala goulument la petite friandise. Alfred se rendit alors compte qu'il avait aussi sortit deux verres qu'il était en train de remplir alors qu'il lui demanda ce qu'il en était avec les affaires de son père. Fort heureusement, en ce moment, les affaires avec son père étaient assez calmes car il avait suffisamment de choses à se préoccuper.

« J'ai fait en sorte de faire interdire jusqu'à son nom dans les salons de jeux de Londres, ce qui est suffisant je l'espère. Il n'a pas très apprécié vous vous en doutez et ma sœur semble s'allier à lui et lui trouver des excuses pour je ne sais quelle raison mais j'espère qu'il finira par entendre raison... Nos échanges ont été assez rares en ce moment, ce qui est sûrement une bonne nouvelle vu le nombre de fois où cela s'est terminé en dispute. En tous cas je lui ai bien fait comprendre qu'il devait se tenir éloigné des salons de jeux s'il voulait continuer à avoir accès à nos économies... Economies que je conserve désormais enfermées à double tour dans une cachette secrète. »

Il se saisit du verre que lui tendait Adrian et alors qu'il s'asseyait sur un banc, il lui fit comprendre qu'il pouvait prendre place lui aussi s'il le voulait. On ne pouvait pas dire qu'il lui arrivait souvent de prendre un verre dans une volière, en général il en prenait dans son bureau, mais Alfred n'était pas fermé à de nouvelles expériences loin de là ! En tous cas, il ne s'en sentait nullement affecté. Aussi, prit-il place sur le banc. Quelque part il sentait presque qu'il avait gravi d'un échelon dans l'estime d'Adrian avec cette petite aventure et le sauvetage de l'oiseau. Il y avait peu de monde qu'il pouvait compter dans son cercle réel d'amis car il ne tenait pas pas à mettre trop de confiance en trop de monde.  A part les Hargreaves qu'il connaissait depuis très longtemps, il y avait peu de monde qu'il considérait plus que de simples connaissances. Toutefois, malgré les apparences, Adrian lui semblait quelqu'un de droit et honnête avec qui il pourrait éventuellement s'entendre. S'il y avait une chose qu'Alfred appréciait par-dessus tout, c'était l'honnêteté et la droiture.

« Non, c'est parfait. Je n'ai encore jamais pris de rafraichissement dans une volière et c'est un climat très apaisant ma foi. Pas autant que d'être assis sur le sable face à la mer à prendre un verre, mais très proche. » répondit-il avec un très léger sourire. Il savait qu'il comprendrait !

Et cela permettrait sûrement de garder encore un œil à l'animal qui sommeillait maintenant d'un repos bien mérité après toutes les épreuves.

(hj : c'est  malheureusement difficile de parler de l'évolution de sa relation avec son père tout en sachant qu'il n'y a pas de Harrison Leland sur le fo donc pas moyen de faire évoluer la situation vraiment!!)


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Message() / Ven 8 Oct - 17:08
Adrian Mountbatten


ALFRED & ADRIAN

Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs.



Si sa volière ici demeure quelque peu rustique en comparaison à celle qu'il a mise en place en Cornouailles, elle n'en est pas moins relativement confortable et fort bien pensée. Adrian y passe tant de temps que tout le confort nécessaire s'y trouve bien que de manufacture plus modeste que les meubles ornant élégamment ses salons. Les bois sont usés, patinés et sans la moindre dorure mais font largement l'affaire pour l'usage qu'il en a et le lieu qu'ils occupent.
Contrairement à l'imposante installation qu'Adrian a imaginé pour ses oiseaux sur ses terres, ici l'infirmerie est minimaliste et la nursery inexistante puisqu'il n'élève pas d'oisillons lorsqu'il se trouves à Londres. La volière comporte relativement peu d'espace et ses cages sont presque toutes vides à l'exception de deux qui abritent une petite chouette au plumage blanc comme neige et une buse de taille relativement petite, deux bébés qu'il a préféré emmener avec lui ici plutôt que de les laisser à BudeHaven. Une troisième cage contenait une jeune femelle faucon qu'il avait offert à Victoria d'Aetheling en célébration de ses débuts dans le monde. Rare demoiselle trouvant grâce à ses yeux puisqu'elle est la sœur de son ami Emil et qu'il l'a plus ou moins vu grandir. Le marquis espère simplement que le fait de devenir une débutante ne la transformera pas en vipère comme ses semblables...

Assis sur son banc son verre à la main, Adrian observe le corbeau blessé. L'animal regarde son bandage, l'éprouve de son bec, puis finit par le laisser en place et se coucher dans le lit de paille et de coton qui lui avait été préparé au préalable. Un sourire satisfait étire les lèvres fines du marquis ; intelligentes créatures. Il ne se lasserait jamais de l'intelligence de ces animaux. Il a beau avoir eu bon nombre d'espèces entre ses mains depuis qu'il a commencé à prendre soin et à élever des oiseaux, rien n'égalera jamais à ses yeux la vivacité d'esprit des corbeaux.
Haven, jalouse d'avoir moins été le centre de toutes les attentions d'Adrian ces dernières heures, ne le lâche plus d'une semelle et saute sur ses genoux avant de becqueter la manche de sa chemise jusqu'à ce qu'il referme son bras sur elle contre lequel elle se niche. Vidant son verre d'une gorgée, il le repose à proximité afin de pouvoir lui gratouiller la tête tandis qu'Alfred lui répond, la faisant fermer les yeux telle une bienheureuse. Parfois il la jurerait croisée avec un chat !  

- Votre sœur, persifle-t-il d'un rire amer.

Evidemment... Il ne pense pas avoir déjà croisé Miss Leland mais il peut presque déjà imaginer le personnage d'ici si cette jeune personne soutient le comportement de son paternel. A n'en pas douter elle doit le mener par le bout du nez et très largement profiter de son côté dépensier ! Bien entendu que le fait qu'Alfred ait pris les choses en mains lui déplaît si elle se voit désormais refusé le moindre de ses petits caprices ! Toutes les mêmes décidément...
Adrian d'une certaine façon, se sentirait presque proche d'Alfred alors qu'il lit une curieuse expression sur son visage. Il a la sensation qu'ils ne sont pas si différents. Lui aussi semble vouloir obtenir cette approbation paternelle qui lui est refusée et faire de son mieux pour tout maintenir à flots quant tous paraissent contre lui. Il se bat seul pour sauver cette même famille qui tire vers la déchéance et lui met des bâtons dans les roues.

- Vous faites bien. Je ne l'ai pas recroisé au club pas plus que dans les divers salons de jeux de la Capitale depuis mon arrivée.

Dit-il ça pour rassurer Alfred ? Pour le conforter dans son entreprise et l'encourager à poursuivre malgré la difficulté que cela doit représenter pour lui que de s'opposer à son père ? Peut-être. Il n'y réfléchit pas véritablement et préfère ne pas s'interroger sur son éventuelle compassion face à cette situation bien qu'au fond de lui, il sait que la situation lui fait écho.
Adrian ne s'est jamais battu contre son père de la sorte. Il aurait du le faire sans doute, mais il n'en a jamais été capable tant il s'est longtemps et est toujours persuadé d'avoir mérité le moindre traitement qu'il a subi. C'était sa croix à porter pour avoir tué ses frères. Sa dette à payer...
Son histoire diffère de celle de Leland, mais il apprécie le fait de lui trouver un courage que lui n'a pas forcément eu.

Lorsqu'Alfred évoque l'océan, la mine renfrognée d'Adrian disparait, immédiatement remplacée par une profonde sensation de nostalgie. Dans ses yeux un instant, danse la mer et le bruit des vagues venant se briser sur les falaises de Cornouailles lui réchauffent le sang qui coule dans ses veines.
Il ne comprend que trop ce que Leland veut dire.

- Chaque fois que je quitte Londres pour retourner sur mes terres en Cornouailles je passe au moins une semaine à côtoyer la mer.

Il va s'y baigner malgré le froid, la longer ou même juste la regarder mais il ne se passe pas un jour sans qu'il ne la couve de son regard adorateur. Si ça ne tenait qu'à lui, il ne viendrait jamais ici. Ne faisant pas partie de la chambre des Lords, il pourrait se l'autoriser mais une toute autre tâche l'oblige à ne jamais rester bien loin de Leurs Majestés ; son titre de Capitaine des chiens de la Reine. Un honneur qui lui a été impossible de refuser mais qui le vole à cet endroit qu'il aime le plus au monde plusieurs fois dans l'années et parfois bien trop longtemps...

- La capitale est... étouffante.  

Adrian est un solitaire et il ne faut pas avoir fait de longues études pour s'en rendre compte. Est-il en train de s'ouvrir à Alfred ? Oui. L'homme semble avoir gagné ce privilège. Le marquis s'éloigne des banalités habituelles des conversations de salon et se livre.
La confidence est petite, mais présente. Tout le monde ne peut se venter de savoir ce qui se passe dans la tête du Comte de Devon et Marquis de BudeHaven généralement réputé pour son caractère fermé et taciturne.

Un croissement raisonne soudain dans la volière. Adrian tourne son visage vers le blessé. Haven se fait entendre à son tour comme si elle défiait son maître de la délaisser une nouvelle fois pour aller oser s'occuper d'un autre !

- Savez-vous que les corbeaux ont une mémoire des visages impressionnante ? Ils sont également capables de planifier des événements futurs et d'anticiper une situation. Il ne vous oubliera pas, désigne-t-il l'oiseau niché du menton.

Un domestique frappa à la porte et entra chargé d'un plateau qu'il déposa sur l'unique table de la pièce. Il se retourna ensuite vers Adrian et son - cette fois - invité puis s'inclina afin de les saluer avant de prendre son congé.

- Je crains de perdre un doigt et de me faire bouder sur la prochaine décennie si je dérange mademoiselle Haven. Voulez-vous le nourrir ? Je vous guiderai c'est relativement aisé.

Adrian prépare généralement les mixtures qu'il donne à ses oiseaux convalescents lui-même, mais Haven est si théâtralement étalée sur lui que tout mouvement pour la repousser et se lever serait considéré comme une trahison éhontée !
Sur le plateau, il y a dans différents récipients quelques fruits et graines, mais surtout des limaces, vers de terre ou encore de la viande fraîche.

- Il est adulte il lui faut donc du consistant mais comme il est faible il va falloir l'aider un peu en mixant tout ça. Vous devez prendre un peu de chaque et broyer le tout dans le bol en terre cuite devant vous. Vous sentez-vous de le faire ?

L'aristocratie n'est pas vraiment habituée à mettre ses mains dans les insectes après tout !



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Message() / Dim 31 Oct - 1:13
Alfred Leland
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La volière dans laquelle il était en train de boire un verre avec Adrian était plus petite que celle qu'il avait brièvement vu en Cornuailles et avec bien moins d'équipements mais il y avait l'essentiel pour  s'occuper correctement de ses volatiles. Alfred jeta un coup d'oeil autour de lui et aux quelques oiseaux qui se trouvaient dans des cages – elles étaient au nombre de trois. Alfred admira particulièrement la chouette au plumage blanc comme neige. C'était une Harfang des neiges,  n'est-ce pas ? Il y avait également une buse et un faucon. Assis sur un banc un peu moins confortable que le siège de bureau qu'il utilisait normalement, il s'adaptait toutefois parfaitement à la plupart des situations et n'était pas trop gêné par le manque de confort dudit siège. Quelque part, il se sentait un peu spécial car il était persuadé que rares étaient les visiteurs dans cette partie de la maison d'Adrian. Si de premiers abord, Adrian lui avait semblé ressembler à un vieil ours grognon, il avait vite remarqué qu'il y avait plus sous la carapace de l'homme que ce qu'il voulait faire croire.  Et ça, c'était de voir ses animaux domestiques se comporter avec lui qui le lui avait montré. Alors qu'il observait toujours autour de lui et qur son regard se portait à nouveau sur le corbeau à l'aile bandée à présent, il porta son verre à ses lèvres, laissant le liquide lui couler doucement dans la gorge, lui procurant une sensation de chaleur agréable.

Adrian lui confirma qu'il n'avait pas revu son paternel dans les divers pubs de la capitale Londonienne depuis son arrivée et Alfred s'en sentit soulagé. Alfred lui-même n'était pas un habitué forcément des pubs (encore moins que les espaces réservés au jeux d'argent) et par conséquent il ne serait pas forcément au courant si l'un de ces espaces publics y laissaient entrer son père quand même. Quelque part, il espérait que ces mesures extrêmes allaient un tant soit peu « assagir » son père et lui faire comprendre que si son fils faisait tout cela, c'était pour de bonnes raisons et non des mauvaises... Il ne le voyait guère souvent dans la maison, étant très occupé lui-même par ses occupations mais il espérait ne pas connaître de nouvelles querelles comme ils en avaient eu par le passé. Pour le moment, tout semblait assez calme et Alfred en était soulagé car cela lui allégeait sa charge de travail.

Il sourit également lorsqu'Adrian lui avoua que quand il retournait en Cornuailles sur ses terres, il passait au moins une semaine à côtoyer la mer. Etant terriblement attaché à sa propre région natale, Alfred ne comprenait que trop bien ce sentiment et lui-même quand chaque fois il y retournait, il faisait en sorte d'y passer plusieurs fois par semaine. Pourtant, Adrian avait plus de chance que lui sur ça ! En effet, son château était situé bien plus près de la côte que leur demeure du nom de Belton House. Lui, il lui fallait environ une demie journée de cheval pour y arriver. Cela ne lui posait pas de problèmes évidemment, car Alfred adorait galoper à bride abattue. Pourtant, il ne pouvait le faire que lorsque tous ses devoirs de futur maître des lieux étaient fait. Ce n'était pas grave. Même s'il ne pouvait pas aussi souvent se retrouver face à la mer que ce qu'il voulait, au moins il se retrouvait sur leurs terres et rien que de se savoir retrouver l'air de la campagne lui enlevait un énorme poids de la poitrine et il se sentait, véritablement, plus libre d'être lui-même que lorsqu'il se trouvait à Londres. Il n'avait pas la sensation que tous les yeux de Londres étaient rivés sur lui comme tous membres de l'aristocratie britannique. Ici, sur ses terres (ou plutôt sur leurs terres car elles ne lui appartenaient pas encore vraiment), il pouvait être vraiment libre de faire ce qu'il voulait, libre d'être qui il était vraiment et de laisser tomber le masque des prétences et des convenances comme ce qu'on attendait de tout aristocrate. Alors lorsqu'il entendit Adrian lui dire encore que Londres était... Etouffante, il ne put qu'approuver ces propos.

« Je suis bien d'accord.  C'est tellement libérateur de se retrouver loin de la capitale et de pouvoir davantage être soi-même, aussi libres que ces oiseaux que l'on voit planer dans le ciel avec tant d'élégance et de grâce.  Je les envie parfois. »

Il y avait également tant d'autres choses qu'il aimerait faire, des choses qu'il n'avait jamais pu faire comme voyager dans d'autres pays par exemple. Il avait lu des livres qui parlaient de voyages, d'autres cultures, mais ce n'était pas pareil. Et quelque part, il espérait un jour pouvoir avoir l'opportunité de voir autre chose que son pays d'origine.

Un croassement eut lieu alors et tous deux tournèrent leur tête vers le corbeau blessé qui avait laissé échapper ce cri comme pour rappeler de sa présence, et comme pour rappeler à son maître qu'il était là lui aussi Haven croassa lui aussi. Les informations que lui fournit ensuite Adrian à propos des corbeaux l'étonna alors. Non, il n'était pas au courant de ce qu'il lui disait. Il devait avouer ne pas connaître très bien les corbeaux et il ne savait pas qu'ils étaient autant doués d'intelligence. Enfin, il savait évidemment que tout animal n'était pas bête et sur certains côtés étaient bien plus intelligents que certains hommes, mais ce qu'ils lui disait là non il l'ignorait. Planifier des évènements futurs et anticiper une situation ?

« Vraiment ? Non, je l'ignorai.  Je dois avouer, mes connaissances dans ce domaine ne sont pas si étendues que les vôtres... C'est très intéressant.  » Il reporta son attention sur le corbeau blessé et l'observa un instant. Il saurait donc le reconnaître. Peut-être même qu'une fois guéri, il le laisserait porter sur son bras ? Comme on le faisait avec les faucons. Alfred n'avait jamais laissé un si gros oiseau grimper sur son bras mais il était bien tenté par l'expérience. Il était d'ailleurs tenté par pas mal d'expériences en général... Mais il devait avouer ne pas être habitué à faire le genre de choses qu'Adrian lui demanda de faire ensuite. Pourtant, il était intrigué, et quelque part trouva plutôt amusant de préparer la nourriture.... Enfin mixture pour le corbeau... Ils pourraient d'ailleurs lui trouver un nom ; ce serait peut-être plus pratique que de l'appeler corbeau dans sa tête...

« Bien sûr... Enfin je peux essayer. Il ne faudrait évidemment pas déranger cette pauvre Haven qui est si bien installée sur vos genoux. » répondit-il alors qu'il reportait son attention sur le panier que venait d'apporter le domestique. Il y avait de tout : des graines de toutes sortes et des fruits, mais aussi des verre de terre et des limaces... L'idée d'écraser tout ça lui semblait quand même un peu dégoûtant et Alfred se demandait s'il allait pouvoir le faire sans réprimer une grimace. Toutefois, il se rapprocha courageusement. Il hésita un instant puis commença à prendre une petite poignée de chaque graine pour les mettre dans le bol... Fallait-il qu'il attrape aussi quelques verre de terre ou limace à mains nues ? …. Uhm... Il attrapa une cuillère et essaya d'attraper un ou deux verres de terre dessus mais ils retombaient à chaque fois dans le bol. Il dut se résoudre à y mettre la main. C'était... Bizarre... Il n'était pas sûr d'aimer ce contact ! Allez, les petits lombrics dans le bol ! Il réussit heureusement à attraper quelques limaces avec la cuillère puis à les rajouter dans le bol de terre cuite. Même si ce n'était que des insectes, Alfred n'aimait pas trop l'idée d'écraser des êtres vivants. Mais bon, c'était comme ça dans la nature après tout... C'était tout ce qu'il y avait de plus naturel. Les insectes étaient mangés par des animaux plus gros etc...  Il attrapa le pillon et commença à mélanger le tout avec une légère grimace cependant bien qu'exécutant courageusement la tâche.

« Je crois avoir gagné le droit de vous poser une question. Je serai curieux de savoir depuis quel âge exactement avez-vous pris plaisir à soigner les animaux ?  Quel a été le déclic ? »

Il releva les yeux pour le regarder un instant. A vrai dire il préférait regarder Adrian pour le moment plutôt que l'étrange mixture qu'il préparait dans le bol et dont la vue lui coupait directement l'appétit...

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Adrian Mountbatten
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Message() / Lun 22 Nov - 14:16
Adrian Mountbatten


ALFRED & ADRIAN

Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs.



Les oiseaux l'ont toujours fasciné. Déjà enfant, lorsqu'il était au sol, en larmes, l'échine courbée sous les coups violents de son père, le petit garçon qu'il était trouvait son réconfort dans leur vision. Il se souviendra toujours de cette fois où le corps tremblant de douleur alors qu'il pensait qu'il allait être brisé en deux sous les violences paternelle, il avait vu cet oiseau sur le rebord de la fenêtre. On aurait dit qu'il était venu afin de le distraire de sa douleur. L'animal s'était envolé et avait évolué dans les airs toujours à porté de vue du jeune garçon qui s'était concentré sur ses acrobaties aérienne. Il s'était imaginé avec ces ailes. Avec ce pouvoir d'être capable de s'envoler hors de la porté du Comte. Lorsqu'il s'était réveillé quelques heures plus tard dans son lit, Philip en train de panser ses plaies et d'apaiser de son mieux ses ecchymoses, Adrian l'avait revu cet oiseau. Il était venu chanter près de son carreau.

Depuis qu'il vit en Cornouailles, le marquis laisse libre court à cette passion. Son domaine est un véritable arche de Noé entre ses chevaux, ses chiens, ses chats mais les rois en ses terres, ce sont bel et bien les oiseaux. Lorsqu'il a commencé à les recueillir, à les soigner, il l'a fait par amour pour eux mais il ne s'attendait pas à en découvrir autant à leur sujet et particulièrement sur les corbeaux.
Adrian aime tous ses protégés mais Haven est de loin la prunelle de ses yeux. Il est persuadé qu'elle est un cas à part de son espèce rien que pour son caractère, mais en même temps elle lui a appris tant de choses sur elle et ses semblables ! Les corbeaux sont sans aucun doute les êtres les plus intelligents qu'il lui aient été donnés d'observer ! Leur intelligence semble sans limite au point que le marquis n'exagère pas lorsqu'il explique à Alfred leurs incroyables capacités.
Haven ne se laissait jamais avoir deux fois aux mêmes taquineries qu'il pouvait lui faire quand il lui faisait languir une friandise. Lorsqu'il lui proposait un exercice de mémoire, elle l'intégrait quasiment instantanément et oui, elle planifiait certaines choses, étant par exemple capable de renoncer à une récompense immédiate afin de mieux gagner dans le futur. Elle était un émerveillement constant pour lui.

C'est pourquoi il peut affirmer sans crainte de se tromper que le blessé installé dans son nid de fortune n'oubliera pas Leland. Il est même sûr qu'il se rappelle parfaitement des morveux qui l'ont attaqué et que si un jour par miracle il parvient à voler à nouveau et souhaite retrouver sa liberté, si il les recroise ils passeront un sale quart d'heure. Car les corbeaux sont également capables de rameuter leurs congénères autour d'une même cause... Dommage que la Reine ait préféré appelé son Ordre les Chiens. Il aurait adoré la symbolique d'être un Corbeau de Sa Majesté...

Adrian baisse son regard doux sur Haven alors que Alfred accepte la tâche de nourrir le convalescent. Voyant que son maître ne bouge pas et sentant peut-être qu'on parle d'elle, Haven croisse encore et se love d'avantage dans la chaleur du marquis qui la caresse affectueusement, trouvant ce point qu'elle tant qu'il gratouille. La voir tendre le cou de bonheur et se tordre sous ses attentions le fait sourire. Drama queen !
Mountbatten observe les gestes de marquis Leland alors qu'il s'avance vers la table en bois sur laquelle repose le plateau garni de nourriture certes peu ragoutante pour quiconque a grandi dans les salons dorés d'une demeure noble. Lui n'y prête plus attention mais il peut concevoir que l'expérience soit quelque peu déstabilisante pour un non initié. Il analyse Alfred. Il se demande si il va finalement renoncer, rebuté par les limaces à écraser. Adrian ne prête pas grande attention à ce qu'on peut lui dire. N'importe qui peut exceller dans l'art de manipuler les mots. Il en sait quelque chose. En revanche, les actes eux ne mentent pas et en disent bien plus long que n'importe quelle parole. Aussi lorsqu'il voit Alfred finalement se décider, une lueur satisfaite passe dans ses yeux clairs. Test réussi pour Lord Leland.

- Vous feriez mieux d'y aller avec les mains.

Son invité - pour une fois ! - se débrouille plutôt bien. Adrian peut comprendre qu'on puisse rechigner à broyer des êtes vivants, tous cloportes soient-ils, mais c'est ainsi. C'est le cercle de la vie. Il n'y prend pas plus de plaisir lui-même lorsque la tâche lui incombe mais c'est pourquoi il s'efforce toujours de frapper le plu fort et nettement possible de son pilon avant de commencer le broiement.

- Tournez pas de l'œil Leland, ironise Adrian.

Il a toutes les compétences nécessaires aux soins des oiseaux, mais en ce qui concerne les humains c'est une toute autre chose ! Le mieux qu'il pourrait faire pour Alfred serait lui verser un seau d'eau froide sur la tête afin de le faire revenir à lui...
Son sourire moqueur en coin disparaît cela dit instantanément lorsqu'Alfred prétend avoir gagné le droit de lui poser une question. En quel honneur ? Dans quel monde ? Adrian n'aime pas vraiment parler de lui ou qu'on s'immisce dans son intimité, aussi se met-il sur la défensive, quelque peu méfiant. Qu'est-ce que Leland peut bien vouloir savoir sur lui ? Ce n'est pas comme si il donnait à la Société de Londres une quelconque raison d'avoir envie de le connaître. Il fait même d'ailleurs tous les efforts du monde pour cela !

La question est innocente, du moins sans doute pour Alfred mais pour Adrian, elle le propulse directement des années en arrière et le met à genoux face à un de ses plus profonds traumatismes. Alors qu'il baisse ses yeux sur Haven qui dort telle une bienheureuse, il la serre quelque peu contre lui comme si il cherchait dans ce contact un peu de réconfort afin de faire face à ses démons.
L'étau autour de son cœur est toujours aussi vif alors qu'il revit ce souvenir qui continue de le lacérer de l'intérieur. Il est de ceux qui donnent envie de hurler lorsqu'on s'y autorise une pensée... Parfois, il le fait. Calant Haven dans le creux de son bras, Adrian se lève, trouvant soudain la chaise fort inconfortable.

- Depuis toujours.

Il reste relativement vague, mais il n'est pas encore prêt à évoquer ce que sa passion des animaux lui a coûté. Il ne parle pas de Charles et Ackley. Jamais. Pas même à Karl et Wilhelm... Pas même avec sa mère... Il préférait soigner les animaux plutôt que de les chasser et ça horripilait son père. Combien de fois le Comte s'est-il moqué de lui à cause de ça ? Combien de fois lui a-t-il dit qu'il n'était qu'une fillette, qu'il n'avait rien d'un homme, qu'il ne serait jamais digne d'être son fils, juste parce qu'il préférait les instruments de musique aux armes ? Les animaux vivants plutôt que sans vie à la pointe de son fusil...? Ce jour là il a voulu aller chasser avec ses frères afin de le rendre fier... Parce que malgré la dureté constante de son père, son dédain, son cœur de petit garçon aimait cet homme et cherchait plus que tout son approbation.
Résultat, ses frères avaient perdu la vie.

- Les relations avec mon père étaient... compliquées.

"Compliquées" est un moindre mot mais Adrian ne peut pas dire à Alfred que le mépris de son père a son égard a commencé dès le jour de sa naissance, car il a tardé à crier. Car il est né trop fragile. De ce jour, il avait décidé qu'Adrian serait à sa mère. Contrairement à ses frères aînés, il ne le lui avait pas pris afin de l'éduquer lui même. Il ne s'étais mis à s'intéresser à lui que lorsqu'il n'avait pas eu d'autre choix, puisqu'il ne lui restait que lui comme fils. Comme héritier...

- Les animaux aidaient.

Qu'il est maladroit à parler de lui ! Adrian n'est visiblement pas très à l'aise à l'exercice mais étrangement, il s'y essaie. Il n'en dit que les gros contours de l'histoire bien sûr, mais c'est déjà un exploit pour lui qui est si secret quant à lui-même.

- Je ne peux m'y adonner pleinement que depuis mon retour de la guerre mais le gros déclic est venu un peu après mes 6 ans.

Peu de temps après la mort de ses frères, pour être exacte...

- On m'a offert un oiseau et on m'a demandé de le dresser.

Il fait exprès de ne pas mentionner Lord de Devon. Il s'est promis à sa mort qu'il ne lui donnerait plus jamais la moindre importance, quelle qu'elle soit. Qu'une histoire le dépeigne bien, ou non. Son père est mort et il le restera ! Aucune histoire ne le fera revivre d'aucune façon !
L'expression d'Adrian est légèrement dure néanmoins, alors qu'il s'abîme dans son récit. Il s'était énormément attaché à l'animal, se réfugiant dans cette relation bien particulière qui lui permettait de doucement soigner son cœur meurtri et de ne pas trop penser à son impuissance à faire disparaitre la détresse de sa mère... Charles et Ackley lui manquaient terriblement et il se blâmait sans cesse de leur mort mais le faucon lui avait redonné quelques sourires. Il lui était d'autant plus cher, qu'il était en plus le premier vrai présent jamais reçu de la part de son père. Adrian avait cru qu'enfin, ce dernier lui accordait un peu de son affection ou du moins, d'estime. Sans doute était-ce le cas. Mais Adrian avait failli... Adrian l'avait déçu... Une fois de plus...

- J'y ai passé des semaines mais quand j'ai présenté mon travail, on lui a brisé le cou en me disant qu'on m'avait demandé de le dompter et non de m'en faire aimer. Je ne me suis plus jamais attaché au moindre animal après ça. Le déclic a eu lieu ce jour là mais je n'y ai laissé libre court que dès lors que j'ai eu mes propres terres que vous avez visité. Et Haven.

Toussotant légèrement, Adrian chasse la gêne qui noue sa gorge et se penche vers Alfred afin de regarder la mixture qui est à présent relativement homogène. Il désigne une petite gamelle creuse sur une étagère suspendue au dessus de la table où le marquis s'affaire.

- Vous pouvez la mettre là dedans et la lui donner à présent.




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Alfred Leland
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Message() / Lun 3 Jan - 0:50
Alfred Leland
« Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux. [Dixit S. Black xP] »

Alfred en apprenait des choses de minute en minute avec Adrian. Ce dernier était vraiment un grand connaisseur dans dans beaucoup de choses y compris les soins aux animaux et Alfred prenait beaucoup plaisir apprendre de son expérience. Il l'avait regardé soigner le corbeau blessé avec beaucoup d'intérêt. Les corbeaux n'avaient aps très bonne réputation. La plupart des gens en aurait peur ; c'était comme des chats noirs. Les superstitions avaient la peau dure. Pourtant, la façon dont il avait vu ces chiens accourir vers leur maître quand il était venu en Cornuailles, et la façon dont il traitait Haven, son corbeau, d'une façon encore plus humaine que si c'était un être humain, ça ça demandait tout son respect. Sans aucun doute, il avait appris énormément rien qu'en le regardant s'e  occuper. Et seulement en deux visites. Il était convaincu qu'il n'y avait pas une seule personne au monde (sauf peut-être sa mère?) qu'il regardait avec autant de tendresse dans le regard qu'Haven ! Et la façon dont il s'en occupait montrait réellement qu'il l'aimait. Qu'ils les aimaient d'ailleurs car il pouvait dire cela de tous ses animaux même si clairement il avait une préférence pour Haven. Alfred avait observé tout ça. Il avait un bon sens de l'observation. On aurait pu croire que Haven était son enfant. Alfred e put s'empêcher de sourire légèrement en voyant le corbeau Haven se contorsionner sous les caresses et se lover davantage contre son papa pour réclamer plus d'attentions encore. Pire qu'un enfant !  

Mais quand il lui dit qu'il doit écraser la nourriture pour le corbeau blessé, Alfred prends son courage à deux mains bien que tout se profile sous ses yeux dans les bols a tendance à lui apporter quelque nausées. Alors l'idée de les écraser... Sans compter qu'Alfred n'a jamais pu ne serait-ce qu'écraser un insecte alors... La chasse, il évite toujours cette activité cimme la peste. C'est au-delà de lui-même que de voir un animal, même un insecte, être tué. Pourtant, faisant un peu la grimace, il prends le pilon et commence à écraser la nourriture pour l'oiseau. Est-ce un test ? L'a t-il passé ? Il releva la tête brusquement quand Adrian lui dit qu'il ferait mieux d'y aller avec les mains. Il ouvrit des yeux ronds. A mains nues?  Ah non ça il ne pouvait pas... Ca non...  Non, chacun avait ses limites... Avec un peu d'humour il lança alors : « Savez-vous que je n'ai jamais pu tuer ne serait-ce qu'un insecte à mains nus ? » Enfin, sauf les moustiques, mais les moustiques comptaient-ils vraiment ? Non une chose était certaine c'est qu'Alfred n'aurait jamais pu par exemple s'engager dans l'armée pour partir à la guerre... Ce n'était qu'un exemple et il avait pourtant une immense admiration pour ceux qui se battaient pour leur pays au-delà de leurs frontières. Mais il n'aurait jamais pu y aller lui-même. Ecraser ne serait-ce que des limaces lui était insupportable...

« Je ne crois pas que je puisse y mettre les mains... Désolé... »  ajouta t-il en continuant inlassablement d'utiliser son pillon pour broyer le tout. Il appuyait fort, ça faisai des petits bruits de sangsues quand il appuyait dessus... Il allait tourner de l'oeil, il allait tourner de l'oeil... Non, il n'allait pas ! Il eut un petit rire quand Adrian lui fit remarquer justement de ne pas tourner de l'oeil... Cela se voyait-il tant que ça ? Il se reprit en lui-même et courageusement, continua de broyer la nourriture.. Oui voilà Il ne fallait pas penser qu'il s'agissait d'insectes, de larves et de ne savais quoi. Il fallait penser qu'il s'agissait juste de la nourriture, rien d'autre. De la nourriture normale.

En lui demandant depuis combien de temps il aime s'occuper des oiseaux, Alfred pense que c'st une question totalement innocente et que cela ne dérangera pas Adrian d'en parler. Pourtant, l'espace d'une seconde, il eut un doute en le voyant resserrer son étreinte un peu plus sur l'oiseau comme un enfant se rassurera avec la présence de son doudou. Aussitôt, Alfred regrette sa question. A t-il été trop loin ? Assurément, il n'oserait pas poser de questions plus approfondies que celle-ci. Il lui répondit pourtant qu'il s'en occupait depuis toujours. Alfred se contenta d'un hochement de tête sans chercher à en savoir davantage. Il avait peut-être été trop loin. S'il ne voulait pas parler de cela, il ne voulait pas forcer. Il fut alors surprit quand il dit encore qu'il avait eu des relations compliquées avec son père. Alfred sentait l'hésitation et la contrainte dans sa voix. Pourtant il ajouta encore en disant que les animaux aidaient. Alfred ne connaissait rien de sa vie personnelle mais il pouvait comprendre combien les animaux pouvaient procurer le soutient nécessaire que la plupart des humains ne pouvaient pas donner. Alfred n'osait plus poser d'autres questions et il ne lui en aurait pas voulu s'il s'était arrêté pourtant, sa surprise fut grande quand il continua de parler et qu'il ajoutait qu'il n'avait plus pleinement s'y consacrer que depuis son retour de guerre mais qu'il avait commencé à soigner les animaux peu après six ans. On lui avait offert un oiseau et on lui avait demandé de le dresser. Tout en continuant de broyer en silence, il continua d'écouter le récit d'Adrian et fut horrifié d'entendre le passage de la nuque brisée de l'oiseau. Il fallait être un monstre pour faire ça. Le déclic avait alors eu lieu ce jour-là mais qu'il n'y avait laissé libre court que quand il avait obtenu ses propres terres et depuis Haven. Alfred avait l'impression que même s'il ne mentionnait pas la personne qui avait tordu le cou à l'oiseau, était bel et bien son père mais il n'aurait jamais osé poser la question pour demander confirmation.

« C'est... Interessant comme souvenirs... Et perturbant pour la partie avec l'oiseau. » A vrai dire, il ne savait pas quoi dire d'autres. Il se sentait un peu gêné de lui avoir fait raconter tout cela un peu contre son gré. Il se concentra donc sur la mixture qu'Adrian lui avait demandé de mettre dans un petit bol qui se situait au-dessus sur une étagère. Il entreprit de verser le tout dans la gamelle et d'aller vers l'oiseau blessé pour lui donner la mixture à manger. « Faut-il que j'utilise une cuillère ou il mangera tout seul ? » demanda t-il car il n'était pas sûr.

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Adrian Mountbatten
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Message() / Mar 4 Jan - 17:57
Adrian Mountbatten


ALFRED & ADRIAN

Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde bien comment il traite ses inférieurs.



Alfred semble être quelque peu comme lui ; soucieux de ses animaux. Adrian se souvient que lorsque le marquis a débarqué en Cornouailles afin de plaider la cause de son père, il a avant de demander le confort pour lui-même à ce qu'on s'occupe de sa monture. Un geste qu'il a lui-même dès qu'il se rend quelque part. Il ne passe jamais le pas d'une porte sans s'être assuré que son cheval sera correctement soigné et il n'est d'ailleurs pas rare qu'il fasse les premiers gestes lui-même afin de s'assurer qu'ils ne soient pas hormis, comme par exemple désangler la selle légèrement.
Parfois, bien qu'il y rechigne généralement, Adrian n'a d'autre choix que de se déplacer à travers Londres en carrosse pour se rendre à quelques événements mondains et doit ainsi se résoudre à laisser ses chevaux aux soins de son cocher, mais ce dernier sait pertinemment ce qu'il encourt si jamais les bêtes ne sont pas convenablement soignées durant leur temps d'attente. Mountbatten n'aime pas l'idée que ses chevaux soient parqués à devoir patienter sans bouger que l'après midi ou la nuit entière défile attelés à une voiture et il met donc un point d'honneur à ce que son employer ne reste pas assis sur le siège de guidage mais qu'il rentabilise ce temps en soins et attentions.

Il ne s'est jamais confié sur cette histoire avec son faucon. Les mots de son père sont trop fortement imprimés en lui, lui répétant sans cesse sa faiblesse et son ridicule d'être aussi sentimental. Le Comte avait des chevaux, des chiens, des oiseaux pour la chasse, mais pour lui ils étaient au même rang que tous ses autres biens ; des possessions. Rien d'irremplaçable. Il se souvient encore de ce jour où on lui avait dit que le chat qu'il croisait parfois aux alentours des cuisines était mort. L'animal n'était pas autorisé dans la maison mais Adrian du haut de ses jeunes années allait souvent à sa rencontre lorsqu'il le voyait dehors et il lui donnait un bol de lait que la cuisinière lui remettait. Il s'était attaché à cet animal et avait pleuré longuement dans les bras de sa mère d'avoir perdu ce petit compagnon. Au dîner, son père en remarquant ses yeux rouges par les larmes qu'il avait versé s'était emporté en lui demandant si sa femme lui avait donc fait une fille plutôt qu'un garçon. Il avait pris sur lui, mangeant son plat alors que son menton tremblait du chagrin qu'il contenait. Aujourd'hui il ne sait toujours pas encore très bien quelle douleur avait été la plus forte ; l'idée qu'il n'avait plus de chat ou qu'une fois de plus, il décevait son père...

Il a le sentiment pourtant que Leland peut comprendre ce qu'il a pu ressentir. Adrian a parfaitement conscience que certains hommes aiment leurs bêtes. Emil en est la preuve vivante avec son obsession pour ses chevaux. Mais il a ce il ne sait quoi qui lui murmure que lui est encore différent. Et que peut-être étant donné tout ce que lui dit Alfred, cela fait écho en cet homme qui prétend ne jamais avoir tué ne serait-ce qu'un insecte volontairement.
Adrian ne se formalise pas de la réponse distante d'Alfred. Il ne s'attendait pas à une réaction en particulier et de toute façon il ne voit pas bien ce que son invité - cette fois ci - pourrait bien trouver à dire quant à cet événement "perturbant" comme il le nomme. Il apprécie d'ailleurs que l'homme ne se confonde pas en excuses et en démonstrations de compassion. Il ne veut rien de tout cela. Déjà car ça n'y changerait rien et ensuite parce qu'il a horreur de ce genre de choses qui le mettent profondément mal à l'aise. Les sentiments, très peu pour lui ! Il en a fini avec eux. Et dans pareilles circonstances, il trouverait cela hypocrite. Les gens ne mesurent pas la puissance du mot "désolé. Ils en usent bien trop facilement et bien trop souvent avec une désinvolture qui souvent lui demande une grande maîtrise de lui pour ne pas imploser. La désolation est une notion qui échappe à bien trop de monde hors lui l'a vécu dans toutes ses nuances.

- Prémâchez et donnez lui, lance-t-il avec le plus grand sérieux du monde avant de se fendre d'un sourire en coin. Je plaisante Leland. Posez l'écuelle devant lui. Il faut qu'il se batte un peu lui-même.

Sinon il deviendra aussi pourri gâté que Haven... Et le but est que cet oiseau, comme tous ceux qu'il récupère dans la nature et soigne, puisse recouvrer sa liberté une fois qu'il ira mieux.  
Adrian finit par se lever malgré les protestations de son corbeau qui déploie ses ailes. Il ouvre la porte afin de la laisser sortir et lui donne l'élan nécessaire pour qu'elle puisse s'envoler, puis se tourne vers le marquis.

- On va le laisser je reviendrai le voir plus tard.

L'oiseau allait probablement dormir à présent que son aile était remise en place et mise en atèle afin de le soulager. Une fois qu'il aurait mangé, se nicherait confortablement dans l'endroit prévu à cet effet et pourrait enfin commencer sa convalescence. Adrian s'approche du blessé et ouvre une trappe dans laquelle il remue quelques braises. Un système de chauffage ingénieusement imaginé par lui afin de conserver le nid chaud. Il avait eu cette idée lorsqu'il avait du soigner ses premiers oisillons que la paille et le coton ne suffisait pas à réchauffer.
De retour à l'intérieur de sa demeure, Adrian voit s'avancer Philip et tel un enfant devinant qu'il va devoir faire quelque chose qui ne lui plait pas, il fait la moue et réprime l'envie de faire demi tour pour repartie en courant dans la volière.
Son majordome s'incline devant les deux homme puis s'adresse à son maître :

- Milord, le tailleur et la modiste sont arrivés. Votre mère vous attend avec eux.

Il le savait ! TRAQUENARD ! Le marquis lève ses yeux aux ciel, ayant tout sauf envie d'aller se plier à ce jeu des essayages qui l'attend... L'invitation est arrivée la veille pour le bal de la Comtesse de Cambridge et si l'euphorie a instantanément gagné sa mère à la découverte du pli cacheté, lui a déchanté lorsqu'elle lui a lu le thème : un bal masqué et costumé. A son arrivée à Londres, il a promis à sa mère de l'escorter aux événements qui lui feront plaisir car il sait combien la Saison est l'occasion pour elle de s'amuser elle qui aime tant les mondanités contrairement à lui mais là c'est beaucoup lui demander ! Ne peut-il tout simplement pas y aller vêtu en lui-même ? L'idée n'a pas plu à la Comtesse douairière en tout cas qui a déjà fait convoquer les prestataires nécessaires à la préparation d'un tel événement avant que toute la bonne société ne se soit jetée sur eux.

- Il semblerait que la mode m'appelle... ironise-t-il avec une pointe d'amertume à l'attention d'Alfred. Philip va vous raccompagner.
- Adrian ? Je pensais bien avoir entendu votre voix.


Clara Mountbatten s'approche du petit groupe, radieuse comme toujours. Le visage fermé du marquis s'ouvre légèrement, se teintant de douceur alors qu'il pose ses yeux clairs sur sa mère.

- Maman... Voici Lord Leland. Lord Leland, voici ma mère, la Comtesse de Devon.
- C'est un plaisir,
lui tend-t-elle sa main. Je crois comprendre que vous êtes l'âme charitable qui a sauvé cette pauvre créature et qui l'avez amené ici. Adrian saura s'en occuper à merveille soyez-en assuré. Avez-vous eu la chance de recevoir une invitation pour le bal de la Comtesse de Cambridge vous aussi ? Nous préparons nos costumes !
- Lord Leland s'en allait maman.


Ils ne vont pas commencer à parler de costumes comme des débutantes excitées non ?! Il ne manquerait plus que ça !



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There are two sides to the story.
I may be drunk miss,
But in the morning I'll be sober,
And you'll still be ugly...
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